Il est hors de question pour les socialistes de se laisser dicter la conduite à tenir dans le choix de leur candidat à la présidentielle de 2017. Telle est la réaction d’Ousmane Tanor Dieng à ceux qui, selon lui, cherchent à orienter les choix du Parti socialiste (Ps) dans le cadre de la recherche d’un candidat de «consensus» pour la présidentielle de 2017.
Le secrétaire général du Parti socialiste tient à remettre les pendules à l’heure par rapport au débat autour des potentiels candidats du Ps à la présidentielle de 2017. En réaction aux sorties de certains responsables socialistes proposant la candidature de Khalifa Sall, Mamadou Lamine Loum et d’autres personnalités de l’ancienne formation au pouvoir, Ousmane Tanor Dieng estime que personne ne sait mieux que les verts ce qui est bon pour eux. «Les intérêts de notre parti, personne ne les connaît, ne les apprécie mieux que nous», a martelé Ousmane Tanor Dieng avant de trancher de façon formelle : «Ce n’est pas acceptable ! Je crois que ces choses doivent être dites et dites clairement. C’est pourquoi, j’ai voulu vous en parler, vous les jeunes de notre parti».
TANOR RAILLE NIASSE : «CHEZ LES SOCIALISTES, IL N’Y A PAS UNE CRISE DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE»
Toujours par rapport à cette question de candidature et des remous qu’elle suscite dans certaines formations politiques comme l’Alliance des forces de progrès (Afp) et le Parti démocratique sénégalais (Pds), le leader des Verts de Colobane se montre optimiste. «Chez nous les socialistes, il n’y a pas une crise de l’engagement politique et c’est cela qui fait en réalité que nous ne sommes pas tout à fait comme les autres. Quand j’entends parler du syndrome de ce qui est arrivé ailleurs, que cela arrivera chez nous, je leur réponds que ça ne peut pas arriver chez nous», clame Ousmane Tanor Dieng fortement ovationné par le public, composé en majorité d’étudiants, des membres du Mouvement national des jeunesses socialistes. Si cela ne peut pas leur arriver, explique-t-il, c’est parce que, «les socialistes sont les héritiers d’une longue tradition de démocratie». Et la transition pour le secrétaire général du Ps est vite trouvée pour recadrer les membres de Vision socialistes.
VISION SOCIALISTE DANS LE VISEUR DE TANOR
Les lenteurs notées dans le renouvellement du bureau de Vision Socialiste irritent particulièrement Ousmane Tanor Dieng. «Je ne vois pas pourquoi nos cadres s’étripent comme çà depuis une bonne éternité ; cela ne sert à rien. Ce n’est pas le moment. C’est l’écriture qui le dit, une famille qui se divise, meurt d’elle-même. Il faut éviter qu’on se laisse entraîner dans des querelles inutiles, des gesticulations néfastes pour le parti. Le débat ne doit pas être la division. Nous avons des instances pour cela. Il faut être dans le cadre de ces instances-là», dit le secrétaire général du Ps qui ne manque pas de tresser des lauriers aux jeunes. «Les processus de renouvellements les mieux organisés et qui ont posé le moins de problèmes, c’est au niveau des jeunesses socialistes et du Mouvement des élèves et étudiants. Les jeunes ont montré l’exemple. Il faut que nos camarades de Vision Socialiste sachent que ce que les jeunes ont réussi, ils devraient pouvoir le faire».
Faisant la leçon aux cadres, le patron des socialistes soutient que les règlements de comptes par presse interposée ne les grandissent pas et affaiblissent au contraire le parti. «Quelqu’un qui veut que le parti se divise peut prendre part à ce débat-là», martèle- t-il avant faire un plaidoyer pour l’unité dans les rangs socialistes. Très en verve, Ousmane Tanor Dieng tient à mettre les points sur les i et à avertir ses contempteurs. «Les débats que nous avons, il faut les avoir, c’est utile. Mais être pour celui-ci ou celui-là, ça ce n’est pas important. Je suis bien placé pour le savoir. (…) J’en ai vu des vertes et des pas mûres. Comme disait le Président Léopold Sédar Senghor, je suis un petit sérère entêté, de sorte que ce ne sont pas ces petites choses-là qui peuvent m’ébranler. J’en ai tellement vu que ces petites choses-là ne peuvent pas m’ébranler par rapport à ce que je crois et ce que je veux faire. Vous pouvez me faire confiance, les choses se passeront dans la démocratie et dans l’intérêt de notre parti. On a des difficultés, on n’en aura encore mais ce sont des choses qu’il faudra gérer. C’est cela la vie, la vie est faite de difficultés. Les problèmes quand ils se posent, il faut en discuter, les gérer et les régler et si Dieu le veut tout ira bien», a-t-il soutenu à l’endroit de Mor Faye et de Aissatou Diagne de Vison Socialiste.
C’est effectif, Serigne Mbacké Ndiaye a déposé sa candidature à la candidature du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour la présidentielle de 2017. En conférence de presse, l’ancien ministre porte-parole du Président Wade a décliné les différents axes de sa feuille de route dont un septennat non renouvelable pour le mandat présidentiel. Toutefois, Serigne Mbacké Ndiaye est pour un candidat consensuel et s’est dit prêt à se ranger derrière le candidat qui sera choisi par le parti.
Après avoir officialisé sa candidature à la candidature du Pds,Serigne Mbacké Ndiaye a fait face avant-hier samedi à la permanence Oumar Lamine Badji pour revenir sur les raisons de sa candidature qui, dit-il, ne s’est pas faite sur la base d’émotion, defrustration ou de pressions de quelque nature que ce soit. Cette candidature a été portée, indique le conférencier, par ses frères libéraux de la région de Thiès. Une candidature qui, poursuit-il, a été bénie par Me Wade. «Avant le dépôt de notre candidature, nous avons pris l’initiative d’aller informer le secrétaire général national du parti et solliciter ses prières. Il nous a dit qu’il priait pour tout le monde et qu’il est à équidistance des candidats», révèle le conférencier qui n’exclut pas un candidat consensuel du parti. Il faut à cet effet que ce candidat présente le meilleur profil et tienne en compte son programme.
Toutefois, il est disposé à se ranger derrière le candidat qui serachoisi par le Pds. «Je serai derrière le candidat qui sera choisi par le parti», a confié Serigne Mbacké Ndiaye avant de dérouler son programme qu’il articule autour du «wadisme» - une doctrine - pour sortir le pays de la situation difficile où il se trouve. «Nous pensons que parler du développement du Sénégal en dehors de l’entité africaine, c’est un non sens. C’est pourquoi le premier axe de notre combat sera la réalisation des Etats Unis d’Afrique, car depuis le départ du Président Wade, on n’entend plus parler des Etats Unis d’Afrique.
Ensuite continuer dans la lancée de Me Wade en entretenant des relations privilégiées avec la France et les Etats-Unis et en mettant l’accent sur le monde arabe, la Chine et le Brésil pour pouvoir développer notre pays de manière conséquente», théorise le candidat à la candidature du Pds.
UN SEPTENNAT NON RENOUVELABLE
Par ailleurs, Serigne Mbacké Ndiaye opte pour le maintien du régime présidentiel au Sénégal et plaide pour l’institution d’un septennat non renouvelable. «Si vous arrivez au pouvoir avec un mandat de cinq ans, vous ne pouvez pas travailler pendant trois ans car il y a beaucoup de choses à apprendre. Ensuite, il y a les pressions quand le Président est candidat à sa propre succession. Pour régler définitivement cette question, il faut élire un Président sept ans non renouvelable, ainsi il aura toute la liberté requise pour faire le travail qu’on attend de lui», souligne l’ancien ministre porte-parole de l’ex- Président Wade qui propose également la suppression du poste de Premier ministre.
Toujours dans le registre des réformes à apporter dans l’exécutif, il propose un gouvernement de 15 à 20 membres. Pour ce faire, il préconise le retour à l’ancienne réforme du découpage du Sénégal en sept régions ou provinces puissantes économiquement, et chaque région sera dirigée par un Président de région qui, préconise-t-il, siègera au conseil des ministres avec rang de ministre d’Etat sans portefeuille.
«Ceci permet d’avoir des ministres compétents dans certains domaines, mais également des ministres qui représentent les populations», plaide Serigne Mbacké Ndiaye.
SUPPRESSION DES FONDS POLITIQUES ET DES CAISSES NOIRES
Autres mesures phares proposées par Serigne Mbacké Ndiaye, c’est la réduction du nombre de députés à 80. «Ces députés, à l’en croire, n’auront pas de salaires et seront élus sur la base d’une élection uninominale à deux tours». Serigne Mbacké Ndiaye a aussi inscrit dans son programme la suppression des fonds politiques et des caisses noires alloués au président de la République et à d’autres institutions. «Ces fonds seront reversés dans d’autres secteurs tels que le sport. Il est inconcevable de faire fonctionner cette discipline avec 1 % du budget national. Il faut affecter 7 % du budget au sport qui est un moyen d’éducation, de création d’emplois, mais également de régulateur social», affirme le conférencier.
Dans le cadre de la lutte pour la reconnaissance des droits de la femme, les organisations féminines veulent ressusciter le mouvement féministe. Longtemps à la pointe du combat en faveur de la gent féminine, ce mouvement entendmiliter pour la parité et l’égalité des genres au Sénégal.
Réunies autour d’organisations de défense de la cause féminine, de simples militantes, des intellectuelles et des universitaires ont revisité avant-hier samedi, l’histoire et l’actualité du féminisme au Sénégal. A la tribune, Marie Angélique Savané, en maîtresse de séance, est revenue sur l’historique de ce mouvement à la pointe de toutes les luttes pour l’émancipation des femmes. «Les organisations féminines comme Yewu Yewi ont toujours porté le combat pour la libération des femmes depuis les années 80. Et aujourd’hui, malgré les nombreuses avancées, la cause se heurte à d’innombrables obstacles religieux et social qui entravent la bonne marche des femmes vers la parité et l’égalité », déclare-t-elle. D’après la sociologue, un renouveau de la lutte féministe est primordial pour reprendre le flambeau contre l’oppression et la discrimination des femmes. «Des politiques comme la discrimination positive et l’accès aux postes de responsabilité et à la terre pour les femmes sont nécessaires pour assurer le développement économique dans notre pays.
En outre, la mise en place de projet de socialisation favorisant les rapports de mixité et d’intégration homme et femme doivent être promus pour le bien-être de la gent féminine», ajoute-t-elle. Mais pour y parvenir, Bakary Samb professeur d’islamologie à l’université Gaston Berger pense qu’une relecture des textes religieux s’impose. Celle-ci permettra de bâtir de nouvelles relations sociétales fondées sur l’égalité des genres et la retranscription fidèle de la tradition islamique. «L’interprétation traditionaliste et masculine des textes islamiques forme une barrière insurmontable pour la cause de l’émancipation des femmes. Mais, au regard des études en islam, une approche beaucoup plus subtile des principes généraux et les textes explicatifs du dogme permettront de divulguer le vrai message aux origines de la religion », explique l’islamologue.
Selon lui, l’étude du Fikh malikite (textes de jurisprudence en islam) la plus répandue au Sénégal est fortement imprégnée de pratiques sociales berbères qu’on a érigées en dogmes dans l’islam subsaharien. Alors qu’une remise en cause et une discussion de ces textes islamiques pourront permettre de statuer sur le vrai rôle et la place de la femme dans la religion musulmane. «Pour preuve, on a imposé le voile intégral aux femmes alors qu’il n’est nullement fait référence du (Hidjab) comme accessoire de mode dans les textes coraniques», souligne-t-il.
Abondant dans le même sens, Marie Angélique Savané juge impensable de croire à l’émergence au Sénégal sans la gent féminine qui constitue 52 % de la population sénégalaise. D’où la nécessité pour les pouvoirs publics, en particulier les femmes parlementaires, de prendre en charge les préoccupations des femmes. «Les 40 % de parlementaires femmes que compte l’Assemblée nationale doivent s’impliquer davantage pour une meilleure reconnaissance des droits des femmes. Par ailleurs, il appartient à tous acteurs de la cause féminine de s’engager dans la lutte pour l’avortement médicalisé, la contraception et la scolarisation des filles», plaide-telle.
LES ARGUMENTS DE L'ÉTAT
BLOCAGE DE L'EMPRUNT OBLIGATAIRE DE LA VILLE DE DAKAR
Accusé d'avoir bloqué l'emprunt obligataire de la ville de Dakar pour des raisons politiques, le ministère des Finances assure la défense de l'Etat en avançant des arguments juridiques et financiers.
Il est clair que pour le maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, le gouvernement a bloqué l'emprunt obligatoire que son équipe a démarché pour des raisons politiciennes. Mais l'État, par la voix de son argentier, le ministre des Finances Amadou Bâ (photo) lui oppose des arguments techniques, voire juridiques et financiers.
D'après le ministre Amadou Bâ, l'argument de la continuité institutionnelle de la ville de Dakar ne saurait tenir. Parce que tout simplement, l'autorisation donnée au maire d'émettre sur le marché financier un emprunt obligatoire émane d'une délibération faite le 6 mars 2014.
Or, la ville de Dakar actuelle n'existe juridiquement que depuis l'entrée en vigueur du décret 2014-830 du 30 juin 2014 portant sa création. Par conséquent, cette délibération est devenue caduque à cause du décret du 30 juin 2014, car étant antérieure à la création de la ville.
Cette antériorité de la délibération sur le décret portant création de la ville fait que, selon le ministère des Finances, celle-ci ne "constitue pas non plus un actif, un droit susceptible de dévolution dans le cadre d'une transmission de patrimoine".
En d'autres termes, selon les services de Amadou Bâ, la délibération en date du 2 février 2015 portant "engagement de la ville de Dakar à ne pas aliéner l'ensemble des actifs et biens acquis grâce aux ressources mobilisées sur le marché financier" ne saurait constituer une autorisation.
D'après l'argentier de l'Etat, "elle institue plutôt un mécanisme général de garantie du remboursement de ressources mobilisées sur le marché financier régional". Ainsi pour le ministère il y a lieu de ne pas confondre les actes portant autorisation d'une opération d'emprunt et ceux instituant un mécanisme de garantie.
Pour clore le débat, les services d'Amadou Bâ relèvent que l'actuelle ville de Dakar ne peut donc pas se prévaloir de la délibération pour effectuer un emprunt obligataire. Parce que la seule délibération produite portant autorisation est celle en date du 6 mars 2014 rendue par l'ex-ville de Dakar.
Par rapport à l'argument de la notification tardive du désaccord de l'Etat, le ministère reconnaît qu'il y a des limites dans la coordination au niveau de ses services. Toutefois, Amadou Bâ considère qu'aucun texte impartissant à l'Etat de répondre dans un délai donné ou lui interdisant de reconsidérer sa position n'a été produit.
Encore que cette rétraction tardive ne constitue pas une violation d'un quelconque texte. Le ministère a également rappelé qu'à aucun moment de la procédure, une autorisation d'ouverture d'un compte séquestre n'a été accordée à la ville de Dakar. Ceci pour la simple raison que le mécanisme envisagé pour garantir l'emprunt n'est pas encore totalement opératoire.
Les services d'Amadou Bâ battent aussi en brèche l'argument de la constitution de la société de patrimoine. Du côté de la ville, l'on affirme l'effectivité de la constitution, avec des transferts d'actions aux nouvelles collectivités locales de Dakar effectués par des actes portant dévolution de patrimoine pris par les représentants de l'Etat. Mais du côté des Finances, l'on déplore la non transmission des actes matérialisant la décision.
Arguments financiers
Au-delà des arguments juridiques, le ministère se prévaut également d'arguments financiers. Il considère que la question des finances de la ville constitue un handicap, dans la mesure où, la réalité financière est celle d'une collectivité locale fortement soutenue par le Trésor public.
En effet, d'après les services du ministre Amadou Bâ, le solde des avances consenties pour faire face à des difficultés de trésorerie a été arrêté au moment de l'instruction du dossier, à 12,3 milliards. Il s'y ajoute que l'encours de l'endettement vis-à-vis du secteur bancaire et des autres partenaires sociaux est arrêté provisoirement à 19, 718 milliards de francs CFA. A côté de ces écueils, il y a le risque encouru au niveau des finances publiques.
C'est compte tenu de ces éléments que le ministère des Finances invite Khalifa Sall et son équipe à poursuivre l'instruction avec ses services, "afin de mieux circonscrire le risque inhérent" au programme d'autant que l'Etat est garant des opérations de ses démembrements.
Au lendemain de la décision de Abdoulaye Wade de procéder à la désignation, illico presto, d’un candidat de son parti à la prochaine présidentielle, un responsable, de premier plan du Parti démocratique sénégalais (Pds), nous confiait avec assurance «qu’aucun responsable sérieux, d’envergure, ne fera acte de candidature dans ce simulacre de primaires dont le résultat est connu d’avance».
Notre interlocuteur poursuivait en indiquant que «pour chercher à rendre cette opération plus ou moins crédible, des candidatures faire-valoir, des pantins, seront suscitées par-ci et par-là mais personne ne s’y trompera. On cherchera simplement à donner l’impression d’une compétition démocratique en désignant Karim Wade».
Les annonces de candidatures à ces primaires dont les résultats devraient être connus le 20 mars prochain, lui donnent parfaitement raison.
Qui sont déjà déclarés candidats face à Karim Wade ? Ce serait Serigne Mbacké Ndiaye, Amadou Kane Diallo, Serigne Falilou Mbacké. Quel désert ! Le Pds est-il si dépourvu de ressources politiques pour que ses potentiels candidats ne soient que des personnes ayant trouvé grâce auprès de Wade bien après son accession à la tête du Sénégal ?
En quelque sorte, il y aura un néant face à la candidature de Karim Wade, d’autant que chacun de ces challengers déjà déclarés, avaient déjà appelé, dans d’autres circonstances, à l’unité des militants du parti derrière la personne de Karim Wade.
La commission de candidatures composée exclusivement de «Karimistes» pourra pousser la pièce de théâtre dont la représentation se déroulera le 20 mars prochain à la permanence Mamadou Lamine Badji, en s’essayant à la démocratie et à la transparence parfaites.
Aucune des candidatures ne sera recalée, la commission pourra même proposer de les départager par un vote à bulletins secrets.
«A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire» disait Corneille dans le Cid. La candidature de Karim Wade ne court aucun risque devant un collège électoral composé des seuls membres du bureau politique choisis par Abdoulaye Wade, surtout que le vote se déroulera en l’absence des principales figures de proue du parti.
Au meilleur des cas, les grands responsables du Parti dont la candidature aurait pu être perçue comme crédible et que sont les Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïda Mbodji, Modou Diagne Fada, Madické Niang entre autres, s’abstiendront à coup sûr dans ce vote.
L’ancien Directeur de cabinet du Président Wade, Habib Sy, s’était lui déjà déclaré, avant tout le monde, candidat à la prochaine élection présidentielle sous la bannière de son mouvement politique «Nouvelle vision du Sénégal».
Abdoulaye Wade aura ainsi la confirmation donc que tous ceux qui pourraient tenir la dragée haute à Karim Wade se seront écartés de la vraie fausse compétition à l’investiture du Pds. Ils sont tous convaincus que l’investiture d’un candidat du Pds à la prochaine présidentielle est très prématurée, surtout que cela veut se faire avant même un congrès prévu en août 2015.
La question est de savoir qu’est ce qui presse tant Abdoulaye Wade avant le congrès de son parti prévu dans moins d’un semestre ?
Sans doute le verdict du procès de son fils lui impose un agenda. Ainsi, l’opération de désignation de Karim Wade pour porter les couleurs du Pds ne procède que d’une manœuvre de Abdoulaye Wade pour tenter de voler au secours de son fils, mais point pour préparer une élection présidentielle.
Ces responsables se réservent certainement pour d‘éventuelles nouvelles investitures, quand le candidat Karim Wade aura fini de constater qu’il ne pourra pas battre campagne en restant en prison ou que sa candidature à la présidentielle de 2017 ou 2019 aura été déclarée irrecevable pour cause d’inéligibilité pour raison de condamnation pénale ou de pluralité de sa nationalité.
Ce sera alors le temps des véritables investitures du Pds, auxquelles des hommes politiques en rupture de ban avec le parti comme Idrissa Seck, Pape Diop s’autoriseraient à participer. Même un Oumar Sarr pourra se convaincre d’avoir vaincu ses limites politiques objectives pour faire acte de candidature, d’autant qu’en apportant son soutien à l’actuelle candidature de Karim Wade, il pourra estimer avoir donné suffisamment de gages à la «famille Wade».
Dans une compétition ouverte et franche, Oumar Sarr pourra-t-il rester Coordonnateur national du Pds ?
Il faut dire que le cas Karim Wade a toujours été singulier au Pds. La plupart des responsables du parti ne le piffent pas ou sont gênés par le dessein manifeste de son père de lui confier les rênes du parti.
Seulement, ils n’étaient pas nombreux à le dire à haute et intelligible voix, à l’instar de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, qui clamait dans les colonnes de Week End Magazine que «jamais je ne me mettrai derrière ce gosse!».
Les autres responsables faisaient semblant de jouer le jeu tout en gardant, chacun dans son for intérieur, l’ambition d’être choisi à la place de Karim Wade. Personne ne se trompait sur les intentions des uns et des autres.
D’ailleurs, Mme Viviane Wade avait une fois, pété les plombs pour cracher que : «Tous ces gens-là souhaiteraient que Karim reste en prison». Karim Wade lui même, du fond de sa cellule de prison de Rebeuss, en demeure persuadé.
Les autorités sénégalaises se sont toujours comportées comme s’il suffisait d’injecter de l’argent dans la promotion pour que les difficultés du secteur du tourisme trouvent solution. Cette façon de faire a jusque là ignoré l’ampleur des problèmes que doit affronter un secteur dont le caractère vital pour l’économie se démontre par lui-même. Et ce qui, il y a quelques années ne nécessitait que de la volonté, demande aujourd’hui, à l’instar de l’érosion côtière ou de la désaffection de la destination, beaucoup d’argent pour renverser la tendance. Et au fil du temps qui s’écoule avant de passer aux actes, les urgences s’accentuent et deviennent mortelles.
A Saly Portudal, on a de plus en plus l’impression de se trouver dans un cimetière. Cette station balnéaire, qui est censée être le miroir du tourisme sénégalais, en ce qu’il peut offrir de meilleur, reflète mieux que tous les chiffres, le marasme qui frappe ce secteur. Ici, on ne compte plus le nombre de réceptifs qui ne fonctionnent plus, et des noms aussi prestigieux que le Domaine du Nianing, l’Espadon, ou le Marmara, sont en train de se faire ranger dans le rang de souvenirs historiques.
Et l’on sait que le tour operateur qui travaille avec le Palm Beach envisage sérieusement d’arrêter la desserte de Dakar, du fait d’un carnet des commandes fortement réduit. Nous savons tous que la fièvre Ebola a causé plus de dégâts psychologiques et économiques au Sénégal que sur la santé humaine au Sénégal.
Mais en fait, Ebola n’est venu qu’accélérer une tendance forte qui était déjà constatée bien avant, de dégradation du tourisme sénégalais. On sait que depuis des années, le nombre de touristes venant au Sénégal se réduit dramatiquement, au point qu’à peine plus de 10 visiteurs sur 100 ont envie de revenir après un premier séjour. En 2010, l’Organisation mondiale du tourisme (Omt) a indiqué que le taux de retour au Sénégal était de 14%.
La moyenne mondiale est de 46%. C’est dire que peu sont les touristes qui affichent leur satisfaction totale à l’issue de son séjour dans notre pays. Comment s’en étonner quand on voit comment nos différents dirigeants politiques ont traité le secteur ?
Abdou Diouf, en faisant de Tidiane Sylla un secrétaire d’Etat, avait à une période, estimé que le tourisme ne méritait même pas un ministère plein. Quelques années plus tard, Wade l’a suivi, en déclarant sans vergogne peu de temps après, qu’il lui a fallu du temps pour trouver un ministre qui lui démontre le bénéfice du tourisme dans le pays. Et lui qui se voulait l’homme le plus diplômé du Cap au Caire, parlait d’un secteur qui était le second pourvoyeur de devises au pays, après la pêche !
Facile alors de comprendre que ces autorités aient laissé mourir dans la décrépitude les zones touristiques du pays, de la Petite côte au Cap Skirring, en passant par les pittoresques réceptifs du Sénégal oriental, des Iles du Saloum, de Saint-Louis, et j’en passe des meilleurs. Maintenant, la situation est devenue si critique que nos dirigeants veulent se remuer, et se disent disposées à y mettre les moyens. Mais par où commencer ? Gare à reprendre les mêmes antiennes qui ont montré leurs limites et nous ont conduit à la situation actuelle !
Rendre le Sénégal «tourist friendly»
Il ne s’agit plus aujourd’hui de parler de fonds de promotion, avec les hypothétiques 4 milliards de francs Cfa promis par Macky Sall. Le gouvernement lui-même dans ses calculs, avait projeté qu’il faudrait environ 6 à 8 milliards de francs Cfa par an pour la promotion. C’est dire que ces 4 milliards non encore débloqués, ne sont encore que de la poudre aux yeux ! Il ne s’agit pas non plus de voir comment abolir les visas, ou de réduire les nombreuses taxes aéroportuaires qui rendent la destination peu compétitive. Il s’agit en fait, de changer notre mentalité et de rendre le Sénégal «tourist friendly», comme disait Mme Aminata Niane.
Qu’est-ce que cela signifie en vérité ? D’abord, préparer notre pays à accueillir les touristes et les mettre dans les conditions les meilleures. On devrait commencer par les sites d’accueil. Aujourd’hui, si on ne veut pas se voiler la face, on se rend vite compte que Saly Portudal n’a plus de site touristique que le nom, défiguré qu’il est par les mendiants, les rabatteurs, les prostituées, et bien sûr, des petites frappes venues au Sénégal on ne sait comment, à la recherche de gros coups et de sensations fortes.
L’Etat se donnera-t-il les moyens et la volonté d’assainir les lieux ?
S’il le faisait, alors, on pourrait demander rapidement aux opérateurs d’investir dans la rénovation et la mise à niveau de leurs réceptifs. Beaucoup de ces hôtels commencent à ressembler à des bouisbouis. Bien sûr, tout le monde n’a pas en ce moment la possibilité de retaper son hôtel, surtout si dans le même temps, il doit se préoccuper des dégâts de l’érosion marine qui risque d’emporter ledit réceptif.
D’où le besoin pour l’Etat, de s’investir, de manière concomitante, à la recherche de moyens pour arrêter l’érosion des côtes de Saly et du Cap Skirring, cela est faisable, et on l’a vu en d’autres lieux, et les finances ne manquent pas au niveau international. Mais l’Etat devrait, en plus, mettre en place un fonds pour financer les opérateurs hôteliers qui voudraient investir dans la rénovation de leurs réceptifs.
Cela se ferait sous des conditions strictes mais souples, de manière à permettre au plus grand nombre d’en bénéficier, avec la garantie de rembourser les prêts qui leurs seraient consentis. Ce n’est que par ce moyen que l’on pourra sortir de ce cercle du serpent qui se mord la queue.
L’Etat veut alimenter le Fonds de promotion du tourisme avec une taxe sur les nuitées, qui ne peut être collectée parce que les fameuses nuitées sont devenues chimériques du fait de la dégradation des réceptifs.
Une fois les sites assainis et les hôtels rénovés, la question de la promotion pourrait être entamée avec la volonté réelle de faire autre chose que du saupoudrage et de la propagande. Mais les mesures proposées ne peuvent plus attendre. Au-delà de créer et de préserver les emplois, le tourisme au Sénégal, est un élément efficace pour préserver la culture des terroirs, protéger l’environnement urbain et rural, et désenclaver le territoire.
Le Président Macky Sall était allé, en décembre 2013, lancer la saison touristique à Saly Portudal, pour montrer l’attachement de son pouvoir à un secteur dont l’importance pour l’économie n’est plus à démontrer.
On n’a pas compris que cette volonté n’ait pas été suivie d’actions. L’occasion lui est aujourd’hui donnée de se racheter, tant la situation est en train d’atteindre un point de non-retour. N’oublions pas non plus que le tourisme est un élément important de la réussite du Pse.
DES DOUTES SUBSISTENT
Explications de Khalifa Sall à propos de l'emprunt obligataire de la ville de Dakar
La version servie par le maire de la Ville de Dakar pour expliquer le blocage de son projet d’emprunt obligataire n’a pas apporté tout l’éclairage que ce dossier nécessite, expliquent des fonctionnaires du ministère de l’Economie et des Finances. Pour eux, le maire a été incapable de lever beaucoup d’écueils, et semblent vouloir politiser un dossier qui n’est avant tout que technique.
La sortie du maire de la Ville de Dakar a fortement révulsé les services du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, qui reprochent à Khalifa Sall de vouloir politiser une question technique, pour laquelle tous les arguments lui avaient été servis. Et pourtant, ces mêmes arguments ont été présentés au Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crempf), le gendarme de la Bourse de l’Uemoa, qui a décidé en toute souveraineté de suspendre l’emprunt obligataire que voulait lancer Khalifa Sall.
Certains des fonctionnaires des Finances qui acceptent de parler sous le sceau du secret, font noter que la Ville de Dakar est fortement endettée, et se trouve quasiment sous perfusion du Trésor pour pouvoir s’acquitter de ses obligations légales. Ainsi, la dette de la mairie auprès des banques ainsi que de ses fournisseurs, serait actuellement de plus de 19 milliards de francs Cfa.
A ces créances, il faut ajouter que c’est l’Etat qui doit payer les factures d’éclairage public que la Senelec présente à la mairie, en plus d’avances sur trésorerie que l’Etat doit consentir pour que le système d’assainissement de la ville de Dakar ne soit pas bloqué pour défaut de paiement. De manière générale, Le Quotidien a pu relever que l’administration de Khalifa Sall devrait payer environ 29 milliards à ses créanciers et fournisseurs.
Dans ces conditions, une autre ardoise de 20 milliards, gonflée par l’emprunt obligataire, ne ferait qu’alourdir le niveau d’endettement de la Ville, sans pour autant éclairer sur les perspectives de paiement. Car, comme le font remarquer des personnes bien informées, la destination de l’argent récoltée par l’emprunt obligataire, à savoir le pavage des rues de Dakar et de sa banlieue, n’est pas génératrice de profits.
A tout cela s’ajoute que la Ville de Dakar avait initié son processus d’emprunt obligataire avant l’entrée en vigueur de l’Acte 3 de la décentralisation. Or, ce nouveau code a introduit une nouvelle configuration territoriale de la ville, en dotant les communes d’arrondissement d’une personnalité juridique en tant que communes de plein exercice au même titre que la Ville de Dakar. Donc, financièrement, elles ont rogné de beaucoup le niveau d’engagement de la ville de Dakar.
Donc, même si avant les dernières élections municipales, une délibération du conseil municipal avait autorisé le maire à émettre un emprunt obligataire sur le marché obligataire, l’entrée en vigueur du décret 2014-830 du 30 juin portant la création des villes de Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque et Thiès, a rendu ces décisions caduques. Les services de Amadou Bâ estiment donc que Khalifa Sall devrait retourner auprès de son conseil municipal pour solliciter une nouvelle autorisation d’émission d’emprunt, en tenant compte des nouvelles réalités.
S’agissant par ailleurs des garanties présentées par Khalifa Sall, qui parlait de la société de patrimoine qu’il aurait mise en place, en association avec les mairies de Dakar Plateau et des Parcelles assainies, et à laquelle seraient transférés les actifs de la ville de Dakar, et qui se chargera de rembourser les créances de la ville, dont l’emprunt, elles ne semblent pas non plus satisfaisantes. De plus, on pourrait considérer qu’il y a rupture de l’égalité entre les différentes communes.
Qu’est-ce qui justifie le choix des deux communes et la mise à l’écart des autres mairies de Dakar ?
En plus, comment cette société pourrait elle se substituer au Receveur municipal de la Ville pour recouvrer les produits de l’investissement qui sera réalisée dans le futur ? Et d’où viendront les ressources qui vont permettre à cette société de fonctionner ?
Nonobstant toutes ces questions, les fonctionnaires du ministère ont souligné que le ministre Amadou Ba a manifesté à plusieurs reprises au maire de Dakar, sa volonté de l’accompagner pour surmonter les difficultés techniques, tout en lui indiquant le chemin pour régler les écueils juridiques. En clair, Khalifa Sall ne devrait s’en prendre qu’à lui-même s’il en est là où il est.
La vie est tout de même bien plus simple avec son propre moyen de transport rapide, plutôt que de devoir se rendre à pied ou en transport en commun où vous en avez envie! Mais deux solutions principales s’offrent à vous et il n’est pas toujours facile de se décider entre acheter une voiture ou acheter une moto pour la première fois. C’est pourquoi Carmudi vous présente les avantages et inconvénients de chaque type de véhicule pour vous assurez de faire le bon choix au bon moment.
Pourquoi acheter une voiture ?
Tout d’abord, avoir une voiture vous offre non seulement une grande liberté mais surtout beaucoup plus de sécurité et de commodité.
En effet, vous pouvez établir votre propre itinéraire quand vous voulez sans vous soucier d’horaires spécifiques et ainsi de vous assurer d’arriver à bon port quand vous le désirez. Vous serez donc beaucoup moins enclins à avoir du retard ou à rater votre arrêt et vous retrouver on ne sait où par manque d’attention!
Vous choisissez votre vitesse et votre style de conduite pour vous adapter au mieux à vos envies. Vous pouvez donc adopter une conduite plus sûre et bénéficier d’un système de protection très développé tout au long de votre trajet. En cas de choc, la voiture résorbera l’impact pour vous éviter le maximum de dommages.
La voiture vous permet aussi de voyager avec en général 4 autres personnes voire jusque 8 autres sur certains modèles. Les familles nombreuses auront donc beaucoup plus d’intérêt à investir dans ce moyen de transport qui se révèlera beaucoup plus économiques sur le long terme plutôt que de faire de multiples aller-retour!
Pourquoi choisir une moto ?
Tout comme la voiture, la moto est synonyme de liberté. Elle se révèle également très rapide et économique.
Ave la moto, dites “au revoir” aux embouteillages! Avec leur petite taille, les motos peuvent se faufiler facilement entre les voitures et se sortir des situations les plus bouchées. Elles sont également très pratique lorsqu’il faut se garer. Le stationnement se fait un peu partout, même dans les emplacements les plus restreints. Cela peut vous permettre de gagner pas mal de temps pendant les heures de pointe!
Egalement, la conduite d’une moto offre beaucoup plus de sensations, non seulement grâce au fait que le conducteur peut ressentir tout l’environnement qui l’entoure mais aussi grâce à sa vitesse. En fonction de la puisssance du moteur, certaines motos peuvent réellement offrir une conduite très sportive qui ravit les amateurs de sensations fortes ou tout simplement les personnes en retard qui ont besoin de se dépécher!
Mais l’un des facteurs qui influencent le plus le choix entre voiture et moto reste le budget. En effet, une moto reste un moyen beaucoup plus économique de se déplacer facilement et rapidement. Non seulement les petits moteurs consomment en général très peu, mais cela peut aussi permettre au conducteur de limiter certains frais comme le prix du péage qui est parfois 2 à 3 fois moins cher que pour une voiture ou tout simplement pour les amendes en cas de flash de radar. En effet, puisqu’une moto ne possède pas de plaque d’immatriculation à l’avant, nous n’avez pas de risque de vous retrouver à payer pour une vitesse dépassée!
Au final, vous préférez une voiture ou une moto?
Face à tous ces avantages, le choix vous est peut-être encore difficile entre voiture et moto. Pour établir un petit sommaire, voici les raisons pour choisir l’un ou l’autre de ces véhicules en fonction de vos besoins et envies.
Choisir une voiture si:
Vous faites partie d’une famille nombreuse: Le choix viendra à vous naturellement de toute façon puisqu’il est tout de même beaucoup moins évident de se déplacer à plus de 2 sur une moto! Une voiture peut également se révéler très pratique lorsque vous avez besoin de faire les courses pour toute la famille ou tout simplement de voyager à plusieurs avec des valises.
Vous recherchez avant tout la sécurité et la praticité: Conduire une voiture, cela signifie avoir un habitacle tout autour de vous qui vous protége non seulement du mauvais temps (et d’être complétement trempé après 2minutes de conduite sous la pluie!) mais aussi du choc d’un accident.
Vous voulez plus de confort en conduisant: La voiture reste tout de même le meilleur moyen pour parcourir de grande distance confortablement, en ménageant par exemple votre dos grâce au siège bien adapté à votre morphologie.
Choisir une moto si:
Vous disposez d’un budget restreint: La moto représente non seulement un investissement de départ bien moins important qu’une voiture mais coûte aussi beaucoup moins sur le long terme pour la vie de tous les jours en termes de carburant ou d’assurance par exemple.
Vous souhaitez être rapide: Que ce soit pour rapidement se sortir du traffic bondé de la ville ou simplement pour vous amuser sur la route (sans oublier votre sécurité bien sûr!), la moto permet, en fonction de son moteur, de ressentir beaucoup plus la vitesse.
Vous n’avez pas besoin de voyager longtemps et avec de nombreuses charges: Rien ne sert d’investir dans une voiture si de toute façon vous voyagez seul tous les jours avec un simple petit sac. Les courts trajets quotidiens se font très facilement avec un moto.$
De tous les acteurs qui tournent autour du feuilleton judiciaire de Karim Wade, il est sans doute celui qui est le plus mis en relief. Lui, c’est l’expert-comptable Papa Alboury Ndao, qui avait été désigné par la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), pour mener la mission d’administration provisoire de Dubaï Ports World Dakar. Une mission qui avait occasionné bien des polémiques ; épiphénomène, comparé à l’autre dossier qui fait couler salive et encre : les 47 milliards de Singapour. Dans cette interview, qu’il a bien voulu nous accorder, Papa Alboury Ndao, relativement ébranlé par cette affaire, explique comment le dossier lui a été imputé, les conditions dans lesquelles il a travaillé, les blocages auxquels il a eu à faire face et les pressions subies. Entre certitudes, révélations, censures, charges, coups de gueule, résignations, Papa Alboury Ndao valse entre plusieurs sentiments.
Vous êtes au cœur d’une polémique liée au rapport que vous avez produit dans le dossier Karim Wade. Dites-nous comment Alboury Ndao est entré dans cette affaire bien chaude ?
Merci de me donner l’occasion de m’exprimer. J’ai décidé de faire cette interview dans le seul et unique but d’éclairer la lanterne des sénégalais. En effet, quand j’ai vu à la télévision un des doyens de la presse sénégalaise affirmer que j’ai monté de toutes pièces cette histoire du compte de Singapour, je me suis senti obligé de faire cette sortie. Cette dernière se fera dans le respect du secret de l’instruction. Car tout ce qui sera dit ici a été déjà débattu de manière publique et devant la CREI et le tribunal correctionnel.
Dites-nous comment vous êtes entré dans ce dossier ?
Je suis expert-comptable diplômé en France. J'ai travaillé pendant six ans en tant qu'expert-comptable et expert judiciaire. D’ailleurs l’expertise judiciaire a été le sujet de mon mémoire d’expertise comptable. Ici, à Dakar, j'ai implémenté cette activité d’expertise judiciaire depuis 2004, date à la quelle je suis rentré pour servir mon pays. Ma sélection est le résultat d'une accréditation de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) quand cette structure a été montée, après dépôt d'une demande de candidature sur la base de mon expérience et ma connaissance du domaine portuaire. Et par ailleurs je pense que je ne suis pas le seul expert comptable qui a travaillé avec la CREI. J'aimerai rappeler également que RMA est un cabinet membre du réseau NEXIA qui est l’une des premières mondiales des firmes d'audit internationalement connues. On a eu, du fait de notre expertise et de notre sérieux, à être désigné par le Millenium Challenge account qui nous a envoyé l'Inspection générale de Washington (OIG MCC) pour évaluer les cabinets susceptibles de pouvoir auditer le MCA Sénégal dont les fonds sont d'un montant de 540 millions de dollars, soit le plus gros projet que le Sénégal ait jamais obtenu des Etats-Unis. Rien que le fait d’avoir été sélectionné par le MCA quand on connaît les normes américaines nous placent au dessus de tout soupçon. C’est une référence absolue. Les Cinq cabinets RACINE Ernest and Young KPMG, BDO, DELOITTE et RMA Sénégal ont ainsi été choisis comme étant en mesure d’assurer l’audit du MCA Sénégal et ainsi participés à l’appel d’offre. Ainsi nous avons remporté l’audit du MCA Sénégal sur 3 exercices. L’audit du MCA pendant 3 ans est la preuve de notre crédibilité et de notre sérieux. Et d’ailleurs nous avons eu les félicitations de l’inspection générale du MCC pour la qualité et le sérieux de nos travaux. C'est fort de cette expérience et expertise que j'ai été choisi par la CREI qui m’a confié une mission d’administration et d’investigation de la société Dubaï Ports Word Dakar.
Votre passage à Dubaï Ports World Dakar a créé beaucoup de bruits. On vous a reproché de demander trop d’argent et d’avoir un appétit démesuré...
Au niveau de Dubaï Ports World, j'ai été désigné administrateur provisoire, chargé d'administrer de gérer et de conduire une mission d'investigation. La mission d’investigation avait pour but d'identifier les liens économiques et juridiques qui existeraient entre Dubaï Ports World Dakar, Dubaï Ports World Sénégal qui est dans les Îles vierges britanniques. J'ai dû procéder à des diligences qui m'ont values une campagne médiatique de dénigrement et décrédibilisation liée aux honoraires que j'ai perçus dans l'exercice de cette mission. Je m'en étais expliqué longuement dans une interview à l’époque en apportant des éléments justificatifs dans un quotidien de la place pour éclairer l'opinion (...). J’ai des éléments de preuves sur cette campagne de dénigrement orchestrée contre moi et je l’ai joint dans le rapport qui a été remis à la CREI (...). Je précise cependant que cela concerne un seul journal contrairement à ce que les gens ont pu peut être le penser lors de l’audience, j’ai du respect pour le travail que vous faîtes (...) mais c’était une campagne de com pour me dénigrer (...). Je persiste et signe : ce compte est réel (...).
Qu'a révélé au juste la mission d'administration et d'investigation à DP World ? La montagne a accouché là aussi d’une souris...
Surtout pas (Il insiste...). Cette mission nous a permis d’atteindre les objectifs assignés pour ce qui concerne l’administration provisoire. En effet l'objectif principal de l'administration était de poursuivre l’activité et remplir toutes les obligations qui pèsent sur la société, ce qui a été fait. Pour le volet investigation, nos travaux nous ont permis de conclure qu'il n'y avait pas de transferts suspects entre Dakar et les Iles vierges britanniques et que les dividendes qui devaient revenir à la société mère DP World Sénégal domiciliée aux iles vierges britannique ont été directement payés à Dubaï FZE qui est à Dubaï. J'en ai conclu dans mon rapport qu'il n'y avait pas de fonds suspects. ET c'est sur cette base là que la Commission d'instruction a motivé sa décision pour lever l'administration provisoire. Pour dire que RMA est imbu d'une démarche objective consistant à rendre compte les résultats exacts et objectifs de ses travaux. Si ma volonté comme certains le disent était de m'enrichir, j'aurai pu retarder les travaux, prolonger la mission d'administration provisoire de deux à trois mois pour engranger d'autres honoraires ou conclure sur l’existence de mouvements suspects.
Mais vous étiez déjà bien payé, très bien payé même dans cette mission-là...
Tout est assez relatif. Je pense très objectivement que ce n’est pas le cas et que les montants facturés sont en conformité avec des prix pratiqués et par RMA et par les confrères.
Pouvez-vous nous donner des précisions sur les montants
J'en ai déjà longuement parlé à l’époque... (Hésitation). Bon, ce sont des honoraires de 18 500 000 FCFA par mois pour une administration provisoire qui a duré 2 mois. Ces honoraires se justifient de la manière suivante. On avait une équipe de trois experts comptables diplômés qui travaillaient en plein temps dans la gestion quotidienne de DP World. Ma démarche a été de ne pas chambouler l'organigramme et de faire confiance à l'équipe existante mais avec quand même la mise en place des verrous à chaque poste clé important, en y mettant des gens compétents qui ont les capacités et les compétences pour faire le travail de contrôle et de supervision. Ces experts comptables diplômés qui travaillent en plein temps sur le dossier coûtent de l'argent. Les gens ont parlé de salaire alors qu’il s’agit en réalité des honoraires du cabinet qui a mis trois experts comptables diplômés en full time. Il faut savoir qu’un expert comptable est facturé à 80 000 FCFA de l’heure selon notre barème. Et que DP WORD travaille avec des experts qui facturent 450 USD de l’heure. J’insiste, si ma volonté était de m'enrichir, je n'allais pas conclure à la négative au bout de 2 mois pour donner à la CREI l'occasion de lever l'administration provisoire. J’allais trouver les moyens de prolonger légalement la mission. Ce qui n'est ni la culture ni la manière de fonctionner de Alboury NDAO et de RMA.
Aujourd'hui si vous êtes au cœur de l'actualité, c’est surtout à cause du fameux compte de Singapour. Comment avez-vous fait pour sortir une affaire aussi grosse que cellelà ? Dites-nous !
La démarche a été simple. Après la levée de l’administration, j’ai été investi par la CREI d’une mission d’investigation pour identifier les véritables bénéficiaires des dividendes de DPW Dakar. Ainsi, j'avais identifié des partenaires ayant une expertise avérée sur les paradis fiscaux, et les BVI, leur mode de fonctionnement etc. Nous avons constitué trois équipes avec lesquelles nous avons défini des modalités de collaboration, une approche et des modalités de paiement.
Mais comment constituez-vous ces équipes-là, sur quelle base ?...
C'est un travail de recherche de réseau de gens qui sont spécialisés dans les investigations en matière de criminalité financière dans des paradis fiscaux ou des BVI etc.
Les connaissiez déjà assez pour leur faire confiance et comment ça se passe dans des cas comme ça ?
C'est sur la base de leur CV et de leur référence professionnelle (Il se répète). On prend la décision de collaborer avec eux étant donné que nous aussi, nous sommes des experts et on ne peut pas quand même nous faire croire ou nous faire avaler n’importe quoi. Et pour aller dans le fond du problème, une des équipes dans le cadre de cette démarche a trouvé le fameux compte de Singapour avec l'ensemble des éléments et des mouvements de Dubaï CERAMIC qu'ils m’ont transmis puisqu’il faut le rappeler ma mission porte la société DP WORLD et nous avons focalisé nos travaux d’investigation sur elle. Une fois ces éléments en ma possession, je les ai soumis à une deuxième équipe de partenaires dans une démarche de contrôle et de validation. Ces derniers ont diligenté leurs investigations et qui m'ont confirmé que les éléments trouvés sont bons. Compte tenu du fait que la CREI exigeait le contrôle et la validation par ses propres soins de ces éléments avant tout paiement des honoraires des sapiteurs, j'ai payé de mes propres deniers personnels le tiers des honoraires de ces sapiteurs qui m'ont d'ailleurs fait cette faveur et de réduire le budget, d’accepter l’acompte et qui m’ont donné l’assurance que si les trouvailles n'étaient pas valides, ils allaient me rembourser cette avance.
Et quel est le moment de cet argent-là ?
C’est50.000 Euros(environ35millions de francs Cfa) que j'ai payés ainsi que les frais les frais d'avions et autres. N'ayant pas eu le pouvoir de police judiciaire pour obtenir des banques des informations qui par nature sont confidentielles au Sénégal à plus fortes raisons dans les paradis fiscaux, la CREI qui a plus de pouvoir d'investigation a procédé à la vérification et de validation des éléments produits par le sapiteur.
La CREI a vérifié et validé votre travail ?
Parfaitement ! Quand on a eu les éléments on les a transmis à la CREI qui a procédé avec ses moyens à la vérification, confirmation et validation des éléments. La CREI m’a confirmé que les informations sont bonnes et c’est après cette validation que les honoraires et frais des sapiteurs ont été payés. Le processus de vérification et de validation par la Crei a été assez long. Ce qui fait, après que la CREI a validé les éléments, nous avons dû rédiger le rapport en tenant compte de la date butoir, le 10 avril 2014. Ces éléments relatifs au compte de Singapour avec l’ensemble des éléments d’identification et les mouvements entrants et sortants ont été intégrés dans notre rapport en y annexant le rapport du sapiteur. Notre rapport a été transmis exclusivement à mon mandant à savoir la commission d’instruction de la CREI. Je pense qu’avec tout ce processus de vérification et de validation qui a été accompli de part et d’autres qui m’a permis de m’entourer de maximum de garantie quant à la véracité et la fiabilité des ces informations, je ne saurai et pourrai ne pas informer mon mandant. J’estime d’ailleurs que si j’étais animé par la volonté de charger Monsieur Karim je ne me serais fatigué à m’entourer des ces garanties notamment que la CREI vérifie et valide ces éléments. Par ailleurs comment quelqu’un de censé peut oser croire que j’ai pu produire ce rapport avec ces éléments aussi importants juste sur la base que "mes sapiteurs de Londres m’auraient dit que Mr KARIM Wade a un compte à Singapour.....". Comment une instance aussi sérieuse que la CREI peut se permettre de retenir les conclusions de mon rapport d’asseoir son ordonnance de renvoi et de lancer une commission rogatoire internationale sur cette base ?
Le problème est que ces comptes que vous citez n’existent pas, selon les pièces fournies jeudi dernier au procès, signées par les autorités de la banque de Singapour...
Sans violer le secret de l’instruction du fait que cette affaire est pendante et que ces éléments nouveaux n’ont pas encore été débattus, je ne saurais m’en appesantir. Si ce n’est de dire que ces allégations n’engagent qu’eux. Je précise également qu’il a été bien mentionné dans mon rapport que le compte est codé...
C’est-à-dire ?
Codé dans le but de dissimuler l’identité de ce compte. On l’a clairement dit. C’est une pratique qui est courante. Pourquoi les gens vont dans les paradis fiscaux ? C’est vrai qu’il y a une approche d’optimisation fiscale, mais les gens y vont surtout pour que l’identité des titulaires de comptes ne puisse pas être révélée. Et que ces personnes puissent bénéficier de services de nature à garantir la confidentialité leur identité chose qu’ils ne peuvent pas avoir dans les autres pays.
Une pratique qui est courante ?
Oui, c'est une pratique qui est courante et donc les gens vont dans ces paradis fiscaux pour bénéficier d'avantages fiscaux mais aussi pour que l'identité des bénéficiaires des comptes ne puisse pas être révélée. Et ce que j'ai dit dans mon interrogatoire, c'est qu'il est possible que certaines banques des paradis fiscaux puissent éventuellement effacer les traces de ces comptes-là. Je ne dis pas que cela a été le cas à l’occurrence contrairement à ce qui a été dit dans la presse, mais c’est une possibilité que les banques peuvent offrir à leurs clients.
Il y a quand même des avancées dans ce domaine-là, les Etats-Unis et l’Union européenne mettent de nos jours assez de pression sur les paradis fiscaux pour qu’ils lâchent du lest...
Je pense. Mais dans cette affaire, la commission rogatoire n’a pas encore donné de réponse.
Comment avez-vous trouvé le compte de Singapour ?
Lors de l'administration, il y a eu rien du tout. Mais c'est dans la deuxième mission qui elle consiste à une investigation que nous avons découvert un compte qui a été ouvert en 2011 avec un solde de 93 millions de dollars qui appartient à AHS Guinée Bissau et détenu à 100% par Karim Meissa Wade. Et à l'intérieur de ce compte, nous avons identifié deux virements provenant de Dubaï Ceramic d'un montant total de 15 millions de dollars. Dubaï Ceramic a été déclaré comme une filiale à 100% de DP World FZE qui est le propriétaire indirect de Dubaï Dakar.
Ce sont ces découvertes qui sont remises en cause par les dernières révélations au tribunal
Entre autres
Et quel argument opposez-vous à cela.
C'est archi-faux. Leur argument a été de dire qu'ils ont la liste des filiales qui sont comprises dans les comptes consolidés du Groupe DP WORLD. Or, dans ma démarche d'investigation, j'avais demandé à Dubaï de me donner l'ensemble des sociétés, y compris celles qui ne sont pas consolidées puisque dans une consolidation c'est uniquement les sociétés qui ont une importance significative qui sont intégrées. Toutes les sociétés ne sont pas dans le périmètre de consolidation. Les dubaiotes m'ont opposé une fin de non-recevoir. Ce qui est déjà très suspect. Je leur ai dit si vous n'avez rien à vous reprocher et compte tenu du fait que j’ai déjà conclu à la négative quant à l’existence de mouvements suspects dans les comptes de DP WORD Dakar, ouvreznous les portes et nous allons avec diligence et de célérité procéder aux contrôles et s’il y a rien, on le mentionnera dans notre rapport comme on a eu à le faire dans le passé. Mais malgré cela, ils ont refusé, en arguant que nous n’avions pas de pouvoir de police judiciaire et que ma mission se limite à Dakar et que je ne serai pas reçu à DUBAI. (...).
Pourquoi ne vous êtes entouré de garanties pour assurer la traçabilité du compte que vous avez découvert ? On peut vous reprocher au moins une certaine légèreté...
C'est ça que l'opinion ne comprend pas. Lorsque moi M. Ndao en tant qu’expert investi d’une mission, j'ai déposé mon rapport le 09 avril, ma mission s'arrête là (...). Je n'ai pas le pouvoir de police judiciaire pour demander à une banque de me fournir ni les extraits ou relevés bancaires d’un client. Ceci n’est pas possible au Sénégal encore moins dans les paradis fiscaux et BVI où les gens vont pour bénéficier de la confidentialité et de l’opacité des opérations. L'un des avocats de DP World me l'a d’ailleurs rappelé. Dès l'instant que j'ai eu le rapport de mes sapiteurs que j'ai fait contrôler et valider et par une deuxième équipe et par la CREI qui a plus de pouvoir et de possibilité d’investigation. J’ai aussitôt établi le rapport compte tenu des délais impartis qui a été transmis au mandant et ma mission s’arrête là et est terminée. Je n’ai ni le pouvoir les moyens d’aller chercher l’argent ou collecter les extraits ou relevés bancaires. Et ça, il faut que les gens le comprennent.
On a parlé justement d’accusations gratuites à cause de ce manque de continuité dans le travail ...
Je ne pense pas qu'on puisse le qualifier d'accusations gratuites car mes deux équipes de sapiteurs ainsi que les travaux de vérification et de validation de la CREI qui ont tous abouti à la même conclusion sont de nature à garantir la fiabilité de ces éléments. Il faut aussi préciser que les conclusions d’un expert par définition ne lient en aucune manière le juge. Si ce dernier estime que les conclusions de l’expert ne sont pas fondées il ne les retient pas où tout au moins va diligenter une contre-expertise. Mais ici, en l’occurrence mes conclusions ont été retenues et il s’en est suivi une Commission rogatoire. Ce qui, pour un expert, est synonyme de mission accomplie avec succès.
Bien sincèrement, vous n'avez pas l'impression que vous avez été piégé ?
Piégé ? Moi mon travail je l'ai fait et terminé le jour où j'ai rendu mon rapport. Je ne peux être plus royaliste que le roi et ne saurait m’immiscer dans les prorogatives qui ne sont pas les miennes...
L’hypothèse selon laquelle vos collaborateurs sont des gens uniquement attirés par l’appât du gain ne vous a pas effleuré l’esprit.
Non, ce sont des professionnels avec lesquels nous gardons des relations étroites de collaboration. Vous savez les truands qui intéressés par l’appât du gain disparaissent une fois qu’ils ont encaissé leur butin. Par ailleurs jusqu’au moment où je vous parle je suis en relation avec ces sapiteurs et constituons une équipe prête à encore travailler pour la justice sénégalaise. La campagne de dénigrement consistant à faire croire à l’opinion que c’est une bande constituée de français et de camerounais qui auraient encaissé 500 000 euros pour nous vendre ces fausses informations est pure fabulation et rentre dans leur logique de jeter le discrédit sur ma personne. Au même titre que l’affirmation de l’avocat Amadou Sall disant que j’ai été grassement payé et que je bénéficie d’une protection des plus hautes autorités.
Et l’hypothèse que vous vous êtes trompés de bonne foi ?
Non, je me suis entouré du maximum de garantie. Au-delà du contrôle de mes collaborateurs, il y a eu le contrôle de mon mandant qui est quand même une autorité judiciaire dotée de pouvoirs judiciaire lui permettant d’accéder ou d’obtenir des éléments que moi expert je ne pourrai et saurait obtenir.
Peut-on avoir plus de précision ? On peut savoir leur identité ? Ils travaillent dans quelle banque ?
Non, ce n’est pas possible de livrer leur identité pour la seule et simple raison que ce sont des gens qui prennent des risques pour collecter et communiquer les informations. Et que la révélation de leur identité remettra en cause tout ce travail d’investigation qui nous a permis aujourd’hui d’avoir un réseau et une mine d’informations que nous sommes disposer à utiliser pour les éventuelles autres missions que pourraient nous confier les tribunaux.. C’est à ce titre-là que je ne me permettrai pas de donner des éléments sur l’identité de mes collaborateurs.
Donc, il faut reconnaître que nous sommes dans une sorte d’impasse...
Vous savez quand la commission rogatoire internationale a tardé, j’ai demandé à mes collaborateurs s’ils sont en mesure, de poursuivre leurs investigations pour décanter la situation, ils ont répondu qu’ils pouvaient nous donner les éléments dont nous avons besoin.
Est-ce que c’est le cas aujourd’hui encore ?
C’était le cas il y a une semaine. Il y a plus de trois mois, j’en avais informé la CREI. Mais je n’ai pas eu de retour.
De façon orale ou écrite ?
De façon orale
Quel est le problème alors ?
Il faut payer, ce ne sont pas des enfants de chœur. C’est des gens qui prennent des risques et exigent des honoraires pour le travail effectué.
Concrètement, si on vous donne ce dont vous avez besoin, est-ce que vous êtes prêts aujourd’hui à livrer la totalité des informations dont le juge a besoin ?
Bien sûr. Nous en avions informé la CREI comme je l’ai déjà évoqué. Mais j’ai cru comprendre que du fait de la clôture de l’instruction ceci ne sera pas d’une utilité en tout du point vue juridique.
Combien faut-il ?
Ce ne sont pas des montants faramineux qu’il faut pour aller plus en profondeur dans ce dossier. Très honnêtement, eu égard aux enjeux financiers dans cette affaire... (47 milliards Cfa, c’est une chose, mais il y avait aussi un compte de 170 millions d’euros qui a été découvert, sur lesquels il n’y a pas eu de diligences), nous sommes aujourd’hui disposés à le faire moyennant des honoraires qui ne sont pas importants par rapport aux montants en jeu.
Vous ne pensez pas que si l’Etat ne sort pas de l’argent pour payer, c’est parce qu’elle ne vous fait pas confiance.
Je ne me pose pas de question là-dessus. C’est la CREI qui juge de l’opportunité. Car notre objectif c’était de montrer qu’on pouvait le faire comme on l’a prouvé avec le compte de Singapour. On leur a donné les éléments, ils ont procédé aux vérifications et ils ont validé (...)
Avec tout ce que vous avez vécu, si c’était à refaire est-ce que vous aurez mis votre nez dans ce dossier-là
C’est ce que j’ai dit à la barre. On m’aurait même donné un autre dossier avec des enjeux plus importants que celui-ci, je l’aurai pris de la même manière, je l’aurais traité avec la même rigueur objective. La seule différence, c’est que j’aurais exigé des conditions meilleures pour aller au bout de mon processus. Parce que pour ceux qui croient que je suis payé pour enfoncer Karim que je ne connais ni d’Adam ni d’Eve et que j’ai rencontré une seule et unique fois le jour le l’ouverture du procès le 31 juillet, je leur dirai de chercher la motivation ou le mobile. Celui qui cherche à faire ce genre d’ignominie doit avoir au moins une contrepartie financière ou autre. Pour votre information, jusqu’au moment où je vous parle la provision de mes honoraires ne sont toujours pas payés. Nous avons été obligé d’avoir une ordonnance de taxe pour au moins disposer d’un titre de créance. Par ailleurs, je ne pense pas être fou au point de remettre en cause la crédibilité de mon cabinet que j’ai eu à bâtir depuis 2007 et qui m’a valu les félicitations notamment des Inspecteurs des finances du Gouvernement américain en charges du contrôle des fonds du MCC. De Londres jusqu’au Burkina Faso en passant par Luxembourg, la France le Sénégal...., partout où j’ai eu à travailler vous ne verrez quelqu’un qui me connaît et qui puisse croire ou dire que Mr Ndao est capable de faire ce genre de chose.
Enfin si c’était à refaire j’aurai répondu aux menaces des avocats de Karim Wade par la voix de Mohamed Seydou Diagne qui m’a appelé au téléphone pour me proférer des menaces et me tenir des propos injurieux me traitant de tous les noms alors que j’étais dans les cimetières en train d’enterrer le père de mon beau-frère.
Alors maintenant vous avez toujours un policier armé collé à vous, cela ne doit pas être facile à vivre ?
Ce n’est pas facile à vivre mais c’est inhérent à nos activités et à notre environnement. C’est peut-être lié au fait que pour des raisons purement subjectives ou politiques, il y a des acharnés qui peuvent poser certains actes, mais je suis motivé pour le travail pour lequel je suis formé. Je n’ai pas peur. On m’aurait confié un autre dossier avec plus d’enjeux, je l’accepterai sauf s’il y a des raisons d’incompatibilité ou d’indépendance. Autrement rien ne m’émeut.
ATTENTION DÉBUTANTES
DE LA CONNAISSANCE ET DU RESPECT DU CODE DE LA ROUTE
Cette expression placardée à l’arrière de bon nombre de véhicules est devenue familière dans la circulation dakaroise. Carmudi a donc décidé de faire un focus sur ses nouveaux conducteurs.
Le désordre qui règne dans la circulation sénégalaise est la première chose qui étonne les étrangers. Les panneaux signalétiques sont à peine visibles, derrière l’occupation anarchique des trottoirs par les cantines, pousse-pousse et autres tables de petit commerce. Les rares fois où les passages cloutés devenus invisibles sont repeints, les piétons les ignorent, préférant traverser quelques mètres plus loin.
Même son de cloche pour les passerelles, qui sont dédaignées, sous prétexte qu’elles sont « trop hautes », « trop fatigantes » ou « trop loin ». Ainsi, même l’autoroute n’échappe pas à la traversée des piétons, au grand dam des automobilistes qui se donnent toutes les peines du monde pour les éviter.
La priorité est ignorée, de même que les panneaux Stop, et les changements de voie intempestifs sans activer les clignotants sont monnaie courante. On finit par considérer comme « guerrier » quiconque parvient à tirer son épingle du jeu au quotidien dans cet univers confus.
Les experts en la matière sont, sans surprise, les taximen, et autres chauffeurs de véhicules de transport en commun, qui passent le plus clair de leur temps au volant. Mais alors, qu’en est il des tous nouveaux titulaires de permis de conduire ? Comment trouver le courage de participer à ce jeu dangereux ?
Après l’obtention du permis auprès des auto-écoles, la plupart des femmes ne se considèrent pas assez expérimentées, et choisissent généralement de suivre une dizaine de séances de perfectionnement supplémentaires, cours particuliers où elles peuvent se familiariser avec la réalité du terrain sous la supervision de leur moniteur d’auto-école. Mais une fois que ce dernier cesse de les accompagner et qu’elles sont livrées à elles-mêmes, beaucoup ont encore le trac et n’osent pas conduire seules.
C’est ce qui les pousse à recourir à l’affiche « ATTENTION DEBUTANTE ». Une feuille de papier A4, quelques bouts de scotch, et nous voilà prêts à nous lancer à l’assaut de la jungle urbaine que constituent les routes de la capitale. En collant au pare-brise arrière cette petite affiche « Attention Débutante », les femmes sénégalaises parviennent à s’attirer la compassion des automobilistes dakarois connus pour leur manque de patience.
En effet, tout comme l’enseigne auto-école informe les usagers de la route pour qu’ils gardent à l’esprit que le conducteur devant eux est un apprenant, l’affiche Attention Débutante est un appel à la patience et à la compréhension. Nous avons interpellé quelques conducteurs sur l’efficacité de cette méthode, ainsi que sur leur manière d’y réagir.
Aida, titulaire du permis depuis 3 mois témoigne : « Lorsque ma voiture s’éteignait en pleine circulation, ou quand j’hésitais à me lancer, surtout au niveau des ronds-points dangereux, les automobilistesderrière moi se mettaient à klaxonner violemment, ce qui me stressait encore plus, et me faisait perdre mes moyens.
Mais depuis que j’ai collé l’affiche « Attention Débutante », j’ai remarqué qu’ils me laissent le temps de redémarrer, ou de prendre mon courage à deux mains. A défaut, ceux qui sont trop pressés pour m’attendre, me contournent avec un petit sourire, mais plus personne ne klaxonne. »
Pour Hamidou, ce n’est pas un aveu d’incompétence « Non, en fait, c’est pas qu’elles ne savent pas conduire, mais le problème des femmes automobilistes est qu’elles sont tellement prudentes qu’elles en deviennent énervantes. Elles s’imaginent qu’elles sont encore à l’auto-école, alors que la réalité est toute autre » nous confie ce jeune conducteur de taxi clando, « elles doivent comprendre que personne ne suit plus le code de la route à la lettre, et s’adapter à leur environnement. »
Ngagne Sar, chauffeur de taxi depuis plus de 14 ans nous confie : « C’est évident qu’un conducteur inexpérimenté subira ou causera des accidents mineurs. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’auparavant, pour se perfectionner, on utilisait une petite R5 ou une 205 en piteux état, et une fois qu’on avait la main, on pouvait passer à une voiture plus jolie.
Mais maintenant les novices, surtout les dames mettent la charrue avant les bœufs, et dès qu’elles ont leur permis, se mettent au volant d’une voiture belle et chère, qu’elles ne peuvent se permettre de rayer. C’est pour cette raison qu’elles y apposent l’affiche Attention Débutantes, espérant ainsi que les autres conducteurs seront plus indulgents envers elles. Moi en tous cas je leur laisse le champ libre »
« Est-ce juste parce que vous êtes compréhensif ? » « Non, « répond-il, « c’est également pour ma propre sécurité, car je me dis que si je fais un tête-à-queue à une novice, elle ne saura pas nécessairement comment réagir en conséquence, et risquerait de paniquer et de finir par emboutir ma voiture. »
A la question « quand comptez vous décoller cette affiche et vous lancer pour de vrai », les réponses varient de « ce n’est pas encore à l’ordre du jour », à « bientôt, dès que je serai plus rodée » en passant par « je n’ai pas vraiment l’intention de l’enlever, elle finira bien par tomber toute seul ».
Mais l’abus et la banalisation de ce sticker ne risquent-ils pas de lui faire perdre son utilité ? Ne finirons-nous pas par ne plus du tout y prêter attention à force de le voir placardé à l’arrière de trop de véhicules ? Est-ce par amour-propre que les hommes nouvellement titulaires de permis s’abstiennent de coller « attention débutant » à leur véhicule ?
En attendant de trouver réponse à ces questions, à toutes les débutantes, intermédiaires ou expertes, Carmudi vous souhaite une bonne route !