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15 novembre 2024
LA MISERE PREND DE L’AMPLEUR DANS LES RUES
Véritable fléau qui dénature la face de la capitale sénégalaise, la mendicité dans la rue gagne de plus en plus de l’ampleur. Aux enfants talibés et autres enfants de la rue, sont venues se greffer des familles entières de mendiants...
Véritable fléau qui dénature la face de la capitale sénégalaise, la mendicité dans la rue gagne de plus en plus de l’ampleur. Aux enfants talibés et autres enfants de la rue, sont venues se greffer des familles entières de mendiants, originaires de la sous-région. Les ronds-points et carrefours envahis par ces squatteurs d’un nouveau style, c’est toute la misère qui s’étale à perte de vue dans certaines avenues de Dakar. Sur fond d’insécurité !
Sous un soleil de plomb, au rond-point 26 des Parcelles Assainies, une scène familière se déroule chaque jour : des mendiants de tous âges envahissent les lieux, transformant l’espace en un théâtre de misère humaine. Des enfants, défiant l’insécurité, s’avancent vers les voitures immobilisées par les embouteillages, espérant quelques pièces. Pourtant, ces jeunes, en âge d’aller à l’école, se trouvent bien loin des bancs de classe, en dépit du fait que la scolarisation est un droit inscrit dans la Constitution sénégalaise. Parmi ces talibés mendiants, Malick, âgé de 12 ans, sillonne entre les voitures, cherchant l’empathie des conducteurs. Malick n’est pas un cas isolé. Selon une étude récente, Dakar compte près de 54 837 enfants talibés, dont 30 000 sont engagés quotidiennement dans la mendicité forcée, une pratique persistante malgré les tentatives d’éradication par les autorités.
À quelques mètres de ce même rond-point, sous un pont délabré, des malades mentaux ont trouvé refuge, ajoutant à l’atmosphère de désolation. L’endroit, laissé à l’abandon, est devenu un refuge pour des marginaux. « L’insécurité est constante ici », déclare Ousmane, un chauffeur de taxi qui emprunte régulièrement cette route. « Passer par cet axe est une épreuve, surtout le soir. Il y a souvent des agressions. » Les forces de sécurité, peu visibles, ne suffisent pas à enrayer l’insécurité qui y règne. Les mendiants eux n’en ont cure. Mariama, une femme d’une quarantaine d’années, est une figure bien connue du rond-point. Divorcée depuis 2017, nous révèle-t-elle, sans emploi et mère de nombreux enfants, elle s'est retrouvée malgré elle dans la mendicité. « Je suis ici par obligation. Je n’ai plus d’autre moyen de subvenir aux besoins de mes enfants », raconte-telle, la voix teintée de résignation. La mendicité, dans son cas, est une question de survie. « Les hommes m’ont fait trop mal. Je ne me remarierai jamais. » Son histoire, comme celle de nombreuses autres femmes, révèle la vulnérabilité des couches les plus démunies de la société.
Pour ne rien arranger, l’univers de la mendicité est aussi, paradoxalement, un lieu de confrontations. Certains mendiants n’hésitent pas à s'accuser mutuellement de tricherie. « Vous voyez cette dame avec deux enfants ? Ils ne sont pas jumeaux comme elle le prétend… Elle les a loués pour faire de la mendicité», affirme une mendiante. Et ces rivalités s’intensifient, exacerbées qu’elles sont par la lutte quotidienne pour les maigres donations.
Le phénomène prend même une tournure encore plus inquiétante avec l’arrivée de mendiants en provenance de pays voisins, notamment du Niger. « Beaucoup d’entre eux sont des Nigériens, venus profiter de la générosité des Sénégalais », explique un sous-officier des sapeurs-pompiers, sous couvert de l'anonymat. Ce flux transfrontalier complique encore davantage la gestion du problème. Certains réseaux bien organisés exploitent des enfants et des adultes handicapés pour obtenir de l'argent. « Ils revendent même les dons en nature à vil prix, comme le kilo de mil ou de maïs qui est vendu à 300 FCFA », rapporte un témoin.
Les autorités semblent dépasser par l’ampleur du problème. « On peut gagner 3 000 à 3 500 FCFA par jour ici, mais aujourd'hui, c’est très calme », confie Hamidou, un mendiant et tailleur de son état qui espère retourner un jour au Niger. Seulement, le coût du transport pour rentrer au pays est élevé : « 150 000 FCFA, c’est trop pour nous », se désole-t-il. La situation dépasse les frontières de la capitale, s'étendant jusque dans les banlieues éloignées comme Keur Massar et Niacoulrab, où la mendicité se concentre autour des grands axes. Avec l’absence d’une réponse efficace, la mendicité à Dakar devient une véritable menace pour la sécurité publique. Les embouteillages croissants, l’insécurité, l’insalubrité et la violence nécessite une intervention rapide et décisive de l’État. Les populations, pour leur part, se sentent abandonnées. « Il faut que les autorités prennent ce problème au sérieux, car la situation devient intenable », martèle un habitant des Parcelles Assainies. Face à cette situation critique, une seule chose est certaine : les rues de Dakar continuent d’être le théâtre d’une misère qui ne fait que grandir.
QUELS DEFIS POUR L’ECONOMIE MONDIALE EN 2025 ?
Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-Soubeyran, décryptent pour The Conversation les principaux défis que devra relever l’économie mondiale en 2025.
Comme tous les ans, le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) livre son analyse annuelle de l’économie mondiale dans l’ouvrage éponyme publié aux Éditions La Découverte (collection Repères), les deux coordinatrices de l’ouvrage, Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-Soubeyran, décryptent pour The Conversation les principaux défis que devra relever l’économie mondiale en 2025.
The Conversation France : Malgré la guerre en Ukraine, des conditions financières durcies, la montée des tensions géopolitiques et le ralentissement de la croissance chinoise, l’économie mondiale semble avoir plutôt bien résisté au cours de l’année qui vient de s’écouler ?
Effectivement, en dépit de ce contexte peu favorable, la croissance mondiale en 2024 devrait, comme en 2023, atteindre 3,1 % selon l’OCDE, grâce à la bonne performance des économies émergentes asiatiques, mais aussi des États-Unis où la politique budgétaire a été particulièrement expansionniste et où les ménages ont puisé dans les économies qu’ils avaient accumulées pendant la pandémie jusqu’à faire disparaître en 2023 l’excès d’épargne de 10 % du PIB observé en 2021. Selon Isabelle Bensidoun et Thomas Grjebine, c’est la page du Covid-19 qui se referme, économiquement au moins, comme celle de l’inflation, grâce, pour beaucoup, à l’inversion des chocs d’offre, ceux des prix de l’énergie et des prix alimentaires, qui avaient poussé les prix à la hausse. Mais c’est à de nouveaux défis que l’économie mondiale est confrontée car ces chocs d’offre sont appelés à se multiplier, avec la crise écologique et les tensions géopolitiques. En conséquence, les politiques économiques vont devoir trouver comment se régler au diapason de ces chocs. Car le rôle de stabilisateur dévolu à la politique monétaire pour stabiliser l’activité économique était bien adapté aux chocs de demande mais dans un monde de chocs d’offre la politique budgétaire est plus à même de les amortir, avec un délai de transmission plus court. Un exercice qui risque d’être particulièrement délicat alors que les marges de manœuvre budgétaires sont des plus serrées et que des besoins considérables de financement doivent être mobilisés pour la transition écologique. À cet égard, la perspective est diamétralement opposée de part et d’autre de l’Atlantique, avec des politiques budgétaires particulièrement expansionnistes aux États-Unis, et qui devraient se poursuivre, alors qu’en Europe l’expansion a été bien moins forte et que la parenthèse ouverte par la crise sanitaire (la suspension des règles budgétaires en 2020) s’est refermée avec l’adoption en avril 2024 d’un Pacte de stabilité révisé, guère moins bridant qu’auparavant.
Les Américains semblent plus déterminés que les Européens en matière budgétaire, ce qui leur donne peut-être également un avantage dans la course aux industries de demain ?
Absolument. D’ailleurs, ils sont à l’initiative de ce que la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a qualifié de politique moderne de l’offre qui redonne un rôle majeur à la puissance publique pour stimuler l’offre par des investissements publics dans les infrastructures, les technologies et les industries d’avenir ou des soutiens aux investissements privés. Et si les Européens se sont également engagés dans cette voie, ils le font en y mettant beaucoup moins de moyens et avec une détermination moins marquée, liée aux dissensions qui existent entre eux, qui se reflète notamment dans leur réaction face aux déversements sur les marchés extérieurs des surcapacités chinoises dans les industries vertes ou dans les mesures de sécurité économique prises pour limiter les dépendances étrangères et promouvoir les capacités nationales. Quoi qu’il en soit, pour la Chine, cette volonté des économies avancées de développer sur leur sol les industries stratégiques change la donne. En conséquence, la stratégie de croissance chinoise d’exporter ses produits en mal de débouchés du fait de l’atonie de sa demande interne ne reçoit plus le même accueil sur les marchés étrangers que par le passé. Car lorsque les ÉtatsUnis et l’Europe convoitent les industries stratégiques où la Chine dispose d’avantages comparatifs développés à coût de subventions massives, continuer d’accueillir ses produits sans réagir risque fort de nuire à cette ambition. Résultat, le protectionnisme s’affirme et les tensions avec la Chine se multiplient.
Quelles sont les conséquences de ce changement de perspective pour la Chine ?
Pour faire aboutir ses ambitions de prospérité intérieure et d’affirmation internationale, Pékin va devoir composer avec ce nouveau paradigme. Comme Michel Aglietta et Camille Macaire le rappellent, la stratégie chinoise, dans son volet intérieur, consiste à assurer l’autosuffisance technologique et à dominer les industries de demain, par un renforcement des efforts de R&D. Mais le vieillissement démographique, les impacts du changement climatique, les fragilités du système financier et la dépendance aux intrants étrangers dans les secteurs technologiques sont des vulnérabilités importantes. Les fragilités financières ont d’ores et déjà commencé à se traduire par des dizaines de faillites de petites banques, qui conduisent les autorités monétaires et financières chinoises à organiser leur absorption par les grands groupes du secteur bien que ces derniers aient déjà énormément grossi au cours des dernières décennies, au risque aujourd’hui, en cas de difficulté, d’entraîner tous les autres dans leur chute. Les chiffres de l’autorité chinoise de régulation financière concernant la capacité du secteur à absorber des pertes et à faire face à des problèmes de liquidité se veulent rassurants pour le moment. Dans le volet extérieur de sa stratégie, qui consiste à se repositionner sur la scène internationale, la Chine pourrait également être mise en difficulté. Alors qu’elle se voit en chef de file des pays du Sud, qu’elle invite à adhérer à son projet des nouvelles routes de la soie, les fractures sont grandes même à l’intérieur des BRICS. Sans compter les fractures de plus en plus irrémédiables avec les États-Unis.
En Europe, l’Allemagne semble à la peine. Qu’en est-il exactement ? Sa « vertu » budgétaire compromet-elle son avenir ?
Le modèle allemand est en effet en souffrance et ce n’est peut-être pas qu’une fatigue passagère, selon Céline Antonin. Les deux crises du Covid-19 et de l’énergie ont mis en lumière des difficultés structurelles. Le modèle allemand reste fondé sur sa puissance industrielle exportatrice, qui a puisé sa compétitivité dans une politique de modération salariale et de positionnement haut de gamme. Mais, depuis quelques années, la perte de parts de marché, la faiblesse de la demande extérieure et le recul marqué de l’investissement en construction confrontent l’Allemagne à de piètres performances. Le modèle allemand souffre de sa dépendance extérieure sur le plan énergétique, que la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont largement révélée, mais aussi sur le plan commercial vis-à-vis notamment de la Chine. L’Allemagne entend axer sa politique industrielle sur la transition écologique. Mais la contrainte budgétaire qu’elle s’impose et qu’elle dicte à ses partenaires de la zone euro compromet la réalisation des futurs investissements. Les difficultés allemandes pèsent évidemment sur la zone euro et sur les politiques économiques européennes. Le modèle allemand conserve toutefois des atouts indéniables qui devraient lui permettre de surmonter ses problèmes. Cela étant, la réponse ne pourra pas être uniquement nationale. L’Allemagne va avoir besoin de l’Europe.
S’il est un domaine dans lequel la Chine dispose d’un avantage crucial, c’est bien celui des matières premières critiques, le carburant des industries de demain. Soucieuse de limiter ses dépendances, comment l’Europe peut-elle s’extraire de celle-là ?
La domination de la Chine dans ce secteur, qui s’est établie grâce à la richesse de son sous-sol, son activité de raffinage et sa stratégie internationale, qui a consisté à investir massivement dans plusieurs pays pour sécuriser ses approvisionnements et accroître la dépendance des autres à son égard, met en effet l’Europe au défi. Pour s’extraire de cette dépendance, plusieurs pistes sont envisagées : de la réouverture des mines au recyclage en passant par la diversification des sources d’approvisionnement. Mais toutes n’ont pas la même chance d’aboutir. L’Europe devra, par exemple, se saisir du concept de « mine responsable » – ce label international défini par des industriels et des organisations non gouvernementales – et lui donner corps si elle compte réduire sa dépendance en exploitant son sous-sol. Dans ce contexte, la « sobriété métaux » pourrait bien être une pièce du puzzle à davantage promouvoir. C’est en tout cas ce que préconisent Romain Capliez, Carl Grekou, Emmanuel Hache et Valérie Mignon. Cette sobriété pourrait consister à proposer des véhicules électriques plus légers, à légiférer sur le délit d’obsolescence programmée ou à réduire fortement l’usage du jetable.
Dans un environnement international où le protectionnisme s’affirme, quel avenir pour le système commercial multilatéral ?
Selon Antoine Bouët, Leysa Maty Sall et Jeanne Métivier, le système commercial multilatéral est aujourd’hui sur le fil du rasoir : le programme de Doha pour le développement est en « coma artificiel » ; l’Organe de règlement des différends, qui faisait la fierté de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ne fonctionne plus que très partiellement, et, surtout, beaucoup de mesures prises récemment contreviennent aux règles fondamentales du multilatéralisme. L’augmentation des droits de douane appliqués par les États-Unis aux produits chinois contrevient à la règle de non-discrimination. Les nombreuses aides et subventions chinoises dans le secteur industriel, mises en place sans être systématiquement notifiées à l’OMC, ne respectent pas la règle de transparence. Quant à l’Inflation Reduction Act américain, il fait peu de cas de la clause de traitement national. Le coup fatal pourrait venir des prochaines élections américaines. Si Donald Trump se réinstalle à la Maison Blanche et lance la guerre commerciale qu’il a prévue, c’est 10 % du commerce mondial qui passerait d’un seul coup hors du régime multilatéral, entraînant très vraisemblablement un cycle de décisions protectionnistes. Ces dernières semaines de campagne de la Présidentielle américaine, marquées par la montée en puissance de Kamala Harris, désignée candidate du parti démocrate à la suite du retrait de Joe Biden, éloignent peut-être un peu cette perspective. Mais rien n’est écrit et l’OMC devra de toute façon se réformer pour assurer la survie du multilatéralisme.
THECONVERSATION
UNE NOUVELLE BOITE A OUTILS LANCEE A DAKAR CE 24 SEPTEMBRE
Financée par l’Union Européenne, elle couvrira 15 pays pour les prochains mois, apportant ainsi un soutien personnalisé aux pêcheurs du monde entier pour garantir une pêche durable, protéger les écosystèmes marins et soutenir leurs moyens de subsistances
Une nouvelle boîte à outils pour soutenir la gestion durable de la pêche artisanale sera lancée le 24 septembre, à Dakar. Financée par l’Union Européenne, elle couvrira 15 pays au cours des prochains mois, apportant ainsi un soutien personnalisé aux pêcheurs du monde entier pour garantir une pêche durable, protéger les écosystèmes marins et soutenir leurs moyens de subsistance.
L'Environmental Justice Foundation (EJF) a annoncé le lancement d'une nouvelle boîte à outils pour soutenir la gestion durable de la pêche artisanale le 24 septembre à Dakar, au Sénégal.
Développée avec le soutien de l'Union européenne (UE), cette boîte à outils permet aux communautés locales de pêcheurs de jouer un rôle clé dans la gestion de leurs ressources marines et de lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui constitue une menace majeure pour la biodiversité marine et la sécurité alimentaire. « Au Sénégal, comme dans de nombreux pays du Sud, les communautés côtières sont parmi les plus durement touchées par le déclin des populations de poissons. Des pressions multiples - notamment la surpêche, le changement climatique, la pollution et la modification dans l'utilisation des terres côtières - poussent des millions de personnes dans la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Ces défis sont aggravés par le problème endémique de la pêche INN, qui représente un poisson sur cinq pêchés dans le monde et coûte à l'économie mondiale des milliards de dollars chaque année. Les navires industriels pénètrent illégalement dans les zones réservées aux pêcheurs artisanaux, exposant les communautés locales à des risques directs de collision, de perte de matériel de pêche, voire de blessures ou de morts», déclare Steve Trent, directeur général et fondateur de l'Environmental Justice Foundation.
Et de relever que cette nouvelle boîte à outils ouvre la porte à un avenir meilleur. « Elle couvrira 15 pays au cours des prochains mois, apportant un soutien personnalisé aux pêcheurs du monde entier pour garantir une pêche durable, protéger les écosystèmes marins et soutenir leurs moyens de subsistance. », a-t-il laissé entendre. L'une des nouvelles approches de la gouvernance des pêches est l'application DASE, conçue pour être utilisée par les pêcheurs artisanaux, leur permettant de capturer des photos et des vidéos géo localisées de preuves de pêche INN présumée, qui seront ensuite vérifiées par des experts et soumises aux autorités compétentes. « Au Sénégal, l'application a joué un rôle déterminant dans la lutte contre la pêche INN, avec près de 850 rapports soumis par les communautés soutenues lors des patrouilles menées conjointement en 2023. Ces rapports ont permis de documenter avec plus de précision les incursions présumées, de résoudre les conflits avec les navires industriels, d'améliorer le respect des permis de pêche et des protocoles de sécurité, et de réduire les débarquements de poissons juvéniles. Nous avons également mis en place un groupe WhatsApp pour connecter les utilisateurs sénégalais, leur permettant de partager challenges et retours d'expérience lorsqu'ils utilisent l'application pour protéger les zones de pêche locales», indique Bassirou Diarra, Chargé de plaidoyer des océans de l’EJF.
LA QUADRATURE DU CERCLE BUDGÉTAIRE
Les recommandations du FMI sont sur la table, mais leur application semble politiquement risquée. Entre recouvrement des impôts et apurement des dettes sociales, le nouveau régime cherche sa voie
Certes, les finances publiques du Sénégal sont en difficulté. Cependant, dans l’état actuel des choses, les nouvelles autorités ne peuvent mettre en œuvre des réformes majeures, telles que la rationalisation des exonérations fiscales et la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées et coûteuses, afin d’atteindre rapidement l’objectif de réduction du déficit budgétaire. Le régime en place s’emploie plutôt à assainir les finances publiques.
Les finances publiques du Sénégal se dégradent depuis bien avant l’élection présidentielle de 2019. Cette dégradation alarmante avait poussé les autorités de l’époque à suivre les recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Cependant, ces efforts ont rapidement été compromis par l’avènement de la pandémie de Covid-19, qui a contraint les autorités à subventionner l’eau et l’électricité afin de soutenir les populations en détresse, face à l’arrêt des activités économiques.
En 2022, le FMI a réitéré ses recommandations, mais les marges de manœuvre du régime sortant étaient limitées, notamment en raison des échéances électorales locales, législatives et de la présidentielle de 2024. En réponse à ces sollicitations, les dirigeants de l’époque ont opté pour un silence prudent, tandis que les finances publiques continuaient à se dégrader dangereusement.
Le 12 septembre dernier, dans son communiqué final à l’issue de sa mission au Sénégal, le FMI a fait état d’un ralentissement de l’économie du pays au premier trimestre de 2024. Il a ainsi encouragé les autorités « à mettre en œuvre des réformes majeures, notamment la rationalisation des exonérations fiscales et la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées et coûteuses, afin d’atteindre rapidement l’objectif de réduction du déficit budgétaire »
Aujourd’hui, plus que jamais, la mise en œuvre de ces mesures s’avère problématique pour les nouvelles autorités, en raison de la conjoncture internationale difficile et de la hausse du coût de la vie. De plus, le Sénégal se prépare aux élections législatives, et les dirigeants actuels ne prendront probablement pas le risque d’appliquer ces mesures "suicidaires" du FMI dans l’immédiat, d’autant plus que le pouvoir a dissous l’Assemblée nationale pour s’assurer une plus grande liberté d’action et ainsi honorer ses engagements électoraux. À titre d’illustration, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a dissous la Commission du Dialogue des Territoires, dirigée par Benoît Sambou, avant de mettre fin aux fonctions de Mme Aminata Mbengue Ndiaye et de M. Abdoulaye Daouda Diallo, respectivement Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales et Président du Conseil Économique, Social et Environnemental.
Pour l’instant, dans l’exercice de ses fonctions, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, épaulé par son colistier Ousmane Sonko, travaille sans relâche à l’assainissement des finances publiques, en passant par le recouvrement des impôts, la rationalisation des dépenses et la réduction des comptes, entre autres.
Tout en veillant à ne pas négliger le pouvoir d’achat des ménages, le régime en place s’est attelé à apurer certaines dettes sociales, à hauteur de 53 milliards de francs CFA. Toutefois, une solution durable pourrait voir le jour à l’horizon 2025, avec la montée en puissance de l’exploitation pétrolière et gazière, ainsi que la régulation de l’industrie minière.
L’OPPOSITION MULTIPLIE LES COALITIONS POLITIQUES, LE REGIME ADOPTE LA STRATEGIE DU SILENCE
Alors que les autorités en charge de l’organisation de ces élections multiplient depuis quelques jours des actes administratifs relatifs au processus électoral de ces élections, sur le terrain politique, les acteurs ne sont pas en reste.
Les préparatifs des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain vont bon train. Alors que les autorités en charge de l’organisation de ces élections multiplient depuis quelques jours des actes administratifs relatifs au processus électoral de ces élections, sur le terrain politique, les acteurs ne sont pas en reste. La preuve, neuf jours (9) à peine après la convocation des élections législatives anticipées par le président de la République, suite à sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le 12 septembre, plusieurs coalitions en perspective de ce scrutin sont déjà annoncées du côté de l’opposition. Parmi celles-ci, nous pouvons citer entre autres, l’Alliance pour la transparence des élections (Atel), lancée par 110 partis et mouvements politiques le jeudi 19 septembre dernier pour exiger des autorités des concertations afin de garantir le consensus et l’organisation d’un scrutin transparent.
Il y a aussi le Bloc des libéraux et des démocrates/TAKKU qui est composée de quarante (40) partis et mouvements de la mouvance libérale et démocratique dont l’ancien parti au pouvoir du président sortant, Macky Sall, l’Alliance pour la République (Apr) qui a pour objectif de perpétuer et amplifier le legs de plusieurs décennies de combat des libéraux et de leurs alliés qui ont permis l’instauration de la démocratie et le placement du Sénégal sur la rampe de l’émergence économique et sociale de 2000 à 2024.
A noter que le Parti démocratique sénégalais (Pds) de l’ancien président Abdoulaye Wade ne fait pas partie de ce nouveau bloc. La deuxième coalition politique annoncée en perspective de ces législatives anticipées du 17 novembre prochain, est celle dénommée « La marche des territoires/Andu Nawlé ». Cette coalition a été portée sur le fonts baptismaux par l’ancien responsable de l’Alliance pour la République, Maguette Sène, maire de Malicounda et ancien Directeur général du Coud sous le régime du président Macky Sall. Une autre initiative électorale posée en perspective de ces législatives anticipées est le lancement du parti « Union Nationale pour l’Intégrité, la Transparence et l’Équité (UNITÉ/BOLLO) » par Cheikh Issa Sall, maire de Mbour également ancien responsable de l’Apr.
Il en est de même pour le maire de Linguère et ancien ministre sous le régime de Macky Sall. Aly Ngouille Ndiaye qui a annoncé sur X, qu’il a créé un nouveau parti politique dénommé Parti pour la Souveraineté et le Développement, jiitël Njariñu Reewmi (PSD Njariñe).
Du côté du régime en place, même si aucune information n’a filtré concernant la stratégie qui sera adoptée par la coalition Diomaye président qui avait soutenu la candidature de l’actuel chef de l’État, le Secrétariat général du Pastef a adressé une lettre circulaire à tous les coordonnateurs départementaux et ceux des autres circonscriptions électorales législatives de l’extérieur de les demandant de convoquer des réunions départementales d’investiture ce week-end, (samedi 21 et dimanche 22 septembre 2024), pour « proposer au parti les hommes et femmes investis en qualité de titulaires et suppléants au niveau de leur département. Depuis lors, c’est silence radio aussi bien du côté des responsables du parti au pouvoir, Pastef, que des leurs alliés. Aucune information n’a pour le moment filtré.
L’ETAT TEND LA MAIN AUX PARTIS
Concertations autour du processus électoral - Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, également en charge de l’organisation des élections au Sénégal va rencontrer ce jour, samedi, les représentants des partis politiques
Le processus électoral des législatives anticipées s’emballe. Pour cause, le ministre de l’Intérieur va rencontrer les représentants des partis politiques, coalitions, entités regroupant des candidats indépendants, ainsi que les organes de contrôle et de supervision du processus électoral dans le cadre de la préparation des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. Prévue ce samedi 21 septembre à Dakar, cette rencontre faisait partie des exigences de la nouvelle « Alliance pour la transparence des élections » (Atel), lancée par 110 partis et mouvements politiques, le jeudi 19 septembre dernier.
Les choses s’accélèrent dans le cadre du processus électoral en vue des élections législatives anticipées, prévues le 17 novembre prochain. Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, également en charge de l’organisation des élections au Sénégal va rencontrer ce jour, samedi, les représentants des partis politiques, coalitions, entités regroupant des candidats indépendants, ainsi que les organes de contrôle et de supervision du processus électoral.
Prévue ce matin dans un hôtel de la capitale, cette rencontre sera l'occasion pour le ministre de l'Intérieur d'échanger avec les acteurs politiques sur le déroulement du processus électoral en vue de ces élections législatives anticipées, prévues le 17 novembre prochain.
Réunis au sein d’un nouveau cadre dénommé Alliance pour la transparence des élections (Atel), 110 partis et mouvements politiques sont montés au créneau le jeudi 19 septembre dernier pour exiger des autorités des concertations pour garantir le consensus et l’organisation d’un scrutin transparent.
Accusant le Président Diomaye d’avoir rompu avec la longue tradition de concertation et de consensus acquise par le Sénégal depuis l'instauration du Code électoral Kéba Mbaye en 1992, ils avaient exigé « la tenue immédiate d’une véritable concertation dont l’ordre du jour permettra à tous les acteurs de faire leurs propositions et qui aura le mandat d’élaborer des consensus sur les points litigieux ». Et pour forcer la main au régime en place à satisfaire cette exigence, ils avaient annoncé plusieurs autres actions dont un rassemblement populaire prévu le 27 septembre prochain à la Place de la Nation ainsi que des visites aux autorités religieuses et traditionnelles du pays, aux représentations diplomatiques, en vue de partager avec elles « la bonne information ».
Par ailleurs, ils ont également « engagé le Pôle juridique de ATEL à diligenter la saisine des organes judiciaires compétents, notamment la Cour d’appel, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de Justice de la CEDEAO ». La tenue de cette rencontre va certainement permettre la reprise de ce dialogue tant souhaité par l’opposition autour du processus électoral.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Le Soleil, Walf Quotidien, EnQuête, Libération, L'Observateur, Le Quotidien, Bes Bi le jour
Baadoolo - Bëy wëyna mbuus, bëré leen
Ngir yallah, épargnez-nous les histoires de fraude ! Que n’a-t-on pas dit de toutes les élections ! Oui, Diomaye a caché son jeu, des informations stratégiques. Mais Sénégal kenn meunul njucc njacc élections. Té bëy wëyna mbuus. Atel aurait pu être ce que beaucoup attendent : une grande coalition, à la dimension de l’inter-coalition, pour aller à l’assaut de l’Assemblée. Tenter une cohabitation ou au moins peser à l’hémicycle. Surtout nak avec les nombreux zéros pointés du 24 mars.
Assemblée générale de l’Onu Diomaye aux Etats-Unis pour la promotion des valeurs de paix et de justice
La 79ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies verra la présence du Président Diomaye Faye aux EtatsUnis pour une première depuis son accession au pouvoir. Du 21 au 28 septembre 2024, le chef de l’Etat va participer à cette rencontre internationale, placée sous le thème «L’unité dans la diversité, pour l’avancement de la paix, du développement durable et de la dignité humaine partout et pour tous». Dans un communiqué publié, ce vendredi, les services de la Présidence précisent que cette Assemblée, qui réunit les plus hauts dirigeants du monde, «permettra au chef de l’État de porter la voix du Sénégal sur les enjeux globaux majeurs et de réaffirmer l’engagement de notre pays en faveur de la coopération internationale et de la promotion des valeurs de paix et de justice».
Orientations des nouveaux bacheliers Les propositions disponibles sur Campusen
Les orientations dans les établissements publics d’enseignement supérieur ont débuté ce jeudi 19 septembre 2024. Dans un communiqué parvenu à Emedia, le ministère informe que «86,83% des bacheliers enrôlés sur la plateforme Campusen ont reçu une proposition d’orientation». Il ajoute que «les bacheliers ayant reçu une proposition définitive sont invités à s’acquitter de leurs droits d’inscription avant la date limite qui leur a été notifiée». À défaut, ils seront considérés commune ayant renoncé définitivement à leur orientation et perdent toute possibilité de s’inscrire dans les établissements publics d’enseignement supérieur.
Occupations irrégulières et sauvages de Dakar - Le ministre de l’Intérieur ordonne des déguerpissements
Alors que le Sénégal s’apprête à accueillir le premier événement olympique organisé sur le continent africain, le ministre de l’Intérieur constate que «ces occupations sauvages représentent une source d’insécurité et d’insalubrité publiques, dégradent le cadre de vie et compromettent la mise en œuvre de projets d’aménagements urbains». C’est la raison pour laquelle, dans un communiqué, le Général Jean Baptiste Tine demande «aux autorités administratives concernées d’organiser des opérations de déguerpissement et de prendre les mesures nécessaires pour empêcher toute réoccupation des espaces libres». Il les invite «à identifier les mineurs et les personnes en situation d’extrême vulnérabilité afin de saisir les organismes compétents pour leur fournir un accompagnement social». Non sans leur rappeler que «le vagabondage et la mendicité sont passibles de sanctions pénales que les juridictions compétentes ne manqueront pas de les appliquer si nécessaire».
Après Babacar Mar, Daouda Ba, Pape Abdou Mané démissionne La saignée continue chez Idy
Pape Abdou Mané a démissionné de toutes ses fonctions au niveau du parti Rewmi dirigé par Idrissa Seck. Interpellé au téléphone par Bés Bi sur les raisons de la fin de son compagnonnage avec l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), celui qui s'occupait des relations avec la presse laisse planer le mystère et annonce qu’il parlera de sa prochaine destination les jours à venir. Il y a deux jours, c’est un autre jeune rewmiste, Babacar Mar qui a a rendu le tablier pour rejoindre le Prp de Déthié Fall. Au lendemain de la Présidentielle du 24 mars, c’est le chargé de communication Daouda Ba qui avait quitté l’ancien maire de Thiès. Une saignée donc pour Idy à la veille des Législatives.
Sit-in à l’hôpital Matlaboul Fawzaïny - Les travailleurs réclament la livraison du bâtiment R+5
La livraison du bâtiment R+ 5 construit au niveau de l’hôpital Matlaboul Fawzaïny de Touba tarde. Les travailleurs, en sit-in ce vendredi, menacent de suspendre leurs activités si, rien n’est fait. «Le collectif des Syndicats du centre hospitalier national Matlaboul Fawzaïni de Touba s’insurge contre la léthargie injustifiée pour la livraison du bâtiment R+5 indispensable à la pérennisation des activités du quartier opératoire et de la réanimation», s’indigne Dr Charles Dia. Face à la presse, au nom du Sames, du Satsus, du Sutsas, du Syntras et du Sdt3S, il a dénoncé une «indifférence des autorités compétentes» que sont la direction de l’hôpital, le ministre de la Santé, etc. Ce bâtiment R+ 5 est «une alternative vitale pour le quartier opératoire», selon Dr Dia, il abrite la réanimation, le bloc opératoire, la stérilisation, la maternité, l’orthopédie, la chirurgie, l’Orl, l’ophtalmologie.
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LES ENJEUX DE LA REDDITION DES COMPTES
Alioune Tine s'inquiète de la coïncidence entre les procédures judiciaires et la période préélectorale. Il appelle à une justice impartiale et à la publication des rapports de l'IGE pour dissiper tout soupçon de partialité
Dans une apparition sur TFM ce vendredi 20 septembre, Alioune Tine, fondateur d'AfricaJom Center, a abordé plusieurs sujets brûlants de l'actualité et sous-régionale. Au cœur de ses préoccupations : la reddition des comptes et ses potentielles dérives.
Face à la convocation de l'ex-ministre Lat Diop à la Division des Investigations Criminelles pour ce samedi, Tine met en garde contre une possible instrumentalisation de la justice à des fins politiques. "La coïncidence du temps politique et du temps de la justice en pleine période électorale interroge", souligne-t-il. L'expert des droits humains insiste sur l'importance de respecter les droits fondamentaux des personnes suspectées, notamment la présomption d'innocence et le droit à la défense.
Pour éviter tout soupçon de partialité, Tine préconise la publication des rapports de l'Inspection Générale d'État. Il appelle également à une réflexion sur la "pédagogie de la reddition des comptes", soulignant la nécessité d'un processus dissuasif mais équilibré.
Concernant les élections législatives anticipées du 17 novembre, Tine salue l'initiative de concertation du ministère de l'Intérieur, le jugeant indispensable pour des élections apaisées et transparentes.
L'interview a également abordé la situation sécuritaire au Sahel, Tine appelant à une réponse collective face aux menaces croissantes. Il a annoncé la préparation d'une conférence sous-régionale sur l'avenir de la CEDEAO, intitulée "Changer ou périr".