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8 avril 2025
LA LEVÉE DE L’IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE DE FARBA NGOM AU MENU DE LA PRESSE QUOTIDIENNE
Les parutions de ce mercredi s'intéressent la procédure annoncée de la levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba avec en toile de fond la tenue, hier, de la commission ad hoc à cette fin
La procédure annoncée de la levée de l’immunité parlementaire du député Mouhamadou Ngom dit Farba avec en toile de fond la tenue, hier, de la commission ad hoc à cette fin, intéresse particulièrement les quotidiens reçus ce mercredi à l’Agence de presse sénégalaise.
« Farba Ngom vers le pool judiciaire financier », titre par exemple le Quotidien à sa une.
Il poursuit en annonçant que « la commission ad hoc va proposer sous peu à la plénière la levée de l’immunité parlementaire du député ».
Sud quotidien s’est aussi intéressé à ce sujet en titrant : « Farba Ngom livré à la plénière ».
Il évoque par ailleurs le cas d’Aissata Tall qui dit-il, « n’a pas apprécié le fait qu’on ne lui ait pas donné l’occasion d’accéder au document incriminant le député ».
Représentant son collègue devant la commission ad hoc, « »Aissata Tall Sall a quitté celle-ci hier et a dénoncé la démarche de la structure », renseigne le journal
Walfquotidien s’est également attardé sur le « boycott » d’Aissata Tall Sall qui préfère parler d’une « parodie de commission ad hoc » dans le même journal
L’Obs est aussi revenu sur l’absence des représentants du députés à la commission ad hoc, notant que « la défense de Farba Ngom claque la porte de la commission ad hoc ».
Il cite Aissata Tall Sall et Djimo Souaré qui dénoncent une « instrumentalisation politique ».
« Une volatilité qui déroute les ménages »
L’AS quotidien a ouvert ses colonnes au président du groupe parlementaire de PASTEF, Ayib Daffé selon qui « Takku Wallu entretient une confusion entre les attributions d’une commission ad hoc pour la levée de l’immunité parlementaire d’un député et celles d’enquête parlementaire ».
« Au stade actuel, la procédure a été strictement respectée », clame Ayib Daffé dans le même journal.
Le Soleil s’est éloigné de la politique pour évoquer des sujets essentiellement économiques et sociales.
Il a consacré un large dossier sur ce qu’il appelle « la hause répétitive des prix des denrées de première nécessité »
« Une volatilité qui déroute les ménages », barre-t-il à sa Une en faisant allusion à cette hausse des prix.
Selon le journal, « ces cinq dernières années , malgré des renonciations fiscales et des subventions avoisinant 800 milliards de FCFA, les consommateurs sont confrontés à une augmentation récurrente des prix ».
Le directeur du Commerce intérieur Cheikh Ahmadou Bamba Ndaw s’est exprimé dans le journal en informant que « les cas de hausse relevés sont liés à un déficit de l’offre ».
UNE PLATEFORME NATIONALE POUR FACILITER L’ACCES A L’HABITAT EN VUE
Le gouvernement sénégalais annonce la mise en place prochaine d’une Plateforme nationale dédiée à l’accès au logement, visant à offrir aux Sénégalais, tant résidant au pays qu’à l’étranger, une vue d’ensemble sur les programmes d’habitat développés
Le gouvernement sénégalais annonce la mise en place prochaine d’une Plateforme nationale dédiée à l’accès au logement, visant à offrir aux Sénégalais, tant résidant au pays qu’à l’étranger, une vue d’ensemble sur les programmes d’habitat développés dans les différents pôles territoriaux.
Cette initiative a été dévoilée par le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Balla Moussa Fofana, au terme de la signature d’une Convention de partenariat avec Shelter Afrique Development Bank. «Notre objectif est de maîtriser les coûts de construction des logements et de les rendre plus accessibles aux Sénégalais», a déclaré le ministre. Il a précisé que cette Plateforme nationale permettra à tous les citoyens d’accéder facilement à l’information relative aux projets de logement en cours, répartis sur les différents pôles territoriaux.
LE LOGEMENT, UNE PRIORITE PRESIDENTIELLE
Le ministre Fofana a rappelé que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a placé la question du logement au cœur de son projet de développement endogène. Selon lui, la situation actuelle est préoccupante : «Aujourd’hui, 54% des revenus des Sénégalais sont consacrés au loyer, un chiffre bien supérieur à la norme qui devrait se situer autour de 30%».
Cette problématique s’explique par un déficit chronique de logements. «Le Sénégal produit environ 5000 logements par an, alors que les besoins augmentent de plus de 20.000 demandes supplémentaires chaque année. Depuis 2013, le déficit cumulé est estimé à 300.000 logements», a-t-il détaillé. L’objectif du gouvernement est ambitieux : résorber un déficit de 500.000 logements sur une période de dix ans.
UN PARTENARIAT STRATEGIQUE POUR UN HABITAT DURABLE
Lors de la même rencontre, Thierno Habib Hann, directeur général de Shelter Afrique Development Bank, a mis en avant l’engagement de son institution en faveur d’un développement stratégique et durable du secteur de l’habitat urbain. «Nous avons eu des échanges très fructueux avec le ministre et nous sommes heureux de l’accueil reçu. Nous comptons sur le gouvernement sénégalais pour soutenir la mise en œuvre de notre stratégie au Sénégal», a-t-il affirmé.
Le directeur général a également souligné la vocation de Shelter Afrique, en tant que banque de développement : «Notre mission est de mobiliser des ressources à long terme pour avoir un impact significatif dans nos pays africains. Ce partenariat avec le Sénégal vise à renforcer les investissements dans le secteur de l’habitat afin que tous les citoyens puissent accéder à un logement décent». Cette coopération entre le gouvernement sénégalais et Shelter Afrique s’inscrit dans une dynamique visant à répondre aux besoins croissants en logements, tout en promouvant un modèle de développement durable et inclusif.
LE PROJET «SAXAL JAM» POUR LA CONTRIBUTION DES FEMMES, DES JEUNES ET DES HANDICAPES
Le projet «Saxal Jam», soutenu par l'Union Européenne (UE), a organisé à Dakar un atelier de consultation et d'échanges sur les réformes de gouvernance économique, politique et judiciaire
Le projet «Saxal Jam», soutenu par l'Union Européenne (UE), a organisé à Dakar un atelier de consultation et d'échanges sur les réformes de gouvernance économique, politique et judiciaire. Cet atelier de trois jours qui a débuté hier, mardi 21 janvier 2025, sous l’égide de l’ONG 3D, du COSCE et du GRADEC, met l’accent sur la participation des femmes, des jeunes et des personnes handicapées.
Dans le cadre de la contribution à la création des conditions favorables à la stabilité politique et à la cohésion sociale du Sénégal et augmenter la participation politique des femmes, des jeunes et des personnes handicapées en favorisant leur représentation et leur participation active dans les dynamiques en cours, le programme «Saxal Jam» a ouvert un atelier de trois jours à Dakar visant à identifier les obstacles rencontrés par les femmes, les jeunes, et les personnes handicapées. Il s’agit de recueillir leurs recommandations, qui alimenteront les propositions de réforme de gouvernance économique, politique et judiciaire. En effet, cette rencontre regroupe 40 participants, parmi lesquels figurent des représentants de diverses organisations féminines, des leaders d’opinion, des étudiants, des acteurs politiques et de la société civile, ainsi que d’autres parties prenantes.
Ababacar Fall, secrétaire général du GRADEC, a souligné l'importance de cet événement. «Il est crucial de mobiliser toutes les énergies pour un développement inclusif. L’objectif est de garantir que les voix des femmes, des jeunes et des personnes handicapées soient entendues et intégrées dans les réformes à venir. Les femmes, les jeunes et les personnes handicapées sont au cœur des processus de développement.» D’où l’importance de cette initiative inclusive, selon le secrétaire général de la GRADEC. Il a précisé que cet atelier n'est pas destiné à fournir des directives spécifiques, mais à permettre aux participants d'identifier les défis et de proposer des solutions. «Notre rôle est de rassembler ces recommandations pour un mémorandum destiné aux acteurs politiques», a-t-il ajouté.
En outre, en réponse à la montée des discours haineux, Ababacar Fall déclare que «Le Sénégal n'a jamais connu de problèmes ethniques ou religieux. Et ce n'est pas aujourd'hui que nous allons nous engager dans cette voie». Il a appelé à la condamnation de ces propos et invité l’Etat à prendre des mesures pour les contrer. «Nous travaillons à la cohésion sociale et ce type de discours n'a pas sa place dans notre société», a-t-il affirmé.
Au sortir de ce conclave, les conclusions et recommandations formulées seront partagées avec les acteurs politiques lors d'un prochain atelier. «Il est essentiel que les préoccupations exprimées ici soient prises en compte dans les réformes», a conclu le secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie et la bonne gouvernance (GRADEC).
FARBA NGOM LIVRE A LA PLENIERE
La levée de l'immunité parlementaire de Farba Ngom, membre du Groupe Takku Wallu (opposition), est désormais entre les mains des 165 députés de la quinzième législature.
La levée de l'immunité parlementaire de Farba Ngom, membre du Groupe Takku Wallu (opposition), est désormais entre les mains des 165 députés de la quinzième législature. La commission ad-hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l’immunité du député a bouclé ses travaux hier, mardi, à l’Assemblée nationale, en votant pour une plénière. La réunion de la commission ad hoc s’est tenue à l’absence de Farba Ngom mais aussi de sa représentante, Me Aïssata Tall Sall, qui a quitté les travaux, en guise de protestation.
L a procédure de levée de l'immunité parlementaire de Farba Ngom a franchi un autre palier hier, mardi 21 janvier 2025, à l’Assemblée nationale. La commission ad-hoc chargée de statuer sur la demande de levée de cette immunité du maire des Agnams a décidé, à l’issue de ses travaux, d’envoyer le député membre du Groupe Takku Wallu (opposition) devant la plénière. En adoptant cette demande de levée de l'immunité parlementaire, la commission ad-hoc composée de 11 membres dont 9 de Pastef, un de l’opposition et un député non-inscrit, a choisi d’activer, en rapport avec le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la plénière pour décider de la levée ou non de cette immunité. Il faut dire que la réunion de la commission ad hoc s’est tenue sans la présence du principal concerné qui a décidé de se faire représenter par sa collègue présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal, Me Aïssata Tall Sall, conformément à l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son alinéa 2: « La Commission doit entendre le député intéressé, lequel peut choisir, comme défenseur, un de ses collègues… ».
Seulement, Me Aïssata Tall Sall n’a pas pu continuer la réunion car, dira-t-elle lors d’une déclaration à la presse, elle n’a pas été informée des éléments de faits pour lesquels son collègue Farba Ngom a été visé. «Depuis qu’on parle, c’est seulement sur des hypothèses. Personne n’a encore vu le dossier pour lequel notre collègue est pointé du doigt. Quelle est la difficulté à nous donner les faits pour que notre présence au sein de la commission puisse être pertinente. J’avais même écrit au président de la commission pour lui demander de m’imprégner des faits qui sont reprochés à Farba Ngom pour pouvoir le défendre dans cette commission. Mais il ne m’a envoyé que les courriers entre les différents procureurs. Je regrette mais dans ces lettres de transmission ne se trouvent pas les faits qui sont reprochés à notre collègue », a dénoncé la présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal qui a opté en conséquence de quitter la réunion de la commission ad hoc.
Pour rappel, le 10 janvier 2025, le ministre de la Justice a envoyé un courrier au président de l’Assemblée nationale, sollicitant la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Cette démarche faisait suite à la demande du Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, formulée à travers une correspondance datée du 3 janvier 2025. Le procureur de la République financière du pool judiciaire financier (PJF) est à l’origine de l’enquête qui vise à élucider une affaire de blanchiment d’argent dans laquelle Farba Ngom serait impliqué. Selon les premiers éléments de l’enquête, des transactions financières douteuses auraient permis le transfert et le blanchiment d’une somme impressionnante, estimée à 125 milliards de francs CFA.
LE MAL DES UNIVERSITÉS
La livraison des chantiers universitaires constitue un grand embarras pour le gouvernement. Malgré sa volonté de stabiliser le calendrier universitaire, les retards notés dans l’exécution des travaux dans les universités constituent un blocage
Les revendications se poursuivent dans le sous-secteur de l’Enseignement supérieur. Des lenteurs notées dans la livraison des chantiers universitaires sont partout constatées. De Ziguinchor à Thiès en passant par Kaolack et Saint-Louis, enseignants et étudiants réclament la livraison des chantiers.
La livraison des chantiers universitaires constitue un grand embarras pour le gouvernement. Malgré sa volonté de stabiliser le calendrier universitaire, les retards notés dans l’exécution des travaux dans les universités constituent un blocage. Et ces lenteurs constatées dans la livraison des chantiers figurent souvent parmi les revendications des syndicats d’enseignants et des étudiants, si elles n’en sont pas les principales.
La section du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes) de l’Université Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (Ussein) observe une grève de 48 heures depuis hier, lundi 20 janvier pour dénoncer, entre autres, le retard de livraison des chantiers. « L’USSEIN traverse des difficultés majeures qui risquent de réduire à néant tous les efforts consentis jusqu’ici pour la mettre en place. La première est relative au retard de la livraison de ses infrastructures toujours en construction ou à l’arrêt. Depuis le démarrage des enseignements en 2019, l’USSEIN déroule ses activités pédagogiques dans des locaux d’emprunt devenus vétustes et aux capacités très limitées, malgré une augmentation conséquente annuelle de son effectif d’étudiants. À cela s’ajoute, la perte depuis octobre 2024 de la grande majorité des salles de cours du campus pédagogique de Fatick, dans un état de délabrement avancé, au regard des conclusions de la commission de la protection civile », peut-on lire dans un communiqué rendu public.
A l’université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt), les étudiants ont décrété 72 heures de cessation des activités pédagogiques mercredi 15 janvier dernier pour dénoncer « la lenteur dans la finalisation et la livraison du nouveau pavillon de 1000 lits, du nouveau restaurant universitaire, ainsi que du service médical ». En réclamant l’achèvement de la construction de bâtiments pédagogiques et la réception d’équipements sociaux des revendications similaires, les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor avaient décrété le 22 novembre dernier, une grève illimitée. Au cours de cette grève, ils se sont pris aux forces de l’ordre. Ces manifestations avaient occasionné des blessés, des casses et des voitures brûlées. Et comme conséquences : l’université avait été fermée pendant quelques jours avant que le Conseil académique ne décide de la reprise des cours le 7 janvier dernier. Il y a de cela quelques mois, les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis avaient protesté pour la livraison des chantiers. Il faut dire que les retards notés dans l’exécution des chantiers ont une incidence négative dans la gestion des universités publiques sénégalaises, surtout en termes de prise en charge des logements des étudiants mais aussi des effectifs pléthoriques des étudiants dans les salles de cours et des travaux pratiques. Aujourd’hui, le plus grand défi que le ministre et les partenaires doivent impérativement relever, c’est celui de l’achèvement des chantiers dans toutes les universités, sans occulter les autres maux qui gangrènent leur bon fonctionnement.
LE RÉVEIL CITOYEN BOUSCULE LES URNES
René Lake dresse sur VOA Afrique, le bilan d'une année 2024 charnière pour la démocratie en Afrique. Selon lui, la simple tenue d'élections ne suffit plus à satisfaire une jeunesse de plus en plus exigeante
Dans une intervention approfondie sur VOA Afrique lors de l'ultime édition de l'émission Washington Forum, René Lake, analyste politique, dresse un bilan nuancé de l'année 2024 et esquisse les perspectives pour 2025, mettant en lumière les défis de la démocratie contemporaine.
"La démocratie électorale semble être une réalité sur le continent, mais elle n'est pas synonyme de démocratie effective, de démocratie citoyenne, de démocratie participative", observe Lake, soulignant une crise démocratique qui dépasse les frontières africaines. Selon lui, ce déficit de participation explique largement le mécontentement populaire et les bouleversements politiques observés à travers le monde.
La question de l'Alliance des États du Sahel (AES) et son retrait de la CEDEAO illustre les tensions régionales actuelles. Lake qualifie cette décision d'"incompréhensible", tout en reconnaissant que "les critiques des pays de l'AES vis-à-vis de la CEDEAO sont ressenties par les populations". Il place ses espoirs dans les efforts diplomatiques, notamment ceux du "professeur Abdoulaye Bathyli, diplomate chevronné et grand pan-africaniste".
Sur le plan international, l'analyste évoque la surprise de la réélection de Donald Trump aux États-Unis, survenue après la campagne éclair de Kamala Harris. "Il y a six mois, personne n'envisageait un tel scénario", note Lake, attribuant ce résultat à "la persévérance de Donald Trump, qui lui s'est préparé pendant quatre années sans répit".
Pour 2025, Lake identifie plusieurs enjeux majeurs pour l'Afrique francophone : l'avenir du franc CFA, la situation sécuritaire au Sahel, l'avenir de la CEDEAO, et les développements politiques au Sénégal et en Côte d'Ivoire. Concernant le conflit en Ukraine, il anticipe une possible résolution sous l'administration Trump, probablement "au détriment des Européens et de l'Ukraine en particulier".
L'analyste conclut sur une note d'espoir, évoquant l'émergence d'une jeunesse africaine "de plus en plus informée" et "très déterminée". "Les jeunesses veulent participer au développement et elles ont une exigence de transparence, de moralité, de décence qui est très élevée", affirme-t-il, suggérant un changement de paradigme nécessaire dans la conception même de la démocratie.
ALERTE À LA MALBOUFFE
Personne ne peut se passer de se nourrir. Nous consommons des produits alimentaires plusieurs fois par jour. Comment choisir son alimentation, quelles conséquences peuvent découler d’une malbouffe ?
Réalisé par Denise Zarour MEDANG |
Publication 22/01/2025
Comment choisir son alimentation, quelles conséquences peuvent découler d’une malbouffe ? L’Académie Nationale des Sciences de la Technologie du Sénégal (Ansts), le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (Cres) et le Laboratoire de Chimie Analytique et Bromatologie de la Faculté de Médecine et Pharmacie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar se sont intéressés aux habitudes alimentaires des Sénégalais pour donner des réponses à ces préoccupations qui engendrent beaucoup de pathologies surtout celles non transmissibles comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’’accident cardiovasculaire entre autres.
Personne ne peut se passer de se nourrir. Nous consommons des produits alimentaires plusieurs fois par jour. Selon le professeur Mamadou Guelaye Sall, membre de l’Académie Nationale des Sciences et de la Technologie du Sénégal, Si parmi les consommateurs certains sont sobres, raisonnables, d’autres sont addicts, c’est-à-dire qu’ils développent des comportements excessifs, anormaux par rapport à ce qu’ils consomment au point de devenir dépressifs, s’ils estiment qu’ils n’en ont pas assez.
Selon professeur Sall, tous les aliments peuvent être addictogènes. Cette rencontre a mis l’accent sur la consommation de chocolat et des chips qui en réalité sont bien trop riches en sucre, en matière grasse et renferment des substances cannabinoïdes, c’est-à-dire qui ont le même effet que le cannabis et donc rendent dépendants certaines personnes. Outre la dépression, d’autres conséquences d’une dépendance alimentaire peuvent être des maladies cardiovasculaires. « Les autres conséquences des addictions alimentaires portent d’abord sur les déviations du goût puis la possible survenue de l’obésité, en particulier chez les enfants. Le professeur Sall n’a pas exclu les maladies cardiovasculaires en raison de l’excès de sel et de gras qu’il y a dans certains de ces aliments, en particulier ceux qui sont ultra transformés, mais également le retentissement psychologique découlant d’une perte de l’estime de soi, le manque de confiance et même la dépression » a-t-il fait savoir.
Toutefois pour s’en départir, Pr Sall a préconisé de commencer d’abord par dire : « que quand ça survient, c’est extrêmement difficile à manager, cela nécessite une approche pluridisciplinaire avec des actions sur l’individu, sur la famille, sur la société, en particulier sur les industries agroalimentaires pour le respect des normes de fabrication des aliments. Mais tout le focus doit être mis sur la prévention dès l’âge pédiatrique en utilisant ce qu’on appelle la fenêtre d’opportunité des mille premiers jours afin d’assurer aux enfants une bonne diversification alimentaire, un bon apprentissage des goûts et permettre ainsi leur plein épanouissement ».
LA SANTE PAR LES ALIMENTS
Dr Bintou Cheikh Seck, diététicienne nutritionniste, a noté dans le pays, la progression galopante de ce qu’on appelle les maladies chroniques, les maladies non transmissibles, comme le diabète, les maladies du cœur, les maladies cardiovasculaires, les cancers. « En moins d’une génération, d’après les projections de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), ce sont ces maladies-là qui seront les principales causes de décès au Sénégal. Et qu’un facteur de risque majeur de ces maladies, c’est une mauvaise alimentation ou une alimentation malsaine, qui est une alimentation trop riche en sucre ajouté, trop riche en gras, en sel, en aliments industriels et qui est pauvre à l’inverse, en fruits, en légumes en aliments frais » a-elle ajouté. Et de poursuivre : « le message aujourd’hui que je voulais porter, c’est qu’on peut pourtant manger très sainement, d’après les préceptes scientifiques, avoir une alimentation saine, une alimentation équilibrée, en mangeant parfaitement local ». Pour Docteur Bintou Cheikh Seck, on a toutes les familles d’aliments dont le corps à besoin à notre disposition. Seulement, elle estime qu’il faut que les Sénégalais soient mieux sensibilisés, pour savoir les associer, comment les manger, comment les préparer, sans ajouter des excès d’huile, comment limiter le sel ajouté, quelle quantité à en manger, à quelle fréquence. « Il faut une véritable politique d’information et d’éducation des populations aujourd’hui, pour que nous mangeons mieux. Nos enfants déjà doivent grandir avec ces bonnes habitudes alimentaires, afin de faire reculer la progression des cas de maladies non transmissibles, qui vont être les causes majeures de mort dans les 25 prochaines années » a-elle renchéri.
233,6 MILLIARDS DE DEPENSES PAR AN POUR LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES (MTN)
Au Sénégal, à l’image des pays en développement, la situation nutritionnelle est globalement caractérisée selon le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (Cres), par la persistance du triple fardeau de la malnutrition : la dénutrition, le surpoids et l’obésité et les carences en micronutriments. Le Directeur exécutif du Cres, Professeur Abdoulaye Diagne a soutenu : « la mauvaise alimentation demeure le principal facteur de risque de maladie, de décès et d’incapacité, dans le monde entier ». Pour les chercheurs du Cres, une alimentation peut être considérée comme mauvaise, lorsque prédominent dans sa composition, des aliments et boissons à forte teneur en gras saturés, en acides gras transformés, en sucres libres et en sel, alors qu’elle est pauvre en fruits et légumes. Cette alimentation provoque l’hypertension, l’obésité et le surpoids qui jouent un rôle majeur dans l’expansion des Mnt. « La hausse de la prévalence de l’obésité, la consommation accrue d’aliments de mauvaise qualité et la dénutrition, qui est toujours omniprésente dans des pays comme le Sénégal, contribuent fortement à l’expansion des Mnt. Du fait de ces maladies, des millions de personnes mourront prématurément ou verront leur qualité de vie compromise. Aujourd’hui, la plupart des pays dans le monde, doivent porter le fardeau des maladies non transmissibles » fait savoir Pr Diagne.
Au Sénégal, selon les Enquêtes Démographiques et de Santé de 2023, 18% des enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance. La malnutrition aigue, conséquence d’une alimentation insuffisante et de maladies récentes touche 10% des enfants dont 1% sous forme sévère. L’insuffisance pondérale affecte 16 % des enfants de moins de 5 ans, dont 3% sous forme sévère. « L’exploitation des résultats des comptes de la santé 2017- 2021 du Sénégal montre que les dépenses en Mnt, toutes sources confondues, représentent en moyenne 233,6 milliards par an, soit 37,64% des dépenses courantes sur la période 2017-2021. Ces problèmes sont exacerbés entre autres par la pauvreté, le manque d’éducation nutritionnelle et des environnements alimentaires peu favorables, les pratiques inappropriées d’alimentation, » a renseigné Dr Amadou Doucouré directeur de la Santé de la mère et de l’enfant. Et d’ajouter : « nous devons réfléchir sur ce que nous mangeons, faire évoluer nos habitudes de consommation, marquées encore par des pratiques culinaires inappropriées, une consommation élevée de sucre, sel et matières grasses, l’utilisation généralisée des bouillons et une consommation de fruits et légumes faible ».
L’UCAD SUR LES APPORTS ALIMENTAIRES EN SEL DES SENEGALAIS
Le laboratoire de Chimie Analytique et Bromatologie de la Faculté de médecine et pharmacie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a estimé que le Sénégalais surconsomme du sel, avec des apports soldés supérieurs à la valeur guide recommandée par l’Oms. Selon une étude réalisée à Dakar et Thiès, les scénarii de consommation révèlent que ces populations consomment entre 8,81 et 32,34g de sel/jour, soit 176,2 à 646,8 % de la valeur guide de 5g de sel par jour recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’objectif de cette étude selon le professeur Serigne Omar Sarr, était d’estimer les apports alimentaires en sel des populations sénégalaises sur la base de scénarii de consommation. « Les données analytiques relatives à la teneur en sel de plats à base de mil et de riz, les plus couramment consommés, sont corrélées avec celles relatives aux habitudes de consommation alimentaires disponibles » a-t-il fait comprendre.
A Dakar, l’étude rapporte que 98% des ménages consomment du riz au déjeuner et 46% le consomment aussi au diner, surtout dans les départements de Pikine et Guédiawaye. Parmi ces 46%, 23% prélèvent sur le repas de midi pour le diner. A Thiès, 86% des ménages consomment du riz au déjeuner et 11% le consomment aussi au diner. Il est considéré que ces 11% prélèvent sur le repas de midi. Dans ces scénarios, 23% des Dakarois et 11% des Thiessois consomment entre le déjeuner et le diner au moins une quantité minimale de sel comprise entre 2-fois (déjeuner et diner) la quantité de sel du plat qui en contient le moins c’est-à-dire le riz au poisson rouge et 2-fois la quantité retrouvée dans le plat qui en contient le plus de riz au poisson blanc. « Les habitudes de consommation des populations au Sénégal ont permis d’estimer une consommation journalière en sel variant de 8,18g à 32,34g pour ces populations. Il s’agit des valeurs minimale et maximale des scénarii dans ces deux villes. Ces valeurs sont environ 3 à 6,5 fois supérieures à la valeur recommandée par l’OMS ».
Rappelons que la quantité moyenne de sel ajoutée, consommée par jour par un Sénégalais dans les ménages est estimée à 5g. Selon leurs habitudes alimentaires, le Dakarois comme le Thiessois consomme, en moyenne, au moins 16,92g de sel par jour avec un minimum de 8,81g/j et un maximum de 32,34g/j. A cela il faut ajouter la quantité de sel apportée par le petit déjeuner dans certains cas et les autres types de collation consommés dans la journée. « Paradoxalement, environ 87,9% des Sénégalais pensent ne consommer juste que là, la quantité de sel appropriée. Il s’avère donc nécessaire de mettre en place des actions d’information et de sensibilisation, sur le niveau de consommation de sel »?
VERS UNE ORGANISATION EXEMPLAIRE DU 145ᵉ APPEL DE SEYDINA LIMAMOU LAYE
À moins de dix jours de la 145ᵉ édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye Al Mahdi, prévue les 30 et 31 janvier 2025, les préparatifs avancent à grands pas. Une réunion présidée ce mardi 21 janvier par le ministre de l’Intérieur a confirmé l'évolution
À moins de dix jours de la 145ᵉ édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye Al Mahdi, prévue les 30 et 31 janvier 2025, les préparatifs avancent à grands pas. Une réunion présidée ce mardi 21 janvier par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, le Général Jean-Baptiste Tine, a confirmé l’engagement de toutes les parties prenantes à faire de cet événement un succès.
Organisée dans la salle de conférence du Ministère de l’Intérieur, cette rencontre a réuni des autorités administratives et religieuses, notamment Serigne Mamadou Lamine Laye, porte-parole du Khalife général des Layènes, et Serigne Mamadou Makhtar Laye, accompagné d’une importante délégation. Le Gouverneur de la région de Dakar a présenté les conclusions essentielles issues de la réunion tenue le 13 janvier avec le comité d’organisation.
Les priorités identifiées incluent l’amélioration des infrastructures routières, pour faciliter l’accès au site de l’événement et le renforcement des réseaux électrique et téléphonique, afin de répondre efficacement aux besoins des milliers de participants attendus.
Général Jean-Baptiste Tine aux Layennes :
"Le Président et le Premier Ministre ont pris le ferme engagement de vous accompagner"
J’ai éprouvé un grand plaisir à présider, cet après-midi, la réunion nationale consacrée aux préparatifs de la 145ᵉ édition de la commémoration de… pic.twitter.com/Tun6A8Z0jI
La sécurisation des lieux, grâce à une mobilisation accrue des forces de l’ordre a été aussi évoquée.
Ces mesures visent à assurer une organisation sans faille pour cet événement religieux majeur, qui rassemble chaque année des milliers de fidèles autour des enseignements de Seydina Limamou Laye.
Lors de son intervention, le Ministre de l’Intérieur a souligné l’implication totale du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et du Premier Ministre, Ousmane Sonko, dans le soutien à cette célébration emblématique. Il a également insisté sur l’importance d’une coordination étroite entre les différents acteurs pour garantir une organisation exemplaire, à l’image des valeurs de paix et d’unité prônées par l’Appel de Seydina Limamou Laye.
Seydina Issa Thiaw Laye, coordonnateur de l’Appel, a exprimé sa profonde reconnaissance envers le gouvernement pour son appui constant. Il a également appelé à une mobilisation collective afin que cette 145ᵉ édition soit couronnée de succès.
La réunion s’est conclue par des prières pour la paix, la stabilité et la prospérité du Sénégal, marquant ainsi le lancement officiel des derniers préparatifs.
Avec un engagement sans précédent des autorités et une collaboration étroite avec la communauté layène, la 145ᵉ édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye s’annonce déjà comme une célébration à la hauteur de son importance spirituelle et culturelle.
PAR Vieux Savané
LA FOLIE DES JEUX D’ARGENT
Voilà une enquête journalistique minutieuse où l’auteur paye de sa personne pour nous plonger dans l’univers impitoyable des jeux électroniques
C’est un jeu, une activité à laquelle on se prête avec insouciance et légèreté. Seulement, on finit souvent par s’enliser tout doucement, profondément, dans le sable mouvant du jeu, jusqu’à se retrouver dans une posture de dépendance absolue. Tombé en addiction, le joueur convulsif voit ainsi sa capacité à décider par lui-même s’estomper peu à peu, à force d’avoir du mal à surseoir voire à différer une irrépressible envie. En d’autres termes l’adepte aux jeux électroniques court le risque de ne plus être maître de ses actes. Il se retrouve par contre, « à l’insu de son plein gré» à ne plus agir mais à être agi par un ensemble de pulsions qui le plongent dans le jeu. A son corps défendant, il passe ainsi du jeu qui aère l’esprit, d’un moment de détente donc, à ce qui ressemble à une descente aux enfers. Happé qu’il est dans une spirale qui le fait balloter entre l’espoir le plus fou de gagner le jackpot et la chute la plus brutale de constater avoir tout perdu.
Fort de ces désastres qu’il a constatés au cours de sa minutieuse enquête journalistique opérée dans le milieu des casinos dakarois, l’auteur de l’ouvrage trouve que les nouveaux jeux d’argent électroniques, « dont le pari sportif a adopté et adapté le mécanisme », bouleversent la vie quotidienne de gens qui ont joué et tout perdu. L’auteur égrène des cas d’école qui épousent le visage d’un homme, d’une femme, qui portent leurs projets en bandoulière et les voient se déliter et se fracasser sur le rocher de leurs désillusions. Des exemples sont donnés pour dire que l’addiction dont il est question est chair et d’os. Elle fausse tout, met tout en l’air, déshumanise, parce qu’elle expulse la raison de son champ de vision, pour ne laisser place qu’à une sorte de compulsion pour le jeu. Un état d’esprit qui entraîne dans une détresse et une terrible angoisse la personne qui, tout d’un coup, se retrouve défaite de toute sa richesse. Brutalement, jusque ne plus en avoir, au risque de basculer dans la délinquance, dans la folie. Surtout lorsqu’elle se retrouve face aux urgences à régler : se nourrir, payer le loyer, la scolarité des enfants, les dettes. Selon l’auteur, « Naar bi », en référence au précurseur Libano-Syrien qui l’a disséminé dans les quartiers aura ainsi contribué à beaucoup de drames personnels voire familiaux. Cela a par conséquent ruiné et conduit de nombreux joueurs vers « la déchéance par l’accoutumance, la marginalisation professionnelle et sociale, la prostitution, la délinquance ».
C’est ainsi qu’il dénonce « le jeu d’argent », comparé à un « tueur silencieux » qui plus est, se développe « un peu partout dans les villes » avec ses « kiosques » qui « se sont intégrés au paysage et ont recréé les ambiances des Fortune’s club ». Aussi l’auteur de militer pour la suppression des jeux d’argent électroniques et d’appeler à la vigilance des parents. S’y ajoute qu’ils fragilisent l’économie nationale par le biais de fraudes fiscales et constituent un danger mental pour les jeunes utilisateurs.
Edition réactualisée de l’enquête intitulée « Le poker menteur des hommes politiques », publié en 2006 aux « Editions Sentinelle », ce livre raconte la détresse d’hommes et de femmes qui ont perdu beaucoup d’argent puisqu’ils étaient emprisonnés dans les mailles du filet des jeux. Aussi, très tôt, l’auteur avait dénoncé un projet de mise en place de « machines à sous » par des Corses alliés à des politiques locaux. Ils comptaient implanter des milliers de machines à sous dans « les bas quartiers de Dakar » après avoir sévi dans différents pays d’Afrique centrale : Gabon, Congo, Cameroun, notamment. Ce livre est donc né d’une idée de reportage de l’auteur, alors qu’il était à l’époque, directeur de publication du quotidien « Taxi ».
Il s’est aussi intéressé aux dessous économiques, juridiques et politiques de cette activité commerciale.
Par le biais d’une enquête menée avec ténacité, l’auteur essaie de débrouiller les fils de l’écheveau ‘ou démêler l’écheveau) empêtrée dans des imbrications dans lesquelles pataugent des personnalités, des prêtes noms avec l’obsession tenace de profiter de leur situation pour se faire créer un espace de business.
Voilà une enquête journalistique minutieuse où l’auteur paye de sa personne pour nous plonger dans l’univers impitoyable des jeux électroniques.
Et il ressort clairement de cette enquête la fragilité des joueurs qui n’arrivent pas à asseoir leur lucidité et à couper le cordon, abimés qu’ils sont dans une dépendance déstabilisante qui n’épargne aucune couche sociale.
Par Henriette Niang KANDE
QUAND L’ÉTAT RAME, ÇA MOULINE DANS LE VIDE
Quand un chef d'État avoue n'avoir « aucune marge de manœuvre », on pourrait se demander s’il ne manque pas aussi de marge pour une bouffée d’air. Un cri d’alerte ou l’aveu qu’il aurait mieux fait de rester aux Impôts et Domaines ?
Le chef de l’Etat a présidé, lundi dernier, la première Conférence des Administrateurs et Managers Publics (CAMP). Dans son évaluation de l’Administration sénégalaise, il a déclaré en gros qu’après neuf mois aux commandes, le bilan fait tousser
1. D’abord, un État fauché comme les blés, avec des finances qui font grise mine et des marges de manœuvre aussi vastes qu’une boîte de sardines.
2. Ensuite, une Administration républicaine, certes, mais qui tourne encore sous Windows 95, alors qu’on parle d’intelligence artificielle et de révolution numérique à chaque coin de rue.
3. Puis, un secteur parapublic gonflé comme un ballon de baudruche, qui coûte un bras tout en doublonnant les services centraux, avec des dividendes qui se font désirer comme des vacances en première classe.
4. Enfin. Des services publics aussi simples qu’un casse-tête chinois, avec des coûts qui grimpent plus vite qu’un chat sur un rideau, et une image de l’État qui prend la poussière.
Bref, il faut un bon coup de balai pour dépoussiérer tout ça, moderniser, rapprocher l’administration des citoyens et la rendre plus efficace. C’est justement tout l’enjeu de cette Conférence des Administrateurs et Managers publics (CAMP) : causer stratégie, solutions, et surtout éviter la panne sèche.
Quand un chef d’État annonce qu’il n’y a « aucune marge de manœuvre » pour sortir son pays d’une crise, on pourrait se demander s’il ne manque pas aussi de marge pour prendre une bouffée d’air. Est-ce un cri d’alerte sincère, une manière d’éviter le stress des attentes, ou simplement l’aveu qu’il aurait peut-être mieux fait de rester aux Impôts et Domaines ? Explorons cette déclaration avec un brin d’humour.
Quand on parle de « contraintes systémiques », cela sonne un peu comme une excuse que l’on sort à l’école pour ne pas avoir fait ses devoirs. « Ce n’est pas moi, c’est la crise énergétique, la dette et le pays pillé par nos devanciers », semble-t-on entendre. Certes, les chefs d’État, surtout dans les pays en développement, jonglent souvent avec des problèmes qui semblent taillés pour un super-héros… mais sans le costume.
Reste que dire pudiquement « je ne peux rien faire » ressemble à une stratégie curieuse. S’agit-il de transparence pour préparer la population à de futurs sacrifices ? Ou simplement d’un moyen de baisser les attentes, parce qu’après tout, à quoi bon décevoir si tout le monde est déjà déprimé ?
Évidemment, une telle déclaration ouvre la voie à des critiques. Et si le véritable problème était une incompétence bien dissimulée ? Certains diront qu’un bon leader trouverait toujours une solution, même si elle implique de transformer des citrons en limonade. Mais quand on ne voit que des citrons, le casse-tête est qu’il faut choisir entre ceux qui ont des pépins et ceux qui n’en n’ont pas.
Pourtant, il faut bien admettre que tout ne peut pas être imputé à une seule personne. Quand un pays traîne un boulet depuis plusieurs décennies, le dirigeant actuel ressemble davantage à quelqu’un qui tente de réparer un avion en plein vol. Mais bon, si on a promis des réformes miracles et que l’on finit par lancer un SOS, il faut s’attendre à des critiques.
Si le chef d’État évoque une absence de marge de manœuvre, il y a peut-être une logique derrière. C’est un peu comme quand on dit à ses amis qu’on est fauché juste avant qu’ils ne demandent qu’on paye la prochaine tournée. En mettant en avant les contraintes extérieures, il déplace l’attention : ce n’est pas lui, ce sont les gens d’avant.
Mais attention, cette stratégie peut avoir un effet boomerang. Si la population sent que tout est de la faute des autres, elle pourrait finir par se demander pourquoi elle écoute encore quelqu’un qui n’a visiblement pas les commandes.
Les citoyens, eux, oscillent entre l’espoir d’une solution et une envie grandissante d’éclater de rire devant l’absurdité de certaines situations. Entendre qu’il n’y a pas de marge de manœuvre peut sembler honnête, mais cela risque aussi de ressembler à un abandon. Pourtant, l’art du leadership consiste justement à trouver un moyen de transformer une impasse en opportunité. Un peu comme ces gens qui, coincés dans un ascenseur, finissent par inventer un jeu pour passer le temps
Quand un chef d’État affirme qu’il n’y a pas de marge de manœuvre, cela peut être le reflet d’un contexte véritablement difficile, ou une manière astucieuse de réduire les attentes. Mais pour beaucoup de citoyens, cela reste une pirouette rhétorique qui pourrait bien résumer toute la situation : « On est dans le même bateau, mais moi, je ne rame pas. » Au final, la véritable question reste : qui prendra les rames et, surtout, où est-ce qu’on va ?