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6 février 2025
DES CHEFS TRADITIONNELS S’ENGAGENT À PROMOUVOIR LE RESPECT ENTRES LES COMMUNAUTÉS
Des chefs traditionnels du Sénégal ont rendu public jeudi un document dans lequel ils prennent l’engagement d’assumer davantage la responsabilité de valoriser les mécanismes de régulation sociale et de prévention des conflits
Diakhao (Fatick) 12 jan (APS) – Des chefs traditionnels du Sénégal ont rendu public jeudi un document dans lequel ils prennent l’engagement d’assumer davantage la responsabilité de valoriser les mécanismes de régulation sociale et de prévention des conflits en promouvant le respect entre les communautés.
Cette déclaration a été rendue publique à l’issue d’une réunion des chefs traditionnels concernés à Diakhao, dans la région de Fatick (ouest), à l’occasion de la 12ᵉ édition du Festival national des arts et de la culture (Fesnac).
Intitulée »l’appel de Diakhao », du nom de la capitale de l’ancien royaume du Sine, correspondant approximativement à la région de Fatick, cette déclaration a été lue par Buur Sine Niokhobaye Diouf Fatou Diène.
Ce dernier a ensuite remis le document au ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow.
« En tant que gardien de tradition, les chefs traditionnels assument la responsabilité de valoriser les mécanismes traditionnels de régulation sociale, de prévention des conflits et promouvoir l’amitié, et le respect entre différentes communautés », a dit Buur Sine Niokhobaye Diouf Fatou Diène.
Il s’exprimait au nom des chefs traditionnels du Sine, de Bignona, du Saloum, le Buur Guédé, ainsi que d’une délégation ayant représenté le résistant colonial Lat Dior.
Au cours de la réunion qu’ils ont tenue, ces chefs traditionnels « ont partagé des réflexions sur les moyens de renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale. »
« Par la richesse de notre diversité culturelle, ethnique et religieuse, reconnaissons que l’harmonie et la stabilité sont les fondements du développement durable », a dit Buur Sine.
« Ainsi, a-t-il poursuivi, nous déclarons notre engagement à instaurer des mécanismes institutionnels robustes, afin de valoriser le dialogue et l’unité nationale ».
Ces chefs traditionnels ont appelé à une collaboration renforcée entre les autorités traditionnelles et les pouvoirs publics pour une contribution active des pouvoirs traditionnels.
Ils ont par ailleurs encouragé les programmes éducatifs devant permettre de sensibiliser davantage les générations présentes et futures sur la diversité de l’héritage culturel du Sénégal.
Ils ont émis le souhait que cette déclaration « serve de catalyseur par des actions concrètes pour le bien-être de tous les Sénégalais ».
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, a promis de transmettre la déclaration au chef de l’État.
»La déclaration de Diakhao adoptée par les pouvoirs traditionnels du Sénégal que vous avez bien voulue me transmettre sera remise à qui de droit », a-t-il dit en faisant référence au président de la République, Macky Sall.
Aliou Sow a pris à son tour « l’engagement de transmettre fidèlement ladite déclaration à son très respectable destinataire ».
Par Ibou FALL
LES PREMIERS MINISTRES SE SUCCEDENT ET NE SE RESSEMBLENT PAS
La Présidentielle de 2024 aura vu, les cancres, vous pouvez compter sur les doigts, sept anciens premiers ministres déposer des candidatures qui connaissent des fortunes si diverses devant le Conseil constitutionnel…
La Présidentielle de 2024 aura vu, les cancres, vous pouvez compter sur les doigts, sept anciens premiers ministres déposer des candidatures qui connaissent des fortunes si diverses devant le Conseil constitutionnel…
Disons-le comme ça : ça va du moins mauvais au pire.
Dans le désordre, d’un côté, ceux du Président Wade, entre 2000 et 2012, trois au total : Idrissa Seck, Cheikh Hadjibou Soumaré et Souleymane Ndéné Ndiaye ; et de l’autre, les quatre restants, ceux du Président Macky Sall, de 2012 à 2024 : Abdoul Mbaye, Mimi Touré, Boun Abdallah Dionne et Amadou Ba, l’actuel, toujours en fonction, qui cumule les casquettes de chef de gouvernement et candidat…
Personne ne sait encore ce que va donner le dernier tri du Conseil constitutionnel mais, pour l’heure, il n’en reste plus tellement dans la course. On peut déjà compter Amadou Ba, le candidat officiel du camp présidentiel, dont la machine électorale est manifestement d’une redoutable efficacité, qui passe les doigts dans le nez l’épreuve des parrainages. Moins glorieuses, les qualifications, après rattrapages, de Idrissa Seck, vieux routier de la politique, que l’on découvre en 1988, fringuant directeur de campagne de Wade, le Pape du Sopi ; et de Mahammed Boun Abdallah Dionne, en rupture de ban avec son mentor, Macky Sall, dont il conduit en 2017 la liste aux Législatives et devient son directeur de campagne à la Présidentielle de 2019.
Passent à la trappe Cheikh Hadjibou Soumaré, Souleymane Ndéné Ndiaye, Abdoul Mbaye et Mimi Touré.
C’est sans doute à cause de ce quarteron de recalés que l’on devrait se pencher sur la longue et tumultueuse histoire des chefs de gouvernement du Sénégal.
Grandeurs et servitudes d’une fonction, il était une fois…
Le premier à ouvrir la longue marche, à n’en pas douter, est Mamadou Dia. En 1958, dans l’Afrique occidentale française, Aof, on est encore en République française, sous la Quatrième, et la loi-Cadre vient d’être votée. Dans les colonies, une sorte de transfert des compétences attribue alors aux indigènes une parcelle de pouvoirs.
Au Sénégal, le Conseil de gouvernement local est présidé par le Gouverneur Lamy ; Mamadou Dia, désigné par Senghor pour ces tâches rébarbatives, est d’abord vice-président du Conseil de gouvernement.
Ça ne dure qu’une année…
Le bonhomme est une forte tête qui finit par confiner le Gouverneur Lamy au rôle de spectateur en Conseil des ministres. L’année suivante, après une réforme des textes, Lamy quitte la table et Mamadou Dia en devient le patron.
Rapidement, entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia, ce n’est plus la relation du maître et son disciple, mais les deux faces d’une même pièce. Ils font la paire, et ça marche au point de conduire le Sénégal à l’indépendance sans effusion de sang. Peu de temps après, ils traversent ensemble la tempête de la Fédération du Mali en bloc inébranlable. Modibo Keïta supporte à peine Senghor, mais tient commerce agréable avec Mamadou Dia… Peine perdue : la complicité des deux Sénégalais aboutit à la fin de la Fédération du Mali et la proclamation de la République du Sénégal, après que les Soudanais seront arrêtés et mis dans le train pour Bamako sans autre forme de procès.
Là commence le face-à-face entre les deux têtes de la République du Sénégal. Le Président, Senghor, qui se tourne les pouces le plus souvent, commence à s’ennuyer ; et puis, Mamadou Dia, le chef de l’Exécutif, président du Conseil de gouvernement, avec lequel les grands de ce monde papotent, n’a plus vraiment de temps pour l’écouter…
En réalité, ils ne voient pas le Sénégal de la même manière depuis bien longtemps, mais ne se l’avouent pas.
C’est vrai, leur compagnonnage a quelque chose de romanesque : partis des coins reculés du monde indigène, l’un de Djilor-Djidiack et l’autre de Khombole, main dans la main, et bravant les tempêtes contre vents et marées, ils conduisent le Sénégal à l’indépendance après avoir dompté Lamine Guèye, le citoyen français devenu maître des quatre communes…
Que d’émotions pour en arriver là !
Sauf que Senghor ne voit pas le Sénégal sans la France, et Dia largue déjà les amarres et scrute de nouveaux horizons : le socialisme autogestionnaire du Yougoslave Tito le séduit, il voyage dans le Bloc de l’Est et rêve d’un Sénégal qui s’émancipe du joug colonial.
Pour Senghor, c’est trop tôt et, au Sénégal, il n’est pas le seul à le penser : le «système», comme on dirait aujourd’hui, n’a pas vraiment envie que ça change…
La fin officielle du tandem Senghor/Dia arrive le 17 décembre 1962.
Ça épiloguera longtemps sur le sexe des anges à ce sujet : coup d’Etat, pas coup d’Etat ? Les versions et les avis évoluent beaucoup de 1962 à 2024… Il reste à constater que la République, alors, ne peut plus supporter deux têtes, et qu’il faut en couper une.
Mamadou Dia, gracié en 1974, restera un des plus farouches opposants du régime Ups qu’il aura contribué à installer aux affaires. Il ouvre ainsi la longue tradition des anciens chefs de gouvernement devenus ensuite des ennemis irréductibles de leurs anciens camarades.
Sorti de là, Senghor, qui ne fait plus vraiment confiance à grand-monde, initie une réforme au terme de laquelle il supprime le poste et devient président de la République et à la fois chef du gouvernement.
Il tient la barre jusqu’en 1970.
Entre-temps, bien des événements secouent le pays, au sortir des élections présidentielle et législatives : en 1963, les Forces de l’ordre ouvrent le feu sur des récalcitrants qui peinent à admettre les résultats du scrutin. Officiellement, quarante morts… Rebelote en 1968, alors que les troubles sociaux mettent en péril le régime, reconduit avec 100% des votes à la Présidentielle et aux Législatives.
Est-il nécessaire de rappeler qu’il échappe de justesse en 1967 à une tentative d’assassinat ? Le pistolet du conjuré s’enraye alors qu’il tente de tirer sur Senghor à bout portant.
Le temps des réformes est là, manifestement.
Et le Président Senghor nous sort du chapeau un fonctionnaire longiligne qui n’a pas un sourcil plus froncé que l’autre, en l’honneur duquel il crée le néologisme «Primature». Ce veinard, Abdou Diouf qu’il se nomme, personne ne sait vraiment ce qu’il pense. Il nous vient de l’ecole nationale de la France d’Outre-Mer, Enfom, qui vous taille des administrateurs de colonies adroits dans l’art de mâter les Nègres. Signe particulier : il est béat d’admiration pour Jean Collin, un Toubab rien de plus Sénégalais, sorti peu avant lui de la même fabrique de dresseurs d’indigènes, qui passe au Cabinet du Président Dia, sera puni par un poste de Gouverneur de région avant de tâter aux Finances, et à l’Intérieur devenu son fief inexpugnable, depuis lequel il contrôle la République.
Ça va servir pour plus tard, jusque dans l’après-Senghor.
Abdou Diouf, pour ce que l’on peut en retenir sous Senghor, ne provoque pas de clash, rentre le cou et évite de faire de l’ombre au patron. Il se dit également que des ministres de son gouvernement l’écrasent même de leur personnalité, du style Babacar Bâ que l’on entrevoit quelque temps comme le dauphin de Senghor, ou Adrien Senghor, le neveu tout-puissant ou… Jean Collin, un taiseux qui a les yeux et les oreilles de l’Etat.
Senghor parti, Abdou Diouf qui le remplace choisit comme Premier ministre Habib Thiam. Apparemment, c’est son meilleur ami. Chacun des deux est le parrain d’un fils de l’autre, pour vous dire. On retiendra de leur compagnonnage le voile pudique dont Habib Thiam couvre leurs relations : remercié en 1983 après les élections couplées durant lesquelles il est tête de liste des députés socialistes, installé au Perchoir brièvement, et victime d’un «complot» comme on dirait aujourd’hui, il revient en 1991 après une longue traversée dans le… privé. Entre-temps, aucune déclaration fracassante, pas même un soupir ne se fait entendre de sa part. Il ne rejoint pas l’opposition, ne rappelle pas les services inestimables rendus qui lui seraient payés par l’ingratitude, ne menace personne d’aucun déballage.
Rien à voir avec les premiers ministres limogés de ces vingt dernières années : autres temps, autres mœurs ?
Lui succède Mamadou Lamine Loum. Avant ça, le nouvel impétrant est un agent du Trésor qui gravit tous les échelons avant de devenir ministre du Budget. Son nom se médiatise lors du fameux plan d’urgence, Sakho-Loum, qui évite au pays, nous serine-t-on, la banqueroute. Habib Thiam s’en va, et Loum s’installe en 1998. Ce n’est pas une bête politique. Plutôt un technocrate qui n’a manifestement pas l’ambition de devenir le successeur de qui que ce soit.
Il se susurre qu’il chaufferait la place pour Ousmane Tanor Dieng, alors tout puissant ministre d’Etat replié à la Présidence, qui attend son heure de gloire.
Hélas, l’Alternance…
Quand Wade arrive au pouvoir le 19 mars 2000, personne n’est surpris de la nomination de Moustapha Niasse à la Primature. Le Pape du «Sopi» nous l’annonce en pleine campagne électorale, quand débute le deuxième tour. Rien de neuf sous nos cieux puisque ce n’est pas la première fois que Niasse est titulaire de la fonction. En 1983, déjà, après les élections, Habib Thiam casé au Perchoir, Abdou Diouf l’y nomme, le temps de présenter une réforme qui supprime le poste. Moustapha Niasse est viré peu de temps après, pour avoir démontré son art du coup de tête et du pugilat au détriment de Djibo Kâ en pleine réunion du Bureau politique du Ps, sous les yeux d’un Abdou Diouf sidéré.
Il y fait long feu, encore, cette fois sous Wade et rejoint le camp de l’opposition pour y ronger son frein. Ça va durer jusqu’en 2012, avec l’arrivée au Palais de Macky Sall, lui aussi ancien Premier ministre qui rejoint le camp adverse avec hargne et bagages.
Qui se ressemblent, s’assemblent ?
Mame Madior Boye, qui remplace Niasse, première femme à cette fonction, est une vénérable dame tranquille, une magistrate qui ne fait pas de vagues. Ministre de la Justice en 2000, elle s’installe à la Primature sans manifestement la moindre ambition d’être cheffe de l’Etat.
On a même le sentiment que Madame la Première ministre ne veut pas déranger…
Rien à voir avec son successeur, Idrissa Seck, qui clame urbi et orbi qu’il est né pour être président de la République. Le quatrième de préférence. Forte tête, fort en thème, dès sa Déclaration de politique générale, malgré sa voix cassée, il marque son territoire. Ses détracteurs font remarquer au Président qu’il ne l’a même pas cité… Il ne mettra pas longtemps pour devenir suspect. Ses crocs rayent les parquets trop profondément. Dans l’entourage du Président Wade, ça s’échine à le démolir. Rien ne sera de trop. Après son limogeage, il bivouaque en prison sous l’accusation infâmante de détournement de deniers publics dans les fameux «Chantiers de Thiès». Il en ressort par un non-lieu auréolé d’un mythique «Protocole de Rebeuss» dont tout le monde parle, mais que personne ne voit.
C’est Macky Sall qui lui succède. Mieux, le tout nouveau Premier ministre, frais émoulu du ministère de l’Intérieur, sonne la charge de l’accusation qui conduit Idrissa Seck en prison.
La politique n’est pas un jeu d’enfants de chœur, n’est-ce pas ?
Macky Sall, le nouveau chouchou du clan Wade, ne tarde pas à s’en rendre compte lorsque, propulsé au Perchoir, il subit les tirs du camp présidentiel qui commence à lui trouver des attitudes ingrates… L’abominable crime dont ça l’accuse : il aurait voulu humilier Karim Wade dans l’Hémicycle à propos des comptes de l’Anoci, parce qu’il comploterait pour la succession du Président Wade.
Ah, l’ingrat !
Macky Sall, contraint de rendre ses mandats de président de l’Assemblée nationale et maire de Fatick, échappe de peu à la machine à broyer de l’Etat qui le destine à la prison.
Cheikh Hadjibou Soumaré est son successeur, que Souleymane Ndéné Ndiaye remplace.
La récente épreuve des parrainages nous confirme à quel point ce ne sont pas des foudres de guerre.
Arrive Macky Sall au pouvoir en 2012. Quand il nomme le sémillant Abdoul Mbaye, banquier respectable, «fils de» que son pedigree embellit plus que de raison, le président de la République fait terne figure, comparé à son Premier ministre qui pose précieux et sait jacter en public.
L’illusion ne dure pas.
Lorsqu’il est viré comme un malpropre, le fils du Père Kéba jure de rester loyal et au service de la République quelque temps, avant de changer de ton et muer en irascible opposant.
On se console comme on peut ?
C’est la précédente ministre de la Justice, la très médiatique Mimi Touré, qui s’y colle. Elle promet «d’accélérer la cadence», le progrès et l’émergence n’ayant pas la patience d’attendre ces lourdauds de Sénégalais…
Sa participation malvenue à une élection locale l’oblige à rendre le tablier, ranger sa cravache et ronger son frein, laissant la place à Mahammed Boun Abdallah Dionne. Un zélé serviteur de Macky Sall qui, tout comme Moustapha Niasse en 1983, présentera, comme chef de gouvernement, la réforme qui supprime son poste.
On est sadomaso ou on ne l’est pas…
Il vient, pour cette Présidentielle, comme Idrissa Seck, de franchir péniblement le barrage des parrainages.
Ce qui ne les grandit pas.
C’est Amadou Ba qui, donc, au final, remporte la timbale de Premier ministre désigné par le patron à sa succession. On lui met à disposition le redoutable appareil électoral de Benno bokk yaakaar, qui mène Macky Sall de victoire en victoire depuis 2012.
Relativisons : ils ont perdu la majorité aux dernières Législatives, l’an dernier.
L’actuel locataire de la Primature est un inspecteur du fisc qui gravit les échelons en rentrant le cou comme Abdou Diouf le fait avec Senghor de 1970 à 1980. Quand il est mis au placard après son exil comme ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba n’a pas un soupir, ni un murmure pour s’en plaindre. Malgré ses soixante balais, pas un cheveu blanc. Son «étifor» est irréprochable et son sourire mécanique. On ne lui connaît pas de fâcheries jupitériennes, ni de frasques dans le privé comme dans le travail.
Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande s’il n’est pas trop poli pour un vrai Sénégalais.
Par Ibou FALL
Par Abdoul Aly KANE
LES PARADOXES DE L’AGRICULTURE SENEGALAISE
L’agriculture occupe 70 % de la population active mais n’arrive pas à nourrir les Sénégalais que nous sommes. Notre pays est importateur net de produits agricoles, malgré une dotation en facteurs de production exceptionnelle.
L’agriculture occupe 70 % de la population active mais n’arrive pas à nourrir les Sénégalais que nous sommes. Notre pays est importateur net de produits agricoles, malgré une dotation en facteurs de production exceptionnelle. Cette problématique demeure encore non résolue depuis notre accession à la souveraineté internationale (1960), malgré divers plans et programmes mis en œuvre par les pouvoirs politiques successifs.
Cette dépendance aux produits alimentaires extérieurs est apparue au grand jour avec la crise financière de 2008 mais aussi et surtout avec les effets de la pandémie du Covid 19 et la guerre russo-ukrainienne sur les chaînes de production mondiales et l’inflation consécutive à la crise énergétique provoquée par les sanctions sur le gaz et le pétrole russes.
Aussi, les dirigeants des pays d’Afrique, traditionnellement importateurs nets de produits alimentaires, surpris par la rareté de l’offre extérieure de produits alimentaires, ont entonné brusquement, pour la plupart d’entre eux en tout cas, un hymne à la « souveraineté alimentaire ».
Pour exploiter les terres cultivables en continu, il faut des aménagements hydroagricoles, des infrastructures hydrauliques d’exhaure, de retenue, de transfert des ressources en eau, ainsi que des réseaux d’irrigation.
Les experts hydrauliciens du Sénégal sont d’avis que son potentiel hydraulique est surdimensionné par rapport aux besoins de la population.
Seuls trois pour cent (3%) des eaux de surface et près de 30% des eaux souterraines sont utilisées pour l’alimentation humaine (hydraulique urbaine et rurale) et l’agriculture, laquelle demeure encore dépendante globalement des aléas d’une saison des pluies très courte.
En réalité, le développement de ce potentiel hydraulique destiné à l’agriculture est surtout lié à des obstacles d’ordre financier. En effet, si l’eau potable urbaine est en mesure de mobiliser les ressources financières nécessaires et adaptées pour la mise en place des infrastructures et du matériel d’exploitation, il en est autrement du secteur agricole.
Les ressources financières qu’il exige sont généralement importantes car les infrastructures, en particulier les aménagements hydro-agricoles, sont réputés lourds. De surcroît, le secteur agricole est considéré par les banques comme étant fortement exposé au risque de défaut de paiement au regard du caractère erratique de ses performances.
Suite à la sécheresse des années 70, plus précisément de 1973, le Sénégal et des pays partenaires réunis dans le cadre de l’OMVS ont mis en service, en 1989, des barrages à vocation hydroélectrique (Manantali) et agricole (Diama).
Le barrage de Diama permettait de bloquer l’intrusion saline, qui rentrait sur près de 150 km à l’intérieur des terres rendues de ce fait non cultivables, et de dégager pour le Sénégal environ 240 000 hectares potentiellement irrigables.
Notre pays pouvait ainsi disposer d’un potentiel de 240 000 hectares sur les 375 000 disponibles sur toute l’OMVS. En effet, le plus fort potentiel de terres irrigables de cette organisation se trouve au Sénégal qui, à lui seul, en représente 58,5%. Il est suivi de la Mauritanie (31,5%), de la Guinée (5%) et du Mali (5%).
Malgré cet énorme potentiel de ressources hydriques et de terres irrigables, le Sénégal reste à ce jour « importateur net » de produits alimentaires. Paradoxalement, d’autres pays moins dotés en facteurs et en proie au stress hydrique comme le Maroc sont exportateurs nets de produits agricoles, horticoles, et en particulier, vers le Sénégal.
Malgré le fait que le royaume chérifien connaisse l’une des pires sécheresses de son histoire depuis cinq ans (2018 et 2023), l’industrie horticole fournit plus de 33 % de ses recettes d’exportation.
La situation en est au point où le ministère en charge de l’eau dans ce pays du Maghreb prend au sérieux l’hypothèse que la dotation en eau puisse descendre, à l’horizon 2030, en dessous du seuil de pénurie situé à 500 m3.
Selon les données officielles du royaume, le commerce du Maroc avec l’Afrique a affiché, en 2022, une hausse de 45% pour atteindre un record de 65 milliards de DH, soient près de 3900 milliards de Fcfa, avec un nombre de camions partant du Maroc vers les marchés africains évalué à 45.000 (les produits alimentaires agricoles représentaient 28 % des volumes transportés).
Le Maroc est l’un des principaux fournisseurs d’oignons du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali. Aussi, la suspension des exportations d’oignons qu’il avait décidée en février dernier avait conduit le Sénégal, en proie à une pénurie, à demander la levée de la mesure, ce qui fut fait en juillet 2023.
Cette décision avait été prise par les autorités marocaines pour privilégier le marché national en réponse à la hausse des prix à l’époque.
C’est dire l’état de dépendance de notre pays à l’égard de ce produit (parmi d’autres), largement consommé par nos compatriotes.
En définitive, malgré des investissements massifs réalisés depuis près de 35 ans, les résultats escomptés des barrages et des aménagements (développement des cultures irriguées, autosuffisance alimentaire, aménagement des terres, production hydroélectrique, etc.) demeurent bien en deçà des prévisions initiales.
Avec l’érection de Diama, sur 240 000 hectares irrigables dans notre pays, seuls 130 000 sont irrigués depuis 1989.
D’une manière générale, notre agriculture demeure faiblement financée malgré son poids dans l’économie et le rôle primordial qui est le sien pour la sécurité alimentaire qu’elle peut procurer. Malgré, enfin, l’importance de la démographie qu’elle mobilise (60 à 70% de la population active).
De plus, l’importation des produits alimentaires, induite parla faiblesse de la production agricole pèse sur les comptes courants extérieurs tenus au niveau de la BCEAO, dont le niveau est sapé par l’inflation.
Il est notoire que, n’eut été la position extérieure nette positive de la Côte d’Ivoire en UEMOA, le Sénégal souffrirait de manque de devises pour faire face à ses importations.
Selon le ministre des Finances, « la contribution de l’agriculture dans la formation du Produit Intérieur Brut, qui est de l’ordre de 15 %, reste encore faible au regard de la population active qu’elle emploie ».
Cette déclaration faite lors du « Forum national sur le Foncier » de décembre 2023, qui sonne comme un aveu d’impuissance, est suivie d’une sorte de relativisation ainsi formulée (nous citons) : « cette réalité, largement partagée par les pays en développement, demeure la principale entrave à la réalisation de la souveraineté alimentaire »
Face à cette situation, quelles sont les solutions préconisées par l’argentier du pays ? «Il nous faut, pour parvenir à une agriculture performante, bâtir une large coalition des différents acteurs autour d’une approche holistique, incluant sécurisation foncière, développement des chaînes de valeur agricoles, préservation des écosystèmes, gestion durable des ressources, etc. » (fin de citation)
Ainsi, nous comprenons mieux que le président Macky Sall n’ait consacrée qu’une faible partie à l’agriculture dans son discours à la nation du 31 décembre 2023.
Le passage consacré à l’agriculture est succinct en ce qu’il se limite à la phrase suivante : « Nos efforts ont également porté sur les trois piliers de notre stratégie de souveraineté alimentaire : l’agriculture, dont le budget a plus que doublé entre 2012 et 2023, la pêche et l’élevage »
Ce discours de clôture de son magistère à la tête du pays fait plutôt la part belle aux réalisations d’infrastructures routières et autoroutières, et à « la modernisation du système de transport urbain et interurbain », sur lesquelles on le sent plus à l’aise.
Bref, et à l’instar de ses prédécesseurs, malgré une multitude de structures dédiées et de programmes(PRACAS, DAC etc.) ayant entraîné un endettement colossal (de 200 milliards de Fcfa en 2012 à 16 000 milliards en 2023), le président Macky Sall n’aura pas réussi à faire du secteur de l’agriculture la locomotive de la transformation structurelle de l’économie de notre pays.
Il reviendra à son successeur de tenir compte des expériences du passé, en particulier des menaces qui pèsent sur le commerce mondial des produits alimentaires, en proie à des chocs exogènes devenus fréquents depuis l’année 2020 (COVID, guerre en Ukraine, conflit Israël Hamas) mais aussi sur les chaînes de production, d’approvisionnement et de transport à l’échelle du monde, et appellent à davantage de souveraineté économique, alimentaire en particulier.
Les problèmes internes du secteur de l’agriculture dans sa configuration actuelle devront également être réglés. Au-delà de la question foncière, il y a les problèmes d’équité quant à l’accès aux semences, aux engrais et autres subventions pour ce qui concerne les spéculations traditionnelles (arachide, niébé, mil etc.), et dont les solutions sont toujours remises aux calendes grecques par les gouvernants, au regard des coûts politiques qu’elles sont susceptibles d’engendrer pour eux qui songent toujours à l’élection prochaine.
In fine, malgré la concurrence inégale avec l’agriculture occidentale, protégée parce que fortement subventionnée et bénéficiant des technologies les plus avancées, nous pensons que la croissance agricole doit être tournée vers le marché intérieur et la conquête du marché sous régional.
Pour le marché intérieur, cible prioritaire, cela devrait aller de pair avec une politique de promotion de nouvelles habitudes de consommation, d’incitation du secteur privé à investir dans le secteur ainsi que de disponibilité de ressources financières adaptées via des banques de PME spécialisées à créer.
Abdoul Aly Kane
Par Cheikh Hadjibou SOUMARE
CHEIKH ADJIBOU SOUMARE APPRECIE LA POSITION TRES LOUABLE DES PATRIOTES
Le Premier mot qui me revient est qu’en ces moments difficiles que traverse notre pays, nous avons le devoir impérieux de faire très ATTENTION aux manœuvres dilatoires d’un régime essoufflé, pour faire accepter au peuple l’idée d’un report des élections
Je vous remercie de votre position très louable, de grands défenseurs de notre démocratie aujourd’hui chahutée. Toutefois je me permets d’apporter ma modeste contribution à cette grande œuvre de salut public, dont les jalons viennent d’être posés par votre éminente assemblée.
Le Premier mot qui me revient est qu’en ces moments difficiles que traverse notre pays, nous avons le devoir impérieux de faire très ATTENTION aux manœuvres dilatoires d’un régime à bout de souffle, pour faire accepter au peuple l’idée d’un report des élections. Report pour vider le « contentieux » pré-électoral créé de toute pièce, avec comme véhicule un parrainage qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Les thuriféraires commis à cette tâche, ont commencé depuis longtemps à emprunter le stimulus à Pavlov pour normaliser cette idée dans la conscience des Sénégalais. Le Peuple Sénégalais a suffisamment souffert, pour voir sa souffrance prolongée, peut être inconsciemment, par nous qui devons incarner ce désir de changement véritable de modèle de société.
Qui d’entre nous ne s’est pas ému de cette inflation de candidatures à l’élection Présidentielle de Février prochain,
- qui d’entre nous n’a pas eu d’arrière-pensée de candidatures bénies par ce régime,
- qui d’entre nous n’a pas eu d’arrière-pensée, pour ne pas dire fait le constat, que les Sages du Conseil Constitutionnel ont peut-être travaillé avec un fichier non conforme à ce qui devait être,
- qui d’entre nous a eu accès au fichier issue de la dernière mise à jour,
- qui d’entre nous n’a pas pensé à priori qu’une élection non-transparente et à haut risque pouvait être la conséquence de tous ces actes posés en amont du processus électoral.
Mais je me suis toujours dit, comme vous d’ailleurs, que la préservation de la paix sociale dans notre pays, au-delà de la préférence du maintien d’un confort personnel, en valait la peine.
Fort de tout cela, conscient que cette inflation naturelle ou suggérée de candidatures ne pouvait que nous desservir et faire le jeu du chef de l’exécutif, je vous exhorte à dépasser nos égos et à créer une grande coalition dénommée « SAUVERLE SÉNÉGAL ».Nous devons montrer que notre coalition est animée par des femmes et des hommes responsables et que notre pays est une GRANDE DEMOCRATIE et il le restera malgré la volonté manifeste de diviser les Citoyens par des pratiques d’un autre âge. La politique c’est d’abord l’élégance Républicaine.
Faire avaliser l’idée d’un report des élections est le but ultime de toute cette stratégie. L’occasion m’a été donnée plus d’une année avant, d’attirer l’attention. Je n’avais pas été « entendu » ou compris tellement on était loin du 25 février. Le moment est peut-être devenu favorable pour mettre aux goûts du jour cette idée. Ne soyons pas les faire-valoir d’une telle forfaiture. C’est connu de tous, ils sont dans une réelle incertitude du lendemain d’élection.
Le Droit a semble t-il été dit, laissons les organiser la compétition avec les Sénégalais qui ont passé le filtre du parrainage.
Nos sorts de Candidats ou pas, importent moins que la souffrance que vivent les familles des Sénégalaises et des Sénégalais. Notre Coalition « SAUVER LE SÉNÉGAL », structure de veille, veillera à la sauvegarde du vote des Citoyens. C’est pour cette raison, qu’aucune force ne doit pouvoir par des subterfuges, nous faire assumer le portage du REPORTDES ELECTIONS.
« Choisi ou pas je serai directement ou indirectement acteur dans ces élections» j’avais dit, choisissons dès maintenant d’être des acteurs de ces élections par l’amplitude et la puissance de nos votes, pour un réel changement du mode de Gouvernance politique, économique et sociale.
Que l’histoire ne retienne jamais que c’est nous qui avons été demandeurs. L’alibi pour un report de ces élections est tout trouvé.... « SUR LA DEMANDE DE L’ÊCRASANTE MAJORITÉ DES ACTEURS POLITIQUES ». Poussé à l’extrême, cet alibi peut contenir l’idée «D’UNE ERREUR ASSUMÉE» dans la procédure de validation.
Notre devoir est de rester à côté du Peuple pour lequel nombre de nos camarades se sont sacrifiés
Pensons à ceux d’entre eux qui sont en prison pour avoir défendu l’idée d’un pays démocratique et libre de son destin.
De par la loi si nous ne sommes pas Candidat, nous devons tout simplement en prendre acte. C’est le Sénégal et les Sénégalais notre seule préoccupation.
Cette posture n’entame en rien notre combat de voir:
- moins de Sénégalais dans la pauvreté extrême,
- moins d’enfants Sénégalais scolarisés dans les conditions les plus précaires avec 6000 abris provisoires,
-moins de Sénégalais voir leur besoin d’accès aux soins non satisfait,
- moins d’agriculteurs non bénéficiaires des intrants au profit d’autres inconnus au bataillon,
- moins de pasteurs et de pêcheurs ne pouvant plus faire face aux besoins de leur famille par le fruit de leur travail,
- moins d’entreprises prises dans l’étau d’une concurrence déloyale fruit d’une mondialisation mal maîtrisée et d’un État ne défendant pas suffisamment les intérêts nationaux, -un développement déséquilibré des terroirs qui fragilise nos jeunes et leur fait miroiter un monde meilleur ailleurs.
Il y a suffisamment de Patriotes parmi les élus candidats pour porter les idéaux de ce nouveau Sénégal. N’alimentons pas l’inflation, contenons la autour de dignes fils de notre pays, qui sont prêts à œuvrer pour améliorer la vie de millions de nos compatriotes, assainir les mœurs politiques d’enrichissement sans cause. Exigeons plutôt de ceux qui en ont la charge, d’organiser des élections libres et transparentes, dans la paix comme lors des élections législatives de 2022.
Je rappelle que le seul cas de figure envisagé par notre Constitution pour un éventuel report des élections est - en cas de décès d’un Candidat ...cas pour lequel nous prions le tout puissant que cela n’arrive. En cas de recours contre un Candidat, peut-être les Constitutionnalistes pourraient nous édifier. Mais pour éviter toute interprétation de la loi, de grâce ne le faisons pas, chers compatriotes pour donner un alibi. Evitons de réagir à la provocation ; le schéma du report théorisé à souhait mis à nu, il nous sera servi, peut être après ces quelques lignes, qu’une telle idée n’a jamais germé dans leur esprit de bonne foi.
Vive le Sénégal !
CHEIKHE HADJIBOU SOUMARE
Président de Démocratie et République
PAR Djibril Gningue
BATAILLE JURIDIQUE ETAT DU SENEGAL-AVOCATS DE SONKO : UN VERITABLE CAS D’ECOLE
Les obstructions et les refus opposés au mandataire de Monsieur Ousmane Sonko par la DGE et la CDC ont constitué aux yeux de plusieurs observateurs et spécialistes un grave précédent
Les obstructions et les refus opposés au mandataire de Monsieur Ousmane Sonko par l’administration en l’occurrence par la DGE et la CDC à la suite des décisions de justice du tribunal d’instance de Ziguinchor d’abord, et ensuite du tribunal de grande instance de Dakar annulant la radiation de son candidat des listes électorales et ordonnant sa réintégration ont constitué aux yeux de plusieurs observateurs et spécialistes un grave précédent de nature à remettre en cause les dispositions pourtant très claires du code électoral en matière de contentieux des inscriptions sur les listes électorales.
En effet, depuis la non observation de la «notification écrit» de l’acte de radiation édictée par le code électoral en son art. L. 41 qui dispose que «l’électeur qui a fait l’objet d’une radiation d’office pour d’autres causes que le décès reçoit de l’autorité administrative compétente notification écrite des motifs de la procédure intentée contre son inscription à sa dernière résidence connue» jusqu’au dernier acte de blocage de l’accès à la DGE et à la CDC opposé à son mandataire venu signifier la décision rendue par le tribunal hors classe de Dakar ordonnant comme le tribunal d’instance de Ziguinchor la réinscription de Ousmane Sonko sur les listes électorales force est de constater que le dans le contentieux opposant Monsieur Ousmane Sonko a l’Etat du Sénégal la procédure est frappée de nombreux et substantiels vices de procédure dont on peut se demander s’ils n’ont pas été commis à dessein ou par méconnaissance et le cas échéant comment ceci a été possible et à quelles fins ?
En tout cas quoi qu’il en soit il faut constater que la conséquence directe d’un tel acte devait simplement empêcher Monsieur Ousmane Sonko à la lumière de l’article L. 41 du code électoral d’exercer son droit de recours et par voie de conséquence à perdre toute possibilité d’être remis sur les listes électorales et donc d’être éligible pour se présenter à la présidentielle dès lors que comme le précise bien cet article il n’aurait pas intenté de recours faute d’avoir reçu ou su contourner à temps le défaut de notification écrite «dans les cinq jours qui suivent devant le Président du tribunal d’instance». En tout état de cause pour une bonne partie de l’opinion cette opération ressemble fort bien à une tentative consistant à museler un candidat potentiel qui pourrait être gênant quand on sait qu’en lieu et place de cette notification un simple courrier lui a été servi pour lui signifier sa radiation ; lequel a de surcroît été déposée à la sous-préfecture du plateau en totale violation des dispositions du code électoral. Car le voudraiton qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Cette hypothèse est d’autant plus plausibles que le principal argument avancé par la DGE et la CDC pour ne pas délivrer â son mandataire les fiches de parrainage et lui permettre de déposer sa caution à la suite des deux décisions de justice repose curieusement sur l’absence du nom de Monsieur Sonko sur les listes électorales d’une part et l’inexistence d’une décision de justice définitive d’autre part. Mais à ce moment-là on peut alors fort légitimement se demander que valent donc de tels arguments devant la loi régissant l’organisation et le fonctionnement du processus électoral ? Concernant l’argument relatif à l’absence du nom de Ousmane Sonko sur les listes électorales il faut se rendre à l’évidence pour constater qu’il est tout simplement anéanti par les décisions rendues par les tribunaux de Ziguinchor et de Dakar tel qu’on peut le constater du reste d’abord avec l’article L. 44 du code électoral qui dispose que «la décision du Président du tribunal d’instance est rendue en dernier ressort. Elle peut être déférée en cassation devant la cour suprême». Mais ensuite par l’article L.47 du code électoral qui pour prémunir le processus électoral des délais en vigueur au niveau de certaines juridictions indique très clairement que : «en tout état de cause compte tenu des délais en vigueur au niveau de certaines juridictions les décisions de justice rendues et transmises à l’autorité compétente ou au service de gestion du fichier électoral seront immédiatement prises en compte et traitées dans le sens prescrit nonobstant la clôture de la période de révision et du traitement des mouvements». il faut donc comprendre par-là que sur le terrain du droit électoral le caractère non définitif d’une décision de justice ne saurait lui enlever sa force et sa valeur exécutoires en raison surtout des délais légaux incompressibles du calendrier électoral fixés par la constitution les lois et règlements. Et c’est pourquoi la commission électorale nationale autonome en tant qu’organe de supervision et de contrôle du processus électoral gardienne du respect du cadre légal régissant les élections et garante de l’application du droit électoral saisie par le mandataire et les avocats de Monsieur Sonko usant de ses pouvoirs de rectification d’injonction de dessaisissement et de substitution que lui confère le code électoral avait adressé une correspondance à la DGE pour lui demander de remettre Ousmane Sonko sur les listes électorales et de donner à son représentant les fiches de parrainage. A partir de ce moment les termes du problème étant ainsi clairement posés l’attitude adoptée par de la DGE pour s’opposer à l’injonction de la CENA confortée en cela par le décret 2023-2152 du 03 novembre 2023 du Président de la République portant nomination des membres de la CENA ainsi que la décision incompréhensible de la cours suprême de renvoyer le recours de l’AJE à une autre juridiction au regard des prescriptions du code électoral avait fini de transférer le contentieux électoral opposant Monsieur Ousmane Sonko à l’Etat du Sénégal du terrain du droit électoral à celui du droit commun sur lequel non seulement les juridictions ne sont pas toujours tenues par les délais du calendrier électoral mais encore où les décisions de justice ne sont exécutoires que lorsqu’elles sont définitives.
Aussi est-il important de relever qu’au regard de l’alinéas 2 de l’art. L. 47 qui dispose que «le greffier adresse sans frais la requête accompagnée de toutes les autres pièces fournies par les parties au greffe de la cours suprême qui la transcrit sur son registre» et de l’alinéa 3 qui précise que : «La cours suprême porte aussitôt l’affaire à l’audience et statue sans frais le procureur général entendu.» Il est clair qu’au lieu de renvoyer la cour suprême devait plutôt impérativement statuer. Au total Au vu de tout ce charivari politico judiciaire. L’heure est-elle peut-être venue pour le Sénégal à l’instar de certains pays devant une telle situation porteuse d’énormes risques de porter atteinte à l’intégrité et à la transparence du processus électoral et de remise cause des droits fondamentaux des candidats ou listes de candidats de revoir son système électoral fondé sur une justice électorale mixte pour aller vers la mise en place d’un tribunal électoral en tant qu’instance juridictionnelle autonome dotée du personnel et des moyens adéquats pour trancher les contentieux électoraux sur la base stricte des normes du droit électoral et du respect de la loi électorale aussi bien par les autorités administratives les partis politiques les candidats que les électeurs.
CHRONIQUE D’UNE DOUBLE NATIONALITÉ
Quand avocats et experts relancent le débat sur la nationalité de Karim Wade. Entre Me Moussa Diop, Me Seydou Diagne et les interrogations constitutionnelles, tour d'horizon des interventions ayant rallumé la flamme de cette controverse
Bés Bi le Jour |
Malick SY & Hamath KANE |
Publication 12/01/2024
Karim Wade a-t-il renoncé à sa nationalité française ? Sa double nationalité sera-t-elle soulevée par ses adversaires devant le Conseil constitutionnel ? Ce serait l’occasion d’en finir avec ce sujet qui pollue l’atmosphère depuis des années.
L’autre point qui fait courir un risque à Karim Wade est la question de la nationalité. Un temps, le sujet était «oublié». Parce qu’il s’était posé à la veille de la Présidentielle de 2019 à laquelle il n’a finalement pas participé. Non pas parce que sa candidature a été invalidée pour ce motif, mais pour sa condamnation qui avait entraîné sa radiation des listes élections lui et Khalifa Sall d’ailleurs. Le Parti démocratique sénégalais est convaincu que si le Conseil constitutionnel n’a pas relevé la question de la nationalité de Wade-fils à l’époque, c’est qu’elle ne pose pas problème. Seulement, la sortie de Me Moussa Diop, invité du Groupe E-Media, il y a quelques mois, affirmant que Karim n’a pas renoncé à sa nationalité française, relance le débat. La polémique.
Quand Me Moussa Diop rallumait la flamme
Le Pds ne veut pas d’un autre front. Et l’on a tenté d’étouffer et d’éteindre cette nouvelle couche ajoutée à la polémique sur l’amende. Doudou Wade monte au créneau. «Pour Me Moussa Diop, le président d’AG/Jotna, abordant l’actualité politico-judiciaire, face aux rédactions du groupe Emedia Invest, Karim Wade ne doit pas et ne peut être candidat au Sénégal. La polémique autour de la double nationalité du fils de l’ancien président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, 2000- 2012, enfle depuis lors». L’ancien président du Groupe parlementaire du Pds, interrogé par Rfm, dit : «Me Moussa Diop sait qu’il s’est trompé. S’est-il trompé par erreur ? Ou veut-il mener un combat politique derrière cette affirmation gratuite ? Karim Wade n’a pas une double nationalité. Me Moussa Diop est juriste. Il se dit avocat. Je ne pense pas qu’il soit un avocat des frontières. Il sait que Karim Wade est binational. Il est venu avec ces deux attributs au moment de sa naissance : père sénégalais et mère française». C’était aussi l’angle de contre-attaque du Président Abdoulaye Wade. Dans un document publié par Seneweb, Abdoulaye y traitait de la nationalité des présidents du Sénégal. Il remontait aux Français natifs de Saint-Louis, Dakar, Rufisque et Gorée. Une sorte de je ne suis pas le seul à être dans un tel cas.
Quand Me Seydou Diagne révélait la double nationalité de Karim
En 2016, le pouvoir de Macky Sall saute sur une occasion en or offerte par un avocat de Karim Wade. Sur France 24, évoquant la plainte pour détention arbitraire déposée par son client devant la justice française, Me Seydou Diagne déclare : «Dire que Karim Wade est français est une lapalissade. Sa mère est française ; son père lui-même a la nationalité française». C’est ce qu’on appelle un but contre son camp ! Parce que Me Diagne avait oublié cette dimension politique sans doute plus importante pour Wade-fils qui a des ambitions. Le ton s’est refroidi parce que la Présidentielle de 2017 se tiendra en 2019 après que Macky Sall avait décidé de revenir sur son engagement de faire 5 ans au lieu de 7 ans.
Double nationalité du candidat du Pds : Les spécialistes partagés
Ndiaga Sylla aussi redoute ce point sensible de la nationalité du candidat de la coalition Karim2024. «Je pense qu’il en est assez conscient parce que c’est une disposition constitutionnelle qui date du Code électoral de 1992 qui dit que pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise. Et d’ailleurs, c’est tout à fait raisonnable parce qu’il faut quand même protéger la souveraineté de notre pays. Maintenant lui (Karim) étant de nationalité française, il doit y renoncer. Le président Wade (son père) avait dit d’ailleurs, pertinemment, qu’il fallait faire la différence entre binationalité et double nationalité», a dit l’expert électoral. Pr Abdoulaye Dièye aussi s’interroge : «Karim Wade est-il de nationalité exclusivement sénégalaise ?» Les 7 «Sages» donneront la réponse. Dr Mamadou Salif Sané, maitre de conférences à l’Ufr des sciences juridiques de l’Ugb tente une réponse : «Cette double nationalité ne constitue pas une entrave à sa candidature parce qu’il peut renoncer à la nationalité française et conserver la nationalité sénégalaise. En plus, étant fils d’un ancien président de la République du Sénégal et ayant eu à exercer des fonctions de ministre, on ne peut se baser sur cette double nationalité pour l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle».
CANDIDATURE DE KARIM WADE, L’INCERTITUDE SOULEVEE PAR ABDOULAYE DIEYE
L’enseignant au département de Droit public de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop traitait des cas Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade sur «l’incertitude» quant à leur participation à l’élection présidentielle
Dans une contribution en date du 30 décembre 2023, intitulée «Sur le chemin de la présidentielle 2024, que d’incertitudes et de polémiques», le professeur Abdoulaye Dièye revenait sur le sujet.
L’enseignant au département de Droit public de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop traitait des cas Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade sur «l’incertitude» quant à leur participation à l’élection présidentielle du 25 février.
Pour «les cas Khalifa Sall et Karim Wade», il rappelle d’abord : «Le nouvel article L.28, modifié par la loi n° 2023-16 du 18 août 2023 qui dispose que ‘’Nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales : aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie ou de grâce’’.
Pour les personnes bénéficiant d’une mesure de grâce, l’inscription sur les listes électorales ne pourra intervenir qu’après l’expiration du délai correspondant à la durée de la peine prononcée par la juridiction de jugement, s’il s’agit d’une peine d’emprisonnement, ou d’une durée de trois (03) ans à compter de la date de la grâce, s’il s’agit d’une condamnation à une peine d’amende».
Selon Pr Dièye, «des interrogations demeurent malgré tout quant à la participation des ‘’graciés’’ à l’élection de 2024. La grâce, contrairement à l’amnistie, n’efface que la peine mais laisse intacte l’infraction commise et la condamnation prononcée».
Alors, il se demande : «Quelle sera la position du juge devant la déclaration sur l’honneur par laquelle un candidat, condamné à une peine d’amende, atteste être en règle avec la législation fiscale du Sénégal ? Que contient le volet n°3 du casier judiciaire des deux candidats ?»
SUSPENSE CHEZ LES SAGES
Nationalité, casier judiciaire: les dossiers sensibles que le Conseil constitutionnel doit arbitrer. Focus sur les situations particulières de Karim Wade, Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Faye susceptibles de rebattre les cartes
Bés Bi le Jour |
Malick SY & Hamath KANE |
Publication 12/01/2024
Ils sont 21 candidats à passer l’étape du parrainage. Il reste à franchir l’autre cap, celui de l’examen des autres pièces du dossier de candidature. Le Conseil constitutionnel va donc statuer sur la nationalité, le casier judiciaire, entre autres. Il y a 3 candidats dont les dossiers retiennent l’attention : Karim Wade sur son amende de 138 milliards et sa double nationalité, Khalifa Sall qui a pourtant payé son amende et Bassirou Diomaye Faye, un candidat en prison pour les mêmes chefs d’inculpation contre son mentor, Ousmane Sonko.
Khalifa Sall et Karim Wade ont été «libérés» par le dialogue politique auquel ils ont participé. L’objectif avoué était, entre autres, de trouver les voies et moyens de restaurer leur éligibilité, après avoir raté la Présidentielle de 2019. Le samedi 5 août 2023, les députés adoptent, par 124 voix contre une, le projet de loi N°12/2023 modifiant la loi N°2021-35 du 23 juillet 2021 portant révision du Code électoral. Une modification, qui, en ses articles L.29, L.31 et L.57 permettent à ces deux candidats déclarés de retrouver leurs droits civils et politiques. L’ancien maire de Dakar, rappelle-t-on, avait écopé d’une peine 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 5 millions de FCFA. Alors que l’ancien ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures avait été condamné à six ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende pour enrichissement illicite. Pour ce qui concerne Khalifa Ababacar Sall, le décret 2019-1589 du 29 septembre 2019 qui l’a gracié dispose en son article premier qu’«une remise totale des peines principales est accordée aux condamnés» dont lui. Mais, en dépit de la modification du Code électoral, des spécialistes sont convaincus que l’amende pourrait être un motif de rejet de sa candidature tout comme celle de Karim Wade.
Dr Mamadou Salif Sané : «L’amende peut être une entrave à la candidature de Karim et Khalifa»
Dr Mamadou Salif Sané, maitre de conférences à l’Ufr des sciences juridiques de l’université Gaston Berger explique : «L’amende est versée au trésor public et elle appartient à la société. Elle peut constituer une entrave à la candidature à la fois de Karim Wade et de Khalifa Sall. S’ils doivent quelque chose au trésor public, ils doivent payer. Pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, la personne doit déclarer sur l’honneur qu’elle ne doit rien au trésor, qu’elle est en règle avec le fisc. Mais le Conseil constitutionnel dispose d’un pouvoir d’appréciation pour le respect de leurs droits fondamentaux d’être électeur et d’être éligible. Peut-être, le Conseil trouvera les moyens de valider leurs candidatures. Mais en principe, l’amende constitue une entrave.»
Ndiaga Sylla : «L’amende ne peut pas empêcher Karim et Khalifa d’être candidats»
L’expert électoral, Ndiaga Sylla, invité du Jury du dimanche, le 31 décembre dernier, avait pourtant dissipé les craintes. «D’abord interrogeons le décret qui a gracié Khalifa Sall. Il est clairement dit qu’il est gracié à la fois de ses peines d’emprisonnement et de ses peines d’amende. Et le Code électoral modifié en son article 28 dit que quelqu’un qui bénéficie d’une grâce présidentielle doit rester la période prévue pour la condamnation initiale. Par exemple, pour Khalifa Sall c’était 5 ans. Pour la peine d’amende, c’est le même Code électoral modifié qui dit que si quelqu’un a été condamné à une peine d’amende pour retrouver son droit de vote doit rester une période de 3 ans pour être éligible. Donc, si on considère ces dispositions, Khalifa Sall devient éligible», a-t-il conclu. Mais le candidat de Taxawu Sénégal ne voudrait prendre aucun risque de se faire surprendre. C’est pourquoi, selon Le Quotidien dans son édition du 11 octobre 2023, il a payé l’amende de 5 millions qui lui avait été infligée dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar.
Pour le volet de l’amende, le cas Karim Wade est plus complexe. Il se susurre que ce «doute» retarde le retour de l’exilé du Qatar. Contrairement à Khalifa Sall, le décret n° 2016-880 du 24 juin 2016 graciant le fils du Président Wade précise en son article 2 que «la grâce ainsi accordée dispense seulement de l’exécution des peines d’emprisonnement restant à subir». Ci-gît toute l’interprétation et même la crainte pour Wade-fils. Là aussi, Ndiaga Sylla est convaincu que l’amende de 138 milliards FCFA non payée de Karim Wade ne devrait pas être un motif d’invalidation de sa candidature. «Le décret de grâce de Karim Wade dit que M. Karim Wade est exempté de la peine d’emprisonnement mais pas du paiement de l’amende. Sauf que maintenant, on ne peut pas appliquer l’article L28 qui prévoit une période de 3 ans, mais plutôt l’article L30 qui règle le cas Karim. Cet article dit que ne peuvent être inscrites sur les listes électorales, à partir de la condamnation définitive, les personnes condamnées pour un certain nombre de délits pour une durée moindre. Cette disposition finit par dire toute personne condamnée à une peine d’amende supérieure à 200 000 francs. Or, Karim Wade est dans cette situation puisque c’est à coup de milliards. La condamnation définitive de Karim Wade est intervenue en 2015 alors qu’on est en 2023», a dit l’expert électoral. Qui relève une différence entre l’amende en tant que peine prononcée par le juge et l’amende retenue par le Code des impôts. Il en déduit qu’«aujourd’hui, juridiquement, l’amende infligée à Khalifa Sall et Karim Wade ne peut pas les empêcher d’être candidats». C’est là, l’une des grosses attentes sur la liste définitive du Conseil constitutionnel le 20 janvier prochain.
LES CANDIDATS RECALÉS AU PARRAINAGE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS DE CE VENDREDI
Les livraisons de ce vendredi 12 janvier s'intéressent Le sort candidats à la candidature pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 et qui n’ont pas pu franchir l’étape des parrainages
Dakar, 12 jan (APS) – Le sort candidats à la candidature pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 et qui n’ont pas pu franchir l’étape des parrainages, intéresse particulièrement les quotidiens reçus vendredi à l’APS.
“Ils se considèrent désormais comme des +spoliés+ du parrainage : Bougane Gueye, Aminata Touré et Dr Abdourahmane Diouf n’ont pas raté Macky Sall lors d’une conférence de presse organisée jeudi’’, écrit le journal L’Info qui signale à sa Une “Un bloc en guerre contre la continuité’’.
“Nous avons tous les mêmes problèmes (…) c’est un véritable tripatouillage et une manipulation de nos parrains. Nous devons nous unir face à Macky Sall et ses hommes’’, a réagi l’ancienne Premier ministre, Aminata Touré dans la même publication.
Elle fait partie d’une longue liste de plus de 60 candidats qui ont été recalés après l’examen de leurs parrains par le Conseil constitutionnel.
A sa Une , le journal Kritik parle d’un “troisième tour très contentieux’’ . Le même journal fait état des nombreux recours, des plaintes, complaintes et récriminations après l’examen des parrains par la juridiction constitutionnelle.
“Le processus électoral traverse une phase de turbulence avec le tollé soulevé par le système de contrôle des parrainages qui a mis hors course plusieurs candidats (…) désormais toutes les attentions sont rivées sur le Conseil constitutionnel qui va trancher les recours avant de proclamer la liste définitive des candidats retenus pour briguer le suffrage des Sénégalais’’, fait observer Kritik.
Sud Quotidien traite aussi en priorité le tollé soulevé après le contrôle des parrainages en écrivant à la Une “Les recalés jouent la prolongation’’.
“Les anciens candidats à la candidature Aminata Touré, Bougane Gueye et Dr Abdourahmane Diouf ont +clashé+ le contrôle des parrainages, mais sans manquer de se mettre en ordre de bataille pour déloger le régime en place’’, constate Sud Quotidien.
C’est ce qui fait dire au journal La Tribune que ces trois anciens candidats précités ont lancé l’opération “Doggali Benno’’ (en finir avec Benno Bokk Yaakaar, l’actuelle majorité dirigeante).
“Nous sommes dans une logique d’unité et de combat’’, martèle Abdourahmane Diouf dans le journal. “C’est un véritable tripatouillage et une manipulation de nos parrains’’, renchérit Aminata Touré dans Tribune. Le journal rapporte aussi les propos de Bougane Gueye : “Ce n’est pas une bataille juridique qui fera reculer ces gens-là’’.
“Ça a craché du feu’’, titre Source A pour commenter les propos des candidats recalés au second tour du contrôle des parrainages par le Conseil constitutionnel.
Le journal EnQuête préfère mettre le curseur sur les 21 candidats qui ont déjà validé l’étape du parrainage et qui sont à l’écoute des sept membres du Conseil constitutionnel. EnQuête porte en manchette “Les autres pièges’’, faisant observer que d’autres pièces font aussi l’objet d’un examen minutieux par le Conseil constitutionnel.
“Dans le processus, le Conseil (constitutionnel) fait procéder à toute vérification qu’il juge utile’’, renseigne la publication.
Loin de toutes ces préoccupations politiques, le quotidien Le Soleil traite en priorité de la visite du chef de l’Etat Macky Sall en République islamique de Mauritanie.
Le journal salue “une relation particulière entre les deux pays qui se caractérise par une intensité et un niveau de confiance sans précédent’’.
“L’axe Dakar-Nouakchott se renforce davantage (…) les relations sénégalo-mauritaniennes qui sont au beau fixe ont connu une intensité et un niveau de confiance sans précédent’’ sous le magistère des présidents Macky Sall et Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, commente Le Soleil.
«TOUTES LES INFRASTRUCTURES SPORTIVES SONT PRETES»
À trois jours du plus grand événement sportif du continent, le président du Comité local d’organisation a fait le point sur les préparatifs pour cette CAN 2023.
La Côte d’Ivoire s’apprête à accueillir la Coupe d’Afrique des nations masculine de football (CAN 2024) du 13 janvier au 11 février. À trois jours du plus grand événement sportif du continent, le président du Comité local d’organisation a fait le point sur les préparatifs pour cette CAN 2023.
À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations masculine de football (CAN 2023), pays hôte assure que tout est fin prêt. Le Comité d’organisation de la CAN (Cocan), qui organise cet événement, a fait le point face à la presse le 10 janvier.
«Toutes les infrastructures sportives sont prêtes», souligne François Amichia, le président du Cocan, à trois jours d’un tournoi prévu du 13 janvier au 11 février. Dès l’entame de sa conférence de presse, ce responsable abreuve les journalistes de chiffres : il y a 6 stades, 24 terrains d’entraînement, 52 matches, 101 arbitres, 20 000 bénévoles et près d’1,5 million de visiteurs attendus dans les stades.
«IL RESTE TRES PEU DE PLACES POUR LES MATCHES»
Le match d’ouverture Côte d’Ivoire-Guinée-Bissau se joue à guichet fermé. «Tous les tickets ont été vendus», assure François Amichia. «Il reste encore très peu de places pour les autres matches », ajoute ce responsable, sans donner de chiffres.
De nouvelles infrastructures ont été inaugurées ce 10 janvier à Abidjan pour faciliter les déplacements dans la capitale économique. Mais le Cocan encourage le public à utiliser les bus qui seront mis à disposition pour rallier les stades. «On souhaite que les véhicules particuliers ne soient pas utilisés», insiste François Amichia.
Par ailleurs, un plan de circulation d’Abidjan est en train d’être élaboré. Le but, poursuit François Amichia, «est de ne pas déranger les activités économiques».