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8 avril 2025
DIOMAYE LIVRE SA RECETTE POUR LA BONNE GOUVERNANCE
S'exprimant devant les administrateurs et managers publics réunis au CICAD de Diamniadio, le chef de l'État a annoncé le lancement prochain d'un "New Deal technologique" visant à moderniser en profondeur le service public sénégalais
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a présidé hier, lundi 20 janvier, la cérémonie d’ouverture de la Conférence des Administrateurs et Managers Publics au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio. A cette occasion, il a présenté les grandes orientations de son mandat en matière de gouvernance publique. Parmi les annonces phares, figure la création prochaine de l’Agence de centralisation de la commande publique.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé plusieurs réformes concernant la commande publique, certaines écoles de formation et les recrutements à l’École nationale d’administration. Il s’exprimait hier, lundi 20 janvier, lors de la conférence des administrateurs et managers publics. « Je demande au Premier ministre de me proposer un programme ambitieux de transformation de la fonction publique incluant la réforme des écoles de formation spécialisées, ainsi que des formations et recrutements à l’École nationale d’administration », a-t-il déclaré.
Selon lui, cela exige une parfaite connaissance de l’organisation de l’État et de ses procédures, notamment celles régissant la commande publique. Le chef de l’Etat annonce la création d’une nouvelle agence dans ce secteur. « J’ai déjà reçu du Premier ministre le projet de création d’une agence nationale de centralisation de la commande publique. Notre objectif est de rationaliser les dépenses de l’État et d’améliorer nos marges de manœuvre budgétaires, dans le cadre d’un assainissement durable et d’une gestion vertueuse de nos finances publiques’’, a-t-il expliqué.
Le président Bassirou Diomaye Faye a également demandé aux ministères de boucler l’élaboration de leur lettre de politique sectorielle. « Dans cette dynamique, sous la coordination du ministère des Finances et du Budget et la supervision du Premier ministre, je vous demande de finaliser les lettres de politique sectorielle dans chaque ministère et d’instaurer une culture de dialogue. Le Premier ministre veillera à une gestion rigoureuse de l’immobilier public, à l’amélioration du cadre de vie dans les administrations et à un usage optimal des équipements informatiques et des services numériques, qui seront validés par le ministère chargé du Numérique’’, a assuré le chef de l’État. Il souhaite la généralisation du management de la qualité dans l’ensemble des structures publiques et parapubliques. « Nous devons faire progresser la culture de la qualité et viser la certification systématique de toutes nos procédures, qu’elles soient simples ou complexes. Le temps est également venu d’accélérer la transformation numérique de nos administrations. La dématérialisation des formalités et leur accessibilité simplifiée représentent des gages de transparence et de bonne gouvernance », souligne-t-il.
Il a également annoncé la mise en place imminente d’un système d’appel à candidatures pour certains postes de responsabilité, visant à améliorer la transparence et à optimiser les recrutements dans l’administration. Par ailleurs, le chef de l’Etat relève que toutes les décisions importantes des établissements publics et parapublics, les recrutements, la budgétisation ou les partenariats, doivent être validées par l’autorité ministérielle et interministérielle concernée.
Selon lui, c’est un impératif de bonne gouvernance. « Nous devons également, faciliter la mobilité des gens et résister aux tendances corporatistes. Nous devons enfin engager un examen réfléchi de nos grilles de rémunération, améliorer la formation initiale et continue des agents et repenser nos écoles nationales de formation », a assuré Bassirou Diomaye Faye.
Le new deal technologique sera lancé le 24 février prochain
Le Chef de l’Etat a annoncé par ailleurs qu’il lancera, le 24 février prochain, le New Deal technologique, une initiative qui ‘’nous permettra de bâtir un service public moderne, agile et tourné vers l’avenir’’. ’Parallèlement, a ajouté le chef de l’État, j’encourage le gouvernement à faire de l’innovation publique un levier d’efficacité et un vecteur de communication, à l’image du récent GOV’ATON’’. Il a affirmé qu’un système d’appel à candidatures pour certains postes de responsabilités sera bientôt opérationnel. Selon lui, cette procédure d’attribution des fonctions est déjà en vigueur à la Commission nationale des droits de l’homme.
Bassirou Diomaye Faye, chef de l’État « Nous sommes dans un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus »
Au terme de neuf mois d’exercice du pouvoir, le président de la République a tenu à rappeler, lors de cette conférence des administrateurs et managers publics tenue à Diamniadio, que les constats sont alarmants. « D’abord, un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus, une Administration républicaine, mais manquant de cohérence et figée dans des schémas dépassés, alors même que les réalités socio-économiques évoluent rapidement, marquées notamment par la transformation numérique et l’essor de l’intelligence artificielle », regrette le chef de l’État qui indique de plus que le secteur parapublic est hypertrophié, doublonnant souvent l’administration centrale, budgétivore et dont la contribution aux dividendes de l’État reste trop faible. Toujours dans ses propos lors de la conférence, le président de la République a dit vouloir se départir des services publics complexes et coûteux qui limitent l’efficacité des politiques publiques et ternissent l’image de l’État. Dès lors, il est impératif selon lui de refonder l’administration, pour la rendre plus moderne, plus proche des citoyens et plus efficiente dans ses missions.
Gestion des entreprises publiques : Quand la rigueur doit s’imposer en règle
«Un État stratège confère des délégations à des entités publiques, mais il veille à l’exemplarité de leur gouvernance et à leur performance ». Ces propos sont du président de la République Bassirou Diomaye Faye qui s’exprimait hier, lundi 20 janvier lors de la cérémonie d’ouverture de la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP) au Cicad de Diamniadio. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a insisté sur l'importance primordiale qu'il attache à la supervision du secteur parapublic. « Je demande au Premier ministre d’assurer l’application rigoureuse de la loi d’orientation du 19 avril 2022 relative au secteur parapublic qui vise à mieux cerner le portefeuille de l’État, à maîtriser la gestion des ressources publiques et à vérifier la pertinence des interventions du secteur parapublic. Je rappelle l’exigence pour les organes délibérants et exécutifs des entités du secteur parapublic de s’en tenir strictement à leurs prérogatives », a-t-il indiqué. Selon lui, ce rappel illustre l’ampleur des défis posés par la gouvernance du secteur parapublic, dont la performance et le contrôle exigent une vigilance de tous les instants. « J’attire l’attention sur l’importance d’une gestion rigoureuse des entreprises publiques, qui doivent être administrées selon les meilleurs standards internationaux. Elles ne sauraient constituer un fardeau pour la nation. Au contraire, leur contribution à la prospérité collective doit être évidente », déclare-til. Le président de la République a aussi demandé au Premier ministre, en coordination avec le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, de définir une liste précise d’entreprises publiques stratégiques, parmi lesquelles Senelec, Petrosen, Sar, Air Sénégal, Fonsis, La Poste ou encore le Port autonome de Dakar.
FARBA NGOM JOUE LA PREMIERE MANCHE DEVANT LA COMMISSION AD HOC
Soupçonné par le Parquet judiciaire financier (PJF) d’être impliqué dans des transactions suspectes portant sur plus de 125 milliards de Fcfa, le député sera auditionné dans le cadre de la demande de levée de son immunité parlementaire
Visé par le Parquet judiciaire financier (PJF) dans une procédure judiciaire concernant des transactions suspectes portant sur plus de 125 milliards de Fcfa, le député Mouhamadou Ngom dit « Farba Ngom » est convoqué ce mardi 21 janvier devant la Commission ad hoc installée par l’Assemblée nationale pour instruire la demande de son immunité parlementaire formulée par le ministre de la Justice. Conformément aux dispositions de l’article 52, alinéa 2 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, Farba Ngom pourrait se faire assister, lors de ce face-à-face avec les onze membres de cette dite commission par un député de son choix.
Le député Mouhamadou Ngom dit « Farba Ngom » joue la première manche de son avenir au sein de l’Assemblée nationale aujourd’hui. Soupçonné par le Parquet judiciaire financier (PJF) d’être impliqué dans des transactions suspectes portant sur plus de 125 milliards de Fcfa, c’est ce jour, mardi, que l’élu membre du groupe de la minorité parlementaire de l’opposition, TakkuWallu, va faire face à ses collègues de la Commission ad hoc pour être auditionné dans le cadre de la demande de levée de son immunité parlementaire. Ce rendez-vous est prévu à 16 H 00 dans la Salle Marie Joséphine Diallo.
Conformément aux dispositions de l’article 52, alinéa 2 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, Farba Ngom pourrait se faire assister, lors de ce face-à-face avec les onze membres de cette dite commission par un député de son choix. Pour rappel, la composition de cette commission ad hoc se présente comme suite : le groupe de la majorité est représenté par son président, Mohamed Ayib Salim Daffé, Abdoulaye Tall, Mbène Faye, Youngare Dione, Amy Dia, Ansoumana Sarr, Anta Dia, Alioune Ndao et Fatou Ba. L’opposition « Takku Wallu » et les « Non-inscrits, attributaires chacun d’un seul membre sur la base de la clé de répartition prévu par l’article 34 du règlement intérieur, sont représentés respectivement par Djimo Souaré et Cheikh Ahmed Tidiane Youm.
Leur mission dans le cadre de cette procédure consiste à examiner, de manière objective, rationnelle et transparente les documents envoyés par le Garde de Sceaux, ministre de la Justice pour motiver sa demande de levée de l’immunité parlementaire en les confrontant avec la version des faits de leur collègue et élaboré un rapport destiné à la plénière qui se penchera sur la levée ou non de l’immunité parlementaire. Si cette demande est acceptée, le député Farba Ngom pourra être soumis à des poursuites judiciaires, dans le cadre de la procédure d’enquête ouverte par le Parquet financier. En effet, la levée de l’immunité parlementaire est une procédure qui permet à un député d’être poursuivi ou jugé pour des faits en dehors de ses fonctions parlementaires (article 51 alinéa 3 du règlement intérieur)
Par Samba Oumar FALL
QUAND L’ARGENT APPELLE L’ARGENT…
Le plus important dans la vie, ce n’est pas d’accumuler des fortunes colossales, mais d’utiliser cette fortune pour le bien de tous. Parfois, il faut savoir vivre de peu tout en pensant aux plus pauvres que soi.
Dimanche dernier, la Rts 2 a passé un vieux tube de l’auteur, compositeur et arrangeur congolais Yvon Bemba Bingui, plus connu sous le nom de Pamelo Mounka. La chanson « L’argent appelle l’argent » était en vogue au début des années 80 et avait connu un succès à l’échelle mondiale.
Un de mes cousins soldats, après sa sortie du gnouf (il avait été jeté au cachot pour avoir insulté un officier), avait déserté de l’Armée pour émigrer au Congo. De son périple, il n’avait ramené pour toute fortune que des cassettes de musiciens congolais dont celle de Pamelo Mounka. Et à longueur de journée, il nous rabâchait avec cette chanson et ses refrains « Mbongo ekobenga mbongo » (l’argent appelle l’argent). « On ne prête qu’aux riches ; jamais vu un riche prêter de l’argent à un pauvre », fredonnait le défunt artiste.
Depuis toujours, l’argent appelle l’argent. Plus on en gagne, plus on en veut encore et encore. Quand on devient millionnaire, on rêve de devenir milliardaire. Ces dernières années, de nouveaux riches ont, comme par enchantement, envahi notre pays. Les milliardaires n’ont jamais été aussi nombreux et rares sont parmi eux ceux dont la fortune s’inscrit dans une longue histoire de famille. D’aucuns ont accumulé des richesses de manière exponentielle, baignent dans l’opulence, possèdent des comptes bancaires bien fournis, de somptueuses villas, des appartements à l’étranger, de rutilantes bagnoles, de sociétés, de jets privés. Ils n’ont aucun souci et subviennent à tous leurs besoins, sans avoir à trimer sous le chaud soleil. La politique est devenue l’un des chemins les plus rapides pour accéder à des postes juteux et stratégiques, mais aussi pour s’enrichir en un clin d’œil.
Elle attire un nombre impressionnant de cadres soucieux du développement de leur cité, mais aussi des opportunistes à la recherche de gloire et de richesse. Ces derniers, une fois qu’ils se voient confier des postes à responsabilités, n’hésitent pas à s’en mettre plein les poches sans passer par quatre chemins. Dans un pays où la pauvreté écrase plus de la moitié de la population, la politique a enrichi beaucoup d’arrivistes qui se sont retrouvés du jour au lendemain aussi riches que Crésus. Mais peut-on devenir milliardaire simplement pour avoir été ministre, directeur de société, député, maire ou ami du président ? La Loi n’interdit à personne d’être riche. Ce qui est interdit, c’est de le faire avec des moyens peu moraux. Et le hic est que quand on demande à un néo-milliardaire de justifier l’origine de sa fortune, ses partisans crient au scandale, à la cabale.
Pourtant, sous d’autres cieux, ils sont légion ces hauts responsables mis en examen pour corruption, trafic d’influence, faux et usage de faux, blanchiment d’argent, détournement de deniers publics ou enrichissement illicite. D’anciens chefs d’État, de gouvernement, ministres en ont aussi eu pour leurs grades. Au Sénégal, l’enrichissement illicite relève du droit pénal commun. C’est un délit bien inséré dans le Code pénal. Il n’y a rien d’alarmant ni de dégradant de poursuivre un délinquant économique, fut-il ancien ministre, haut fonctionnaire de l’État… Quand l’argent appelle l’argent, on doit être en mesure de justifier la licéité de ses avoirs. C’est pourquoi la traque des biens mal acquis est un combat pour l’éthique et la bonne gouvernance.
Il pourrait lutter contre la délinquance économique et financière et aussi marquer la fin de l’impunité. Dans la sourate At-Takathur (la course aux richesses), Allah avertit pourtant les personnes qui consacrent leurs efforts à vouloir plus que ce que possèdent les autres, à surpasser les autres par la richesse. Mais, c’est comme si cette admonestation était tombée dans les oreilles de sourds. Dans un monde où avoir de majestueuses villas, de rutilantes voitures, de sulfureuses femmes, une stabilité financière est perçue comme la clé d’une vie heureuse, la course aux richesses continue de faire rage. Et tous les moyens sont bons pour être plein aux as et mener une vie de Pacha. Le plus important dans la vie, ce n’est pas d’accumuler des fortunes colossales, mais d’utiliser cette fortune pour le bien de tous. Parfois, il faut savoir vivre de peu tout en pensant aux plus pauvres que soi.
Par Matel BOCOUM
DES MOTS QUI FÂCHENT…
Masculinité positive, une expression qui fait encore sourire sous nos cieux. Cette trouvaille servirait, pour les plus sceptiques, de brèche pour homogénéiser l’univers. Pour certains esprits, les féministes sont encore passées par là
Masculinité positive, une expression qui fait encore sourire sous nos cieux. Cette trouvaille servirait, pour les plus sceptiques, de brèche pour homogénéiser l’univers. Pour certains esprits, les féministes sont encore passées par là.
Elles posent ainsi les germes d’une féminité ambiante. Non contente de vouloir destituer les hommes de leur titre de chef de famille, des militantes de la cause féminine chercheraient simplement à modifier les lois de la nature, à faire de la femme un homme et de l’homme une femme. Dire que ce concept est d’inspiration onusienne. Dans l’optique de lutter contre toutes sortes de violences basées sur le genre, le système des Nations unies a lancé cette idée.
Il n’est pas question, en fait, de titiller l’ego des hommes, mais de réveiller leur humanité, voire leur humanisme, de les rendre plus bienveillants, attentionnés, de faire d’eux des êtres pleins de compassion envers leurs proches fussent-ils des femmes, des enfants, de leur permettre de se départir de tout comportement d’agressivité. Nos hommes, dans plusieurs pays du monde, ont été formatés dans un esprit de compétition et de domination du « sexe faible ». Mais comme « les mots sont des fenêtres » pour paraphraser Marshall Rosenberg, en utilisant les termes appropriés, il est toujours possible de véhiculer son message sans heurter des consciences et de susciter l’adhésion d’un plus grand nombre de personnes à sa cause.
Si la communication visuelle est très parlante, les mots ont tout aussi leur sens pour inculquer des changements d’attitude. L’ouvrage de Rosenberg, offre, par exemple, des techniques pour améliorer les interactions sociales et maîtriser cet art de vivre dans la complémentarité. Il facilite aussi l’éclosion des attitudes positives et aide à gommer les attitudes négatives qui dominent certains esprits. Son approche est similaire à celle de la masculinisation positive. Au lieu de faire des hommes des mauviettes, il vise simplement à faire émerger ce qu’il y a de positif en chacun et à promouvoir des comportements basés sur l’amour, la bienveillance, l’attention, l’appréciation, tout le contraire de l’égocentrisme et de l’agressivité.
L’auteur Marshall Rosenberg livre des outils pour faciliter le vivre ensemble avec plus de sociabilité. Des mouvements de solidarité comme « he for she », (comprenez il pour elle) ont fait des émules. Il est porté par des hommes, qui ont convaincu des hommes et des garçons, les poussant à prendre parti pour les femmes et les jeunes filles en vue de contribuer au renforcement de l’harmonie sociale. Ce combat a d’ailleurs tout son sens si on se fie à des passages de l’ouvrage « Éclairages sur les féminismes » de Makhtar Diouf, qui met aussi en lumière des pratiques sociales reléguant les femmes en arrière-plan. Il révèle aussi la logique qui sous-tend la démarche des féministes et cette nécessité de savoir jouer sur les mots. « A l’école, les héros qui sont admirés sont toujours des hommes : Persée, Hercule, David, Achille, Napoléon ; pour ce qui est des femmes, en dehors de la seule Jeanne d’arc, on ne leur parle que des courtisanes » rappelle t-il.
Et d’ajouter « dans les romans qu’on leur fait lire, les aventuriers, les marins, les explorateurs, les musiciens, les généraux, les chefs d’Etat sont toujours des hommes auxquels le garçon cherche à s’identifier. Par contre, ce sont des modèles de passivité qui sont proposés à la fille : la belle au bois dormant, Cendrillon, Blanche neige, la femme ou la jeune fille, c’est toujours celle qui reçoit et subit : captive, enchainée, et qui attend d’être délivrée par son prince qui à cet effet combat et défait les dragons. »
Au fil des ans, les mouvements féminins ont tenu à amorcer des ruptures. Elles ont exigé la féminisation de certaines fonctions et grades. Elles se sont érigées contre la féminisation des métiers bas de gamme. Il était plus acceptable, par exemple, de parler d’institutrice, de boulangère, de cuisinière, de serveuse, de travailleuse, d’ouvrière, d’infirmière, de comédienne. Les métiers dits « haut de gamme », avec position de pouvoir, sont du genre masculin. C’est le cas des postes de ministre, député, sénateur, maire, médecin….. Comme quoi la bataille des mots n’est pas toujours vaine…
IDRISSA DIARRA, GARDIEN DES CONTES DE CHEZ NOUS
À Bakel, sur les rives du fleuve Sénégal, vit un homme dont la vie ressemble à ses histoires : riche, profonde et guidée par une passion inflexible pour la culture et la nature
Par Papa Abdoulaye SY, Envoyé spécial à Bakel |
Publication 21/01/2025
À Bakel, sur les rives du fleuve Sénégal, vit un homme dont la vie ressemble à ses histoires : riche, profonde et guidée par une passion inflexible pour la culture et la nature.
Idrissa Diarra, ancien enseignant et directeur d’école, a passé plus de quarante ans à transmettre son savoir aux générations futures. Mais cet homme au sourire chaleureux et au regard pétillant ne s’est pas arrêté là. Aujourd’hui, il est conteur, écrivain et guide touristique, portant haut les couleurs de ses racines soninkées et de son amour pour la nature.
En 2023, lors d’un séminaire à Bakel, une idée germe dans l’esprit d’Idrissa. Inspiré par le fleuve Sénégal, ce trait d’union entre les villages, il imagine une histoire où ce cours d’eau devient la frontière entre deux mondes : celui des hommes et celui des animaux.
Dans La Grande Décision, les animaux, exaspérés par les festivités humaines marquées par des sacrifices excessifs et des destructions, décident de se rebeller. Le conflit qui s’ensuit force les hommes à réfléchir et, pour la première fois, à dialoguer avec les animaux. Ensemble, ils trouvent un compromis : protéger la forêt, réduire les abus et vivre en harmonie.
Ce conte, bien plus qu’une simple histoire, est un miroir tendu à nos sociétés. Avec une sensibilité désarmante, Idrissa nous pousse à nous interroger sur notre rapport à la nature et sur l’urgence de préserver notre environnement.
Le livre a été chaleureusement accueilli, notamment dans sa région natale, où les enseignants l’ont adopté comme un outil pédagogique précieux. Mais son écho a également traversé les frontières, séduisant même des lecteurs en France.
Trois ans plus tard, en 2025, Idrissa revient avec un nouvel ouvrage, Les Contes du Gadiaga, un recueil de onze histoires tirées des traditions orales soninkées. Ces récits, racontés autrefois autour d’un feu de bois, sous les nuits étoilées de la pleine lune, capturent l’essence même de la vie communautaire.
Dans cet univers, les animaux sont les héros. Ils parlent, pensent et agissent comme des humains, révélant des vérités qu’il serait parfois difficile de dire autrement. Justice, respect, solidarité, protection de la nature… chaque conte est une leçon, une invitation à réfléchir sur notre façon d’être et de vivre ensemble.
Publier un livre, surtout en autoédition, n’est jamais facile. Mais cela n’a pas découragé Idrissa. Avec ses propres économies, il a investi près de 800 000 francs CFA pour imprimer Les Contes du Gadiaga. Chaque exemplaire est vendu à 5 000 francs CFA, un prix qui ne couvre même pas les frais. Mais pour lui, ce n’est pas l’argent qui compte. Ce qui importe, c’est que ses histoires atteignent les jeunes, qu’elles éveillent en eux une curiosité, un amour pour la lecture et une fierté pour leur héritage culturel.
À travers ses deux livres, Idrissa Diarra ne fait pas que raconter des histoires. Il crée des ponts : des ponts entre les générations, entre les hommes et la nature, entre les traditions anciennes et les défis modernes. Ses contes rappellent que, parfois, pour avancer, il faut regarder en arrière, écouter les voix du passé et apprendre des leçons qu’elles portent.
Idrissa n’est pas seulement un écrivain. Il est un gardien, un passeur d’histoires, un homme qui croit profondément en la puissance des mots pour changer les cœurs et éveiller les consciences. Son travail est un appel, à la fois humble et puissant, pour un monde plus respectueux, plus harmonieux.
Lire ses contes, c’est entrer dans un univers où chaque ligne respire l’authenticité, où chaque personnage, qu’il soit homme ou animal, a quelque chose à nous apprendre. Et à la fin, on ne peut qu’être touché par cette voix, celle d’Idrissa, qui résonne comme une invitation à repenser notre rapport à la vie, à la nature et à nos traditions.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 21 JANVIER
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, WiwSport
"Imaginez un peu : au lieu de papoter avec leurs enfants, les voilà qui les laissent se faire « éduquer » par un certain « Mawti », ce fameux tiktokeur en mode néo-sorcier, qui fait croire qu’il est l’ange de la mort !"
Le Sénégal, un pays magique… mais à force de vouloir faire de l’éducation, certains parents semblent confondre pédagogie et sorcellerie ! Imaginez un peu : au lieu de papoter avec leurs enfants, les voilà qui les laissent se faire « éduquer » par un certain « Mawti », ce fameux tiktokeur en mode néo-sorcier, qui fait croire qu’il est l’ange de la mort !
Rien de tel pour créer un climat de confiance familial, non ? Qui a eu l’idée de cette méthode sordide, vraiment ? Parce qu’évidemment, au lieu d’expliquer la vie, on préfère injecter de l’angoisse dans les cerveaux encore fragiles.
Et ce phénomène cartonne sur TikTok ! « Vive la pédagogie numérique ! » Finalement, c’est peut-être ça la vraie magie : transformer un enfant bien élevé en petit paranoïaque, et un parent en spectateur complice d’un drame psychologique… Mais qui a dit que l’éducation devait être ennuyeuse ? Je préfère encore retourner à l’époque où les enfants étaient éduqués à coup de claques et de fables !
LA MAISON DE LA PRESSE S’EXPLIQUE SUR L’ANNULATION DE LA CONFÉRENCE DU CDEPS
Dans un communiqué, elle explique cette annulation par le non-respect des formalités administratives liées à l’utilisation de ses locaux. Après régularisation, l’événement a été reprogrammé pour ce mercredi 22 janvier.
La Maison de Presse Babacar Touré a exprimé son regret suite à l’annulation de la conférence de presse prévue ce lundi 20 janvier , organisée par le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS).
Cette situation découle d’un non-respect « des procédures administratives requises pour l’utilisation de ses locaux ».
Dans un communiqué , la Maison de Presse a rappelé que les associations professionnelles et patronales doivent « soumettre une demande écrite au Directeur Général pour bénéficier de l’accès gratuit aux salles ».
« Ce formalisme, essentiel pour la bonne gestion des espaces, n’a pas été respecté par les organisateurs de l’événement », ce qui a conduit à « l’impossibilité de tenir la conférence dans les locaux de la Maison de Presse », a précisé le communiqué.
Cependant, la situation a rapidement été rectifiée par le CDEPS, qui a adressé une demande écrite de mise à disposition d’une salle, datée du jour même et signée par son président.
La conférence de presse a donc été reprogrammée pour le mercredi 22 janvier à 11h00, dans la salle de conférence située au rez-de-chaussée de la Maison de Presse.
LE SÉNÉGAL ENTRE DANS L’ÈRE DE LA TOLÉRANCE ZÉRO CONTRE LA CORRUPTION
le Premier ministre, Ousmane Sonko, a réaffirmé la détermination de son gouvernement à éradiquer les détournements de fonds publics, lors de la clôture de la Conférence des administrateurs et managers publics.
le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé la détermination de son gouvernement à éradiquer la corruption et les détournements de fonds publics, lors de la clôture de la Conférence des administrateurs et managers publics, qui s’est tenue ce lundi au Centre international de Conférences Abdou Diouf (Cicad).
« Depuis le 24 mars 2024, le Sénégal est officiellement entré dans l’ère de la tolérance zéro en matière de malversations financières et de pratiques corruptrices », a déclaré le chef du gouvernement, soulignant l’importance de cette réforme pour l’avenir du pays.
Il a appelé les responsables publics à bannir toutes les formes de déviance et à respecter les normes éthiques et déontologiques qui régissent leur fonction.
Ousmane Sonko a insisté sur la nécessité d’une reddition des comptes rigoureuse.
«Chaque centime dépensé dans le cadre des finances publiques doit être justifié devant les citoyens », a-t-il affirmé, promettant une transparence accrue dans la gestion des ressources de l’État.
Le Premier ministre a également mis en avant les mesures mises en place depuis le lancement de la réforme, notamment l’intensification des contrôles et l’établissement de mécanismes de vérification rigoureux.
« Nous nous engageons à ce que les ressources de l’État servent réellement les intérêts du peuple », a-t-il ajouté, soulignant que ces efforts visent à restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions.