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8 février 2025
2023, UNE ANNEE PAS SI GAIE !
2023 tire à sa fin. Elle reste marquée par des faits de société qui ont été très macabres. Les drames de l’émigration irrégulière ont été nombreux, avec l’océan atlantique, la mer méditerranéenne et le désert devenus des tombeaux pour nos jeunes
2023 tire à sa fin. Elle reste marquée par des faits de société qui ont été très macabres. Les drames de l’émigration irrégulière ont été nombreux, avec l’océan atlantique, la mer méditerranéenne et le désert devenus des tombeaux pour des milliers de nos jeunes compatriotes. A cela s’ajoutent des accidents de la route qui ont coûté la vie à plusieurs sénégalais. L’année 2023 reste également caractérisée par des incendies de marchés, des saisies record de drogue dure (cocaïne), et par l’inauguration d’infrastructures notamment routières, comme le Bus rapid transit (BRT) dont la réception des travaux a eu lieu, hier mercredi. Sans occulter les professionnels de l’information qui ont engagé le «ndëp» de leur corporation, avec le lancement des Assises nationales des médias.
L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE, UN DRAME HUMAIN SANS RPÉCÉDENT
Nous sommes à quelques jours de 2024. Cette année 2023, qui va prendre fin, a été marquée par des faits de société qui ont constitué des drames humains. L’émigration irrégulière, avec son lot important de morts, a été très présente dans la vie des Sénégalais. Beaucoup de jeunes sont morts dans leur tentative de rejoindre les côtes européennes, via l’Espagne. A défaut de statistiques et chiffres certifiés sur les morts et les disparus sur les routes (l’océan atlantique, la mer méditerranéenne, le désert) de l’aventure vers l’Eldorado européen, les données officielles estiment à près de 12 833 le nombre de migrants arrivés en Espagne en 2023. Parmi ces migrants, 9 319 se réclament de la nationalité sénégalaise. D’ailleurs, entre mai et fin octobre, le Sénégal n’a cessé d’enregistrer ou de battre des records d’arrivées de migrants aux Iles Canaries (Espagne) en provenance principalement de ses côtes. En termes de «débarquements» à bord d’une même pirogue (300 migrants), d’arrivées en une journée sur une Ile (500 personnes) et même de nombre total de migrants irréguliers sénégalais ayant réussi à atteindre l’Europe en un mois (juillet, août) ou depuis début 2023, comparativement aux mêmes périodes les années précédentes. Une situation qui avait fini par inquiéter plus d’un, aussi bien dans les pays de départ, comme le Sénégal, que ceux de destination en Europe (Espagne, Italie) qui vient de se doter d’une loi sur la migration, tout comme la France. Au point d’amener des spécialistes de la question dont le Forum social sénégalais à réclamer des «Assises nationales» sur la migration irrégulière. En attendant, malgré son ampleur (chaque été), le phénomène n’a toujours pas eu une solution à sa dimension. En plus des nombreuses politiques de formation, d’accompagnement, d’insertions et/ou de financement des jeunes «pour réussir» dans leur pays, («Tekki fii»), le Sénégal a adopté une Stratégie nationale de lutte contre l’émigration irrégulière ; un document qui est loin de décourager les candidats qui sont prompts à toujours quitter leur pays. Et une nouvelle route migratoire est aussi apparue, avec la destination américaine. Le Nicaragua est un tremplin qui a conduit beaucoup de jeunes aux États-Unis d’Amérique (USA). Des jeunes ont trouvé leur marque dans ce pays ; d’autres, par contre, y mènent une vie de bagnard, en attendant des lendemains meilleurs ou un retour au bercail.
SIKILO, NGUEUNE SARR ET DIELERLOU SYLLA, DES NOMS DE VILLAGES DÉSORMAIS ASSOCIES A L’HÉCATOMBE SUR LES ROUTES
L’autre fait de société marquant de l’année qui s’achève, ce sont les accidents de la route qui ont été aussi importants. Des accidents singulièrement violents ont coûté la vie à plusieurs Sénégalais. Alors que rien qu’en 2022 déjà les autorités ont dévoilé des statistiques variant autour de 600 et 700 personnes tuées par des accidents de la circulation au Sénégal, avec la défaillance humaine à l’origine de plus de 92% de ces accidents qui occasionnent des dizaines voire centaine de milliards de FCFA de pertes financières chaque année, soit plus de 1% du Produit intérieur brut (PIB) qui disparait à cause de ces inci dents, la très longue série macabre des drames routiers s’est poursuivie en 2023. Et parmi ces tragédies, trois ont particulièrement choqué tout un pays, du fait de l’ampleur des pertes en vies humaines : Sikilo (Kaffrine), Ngueune Sarr et Diélerlou Sylla (Louga).
En effet, à l’orée du nouvel an 2023, un accident de la circulation a fait périr 42 personnes dont 39 morts sur le coup et 79 blessés, dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 janvier à Sikilo, dans la région de Kaffrine. Suscitant émoi, indignation et tristesse chez toute la population sénégalaise. Une semaine après celui de Sikilo (Kaffrine), un nouvel accident de la circulation, une collision entre un car de transport en commun et un camion, survenu le lundi 16 janvier, dans la commune de Ngueune Sarr, située dans l’arrondissement de Sakal (Louga), a coûté la vie à 22 personnes dont 21 sur place. Ce choc survenu vers 5h du matin a fait sept (07) blessés évacués sur Dakar par hélicoptère, dont 1 blessé est décédé au cours de son évacuation sur Dakar, portant le bilan à 22 décès et 18 autres blessés pris en charge à l’hôpital de Louga, 3 autres à l’hôpital de Saint-Louis. La série de drames s’est poursuivie sur les route, mais à des degrés moindre, jusqu’à ce que, six (06) mois plus tard, un bus surchargé se renverse sur l’axe Saint-Louis/Louga, tôt le matin du mercredi 16 juillet dernier, perturbant le réveil de tous les Sénégalais. Cet accident de la route ayant occasionné 24 morts a eu lieu dans la matinée du mercredi 26 juillet. Le bus en provenance de Thioubalel Lao, dans le département de Podor, s’est renversé à quelques encablures de la ville de Louga, vers Diélerlou Sylla, à hauteur du village de Makka Bra Guèye (Louga), causant la mort de 24 personnes dont 22 sur le coup et faisant 52 blessés dont 43 graves. Il y avait quatre (04) enfants parmi ces morts. C’est «sous l’effet du vent et de la pluie que le chauffeur a perdu le contrôle du véhicule, lourdement chargé, qui a fini dans le décor», selon les témoignages de rescapés, qui révèlent que le conducteur de la voiture roulait avec un excès de vitesse, malgré la pluie qui battait au moment de sa course effrénée. Le bus dont la capacité était de 60 places (mentionnées sur la carte grise), transportait soixante-seize (76) personnes.
22 MESURES ETATIQUES RETENUES POUR… «PLUS JAMAIS ÇA». ET APRES ?
Ces drames «nationaux» ont mobilisé les autorités au sommet dont Macky Sall (Sikilo), le Premier ministre (Sakal), aux côtes du ministre de l’Intérieur, de ceux des Transports terrestres et de la Santé, entre autres, qui, à chaque fois, étaient sur le terrain. D’ailleurs, la catastrophe de Sikilo, qualifiée de première du genre dans l’histoire du Sénégal, avait obligé l’Etat à prendre des décisions sur le transport en commun interurbain. 22 mesures avaient été retenues pour… «plus jamais ça». C’était lors d’un Conseil interministériel, tenu le lundi 9 janvier 2023 à Diamniadio (Dakar), «pour la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs». Ainsi, le voyage nocturne est interdit aux transporteurs publics de voyageurs, même s’il y a toujours des téméraires qui défient la loi. Il a été décidé de la réduction du nombre de passagers, avec la suppression des places de fortune communément appelées «Versailles». Une mesure aujourd’hui rangée aux oubliettes, comme plusieurs autres de série d’ailleurs.
SAISIES DE COCAÏNE : 2023, l’année des records
Le Sénégal serait-il un «hub», pardon une plaque tournante du trafic international de drogue dure ? Les nombreuses et importantes saisies de drogues, y compris celles estampillées dures, par les Forces de défense et de sécurité, ont tendance à le confirmer. La cocaïne circule sous nos cieux. De pays de transit, le Sénégal, selon des observateurs avertis, est passé à pays de consommation de la drogue dure. Et comme pour corroborer cette assertion, la Marine nationale sénégalaises a intercepté une embarcation impliquée dans le trafic international de drogue, le vendredi 22 décembre dernier à 220 kilomètres au large de Dakar.
Selon un communiqué de Direction de l’information et des relations publiques des Armes (DIRPA), l’embarcation dénommée «Go Fast» transportait 690 kilogrammes de cocaïne vers l’Europe. Cette drogue dure déjà largué a été repêchée et ramenés à Dakar, en même temps que le bateau «Go Fast» et ses cinq (05) membres d’équipage. Une saisie qui intervient juste une semaine après l’arraisonnement, par Le Walo, le même patrouilleur de la Marine nationale, d’un navire contenant 3 tonnes de cocaïne, le 14 décembre dernier. Et un mois plus tôt, près de 3 tonnes de cocaïne ont été interceptées par la Marine nationale, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023. Cette fois-ci, c’est le patrouilleur, le Fouladou, qui avait intercepté l’embarcation à 150 km au Sud de Dakar. Il s’agissait alors d’une saisie «record», jusque-là, relevait la source. Compte non tenu des saisies notamment sur les corridors routiers.
L’AFFAIRE DE LA POUPONNIÈRE «KEUR YEURMANDÉ» ET LES INCENDIES DE MARCHÉS, POUR EN RAJOUTER A LA COUPE DÉJÀ PLEINE
Au chapitre des faits marquants de l’année qui tire à sa fin, il y a, en outre, des sinistres enregistrés dans plusieurs établissements marchants du pays. Le marché Ocass (deux fois) de Touba, le marché central de Tambacounda, Pétersen à Dakar et le marché Saint Maure de Ziguinchor ont été ravagés par des incendies violents, occasionnant des pertes estimées à plusieurs milliards de FCFA. Dans un autre registre, l’affaire Ndella Madior Diouf avec sa pouponnière «Keur Yeurmandé» et les premiers développements de l’enquête révélés par la presse, secoue l’actualité en cette période de fin d’année. Rappelant du coup la situation de la petite enfance qui a été lourdement éprouvée les deux dernières années précédentes, avec des incendies des unités de néonatalogie des hôpitaux Maguette Lo de Linguère (ayant coûté la vie à 6 bébés dont 4 asphyxiés sur le coup, en avril 2021) et Mame Abdou Aziz de Tivaouane (11 nourrissons tués le 26 mai 2022).
ASSISES NATIONALES DES MÉDIAS : UN «NDËP» PAR ET POUR LES PROFESSIONNELS
Les professionnels des médias, à défaut d’obtenir une loi sur l’accès à l’information tant attendue et de l’effectivité de la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA) qui devrait remplacer le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et qui aura pour mission d’assurer la régulation de l’ensemble de la communication audiovisuelle, conformément au Code de la presse, ont engagé un «ndëp» de la corporation. Ainsi, le lancement des assises nationales de la presse aura été aussi un moment important de l’année. Face à certaines dérives, un métier critiqué, parfois jeté en pâture, les professionnels des médias se sont mobilisés pour extirper la mauvaise graine. Lancés le jeudi 24 août 2023, les «Assises nationales des médias» sont une initiative de la Coordination des associations de presse (CAP). En plus de l’introduction de la carte nationale de presse, dont l’entrée en vigueur est déjà effective, qui est un des acquis considérables.
2023, UNE ANNÉE D’INAUGURATIONS ET DE LANCEMENTS DE TRAVAUX D’INFRASTRUCTURES
2023, c’est également une année d’inaugurations et de lancements de travaux d’infrastructures. Le président de la République, Macky Sall, en fin de mandat, a profité de l’année 2023 pour livrer plusieurs chantiers entamés dans sa politique de faire face à la demande sociale. Le désenclavement des régions sud du pays est amorcé avec l’achèvement de plusieurs infrastructures routières dont les ponts de Diouloulou et Baïla ainsi que celui de Marsassoum déjà mis en service. Il faut ajouter à cela, les nombreuses routes et pistes construites en Casamance et d’autres régions. Le Bus rapid transit (BRT) qui est lancé hier, mercredi 27 décembre, constitue un pas important dans la modernisation du transport public dans la capitale sénégalaise.
CASAMANCE - ACCORDS DE DEPOT DES ARMES ET CEREMONIE D’INCINERATION DES ARMES DEPOSEES L’espoir grandissant d’une paix définitive, après Cabrousse 1 et 2
La rétrospective des faits de société saillants de l’année qui s’achève montre que 2023 n’aura pas été que «macabre». Elle a connu une lueur d’espoir venue de la région méridionale (Sud), en proie à quatre décennies conflit armé (déclenché en 1982), avec le projet de dépôt des armes par les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) dont l’acte 1 a été signé à Cabrousse, le 23 juin 2022. Les acteurs impliqués dans le processus de paix donneront forme à cette volonté à travers des décisions majeures prises le vendredi 10 mars 2023. Ainsi, un site a été retenu pour le dépôt des armes, une ONG désignée pour la conduite des opérations, un délai fixé ; ce qui a permis aux acteurs d’accélérer la cadence à travers Cabrousse 2, localité située dans le département de Bignona au cœur de la cité touristique du Cap Skirring, où les actes 1 et 2 des accords de dépôt ont été signés. Une délégation de l’Etat du Sénégal représentée par le Comité ad hoc sur la paix en Casamance dirigée par l’Amiral Pape Farba Sarr et une délégation de Diakaye, avec la facilitation du centre Henry Dunant pour le dialogue humanitaire (HD) et la COSCPACet celle de Diakaye se sont rencontrées pendant deux jours à Cabrousse, sous la facilitation de la société civile avec le COSCPAC et du Centre Henry Dunant pour le Dialogue humanitaire. La main tendue du chef de l’Etat Macky Sall au MFDC auparavant a accéléré la convergence de vue des acteurs impliqués dans le processus de paix. Et c’est le Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’ouest (MALAO), une ONG africaine indépendante qui a été désignée pour la conduite des opérations de dépôt des armes. Un site a été également retenu pour le dépôt des armes et l’initiative a été laissé au MALAO d’examiner tous les aspects techniques de l’opération de dépôt des armes afin que celle-ci se termine dans un délai ne dépassant pas trois mois, à compter de la date de signature de ces accords paraphés en mars dernier à Kabrousse. Seulement, ces nouvelles décisions sur le projet de dépôt des armes ont été prises en l’absence d’autres factions du MFDC contrôlées par des chefs rebelles comme Salif Sadio et ceux du Sud toujours «réfractaires» et qui brillent encore et toujours par leurs positions radicales. N’empêche, par la suite, une autre jalon important vers la paix a été posé, le samedi 23 décembre 2023, avec la cérémonie de destruction d’un premier lot d’armes saisies dans le cadre du processus de dépôt des armes à Mama Toro, en présence des représentants de l’ONG MALAO, des organisations de la société civile et des autorités administratives. Une occasion pour le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, de réitérer l’appel constant de l’État au dialogue, au dépôt des armes et à la paix définitive en direction des autres factions pour le rayonnement économique et social de la Casamance. Au moins 250 combattants du MFDC avaient déposé les armes lors d’une cérémonie organisée à Mangone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste
Par Henriette Niang KANDE
CES BOUFFONS QUI NOUS ONT POMPE L’AIR
La campagne électorale présidentielle, mère de toutes consultations électorales est un moment propice à la confrontation d’idées
En 1980, en prélude à l’élection présidentielle française qui devait se tenir en mai de l’année suivante, Coluche, un humoriste identifiable à sa salopette rayée et à son nez rouge ou rougi, déclare officiellement sa candidature à la présidence de la République, poussant ainsi à l’extrême, la désacralisation de la fonction. On pourrait dès lors se demander si cet acte ne remettait pas en cause la légitimité de ceux qui détiennent le pouvoir, car en s’alignant avec les hommes politiques il se «hausse» à leur niveau et induit l’idée qu’ils sont des bouffons.
C’est ce que l’on peut comprendre quand, lors d’une interview il répond au journaliste qui lui « indiquait » que sa place était sur les planches d’un théâtre, et que sa candidature est une grosse farce, en mettant le doigt sur une certaine réalité triviale : « Je ferai remarquer aimablement aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ai commencé. Finalement, si je comprends bien, tout le monde a le droit de vous faire rire sauf moi. J’arrêterai de faire de la politique lorsque Georges Marchais arrêtera de faire rire ».
Plus tard, bien que fort de plus de 16% des intentions de vote dans les sondages, il jette l’éponge. A la question de savoir s’il donnerait une consigne à tous ceux dont l’intention était de voter pour lui et au crédit de qui, il répond : « Je ne roule pas pour Mitterrand. Je ne roule ni pour Giscard, ni pour Marchais, ni pour Debré. Je ne roule avec personne parce qu’ils sont tous en panne ».
Soyons clairs. Il n’est aucunement question ici, de mettre tous les acteurs politiques dans la même charrette que celle dans laquelle les a mis Coluche. Il s’agit ici, de ceux qui se sont glissés parmi les 266 candidats à la candidature et qui se sont évaporés au soir du 26 décembre, date officielle de la fin du dépôt des parrainages. Dotés d’un sens exagéré et non fondé de leurs « talents, rêvant d’être admirés sans réserve, ils ont disparu comme par enchantement. L’Etat ne devrait-il pas prendre des mesures pour qu’à l’avenir, nous soyons épargnés de ces guignols qui nous ont pompé l’air ?
Entre la date du retrait des listes de parrainage et celle de leur dépôt, quelques-uns très tôt conscients que l’affaire n’était pas aussi aisée et que leur « célébrité » était surfaite, se sont désistés, rejoignant un ex futur rival ou ont trouvé un poste de « mandataire pour discuter avec tous les acteurs du processus électoral, dans la perspective d’une alliance pour la coconstruction et la citoyenneté ». D’autres, dont le quotient intellectuel ne dépasse pas la température corporelle, ont été au bord de l’extase dès que les médias ont prononcé leurs noms. Certains, chantant comme des casseroles, convaincus être nés pour recevoir les vivats de citoyens qu’ils confondent avec leurs groupies, ont rivalisé avec quelques autres, déjà en campagne électorale, dont le cerveau, cette « obscure région des idées », n’en n’a jamais produite aucune. Si ce ne sont certains, depuis qu’ils se sont rencontrés avec eux-mêmes, ne se quittent plus, conscients de constituer un beau couple avec… eux-mêmes. Rajoutons quelques pipoteurs, des culbuteurs de femmes, braguette ouverte à toutes les dérives, et un homme de droit imprudent, vaniteux qui a emprunté une voie oblique et qui se retrouve dans une impasse. Pour le moment du moins. « Les hommes se répartissent en trois classes : les vaniteux, les orgueilleux et les autres. Je n’ai jamais rencontré les autres » avait écrit Jules Renard. Dans ce cas précis, nous non plus. Je n’oublie pas ceux qui ont cru pouvoir trouver le moyen de batailler farouchement pour se faire une honnêteté après des déboires judiciaires et tous ceux qui changent d’avis sur la justice qu’ils qualifient de « couchée » ou « debout » selon la décision les concernant. Un tropisme quoi. Or, l’annulation d’une décision est un droit. La contester ? Le droit l’autorise. Se pourvoir en cassation, c’est également les textes de Droit qui le permettent. La seule chose qu’il faut espérer est que les lumières jaillissent et fassent progresser la justice.
La floraison de candidatures toutes catégories confondues n’est-elle pas la conséquence de notre goût de l’homme providentiel, généralement choisi sur le tas ajouté au monarchisme de l’institution présidentielle, où, le chef de l’Etat détient tous les pouvoirs ? La lutte pour le pouvoir ne vise pas, jusqu’ aujourd’hui en tout cas, une transformation de la société vers un mieux-être des populations, mais convoite le contrôle de prédation pour une redistribution dans des chaines et des réseaux clientélistes, parce que l’Etat est nourricier. L’expression camerounaise de « politique du ventre », résume et renvoie à une conception de l’Etat perçu comme lieu d’accès aux richesses, aux privilèges, au pouvoir et au prestige pour soi et pour son clan. Positions de pouvoir sont les voix prioritaires, voire monopolistiques qui mènent aux ressources.
Une fois la fonction présidentielle occupée, on rentre dans l’Histoire. Le président de la République a les apparences d’un roi, quelques fois même, de droit divin, or, en même temps, il ne l’est pas. Il est de droit républicain mais sa toute-puissance présidentielle s’accompagne d’une irresponsabilité politique.
On comprend dès lors, que dans un camp comme dans l’autre, au pouvoir comme dans l’opposition, dans les partis politiques ou les coalitions, on est en face de groupes qui sont identiques. Les majorités se font au gré des négociations d’appareils et de combinaisons d’ambitions personnelles. Notre désillusion se loge peut-être dans la réorientation brutale opérée par Senghor, lors du premier référendum du Sénégal indépendant, organisé en mars 1963 après le « coup d’Etat » de décembre 1962. « Deux caïmans ne peuvent pas cohabiter dans un même marigot » avait-il donné comme prétexte. Ce référendum supprime le poste de Président du Conseil et instaure un régime présidentiel qui n’a fait que se renforcer au fil du temps et des référendums. Depuis lors, le Président de la République est à la fois au Palais pour dire le discours performatif du pouvoir d’Etat et au parti pour être politiquement audible, porté aux nues par des transhumants, ces acteurs du reniement, du revirement en même temps de ralliement, qui après avoir bénéficié de tous les privilèges d’un régime, démissionnent pour s’allier à un nouveau pouvoir dans l’espoir de bénéficier d’avantages. Le rôle du Premier ministre, s’il est rétabli, s’efface parallèlement à celui du président de la République qui se dilate et se répand. C’est un attrape-tout qui préside, gouverne, inspire, insuffle, explique et prononce sous les ors d’un palais un discours différent d’un candidat battant la campagne dans des meetings électoraux.
Le Conseil Constitutionnel fera le tri parmi les 77 candidats qui, à ce jour ont déposé leurs fiches de parrainage. Parmi ceux qu’il désignera candidats officiels, sera le prochain président de la République. La campagne électorale présidentielle, mère de toutes consultations électorales est un moment propice à la confrontation d’idées. Ce sera à nous citoyens électeurs de ne pas nous contenter de « tourner la page », parce qu’il est vain d’aborder l’avenir avec un rafiot promis au radoub. Le Sénégal a les moyens d’affronter le grand large. Il ne lui manque que la vérité d’un homme d’Etat pour nommer ses maux. Et le courage pour les affronter.
Baadoolo - Euy waay Brt paréna !
Ouf ! Ça a failli être... bus de Noël. Mais ça sera quand même un cadeau de fin d’année. Un bon point du discours à la nation pour les adieux de Macky Sall. Ce Brt, c’est comme le Ter : on crie au scandale et après, on l’adopte. On démonte. Puis on monte à bord. C’est ça le Sénégal. Mais nak, ça risque d’être une inauguration symbolique rek. Parce que tous les tronçons ne sont pas prêts. Ça roule. Mais on nous roule aussi. Pas dans la farine parce que le prix est inaccessible.
Migrants en provenance d’Afrique en 2023 9 000 Sénégalais arrêtés du 1er octobre au 9 décembre
Selon les données des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, les Sénégalais ont été à l’origine de plus de 9 000 arrestations à Tucson, dans l’Etat d’Arizona, du 1er octobre au 9 décembre. D’après le site nypost.com, les arrestations de migrants en provenance de pays comme le Sénégal, la Mauritanie, la Chine et l’Inde entrant via le Mexique ont grimpé à 214 000 au cours de l’exercice 2023. Ce chiffre représente le triple du nombre de «rencontres» de migrants en provenance d’Asie et d’Afrique au cours de l’exercice 2022, qui était de 70 000, selon les statistiques.
Serigne Saliou Mbacké, 16 ans après Souvenir d’un passionné du Coran et de l’agriculture
28 décembre 2007-28 décembre 2023, 16 ans que le dernier fils vivant à l’époque de Cheikh Ahmadou Bamba a rejoint l’au-delà. Serigne Saliou Mbacké laisse à la postérité, l’image d’un homme détaché de la vie et qui n’avait comme boussole que l’Islam et les enseignements de son père. Celui qui était surnommé «Borom Jamono», parti à l’âge de 92 ans, avait fait de l’éducation son occupation continue. Le religieux devenu khalife général des mourides en 1990 invitait les Sénégalais à l’adoration de Dieu et au respect des préceptes de l’Islam. Cet homme qui aimait le Coran et l’enseignait, avait implanté 29 daaras à travers tout le pays. Les 14 daaras ont été acquis avant Khelcom qui ne renferme que les 15 autres. Travailleur infatigable, il faisait partie des plus grands producteurs agricoles de ce pays. Il avait aménagé 45 000 ha de surfaces cultivables à Khelcom, une localité du département de Malem Hoddar et aussi à Ndiouroul, Ndiapndal, Ndoka.
Accident de la route à Mbirkilane 2 morts et des blessés
La route a encore fait des victimes. Un accident de la circulation s’est produit, hier, à Nguer, dans le département de Mbirkilane. Selon le correspondant de E-Media dans la région de Kaffrine, le bilan provisoire est de 2 morts et 4 blessés. Il faut dire que cette zone est considérée comme accidentogène.
Agressions sexuelles présumées sur 9 filles par Oustaz Bayo Les apprenants transférés dans les centres polyvalents
L’affaire Oustaz B. Bayo, maitre coranique, arrêté pour agression sexuelle présumée sur 9 filles, révélée par L’Observateur, est prise très au sérieux par les autorités. En effet, ce mardi, le préfet du département de Keur Massar, accompagné des forces de l’ordre, d’autres services de l’Etat et des associations de maitres coraniques, s’est rendue à ce daara sis à l’Unité 23 de Jaxaay. Les membres de la délégation sont «ahuris», confie-t-on, en trouvant une soixante de personnes, des filles et des garçons mineurs. A ce nombre, s’ajoute aussi la femme du prévenu et 9 autres personnes majeures. Ces dernières ainsi que la femme de Boubacar Bayo ont tenté de s’opposer énergiquement au départ des enfants vers des centres polyvalents et autres structures dédiées à la prise en charge des mineurs. Elles ont été ensuite placées en garde à vue. Si, les neuf filles présumées abusées par Oustaz Bayo ont été amenées à Liberté 6, il faut noter, d’après une source bien informée, que «12 filles sont actuellement au Centre polyvalent de Thiaroye, 20 garçons à celui de Nianing, 12 garçons à Diourbel et 12 autres à Kaolack».