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7 avril 2025
SECOUSSE À RIU BAOBABS
L’hôtel Riu Baobab, situé à Pointe Sarène, dans la commune de Malicounda et le département de Mbour, a été le théâtre d’une attaque spectaculaire perpétrée par une vingtaine de malfaiteurs armés dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier 2025
Ce fut un samedi mouvementé et de tensions. Situé à Pointe Sarène, l’hôtel Riu Baobab a été attaqué par un groupe d’une vingtaine de malfrats, encagoulés et armés, qui ont réussi à neutraliser le service de sécurité, et a emporté plus de 12 millions F Cfa. Puis, ils ont échangé des tirs avec les gendarmes avant de se fondre dans la nature en déchirant la clôture grillagée de l’établissement hôtelier. Comme dans un film d’action.
La frayeur a supplanté, pendant un moment, les moments de détente et de jouissance. L’hôtel Riu Baobab, situé à Pointe Sarène, dans la commune de Malicounda et le département de Mbour, a été le théâtre d’une attaque spectaculaire perpétrée par une vingtaine de malfaiteurs armés dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier 2025. Ils étaient encagoulés. Cet acte audacieux a suscité une vive inquiétude parmi les résidents et le personnel de l’établissement qui sont restés sous le choc.
Les assaillants, une vingtaine, selon certains témoins, lourdement armés, ont surpris et neutralisé le personnel chargé de la sécurité de l’hôtel en les ligotant. Leur intrusion a provoqué une vive tension parmi les hôtes et participants à une soirée de clôture organisée par le Consortium africain de conseil et d’organisation (Caco), un bureau de conseil en ingénierie et filiale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Selon des témoignages, les malfaiteurs ont effectué des tirs de sommation pour sécuriser leur opération.
Mais c’était sans compter avec la détermination du personnel de l’hôtel qui a vite alerté la gendarmerie. D’ailleurs, l’intervention rapide des gendarmes de la Brigade de proximité de Nianing a permis de mettre fin à cette attaque, après un échange de tirs avec les assaillants.
Lieu de résidence de militaires occidentaux en transit
Malgré la réactivité des Forces de l’ordre, les bandits ont réussi à s’échapper en coupant les grillages de l’hôtel. Mais, ils ne sont pas partis les mains vides. Selon certains témoins, ils ont emporté une somme estimée à 12 millions 100 mille F Cfa, ainsi que des objets de valeur. Les vitres de deux pick-up ont également été endommagées. «Pour l’instant, l’évaluation des pertes reste en cours», selon une autorité de la Gendarmerie nationale.
Ce joyau touristique ciblé par les malfaiteurs a été inauguré il y a quelques mois par le Président Macky Sall. Aujourd’hui, l’hôtel Riu Baobab représente un fleuron du tourisme sur la Petite-Côte. Avec ses 522 chambres déjà fonctionnelles et un programme global prévoyant 1024 chambres pour un investissement total de plus de 92 milliards F Cfa, cet établissement est une vitrine de l’attractivité touristique du pays. Il accueille de nombreuses rencontres nationales et internationales, et aussi des hôtes de passage dans le pays. A l’image de militaires occidentaux qui intervenaient au Mali et qui étaient en transit au Sénégal.
Mais, cet incident relance le débat sur la sécurité le long de la Petite-Côte, où les agressions contre les touristes et les résidents deviennent récurrentes. En plus de cela, le phénomène de la drogue sur le littoral aggrave la situation. C’est pourquoi le dispositif de sécurité devrait être renforcé pour prévenir de tels actes et assurer la tranquillité dans cette région stratégique.
Par Hamidou ANNE
LA FIN !
Qui aurait cru qu’au Sénégal, l’une des démocraties africaines les plus avancées, des ligues de savants se seraient constituées pour faire de l’insurrection un mode normal de conquête du pouvoir ?
Il m’est arrivé durant ces quatre dernières années de ne point pouvoir définir avec exactitude ce que je «touchais» des yeux, mais d’en entrevoir seulement le spectre, les ressorts et les lointaines filiations politiques et philosophiques. Mais à chaque fois, j’ai essayé de lire les faits politiques et sociaux à l’aune des valeurs qui me semblent en tous lieux devoir être défendues et sacralisées.
La raison, la liberté, la démocratie, dans le cadre des principes républicains, constituent pour moi des absolus à défendre et préserver. Qui aurait cru qu’au Sénégal, l’une des démocraties africaines les plus avancées, des ligues de savants se seraient constituées pour faire de l’insurrection un mode normal de conquête du pouvoir ? Une élite silencieuse quand l’université de Dakar est incendiée, mais qui multiplie les pétitions au service de la destruction de la démocratie et du vivre-ensemble est forcément malade de sa soumission aux privilèges dérisoires du petit monde politique et à la gloire douteuse des foules numériques. Je ne pensais pas un jour voir des meutes de manifestants radicalisés envahir le Capitole pour contester les résultats d’une Présidentielle américaine. Je n’imaginais pas que parmi les foules ayant investi la rue après la stupeur du 21 avril 2002 surgiront vingt-ans plus tard des millions d’électeurs du parti fondé par Jean-Marie Le Pen. Quand, à la fin des années 2000, je créais un compte sur les réseaux sociaux, j’étais loin d’imaginer que ces plateformes où se racontaient des blagues potaches voire graveleuses, seraient devenues les espaces privilégiés de dissémination de discours haineux et obscurantistes et de lutte contre la vérité au profit des opinions polarisées. Quand Donald Trump revient à la Maison Blanche pour purger ce qu’il restait de décence en politique, une oligarchie «techno-industrielle», jadis considérée comme gauchiste voire hippie, se soumet à son projet dont la finalité est de tuer la raison au profit des seuls affects dans la société. Je ne pensais pas qu’après ce qui s’est passé à Srebrenica, au Rwanda, au Darfour, on en serait à défendre dans les médias qu’une vie à Kfar Aza avait plus de valeur qu’une autre à Gaza. L’idée que les Sénégalais puissent se dire que la fonction présidentielle, exercée par Léopold Sédar Senghor, est si insignifiante désormais qu’ils peuvent y mettre n’importe qui, est curieuse puis terrifiante.
Quand on a la charge d’être un écrivain public au sens du 19ème siècle, le risque de l’assignation est le plus facile venant des lecteurs, qu’ils soient d’accord ou non avec ton propos. Kamel Daoud, qui a été des décennies durant chroniqueur au Quotidien d’Oran, alertait : «On sélectionne les phrases qui peuvent être retenues dans le procès de votre appartenance et de votre allégeance supposée.» Derrière mes titres et mes textes nombreux furent ceux qui ont conçu leurs réponses sur une supposée influence, voire pire, des commanditaires, car l’idée d’un homme libre agissant au nom et pour le compte de sa seule conscience leur est fatalement étrangère.
Cette chronique a cherché chaque semaine à poursuivre un objectif politique au long cours, inspiré par cette pensée de Faulkner relative au refus de céder à la tentation de la fin de l’homme. Je m’acharne à imaginer dans le sillage de la doctrine chrétienne de Mgr Théodore Adrien Sarr, pour l’homme, «un salut global», dans un complexe inquiétant où plus aucun repère ne semble tenir, où l’injonction à choisir son camp rythme le quotidien. Or, je pense qu’on peut haïr en même temps le gouvernement extrémiste de Netanyahu et le Hamas ; on peut critiquer l’impérialisme étasunien et ne céder à aucun éblouissement pour les autocraties latino-américaines ; on peut dans la même veine, critiquer en Afrique les coups d’Etat constitutionnels et les putschs militaires. Quand l’éloge de la nuance et de la complexité devient suspicion et que le degré de conviction se mesure à l’aune des décibels produits, je continue à croire qu’il est possible de tenir les deux bouts de l’engagement public et d’éviter ainsi le piège du manichéisme.
Mon ami écrivain américain Ta-Nehisi Coates, comparant l’apartheid des Palestiniens dans les Territoires occupés aux lois Jim Crow, martèle sur un ton grave mais évident : «I know this story.» Quand j’observe dans mon pays la tentation de détruire la démocratie par la soumission des médias, des syndicats et des partis, la volonté de revenir sur des acquis sociaux comme le droit de grève et la liberté d’expression, le choix de tout conflictualiser pour promouvoir la stigmatisation de l’autre et le refus de la différence, alors, comme Coates, je répète : «I know this story.» Je sais, par la fréquentation assidue des livres d’histoire, ce que les mêmes causes ont produit comme résultats ailleurs. Et je puis dire que la fin ne peut être heureuse. Mais s’y résoudre, quelque part, c’est trahir les miens et renoncer à honorer cet esprit profondément sénégalais, un mélange de panache et de tenue. La démocratie libérale et l’usage de la raison, la célébration des différences et la formation d’une commune humanité font l’objet de menaces de tous ordres. Sous nos yeux disparaissent la gauche progressiste et démocratique et la droite libérale et humaniste. Partout, on semble s’entendre sur un refus de la nuance au profit d’une confrontation morbide dont le socle commun est la tentation du pire
Le ciel de 2025 est plein de menaces sur la démocratie et la liberté. En Afrique, des souverainistes et des xénophobes ont confisqué l’idée panafricaniste pour la transformer en un outil de détestation de l’autre, notamment de la France. Des intellectuels et des politiques ont surfé sur la vague, au nom de l’opportunisme ou de la lâcheté
Dans le Sahel, paradent des putschistes et leurs admirateurs zélés, lançant des fatwas à quiconque a le malheur d’avoir une pensée différente, de croire encore à l’idée première de la démocratie, qui acte que le pouvoir s’acquiert par le biais du Peuple souverain. Je suis pris d’effroi devant l’immensité de la faille et la matérialité de l’effondrement
Quand le 15 octobre 2020, Mohamed Guèye -nous nous voyions pour la première fois- m’a proposé de tenir cette chronique dans les pages du journal, j’ai tout de suite accepté avant de… réfléchir. Jamais le soutien de la direction du journal et celui de la rédaction ne m’ont fait défaut, malgré les passions que ces textes ont parfois provoquées. J’ai caressé un temps la tentation de faire comme certaines de mes idoles. Claudio Magris, écrivain qui m’est cher, a été chroniqueur pendant cinquante ans au Corriere della Serra, le grand quotidien de centre droit italien. Ces textes lui permettaient, disait-il en 1967, d’écrire quand il était «aux prises avec des fureurs morales». Maureen Dowd entame sa trentième année de chroniqueuse au New York Times. Mais me référant à un poème de Cendrars «Quand tu aimes, il faut partir», «Traverses» prend ici donc fin.
Je m’engage désormais en politique pour poursuivre ma réflexion, en y adjoignant désormais l’action du terrain, au service des valeurs qui fondent ma vie : la république, la liberté, la démocratie et la laïcité.
LA SECONDE MORT DE LA CREI
A peine quatre mois après l’installation de ses membres, le Pool judiciaire financier créé sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) affiche un premier bilan dans la lutte contre la délinquance économique et financière
Le procureur de la République près le Pool judiciaire financier a livré le bilan des 4 mois d’activités de cette nouvelle juridiction créée sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Avec 91 dossiers ouverts dont 87 transmis aux juges d’instruction financiers ayant conduit à l’arrestation de162 personnes et permis à l’Etat de saisir 2 milliards 500 millions, le Pool judiciaire financier semble sceller le deuxième enterrement ou la seconde mort de son devancier qui affiche un bilan moins élogieux après sa réactivation.
A peine quatre mois après l’installation de ses membres, le Pool judiciaire financier créé sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) affiche un premier bilan dans la lutte contre la délinquance économique et financière au Sénégal. En effet, s’exprimant dans un reportage diffusé par nos confrères de la télévision nationale (RTS), le vendredi 17 janvier dernier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier auprès de cette nouvelle juridiction créée par la loi du 2 août 2023 modifiant la loi n° 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale a révélé que « l'institution a déjà traité 91 affaires concernant des crimes économiques et délits financiers ». Poursuivant son propos, le patron du Parquet financier a indiqué que sur les 91 dossiers ouverts, 87 ont fait l’objet d’une transmission aux juges d’instruction financiers et dont le traitement à conduit à l’arrestation de162 personnes pour leur implication présumée dans diverses infractions financières allant de la corruption à l’escroquerie, en passant par le blanchiment d’argent. El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla a souligné que dans ce premier bilan de cette juridiction financière, reste le montant des saisies et cautionnements qui s'élève, selon lui, « à 2 milliards 500 millions, auxquels s'ajoutent divers moyens roulants confisqués ».
Seuls Karim Wade et compagnie condamnés, bilan mitigé
Créée en 1981 par le législateur avec la volonté politique du président Diouf puis tombée en désuétude, avant d’être réactivée par le Président Macky Sall en 2012 dans le cadre de sa politique de lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics mis en œuvre à travers la traque des biens mal acquis, cette juridiction spéciale a affiché un bilan moins élogieux six ans après sa réactivation. En effet, sur les 25 personnalités du régime du Président Abdoulaye Wade qui étaient ciblées dont 7 frappées d’une interdiction de sortie du territoire, seuls Karim Wade et compagnie, avec Tahibou Ndiaye ont été inquiétés. Pour le reste, on a assisté à un ralentissement de la cadence dans le déroulement de la procédure après le départ de Aminata Touré du ministère de la Justice pour la Primature en 2013.
Sur les retombées financières de cette traque des biens mal acquis menée par la Crei, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Rien que sur le cas spécifique de Karim Wade, contrairement aux centaines de milliards annoncés (690) lors du lancement de la traque par l’actuel député, élu sur la liste Pastef, alors Procureur spécial auprès de la Crei, Alioune Ndao, qui a été par la suite limogé en pleine audience, l’ancien régime a fait état d’une somme de cinquante milliards recouvrés. S’agissant du bilan global de la traque, le gouvernement de feu le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne avait fait état, en 2018, d’un montant de 152,984 milliards de francs CFA recouvrés entre 2012 et 2015 dans un communiqué rendu public à la suite d’une controverse née de la sortie de l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, sur le bilan de la traque des biens mal acquis. En effet, s’exprimant sur les ondes d’une radio, elle assurait que la traque des biens mal acquis menée par la Crei avait permis à l’État sénégalais de recouvrer 254,55 milliards de francs CFA depuis 2012 provoquant ainsi une levée de boucliers de certains responsables politiques de l’opposition et de société civile qui se demandaient pourquoi ce montant n’est jamais apparu, depuis 2012, dans les différentes lois de finances.
LE SENEGAL FACE AU DEFI DE LA TRANSFORMATION
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques
La décision de ne pas reconduire les Accords de pêche avec l’Union Européenne place le Sénégal face à un enjeu stratégique majeur : celui de la transformation durable de ses produits halieutiques. En l’absence de ces accords, les autorités sénégalaises se doivent d’adresser, avec urgence et détermination, les défis relatifs aux infrastructures de conservation et à l’établissement d’unités de transformation dans les principaux sites de débarquement. Ces mesures, essentielles pour la valorisation des ressources maritimes, constituent également une réponse aux problématiques du sous-emploi et de l’exode et l’émigration des jeunes pêcheurs, exacerbées par une décennie de crises multiples.
Le 17 novembre 2024 a marqué la fin du protocole d’application de l’Accord de pêche, signé en 2014, entre le Sénégal et l’Union Européenne (UE). Le non-renouvellement de cet accord, arrivé à expiration, constitue la deuxième suspension de ce type, après celle observée entre 2006 et 2014, et visait à redéfinir les bases d’une collaboration initiée dans les années 1980. Entre 2019 et 2024, le troisième protocole avait permis au Sénégal de percevoir un montant de 8,5 millions d’euros (soit plus de 5,5 milliards de francs CFA), en sus des redevances versées par les armateurs européens. Par ailleurs, une enveloppe annuelle de 900.000 euros (environ 590 millions de francs CFA) avait été dédiée à des projets d’amélioration de la gestion de la pêche et de protection des stocks halieutiques.
En contrepartie, les navires européens ont capturé environ 10.000 tonnes de poisson, soit moins de 1% des prises totales réalisées dans les eaux sénégalaises. Ces captures, limitées au thon et au merlu noir, étaient effectuées au-delà des 12 milles nautiques des côtes sénégalaises, dans le souci de préserver la pêche artisanale locale.
UNE PECHE ARTISANALE EN DECLIN
La décennie 2014-2024 a été marquée par une chute significative de la pêche artisanale, conséquence d’une diminution alarmante des stocks de poissons. Cette crise a été aggravée par la pandémie mondiale de Covid-19, qui a paralysé l’accès aux marchés intérieurs. La raréfaction des ressources halieutiques a contraint de nombreux jeunes pêcheurs à opter pour l’émigration irrégulière, entraînant des pertes en vies humaines tragiques en mer et exacerbant les problématiques sociales liées au sous-emploi.
UN CHOIX SALUE PAR LES ACTEURS DE LA PECHE
La décision des autorités sénégalaises de ne pas renouveler l’Accord de pêche avec l’Union Européenne a été largement saluée par les acteurs du secteur de la pêche, qui critiquaient depuis longtemps ces accords jugés défavorables au Sénégal. Cette décision, fidèle aux engagements de campagne présidentielle du nouveau régime, marque un tournant stratégique pour le pays. Néanmoins, elle soulève désormais des enjeux cruciaux concernant la transformation des produits halieutiques.
LE DEFI DES INFRASTRUCTURES : UNE PRIORITE NATIONALE
En optant pour une souveraineté totale sur ses ressources halieutiques, le Sénégal se trouve confronté à un impératif : développer rapidement des infrastructures adaptées de conservation et de transformation des produits de la mer dans les zones stratégiques du pays.
Dans le cadre d’une vision systémique inscrite dans le référentiel Sénégal horizon 2050, le gouvernement actuel se doit de répondre avec célérité et durabilité à cette problématique à double volet. Ces efforts seront décisifs pour garantir non seulement la valorisation des ressources halieutiques nationales, mais également la création d’opportunités d’emplois pour la jeunesse, tout en consolidant l’autosuffisance alimentaire et la compétitivité du Sénégal sur les marchés internationaux.
Par Cécile THIAKANE
POURQUOI ADOPTER LE BRT À DAKAR
Dakar respire un vent de modernité avec l’arrivée du Bus Rapid Transit, une véritable avancée dans le domaine de la mobilité urbaine
Dakar respire un vent de modernité avec l’arrivée du Bus Rapid Transit (BRT), une véritable avancée dans le domaine de la mobilité urbaine. Après des décennies à dépendre de moyens de transport traditionnels, souvent synonymes de désagréments, le BRT représente une alternative efficace, moderne et prometteuse.
Les premières impressions ne trompent pas : des stations élégantes, modernes et propres, un parcours soigneusement aménagé avec des espaces verts qui embellissent le cadre de vie, et une organisation qui permet aux usagers d’anticiper leurs déplacements grâce à une visibilité accrue sur les horaires. Ce système de transport avec ses voies dédiées, ses passages réguliers et son modèle semi-express offre une solution tangible aux embouteillages chroniques de Dakar, qui paralysent non seulement la circulation mais aussi la productivité des habitants.
Une amélioration concrète pour la ville et ses habitants
L’impact du BRT dépasse le simple gain de temps. Il répond à des enjeux complexes de mobilité urbaine tout en contribuant à une meilleure qualité de vie. En réduisant le temps de trajet et en facilitant l’accès aux différentes zones de la ville, ce mode de transport s’impose comme un levier majeur pour transformer le quotidien des Dakarois.
Cependant, pour que le BRT atteigne son plein potentiel, il est crucial que les habitants, en particulier ceux issus des zones desservies, adoptent massivement ce mode de transport, au détriment de leur voiture personnelle. Dans de nombreuses grandes villes mondiales comme Paris, Londres ou New York, le passage à des modes de transport public modernes a permis de réduire drastiquement la pollution atmosphérique, tout en renforçant la cohésion sociale.
Les points forts du BRT
1. Fréquence et fiabilité : Avec des horaires réguliers et une fréquence accrue, le BRT assure un service prévisible, contrastant avec l’irrégularité des modes de transport traditionnels.
2. Accessibilité : Des stations bien réparties garantissent une desserte efficace, y compris dans les quartiers périphériques souvent oubliés.
3. Intégration des réseaux : Le BRT s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les taxis, les minibus et autres transports, facilitant les correspondances.
4. Sécurité et confort : Contrairement aux modes de transport informels, les bus climatisés et adaptés aux personnes à mobilité réduite offrent une expérience agréable et sécurisée.
5. Capacité accrue : Les bus articulés peuvent accueillir un grand nombre de passagers, réduisant ainsi la surcharge des véhicules plus petits.
6. Impact environnemental : En limitant l’usage des voitures personnelles, le BRT contribue à une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre.
Quelques défis à relever
Certains points méritent toutefois d’être soulignés pour garantir le succès à long terme du projet. L’étroitesse des voies restantes pour les autres véhicules crée des tensions qui pourraient être apaisées par une campagne d’éducation des usagers. De même, le non-respect des feux tricolores par certains automobilistes pose des risques pour les piétons, nécessitant des actions de sensibilisation de grande envergure.
Enfin, pour répondre durablement aux défis de la mobilité à Dakar, le réseau BRT devra être massifié avec la création de nouvelles lignes et une meilleure interconnexion avec les autres modes de transport.
Un changement de paradigme nécessaire
Le BRT n’est pas qu’un mode de transport : c’est une invitation à repenser notre rapport à la mobilité. En adoptant ce système, les Dakarois feront bien plus que gagner du temps ; ils poseront un acte en faveur de l’environnement, de la cohésion sociale et de l’amélioration globale de leur cadre de vie.
Il est temps de laisser sa voiture au garage et d’embrasser cette révolution de la mobilité urbaine. Le BRT est une opportunité que Dakar ne peut se permettre de manquer.
L’ATTAQUE CONTRE UN HÔTEL DE LA PETITE-CÔTE À LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce lundi mettent en lumière le braquage d’un établissement hôtelier situé sur la Petite-Côte, à Pointe Sarène, dans le département de Mbour
Le braquage d’un établissement hôtelier situé sur la Petite-Côte, à Pointe Sarène, dans le département de Mbour, est le sujet le plus en vue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne.
De nombreux journaux, dont Walfquotidien, rapportent que des malfaiteurs armés ont attaqué dans la nuit de samedi l’hôtel Riu Baobab, installé dans une zone considérée comme une place forte du tourisme balnéaire au Sénégal.
« Ce gang, constitué d’une trentaine d’individus, n’a pu emporter beaucoup d’argent, grâce à l’intervention rapide des éléments de la brigade de gendarmerie de Mbour assistés d’un renfort des unités d’intervention des localités environnantes », rapporte Walfquotidien.
Vox Populi évoque une scène « digne d’un film d’Hollywood », avec comme acteurs « une vingtaine de bandits armés », parvenus à maîtriser le personnel et la sécurité de l’hôtel avant d’emporter dans leur retraite un butin de 12 millions de francs CFA, selon le journal.
« Ils ont pu prendre la fuite après des échanges de tir avec les gendarmes », souligne Le Quotidien, qui évoque à son tour un butin de 12 millions emportés par les assaillants.
« Elan de solidarité autour de Farba Ngom »
« Ce fut un samedi mouvementé et de tensions », commente Le Quotidien. Il signale que les assaillants « ont échangé des tirs avec les gendarmes avant de se fondre dans la nature en déchirant la clôture grillagée de l’établissement hôtelier. Comme dans un film ».
Les responsables et clients de cet établissement hôtelier « ont vécu un week-end mouvementé, marqué par de violents affrontements entre les forces de l’ordre de la localité et des malfaiteurs », renchérit L’Observateur.
Les malfaiteurs, « une vingtaine, se sont introduits dans ledit hôtel, ont neutralisés les vigiles trouvés sur place et échangé des armes à feu avec les pandores », avant de prendre la fuite « avec plus de 12 millions de francs CFA », ajoute la même publication. « Scène de guerre à l’hôtel Riu Baobab », affiche L’Observateur, le même titre se retrouvant à la une du quotidien L’As, à quelques mots près.
Pour le reste, Les Echos parlent d’un « élan de solidarité » autour du député Mouhamadou Ngom dit Farba, cité dans une enquête portant sur une affaire de blanchiment de capitaux. Il annonce une « grande marche pour la résistance » prévue ce jeudi, à l’initiative de ses amis, pendant que le collectif de avocats constitués pour la défense du député « s’étoffe ».
« Le député-maire de Agnam dont la levée de l’immunité parlementaire est enclenchée par l’Assemblée nationale vendra cher sa peau. Alors que sa première audition est prévue mardi par la commission ad hoc, Farba Ngom reçoit des manifestations [de sympathie] de partout au niveau de la diaspora et au Sénégal », écrit L’As.
Sud Quotidien, un peu dans le sens de la problématique de la gouvernance, fait le bilan du Pool judiciaire financier, dont le démarrage des activités signe « la seconde mort de la CREI », la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
Le Plan Diomaye, pour tourner la page du conflit en Casamance
« Avec 91 dossiers ouverts dont 87 transmis aux juges d’instruction financiers ayant conduit à l’arrestation de 162 personnes et permis à l’Etat de saisir 2 milliards 500 millions, le Pool judiciaire financier semble sceller le deuxième enterrement ou la seconde mort de son devancier qui affiche un bilan moins élogieux après sa réactivation », lit-on dans les colonne de cette publication.
Le quotidien Enquête s’intéresse à la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP), qui se tient ce lundi, sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye. « Cette rencontre va réunir tous les décideurs du secteur public et parapublic, pour leur inculquer les rudiments et autres principes qui régissent le service public », précise le journal.
Le Soleil ouvre sur le Plan Diomaye pour la Casamance (PDC), qui annonce, selon le journal, »le temps des investissements en Casamance », la partie méridionale du Sénégal meurtrie par les conséquences d’u conflit armé de plus de 30 ans, lié aux revendications des séparatistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
»Doté d’une enveloppe de plus de 53 milliards de FCFA, dont 30,9 milliards de FCFA pour l’année 2025, le PDC permettra à Ziguinchor, Sédhiou et Kolda de tourner définitivement la page du conflit », avec une priorité donnée au déminage et au retour des villages déplacés, indique Le Soleil.
ILIMANE NDIAYE S’OFFRE UN BIJOU, BOULAYE DIA ENCHAINE, LA BELLE PROMESSE D’IDRISSA GUEYE
Boulaye Dia a confirmé ce weekend sa bonne forme du moment avec un but et une passe décisive lors du large succès de la Lazio de Rome en Série A sur la pelouse de l’Hellas Vérone (0-3). Absent des terrains depuis octobre, Arouna Sangante a marqué son retour avec un précieux but. L’exploit du jour est signé par le Ilimane Ndiaye avec un exploit individuel et un beau but contre Tottenham. Les débuts ont été prometteurs pour l’international U20 Idrissa Guèye. Le néo Messin a fait forte impression marquant dès sa première titularisation. Tout comme son coéquipier Pape Amadou Diallo qui a lui porté le FC Metz avec son magnifique doublé.
En manque de réussite depuis quelques matchs, Boulaye Dia a retrouvé un plus le sens du but hier, dimanche 19 janvier 2025 lors du déplacement de la Lazio de Rome sur la pelouse de l’Hellas Vérone (0-3). Buteur la semaine dernière, l’attaquant des Lions a été le principal artisan de la victoire avec un but et une passe décisive.
Auteur du deuxième but des romains à la 21e minute, Boulaye Dia est impliqué sur le dernier but avec une passe décisive pour le 3e but (58e). Un but qui confirme la forme et la confiance de l’ancien joueur de Villaréal
En Premier league, la sensation du weekend est venu de Ilimane Ndiaye qui a brillé avec un exploit individuel et un beau but contre Tottenham de Pape Matar Sarr. Impliqué avec sa passe décisive sur l’ouverture du score, le Sénégalais a réussi un exploit.
Lancé depuis sa propre milieu de terrain par son compatriote Idrissa Gueye, déjà Iliman Ndiaye va fixer la défense avant de fusiller le garder d’un tir du pied gauche ( 29e). Ce beau but, le 5e de la saison, permet aux Toffees de faire le break et de mettre KO les Spurs
Absent depuis octobre, Arouna Sangante a marqué son retour lors du duel qui a opposé le Havre AC à Reims de Rassoul Ndiaye, son partenaire en sélection du Sénégal. C’était pour le compte de la 18e journée de Ligue 1 en France. Menée au score, l’équipe du Havre a pu compter sur le défenseur et capitaine pour arracher l’égalisation sur un joli coup de tête à la 67e minute (1-1).
METZ PEUT REMERCIER DE PAPE DIALLO ET IDRISSA GUÈYE
Arrivé il y a quelques jours au FC Metz en provenance de Génération Foot, Idrissa Guèye a déjà tapé à l’œil des supporters. Pour sa première titularisation, le jeune l’international U20 a d’entrée répondu présent avec son premier but inscrit lors de la victoire contre Paris FC (3- 1). Il a doublé la mise pour son équipe avec un but inscrit à la 55e (2-1). Le néo messin devrait céder sa place après avoir été touché au niveau des mâchoires
FC Metz peut remercier ses joueurs sénégalais et particulièrement l’international Pape Amadou Diallo avec ses deux buts à la 16e et à la 20e minute.
QUAND L’UNIVERSEL SE FORGE A TRAVERS LE DIALOGUE DES CULTURES ET LA RECONNAISSANCE MUTUELLE !
La présentation des deux nouvelles publications du Professeur Souleymane Bachir Diagne, tenue samedi 18 janvier 2025, à L’Harmattan, a été marquée par des réflexions profondes sur la philosophie et l’universalité.
La présentation des deux nouvelles publications du Professeur Souleymane Bachir Diagne, tenue samedi 18 janvier 2025, à L’Harmattan, a été marquée par des réflexions profondes sur la philosophie et l’universalité. L’événement, organisé dans le cadre des « Arthéroges de la matinée », a rassemblé des universitaires, des éditeurs, des étudiants et un large public, témoignant de l’impact intellectuel et académique du Professeur Diagne.
L es deux ouvrages, bien que distincts dans leurs thématiques, partagent un point commun : l’exploration du lien entre le particulier et l’universel. Le Professeur Diagne y développe une réflexion qui établit que l’universalité n’est pas un concept intemporel et abstrait, mais une construction active ancrée dans les réalités culturelles et historiques. L’idée centrale repose sur l’humanité en tant que processus collectif et réciproque.
Les points forts des échanges ont été la construction de l’humanité, l’impact de la philosophie dans la société et les références au concept d’Ubuntu. Le Professeur Diagne a expliqué que l’universalité se forge à travers le dialogue des cultures et la reconnaissance mutuelle. Elle repose sur l’idée que « devenir humain » implique une coconstruction avec autrui, un principe résumé dans le mot bantou Ubuntu, que l’auteur associe à l’idée de « co-humanité ».
Lors de ses interventions, le philosophe a insisté sur le rôle de la réflexion philosophique dans les enjeux contemporains. Selon lui, la philosophie, loin d’être un luxe intellectuel, est une nécessité pour éclairer les décisions politiques et sociales, particulièrement dans des contextes de crises.
LES RÉFÉRENCES AU CONCEPT D’UBUNTU
Le Professeur Diagne a longuement commenté l’éthique d’Ubuntu, expliquant son émergence comme concept politique en Afrique du Sud post-apartheid. Il a également exploré les parallèles avec des notions similaires dans d’autres cultures africaines, comme Nité en wolof, qui évoque également l’idée de responsabilité et de devenir humain par l’intermédiaire des autres. Dans Universaliser « l’humanité par les moyens d’humanité » ( Albin Michel, 2024), le Pr Souleymane Bachir Diagne explore la notion d’universalité en mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue interculturel. Le philosophe réfléchit sur ce que signifie être « universel » dans un monde marqué par la diversité culturelle et les différences historiques. Il plaide pour une conception de l’universalité qui ne soit pas uniforme ou dominatrice, mais qui s’enrichisse des particularités culturelles et des spécificités locales. Le livre du Pr Bachir Diagne s’inscrit dans une démarche philosophique consistant à déconstruire les hiérarchies des systèmes de pensée pour promouvoir une mondialité basée sur la pluralité et l’échange, où chaque culture contribue à une humanité commune sans nier sa propre singularité.
L’événement a été ponctué de questions et de débats sur l’applicabilité des idées développées par le Professeur Diagne. Les participants ont discuté de la manière dont ces concepts pourraient être intégrés dans les curriculums éducatifs et les pratiques politiques. Cette matinée de réflexion a mis en lumière la profondeur et la pertinence des travaux de Souleymane Bachir Diagne, dont les publications récentes invitent à repenser la philosophie comme un outil de transformation sociale et de construction d’une humanité partagée. Le message d’universalité et d’interconnexion a résonné fortement auprès des participants, consolidant l’importance de ces contributions dans le paysage intellectuel contemporain.
Par Babacar Khalifa NDIAYE
DE LA TIGRITUDE
S’offrira-t-il une sortie de l’arène toute d’élégance et de grandeur à la manière du tout premier « Tigre de Fass », Mbaye Guèye ? Ou prendra-t-il sa retraite sans gloire, contraint et forcé par les circonstances ?
S’offrira-t-il une sortie de l’arène toute d’élégance et de grandeur à la manière du tout premier « Tigre de Fass », Mbaye Guèye ? Ou prendra-t-il sa retraite sans gloire, contraint et forcé par les circonstances ? L’arène se pose ces questions et d’autres encore, dès lors qu’un retrait tout en panache et en folklore, à l’image du deuxième « Tigre de Fass », Moustapha Guèye, n’est plus d’actualité.
Pour cause, Gris Bordeaux a piteusement enregistré, l’autre dimanche, son douzième revers, face à Zarco. Le « troisième Tigre » a trop mal porté son titre et n’a point fait honneur à ses prédécesseurs porte-drapeau du célèbre quartier dakarois. Le premier sur la liste avait été élevé à ce grade, dans ces colonnes mêmes, à la fin des années 1960, par feu le journaliste Yamar Diop subjugué autant par la technique que par le courage et la témérité du lutteur. Sérieusement malmené et amoché par Sa Ndiambour, Mbaye Guèye avait refusé d’abandonner et avait été assez résilient pour s’imposer. « Un titre est né à Fass », avait écrit le doyen.
La saga était lancée. Avec des succès éclatants de ce lutteur pas grand de taille, mais coriace en diable. Mais aussi quelques revers dont le KO subi face à Mouhamed Aly en janvier 1985 pour un retour manqué après avoir fait son jubilé et remporté entretemps une autre victoire. Le combat de trop ! Mbaye Guèye lui-même en était convaincu. Puisque de retour dans ses pénates, il s’était dévêtu de son fameux « sabadoor » et avait lancé à ses suivants que l’habit reviendrait désormais à celui d’entre eux qui s’en estimait digne. Un immense défi que son jeune frère releva sur le champ. Tapha Guèye devenait ainsi le « 2e Tigre de Fass ». Un rang qu’il honora parfaitement, ajoutant son expérience et sa technique de lutte gréco-romaine à sa combativité et à sa force de frappe. Le tout assaisonné de son slogan « J’attaque, je cogne et je gagne ».
Ses retentissants succès contre des adversaires de tous les gabarits ont bâti sa légende. Au point qu’il pût se payer un jubilé haut en couleurs et en deux actes : d’abord à Dakar en août 2010 et ensuite à Paris en octobre de la même année. C’est justement lors du premier acte, au stade Demba Diop, au cœur des célébrations en marge du choc du jour Khadim Ndiaye – Bruce Lee, qu’il avait lui-même intronisé Gris Bordeaux. Plus de 14 ans plus tard, le « 3e Tigre de Fass » a manifestement grand mal à justifier ce choix alors très contesté jusque dans les rangs de la célèbre écurie dakaroise de lutte. Aucune victoire depuis 2015 et son succès sur Tyson ! Fass a raison de s’inquiéter, l’arène sénégalaise dans son ensemble est fondée à se poser des questions. Puisque cette écurie a grandement contribué à donner ses lettres de noblesse à ce « sport bien de chez nous » et peut même être considérée comme un patrimoine national.
Alors, forcément le débat est passionnant et passionné. Et revient au gout du jour la célèbre formule de l’écrivain et dramaturge nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986 qui au plus fort de la polémique avec L. S. Senghor chantre de la Négritude, avait répliqué « Un tigre ne proclame pas sa « tigritude ». Il bondit ». Et croque ses adversaires, peut-on ajouter. Dans la sinistrose actuelle, Fass ferait mieux de ne pas … choisir un 4e tigre et de laisser le titre vacant, le temps que tous ceux qui rêvent d’hériter de la lourde charge s’endurcissent et fassent leurs preuves. Puisque, en désigner pourrait avoir les mêmes effets inhibants sur l’élu que sur Gris, tant il est vrai que le fameux « sabadoor » ne sied pas à tout le monde. Vouloir dès lors « mettre de côté le titre de Tigre de Fass et viser celui de Roi des arènes », comme l’a suggéré un des sociétaires de l’écurie, ne saurait au mieux être qu’une simple fanfaronnade.
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APPEL A LA REFONDATION DE LA DEMOCRATIE SENEGALAISE
Le Cadre de réflexion démocratique et patriotique (Cdrdp-50) a été officiellement lancé.
Le Sénégal, modèle démocratique en Afrique, est confronté à des défis institutionnels et sociopolitiques dans un contexte marqué par des bouleversements économiques, des revendications sociales et une quête de souveraineté nationale accrue. Ces enjeux ont été au cœur d’un panel intitulé : « Quel modèle démocratique pour un Sénégal souverain, stable et intégré ? » et organisé, samedi dernier, lors du lancement du Cadre de réflexion démocratique et patriotique (Crdp-50), une instance de réflexion et de proposition au service de la vision du parti Pastef.
Le Cadre de réflexion démocratique et patriotique (Cdrdp-50) a été officiellement lancé. Lors de la conférence de présentation autour du thème : « Quel modèle démocratique pour un Sénégal souverain, stable et intégré ? », les discussions ont mis en exergue des préoccupations centrales. Il s’agit, entre autres, de la réforme institutionnelle, la justice, la gouvernance économique, la gestion des ressources naturelles et la nécessité de renforcer la participation citoyenne dans le processus démocratique. L’enseignant-chercheur en droit Ngouda Mboup a souligné que le modèle démocratique sénégalais est inspiré des normes occidentales souvent appliquées, de manière rigide et déconnectée, aux réalités locales.
Selon lui, la nécessité d’une africanisation de la démocratie ne serait pas un rejet des principes universels, mais un appel à leur adaptation, afin qu’ils servent réellement les aspirations des populations locales. « Une démocratie authentique ne peut être qu’une démocratie enracinée », a déclaré le président du Conseil d’administration du Port autonome de Dakar (Pad). Adama Sadio, chercheur en sciences politiques, a, pour sa part, insisté sur l’importance de pacifier les relations politiques, en particulier entre la majorité présidentielle et l’opposition. Il a proposé des mécanismes juridiques pour garantir un dialogue institutionnalisé, soulignant que les tensions politiques chroniques affaiblissent non seulement les institutions, mais aussi la confiance des citoyens envers la classe politique.
Une justice indépendante
Un autre aspect crucial abordé lors de ce panel est celui de la gouvernance économique étroitement liée à la gestion des ressources naturelles. Ngouda Mboup a rappelé que la richesse du Sénégal en ressources pétrolières et gazières peut être une bénédiction ou un fardeau suivant la manière dont elles sont gérées. Il a ainsi insisté sur l’importance d’une transparence absolue dans l’exploitation de ces ressources et d’un renforcement du contrôle parlementaire. Le juriste a également mis en exergue l’absence de consultation des communautés locales dans les grands projets économiques, un facteur qui alimente souvent les conflits sociaux.
À son avis, l’inclusion des populations dans les processus décisionnels, à travers des mécanismes de dialogue public et de participation citoyenne, est essentielle pour éviter les dérives et garantir une redistribution équitable des richesses. Le député Amadou Bâ, représentant du parti Pastef, a axé son intervention sur la réforme du système judiciaire sénégalais. Selon lui, l’indépendance de la justice est un enjeu fondamental pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions. Il a proposé la transformation du Conseil constitutionnel en une véritable Cour constitutionnelle dotée de prérogatives élargies. Le 5e vice-président de l’Assemblée nationale a également évoqué la nécessité de réformer le rôle du procureur, qu’il considère comme une partie ayant une maîtrise parfaite des dossiers au cours de l’audience. « Tant que le procureur restera un instrument de pouvoir, la justice sénégalaise ne pourra pas être indépendante », a-t-il affirmé.
Amadou Bâ de plaider aussi pour un système où les juges du siège bénéficient de plus d’autonomie, notamment par la protection du principe d’inamovibilité ; ce qui permettrait de réduire l’ingérence politique dans les affaires judiciaires. Aminata Touré, haute représentante du président Bassirou Diomaye Faye, a, de son côté, insisté sur la nécessité de promouvoir une citoyenneté active pour revitaliser la démocratie sénégalaise. Elle a souligné que la faible participation des citoyens dans les processus politiques, surtout des jeunes et des femmes, est un frein au développement d’une société inclusive et équilibrée.
Pour y remédier, l’ancien Premier ministre propose la réforme des programmes éducatifs afin de promouvoir, dès le plus jeune âge, les valeurs démocratiques, le civisme et l’éthique. Mme Touré a également dénoncé la corruption endémique qui gangrène les institutions et suggéré des mesures fortes pour y remédier. Le panel a, en outre, abordé la question de l’intégration régionale dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ngouda Mboup a ainsi salué les efforts de l’organisation ouest africaine pour harmoniser les politiques économiques et juridiques dans la région. Cependant, il a appelé à une meilleure prise en compte des spécificités nationales dans les mécanismes d’intégration. Le juriste a aussi évoqué la souveraineté, qu’il considère comme un enjeu central pour le Sénégal. À l’en croire, une souveraineté effective ne peut être garantie que si le pays parvient à réduire sa dépendance économique envers l’extérieur. Cela passe par une valorisation des ressources nationales, une industrialisation accrue et une promotion du potentiel sénégalais.