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7 avril 2025
DÉPRESSION POST-PARTUM, UNE PRÉVALENCE INQUIÉTANTE DE 25,41% AU SÉNÉGAL
Une étude menée à Dakar dans deux services de gynéco-obstétrique a révélé ce chiffre qui dépasse largement l’estimation mondiale située entre 10 et 15%. Les chercheurs pointent plusieurs facteurs de risque.
Dakar, 20 jan (APS) – Une étude menée dans deux services de gynéco-obstétrique à Dakar révèle que 25,41% de femmes ont eu à subir une dépression post-partum (DPP) au cours de leur vie, un pourcentage élevé comparé à l’estimation mondiale comprise entre 10 et 15%.
‘’L’étude a inclus 122 participantes avec une prévalence élevée de DPP (25,41%) au Sénégal, significativement supérieure aux estimations mondiales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime sa prévalence entre 10 et 15% chez les femmes en post-partum’’, selon le rapport de l’étude réalisé par un groupe de chercheurs sénégalais en spécialisation en gynécologie.
Le groupe de médecins est composé des docteurs Sokhna Seck, Djeinaba Bassine Baldé, Momar Camara et El Hadj Makhtar Ba.
La dépression post-partum (DPP) constitue le trouble psychiatrique le plus fréquent de la période périnatale, explique le rapport.
‘’La tranche d’âge la plus représentée était celle de 24-29 ans. 40% des participants étaient d’ethnie Peulh, suivie des Wolofs. Les femmes mariées représentaient 93% de l’échantillon. Le taux de scolarisation était de 89%. La majorité des participants n’exerçaient pas d’activité professionnelle rémunérée. La violence conjugale était présente dans 14% des couples’’, informe le document.
Selon l’étude, ‘’28% des mères ont déclaré avoir vécu un événement stressant pendant leur grossesse’’, alors que 22% des femmes présentaient une pathologie médicale chronique, dont 55% souffraient d’hypertension artérielle.
Le rapport signale également que ‘’1% des femmes rapportaient des psychiatriques personnels et 5% des psychiatriques familiales’’.
La plupart des femmes avait entre deux et quatre enfants vivants en bonne santé, note le document.
En Afrique, particulièrement au Sénégal, les données épidémiologiques sur la DPP restent limitées. Cette étude vise à évaluer la prévalence de la DPP et à identifier les facteurs sociodémographiques et cliniques associés dans le contexte sénégalais, selon le groupe de chercheurs.
Cette situation s’explique, selon eux, par plusieurs facteurs notamment ‘’l’insatisfaction du suivi prénatal et l’exposition à des événements stressants’’ pendant la grossesse.
La grossesse était non désirée dans 17% des cas et 12% des participantes avaient eu une complication. Selon le rapport toujours, »6% étaient insatisfaits de la qualité de leur suivi prénatal. Le taux de césarienne était de 18%’’.
Concernant les facteurs associés, l’étude relève le statut matrimonial célibataire, le manque de soutien du conjoint, la violence conjugale, les conflits avec la belle-famille, l’apparition d’un événement de vie stressant pendant la grossesse, la présence d’antécédents médicaux personnels, l’insatisfaction du suivi de la grossesse et le mode d’accouchement par césarienne.
‘’Deux facteurs apparaissent particulièrement déterminants: ces résultats soulignent l’importance d’un dépistage systématique et d’une approche biopsychosociale intégrée dans la prise en charge périnatale’’, ont conclu les médecins.
TRUMP ANNONCE DES MESURES FORTES APRÈS SA PRESTATION DE SERMENT
Le président a affirmé que son objectif politique est de rester dans l’histoire comme un artisan de paix, insistant sur la nécessité pour les États-Unis de cesser de s’engager dans des guerres multiples et d’intervenir dans les conflits étrangers.
Le 47e président des États-Unis, Donald Trump, a dévoilé, lundi, après sa prestation de serment, une série de mesures fortes dont la déclaration de l’état d’urgence à la frontière sud, visant à renforcer le contrôle migratoire.
Donald Trump a prêté, serment, lundi, à Washington, devenant officiellement le 47e président des Etats-Unis.
‘’Moi, Donald John Trump, jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis’’, a déclaré le républicain, conformément à la Constitution.
En raison du froid glacial, la cérémonie, qui devait initialement se dérouler devant le Capitole, a eu lieu à l’intérieur du complexe du Congrès américain en présence du président sortant, Joe Biden, et de nombreux invités.
Dans son discours inaugural, il a déclaré que ‘’l’âge doré de l’Amérique commence maintenant’’, promettant de ‘’mettre l’Amérique en premier’’.
Donald Trump a déjà dirigé les Etats-Unis de 2017 à 2020.
»Nous stopperons les entrées illégales, expulserons des millions de migrants en situation irrégulière, rétablirons le programme ‘Rester au Mexique’, mettrons fin à la politique de ‘catch and release’, déploierons des troupes à la frontière et désignerons les cartels comme organisations terroristes étrangères (FTO)”, a-t-il affirmé lors de son premier discours après avoir prêté serment.
Parmi ces mesures figure la réintégration des militaires expulsés pour refus du vaccin contre le Covid, précisant qu’ils seraient réintégrés avec paiement rétroactif.
En matière de libertés fondamentales, le président Trump a promis un décret pour mettre fin à la censure gouvernementale, rétablissant ainsi, selon lui, la liberté d’expression aux États-Unis.
Concernant les questions sociétales, Trump a déclaré que la politique officielle des États-Unis reconnaîtrait uniquement les genres masculin et féminin, une prise de position qui alimente les débats dans le pays.
Le président a affirmé que son objectif politique est de rester dans l’histoire comme un artisan de paix, insistant sur la nécessité pour les États-Unis de cesser de s’engager dans des guerres multiples et d’intervenir dans les conflits étrangers.
La cérémonie de prestation de serment, marquée par la présence des anciens présidents Joe Biden, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, s’est tenue pour la première fois en 40 ans à l’intérieur du Capitole à Washington, en présence de membres de l’administration américaine et de nombreux invités.
Ce retour au pouvoir de Donald Trump suscite des espoirs parmi ses partisans, mais également des controverses sur le plan national et international, en raison de ses orientations politiques tranchées.
par Amadou Sarr Diop
L’ETHNICITÉ S’INVITE AUX DÉBATS POLITIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - De Wade à Sonko, en passant par Macky, l'influence des appartenances ethniques dans les stratégies électorales pose question dans un pays où la stabilité s'est bâtie sur le dépassement des clivages identitaires
Avec l’affaire Farba Ngom, le syndrome de l’ethnicité s’invite de nouveau au débat politique. Au lieu de se voiler la face, la question mérite d’être abordée pour poser l'ampleur, en termes de signes précurseurs, d’un malaise social aux conséquences imprévisibles. La guerre des identités, par la politisation de l'ethnicité en contexte africain, a suffisamment fait d'effets dans beaucoup de pays confrontés aujourd’hui à des crises identitaires structurelles. Toujours dans cette stratégie d’ensauvagement des réseaux sociaux, sous fond de haine et de manipulation, l’argument ethno-identitaire émerge, de plus de plus, des querelles politiques au Sénégal.
L’analyse des facteurs de cause à l’origine des guerres ethniques dans les pays en situation de conflictualité, renseigne sur l’impact des débats ethnicistes dans la genèse, la maturation et l’éclosion de conflits identitaires. L’ampleur des conflits ethniques en Afrique a aujourd'hui redonné vigueur aux thèses primordialistes sur l’irréductibilité et l’immuabilité des « ethnicités africaines, promptes à r-émeger dans certains discours politiques et médiatiques ».
La fabrique des identités de résistance contre un ordre politique à partir de l'ethnicisation des conflits politiques ont conduit à des dérives aux conséquences incalculables. Par l’artifice de la politisation du sentiment ethno-identitaire, l’Afrique est un continent exténué par des violences systématiques de toutes sortes. Un bref rappel des conséquences de ce mode opératoire dans certains pays devrait alerter pour sortir de cette dérive ethniciste.
Au demeurant, les crises qui ont secoué les régions des Grands Lacs trouvent leur explication en partie dans cette ethnicisation des crises politico-sociales. On peut évoquer, la guerre civile en Ouganda, les génocides au Rwanda et au Burundi, le conflit au Sud-Soudan et enfin les rébellions dans la province Orientale du Kivu. On se rappelle de l’effroyable génocide des Tutsis au Rwanda estimé à plus de 5,5 millions de morts. En deux journées, celle du 11 avril et la fin d’après-midi du 14 mai 1994, 50 000 Rwandais ont été tués à la machette par leurs voisins sur les collines de Nyamata. D’avril à juillet 1994, on a estimé entre 500 000 et un million de Rwandais tutsis victimes d’une extermination systématique perpétrée par des miliciens (les Interhamwe).
L'autre exemple est la situation post-électorale dramatique connue en Côte d’Ivoire avec l’introduction du concept « d’ivoirité » par Henri Konan Bédié. Durant les cinq mois de violence et de conflit armé qui ont marqué la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, 3 000 personnes ont été tuées.
Dans un article sur les enjeux géostratégiques de l’ethnicité, je soutenais que la symbolique des identités, comme élément de stratégie politique, a marqué les trajectoires de trois figures du champ politique sénégalais depuis 2000, à savoir Abdoulaye Wade, Macky Sall et Ousmane Sonko. Chacun s‘est servi de l’identité d’appartenance comme site de mobilisation politique. Par la mise en scène idéologique du clientélisme identitaire, chacun a construit des éléments de langage dans la communication de conquête ou de préservation du pouvoir. Il est vrai que l’exemplarité du Sénégal dont les premiers concepteurs de l'État postcolonial ont pris en considération le pluralisme ethnique dans le mode de gouvernance, en tenant compte des équilibres identitaires, peut être considérée comme un cas d’école. Une bonne gestion des différences ethniques, religieuses, voire confrériques, et leur présence équilibrée au niveau des sphères étatiques, ont préservé le Sénégal jusqu’ici de la guerre des identités ethniques et religieuses.
Le Sénégal a établi son unité et sa stabilité sur le socle de la diversité et de la pluralité des croyances et des valeurs de référence. De Senghor à Abdou Diouf, l’option pour la construction de l’État-nation a pris le dessus sur les appartenances identitaires. Il est établi que dans les années 1950, Senghor s’est certes appuyé sur la territorialisation des identités primaires, catégorisant les colonisés en citoyens français (ressortissants des quatre communes) et en indigènes (considérés comme des kaw-kaws, des citoyens du Sénégal de l'intérieur vivant en contexte rural). Mais, cette prépondérance des identités cristallisées autour du terroir, n’a pas connu une instrumentalisation identitariste. Durant ses mandatures, et ceci dans la continuité avec Abdou Diouf, les débats politiques ont été menés, en dépit de fortes adversités assumées, dans l’espace de la neutralité citoyenne, autour des enjeux programmatiques et des indicateurs de gouvernance. Les tempêtes de violence qui ont balayé, par moment, le paysage politique sénégalais, n’ont pas conduit à des dérives ethnicistes ou religieuses. On peut supposer que la qualité du personnel politique d’alors (formaté dans des partis politiques ayant érigé la formation idéologique des militants en priorité) y a beaucoup contribué.
A ce niveau, le Sénégal se distingue de la plupart des pays en Afrique qui ont connu la guerre des identités autour des enjeux de pouvoirs et de contrôle des ressources par des stratégies d’ethnicisation des polarités idéologiques et politiques.
Les mutations politiques amorcées à partir de 2000 sont révélatrices des influences ethno-identitaires au niveau de l’électorat dans certaines localités du Sénégal. C’est avec le président Wade qu’a véritablement commencé dans la stratégie électorale la mise en dividende politique des identités de proximité par l’instrumentalisation de son appartenance à la confrérie mouride. Son allégeance ostentatoire à cette confrérie a servi, par moment, de levier d’agitation, de mobilisation politique, dans les zones où les mourides sont représentatifs. Concernant le président Macky Sall, l’énonciation de la notion de « titres fonciers », un élément de langage fortement usité dans la communication politique de ses partisans, pour marquer la prédominance politique de sa coalition dans deux régions où son ethnie d'origine Hal pulaar et celle adoptive Sérère sont fortement présentes, est révélatrice du vote affectif et ethno-identitaire lié à sa double appartenance ethnique dans un contexte politique et électoral traversé par l’impensé du débat ethnique.
Les résultats enregistrés lors de l’élection présidentielle de 2019 dans le Fouta, berceau de son ethnie d’origine Hal pulaar (Matam 93,26 %, Podor 93,40%) et dans la région de Fatick (79,78%) majoritairement habitée par son ethnie d’adoption (sérères), révèlent l’impact des affects ethno-identitaires dans la mobilisation politique et électorale. Le phénomène Sonko n’est pas exempt de l’empreinte de l’ethno-identitaire, au regard des performances électorales de sa coalition politique dans sa région d’origine. Sonko s’est construit, en un temps record, une base politique dans la région naturelle de la Casamance marquée par le sentiment ethniciste et régionaliste fortement entretenu par la présence d’une rébellion en lutte contre l’État du Sénégal depuis plus de quatre décennies. Lors des deux dernières sélections locales (2020) et législatives (2022), l’alliance dirigée par Sonko réalise une percée politique inédite dans cette région du Sud. Sur les 30 communes que compte la région, la mouvance présidentielle Benno Bokk Yaakar n’a gagné que celle rurale de Boutoupa-Camaracounda. La forte mobilisation et la passion exprimée des populations du Sud lors du procès opposant Ousmane Sonko et la masseuse Adji Sarr, s’inscrivent dans cet ancrage symbolique des origines.
Ce détour sur ces trois figures politiques les plus emblématiques durant ces deux dernières décennies, vise à montrer combien sont fragiles en Afrique les équilibres ethniques. A chaque fois que des enjeux politiques et ceux liés à la prise ou à la conservation du pouvoir, atteignent un certain niveau de conflictualité, les rapports de force politiques peuvent faire vaciller les socles ethniques pour en faire des leviers de mobilisation partisane. L’impensé des discours sur l’ethnicité nous situe dans le rituel de la diversion idéologique des élites politiques africaines, à des fins de détournement des opinions de la pauvreté systémique à laquelle sont confrontées de larges couches sociales et, surtout, la jeunesse qui vit dans la précarité et qui est hantée par les incertitudes du lendemain.
Pour le Sénégal, rien n’est gagné, il faut faire preuve de vigilance. C’est par l'intelligence dans la gouvernance et le management de nos institutions et, surtout, du leadership transformationnel, qu’on peut induire un approfondissement de la démocratie par la prise en charge du quotidien des sénégalais. Les enjeux sont multiples pour les artisans de la troisième alternance, dont la mise en chantier des transformations systémiques promises constitue un impératif institué au regard de leurs engagements pour le triomphe du Grand soir tant rêvé par une jeunesse pressée.
Amadou Sarr Diop est sociologue, enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop.
DRAME AU VILLAGE D’AMALY À LINGUÈRE
S. Sow, âgée de 40 ans, a été assassinée dans des conditions atroces par son mari. Son corps a été découvert tôt le matin par des villageois en route pour le marché hebdomadaire.
Un terrible drame s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche au village d’Amaly, situé dans la commune de Tessékéré, département de Linguère.
Sadane Sow, âgée de 40 ans, a été sauvagement assassinée dans des conditions atroces par son mari. Son corps sans vie a été découvert tôt le matin par des villageois en route pour le marché hebdomadaire.
Selon les premières informations, l’époux, un homme d’une cinquantaine d’années, aurait tendu un piège à sa femme. Prétendant souffrir de violentes douleurs au ventre, il lui aurait demandé de l’accompagner au poste de santé du village à bord d’une charrette. Mais, après avoir parcouru quelques kilomètres, il lui a asséné plusieurs coups de coupe-coupe. Il la soupçonnait d’être complice du vol de son troupeau
de vaches, survenu une semaine plus tột.
Après son acte odieux, le suspect s’est réfugié au village de Méweul. Alertés, les gendarmes de Yang Yang sont parvenus à l’arrêter et l’ont placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte par le commandant de la brigade de gendarmerie de Yang Yang pour faire la lumière sur cette affaire qui bouleverse le Djolof.
Ce drame relance la question de l’usage des armes blanches dans le département de Linguère, une zone à vocation pastorale, où ces outils de travail peuvent parfois être détournés à des fins tragiques.
PAR FATIMATA LY
CODE DE LA PUBLICITÉ, 178 ARTICLES POUR PROTÉGER LES CONSOMMATEURS ?
"L’absence de règlementation de la médecine traditionnelle explique en partie la publicité à laquelle s’adonnent les tradipraticiens. Or la publicité des médicaments est interdite et ces plantes traditionnelles sont utilisées à visée thérapeutique."
Le 03 janvier 2025, un avant-projet de loi sur la réforme du code de la publicité a été présenté par le Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique en présence des acteurs clés du secteur de la publicité. Cette réforme est à saluer si l’on sait que la loi sur la publicité qui date de 1983 est non seulement devenue obsolète mais n’a jamais été accompagnée d’un décret d’application. Le nouveau projet de loi a pour ambition de proposer 178 articles à la place 17 de l’ancien code. Ce projet nous rappelle une activité très importante du CNRA (Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel) piloté par Feu Babacar Touré qui avait organisé en août 2018 un atelier de partage et de concertation sur la publicité avec l’ensemble des acteurs du secteur de la publicité (annonceurs, agences, diffuseurs, consommateurs, institutions, collectivités locales). L’association A.I.I.D.A. (Association Internationale d’information sur la Dépigmentation) en tant qu’acteur de la société civile était invitée à prendre part à cette importante activité.
Publicité de produits dépigmentant et article 112 du nouveau code de la presse
L’association A.I.I.D.A avait alors fait des propositions relatives à la publicité des produits dépigmentant à visée cosmétique essentiellement dans les médias audio-visuels. Signalons qu’en avril 2015, l’association AIIDA avait, grâce à la facilitation de Feue l’honorable Mame Mbayang Dione Ba, organisé un atelier de sensibilisation des parlementaires de la 12ème législature par le biais de la commission santé présidée à l’époque par l’honorable Haoua Dia Thiam. Suite à cet atelier de formation des députés l’honorable Haoua Dia Thiam avait proposé l’introduction dans le nouveau code de la presse d’ un nouvel article (article 112) qui interdisait la publicité des produits dépigmentant à visée cosmétique dans les média audio-visuels.
Ce rappel vise à montrer le processus qui a abouti à l’interdiction de la publicité des produits dépigmentant essentiellement des médicaments détournés de leur usage : le propionate de clobetasol, l’hydroquinone et le glutathion.
Médicaments dermatologiques détournés de leur usage
Ces produits ne devraient être prescrits que par les médecins assermentés en particulier les dermatologues et pour des indications médicales précises conformément au code de déontologie médicale. En effet, l’ONMS (l’Ordre National des Médecins du Sénégal) dans son code de déontologie (Décret N°67-147 du 10 fevrier 1967) rappelle en ses articles 9 et 10 l’interdiction à un médecin d’exercer une autre activité incompatible avec la dignité professionnelle de nature à déconsidérer celle-ci notamment de toutes pratiques de charlatanisme.
Ce code rappelle également que « La médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce ». Sont spécialement interdits : « Tous procédés, directs ou indirects, de publicité ou de réclame » ; « Les manifestations spectaculaires touchant à la médecine et n’ayant pas exclusivement un but scientifique ou éducatif ».
Quid du code de déontologie des traditherapeutes ?
Si le code de déontologie réglementant l’exercice de la profession médicale est clairement établi tel n’est pas le cas pour l’exercice de la médecine traditionnelle bien que l’usage des plantes traditionnelles soit très courant dans notre pays. En effet, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime que 80% de la population africaine a recours aux plantes médicinales traditionnelles. Au Sénégal, des études effectuées en milieu hospitalier montrent que 40% des patients consultant en dermatologie ont recours en première intention à la pharmacopée traditionnelle avant de consulter à l’hôpital.
Le recours aux traitements traditionnels est favorisé par plusieurs facteurs dont l’origine géographique, le niveau et le type d’instruction. En outre, une publicité à outrance à laquelle s’adonnent certains tradipraticiens sur divers supports (réseaux sociaux, médias audio-visuels, affiches, réclame….) est un facteur d’incitation à la phytothérapie.
L’absence de règlementation de la médecine traditionnelle explique en partie la publicité à laquelle s’adonnent les tradipraticiens. Or la publicité des médicaments est interdite et ces plantes traditionnelles sont utilisées à visée thérapeutique.
L’utilisation des plantes traditionnelle n’est pas dénuée de dangers ; en pratique hospitalière courante les médecins en particulier les dermatologues et les néphrologues sont quotidiennement confrontés à des effets secondaires des médicaments traditionnels qui constituent des motifs fréquents d’hospitalisation. Les toxidermies (allergies cutanées) sévères, l’insuffisance rénale aigue et les hépatites constituent les principales complications de l’usage des plantes médicinales. Ces complications sont parfois mortelles, malheureusement le système de phytovigilance au Sénégal ne permet pas un enregistrement exhaustif des effets secondaires des plantes médicinales.
Rappelons que depuis 2017, il existe un projet de Loi pour règlementer l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal, malheureusement cette loi n’est pas encore promulguée. Malgré les efforts des autorités sanitaires dans la reconnaissance de la médecine traditionnelle au Sénégal, il n’existe à ce jour aucun code de déontologie qui réglemente la pratique de la médecine traditionnelle au Senegal. Ce qui laisse une porte ouverte pour le charlatanisme et la publicité mensongère.
Autres produits nocifs à la santé et publicité
Toutefois, les plantes médicinales et les produits dépigmentant ne sont pas les seuls produits dont l’utilisation est associée à une morbi-mortalité importante et qui font l’objet de publicité.
Des produits alimentaires tel que l’huile, les bouillons culinaires et autres ingrédients non identifiés n’échappent pas à la publicité mensongère en dépit de ces réglementations existantes : article 9 de la loi 83-20 du 28 janvier 1983 et article 12 de la loi 2006-04 du 4 janvier 2006, portant création du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel. Ce dernier exerce le contrôle par tous les moyens appropriés sur le contenu et les modalités de programmation des émissions publicitaires, diffusées par les médias audiovisuels publics comme privés. L’une des limites de cette législation est la publicité via les réseaux sociaux et les réseaux d’affichage hors des champs de compétence du CNRA.
L’espoir est-il permis pour une reforme en profondeur du secteur publicitaire ?
Cet avant-projet de loi sur la réforme du code de la publicité vient à son heure ; osons espérer que les consuméristes mais surtout le MSAS (Ministère de la Santé et de la Prévention) ainsi que les sociétés savantes joueront pleinement leur rôle dans l’assainissement du paysage publicitaire de notre pays.
L’un des défis majeurs réside dans la prévention de toutes ces pathologies liées aux comportements particulièrement la dépigmentation cosmétique volontaire (« Xessal », l’addiction à l’alcool et au tabac, les toxidermies, l’HTA, l’insuffisance rénale et hépatite médicamenteuse…).
Au-delà des media-audiovisuels il faudrait prendre en compte les réseaux d’affichage et les réseaux-sociaux (Tik-Tok, Facebook et Instagram) sur lesquels on trouve de nombreux cas d’école d’exercice illégal de la médecine et surtout de la dermatologie, de vente de produits nocifs à la santé. Le Sénégal pourrait-il, à l’instar de la Chine interdire certains réseaux sociaux dont les contenus sont nuisibles à la santé publique ?
LE CDEPS DÉNONCE SON EXCLUSION DE LA MAISON DE LA PRESSE
Le patronat regrette un nouveau coup porté par le régime de Diomye Diomaye à la presse nationale, après "le harcèlement fiscal, la suspension unilatérale des conventions, le non-paiement des services faits"
Le patronat dénonce un nouveau coup porté à la presse sénégalaise. Selon le CDEPS, la direction de la Maison de la Presse lui a refusé l'accès aux locaux ce lundi, empêchant la tenue d'une conférence sur la situation critique du secteur. Une interdiction que l'organisation qualifie de "comble" dans un contexte où les entreprises de presse sont déjà asphyxiées financièrement par diverses mesures gouvernementales.
"Le CDEPS interdit de point de presse à la Maison de la Presse
Ce lundi 20 janvier 2025, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) s’est vu refuser l’accès de la Maison de la Presse, où il avait convoqué la presse nationale et internationale à un point de presse sur la crise des médias au Sénégal depuis l’avènement de la troisième alternance politique du régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
C’est la première fois de l’histoire que le patronat de la presse est interdit d’accès à la Maison de la Presse. Depuis sa création, un appel téléphonique au directeur de la structure donnait accès aux locaux dès lors qu’il s’agissait d’une organisation des médias. Le Directeur de la Maison de la Presse, informé le dimanche matin et qui a promis de prendre les dispositions nécessaires, a ensuite organisé son injoignabilité.
Les journalistes, reporters et autres techniciens des médias, venus couvrir le point de presse, ont été informés dans la cour de la Maison de la Presse.
Nous constatons un nouveau jalon posé dans la stratégie des nouvelles autorités de museler la presse. Après le harcèlement fiscal, la suspension unilatérale des conventions, le non-paiement des services faits, refuser l’accès à des journalistes à la Maison de la Presse, qui porte le nom de Babacar Touré, est le comble !
Aujourd’hui, les entreprises de presse privées sont toutes quasiment en faillite avec des dettes colossales envers leurs fournisseurs et certaines ont fermé. Le coût social pour les travailleurs des médias est très lourd en 303 jours : suppression de centaines d’emplois, arriérés pharaoniques de salaires, non cotisation aux institutions de prévoyance sociales, couverture médicale défaillante.
La presse a bon espoir que les recours intentés au niveau de la Cour suprême permettront de casser toutes les décisions illégales du ministre de la Communication.
À ce titre, le CDEPS va continuer de dénoncer les atteintes à la liberté de la presse et reporte sa conférence au mercredi 22 janvier 2025, toujours à la Maison de la Presse"
82 KG DE CANNABIS SAISIS À DAKAR
Une opération menée dans la capitale sénégalaise par l’Office Centrale de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) a conduit à l’interpellation de cinq individus suspectés de trafic de drogue suite à un débarquement suspect survenu à Dakar..
Une opération menée dans la capitale sénégalaise par l’Office Centrale de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) a conduit à l’interpellation de cinq individus suspectés de trafic de drogue suite à un débarquement suspect survenu fin décembre sur les plages dakaroises.
La Division Opérationnelle de l’Office Centrale de Répression du Trafic Illicite de Stupéfiants (OCRTIS) a procédé à une nouvelle série d’arrestations dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue dans la capitale sénégalaise.
Dans la nuit du 19 janvier 2025, « cinq individus » ont été interpellés à Almadies 2 et Keur Massar, entre 5h et 6h du matin. Il s’agit des nommés « I. Yatassaye, M. A. Sané, A. T. Diop, A. Ndiaye et M. Sall », précise le communiqué de la police nationale, parvenu ce lundi à APA.
Cette opération fait suite à « un renseignement opérationnel impliquant M. A. SANE, alias ADA qui avait participé au débarquement de la drogue saisie dans la nuit du 29 au 30 décembre 2024 à la plage de Mbao », renseigne la Police.
Au cours de l’intervention, les forces de l’ordre ont saisi « deux colis de chanvre indien d’un poids total de 82,5 kg, un véhicule de type 4×4 SUZUKI VITARA, et sept téléphones portables. » Les suspects ont été « placés en position de garde à vue » et les scellés entreposés au siège du service.
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JE N’AI AUCUN REGRET D’AVOIR SUSPENDU L’INTERNET MOBILE AU SENEGAL
Invité par iGFM, Me Moussa Bocar Thiam, ancien ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique du Sénégal, a abordé son bilan à la tête du ministère. Il n’a pas hésité à critiquer le travail de son successeur, Alioune Sall
Invité par iGFM, Me Moussa Bocar Thiam, ancien ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique du Sénégal, a abordé son bilan à la tête du ministère. Il n’a pas hésité à critiquer le travail de son successeur, Alioune Sall, qu’il accuse de manquer d’engagement pour le département. Il est également revenu sur sa décision controversée de suspendre l’internet mobile en période de troubles, une mesure qu’il assume pleinement
Me Moussa Bocar Thiam, ancien ministre de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie numérique du Sénégal, a été reçu par iGFM. Une occasion pour lui de revenir sur son bilan, de critiquer son successeur, Alioune Sall, et d’assumer la décision de couper l’internet mobile lors des périodes de tension au Sénégal.
En évoquant son passage au gouvernement, Me Thiam a défendu son action, affirmant avoir posé des jalons importants pour le développement du numérique au Sénégal. « Pendant mon mandat, nous avons travaillé à renforcer les bases du secteur des télécommunications et initié des projets innovants malgré un contexte économique et social difficile », a-t-il déclaré.
Cependant, il n’a pas mâché ses mots à l’endroit de son successeur, Alioune Sall, qu’il accuse de manquer de dynamisme dans la gestion du département. « Je constate avec regret que mon successeur n’a pas eu l’engagement nécessaire pour faire avancer les projets du ministère. Un tel secteur nécessite une vision claire et un travail acharné pour répondre aux attentes des Sénégalais », a-t-il martelé.
Sur la question de la suspension de l’internet mobile en période de troubles, une décision qui avait divisé l’opinion publique, Me Moussa Bocar Thiam a maintenu sa position. « Je n’ai aucun regret. La priorité était de préserver la stabilité et la sécurité de la nation. Une telle décision est difficile à prendre, mais elle était nécessaire dans le contexte que nous avons traversé », a-t-il affirmé.
Cette mesure, bien que controversée, avait été mise en œuvre pour limiter la propagation d’informations pouvant aggraver les tensions. Malgré les critiques, l’ancien ministre persiste à défendre ce choix qu’il considère comme un acte de responsabilité.
TÉLÉCOMMUNICATIONS, L’ARTP RAPPELLE À L’ORDRE LES OPÉRATEURS
L’Agence de régulation des télécommunications et des Postes dénonce le non-respect des procédures d’identification des abonnés par les opérateurs et leurs distributeurs. Malgré les exigences légales, des manquements persistent.
Dans un communiqué rendu public ce lundi, l’Agence de régulation des télécommunications et des Poste (ARTP) a affirmé avoir constaté, à travers des missions de vérification, que l’identification n’est plus respectée par les distributeurs et auprès des points de ventes des opérateurs (Orange, Expresso, Yas et Promobile), au moment de la souscription de cartes SIM par les clients.
Ce malgré les dispositions suivantes de l’article 36 de la loi n°2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des Communications électroniques: “les opérateurs procèdent à l’identification de tous les utilisateurs de leurs services de communications électroniques au moment de la souscription aux services qu’ils fournissent et conservent les données de nature à permettre leur identification”.
L’ARTP demande ainsi aux différents opérateurs précités et aux populations “de veiller scrupuleusement au respect, par eux-mêmes et leurs partenaires commerciaux, de la procédure d’identification des abonnés”.
Pour les personnes physiques, l’ARTP rappelle l’obligation de “la présence physique des clients lors de la souscription ou la présentation d’une procuration légalisée pour les abonnés non présents ; la limitation des cartes SIM à trois (03) par abonné et par opérateur de téléphonie mobile ; la présentation de la Carte Nationale d’Identité « CNI » ou du passeport en cours de validité pour les nationaux et les ressortissants de la CEDEAO ; la présentation du passeport pour les étrangers (autres que CEDEAO)”.
Pour ce qui est des personnes morales et autres organismes, “la présentation du registre de commerce et du NINEA pour les entreprises ; la présentation d’un contrat de droit privé pour les ambassades et autres organismes internationaux accrédités”.
PAR MAGAYE GAYE
RECRUTEMENT ET AVANCEMENT EN AFRIQUE, DANGER DU FAVORITISME
"Un cadre, recruté sur recommandation d’un ministre, a été promu chef de service après moins de deux ans dans l’entreprise. Pendant ce temps, des employés compétents, ayant cumulé 10 à 15 ans d’expérience, attendaient en vain des promotions."
L'Afrique doit repenser ses méthodes de recrutement et d'avancement de ses cadres.
Un mauvais recrutement, surtout à des postes clés, équivaut à installer une bombe à retardement au sein d’une entreprise. Cet agent, souvent improductif, devient rapidement un fardeau pour son organisation.
Le piège du recrutement émotionnel
On critique fréquemment les Africains pour leur approche émotionnelle lors des recrutements, tandis que les Américains, par exemple, privilégient une évaluation objective des compétences et de la valeur ajoutée potentielle des candidats.
En Afrique, le processus de recrutement reste largement influencé par le système francophone, centré sur les diplômes. Pourtant, un diplôme, aussi prestigieux soit-il, ne garantit pas l’efficacité, surtout dans un contexte où le système éducatif peine à répondre aux besoins des entreprises.
L’omniprésence du favoritisme
Le problème ne s’arrête pas aux diplômes. Trop souvent, la question décisive devient : « Qui vous a recommandé ? » Dans bien des cas, ces recommandations passent avant les compétences, biaisant totalement la valeur réelle des candidats.
Il faut également pointer du doigt les responsables politiques qui, fraîchement nommés à la tête d’entreprises publiques, s’empressent de recruter des militants de leur région ou de leur bord politique, sans se soucier de leur qualification.
Les quotas et les privilèges dans les institutions internationales
Des quotas par nationalité ou des règles archaïques, comme l’attribution systématique de certains postes à des pays spécifiques, freinent l’excellence. Pourquoi ne pas instaurer une rotation basée sur les compétences et non sur des critères géographiques ?
Un exemple frappant
J’ai été témoin d’une situation aberrante dans une organisation internationale.
Un cadre, recruté sur recommandation d’un ministre, a été promu chef de service après moins de deux ans dans l’entreprise. Pendant ce temps, des employés compétents, ayant cumulé 10 à 15 ans d’expérience, attendaient en vain des promotions.
Cette injustice avait déclenché une révolte inédite : distribution de tracts, dénonciations publiques et climat de travail délétère. Le dirigeant, dans une tentative d’apaiser la situation, avait tenu des propos troublants :
« Chers collaborateurs, la vie est un jeu de donnant-donnant. J’ai accepté la proposition du Ministre parce qu’il pouvait me rendre service ailleurs. »
La voie du progrès : compétence et mérite
Ces pratiques déresponsabilisantes, à l’origine de frustrations profondes, freinent l’émergence de véritables compétences en Afrique.
Pour assurer son développement, l’Afrique doit miser sur la compétence, le dévouement la loyauté et les résultats : valoriser ceux qui contribuent concrètement aux objectifs des organisations.
Mettre un terme au favoritisme dans les recrutements, c’est poser les bases d’une Afrique plus forte et plus compétitive.