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15 novembre 2024
TRAGÉDIE DE MBOUR, LES CONFIDENCES D’UN JEUNE RESCAPÉ
Diodio Gueye raconte le film de ce drame qui a frappé la ville de Mbour. Âgé de 20 ans, ce jeune tailleur habitant le quartier Tefess à dû nager sur une distance d’un kilomètre avant d’être sauvé.
Diodio Gueye fait partie des cinq rescapés. Il nous raconte le film de cette tragédie qui a frappé la ville de Mbour. Âgé de 20 ans, ce jeune tailleur habitant le quartier Tefess à dû nager sur une distance d’un kilomètre avant d’être sauvé.
Ce dimanche 8 septembre restera à jamais dans la mémoire des populations de Mbour. Des candidats à l’émigration ont vu leur pirogue prendre eau et chavirer alors qu’elle s’apprêtait à prendre le large.
« C’est à 14 heures que nous nous sommes rassemblés. De petites pirogues devaient, par groupes de vingt, nous transporter vers l’embarcation. Vers 17 heures 30 alors que nous apprêtions à partir, la pirogue a pris eau. Elle avait beaucoup de trous et n’était pas grande. En plus des passagers il y avait beaucoup de nourriture dans la pirogue.
Tout le monde s’est précipité pour aller d’un côté et l’embarcation a chaviré », nous confie Diodio. « Je fais partie des premiers rescapés cueillis par des piroguiers. Ce qui m’a sauvé, c’est que je sais nager. Malheureusement, je ne pouvais rien faire pour tous mes amis que je voyais mourir, tomber comme des roches parce qu’ils ne savaient pas nager. Dans la pirogue, il y avait des footballeurs, des éléves, des maçons. …
La plupart des passagers habitent le quartier Thiocé parce que le capitaine habite ce quartier. Je voyais tout un monde périr dans l’eau. Toutes les cinq femmes qui étaient à bord de la pirogue sont mortes. Jusqu’à présent, ces folles images me reviennent. Je n’arrive pas à dormir d’un sommeil paisible. Même le cri d’un chat la nuit me fait peur. Je n’ai jamais fumé de cigarettes. Mais avec ce drame, j’ai commencé à en griller », nous confie Diodio Gueye qui nous parle de son jeune frère qui est aussi rescapé.
« Moi j’ai les pieds enflés. Je souffre énormément. J’étais accompagné de mon frère cadet Cherif. Mais lui est en proie à des troubles mentaux. Il a très peur et est toujours sous le choc et ne fait que crier. Nous demandons du soutien de la part des autorités pour une prise en charge », ajoute Diodio qui regrette d’avoir tenté cette aventure.
« Quand on vit avec sa maman et voit qu’elle n’a même pas de quoi acheter du sucre, on peut être tenté d’aller à l’aventure pour l’aider. Mais de cette épreuve, je tire la leçon que cela ne vaut pas la peine de se suicider. Et je ne conseillerai jamais à un jeune de prendre la pirogue pour voyager », conclut Diodio.
par Abdoul Aziz Diop
LE PROJET EST UN ANTI-INSTITUTIONNALISME NON ÉCRIT
EXCLUSIF SENEPLUS - « Le Projet » est en fin de compte un dégagisme brouillon dont l’actuel ministre de la Santé indique le mode opératoire : « Quand je reçois un CV, je vérifie s’il est de Pastef, parce que ma priorité ce sont les gens de Pastef »
Dans son adresse de dissolution de l’Assemblée nationale, prononcée le 12 septembre 2024, le président élu Bassirou D. D. Faye invoque « Le Projet » en ces termes : «[La majorité parlementaire a] décidé de se détourner du peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en œuvre du Projet sur la base duquel j’ai été élu.» Il n’est plus moralement, techniquement et politiquement admis de douter de l’existence, réelle ou virtuelle, théorique ou pratique, de tout ce qui se rapporte à un vocable dès lors qu’il figure dans le discours officiel le plus couru depuis l’élection du président Faye. Pour celles et ceux qui en doutent encore, « Le Projet » existe bel et bien. D’aucuns veulent naturellement savoir s’il existe sur le papier ou dans la pratique au quotidien depuis un peu moins de six mois. Ils feront alors mieux de s’orienter vers les faits que vers le type de support pour en cerner la vraie nature.
Anti-institutionnalismes
Il existe deux types d’anti-institutionnalisme : un de bon et un de très mauvais. Aux États-Unis d’Amérique, les « protestations anti-institutionnelles du mouvement des droits civiques » visaient salutairement l’éradication des entraves officielles aux droits civiques des Afro-américains dont les principaux sont les droits de vote, à un procès équitable, à l'éducation, d'accès aux services publics, etc. À l’opposé se situe un anti-institutionnalisme très mauvais qui correspond exactement à celui des Patriotes africains du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef) dont le grand maître à mal penser Ousmane Sonko agit et fait agir ses partisans et sympathisants de bonne et de mauvaise foi. Pour les partisans et sympathisants de bonne foi, le penseur du « Projet » est au service de la bonne cause commune même lorsqu’il s’énerve contre lui-même, parle mal, se fourvoie dans l’improvisation, raconte des histoires, se fait prendre en flagrant délit d’incompétence, accuse qui il veut, diffame, diffuse de fausses nouvelles, multiplie les annonces destinées à des oreilles bien connues et surtout se moque des institutions de la République aux convocations desquelles il ne défère pour rien au monde de peur de dévoiler au grand jour son impréparation chronique.
À l’actif, pour Sonko naturellement, de la haine des institutions incarnées par des hommes et des femmes, hors de tout contrôle de Pastef, figurent évidemment le limogeage des présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), l’évitement rocambolesque du vote d’une motion de censure par la majorité parlementaire, la dissolution de l’Assemblée nationale juste pour permettre à M. Sonko de ne pas faire la déclaration de politique générale trop conforme à la normalité et à la rationalité institutionnelles pour être écrite, distribuée, commentée et/ou analysée par les observateurs et les médias.
Autant de manifestations confortent l’existence du « Projet » non écrit, mais dont l’exécution méthodique incombe au président élu sous la dictée du Premier ministre qui n’hésite pas à en dévoiler, quand l’occasion se présente, quelques lignes à l’attention d’un grand public dont les franges médusées se demandent ce qui arrive au pays où circule, bien avant l’heure, le résumé du discours à peine annoncé du président de la République. Loin de s’en offusquer, le chef suprême des Armées s’en accommode. « Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. » Par « transformation systémique », il faut comprendre le grand chambardement institutionnel dont le point d’achèvement s’approche au rythme de l’informalisation interne aux structures de substitution. Pour la plupart des commissions créées par Ousmane Sonko ! Une chose est sûre : visiblement pris de court, le ministre de l'Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l'Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, a trop peu mûri sa proposition de remplacement du HCCT « budgétivore » par des pôles territoires, administrativement plus coûteux à la collectivité, pour en être fier.
Sauvegarde
« Le Projet » est en fin de compte un dégagisme brouillon dont l’actuel ministre de la Santé, Ibrahima Ly, indique le mode opératoire : « Quand je reçois un CV, je vérifie s’il est de Pastef, parce que ma priorité ce sont les gens de Pastef.» Il ne fait alors plus aucun doute que le système reposant sur l’État-nation, les institutions publiques et la démocratie est contraire au « Projet ». En période de crise, le recours à la violence à l’encontre des adversaires du « Projet » remporte déjà l’adhésion de militants et de sympathisants de Pastef dont l’intolérance dans les réseaux sociaux frise la démence comme du temps où ils s’opposaient au président Macky Sall.
Pendant l’exercice du pouvoir, les dispositions constitutionnelles qui arrêtent le pouvoir sont purement et simplement ignorées quand leur application s’impose. C’est ce qui fait que la déclaration de politique générale, antinomique au « Projet », non écrit par convenance de son géniteur Sonko, avait été pour ce dernier une question de vie ou de mort. Mais pendant combien de temps encore le fugitif échappera-t-il à la guillotine des laissés-pour-compte du « Projet » subi sous sa forme actuelle au lieu d’être choisi en connaissance de cause dans sa forme écrite ? D’ici la proclamation définitive des résultats des législatives anticipées du 17 novembre 2024, nous en connaîtrons de bons bouts qui détermineront la conduite la meilleure des démocrates pour la sauvegarde des institutions de la République.
EL HADJI ABDOUL AZIZ SY DABAKH UNE VIE CONSACRÉE AU SERVICE DE L’ISLAM, DE LA PAIX ET DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX
À l’occasion du Gamou, des milliers de fidèles venus de toutes les régions du pays et de l’étranger convergent vers la ville sainte pour honorer la mémoire de cet homme de Dieu dont l’héritage continue d’inspirer des générations.
Ce samedi 14 septembre 2024, commémorant le rappel à Dieu de l’illustre homme, Tivaouane rendra un hommage exceptionnel à une figure emblématique de l’Islam au Sénégal : El Hadji Abdoul Aziz Sy « Dabakh ». À l’occasion du Mawlid Al Naby, des milliers de fidèles venus de toutes les régions du pays et de l’étranger convergent vers la ville sainte pour honorer la mémoire de cet homme de Dieu dont l’héritage continue d’inspirer des générations.
Né en 1904 à Tivaouane, l’année même de l’inauguration de la Grande Mosquée, El Hadji Abdoul Aziz Sy a consacré sa vie au service de l’Islam, de la paix et du dialogue interreligieux. Fils d’El Hadj Malick Sy, pionnier du tidjanisme au Sénégal, et de Sokhna Safiétou Niang, il accède au khalifat en mai 1957, après une période d’incertitude pour la
Éduqué par son père et ses frères, puis formé par de grands érudits tels que Serigne Mouhamadoul Haddy Touré, Mame Abdoul Aziz Sy a bâti une carrière marquée par la quête du savoir et le service à la communauté. Il a parachevé son éducation à Saint-Louis, où il a approfondi ses connaissances en sciences islamiques, sous la tutelle de Serigne Birahim Diop.
Toute sa vie durant, Mame Abdoul Aziz Sy a incarné l’humilité et la discrétion, refusant les honneurs et les privilèges terrestres. Son surnom « Dabakh », qui signifie « le généreux » en wolof, témoigne de sa bienveillance et de sa générosité envers ses semblables.
Son khalifat a été marqué par des réalisations majeures, dont la construction de la Grande Mosquée de Tivaouane. Il s’est également illustré comme un acteur clé dans le renforcement de l’unité au sein de la communauté islamique, prônant le respect mutuel entre confréries et jouant un rôle important dans la promotion du dialogue islamo-chrétien.
Au-delà de ses accomplissements spirituels, « Dabakh » s’est engagé pour le bien-être social et économique, notamment par la gestion de concessions agricoles dans la région de Saint-Louis. Ses prêches, ses écrits en arabe, et ses nombreuses interventions ont fait de lui une autorité respectée, tant au sein de la communauté musulmane que dans la société sénégalaise en général.
Profondément républicain, El Hadji Abdoul Aziz Sy ne s’est jamais abstenu de dénoncer les injustices sociales. Il a toujours insisté sur l’importance de la droiture et de la transparence chez les dirigeants, et n’hésitait pas à rappeler aux chefs religieux leur devoir de dire la vérité à leurs disciples.
En véritable régulateur social, il a su maintenir la paix et l’harmonie dans un pays souvent menacé par des crises sociales et politiques. Son engagement pour éviter que le Sénégal bascule dans le chaos est resté une constante jusqu’à son décès, le 14 septembre 1997.
Vingt-sept ans après sa disparition, l’héritage de Mame Abdoul Aziz Sy demeure vivace. Sa vie, dédiée à la promotion des valeurs islamiques, à la solidarité, et à l’unité, continue d’inspirer les fidèles qui, cette année encore, lui rendent hommage à l’occasion du Mawlid.
El Hadji Abdoul Aziz Sy « Dabakh » reste une figure intemporelle de la communauté tidjane, dont la mémoire est célébrée avec respect et vénération. Que son exemple continue d’éclairer le chemin des croyants.
UN DÉLAI ÉLECTORAL IMPOSSIBLE ?
La décision présidentielle de dissoudre l'Assemblée et de convoquer des élections en moins de 70 jours bouscule le processus démocratique. Des voix s'élèvent pour alerter sur l'impossibilité de respecter certaines étapes cruciales du scrutin
Le président de la République a dissous le 11 septembre dernier l’Assemblée nationale avant de fixer des élections législatives anticipées au 17 novembre prochain. Toutefois, des experts électoraux sont sortis de leur réserve pour relever des contraintes de délai ; non sans inviter le chef de l’Etat à appeler à des concertations.
La tenue des élections législatives le 17 novembre 2024 est plus facile à dire qu’à faire. En tout cas, si l’on s’en tient à certaines analyses, cette décision impacte sur la conduite du processus électoral et impose l’adoption d’un nouveau calendrier des opérations préélectorales.
L’expert électoral Ndiaga Sylla renseigne d’ailleurs que la date de dépôt des listes de candidatures, fixée 85 jours avant le scrutin par le code électoral, ne peut plus être respectée. Il fait également état de l’impossibilité de remplir l'obligation liée au parrainage qui risque d'engendrer une centaine de candidatures.
Joint au téléphone par “L’AS”, le coordonnateur du pôle des non-alignés lors des dernières concertations sur le processus électoral, Déthié Faye, a indiqué que compte tenu de la non-conformité du Code électoral aux dispositions de la Constitution relatives aux élections anticipées, il ne sera pas possible de faire respecter le parrainage pour ces élections.
Selon lui, la Constitution impose en cas de dissolution de l’Assemblée nationale que les élections aient lieu au plus tôt en 60 jours et au plus tard en 90 jours. Or, précise-t-il, pour le parrainage, il faut le commencer à 150 jours du scrutin. “Vous comprenez que cela n’est pas conciliable. Nous nous retrouvons donc dans une situation où le parrainage est impossible”, déclare monsieur Faye.
Déthié Faye de marteler en plus qu’il se pose véritablement une question de délai. A l’en croire, il faut regretter que le chef de l’Etat ait fixé les élections à approximativement 65 jours après la dissolution du Parlement. Même s’il n’y a pas le parrainage, dit-il, il faut prendre en compte la constitution des dossiers, leur dépôt, la vérification, les contestations éventuelles, et la campagne électorale. “On peut ainsi dire, sans risque de se tromper, qu’on va vers un scrutin qui va s’organiser sur la base de la contestation. Il sera extrêmement difficile d’avoir un consensus sur les règles d’organisation de ce scrutin. Ce qui, pratiquement, depuis 1992, n’est plus arrivé au Sénégal”, a déclaré Déthié Faye.
Il estime dans la foulée que dès l’instant que la Constitution parle de 90 jours au maximum, c’est le Code électoral qui aurait dû avoir une disposition relative aux élections anticipées pour préciser ce qu’il y a lieu de faire. “Quand vous prenez l’exemple de la caution, le Code électoral prend en compte cette situation parce qu’il dit qu’en cas d’élections anticipées, c’est le montant de la caution précédente qui est reconduit”, a-t-il confié. Malheureusement, en ce qui concerne le parrainage, répète-t-il, le Code électoral est muet.
“C’est justement ce silence qui devrait imposer au gouvernement, avant d’aller plus loin, d’inviter à des concertations pour qu’un consensus soit trouvé sur la loi électorale. Faute de quoi, il est clair que nous allons vers des situations difficilement maîtrisables et ce serait dommage pour la démocratie sénégalaise”, a prévenu Déthié Faye.
Il appelle ainsi le président de la République à se mettre au-dessus de la mêlée pour que des solutions acceptables puissent être trouvées pour l’organisation de ce scrutin. Faute de quoi, dit-il, on pourrait considérer que ce qui est fait va dans le sens d’une remise en cause de la sincérité, de la fiabilité et de l’intégrité du processus électoral. “Le Sénégal ne peut pas se permettre d’opérer un tel recul démocratique”, a-t-il renchéri.
ARRESTATION DE DEUX MEMBRES DU GANG À L’ORIGINE DE L’AGRESSION VIOLENTE AUX HLM
Selon des informations rapportées par le journal Libération, les deux malfaiteurs ont été interpellés aux premières heures du 9 septembre, vers 5 heures du matin, dans une boîte de nuit située aux Almadies.
La Sûreté urbaine (SU) a franchi un nouveau cap dans l’enquête sur l’agression violente commise le 6 septembre dernier aux HLM, en procédant à l’arrestation de deux membres du gang impliqués dans l’attaque. Selon des informations rapportées par le journal Libération, les deux malfaiteurs ont été interpellés aux premières heures du 9 septembre, vers 5 heures du matin, dans une boîte de nuit située aux Almadies, connue sous le nom de « Five ».
Ces arrestations surviennent après que les policiers ont intensifié leurs recherches pour retrouver les auteurs de l’agression qui avait choqué l’opinion publique. La vidéo de l’attaque, capturée par des caméras de surveillance et devenue virale, a joué un rôle crucial dans l’identification des suspects. L’un des deux individus interpellés a été formellement identifié sur les images.
Lors d’une perquisition effectuée chez l’un des suspects, la police a découvert des éléments décisifs : la moto qu’il conduisait lors de l’agression ainsi que les vêtements qu’il portait ce jour-là. Ces preuves confirment son implication dans les faits, malgré ses dénégations initiales.
L’enquête est toujours en cours pour appréhender les autres membres du gang, qui ont déjà été formellement identifiés. Les forces de l’ordre restent mobilisées pour mettre un terme aux activités de ce groupe criminel, qui sème la terreur dans le quartier.
Trois personnes ont déjà été arrêtées dans le cadre de cette enquête. Parmi elles, un chauffeur de taxi qui, au lieu de porter assistance à la victime, s’est servi lors de l’agression. Selon les images de vidéosurveillance, le nommé D.S., présent sur les lieux au moment des faits, a profité de la confusion pour subtiliser une liasse d’argent tombée du sac de la victime. Ce dernier a été interpellé par la police des HLM avant d’être remis à la disposition de la Sûreté urbaine.
LE JARAAF S’EN SORT BIEN A ABIDJAN !
En déplacement dans la capitale ivoirienne pour le compte du match aller du 2ème tour préliminaire de la Coupe Caf, le Jaraaf a accroché le Racing Club d’Abidjan (0-0) au stade Felix Houphouet Boigny.
En déplacement dans la capitale ivoirienne pour le compte du match aller du 2ème tour préliminaire de la Coupe Caf, le Jaraaf a accroché le Racing Club d’Abidjan (0-0) au stade Felix Houphouet Boigny. Un bon résultat pour le club de la Médina qui a joué presque toute la seconde période en infériorité numérique.
Seul club sénégalais encore en lice dans les compétitions africaines interclubs, le Jaraaf espérait s’imposer à l’aller puis terminer le travail à domicile comme ce fut le cas lors du tour précédent face aux East End Lions Fc de Sierra Léone (1-0, 3-0). Mais la tâche n’a pas du tout été facile contre un adversaire qui visait premier succès en Afrique.
Le club de la Médina a réussi à bien contenir le Racing Club d’Abidjan dans le 4-3-3 muable en 4- 5-1 mis en place par Malick Daf. Souleymane Cissé (4’), d’un tir sur le petit filet, puis Moctar Koita (40’) d’une frappe sur le poteau manquaient même le hold up pour le Jaraaf. Le vainqueur de la Coupe de Côte d’Ivoire 2024 ripostait sur un missile de Moussa Seck qui est passé de peu à côté (43’) et une frappe de Issa Razack Benin détournée sur le poteau par Cheikh Lo Ndoye dans les arrêts de jeu.
Le Jaraaf va rapidement se retrouver en infériorité numérique après seulement une minute jouée en seconde période avec l’expulsion de Souleymane Cissé qui a perdu ses nerfs. En dépit de cette sortie prématurée de leur meilleur buteur, les Medinois vont tenir bon en enrayent toutes les occasions adversaire grâce un bloc bas bien regroupé autour d’un Cheikh Lo Ndoye vigilant. La bande à Jean Remi Bocandé s’en sort très bien avec ce nul vierge en attendant le match retour prévu le 22 septembre au stade Lat-Dior de Thiès
Un match capital que devra bien négocier le club de la Médina qui devra faire sans son serial-killer, Souleymane Cissé (suspendu). Il faudra donc gagner dans une semaine dans la capitale du Rail car un nul avec des buts serait synonyme d’élimination.
LE TF1472/R EN PROCES
L’affaire du TF1472/R opposant la Sci Yamale de l’homme d’affaires Mbackiyou Faye au Collectif des habitants de Almadies 2 a finalement atterri au Tribunal de Dakar le 9 septembre dernier.
L’affaire du TF1472/R opposant la Sci Yamale de l’homme d’affaires Mbackiyou Faye au Collectif des habitants de Almadies 2 a finalement atterri au Tribunal de Dakar le 9 septembre dernier. Les avocats de Sci Yamalé ont requis auprès du juge une demande d’expertise pour l’identification et la délimitation du terrain TF1472/R objet du conflit. Alors que la partie adverse représentée par Me Djiby Diagne a demandé une expertise sur la régularité et la sincérité même de la procédure d’acquisition du titre foncier litigieux. Les occupants de ce site depuis plus de 12 ans, sur la base de papiers administratifs en bonne et due forme, délivrés par la mairie et approuvés par le sous-préfet, estiment que Mbackiyou Faye a «frauduleusement acquis le terrain avec la complicité des services des Domaines et du Cadastre pour l’immatriculer au nom de sa Sci». Ses avocats ont demandé au juge de ne pas donner suite à la demande du collectif pour leur désigner un expert. Pour Me Diagne, «l’affaire est plus que technique, seuls des experts désignés pour chaque partie peuvent faire jaillir la vérité». Le délibéré est fixé au 30 septembre 2024.
Pour rappel, Mbackiyou Faye est accusé d’avoir, le 15 février 2024, envoyé, sans mandat ni sommation, des engins et pelles mécaniques et des nervis au niveau de Almadies 2 pour démolir les fondations et bâtiments érigés sur un site de 60 maisons d’habitation au motif que les habitants occupent irrégulièrement son titre foncier de TF1472/R d’une superficie 2 hectares. Des heurts avaient éclaté à l’époque entre les nervis et les habitants, et le pire a été évité par l’intervention de la Dscos qui a pu ramener le calme, le temps que la justice soit saisie.
BAYE, L’INTERNATIONAL
Au Sénégal, le Gamou est célébré un peu partout dans le pays. Kaolack, plus particulièrement ses fiefs de Médina Baye et de Léona niassène, constituent des pôles d’attraction.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 14/09/2024
Si Tivaouane constitue la principale attraction du Mawlid, Médina Baye reste aussi un lieu de convergence des nationalités africaines et du monde. L’enseignant-chercheur à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, Dr Babacar Niane, revient sur le père fondateur et inspirateur de ce Gamou.
Au Sénégal, le Gamou est célébré un peu partout dans le pays. Kaolack, plus particulièrement ses fiefs de Médina Baye et de Léona niassène, constituent des pôles d’attraction. L’enseignant-chercheur à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, un fervent talibé de Baye, a écrit un ouvrage sur le Saint homme. «Père d’El Hadji Ibrahima Niass, plus connu sous le nom de Baye Niass, El Hadj Abdoulaye Niass est le fils de Muhammad Niass et de Khadidiatou Thiam. Il est né à Béli (Bélé) dans le Djolof», raconte Dr Babacar Niane. Pour ce qui concerne sa date de naissance, il précise que les avis divergent, mais elle se situerait entre 1840 et 1844. Il est rappelé à Dieu en 1922 à Kaolack après avoir consacré toute sa vie à l’enseignement des sciences arabo-musulmanes, à l’éducation islamique et à l’agriculture.
L’enseignant à l’Université de Thiès ajoute que El Hadj Abdoulaye Niass avait quitté le Djolof, accompagné de son père pour répondre à l’appel de Maba en 1860. Après la mort de son père à Niassène Walo, «il allie le jihad» à l’enseignement et à l’agriculture. Plus tard, il renonça au jihad pour se consacrer à l’enseignement et au travail de la terre. Il fonda, par la suite, Taïba Niassène dans le but de mieux mener la mission qui lui est dévolue. Considéré comme un obstacle au développement de la culture française, les colons l’avaient contraint à s’exiler en Gambie à deux reprises, rapporte Dr Niane. Origine de Lewna (Léona) L’enseignant-chercheur renseigne que Léona est une cité fondée par El Hadj Abdoulaye Niasse à Kaolack, en 1910, après son dernier exil en Gambie. «Cet exil s’expliquait par les démêlés qu’il avait avec les colons qui avaient incendié sa mosquée et sa bibliothèque à Taïba Niassène. Mais ce fut grâce à l’intervention de El Hadj Malick SY que le Commandant de cercle d’alors, Paul Brocard, lui a cédé un lopin de terre assez vaste où il a élu domicile pour mener à bien sa vocation, c’est-àdire, enseignement/éducation, adoration d’Allah et le travail. Cet espace est appelé Léona. C’est un terme wolof qui signifie : ça vous appartient d’office maintenant», explique Dr Niane.
Baye Niass, maître de la Fayda
Quand on parle du Gamou de Médina Baye, on fait forcément référence à Baye Niass. Il est né en 1900 à Taïba Niassène. Après des études très poussées en sciences islamiques et en soufisme, il devient un maître incontesté à l’intérieur de l’espace familial à Léona et à Kossi. Selon Dr Babacar Niane, entre 1929 et 1930, Baye Niasse se proclama maître de la Fayda et fonda ensuite sa cité religieuse qu’est Médina Baye en souvenir à Madinatoul Mounawwara, lieu d’exil du Prophète Muhammad (Psl). Et, au-delà du Sénégal, le Gamou s’est internationalisé. Chaque année, des milliers de fidèles rallient la cité religieuse. Ceci s’explique, selon l’enseignant, par l’éparpillement des nombreux talibés de Baye Niass, surtout au Nigéria où la rencontre entre Cheikh Ibrahima Niass et l’Émir Abdallah Bayéro de Kano pourrait servir de déclic. Et plus tard, par les disciples américains, grâce à l’intervention de son petit-fils, Cheikh Imam Assane Cissé. Selon l’universitaire, Médina Baye est fondé par Baye Niass en 1929, et juste après, il a continué les Gamou entamés depuis Léona. C’est Baye Niass lui-même qui l’a créé. Et le premier Gamou de Baye Niasse, précise l’enseignant, date de 1930.
LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES DRESSEES PAR LE FMI ET LA CELEBRATION DU GAMOU AU MENU DE LA PRESSE DU WEEK-END
Les parutions quotidienne évoquent les perspectives économiques du pays dressées par le Fonds monétaire international (FMI), se projettent sur la célébration dimanche du Mawlid, la naissance du prophète Mohamed (PSL).
Dakar, 14 sept (APS) – Les journaux du week-end évoquent les perspectives économiques du pays dressées par le Fonds monétaire international (FMI), se projettent sur la célébration dimanche du Mawlid, la naissance du prophète Mohamed (PSL).
Le Fonds monétaire international (FMI), en raison de perspectives macroéconomiques ‘’difficiles’’ pour le Sénégal, prévoit maintenant une croissance du PIB réel de 6,0 % pour le pays à la fin de l’année, contre une estimation de 7,1 % faite en juin.
‘’Les perspectives macroéconomiques pour le reste de l’année 2024 restent difficiles. La croissance du PIB réel est désormais projetée à 6,0 %, une révision à la baisse par rapport à la prévision de 7,1 % de juin 2024’’, déclare l’institution financière dans un communiqué publié à la fin du séjour à Dakar de quelques-uns de ses fonctionnaires.
‘’La croissance du secteur non-hydrocarbures devrait ralentir à 3,3 %, contre une projection antérieure de 4,8 %’’, ajoute le FMI, concernant les raisons pour lesquelles il dit s’attendre maintenant à une croissance moins élevée que celle prévue en juin pour la fin de l’année.
Ses fonctionnaires ayant pris part à la revue annuelle conjointe avec le Sénégal affirment que l’inflation globale devrait atteindre en moyenne 1,5 % en glissement annuel.
‘’Le tableau noir du Fmi’’, résume à sa Une Walf Quotidien en indiquant que la plupart des voyants de l’économie sénégalaise sont au rouge, signe d’une situation économique difficile, selon la publication.
Evoquant ‘’l’inquiétude du FMI’’, Le Quotidien pointe une ‘’faiblesse des marges de liquidité, le recours à des emprunts commerciaux externes coûteux à court terme’’.
‘’Les perspectives macroéconomiques pour le reste de l’année 2024 restent difficiles. La croissance du PIB réel est désormais projetée à 6 %, une révision à la baisse par rapport à la prévision de 7, 1 % de juin de la même année’’, détaille le journal.
Un tableau dressé de façon à convaincre L’AS quotidien que le FMI prédit des perspectives sombres pour le Sénégal s’agissant notamment de sa situation économique.
Edward Gemayel, le chef d’une mission du FMI dépêchée au Sénégal a relevé un ralentissement de l’économie au cours du premier semestre 2024 avant d’annoncer des perspectives difficiles pour le reste de l’année, mentionne la publication dans ses colonnes.
Elle rappelle que le déploiement de cette mission entre dans le cadre de la poursuite des discussions entamées en juin dernier sur le programme économique des autorités, soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Pendant ce temps, Sud Quotidien s’intéresse à la célébration de la naissance du prophète Mohamed (PSL), en consacrant sa Une sur le déplacement en masse de fidèle en direction de Tivaouane, une ville de la région de Thiès considérée comme un des principaux foyers de la confrérie Tidiane.
‘’Cap sur Tivaouane’’, titre le journal en assurant que la cité religieuse sera encore l’un des points focaux du Gamou.
‘’Après la cloture du Burd hier (vendredi), les fidèles venus de tous les horizons continuent de converger vers la cité pour répondre à l’appel d’El Hadji Maodo Malick Sy (1855-1922). Le Mawlid, ou l’anniversaire de la nuit de naissance du prophète Mohamed (PSL) est célébrée dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 septembre’’, rapporte le quotidien du groupe Sud Communication.
Bes Bi opte de son côté évoque le thème de l’édition 2024 du Gamou de Tivaouane : ‘’la reproduction du modèle prophétique’’. Le journal rappelle ainsi à ses lecteurs que le choix de ce thème a été fait à partir d’une demande du khalife général des Tidiane, Serigne Mbaye Sy Mansour au comité d’organisation de l’évènement.
Le Soleil a choisi de rendre compte de l’ambition du Sénégal se doter d’un centre spatial. Le quotidien souligne la volonté du gouvernement sénégalais de bâtir un véritable écosystème spatial à travers la création de ce centre.
Une annonce du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, qui présidait vendredi la cérémonie consacrée du ‘’First satllite day’’, à Diamniadio, moins d’un mois après le lancement et la mise en orbite réussie du premier sattelite sénégalais, Gaïndé Sat 1 A
NOUS DEVONS RECOURIR A L’IA, MAIS EN L’ADAPTANT A NOS REALITES LOCALES
Dans cette interview accordée à Sud Quotidien, le Directeur de la Conformité d’Afreximbank, Idrissa Diop, a souligné l’importance d’intégrer l’Intelligence artificielle (IA), tout en insistant sur la nécessité d’adapter ces technologies aux réalités local
Dakar a accueilli la 8e édition du Forum annuel d’Afreximbank sur la Conformité, tenue du 4 au 6 septembre 2024, sous le thème : «Une meilleure conformité pour un meilleur commerce : les implications des nouvelles exigences du GAFI relatives à l’identification du bénéficiaire effectif et leurs impacts sur les échanges commerciaux». Dans cette interview accordée à Sud Quotidien récapitulant ce conclave, le Directeur de la Conformité d’Afreximbank, Idrissa Diop, a souligné l’importance d’intégrer l’Intelligence artificielle (IA), tout en insistant sur la nécessité d’adapter ces technologies aux réalités locales, afin de mieux appréhender nos spécificités opérationnelles et de développer des solutions adéquates à nos besoins.
Qu’est-ce que la conformité ?
La conformité consiste à identifier une réglementation, quelle qu’elle soit, et, comme le terme l’indique, à s’y conformer. Cela implique de respecter et d’appliquer les exigences de cette réglementation, tout en veillant à ce qu’elles soient intégrées dans les processus quotidiens. Ainsi, pour une entreprise, il est impératif de s’acquitter du paiement des taxes. Cela suppose de mettre en place un système comptable capable de calculer correctement ces taxes et de les reverser à l’autorité fiscale compétente. De même, une banque ou une société minière, soumise à des obligations en matière de protection de l’environnement, doit intégrer ces exigences dans ses processus afin d’éviter toute pollution. Un élève, quant à lui, doit respecter les règles lors d’un examen, par exemple en évitant de tricher ou d’apporter un ordinateur. Pour illustrer plus concrètement, ce concept consiste à se conformer aux règles en vigueur dans chaque domaine.
Quel bilan tirez-vous de ces trois jours d’échanges avec les acteurs du système ?
Le bilan est très positif. Nous avons organisé un forum qui a rassemblé près de 300 participants issus de 33 pays. Nous avons bénéficié de l’intervention de représentants venant de Russie, des Seychelles, des Etats-Unis, de France, d’Angleterre, et bien entendu d’Afrique. Il s’agissait véritablement d’un forum international dont l’objectif principal était d’assurer que les buts fixés par Afreximbank en matière de promotion du commerce intra-africain soient atteints. Toutefois, nous sommes convaincus qu’il est impossible d’assurer un commerce sécurisé sans mettre en place des processus de conformité rigoureux. Si vous me confiez des fonds et que je les investis dans des structures opaques, cela compromet déjà la relation que nous pourrions entretenir avec des partenaires extérieurs. Nous souhaitons également que les flux financiers liés au commerce soient sains, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas associés à des activités telles que le blanchiment d’argent ou la fraude fiscale. La conformité est donc essentielle, car elle permet de filtrer et d’examiner chaque transaction afin de garantir que tout ce qui transite par les circuits financiers ait été contrôlé en amont, assurant ainsi une issue saine. C’est pourquoi le slogan de notre forum était : « Une meilleure conformité pour un meilleur commerce ».
Quel est l’objectif visé par Afreximbank ?
L’objectif d’Afreximbank est de soutenir financièrement les économies africaines, en mettant un accent particulier sur le développement du commerce. Cependant, nous sommes conscients que le commerce peut également entraîner des défis. Nous aspirons donc à promouvoir un commerce sain et, pour ce faire, la conformité doit être au cœur de nos actions afin d’assurer un commerce plus prospère et plus rentable.
En termes de participation et de qualité des interventions, vos attentes ont-elles été satisfaites ?
Oui, nos attentes ont été largement comblées. Nous avons eu des panels de très haut niveau, avec la participation de l’Union africaine, de la BCEAO, des autorités sénégalaises et ivoiriennes. D’autres partenaires étaient également présents, notamment des représentants des Banques centrales du Burundi et d’Égypte. L’ensemble du continent africain était représenté avec un objectif commun : mieux comprendre et respecter nos obligations en matière de conformité, dans le but final de les harmoniser pour parvenir à un commerce plus prospère.
Pourquoi l’Intelligence artificielle (IA) était-elle au centre des discussions ?
Aujourd’hui, il est inconcevable de gérer une banque sans système informatique avancé. Des millions de transactions transitent chaque jour par ces systèmes et, pour assurer leur conformité, il est impensable de se reposer uniquement sur des moyens humains. Nous avons donc besoin de technologies avancées. L’Intelligence artificielle joue un rôle clé dans cette démarche, car elle est omniprésente. Nous l’utilisons déjà dans nos téléphones, et elle s’intègre de plus en plus dans nos activités bancaires. L’essentiel est d’utiliser l’IA de manière réfléchie. Il ne s’agit pas simplement d’adopter une technologie occidentale et de l’implanter dans nos systèmes, comme on brancherait une prise électrique. Cela ne fonctionnerait pas. Il est donc impératif d’adapter ces technologies à nos réalités locales.
Comment tropicaliser ces technologies ?
Tropicaliser ces technologies consiste à inviter les entreprises qui les développent à venir sur nos territoires, à s’imprégner de nos réalités opérationnelles et à concevoir des solutions spécifiques à nos besoins. De cette manière, lorsque nous utiliserons ces systèmes, ils produiront des résultats cohérents. Comme le dit l’expression anglaise : « garbage in, garbage out », autrement dit, si l’on introduit des données incorrectes, les résultats seront nécessairement erronés.
Quel est le niveau de conformité des institutions africaines par rapport au reste du monde ?
Cela fait plusieurs années que je travaille dans le secteur bancaire africain, et j’ai eu l’occasion de voyager dans pratiquement tous les pays du continent pour rencontrer des banques. Nos institutions rencontrent certes des difficultés, mais elles déploient des efforts considérables pour s’aligner sur les normes internationales du GAFI, notamment en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Cet alignement est crucial pour établir des relations avec des banques internationales et leurs correspondants. Si, par exemple, vous souhaitez acheter un ventilateur en Chine, vous ne pouvez pas le faire directement en CFA, vous devez convertir cette devise en dollars ou en euros, puis en yuan ou renminbi. Ce sont les banques qui facilitent ces flux. Si une banque sénégalaise, par exemple, n’a pas mis en place des systèmes de conformité solides, ses clients ne pourront pas effectuer de transactions avec la Chine. Il est donc indispensable de renforcer ces mécanismes.
Qu’est-ce que la liste grise ?
Le Groupe d’action financière (GAFI) est un organisme intergouvernemental qui surveille les tendances mondiales en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Il collabore avec ses États membres et des organisations régionales pour établir un cadre juridique, réglementaire et opérationnel permettant de lutter contre ces menaces. Le GAFI gère deux listes : une liste noire, désignant les juridictions à haut risque nécessitant une action immédiate, et une liste grise, qui recense les pays s’engageant à remédier aux lacunes de leur cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCBFT). Il est primordial pour les établissements financiers de connaître les pays figurant sur ces listes afin de comprendre les risques réglementaires qu’ils encourent.
En Afrique, où en est-on avec cette lutte ?
L’Afrique de l’Ouest, notamment l’UMOA, a récemment adopté une nouvelle réglementation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. D’autres pays travaillent également à améliorer leurs processus. Ces nouvelles réglementations sont intégrées dans les procédures de nos banques, permettant ainsi à leurs clients d’effectuer des transactions en toute sécurité. Nous disposons désormais d’une plateforme opérationnelle de plus en plus solide pour lutter contre le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale et le financement du terrorisme. Bien entendu, des défis persistent, mais nous travaillons activement à les surmonter.
Qu’en est-il du Sénégal par rapport à la conformité ?
Le Sénégal est sur la bonne voie pour sortir de la liste grise, ayant intégré dans son cadre réglementaire la loi-cadre de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Actuellement, les banques sénégalaises s’efforcent d’améliorer leurs processus opérationnels et de renforcer leurs dispositifs de sécurité. Cela positionne le Sénégal favorablement pour sortir de cette liste. Il s’agit d’un effort collectif, fruit d’une initiative gouvernementale, où tous les acteurs locaux ont été mobilisés pour mettre en œuvre ce processus. Le GAFI, par l’intermédiaire du GIABA, partenaire de ce forum, effectuera des contrôles afin de confirmer que le cadre opérationnel du Sénégal est désormais suffisamment solide pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.