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15 novembre 2024
ADAMA BARROW ANNONCE SON INTENTION DE BRIGUER UN TROISIÈME MANDAT EN 2026
S'exprimant devant les nouveaux membres de son parti, le NPP, le président gambien a affirmé qu'il se mesurerait une nouvelle fois à son principal opposant, Oussainou Darboe, lors de ce scrutin crucial.
Le président gambien Adama Barrow ne semble pas disposé à quitter le State House à la fin de son second mandat. Lors d’une réunion, le week-end dernier, avec les nouveaux membres du Parti national du peuple (NPP), il a été très implicite à ce sujet affirmant qu’il compte défier de nouveau son opposant Oussainou Darboe en 2026.
« Il est clair que le président Barrow va à nouveau se mesurer à son père (Oussainou Darboe, chef de file de l’opposition gambienne). J’en suis très heureux, car affirmer que le président Barrow ne se représentera pas parce qu’il a déjà effectué deux mandats n’est que du vent. Vous êtes un lutteur, je suis un lutteur, et vous dites que je ne peux pas lutter ? Ce ne sont que des paroles en l’air. C’est l’arbitre qui devrait décider si je suis disqualifié ou non », a déclaré le dirigeant gambien repris par « The Standard ».
Pour lui, tous ceux qui souhaitent qu’il déclare forfait en 2026 agissent par peur. « Ils ont peur de moi. Si vous voyez un lutteur choisir qui devrait ou ne devrait pas lutter, cela signifie qu’il a peur », a affirmé Adama Barrow.
Il a, dans la foulée, invité les nouveaux membres de son parti à travailler d’arrache-pied pour élever le NPP, car, souligne-t-il, c’est « le bilan de la formation politique qui déterminera le succès ou l’échec aux prochaines élections ».
« Laissons les autres parler. Concentrons-nous sur le travail. Mon beau-père me disait qu’Allah ne récompense pas la sagesse, mais le travail. Peu importe à quel point on est sage, il n’y a pas de récompense. En 2026, notre travail parlera pour nous. C’est ce que nous voulons », a-t-il conclu.
Pour rappel, Adama Barrow avait annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Mieux, à son élection, il avait parlé de pouvoir de transition.
UN HORIZON ÉCONOMIQUE INCERTAIN À L'APPROCHE DES LÉGISLATIVES
Le pays fait face à un ralentissement économique préoccupant. Bassirou Diomaye Faye, fraîchement élu, navigue dans des eaux troubles, entre déficit budgétaire et révision imminente du prêt du FMI
(SenePlus) - Selon les informations rapportées par Reuters, le Sénégal fait face à un ralentissement économique et à des défis budgétaires à l'approche des élections législatives du 17 novembre. Cette situation pourrait compliquer la tâche du président Bassirou Diomaye Faye, en poste depuis seulement cinq mois.
La dissolution de l'Assemblée nationale jeudi dernier par le chef de l'État a précipité l'organisation de ces élections. Cela intervient dans un contexte économique délicat, alors que le pays se prépare à la prochaine révision de son prêt de 1,9 milliard de dollars accordé par le FMI.
Michael Kafe, analyste chez Barclays, estime qu'"il est peu probable que la prochaine revue du Sénégal soit approuvée par le conseil d'administration du FMI avant décembre". Ce retard potentiel dans le financement du FMI coïncide avec d'autres indicateurs économiques préoccupants.
Le FMI a revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2023, passant de 7,1% en juin à 6,0%. L'institution explique que "cette chute reflète une activité plus faible dans les secteurs de l'exploitation minière, de la construction et de l'agro-industrie".
La situation budgétaire du pays s'est également détériorée. Le FMI note que « les recettes de l'État ont diminué de manière significative au cours des huit premiers mois de l'année, alors que les dépenses sont restées stables ». Face à cette situation, « les autorités ont eu recours à des emprunts commerciaux extérieurs coûteux et de courte durée ».
Le président Faye justifie la dissolution du parlement par le refus de l'ancienne Assemblée d'initier une nouvelle loi budgétaire et son opposition à un plan visant à supprimer des organismes d'État jugés dispendieux. Son parti, le Pastef, ne disposait que de 26 sièges sur 165 dans le parlement dissous.
Malgré ces défis, certains analystes restent optimistes. Le cabinet Eurasia Group souligne la popularité des initiatives présidentielles, notamment « un dialogue national sur la réforme du système judiciaire et un audit financier en cours, visant à éradiquer les gaspillages ».
L'avenir économique du Sénégal pourrait s'éclaircir grâce à l'exploitation de ses ressources naturelles. Le pays est devenu producteur de pétrole en juin avec le démarrage du champ pétrolier et gazier de Sangomar par Woodside Energy. La production de gaz naturel liquéfié devrait également débuter d'ici la fin de l'année.
Evghenia Sleptsova, analyste chez Oxford Economics, prédit que "l'administration actuelle du Sénégal utilisera ces revenus des ressources pour réduire les importants déséquilibres extérieurs et fiscaux du pays".
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AL-QAÏDA FRAPPE AU CŒUR DU MALI
Bamako, longtemps épargnée, a subi un assaut sans précédent ce mardi. Les jihadistes ont frappé simultanément deux cibles névralgiques de la capitale. Les forces russes, déployées pour sécuriser le pouvoir, se révèlent impuissantes
Dans une démonstration de force inédite, Al-Qaïda a frappé simultanément ce mardi, deux sites stratégiques à Bamako, la capitale malienne. Selon le décryptage du spécialiste des mouvements jihadistes Wassim Nasr pour France 24, ces attaques marquent un tournant dans la stratégie du groupe terroriste au Sahel.
À l'aube du 17 septembre, l'école de gendarmerie et la base aérienne militaire 101 ont été la cible de tirs nourris. Le timing n'est pas anodin : ces assauts coïncident avec l'anniversaire de l'Alliance du Sahel et de la gendarmerie malienne.
Le bilan reste flou, mais plusieurs élèves gendarmes auraient perdu la vie. Cette opération audacieuse souligne la vulnérabilité croissante de Bamako face à la menace jihadiste.
Fait notable, Al-Qaïda cible préférentiellement les installations militaires, notamment les civils. Cette approche pourrait viser à rallier le soutien populaire, analyse Nasr.
Ces attaques s'inscrivent dans un contexte d'expansion alarmante des groupes jihadistes au Sahel, Al-Qaïda et l'État islamique se contestant le contrôle de vastes territoires jusqu'aux portes des pays du Golfe de Guinée.
NDIÉBEL, LES POPULATIONS CONFRONTÉES À UN PROBLÈME D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
Latyr Badiane, premier adjoint au maire, a tiré la sonnette d’alarme sur cette situation préoccupante, obligeant les habitants à recourir aux puits et aux eaux de pluie, avec des risques sanitaires accrus.
Kaolack, 17 sept (APS) – Les populations des villages de la commune de Ndiébel (Kaolack, centre) sont confrontées à un problème d’approvisionnement en eau potable, a alerté, mardi, Latyr Badiane, premier adjoint au maire de cette commune de l’arrondissement de Ngothie.
”Je vous saisis pour informer vous informer des autorités de la situation qui prévaut dans cette commune composée de 28 villages, en plus des hameaux, qui sont tous confrontés à un problème lié à un manque d’eau depuis plus de cinq jours’’, a-t-il notamment signalé à l’APS.
Aujourd’hui, poursuit-il, les populations sont obligées de se tourner vers les eaux de puits ou de profiter de la pluie pour se ravitailler en eau, ‘’avec des risques de maladies hydriques qui peuvent affecter leur santé”.
”Nous réclamons dorénavant le départ de la société Flex Eau qui ne se soucie pas des préoccupations des populations. Depuis plus de cinq jours, elle ne peut pas nous donner une solution à nos problèmes. Ce qui constitue un manque de respect’’, a déploré M. Badiane, selon qui, ‘’il y a six mois, le même problème a prévalu dans (la) commune, au grand désarroi de la population’’.
Le coordonnateur régional de la section Kaolackoise de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (UNCS), Adnan Dème, dit être obligé de lancer un cri détresse aux autorités sur la mauvaise gestion de l’eau dans les zones rurales de la région de Kaolack et Kaffrine, plus particulièrement dans la commune de Ndiébel.
‘’La distribution de l’eau, dans cette zone, est gérée par cette entreprise conflictuelle qui a fini de démontrer son incapacité à gérer le service public de l’eau qui lui a été délégué par l’Etat, en transformant les régions de Kaffrine et Kaolack en ASUFOR (Association des usagers des forages) déguisée’’, a dit M. Dème, également secrétaire national délégué à l’environnement, l’assainissement et développement de l’UNCS.
Il a demandé à l’Etat de diligenter une ‘’enquête approfondie’’ sur la gestion de la société Flex Eau qui, à l’en croire, s’adonne à du ‘’capitalisme sauvage’’ sur le dos des populations.
De son côté, le responsable de l’exploitation de la société incriminée, Flex Eau, Abdoul Aziz Diagne, a indiqué que ”le problème de distribution d’eau à Ndiébel n’est pas dû à l’arrêt du forage”. ”C’est plutôt une baisse de production et les équipes sont déjà mobilisées pour remédier à cette situation’’, a-t-il assuré.
”Il faut aussi comprendre qu’avec l’hivernage, il y a des difficultés dans la praticabilité des routes. Ce qui cause des retards, parfois, dans les interventions. Le forage de Ndiébel, suite à la prise en service de Flex Eau, en 2019, a vu sa pompe changée, avec une autre de meilleure qualité et de meilleur débit pour satisfaire l’approvisionnement en eau des populations de la commune’’, a fait valoir M. Diagne.
L'ÉTAT PRÉVOIT DES INVESTISSEMENTS MASSIFS POUR LA RELANCE DE L'INDUSTRIE TEXTILE À LOUGA
Le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Serigne Gueye Diop, a annoncé un investissement de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA pour relancer la Plateforme industrielle du textile de Louga (PITEX).
Louga, 17 sept (APS) – Le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Serigne Gueye Diop, a annoncé, mardi, que l’État allait investir plusieurs dizaines de milliards de francs CFA dans la relance de la Plateforme industrielle du textile de Louga (PITEX), une usine spécialisée dans la confection de tenues et d’accessoires vestimentaires.
“L’État va mettre des dizaines de milliards FCFA pour faire de la plateforme industrielle du textile de Louga le fleuron de l’industrie dans cette région”, a-t-il déclaré.
Serigne Gueye Diop s’exprimait devant les journalistes à l’issue d’une visite de la Plateforme industrielle du textile (PITEX) de Louga, en présence des autorités administratives, notamment la gouverneure de la région, Ndèye Ngénar Mbodj, et la préfète du département, Maude Manga.
”Nous allons mettre les moyens nécessaires pour en faire un leader de l’industrie”, a-t-il assuré, précisant que “cette nouvelle dynamique ne marque pas seulement le retour d’une infrastructure clé pour la région de Louga, mais elle s’inscrit dans la relance stratégique de l’industrie au Sénégal”.
Le ministre a également rappelé que “le pays s’apprête à organiser des Etats généraux de l’industrie, visant à transformer durablement le secteur industriel sénégalais”.
L’usine de Louga, autrefois un symbole de l’industrie textile sénégalaise, avait fermé ses portes en raison de difficultés économiques. Le ministre a évoqué, entre autres, ”des problèmes de fonds de roulement”.
“L’usine Sotexa, lors de son ouverture en 1980, représentait un espoir pour toute la région avec près de 4000 emplois. Aujourd’hui, nous envisageons d’aller encore plus loin grâce aux nouvelles technologies”, a-t-il promis.
Pour assurer la pérennité de cette relance, le ministre a également annoncé “des partenariats stratégiques avec des entreprises internationales, notamment en Europe et en Asie”.
“Ces collaborations viseront à moderniser les infrastructures, à améliorer la production et à étendre les débouchés à l’international”, a-t-il expliqué.
Il dit avoir “récemment accueilli des représentants de grands groupes comme Zara, et d’autres partenaires en Europe et en Chine, qui souhaitent participer à la relance de cette industrie”.
Serigne Gueye Diop a fait part de la volonté des autorités “de renforcer la formation des jeunes et d’accompagner les entrepreneurs locaux”.
Le ministre a salué le travail des acteurs impliqués dans cette relance, notamment Fatou Ndiaye, la directrice de la Plateforme industrielle du textile (PITEX) qu’il a présentée comme une ”leader persévérante et visionnaire” .
Fatou Ndiaye s’est dite “rassurée et optimiste quant à la volonté manifeste de l’État de soutenir la production locale à travers la relance stratégique” de l’usine.
Selon elle, ”PITEX est avant tout une aventure humaine portée par l’engagement, le patriotisme et la confiance en soi des fils de la région de Louga. ”Nous voulons prouver qu’à Louga, des jeunes motivés s’investissent activement dans le développement de leur région”, a-t-elle fait valoir.
LA 14E EDITION DU FESTIVAL METISSONS PREVUE LES 29 ET 30 NOVEMBRE
La ville de Saint-Louis (nord) va accueillir les 29 et 30 novembre la quatorzième édition du festival ”Métissons”, un événement culturel qui vise à créer une ambiance festive dans les principaux lieux de la vieille ville.
Saint-Louis, 17 sept (APS) – La ville de Saint-Louis (nord) va accueillir les 29 et 30 novembre la quatorzième édition du festival ”Métissons”, un événement culturel qui vise à créer une ambiance festive dans les principaux lieux de la vieille ville.
”La 14e édition du festival Métissons aura lieu à Saint-Louis les 29 et 30 novembre 2024. Métissons va également promouvoir des concerts apéritifs et afters dans les principaux lieux de la ville afin de créer une ambiance festive pendant les 2 jours’’, lit-on dans une note transmise à l’APS.
Cet évènement culturel, qui se déroule sur deux jours, a pour objectif de lancer la saison touristique, ajoute la même source.
Selon les organisateurs, la scène de l’Institut français de Saint-Louis sera le principal lieu du festival avec des concerts, le vendredi et le samedi, afin de garder le côté populaire du festival et permettre l’accès au plus grand nombre de spectateurs.
Le programme du festival prévoit, entre autres, un carnaval, avec la participation d’artistes musiciens, mais également un ”Takassanu Ndar’’, (parade à travers l’île, en milieu d’après-midi) en calèche pour montrer la culture saint-louisienne.
Le promoteur culturel Ababacar Guèye est le promoteur du festival Métissons, lequel se tient annuellement dans la ville historique de Saint-Louis depuis sa création en 2010.
Depuis cette année-là, le festival ”Métissons” de Saint-Louis est inscrit dans l’agenda culturel de la capitale du nord, du Sénégal et du monde, rappelle ce dernier.
PASTEF DÉMENT LES RUMEURS SUR DES LISTES DE CANDIDATS AUX LÉGISLATIVES
Le secrétariat général du parti rappelle que seules les informations issues de leurs canaux officiels sont fiables et demande à ses partisans de ne pas se laisser tromper.
Le Secrétariat Général du PASTEF-Les-Patriotes a indiqué, ce mardi 17 septembre 2024, que des informations qui circulent sur internet annonçant de listes de candidats en perspective des élections législatives sont « fausses » et « infondées ».
Dans un communiqué, le secrétariat général du parti d’Ousmane Sonko informe « tous les partisans et sympathisants, ainsi que l’ensemble de la population, que certaines informations circulant sur Internet ainsi que sur les médias sociaux au sujet de soi-disant listes de candidats aux prochaines élections législatives du 17 novembre 2024 sont totalement fausses et infondées ».
Le document de préciser que toute information qui « n’est pas publiée via les canaux officiels du Parti ou fournie par une voix attitrée, doit être considérée comme fausse et trompeuse ».
L’EDITION 2024 DU CHAN PREVUE DU 1ER AU 28 FEVRIER 2025 EN AFRIQUE DE L’EST
La huitième édition du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) se tiendra du 1er au 28 février 2025 en Afrique de l’Est, a annoncé, la Confédération africaine de football (CAF), dans un communiqué rendu public, mardi.
Dakar, 17 sept (APS) – La huitième édition du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) se tiendra du 1er au 28 février 2025 en Afrique de l’Est, a annoncé, la Confédération africaine de football (CAF), dans un communiqué rendu public, mardi.
Le Comité exécutif de la CAF qui s’est réuni, lundi, à Nairobi sous la présidence de Patrice Motsepe, a confirmé les dates retenues pour l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations 2024, selon la même source.
Le communiqué fait savoir que cette édition de 2024 sera organisée en Afrique de l’Est et que la CAF ‘’communiquera en temps voulu les stades et autres sites qui seront désignés pour la compétition’’.
Le premier tour des qualifications aura lieu du 25 au 27 octobre 2024.
En marge de cette réunion, M. Motsepe ‘’a visité certains des sites en rénovation au Kenya’’, pour une éventuelle organisation du CHAN par ce pays.
Il a salué ‘’les progrès réalisés et l’engagement du gouvernement du Kenya pour que tous les sites et les installations soient prêts pour la compétition’’.
En octobre 2023, la présidence de la République du Kenya avait annoncé, dans un communiqué, que le pays avait été désigné comme organisateur de la prochaine édition CHAN en septembre 2024.
Dans la même période, le Kenya avait été désigné par la CAF pour organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2027, conjointement avec l’Ouganda et la Tanzanie.
Le Sénégal est le vainqueur de la septième édition du CHAN, la toute dernière, qui a eu lieu en Algérie (13 janvier-4 février 2023).
Le Maroc et la République démocratique du Congo sont les nations les plus titrées avec deux trophées chacune.
Le Championnat d’Afrique des nations est organisé tous les deux ans en alternance avec la CAN. Seize pays participent à la compétition.
Désormais, les pays pourront faire appel aux joueurs évoluant sur le continent africain alors qu’avant, seuls les footballeurs jouant dans un club de leur pays pouvaient y participer.
PAR MOHAMADOU SOW
LA SITUATION ÉCONOMIQUE DU SÉNÉGAL ALARMANTE MAIS PAS INSURMONTABLE
Chaque pays de la Zone UEMOA a ses spécificités. Si des pays comme le Mali ou le Burkina Faso ont une économie qui dépendent davantage des matières premières, le Sénégal a une économie plus diversifiée.
L’équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par M.Edward Gemayel décrit une situation économique inquiétante pour 2024 pour le Sénégal. Il convient toutefois d’apporter quelques bémols sur les constats.
D’abord, chaque pays de la Zone UEMOA a ses spécificités. Si des pays comme le Mali ou le Burkina Faso ont une économie qui dépendent davantage des matières premières, le Sénégal a une économie plus diversifiée.Toutefois il convient de noter que la région fait face à des défis économiques tels que la pression sur les finances publiques et une gestion de la dette parfois très difficile. Mais attention, comparaison n’est pas raison.
Ensuite comme le dit si bien le communiqué de presse du FMI du 12 septembre 2024, l’exécution budgétaire à fin aout a relevé un manque à gagner significatif en termes de recettes, tandis que les dépenses sont restées globalement conformes aux prévisions. Ceci démontre une forme de maîtrise des finances qu’il convient de mettre aux crédit des nouvelles autorités. Le fameux « Jubaal ».
Cependant la question se pose sur la soutenabilité de ces dépenses, notamment avec des recettes qui ne suivent pas la même tendance. L’absence de reformes fiscales efficaces ou de dynamisation de l’économie formelle peut conduire à un déséquilibre persistant.
Concernant les recettes stagnantes , l’une des grandes faiblesses reste effectivement la difficulté à augmenter les recettes fiscales. Cela renvoie directement à la nécessité de revoir la structure fiscale et de mieux intégrer le secteur informel dans l’économie officielle. Sans cela le financement des dépenses publiques continuera de reposer sur l’endettement et les aides extérieures. D’autres pistes de financement seront également nécessaires.
L’équipe du FMI pointent également des subventions sur l’énergie mal ciblées. En effet les subventions sur l’énergie sont souvent critiquées pour leur coût élevé et leur efficacité. En réformant ces mécanismes pour mieux cibler les populations vulnérables, le gouvernement pourrait libérer des ressources pour d’autres investissements stratégiques. Encore faudrait il connaître véritablement la cible.
Si les nouvelles autorités ont dressé un bon diagnostic du système, l’enjeu est maintenant d’aller au-delà des constats pour proposer des réformes concrètes et durables. Il ne s’agit pas de colmater les brèches, mais de transformer le système en profondeur.
Il est donc nécessaire de mettre en place des réformes structurelles profondes. Le secteur informel qui représente une part considérable de l’économie sénégalaise, doit être mieux encadré. Cela permettrait non seulement de générer davantage de recettes fiscales, mais aussi de renforcer la protection sociale et de réduire les inégalités.
La situation économique du Sénégal n’est donc pas insurmontable, mais elle nécessite des réformes courageuses et une volonté politique forte. Il est crucial que les dirigeants actuels, prennent la responsabilité d’engager ces changements. C’est un devoir et une obligation au vu des résultats de la dernière élection présidentielle.
On vous pardonnera de s’être trompé parce que vous avez essayé. Le contraire NON.
PAR SEYDINA NDIAYE
LA GRIPPE QUI GUETTE L'ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE
Sans être Cassandre, je crains une croissance du PIB atone, voire molle cette année 2024, autour de 5% malgré l’entrée en production des hydrocarbures.
Sans prétendre incarner le Nouriel Roubini du Sénégal, j’avais accordé une interview le 26 juin dernier où j’alertais sur les risques budgétaires qui planaient sur le Sénégal. Fausse modestie ni vanité feinte mises à part, le rapport de la dernière mission du FMI au Sénégal a confirmé nos analyses.
Mieux, l’exploitation du dernier Rapport d’Exécution budgétaire du Trimestre T21 renforce avec gravité nos analyses par :
La baisse globale de recettes près de 800 Mds de FCFA (T2/2023 Vs T2/2024)
La baisse des recettes issues de l’impôt sur les salaires et la main d’œuvre de près de 50%, passant de 21 Mds FCFA à 11 Mds.
Une chute des recettes sur le commerce extérieur de près de 100 Mds FCFA.
En un mot, malgré l’Eurobond de 450 Mds FCFA de juin dernier – qui n’a pas permis de repousser le mur de la dette, au contraire l’aggrave, 8125 Mds2 à payer d’ici 2027, force est de reconnaitre que la machine économique est grippée. Cela reste tributaire, me semble-t-il, à la pression fiscale combinée à une certaine raideur macroéconomique – désinvestissements (cf. usine de dessalement d’eau), climat des affaires tendu (renégociation des contrats oil & gas), remous sociaux (drame de l’émigration clandestine), bourrasque politique (année électorale et haute tension politique).
A cela s’ajoute un besoin pressant d’une feuille de route claire, lisible et articulée. Sans être Cassandre, je crains une croissance du PIB atone, voire molle cette année 2024, autour de 5% malgré l’entrée en production des hydrocarbures. Et mon honnêteté intellectuelle m’oblige à exprimer mon sentiment que les nouvelles autorités semblent au mieux attentistes, voire déboussolées face à l’ampleur des défis ; au pis se réfugiant dans du ponce-pilatisme (pas de LFR, ni de DOB.) Il est bien possible de redresser la barre de la conduite macroéconomique du pays, en sortant de la spirale de la dette extérieure, du keynésianisme infrastructurel et du saupoudrage actuel.
J’ai suffisamment développé mes arguments sur ce changement épistémologique qu’il faut apporter au modèle économique du Sénégal, qui se trouve dans un piège structurel. Il urge de l’en sortir rapidement.