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15 novembre 2024
LA 14E EDITION DU FESTIVAL METISSONS PREVUE LES 29 ET 30 NOVEMBRE
La ville de Saint-Louis (nord) va accueillir les 29 et 30 novembre la quatorzième édition du festival ”Métissons”, un événement culturel qui vise à créer une ambiance festive dans les principaux lieux de la vieille ville.
Saint-Louis, 17 sept (APS) – La ville de Saint-Louis (nord) va accueillir les 29 et 30 novembre la quatorzième édition du festival ”Métissons”, un événement culturel qui vise à créer une ambiance festive dans les principaux lieux de la vieille ville.
”La 14e édition du festival Métissons aura lieu à Saint-Louis les 29 et 30 novembre 2024. Métissons va également promouvoir des concerts apéritifs et afters dans les principaux lieux de la ville afin de créer une ambiance festive pendant les 2 jours’’, lit-on dans une note transmise à l’APS.
Cet évènement culturel, qui se déroule sur deux jours, a pour objectif de lancer la saison touristique, ajoute la même source.
Selon les organisateurs, la scène de l’Institut français de Saint-Louis sera le principal lieu du festival avec des concerts, le vendredi et le samedi, afin de garder le côté populaire du festival et permettre l’accès au plus grand nombre de spectateurs.
Le programme du festival prévoit, entre autres, un carnaval, avec la participation d’artistes musiciens, mais également un ”Takassanu Ndar’’, (parade à travers l’île, en milieu d’après-midi) en calèche pour montrer la culture saint-louisienne.
Le promoteur culturel Ababacar Guèye est le promoteur du festival Métissons, lequel se tient annuellement dans la ville historique de Saint-Louis depuis sa création en 2010.
Depuis cette année-là, le festival ”Métissons” de Saint-Louis est inscrit dans l’agenda culturel de la capitale du nord, du Sénégal et du monde, rappelle ce dernier.
PASTEF DÉMENT LES RUMEURS SUR DES LISTES DE CANDIDATS AUX LÉGISLATIVES
Le secrétariat général du parti rappelle que seules les informations issues de leurs canaux officiels sont fiables et demande à ses partisans de ne pas se laisser tromper.
Le Secrétariat Général du PASTEF-Les-Patriotes a indiqué, ce mardi 17 septembre 2024, que des informations qui circulent sur internet annonçant de listes de candidats en perspective des élections législatives sont « fausses » et « infondées ».
Dans un communiqué, le secrétariat général du parti d’Ousmane Sonko informe « tous les partisans et sympathisants, ainsi que l’ensemble de la population, que certaines informations circulant sur Internet ainsi que sur les médias sociaux au sujet de soi-disant listes de candidats aux prochaines élections législatives du 17 novembre 2024 sont totalement fausses et infondées ».
Le document de préciser que toute information qui « n’est pas publiée via les canaux officiels du Parti ou fournie par une voix attitrée, doit être considérée comme fausse et trompeuse ».
L’EDITION 2024 DU CHAN PREVUE DU 1ER AU 28 FEVRIER 2025 EN AFRIQUE DE L’EST
La huitième édition du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) se tiendra du 1er au 28 février 2025 en Afrique de l’Est, a annoncé, la Confédération africaine de football (CAF), dans un communiqué rendu public, mardi.
Dakar, 17 sept (APS) – La huitième édition du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) se tiendra du 1er au 28 février 2025 en Afrique de l’Est, a annoncé, la Confédération africaine de football (CAF), dans un communiqué rendu public, mardi.
Le Comité exécutif de la CAF qui s’est réuni, lundi, à Nairobi sous la présidence de Patrice Motsepe, a confirmé les dates retenues pour l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations 2024, selon la même source.
Le communiqué fait savoir que cette édition de 2024 sera organisée en Afrique de l’Est et que la CAF ‘’communiquera en temps voulu les stades et autres sites qui seront désignés pour la compétition’’.
Le premier tour des qualifications aura lieu du 25 au 27 octobre 2024.
En marge de cette réunion, M. Motsepe ‘’a visité certains des sites en rénovation au Kenya’’, pour une éventuelle organisation du CHAN par ce pays.
Il a salué ‘’les progrès réalisés et l’engagement du gouvernement du Kenya pour que tous les sites et les installations soient prêts pour la compétition’’.
En octobre 2023, la présidence de la République du Kenya avait annoncé, dans un communiqué, que le pays avait été désigné comme organisateur de la prochaine édition CHAN en septembre 2024.
Dans la même période, le Kenya avait été désigné par la CAF pour organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2027, conjointement avec l’Ouganda et la Tanzanie.
Le Sénégal est le vainqueur de la septième édition du CHAN, la toute dernière, qui a eu lieu en Algérie (13 janvier-4 février 2023).
Le Maroc et la République démocratique du Congo sont les nations les plus titrées avec deux trophées chacune.
Le Championnat d’Afrique des nations est organisé tous les deux ans en alternance avec la CAN. Seize pays participent à la compétition.
Désormais, les pays pourront faire appel aux joueurs évoluant sur le continent africain alors qu’avant, seuls les footballeurs jouant dans un club de leur pays pouvaient y participer.
PAR MOHAMADOU SOW
LA SITUATION ÉCONOMIQUE DU SÉNÉGAL ALARMANTE MAIS PAS INSURMONTABLE
Chaque pays de la Zone UEMOA a ses spécificités. Si des pays comme le Mali ou le Burkina Faso ont une économie qui dépendent davantage des matières premières, le Sénégal a une économie plus diversifiée.
L’équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par M.Edward Gemayel décrit une situation économique inquiétante pour 2024 pour le Sénégal. Il convient toutefois d’apporter quelques bémols sur les constats.
D’abord, chaque pays de la Zone UEMOA a ses spécificités. Si des pays comme le Mali ou le Burkina Faso ont une économie qui dépendent davantage des matières premières, le Sénégal a une économie plus diversifiée.Toutefois il convient de noter que la région fait face à des défis économiques tels que la pression sur les finances publiques et une gestion de la dette parfois très difficile. Mais attention, comparaison n’est pas raison.
Ensuite comme le dit si bien le communiqué de presse du FMI du 12 septembre 2024, l’exécution budgétaire à fin aout a relevé un manque à gagner significatif en termes de recettes, tandis que les dépenses sont restées globalement conformes aux prévisions. Ceci démontre une forme de maîtrise des finances qu’il convient de mettre aux crédit des nouvelles autorités. Le fameux « Jubaal ».
Cependant la question se pose sur la soutenabilité de ces dépenses, notamment avec des recettes qui ne suivent pas la même tendance. L’absence de reformes fiscales efficaces ou de dynamisation de l’économie formelle peut conduire à un déséquilibre persistant.
Concernant les recettes stagnantes , l’une des grandes faiblesses reste effectivement la difficulté à augmenter les recettes fiscales. Cela renvoie directement à la nécessité de revoir la structure fiscale et de mieux intégrer le secteur informel dans l’économie officielle. Sans cela le financement des dépenses publiques continuera de reposer sur l’endettement et les aides extérieures. D’autres pistes de financement seront également nécessaires.
L’équipe du FMI pointent également des subventions sur l’énergie mal ciblées. En effet les subventions sur l’énergie sont souvent critiquées pour leur coût élevé et leur efficacité. En réformant ces mécanismes pour mieux cibler les populations vulnérables, le gouvernement pourrait libérer des ressources pour d’autres investissements stratégiques. Encore faudrait il connaître véritablement la cible.
Si les nouvelles autorités ont dressé un bon diagnostic du système, l’enjeu est maintenant d’aller au-delà des constats pour proposer des réformes concrètes et durables. Il ne s’agit pas de colmater les brèches, mais de transformer le système en profondeur.
Il est donc nécessaire de mettre en place des réformes structurelles profondes. Le secteur informel qui représente une part considérable de l’économie sénégalaise, doit être mieux encadré. Cela permettrait non seulement de générer davantage de recettes fiscales, mais aussi de renforcer la protection sociale et de réduire les inégalités.
La situation économique du Sénégal n’est donc pas insurmontable, mais elle nécessite des réformes courageuses et une volonté politique forte. Il est crucial que les dirigeants actuels, prennent la responsabilité d’engager ces changements. C’est un devoir et une obligation au vu des résultats de la dernière élection présidentielle.
On vous pardonnera de s’être trompé parce que vous avez essayé. Le contraire NON.
PAR SEYDINA NDIAYE
LA GRIPPE QUI GUETTE L'ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE
Sans être Cassandre, je crains une croissance du PIB atone, voire molle cette année 2024, autour de 5% malgré l’entrée en production des hydrocarbures.
Sans prétendre incarner le Nouriel Roubini du Sénégal, j’avais accordé une interview le 26 juin dernier où j’alertais sur les risques budgétaires qui planaient sur le Sénégal. Fausse modestie ni vanité feinte mises à part, le rapport de la dernière mission du FMI au Sénégal a confirmé nos analyses.
Mieux, l’exploitation du dernier Rapport d’Exécution budgétaire du Trimestre T21 renforce avec gravité nos analyses par :
La baisse globale de recettes près de 800 Mds de FCFA (T2/2023 Vs T2/2024)
La baisse des recettes issues de l’impôt sur les salaires et la main d’œuvre de près de 50%, passant de 21 Mds FCFA à 11 Mds.
Une chute des recettes sur le commerce extérieur de près de 100 Mds FCFA.
En un mot, malgré l’Eurobond de 450 Mds FCFA de juin dernier – qui n’a pas permis de repousser le mur de la dette, au contraire l’aggrave, 8125 Mds2 à payer d’ici 2027, force est de reconnaitre que la machine économique est grippée. Cela reste tributaire, me semble-t-il, à la pression fiscale combinée à une certaine raideur macroéconomique – désinvestissements (cf. usine de dessalement d’eau), climat des affaires tendu (renégociation des contrats oil & gas), remous sociaux (drame de l’émigration clandestine), bourrasque politique (année électorale et haute tension politique).
A cela s’ajoute un besoin pressant d’une feuille de route claire, lisible et articulée. Sans être Cassandre, je crains une croissance du PIB atone, voire molle cette année 2024, autour de 5% malgré l’entrée en production des hydrocarbures. Et mon honnêteté intellectuelle m’oblige à exprimer mon sentiment que les nouvelles autorités semblent au mieux attentistes, voire déboussolées face à l’ampleur des défis ; au pis se réfugiant dans du ponce-pilatisme (pas de LFR, ni de DOB.) Il est bien possible de redresser la barre de la conduite macroéconomique du pays, en sortant de la spirale de la dette extérieure, du keynésianisme infrastructurel et du saupoudrage actuel.
J’ai suffisamment développé mes arguments sur ce changement épistémologique qu’il faut apporter au modèle économique du Sénégal, qui se trouve dans un piège structurel. Il urge de l’en sortir rapidement.
VERS DE NOUVEAUX AMÉNAGEMENTS RIZICOLES DANS LA RÉGION DE MATAM
Alassane Bâ, Directeur général de la SAED, a souligné que ces travaux viseront à optimiser les Périmètres irrigués villageois (PIV) existants, jugés insuffisants, et à exploiter le potentiel agricole non aménagé de la région.
Saradji, 17 sept (APS) – Le Directeur général de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), Alassane Bâ, a annoncé, mardi, de nouveaux aménagements rizicoles dans la délégation de Matam pour permettre aux populations d’avoir des revenus beaucoup plus importants.
”La moitié de la superficie cultivable dans la région de Matam est constituée de Périmètres irrigués villageois (PIV), dont les tailles parcellaires sont faibles. Ils méritent d’être améliorés, en faisant de nouveaux aménagements qui vont permettre aux populations d’avoir des revenus beaucoup plus importants”, a-t-il dit.
Alassane Bâ, récemment nommé Directeur général de la SAED, s’exprimait à l’occasion de la première étape d’une visite de prise de contact de deux jours dans la région de Matam.
Selon lui, cette région a un potentiel agricole assez significatif de 43 000 hectares, mais ”seulement 13 000 y ont été aménagés”.
M. Bâ a estimé que l’essentiel des cultures sont constitués de riziculture, qui est ”une économie d’échelle, plus son cultive, plus on gagne de l’argent”.
Il a précisé qu’il y a des choses à changer dans ce domaine, car les tailles parcellaires comprises entre 0,25 et 0,35 hectares par famille sont très faibles.
”Dans la région, il y a un potentiel énorme de terres qui vont être aménagées dans le cadre du nouveau programme défini par l’Etat”, a soutenu M. Bâ.
Il a laissé entendre que la région souffre aussi de plusieurs difficultés liées entre autres à la cherté de l’électricité et à l’insuffisance des motopompes.
Sur ce dernier point, il a souligné qu’il y a un programme spécial qui est en train d’être mis en place par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Ledit programme permettra de résorber le gap des motopompes, mais aussi aux producteurs ”ayant des difficultés de remboursement de prêts de renouer avec le crédit”.
Une solution est en cours concernant le problème de la facture d’électricité avec ”la solarisation universelle”, a fait savoir Alassane Bâ.
Il a cité le casier de Kobilo, dans la commune de Dabia comme faisant partie des champs solarisés.
Lors de la première journée de visite de prise de contact, Alassane Bâ s’est rendu à Saradji, à Bokidiawé, à Kobilo et dans le Dandé Mayo nord où quatre PIV ont été visités.
Mercredi, le DG se rendra dans plusieurs localités du département de Kanel.
INTERDICTION DE SORTIE DU TERRITOIRE, AUCUNE VIOLATION DE LA LOI, SELON IBA BARRY KAMARA
L'enseignant chercheur en droit explique que cette mesure préventive est légitime, bien qu'elle ne nécessite pas de notification formelle.
L’interdiction de sortie du territoire national faite à certains dignitaires du régime de Mcky Sall continue d’alimenter les discussions sur les grand-place. Le professeur Iba Barry Kamara, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques affirme qu’il n’y a pas de violation de la loi.
Aucune loi n’a été violée sur l’interdiction faite à d’anciens pontes du régime de Macky Sall de quitter le territoire national. C’est la conviction du professeur Iba Barry Kamara. Interrogé par Rfm sur la question, l’enseignant- chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques dit : «Le pouvoir a estimé, par une démarche administrative et préventive, devoir empêcher certaines personnes qui peuvent être concernées par des dossiers susceptibles d’être portés devant la justice, et cela se comprend aisément. Il faut rappeler que ce sont des hauts fonctionnaires donc, des personnes qui ont eu à occuper de hautes fonctions administratives. Et, nous le savons, on est dans une période où on parle de reddition des comptes.»
Cette décision serait-elle illégale ? Le professeur Kamara répond : «Il ne s’agit pas toujours de procéder à une notification. Et, dans le cas d’espèce, la notification aurait un aspect superfétatoire dans la mesure où, lorsqu’on occupe une haute fonction administrative, c’est tout à fait normal de savoir effectivement qu’on ne peut pas sortir du territoire national comme on veut.» A la question de savoir si cette décision peut être attaquée devant une cour ou un tribunal, le pénaliste explique : «En réalité, c’est ça la difficulté. Dès lors qu’il n’y a pas un acte matériel de notification, on ne peut pas attaquer une telle mesure devant la Cour suprême aux fins d’une annulation parce que le recours pour excès de pouvoir est un recours objectif parce que c’est un acte, et cet acte doit être matériel, ce qui n’existe pas à l’état des choses.»
INONDATION À TOUBA, UN MORT ET DE NOMBREUX DÉGÂTS MATÉRIELS
Un effondrement provoqué par des pluies diluviennes a causé de nombreux dégâts matériels à Keur Niang. Les habitants appellent à l'aide face aux inondations qui continuent de ravager plusieurs quartiers
Une personne est décédée dans l’effondrement d’un immeuble au quartier Keur Niang, à Touba, à la suite des fortes pluies enregistrées dans la nuit de lundi à mardi.
Dans cette nuit, des pluies diluviennes se sont abattues sur plusieurs localités de la région de Diourbel, occasionnant plusieurs dégâts matériels, notamment dans la capitale du mouridisme.
Dans la commune de Touba, une personne est décédée et une autre grièvement blessée dans l’effondrement d’un bâtiment au quartier Keur Niang.
Selon les témoignages des habitants du quartier, c’est le débordement du bassin de rétention qui serait à l’origine de ce drame.
“Cette situation est due au débordement du bassin de rétention qui ne pouvait plus contenir la quantité des eaux pluviales enregistrée dans la nuit”, a expliqué Cheikh Mbacké Thiam, un habitant du quartier.
Le quinquagénaire soutient que plusieurs maisons sont envahies par les eaux au grand dame des familles qui ne savent plus où donner de la tête.
A l’en croire, au moins trente murs de clôture de maisons du quartier se sont affaissés.
Face à cette situation, les populations appellent les autorités à leur venir en aide pour soulager les familles sinistrées.
“Nous sollicitons l’appui et l’accompagnement des autorités locales et gouvernementales pour trouver une solution à ce problème récurrent”, lance Bassirou, l’un des habitants du quartier.
Il propose la délocalisation du bassin de Keur Niangue qui, selon lui, risque de faire d’autres victimes, si les autorités ne réagissent pas.
Plusieurs autres quartiers de Touba sont aussi touchés par les inondations, notamment Ndamatou, Nguiranène et le long de la route de Darou Rahmane.
LES PROPOSITIONS ÉCONOMIQUES DE CHÉRIF SALIF SY AU GOUVERNEMENT
Face aux défis économiques identifiés par le Fonds monétaire international, l'économiste appelle les autorités sénégalaises à une série de réformes stratégiques. Il plaide pour une suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées
Dakar, 17 sept (APS) – L’économiste Chérif Salif Sy, réagissant aux perspectives économiques ‘’difficiles’’ relevées par le Fonds monétaire international (FMI), concernant le Sénégal, fait plusieurs recommandations aux autorités du pays, dont la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées, la protection des couches vulnérables et la fin des exonérations fiscales ne pouvant pas stimuler l’investissement et la croissance.
Une mission du FMI ayant séjourné récemment au Sénégal a signalé des perspectives macroéconomiques ‘’difficiles’’ pour le pays et prévoit maintenant une croissance du PIB réel de 6,0 % à la fin de l’année. En juin, cette institution financière envisageait une croissance du PIB réel de 7,1 % pour cette année.
Ses fonctionnaires ayant séjourné récemment au Sénégal ont relevé un ralentissement de l’activité économique du pays au premier semestre de l’année et, en raison de ‘’perspectives difficiles’’ pour le reste de 2024, ont recommandé aux autorités locales de recourir à ‘’des mesures fortes’’, dont la ‘’suppression progressive des subventions énergétiques non-ciblées et coûteuses’’.
Réagissant au constat et aux recommandations du FMI, Chérif Salif Sy, dans une tribune publiée mardi par le quotidien Bés Bi Le Jour, conseille au gouvernement sénégalais, lui aussi, de veiller à une ‘’suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées’’.
‘’Il faut élaborer un plan pour réduire progressivement les subventions énergétiques générales, tout en protégeant les ménages vulnérables’’, a écrit M. Sy.
Il s’agit essentiellement de subventions des prix de l’électricité, dont bénéficient certaines catégories sociales.
Une ‘’gestion prudente de la dette publique’’
‘’La protection des populations vulnérables’’ et le renforcement de la viabilité financière de la Société nationale d’électricité du Sénégal, avec de nouveaux tarifs comprenant un volet social, font partie des propositions de Chérif Salif Sy.
Il pense que le gouvernement ferait mieux aussi de ‘’maintenir et [de] renforcer les programmes sociaux pour atténuer l’impact des réformes sur les ménages à faible revenu’’.
‘’Il faut réévaluer les exonérations fiscales existantes pour éliminer celles qui ne stimulent pas efficacement l’investissement et la croissance’’, a proposé l’économiste, suggérant ensuite de ‘’renforcer l’administration fiscale pour améliorer la collecte des recettes’’.
Il recommande aux pouvoirs publics d’‘’introduire des mécanismes de tarification reflétant les coûts réels de l’énergie’’ et d’assurer une ‘’gestion prudente de la dette publique’’.
‘’Éviter le recours à des emprunts à court terme coûteux, favorisant des sources de financement plus durables’’, et ‘’mettre en place une stratégie de gestion de la dette visant à réduire le ratio dette/PIB en dessous du seuil de 70 % de l’UEMOA’’ font partie des propositions qu’il fait au gouvernement.
Un ‘’apurement des impayés envers les entreprises privées’’
Chérif Salif Sy suggère aussi aux autorités du pays de veiller à la ‘’réduction du déficit budgétaire’’, d’‘’identifier et [de] mettre en œuvre des mesures d’économie budgétaire pour réduire les dépenses non prioritaires’’.
‘’Le déficit budgétaire pourrait dépasser 7,5 % du PIB, bien au-delà des 3,9 % prévu initialement’’, si des mesures efficaces ne sont pas prises et mises en œuvre, a prévenu M. Sy, proposant d’‘’améliorer l’efficacité des dépenses publiques en renforçant les mécanismes de suivi et d’évaluation’’.
Il préconise un ‘’apurement des impayés envers les entreprises privées’’ et conseille au gouvernement d’‘’effectuer un inventaire complet des impayés’’, d’‘’établir un plan d’apurement avec un calendrier transparent’’, d’‘’éviter l’accumulation future d’impayés en améliorant la planification budgétaire’’.
Dans les recommandations faites au gouvernement par l’économiste figure l’‘’accélération des réformes structurelles’’.
De même, ajoute Chérif Salif Sy, ‘’finaliser la révision de la formule de tarification des produits pétroliers pour refléter les fluctuations du marché, avancer rapidement sur le diagnostic des coûts de production de l’électricité et mettre en œuvre les recommandations’’.
LA CREI EST MORTE, VIVE LE PJF
Le Sénégal se dote d'une nouvelle arme contre la criminalité financière : le Pool judiciaire financier. L'organe judiciaire installé ce mardi, aura pour mission de traquer un large éventail d'infractions, de la corruption au financement du terrorisme
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a procédé, mardi, à Dakar, à l’installation officielle du Pool judiciaire financier (PJF), une juridiction à son avis ‘’plus conforme aux exigences du moment’’ que celle qu’elle remplace, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
‘’Il ne remplace pas seulement la CREI. Il se veut plus innovant et plus conforme [qu’elle] aux exigences du moment’’, a dit M. Diagne lors d’une cérémonie d’installation officielle du PJF, en présence de ses membres.
Le Pool judiciaire financier est un ‘’nouveau mécanisme’’ né d’une loi du 2 août 2023, a-t-il rappelé.
Le PJF est une juridiction à compétence nationale, créée au sein du tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar de la cour d’appel de Dakar pour réprimer les infractions à caractère économique et financier.
‘’La mise en place du Pool judiciaire financier est une réponse aux nombreux défis posés par l’exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l’économie, les flux rapides de capitaux, le développement des technologies de l’information et de la communication, ainsi que les multiples réseaux criminels qui ne connaissent pas de frontière et ne sauraient donc être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés’’, a souligné Ousmane Diagne.
Depuis plusieurs décennies, le Sénégal démontre une ‘’réelle volonté de combattre’’ la corruption et les détournements de deniers publics, a-t-il dit.
La création de la CREI en 1981 découle de cette volonté des pouvoirs publics sénégalais, selon le garde des Sceaux.
Le PJF vient s’ajouter à plusieurs institutions exerçant des fonctions voisines les unes des autres : la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, et la Cellule nationale de traitement des informations financières. Elles servent toutes à ‘’lutter contre les actes de prévarication’’ et à ‘’asseoir une gouvernance éthique et exemplaire’’.
‘’Le Pool judiciaire financier allie les besoins d’efficacité dans la répression, et d’efficience dans la gestion des ressources humaines, avec un domaine de compétences plus élargi’’ que celui de la CREI, a souligné M. Diagne.
‘’Un pouvoir judiciaire plus fort’’
Le PJF prend en compte les affaires relevant de la corruption et des pratiques assimilées, a-t-il dit en énumérant les faits de détournement et de soustraction de deniers publics, d’escroquerie, de faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, celles relatives à la réglementation des marchés publics, à la piraterie maritime, au financement du terrorisme, au trafic de migrants et à la réglementation bancaire, selon le ministre de la Justice.
Il a recommandé à ses membres de ‘’donner le meilleur’’ d’eux-mêmes en vue de l’atteinte des objectifs assignés à cette juridiction.
‘’L’État, de son côté, ne ménagera aucun effort pour vous mettre dans les conditions optimales de performance et d’épanouissement professionnel’’, leur a-t-il promis.
‘’Les principes d’indépendance et d’intégrité auxquels vous êtes profondément attachés devront toujours vous servir de viatique dans l’accomplissement de votre mission’’, a dit Ousmane Diagne en s’adressant aux membres du PJF.
Abdoulaye Ba, le premier président de la cour d’appel de Dakar, estime que les membres de la nouvelle juridiction ont les ‘’atouts’’ et les ‘’outils’’ dont dispose tout magistrat pour l’exercice de son ‘’sacerdoce’’. ‘’C’est quoi ? Le serment qui guide et oriente la conscience, qui interpelle la foi en Dieu, en la justice, la foi dans les convictions…’’ a-t-il dit.
‘’L’immense talent intellectuel et professionnel qui les caractérise nous permet d’espérer voir […] un pouvoir judiciaire plus fort’’, a poursuivi Abdoulaye Ba en parlant des membres du Pool judiciaire financier.
Le PJF est constitué de :
membres du parquet du tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier ; monsieur Abdoulaye Diouf, procureur de la République financier adjoint ; monsieur Ibrahima Faye, substitut du procureur de la République financier ; monsieur Harouna Sow, substitut du procureur de la République financier ;
membres du collège des juges d’instruction au tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur Idrissa Diarra, président du collège des juges d’instruction financier ; monsieur Massaer Sarr, juge d’instruction financier ; monsieur Babacar Diop, juge d’instruction financier ; monsieur Mouhamadou Ndéné Ndir, juge d’instruction financier ; monsieur Moustapha Fall, juge d’instruction financier ; madame Nelly Secko Dieng, juge d’instruction financier ;
membres de la chambre de jugement financière au tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur Papa Mohamed Diop, président de la chambre de jugement financière ; monsieur Mamadou Yakham Keita, membre ; monsieur Mor Lo, membre ; monsieur Ousseynou Sy, membre ; monsieur Ngor Diop, membre ; madame Aissétou Kanté Faye, membre ;
membres de la chambre d’accusation financière de la cour d’appel de Dakar : monsieur Mamady Diané, président de la chambre d’accusation financière ; monsieur Alioune Sall, membre ; monsieur Tahir Ka, membre ; monsieur Abdoul Aziz Baro, membre ; monsieur Samba Ndiaye, membre ; madame Adji Mame Bousso Guèye, membre ;
membres de la chambre des appels financiers de la cour d’appel de Dakar : madame Anta Ndiaye Diop, présidente à la chambre des appels financiers ; monsieur Mamadou Diallo, membre ; monsieur Thierno Niang, membre ; Madame Fatou Binetou Cissokho, membre ; monsieur Fall Babacar Sy, membre.