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7 avril 2025
L'ENQUÊTE QUI RÉVÈLE LES FAILLES DE L'AFFAIRE BASSÈNE
Le journaliste purge une peine à perpétuité pour un massacre qu'il n'aurait pas pu commettre d'après de nouveaux éléments explosifs. Son véritable crime semble être d'avoir voulu révéler les dessous d'un conflit très lucratif en Casamance
(SenePlus) - Une enquête du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) jette un nouvel éclairage troublant sur la condamnation à perpétuité du journaliste René Capain Bassène, révélant de nombreuses irrégularités dans une affaire qui soulève des questions sur la liberté de la presse au Sénégal.
L'investigation menée par le CPJ fin 2024 dévoile un schéma inquiétant de témoignages obtenus sous la contrainte. "Ils me battaient constamment, me déshabillaient et utilisaient une matraque électrique sur mes parties génitales quand ils n'aimaient pas mes réponses", a confié Bassène au CPJ, décrivant son interrogatoire après son arrestation en 2018.
Cette violence systématique n'était pas réservée qu'au journaliste. Sept coaccusés ont déclaré au CPJ avoir été contraints d'incriminer Bassène. Le cas d'Ibou Sané est particulièrement édifiant : malgré un pistolet sur la tempe, il a refusé d'admettre connaître le journaliste. Son prétendu témoignage a pourtant été utilisé contre Bassène au tribunal.
Le profil de Bassène émerge comme celui d'un journaliste chevronné dont les investigations sur le conflit en Casamance devenaient gênantes. "Mon principe a toujours été d'aller chercher des informations à la source", a-t-il expliqué au CPJ. Son quatrième livre en préparation, intitulé "Un conflit qui nourrit plus qu'il ne tue", promettait des révélations explosives sur l'exploitation du conflit par certains acteurs.
"C'était un livre assez explosif dans lequel il mentionnait les organisations par leur nom et évoquait le problème de la coupe du bois", a confirmé au CPJ Xavier Diatta, proche du journaliste. Les menaces s'étaient multipliées, au point que selon son épouse Odette Victorine Coly, "il ne prenait plus les appels d'un numéro qu'il ne connaissait pas".
L'examen des documents judiciaires par le CPJ révèle des incohérences majeures dans l'accusation. Les prétendues réunions où Bassène aurait planifié les meurtres sont contestées par neuf participants présumés. La géolocalisation du téléphone de Bassène dans la forêt le jour du massacre est contredite par quatre témoins qui l'ont vu ailleurs. Des courriels présentés comme preuves comportent des anomalies flagrantes, notamment un message prétendument envoyé alors que Bassène était déjà en détention.
En prison depuis 2018, Bassène maintient son innocence : "Je suis prêt à passer ma vie en prison, mais ce que je ne supporte pas, c'est l'injustice de m'entendre dire que je n'ai pas été arrêté à cause de mon travail de journaliste", a-t-il déclaré au CPJ.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de pression sur les journalistes couvrant le conflit en Casamance. Le Sénégal, selon le recensement 2023 du CPJ, figure parmi les cinq pays africains qui emprisonnent le plus de journalistes, une situation préoccupante pour ce pays considéré comme l'une des démocraties les plus stables d'Afrique.
DAKAR LANCE UN PROJET DE 267,8 MILLIARDS POUR MODERNISER SON TRANSPORT URBAIN
Ce programme prévoit d’ici 2026 la création de 14 nouvelles lignes de bus, le déploiement de 400 autobus, et des aménagements pour fluidifier la circulation et améliorer durablement la mobilité urbaine.
Dakar s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la modernisation de son réseau de transport en commun avec un projet de restructuration d’envergure. Estimé à 267,8 milliards de FCFA, ce programme ambitieux a été dévoilé lors d’un Comité Régional de Développement (CRD).
Piloté par le Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD) en collaboration avec l’Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE), le projet vise à améliorer la mobilité urbaine de manière durable et inclusive.
Ce projet, baptisé « Restructuration du Réseau de Transport en Commun » (RTC), prévoit plusieurs réalisations majeures d’ici 2026 avec la création de 14 nouvelles lignes de bus et modification de 11 lignes existantes.
S’y ajoute le déploiement de 400 autobus, capables de transporter 465 000 passagers chaque jour et le développement de 30 kilomètres de voiries et aménagement de neuf carrefours stratégiques pour fluidifier la circulation.
Ces travaux promettent de transformer les habitudes de déplacement des Dakarois, en offrant un réseau plus accessible, rapide et respectueux de l’environnement.
La première phase du projet, entamée le 30 mai 2024, devrait s’achever fin 2026. Elle impactera directement près de 3 000 personnes vivant sur les tracés des nouvelles lignes. Des mesures d’accompagnement seront mises en place pour minimiser les désagréments sociaux liés aux réaménagements.
L’objectif principal de ce projet est de résoudre les problèmes récurrents de congestion et de permettre aux habitants de Dakar de bénéficier d’un transport en commun fiable et efficace. En complément des récents succès du Train Express Régional (TER) et du Bus Rapid Transit (BRT), ce programme s’inscrit dans une vision globale de modernisation des infrastructures urbaines.
LE NIGER CORSE SES MESURES
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger a adopté le 13 janvier 2025 une ordonnance renforçant les règles d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers, dans le cadre des réformes en cours, pour garantir la sécurité...
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger a adopté le 13 janvier 2025 une ordonnance renforçant les règles d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers, dans le cadre des réformes en cours, pour garantir la sécurité nationale et réguler les activités économiques.
Une version plus exhaustive de l’ordonnance rendue publique le 13 janvier 2025 a été adoptée par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), sous la présidence de la Transition. Cette ordonnance N°2025-02 encadre les conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers au Niger dans le cadre des réformes en cours.
Le texte stipule que tout étranger doit présenter un titre de voyage ou un permis de séjour valide pour entrer sur le territoire nigérien.
Après trois mois, un permis de séjour ou une carte de résident devient obligatoire. Certaines activités économiques nécessitent une autorisation spécifique, dont les modalités seront précisées par des décrets à venir.
L’ordonnance distingue deux catégories d’étrangers : les « non immigrants » (diplomates, agents d’organismes étrangers et voyageurs en transit) et les « immigrants » (autres personnes). Cette classification détermine les documents requis pour l’entrée et le séjour.
La liberté de circulation des étrangers sur le territoire est garantie, sauf en cas de restrictions liées à des antécédents ou des comportements jugés problématiques, pour des raisons de sécurité nationale et d’ordre public.
Le texte prévoit également des mécanismes administratifs renforcés pour gérer les infractions. Le ministre de l’Intérieur ou, en cas d’urgence, les autorités policières peuvent décider de l’expulsion d’un étranger. Cependant, aucune expulsion ne peut être effectuée vers un pays où la sécurité de l’étranger serait menacée.
Ce cadre légal est censé marquer une avancée importante dans la gestion des flux migratoires au Niger, en renforçant le contrôle des entrées et du séjour des étrangers tout en protégeant les intérêts nationaux. Il intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Niamey et plusieurs capitales ouest-africaines et occidentales.
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DE LA FRANCE, DE L’EUROPE, DU RESTE DU MONDE ET DU BON USAGE DE NOTRE TEMPS
Les débuts d’année offrent l’occasion de prendre un peu de recul par rapport à ce qu’on fait, par rapport à soi, par rapport à l’organisation de sa vie personnelle et professionnelle.
Les débuts d’année offrent l’occasion de prendre un peu de recul par rapport à ce qu’on fait, par rapport à soi, par rapport à l’organisation de sa vie personnelle et professionnelle. Et un certain nombre d’entre nous prenons des résolutions à cette occasion, avec des degrés de confiance très variables quant aux chances de les mettre en œuvre. L’exercice – même lorsqu’il ne débouche ni sur l’adoption de résolutions fermes ni sur un début de mise en œuvre effective – est utile.
Je l’ai proposé à mes collègues lors de notre première réunion d’équipe de l’année et cela donna lieu à trois heures animées et agréables d’échanges. J’ai orienté une partie de la discussion avec les collègues sur la gestion du temps au quotidien, en rappelant que chaque minute, chaque heure, chaque journée consacrée à une activité est une minute, une heure, une journée qui n’est pas utilisée pour une autre activité. Ce que chacun de nous fait de son temps est important pour soi mais aussi potentiellement pour la communauté ou les causes qu’on entend servir tout au long d’une vie.
Le discours du président français Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs le 6 janvier dernier à Paris, très commenté dans les pays d’Afrique francophone mais aussi en France et dans la presse internationale, offre une bonne illustration de l’importance de faire attention à ce que l’on fait de son temps. Ce qui a été largement commenté et continue de l’être, ce sont les passages les plus discourtois et les moins diplomatiques du long discours du président français, qui ont concerné, sans grande surprise, les relations avec les pays africains où la France est intervenue militairement au cours des dernières années ou ceux où l’ancien pays colonisateur a maintenu une présence militaire permanente depuis les indépendances. Dans les deux cas, l’heure est au départ des forces françaises, à un rythme et dans des conditions qu’elle n’a en réalité pas choisis.
Comme à chaque sortie polémique du président français, les journalistes sollicitent les chercheurs, les analystes censés suivre ces questions. On peut passer une grande partie de son temps pendant plusieurs jours à répondre aux sollicitations des médias. Il y a bien sûr des choses utiles à dire, des faits à rappeler, des incohérences et des libertés avec la vérité à relever. Mais on devrait faire attention à ne pas y consacrer beaucoup de temps. En fait, les autres parties du discours du président d’un pays européen qui cultive toujours, beaucoup plus que tous les autres, son passé impérial, étaient réellement intéressantes, y compris pour nourrir la réflexion dans les pays africains sur ce que devraient être leurs priorités.
Il est utile pour les Africains de s’intéresser à la manière dont des pays comme la France, l’Allemagne, le Royaume Uni, la Pologne, la Turquie, l’Inde, le Brésil et bien d’autres, voient l’évolution de leurs sociétés, de leurs économies, comment ils appréhendent les changements géopolitiques mondiaux, comment ils anticipent les principales menaces sur leurs intérêts vitaux, comment ils perçoivent aussi les opportunités à saisir au cours des prochaines années et décennies. Il faut s’efforcer d’ignorer autant que possible les manifestations des egos des hommes de pouvoir pour se concentrer sur les orientations stratégiques de leurs appareils d’Etat alimentés par leurs institutions de savoirs.
Alors quelques éléments qui m’ont paru intéressants dans ce discours. Autant sur les deux priorités majeures que sont la sécurité et la prospérité, le président Macron a systématiquement parlé de la France et de l’Europe, exprimant une conscience claire de la dynamique des rapports de forces dans le monde et de l’impératif de construire des consensus européens sur les dossiers les plus stratégiques. « L'Europe est à la fois notre devoir et notre chance », a-t-il notamment affirmé, se montrant très lucide sur la relation avec les Etats-Unis : « Il y a fort à parier que dans 15 à 20 ans, la priorité américaine sera leur propre défense et sera beaucoup plus autour de la mer de Chine et dans cette région qu'aux confins de l'Europe. Si nous dépendons de la base industrielle et technologique de défense américaine, alors, nous aurons de cruels dilemmes et des dépendances stratégiques coupables. La question est de savoir si les Européens veulent, pour les 20 ans qui viennent, produire ce qui sera nécessaire à leur sécurité ou pas ».
Ne devrions-nous pas nous poser des questions de ce type dans les pays africains, individuellement et surtout collectivement, à l’échelle des régions ou dans le cadre de groupes informels d’États? Allons-nous continuer à dépenser des dizaines ou des centaines de millions de dollars dans des achats d’équipements militaires tous importés des autres continents pendant les 20 prochaines années? Le continent le plus jeune du monde qui a les besoins les plus extraordinaires en termes de création d’emplois peut-il se permettre de constituer seulement un marché pour les industries asiatiques, européennes et américaines dans une multitude de secteurs? L’industrie de défense n’est probablement pas le meilleur exemple mais quitte à devoir continuer à acheter des armes, ne devrions-nous pas créer les conditions pour faire émerger dans un horizon raisonnable quelques entreprises à capitaux africains dans le secteur?
La deuxième priorité mise en avant par le président Macron, c'est celle d’œuvrer à la prospérité française et européenne, « un combat existentiel » selon ses termes. Il prône une politique européenne industrielle et d'innovation volontariste et ambitieuse. Sans oublier d’évoquer la stratégie de sécurisation des approvisionnements en minerais rares et matériaux critiques, citant explicitement le lithium, l'uranium, le cobalt… Aucun pays sérieux ne joue pas avec cela. L’énergie, les technologies comme l’intelligence artificielle, la sécurisation de l’accès aux ressources naturelles les plus rares et les plus vitales pour les industries, ce sont là des sujets cruciaux pour la prospérité et pour la sécurité.
Ces sujets devraient aussi mobiliser l’essentiel du temps et des ressources humaines des institutions africaines. Le bon usage de notre temps exige de nous soustraire à tout ce qui distrait des sujets vitaux pour l’avenir du continent. Il exige aussi de prendre enfin conscience que nous n’avons individuellement aucune chance de défendre au mieux les intérêts des populations africaines d’aujourd’hui et de demain de manière isolée sur des enjeux qui sont aussi cruciaux pour les grandes, les moyennes et les petites puissances qui savent nouer des alliances et mutualiser leurs forces. Dans un monde bientôt rythmé par les déclarations de Donald Trump, Elon Musk, et de quelques autres figures influentes et égocentriques, il ne faut plus s’attendre à un minimum de délicatesse, d’élégance, de respect et d’intérêt pour le bien commun global. En Afrique, nous devons rester concentrés sur nos priorités fondamentales.
LE GOUVERNEMENT S’ENGAGE À ÉPONGER LA DETTE DES PRODUCTEURS DE LA VALLÉE DU FLEUVE
Mabouba Diagne a pris l'engagement à résoudre la dette de 9 milliards de francs CFA contractée par les producteurs. Ces derniers, impactés par les inondations, peinent à honorer leurs engagements financiers depuis trois ans.
Saint-Louis, 16 jan (APS) – Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a promis, jeudi, à Saint-Louis (nord), de trouver une solution à la dette d’un montant de 9 milliards de francs CFA contractée depuis trois ans par les producteurs de la vallée du fleuve Sénégal (nord) pour financer leurs activités rizicoles.
À cause des inondations qui ont ravagé leurs champs, ils n’ont pas pu la payer, selon le président du Comité interprofessionnel riz (Ciriz), Ousseynou Ndiaye.
‘’Nous allons trouver une solution à cette dette de 9 milliards mais il faudra que vous respectiez votre parole’’, a dit M. Diagne en s’adressant à leur représentant, le président du Ciriz.
Ce dernier a informé le ministre de la difficulté à payer la dette, à l’occasion de la cérémonie officielle d’ouverture des assises nationales de la riziculture, organisées par la Société d’aménagement des terres du delta et de la Falémé et le Ciriz.
‘’Nous allons résoudre ce problème. Nous pensons vous ne pourrez jamais, sans cela, atteindre la souveraineté alimentaire’’, a assuré Mabouba Diagne, invitant les producteurs à s’engager à respecter leur engagement.
Il a exprimé le souhait que les producteurs lui montrent, au terme des assises, la voie à suivre pour augmenter la productivité, sans quoi la souveraineté alimentaire ne serait pas possible.
M. Diagne considère que l’agriculture et l’élevage doivent être considérés comme une priorité. ‘’Les autorités […] en sont conscientes’’, a-t-il dit.
Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage a rappelé les contraintes à la production de riz, dont la forte consommation implique des sorties de devises contribuant à déséquilibrer la balance commerciale du pays.
Le président du Ciriz s’est réjoui de l’engagement pris par le ministre sur la nécessité de trouver une solution à l’endettement des producteurs envers les banques.
Ousseynou Ndiaye a invité le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage à trouver une solution à l’invasion d’oiseaux migrateurs et aux risques d’inondation qui, selon lui, nuisent souvent à la production.
Mathieu Bosc, du département eau, agriculture et climat à l’Agence française de développement, a assuré Mabouba Diagne et les riziculteurs de la vallée du fleuve du Sénégal de la disponibilité de la structure qu’il représente à soutenir la politique de souveraineté alimentaire du Sénégal.
Les assises nationales de la riziculture, qui vont durer trois jours, vont déboucher sur de ‘’fortes recommandations’’ en vue de l’atteinte de la souveraineté alimentaire, selon les organisateurs.
Ces recommandations seront, disent-ils, une contribution du Ciriz au programme ‘’Sénégal 2050’’, le programme de développement du pays.
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IL FAUT REVOIR LE PROGRAMME SCOLAIRE POUR Y INTEGRER L’HISTOIRE DU SENEGAL…
"L'histoire, c'est notre identité." Cette phrase résume l'appel lancé par de nombreux acteurs de la société civile pour une refonte des programmes scolaires. En intégrant davantage l'histoire du Sénégal dans les enseignements, il s'agit de renforcer ...
"L'histoire, c'est notre identité." Cette phrase résume l'appel lancé par de nombreux acteurs de la société civile pour une refonte des programmes scolaires. En intégrant davantage l'histoire du Sénégal dans les enseignements, il s'agit de renforcer le sentiment d'appartenance des jeunes à leur nation et de leur donner les clés pour comprendre le présent à la lumière du passé.
L'AFFAIRE DES 94 MILLIARDS RELANCÉE
Le parquet financier a ordonné une enquête sur un litige foncier lié au Titre foncier 1451/R. Ce dossier, mêlant héritages, accusations de spoliation et implications politiques, porte sur un terrain de 258 hectares à Rufisque.
iGFM - (Dakar) Le parquet financier a saisi la Dic pour une enquête relative au litige entourant le Titre foncier 1451/R, connu sous l’appellation «affaire des 94 milliards». Ce dossier concerne un terrain d’une superficie de 258 hectares situé dans la zone de Rufisque et évalué à 94 milliards de francs Cfa.
Au départ, il s’agissait d’un contentieux opposant les héritiers de Ousmane Mbengue à Djily Mbaye, richissime marabout et homme d’affaires décédé en 1991. Le dossier a pris une tournure politique lorsque Ousmane Sonko, alors député (opposition), s’en est mêlé, dénonçant la spoliation d’une famille démunie (les Mbengue) avec la complicités de hauts fonctionnaires. Tahibou Ndiaye et Mamour Diallo, respectivement anciens directeurs du Cadastre et des Domaines, étaient mis en cause dans cette affaire.
Le 15 octobre dernier, soit sept mois après que le tribunal de grande instance hors classe de Dakar a ordonné la radiation de la pré-notation sur le titre foncier en question, les avocats des héritiers de Ousmane Mbengue ont saisi le parquet financier d’une plainte. Leur requête s’appuie sur un rapport de l’Ofnac indiquant, selon les plaignants, «que d’importantes sommes ont été encaissées [dans le cadre de cette affaire] par des structures ou personnes tierces à leur insu et avec la complicité de hauts fonctionnaires de l’Etat du Sénégal».
C’est pour mettre tout ça au clair que le parquet financier a ouvert une enquête. Selon Libération, le procureur vise quatre chefs : escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux. Le journal souligne que les héritiers de feu Mbeugour Mbengue, qui se joints à la procédure, se sont constitués partie civile.
PAR OUMAR NDIAYE
UNE NOUVELLE CONFLICTUALITÉ VICIEUSE ET PERNICIEUSE
"Les attaques du réseau informatique de la Banque de l’Habitat du Sénégal et plus loin de chez nous de la Réserve fédérale américaine à quelques jours de la fin de l’année, remettent encore au jour la cyberguerre et la guerre informationnelle".
Les attaques du réseau informatique de la Banque de l’Habitat du Sénégal et plus loin de chez nous de la Réserve fédérale américaine à quelques jours de la fin de l’année, remettent encore au jour la cyberguerre et la guerre informationnelle qui sont les marqueurs et curseurs de la nouvelle conflictualité dans le monde.
Ce nouveau paradigme est tellement plus dangereux, vicieux et pernicieux qu’il n’y a ni symétrie et asymétrie. Tous les États du monde sont logés à la même enseigne. Avoir des hackers qui lancent des cyberattacks ou des officines qui fabriquent des fake news ne nécessite pas beaucoup de moyens, juste des jeunes talentueux, audacieux et véreux. Au-delà des cyberattacks qui sont quotidiens dans les structures financières, il y a lieu de craindre que cela soit étendu aux structures informatiques des infrastructures vitales. Les attaques de terrorisme international, notamment depuis 2001, à New York, sont venues rappeler l’existence de risques auxquels sont soumises différentes infrastructures et le besoin de les protéger et de les défendre selon les normes actuelles.
Sur le plan international, la résolution 2341 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en février 2017 exhorte les États membres à définir et à organiser la protection des infrastructures vitales dans le cadre d’une coopération générale. Jusqu’ici, la dimension informatique n’est pas totalement prise en compte dans ce que les études stratégiques appellent la protection des infrastructures vitales ou critiques.
Ces infrastructures sont définies comme étant l’ensemble des établissements et des équipements qui jouent un rôle crucial dans le fonctionnement de la société et dont la paralysie ou la destruction fragiliserait la sécurité nationale et compromettrait les intérêts économiques et sociaux d’un État. Ainsi, dans cette classification, se trouvent les structures en charge des services comme l’eau, l’électricité, les télécommunications, les transports, ports, aéroports, structures de santé, etc. D’où le relèvement des niveaux de sécurité et de sûreté sur le plan physique dans la protection des infrastructures vitales depuis quelques années. Ce paradigme de la nouvelle conflictualité a tellement évolué qu’il est devenu l’apanage de certains pays qui s’en servent davantage en créant des groupes de hackers servant ainsi de proxy war, c’est-à-dire des hackers prêts à lancer des cyberattaks par procuration. Dans ce domaine, la Russie est pointée du doigt comme étant le pays qui use le plus de cette tactique dans sa stratégie de containement des ambitions des autres puissances en Afrique ou dans d’autres parties du globe.
Ainsi, sur ce terrain, l’Afrique gagnerait à avoir une stratégie d’ensemble afin de se prémunir de ce nouveau fléau des nouvelles technologies. Plus de formation en cybersécurité et développer une souveraineté numérique pourraient être des prémices pour avoir les astuces nécessaires de ne pas être dépassés. Avec l’aide de la coopération dans le domaine sécuritaire, plusieurs initiatives ont pu voir le jour comme la création, depuis 2020, au Sénégal, d’une nouvelle école consacrée à la formation des cadres africains aux enjeux de cybersécurité.
Cette école, unique en son genre en Afrique, fruit de la coopération avec la France, a vocation à devenir un pôle de référence en la matière. Les réponses à ce nouveau paradigme ne doivent pas être seulement nationales tant les défis sont transnationaux. Il faudra ainsi, dans la nouvelle doctrine sécuritaire que le Sénégal compte adopter, y intégrer cette dimension cybersécurité ou cyberguerre comme l’ont compris beaucoup de pays occidentaux.
Il faudra aussi créer une synergie entre les acteurs privés nationaux, africains surtout, de la finance, afin de développer une cyberarchitecture de sécurité qui pourra aider à anticiper sur les risques de cyberattack. Cela pourra ainsi permettre de se prémunir de cette nouvelle conflictualité vicieuse et pernicieuse…
SAISIE EXCEPTIONNELLE DE 100 KG DE HASCHICH PAR LA GENDARMERIE DE SALY PORTUDAL
Les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal ont réalisé une saisie exceptionnelle hier après-midi, interceptant 100 kg de haschich conditionnés en 100 paquets d’un kilogramme chacun.
Les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal ont réalisé une saisie exceptionnelle hier après-midi, interceptant 100 kg de haschich conditionnés en 100 paquets d’un kilogramme chacun. La valeur marchande de cette drogue est estimée à 120 millions de FCFA.
En patrouille de sécurisation à Saly Niakh-Niakhal vers 15 heures, les forces de l’ordre, dirigées par le commandant Ousmane Ndiaye, ont repéré un véhicule stationné de manière suspecte au pied d’un mur de clôture. L’absence du chauffeur sur les lieux a renforcé leurs soupçons. Une fouille minutieuse du véhicule a permis de découvrir une valise et un sac contenant les 100 paquets de haschich.
En approfondissant leur inspection, les gendarmes ont également trouvé cinq plaques d’immatriculation européennes dissimulées sous les sièges du véhicule. L’ensemble du matériel, y compris la drogue, a été immédiatement acheminé dans les locaux de la brigade pour des vérifications supplémentaires.
La drogue est évaluée à 1,2 million de FCFA le kilogramme. Une enquête a été ouverte pour retrouver le chauffeur ou les responsables de cette cargaison illégale. Les autorités réitèrent leur engagement à lutter contre le trafic de stupéfiants dans la région.
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L’EXHORTATION DE DIOMAYE AUX MAGISTRATS
"Pour que plus jamais la récente histoire ne se reproduise". Ces mots du président ont résonné dans l'enceinte de la Cour suprême ce jeudi. Le chef de l'État a choisi la voie de la franchise pour évoquer les zones d'ombre de la justice sénégalaise
Dans un discours prononcé ce jeudi 16 janvier 2025 à la rentrée solennelle des Cours et tribunaux, le président Bassirou Diomaye Faye a adressé un message sans équivoque à la magistrature sénégalaise, faisant explicitement référence aux événements troublés de 2021-2024. "Pour que plus jamais la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise", a martelé le chef de l'État devant un parterre de magistrats et d'avocats.
Cette prise de position forte s'inscrit dans un vaste programme de refondation de l'institution judiciaire. Dès les premières semaines de son mandat, le président Faye a convoqué des assises de la justice, marquant ainsi sa volonté de transformer en profondeur un système qu'il souhaite plus humain et plus performant. Un comité de rédaction a déjà été mis en place pour concrétiser les recommandations issues de ces assises.
Le message présidentiel résonne comme un avertissement : la justice doit redevenir "un rempart contre l'arbitraire et non un instrument d'arbitraire". Cette formule cinglante traduit la détermination du chef de l'État à restaurer la confiance entre les citoyens et leur justice. Il a d'ailleurs appelé chaque juge à "interroger son propre rapport à l'éthique et à la vérité" dans l'intimité de sa conscience.
Le président n'a pas limité son intervention à ce rappel à l'ordre. Il a également annoncé des réformes concrètes, notamment sur le droit de grève et l'assistance judiciaire. Cette dernière sera étendue aux victimes et aux affaires civiles, corrigeant ainsi une pratique qui la limitait essentiellement aux accusés en matière pénale.
L'accès à la profession d'avocat n'a pas été oublié. Face à l'attente de nombreux jeunes diplômés, le président a exhorté le Bâtonnier à engager rapidement des discussions avec le ministre de la Justice pour mettre en place les formations nécessaires, conformément aux normes de l'UEMOA.
"La justice doit être garante en dernier ressort de la stabilité sociale", a insisté le président Faye, dessinant les contours d'une institution judiciaire rénovée, gardienne effective des libertés et protectrice contre l'arbitraire. Ce discours marque indéniablement un tournant dans les relations entre l'exécutif et le pouvoir judiciaire au Sénégal, avec une feuille de route claire : restaurer la confiance et garantir l'indépendance de la justice.
Ce premier face-à-face entre le président Diomaye Faye et la magistrature sénégalaise restera comme le moment où le chef de l'État a posé les jalons d'une nouvelle ère judiciaire, tournant résolument la page d'une période troublée de l'histoire récente du pays.