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15 novembre 2024
LA LIGUE S’ARROGE LA RETRANSMISSION
La Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) a décidé : désormais aucun club ne transmettra ses matchs de championnat sur sa chaîne YouTube. Elle a repris ses droits exclusifs qu’elle va exercer, monétiser pour payer les clubs. Mais comment ?
La Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) a décidé : désormais aucun club ne transmettra ses matchs de championnat sur sa chaîne YouTube. Elle a repris ses droits exclusifs qu’elle va exercer, monétiser pour payer les clubs. Mais comment ?
Ci-gît les matchs sur les chaînes YouTube des clubs du championnat les samedis et dimanches ! Thiat (As Pikine), Sir Mbengue (Tfc) qui sont appelés à se réinventer vont nous manquer avec leurs envolées lyriques, après chaque belle action. Car désormais aucune équipe ne pourra retransmettre en direct, ses matchs de championnat à travers ses plateformes Web. Une note de la ligue de football professionnel vient de tout s’arroger. Une plateforme de streaming sera mise en place et aura comme objectif de vulgariser les matchs, les joueurs, le spectacle et sans doute la violence dans certaines affiches.
Il y’aura de l’argent…
On peut lire à travers la missive que «les droits de diffusion des matchs du championnat reviennent exclusivement à la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel». Rien de nouveau juste que ces droits n’ont jamais intéresser les décideurs du football local. Mais vue le manque à gagner et la puissance des plateformes de streaming, la LSFP reprend ce qui lui revient de droit. Mais pas gratuitement.
Il s’agit donc d’une monétisation. Des droits télés, si on veut. Une initiative qui vise donc à «améliorer la visibilité de nos compétitions à l’échelle nationale et internationale». Ce que faisaient déjà les chaines des différents clubs. Raison pour laquelle, il ne faut pas se leurrer, avec cette nouveauté. Si des autorités, qui ont échoué à décocher un diffuseur sérieux, ont décidé de s’impliquer, c’est parce qu’elles sont conscientes de ce que peuvent apporter les chaînes YouTube, qui naissent comme des champignons.
…mais avec des doutes.
Mais ce qui intéresse le plus, les équipes va rester d’abord l’apport financier, avant de penser à la capacité de la plateforme dédiée, à couvrir tout le territoire, tous les weekends. Car même si la ligue affirme que «chaque club bénéficiera d’un pourcentage des recettes générées par les abonnements et les vues payantes des matchs diffusés», les garanties ne sont pas au rendez-vous.
Les doutes persistent, car même si le projet est louable, il faudra se monter beaucoup plus convaincant côté LSFP face aux interrogations suivantes : Est-ce que la ligue pourra retransmettre tous les matchs du championnat chaque week-end ? Combien va gagner chaque équipe ? Auront-elles autant que leurs propres chaînes YouTube ? Voilà autant de questions auxquelles la Ligue de football professionnel devra répondre ce mercredi 18 septembre lors de la présentation du projet
INAUGURATION DU MEMORIAL «BATEAU LE JOOLA» LE 26 SEPTEMBRE
Cette inauguration marque l'aboutissement d'une longue lutte des familles des victimes pour honorer la mémoire des 1800 disparus. Plus qu'un simple musée, ce lieu symbolique promet de devenir un espace de recueillement
C’est un ouf de soulagement pour les familles des victimes du tragique naufrage du «Bateau Le Joola» qui réclamaient un mémorial. L’inauguration dudit Mémorial est prévue le 26 septembre 2024 à Ziguinchor.
Sauf changement de dernière de minute, le Musée Mémorial national «Bateau Le Joola», érigé à Ziguinchor sur les rives du fleuve Casamance, va ouvrir ses portes le 26 septembre 2024. Une vieille doléance des victimes de cette tragédie maritime qui a fait plus de 1800 morts officiellement, dont les souvenirs sont encore difficiles à effacer. Cette manifestation sera doublement symbolique cette année, marquant ainsi la 22ème commémoration du naufrage du bateau Le Joola. Cette annonce a été faite par la ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Khady Diène Gaye, lors d’une rencontre avec le comité scientifique du musée. «À partir de la 22ème commémoration du naufrage du bateau ‘’Le Joola’’, nous lancerons officiellement les activités de ce Musée mémorial national», a déclaré la ministre, soulignant l’importance symbolique de cette date. Elle a expliqué que, suite à la réception technique du musée en juillet dernier, une visite sur place était nécessaire pour évaluer les réalisations avant de finaliser les préparatifs de la commémoration.
Selon le magazine culturel Patrimoine, le comité scientifique a présenté le travail de collecte d’objets récupérés à bord du navire et a partagé le discours muséographique développé pour le musée. La même source poursuit que la ministre a également évoqué les discussions sur la gouvernance et le modèle de gestion de l’infrastructure, soulignant la nécessité d’un modèle efficace pour garantir sa pérennité. «Nous travaillerons pour faire de ce musée un lieu de recueillement pour la communauté nationale et internationale, un symbole de notre histoire nationale et de la navigation maritime internationale», a ajouté Mme Gaye. A noter que les travaux du musée, lancés le 20 décembre 2019, ont été attendus depuis longtemps par les familles des victimes et les survivants du naufrage. Le coût de cette infrastructure est estimé à 3 milliards de F CFA.
«DAHOMEY EST UN FILM CONTRE L’AMNESIE»
Quelques mois après la sortie de son second film, célébré en en grande pompe en Afrique, notamment au Sénégal, «Dahomey» de la réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop était à l’affiche sur les écrans français.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 17/09/2024
Quelques mois après la sortie de son second film, célébré en en grande pompe en Afrique, notamment au Sénégal, «Dahomey» de la réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop était à l’affiche sur les écrans français. La réalisatrice qui était l’invitée de Rfi est revenue sur les contours de ce long métrage, consacré à la restitution de 26 trésors royaux du Bénin.
Après être sorti en salles en Afrique de l’Ouest, «Dahomey», le deuxième film de la Franco-sénégalaise Mati Diop est sur les écrans français cette semaine. Invitée par Rfi, elle est revenue sur ce film consacré à la restitution de 26 trésors royaux de l’ancien empire du Dahomey, actuel Bénin, pillés par l’armée coloniale française en 1892. Sur la question de savoir si c’est un film pour la mémoire, elle dit : «Quand vous dites pour la mémoire, j’ai plus envie de dire contre l’amnésie.» En tout cas, pour elle, c’est un film qui nous permet d’entrer en relation plus infra, plus profonde et plus sensible à une histoire qui tente trop «systématiquement» et trop «structurellement» de se minimiser, d’être effacée et dont les anciennes puissances coloniales refusent de prendre la responsabilité. «C’est une histoire dont on essaie de se débarrasser, à tel point que, comme l’exprime avec beaucoup de lucidité et de sensibilité des étudiants béninois dans le film, toute une histoire coloniale, mais pas seulement africaine, ne leur est encore aujourd’hui pas suffisamment transmise», explique la fille de Wasis Diop.
La réalisatrice fait parler les statues qui peuvent être considérées comme les principaux personnages. Mais dans son raisonnement, elle indique qu’il ne s’agit pas que «d’une statue qui nous parle, ce ne sont pas seulement ces 26 œuvres qui nous parlent. C’est une communauté d’âmes bien plus large en réalité, et multiséculaire aussi, puisque cette communauté d’âmes n’a pas d’âge. Elle nous parle du passé, du présent, du futur. Elle parle autant d’une diaspora, d’une jeunesse qui est en train d’entreprendre une démarche de retour vers ses origines africaines. Elle nous parle aussi d’une communauté d’âmes en référence à la traite, aux dépossédés de la colonisation. Cela brasse assez large, à travers une voix qui nous raconte son retour en pays natal, son odyssée de Paris jusqu’à Cotonou».
Mati Diop renseigne que lors de la restitution, elle a découvert en route que c’était une matière historique, politique, qui permettait d’évoquer le passé au présent, puisque ces étudiants en parlent aujourd’hui entre eux. «Pour certains en tout cas, c’est précisément ce rapatriement, cette restitution qui leur a fait prendre conscience de ce qu’ils ne savaient pas précisément. Pour moi, c’était fondamental d’interroger cette jeunesse, en particulier ces étudiants béninois, qui ne sont pas toujours dupes des enjeux, quelque part de la supercherie diplomatique que cette restitution constitue aussi», déclare-telle. L’idée, selon la petite fille de Djibril Diop Mambéty, c’était justement de réunir des étudiants qui avaient un regard suffisamment singulier et contrasté sur la question pour restituer la complexité du sujet.
AUCUNE LOI N’EST VIOLEE
Le professeur Iba Barry Kamara, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques donne son avis sur l’interdiction de sortie du territoire national
L’interdiction de sortie du territoire national faite à certains dignitaires du régime de Mcky Sall continue d’alimenter les discussions sur les grand-place. Le professeur Iba Barry Kamara, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques affirme qu’il n’y a pas de violation de la loi.
Aucune loi n’a été violée sur l’interdiction faite à d’anciens pontes du régime de Macky Sall de quitter le territoire national. C’est la conviction du professeur Iba Barry Kamara. Interrogé par Rfm sur la question, l’enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques dit : «Le pouvoir a estimé, par une démarche administrative et préventive, devoir empêcher certaines personnes qui peuvent être concernées par des dossiers susceptibles d’être portés devant la justice, et cela se comprend aisément. Il faut rappeler que ce sont des hauts fonctionnaires donc, des personnes qui ont eu à occuper de hautes fonctions administratives. Et, nous le savons, on est dans une période où on parle de reddition des comptes.»
Cette décision serait-elle illégale ? Le professeur Kamara répond : «Il ne s’agit pas toujours de procéder à une notification. Et, dans le cas d’espèce, la notification aurait un aspect superfétatoire dans la mesure où, lorsqu’on occupe une haute fonction administrative, c’est tout à fait normal de savoir effectivement qu’on ne peut pas sortir du territoire national comme on veut.»
A la question de savoir si cette décision peut être attaquée devant une cour ou un tribunal, le pénaliste explique : «En réalité, c’est ça la difficulté. Dès lors qu’il n’y a pas un acte matériel de notification, on ne peut pas attaquer une telle mesure devant la Cour suprême aux fins d’une annulation parce que le recours pour excès de pouvoir est un recours objectif parce que c’est un acte, et cet acte doit être matériel, ce qui n’existe pas à l’état des choses.»
LA CDC ANNONCE UN SALON NATIONAL DES INVESTISSEURS EN DECEMBRE
Après avoir tenu, le 5 septembre dernier, un atelier de partage auquel le chef de l’Etat et son gouvernement ont apporté leur soutien, la Caisse des dépôts et consignations, annonce la tenue du Salon national des investisseurs au mois de décembre.
Après avoir tenu, le 5 septembre dernier, un atelier de partage auquel le chef de l’Etat et son gouvernement ont apporté leur soutien, la Caisse des dépôts et consignations, annonce la tenue du Salon national des investisseurs au mois de décembre. Un rendez-vous national qui mobilisera tous les acteurs autour de la problématique de la souveraineté.
En prélude au Salon national des investisseurs (Sni) prévu au mois de décembre, la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) a organisé récemment un atelier de partage autour des thématiques de mobilisation de l’épargne et de financement de l’économie, conformément aux orientations du chef de l’Etat. Et dans une note, le Directeur général de la Cdc a tenu à remercier le Président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement pour leur soutien lors de cette rencontre. «Une mobilisation qui est le reflet de l’importance qu’ils accordent aux missions de la Cdc», selon Fadilou Keita. Une occasion pour ce dernier de rappeler le «rôle essentiel» joué par la Cdc, dans l’accompagnement des politiques publiques et le financement de l’économie nationale.
Estimant que la Cdc s’inscrit dans «une nouvelle dynamique de repositionnement stratégique et comme investisseur de premier rang», il a indiqué qu’avec une collaboration «sincère et une synergie d’actions des parties prenantes», ils réaliseront pleinement leurs ambitions. Revenant sur le sens du Salon national des investisseurs qui sera organisé au mois de décembre prochain, le patron de la Cdc a expliqué que «cet évènement est un rendez-vous national qui rassemblera tous les acteurs autour de la problématique de la souveraineté». Ce, renchérit-il, «afin d’insuffler une mobilisation soutenue de l’épargne domestique au service exclusif du financement durable et efficient de l’économie sénégalaise».
UN CONTRAT SOUS HAUTE SURVEILLANCE
L'Arcop, saisie de l'affaire du marché de l’électrification rurale renégocié entre l’Aser et Aee Power EPC, exige des explications et des documents cruciaux pour démêler cet imbroglio qui menace un investissement de plus de 37 milliards de francs CFA
Le marché de l’électrification rurale renégocié entre l’Aser et les Espagnols Aee Power EPC connait un rebondissement. La contestation de Aee Power Sénégal est si sérieuse que l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) a dû demander des explications à l’agence dirigée par Jean Michel Sène. Elle attend le protocole de renégociation et d’autres documents pour permettre au Comité de règlement des différends de statuer au fond sur le dossier.
Aee Power Sénégal ne lâche pas l’affaire. Bés bi a appris que cette société avait saisi le Comité de règlement des différends (Crd) de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop), le 29 août 2024, soit deux jours après la signature du contrat renégocié entre l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) et Aee Power EPC de Jose Angel Gonzalez Tausz. Le 4 septembre 2024, l’Arcop a rendu sa décision sur cette dénonciation relativement à ce marché public attribué pour l’électrification rurale dans les régions de Kaffrine, Saint-Louis, Kédougou, Louga et Tambacounda. Le gendarme des marchés publics demande à la société dirigée par Jean Michel Sène de «donner sa version des faits et de transmettre tous documents pertinents afférents à ladite procédure, notamment le protocole de renégociation conclu avec Aee Power EPC, pour permettre au Crd de statuer au fond». Une décision notifiée à la société Aee Power Sénégal, à l’Aser, à la Direction centrale des marchés publics (Dcmp), au ministère en charge des Finances et ministère de l’Energie, du pétrole et des mines.
«L’avance de démarrage de plus de 37 milliards ordonnée par l’Aser»
Le cabinet d’avocats «Boubacar Koïta & associés», défendant Aee Power Sénégal, estime que ce protocole d’accord conclu entre l’Aser et les Espagnols est «en violation manifeste des clauses contractuelles dudit marché» et affirme que «les primes relatives aux garanties émises par la compagnie d’assurance, Sonac, n’ont pas été payées au moment de leur émission». Il soutient que «c’est sur la base de ces documents que l’Aser a donné ordre à la banque Santander de verser l’avance de démarrage d’un montant de 56 millions d’euros, soit 37 milliards 733 millions 592 mille F CFA». Ce que Aee Power Sénégal qualifie de «violation grave de l’article 13 du Code CIMA»
«Des transferts effectués sur les ressources de Aee Power Sénégal à partir du compte ouvert à la Banque Santander»
Dans son recours devant l’Arcop, le cabinet «allègue que des transferts ont été effectués sur ces ressources à partir du compte ouvert dans les livres de la Banque Santander». Or, Aee Power Sénégal estime être «à la base du projet et en détient (60%)», mais aussi que son niveau de participation dans le marché «est le seul argument justifiant la garantie souveraine de l’Etat du Sénégal pour le financement de ce marché attribué par offre spontanée». Par conséquent, la société considère que son éviction devrait entrainer «immédiatement la nullité de cette garantie au regard de l’article 83 du code des marchés publics».
BOULAYE DIA ENCHAINE, BAMBA DIENG, KEITA BALDE ET NOAH DEBLOQUENT LEUR COMPTEUR
Week-end des Lions - Non retenus depuis plusieurs mois en sélection, en manque de jeu et en relance avec leurs nouveaux clubs, Bamba Dieng, Diao Keita Baldé et Noah Fadiga ont fait parler d’eux en ouvrant ce week-end leurs compteurs buts de la saison.
Non retenus depuis plusieurs mois en sélection, en manque de jeu et en relance avec leurs nouveaux clubs, Bamba Dieng, Diao Keita Baldé et Noah Fadiga ont fait parler d’eux en ouvrant ce week-end leurs compteurs buts de la saison. Au même moment, Boulaye Dia a enchainé avec un autre but contre l'Hellas Vérone (2-1) et a permis à la Lazio de retrouver le sourire après deux matchs sans victoire.
Non retenu dans la dernière liste du sélectionneur Aliou Cissé, l’attaquant sénégalais a encore confirmé sa bonne entame de saison. Après s’être signalé avec son nouveau club par une premier but en Serie A face au Milan Ac, Boulaye Dia a enchaîné hier, lundi face à l'Hellas Vérone (2-1) par une nouvelle réalisation pour le compte de la 4e journée de la Serie A Italienne. L’attaquant des Lions a lancé son équipe en inscrivant le premier but de son équipe. Grâce à ce succés, l’équipe romaine a retrouvé le sourire après deux matchs sans victoire mais aussi en lui permettant de se replacer à la 6e place du championnat.
Absent en sélection depuis quelques plusieurs mois et transférer à Angers dans les derniers jours du mercato, Bamba Dieng a profité de sa première titularisation ce dimanche lors de la rencontre RC Strasbourg, pour débloquer son compteur but. Lancé sur le front de l’attaque dans le cadre de la quatrième journée de Ligue 1, l’ancien champion d’Afrique 2022 s’est montré décisif. Mené au score, la formation Angevine a pu compter sur son nouveau joueur qui a égalisé pour son équipe à la 62e mn, contre l’équipe alsacienne de son compatriote Habib Diarra. Il permet aux Angevins d’engranger leur premier point de la saison. Déjà appelé en sélection mais bloqué par une saison compliquée, Noah Fadiga a ouvert ce dimanche son compteur but à l’occasion de la 7e journée de Pro League. Le défenseur sénégalais a permis à La Gantoise de doubler la mise à la 31e minute et de s’imposer face à Malines (2-0). C’est le premier but du jeune international sénégalais dans le championnat Belge. Disparu complétement des radars depuis quelque temps et ayant trouvé une point de chute en Turquie, Diao Keita Baldé, a retrouvé ce samedi 14 septembre la joie du buteur avec son nouveau club de Sivasspor. Titulaire pour la première fois face à Gaziantep, l’ancien joueur de la Lazio Rome a signé le 3e but de la victoire (3-2). L’international sénégalais a cependant vu rouge et s’est fait expulser à la 70e mn pour cumul de carton. Ce, pour avoir enlevé son maillot lors de sa célébration
Par Babacar P. MBAYE
LE NIGER, LABORATOIRE DES MAUX DE L’AVENTURE AES
Plusieurs personnalités dont deux lauréats du prix Nobel de la paix ont publié une tribune en soutien à Mohamed Bazoum, pris en otage depuis plus d’un an avec son épouse Hadiza Bazoum par le régime putschiste du général Tiani.
Plusieurs personnalités dont deux lauréats du prix Nobel de la paix ont publié une tribune en soutien à Mohamed Bazoum, pris en otage depuis plus d’un an avec son épouse Hadiza Bazoum par le régime putschiste du général Tiani. Le Président Bazoum est maintenu en détention du fait de son refus héroïque de céder aux pressions de ses ravisseurs. En refusant de démissionner pour acter son départ du pouvoir et ainsi symboliquement avaliser le putsch, Bazoum prouve qu’en plus d’être un homme d’État, il est un homme courageux et chevillé à des principes.
Le général Tiani et ses complices ont violé leur serment d’officier et ont stoppé la cadence du Niger vers la démocratie consolidée et l’État de droit, et les efforts entrepris par un Président élu démocratiquement à lutter contre la corruption. Bazoum n’a été entendu par aucun juge ; tout juste son immunité a été levée par une Cour d’État, nouvellement créée par ses geôliers, sans aucune base légale, et dans laquelle siègent des militaires. Il y a une parodie de justice dont Mohamed Bazoum est victime du fait de son opiniâtreté et de son courage.
Sous prétexte d’un complot de la France, de ses alliés européens et dans une moindre mesure des États-Unis, les putschistes sans aucun mandat, ni populaire ni légal, ont emprunté un virage pernicieux pour le pays. Ils se sont détournés de leurs alliés traditionnels dont les engagements financiers étaient vitaux pour un pays dont le taux de pauvreté atteignait 42%. En effet, l’aide publique au développement française était estimée à 120 millions d’euros en 2022. Après le Sénégal, le Niger est le deuxième pays du Sahel à recevoir le plus de subventions de l’AFD. Il est curieux d’évaluer le montant des aides russes…
Le pays aux mains des putschistes a rejoint l’Alliance des États du Sahel, en compagnie des deux autres autocraties militaires de la région, le Mali et le Burkina Faso. La fracassante décision de quitter la CEDEAO, suivie de la proclamation de l’acte de naissance de l’AES et de l’appel aux unités françaises et américaines de coopération militaire à quitter le pays suivent une mécanique bien huilée dans les trois pays. Ils se sont mis sous le parapluie de la Russie, comme pour changer de maître au lieu de profiter des possibilités qu’offrent les relations internationales en matière de diversification d’alliances. Il faut dire que les pays démocratiques coopèrent avec tout le monde au nom de leurs valeurs et des intérêts stratégiques en cours, mais les autocraties du Sahel ont décidé de se donner pieds et poings liés à une puissance déclinante, dont le volume d’investissement en Afrique de l’Ouest est proche du néant et dont les capacités de projection se limitent à exporter une main d’œuvre milicienne. Celle-ci a d’ailleurs fait l’objet d’accusations graves et documentées par l’ONU en matière de massacres de civils et de violations de droits de l’homme au Mali et au Burkina.
Mais ce qui se joue dépasse le cadre de putschs, de révolutions de palais ou de prises du pouvoir de militaires déçus par les civils. Le renversement d’alliances que ces trois pays mettent en œuvre relève aussi d’une vision sombre de la démocratie, du multilatéralisme, de la paix et de la prospérité économique. Si la démocratie s’essouffle partout, il n’en demeure pas moins que les coups d’État ne sont pas la solution. En plus de favoriser des régimes autocratiques, ils constituent un frein pour le développement économique.
Sans aucun mandat de leurs peuples, les trois pays de l’AES se sont mis dans une aventure sans lendemain sur fond de menaces sur les libertés et d’obéissance aux intérêts d’un géant russe aux pieds d’argile pris dans le bourbier ukrainien. Ce n’est guère un hasard si l’une des unités de Wagner employée comme garde prétorienne d’Ibrahim Traoré a plié bagages pour aller combattre dans son pays suite à l’invasion de la province du Koursk par les troupes ukrainiennes. Wagner fondé par Evgueni Prigogine fonctionne sur le modèle des mercenaires qui se paient sur les ressources naturelles du pays et sur le budget national. Aucun attachement ainsi n’est nécessaire vis-à-vis du Mali, du Burkina et du Niger. Contrairement aux anciens partenaires aucun paramilitaires ne mourra pour des valeurs communes entre les pays mais uniquement au nom de l’appât du gain.
Le choix de l’AES pose aussi un problème de cohérence économique. Les pays ont quitté avec fracas la CEDEAO mais restent encore dans l’espace UEMOA qui bat la monnaie franc CFA, cible de tous les pourfendeurs de la France et des démocraties de la zone comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Les groupes de jeunes manipulés sur les réseaux sociaux ou par des économistes militants devraient réfléchir à l’importance de cette monnaie pour les économies des huit pays, loin des fantasmes et des harangues.
Les putschistes de l’AES ont quitté la CEDEAO pour une seule raison : l’organisation non seulement condamne les coups d’État mais ne tolère pas non plus les transitions sans durée de limitation comme c’est le cas actuellement à Niamey, à Bamako et à Ouaga.
Si les putschistes au Mali avaient invoqué comme faux arguments la stabilité et l’ingérence française, il n’en demeure pas moins qu’ils gouvernent depuis 4 ans sans aucune amélioration de la situation sécuritaire encore moins celle économique. Les Maliens ont 4h en moyenne d’électricité par jour, les Burkinabè risquent chaque jour leur vie avec des attaques quotidiennes des groupes armés. Pendant ce temps, Ibrahim Traoré a mué en un dictateur féroce et s’est donné un mandat de 5 ans gratuitement. Au Niger, Mohamed et Hadiza Bazoum sont des otages d’officiers qui ont vu le pays davantage sombrer dans la ruine et l’insécurité.
Les putschistes de l’AES doivent comprendre que la détérioration des conditions de vie des citoyens, les exactions de civils et les tensions attisées avec les voisins du fait de l’invocation de pseudo complots venant d’Abidjan ou de Cotonou vont fatalement provoquer leur chute. Les peuples ont goûté à la démocratie et ne resteront pas encore longtemps sous le joug de dictatures en plus de la pauvreté endémique. Payer des milliards de francs CFA aux miliciens russes pendant que les citoyens manquent du minimum ne peut tenir longtemps sans crise sociale qui fatalement provoquera la chute des juntes du Sahel.
Les pays de l’AES mettent en danger leur peuple et vont dans le sens contraire à l’histoire. La posture du Sénégal est encore à la sagesse et à la responsabilité. La médiation confiée par la CEDEAO au Président Faye, si elle aboutit, sera une bonne nouvelle. Sinon, le Sénégal devra poursuivre sa trajectoire de pays de démocratie, de liberté et d’ouverture à tous les partenaires en veillant à consolider ses alliances traditionnelles.
BABACAR P. MBAYE
EXPERT EN POLITIQUES PUBLIQUES
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AMINATA TOURE INDEXE LE REGIME DE MACKY SALL
Face à la presse hier, lundi 16 septembre, Aminata Touré, haute représentante du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, s'exprimant sur l'actualité politique et économique du pays, a imputé la situation économique "alarmante" à l'ancien régime
Face à la presse hier, lundi 16 septembre, Aminata Touré, haute représentante du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, s'exprimant sur l'actualité politique et économique du pays, a imputé la situation économique "alarmante" à l'ancien régime, tout en appelant à relativiser les conclusions du Fonds monétaire international (FMI).
Le Fonds monétaire international (FMI), rendant les conclusions de sa mission au Sénégal, menée du 5 au 12 septembre dernier, a, dans son communiqué final, laissé entendre que « l'activité économique a ralenti au cours du premier semestre 2024 et que les perspectives demeurent difficiles pour le reste de l'année ». Une situation qui fait réagir plus d’un. Dans ce contexte marqué par des enjeux politiques croissants, la nouvelle haute représentante du président Bassirou Diomaye Faye, par ailleurs directrice de campagne de la coalition "Diomaye Président", Aminata Touré, a clairement affirmé que la situation décriée par le FMI résulte des mauvaises politiques économiques du président sortant, Macky Sall, tout en appelant à nuancer les conclusions de l’institution de Bretton Woods.
Pour étayer ses propos, elle a déclaré que « le FMI est un partenaire comme tout autre du Sénégal », tout en soulignant que c’est au « Sénégal de définir sa politique économique et sociale en toute souveraineté ». Concernant le débat public sur cette question, l’ancienne Première ministre a déploré certaines réactions : « J’entends certains soi-disant experts, qui n’ont jamais suivi une heure de cours d’économie, attribuer le dernier rapport provisoire du FMI à notre régime. Mais ceux qui ont étudié l’économie savent que la théorie du cycle économique s’apprend en deuxième année de faculté. Toutes les décisions ont leurs effets sur le long terme. ».
Elle a ajouté que « tout le monde savait que le président Macky Sall s’occupait davantage de politique que d’économie ». Selon elle, toutes les décisions économiques qu’il prenait « visaient uniquement à favoriser un troisième mandat ».
De plus, elle a révélé que « Macky Sall avait même envisagé d'octroyer des salaires à vie à d'anciens ministres, juste avant de quitter le pouvoir ». Cependant, « c’est le président Bassirou Diomaye Faye qui a annulé ce décret », a-t-elle précisé. Et de poursuivre : « Imaginez combien d’anciens ministres compte le Sénégal et combien cela aurait coûté à l’État. Cela montre bien que l'économie ne l'intéressait pas », a conclu Aminata Touré.
Il est utile de rappeler qu'une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission au Sénégal du 5 au 12 septembre 2024 afin de poursuivre les discussions entamées en juin concernant le programme économique des autorités, soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) du FMI, pour un montant de 1 132,6 millions de DTS (environ 1,5 milliard de dollars américains), combinés avec la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) de 242,7 millions de DTS (environ 320 millions de dollars américains). Ces accords FEC/ MEDC et FRD ont été approuvés par le Conseil d'administration du FMI le 26 juin 2023.
À l'issue de cette mission, l’institution de Bretton Woods a déclaré que « l'économie sénégalaise a enregistré une croissance plus lente que prévue au cours du premier semestre de 2024. La croissance du PIB réel s'est établie à 2,3 % au premier trimestre, et les indicateurs de conjoncture suggèrent un ralentissement similaire au deuxième trimestre ». Quant aux perspectives macroéconomiques pour le reste de l'année 2024, le FMI soutient qu'elles « restent difficiles».
QUAND LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL BALISE LA VOIE A L’EXPLOSION DE CANDIDATURES
La suppression du parrainage ravive le spectre de la prolifération des listes de candidats aux législatives. Cette décision, qui maintient une caution accessible, pourrait reproduire le scénario complexe de 2017
Le Sénégal pourrait revivre le scénario de l’explosion des listes de candidats notée lors des élections législatives de 2017 avec ce scrutin prévu le 17 novembre prochain.
Et pour cause, en ordonnant dans sa décision n° 2/C/2024 rendue le 12 juillet la suppression du parrainage et la reconduction du montant des quinze millions (15.000.000) de francs CFA fixés par l’ancien ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome lors des élections législatives du 31 juillet dernier 2022, le Conseil constitutionnel a tout simplement fait sauter toutes les barrières.
Autrement dit, les « Sept sages » ont ouvert le boulevard à une floraison de listes de candidatures. Pour rappel, c’est en 2018 que l’ancien régime du président de Macky Sall a fait adopter la loi généralisant à tous les partis politiques le parrainage citoyen qui était jusqu’ici appliqué aux seuls candidats indépendants.
Cette décision a été motivée par l’explosion des listes de candidats (47 listes contre 24 en 2012) lors des législatives du 31 juillet 2017. Pour éviter des lenteurs dans les bureaux de vote, l’ancien chef de l’Etat avait introduit une proposition de dérogation visant à permettre à l’électeur de ne prendre que 5 listes de bulletins sur les 47, le jour du vote, devant le Conseil constitutionnel qui a été validée.
Ainsi pour éviter la reproduction d’un tel scenario lors de la présidentielle de 2019, le gouvernement a présenté au mois d’avril le projet de loi qui exige désormais des différents candidats, d'obtenir le parrainage de 1% du corps électoral, soit 70.000 signatures dans au moins sept régions, ce qui représente un minimum de 2000 parrainages par région pour éviter toute sorte de régionalisme.
Le jour du vote, l’ancien ministre de la Justice Ismaëla Madior Fall a indiqué au sujet du bien-fondé de ce texte rejeté par l’opposition parlementaire qui avait boycotté le vote qu’il s’agit « d’un filtre nécessaire pour éviter les énormes dépenses inutiles qui gaspillent l’économie nationale ».
Aujourd’hui, sept ans après, le Sénégal est de nouveau sous la menace de revivre ce scénario qui avait conduit à l’adoption de cette loi avec la décision du Conseil constitutionnel.