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7 avril 2025
LA FRANCE PRÉVOIT DE FERMER SES BASES MILITAIRES AU SÉNÉGAL D'ICI L'ÉTÉ 2025
Cette décision s’inscrit dans une volonté de repenser la coopération militaire, en réponse aux attentes des pays hôtes et aux critiques sur la souveraineté nationale.
La France compte fermer à l’été 2025 ses bases miliaires permanentes au Sénégal et dans les autres pays d’Afrique de l’ouest et du centre, a appris l’APS d’une source militaire française.
‘’Aujourd’hui on est dans une phase de dialogue pour la mise en œuvre du retrait des éléments français du Sénégal. Ce que je peux dire c’est qu’il n’y aura plus de base militaire française permanente au Sénégal à l’été 2025’’, a-t-elle déclaré à l’APS.
‘’Notre volonté c’est qu’il n’y ait plus un drapeau français sur une emprise militaire au Sénégal à cette date. Nous allons, en fonction des attentes des autorités, continuer à coopérer comme le font les autres pays », a-t-elle indiqué en insistant sur le fait qu’il n’était plus besoin pour la France de disposer d’une base militaire permanente sur le sol sénégalais.
Elle a martelé que la présence militaire française était vue aujourd’hui comme une atteinte à la souveraineté.
‘’C’est tout à fait compréhensible et on le comprend tous d’ailleurs’’’, a-t-elle commenté en assurant que la présence de ces bases était devenue un problème pour les militaires français.
‘’On sait que cela va créer des problèmes, biaiser la compréhension et miner notre crédibilité et notre légitimité tout en nourrissant un sentiment contre la France’’, a fait valoir la source militaire française.
Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a, le 31 janvier, déclaré que le Sénégal allait travailler à l’avènement d’une nouvelle doctrine de coopération impliquant la fin dès 2025, de toutes les présences militaires étrangères sur le sol sénégalais.
Cette annonce s’inscrit dans le sillage d’une précédente sortie dans la presse française lors de laquelle il avait, de fait, décrété la fermeture de la base militaire permanente de la France au Sénégal.
La source militaire française a signalé que la France avait déjà depuis l’été 2023 entrepris de réarticuler son dispositif militaire qui devait passer par la fermeture de ses bases militaires permanentes en Afrique de l’ouest et du centre.
Après avoir quitté le Mali au terme d’une dizaine d’années d’opérations de lutte contre le terrorisme, la France a été contrainte de se retirer du Burkina Faso, du Niger et dernièrement du Tchad.
A l’aube du nouvel an, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a, à son tour, annoncé que la base militaire française dans son pays allait passer sous commandement ivoirien.
LA RENTRÉE SOLENNELLE DES COURS ET TRIBUNAUX A LA UNE DE LA PRESSE
Les livraisons de ce vendredi traitent daudience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de l’année 2025, et l’affaire du député Farba Ngom, dont la justice réclame la levée de l'immunité parlementaire suite aux soupçons de blanchiment de capitaux
L’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de l’année 2025, présidée pour la première fois par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, et l’affaire du député Farba Ngom, dont la justice réclame la levée de l’immunité parlementaire suite à des soupçons de blanchiment de capitaux sont les sujets en exergue dans les quotidiens parvenus vendredi à l’APS.
Le chef de l’Etat a déclaré ouverte, jeudi, l’année judicaire 2025, en présence du Premier Ousmane Sonko, du président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye et du ministre de la Justice, Ousmane Diagne.
‘’Face à la famille judicaire, le Président Faye a rappelé l’importance de la justice dans la République en tant que garant des libertés fondamentales et de l’équilibre social. Les réformes entamées par son régime dans le secteur ont été aussi au cœur du discours du chef de l’Etat. Sur le thème relatif au droit de grève, le président de la République invite à veiller à ce que le droit de grève s’exerce dans le respect de l’ordre public et de l’intérêt général’’, rapporte L’Info.
L’As titre : ‘’La justice face au miroir de Diomaye’’. Le journal relève que ‘’le président de la République a appelé dans son discours le monde judicaire à s’ouvrir au questionnement et à se remettre en cause’’. ‘’Il a en outre invité la compagnie judiciaire à l’effort d’introspection pour fortifier la cohésion nationale afin d’éviter de retomber dans les travers de la récente période 2021-2023’’, ajoute la publication.
‘’(La) leçon de Diomaye aux magistrats’’, dit WalfQuotidien, estimant que »contexte ne pouvait être plus opportun pour le président de la République, que la cérémonie de la rentrée des Cours et des Tribunaux, pour dispenser une leçon d’éthique aux magistrats’’. ‘’Dans son discours, tout en leur rappelant leurs missions, Bassirou Diomaye Faye, de manière voilée, les interpelle sur les moments sombres que la justice a traversés ces trois dernières années’’, note Walf.
Sud Quotidien s’intéresse à ‘’la mise en place d’un Comité de rédaction des recommandations des Assises de la justice’’ annoncée par le président de la République.
‘’Il est aussi revenu sur les requêtes des avocats relatives à l’aide juridictionnelle, en réponse à une interpellation du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck. Le Premier président de la Cour Suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, a, quant à lui plaidé pour une relecture des textes juridiques et la préservation de patrimoine immobilier de l’institution judiciaire’’, rapporte Sud parlant ‘’d’une justice en mode diagnostic’’.
L’Observateur souligne que cette cérémonie solennelle était aussi ‘’une occasion pour le Bâtonnier de l’ordre des avocats de plaider en faveur de leur profession et pour le Premier président de la Cour suprême de revenir sur les conditions du droit de grève’’.
Le Soleil affiche à la Une »Le droit de grève en débat’’. Le thème de cette rentrée solennelle était »Le droit de grève et la préservation de l’ordre public’’.
Selon le journal, »le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appelé à un exercice responsable du droit de la grève’’. »Ce droit, selon lui, ne s’exerce pas dans l’anarchie’’.
Le quotidien national est également revenu sur le parcours de Farba Ngom, ‘’l’homme lige de Macky Sall’’, au-devant de l’actualité à cause de son implication supposée dans une affaire de blanchiment de capitaux suite à un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).
Le Garde des Sceaux, saisi par le Parquet financier, a écrit à l’Assemblée nationale pour demander la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, dans le cadre d’une vaste enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux dont la valeur est estimée provisoirement à plus de 125 milliards de Francs CFA.
Selon Les Echos, »Farba commet quatre ténors du barreau et fait face’’. ‘’L’Alliance pour la République (APR) est aussi en ordre de bataille pour extirper Farba Ngom des grilles du régime actuel qui cherche selon eux à l’emprisonner injustement. Plusieurs responsables et alliés de ce parti ont assisté hier au point de presse pour montrer leur détermination à protéger Farba Ngom coûte que coûte », écrit le journal.
‘’Farba Ngom en résistance, apéristes et alliés en boucliers’’, affiche à la Une Vox Populi.
LA CHUTE ANNONCÉE D'UN PROCHE DE MACKY SALL
L'ascension de Farba Ngom intrigue. Sa réputation d'homme de l'ombre au train de vie fastueux n'a cessé de croître. Celui qui ne dort jamais, connu pour ses rendez-vous nocturnes, pourrait bientôt voir ses nuits perturbées par la justice
(SenePlus) - « Je n'ai pas peur d'Ousmane Sonko. Je ne capitulerai jamais et même si je dois aller en prison, ce sera avec dignité ». Ces mots de défi lancés par Farba Ngom lors d'une conférence de presse de l'APR ce 16 janvier 2024 pourraient être ses dernières bravades en tant qu'homme libre. L'homme d'affaires et député, surnommé le « griot de Macky Sall », est désormais dans le collimateur de la justice sénégalaise pour une affaire présumée de blanchiment de capitaux d'une ampleur vertigineuse : 125 milliards de francs CFA.
L'ascension de Farba Ngom intrigue autant qu'elle fascine. Issu d'une famille de griots de Nguidjilone, le village natal de la mère de Macky Sall, cet homme qui n'a pas dépassé l'école primaire est devenu l'un des personnages les plus puissants et les plus redoutés du Sénégal. Comme le rapportait Jeune Afrique en 2022, sa réputation d'homme de l'ombre au train de vie fastueux n'a cessé de croître. « C'est l'homme à tout faire du président. Il est ses yeux et ses oreilles au sein de Benno Bokk Yakaar et à l'Assemblée nationale », confiait alors un membre de la coalition au pouvoir sous couvert d'anonymat.
L'affaire qui pourrait précipiter sa chute est d'une complexité rare. Selon le quotidien Libération, cité par Jeune Afrique, elle impliquerait des transactions en cascade entre les comptes bancaires d'une holding appartenant à l'homme d'affaires Tahirou Sarr et ceux de plusieurs sociétés civiles immobilières et professionnelles gérées par Farba Ngom. Plus troublant encore, une partie des fonds proviendrait directement des caisses de l'État sénégalais.
La fortune du député « apériste » avait déjà fait l'objet de vives controverses. En 2018, Moustapha Cissé Lô, alors premier vice-président de l'Assemblée nationale, s'interrogeait publiquement : « Farba Ngom doit apporter des réponses aux gens qui l'accusent de détenir plusieurs milliards, alors que personne ne lui connaît une entreprise qui lui permettrait de faire une telle richesse. »
Figure atypique de la politique sénégalaise, Farba Ngom est connu pour ses habitudes nocturnes. « Vous pouvez venir me voir à une heure ou deux heures du matin. Moi, je ne dors pas », confiait-il en 2022 à Jeune Afrique. Ces insomnies pourraient désormais prendre un autre sens : l'Assemblée nationale doit examiner ce vendredi 17 janvier la demande de levée de son immunité parlementaire, sollicitée par la justice. Une commission de onze membres sera chargée d'instruire cette requête.
Le député-maire des Agnams, qui a siégé sans discontinuer à l'Assemblée nationale depuis 2012, pourrait ainsi voir son parcours politique brutalement interrompu. Les infractions présumées sont lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, trafic d'influence et abus de biens sociaux.
Par Habib Demba FALL
L’APOLOGIE D’UNE IRRESPONSABILITE FATALE
«La roue tourne » ! Un jour, on fait fortune et un autre, on fait faillite. C’est la loi de la roulette. Pour autant, le renoncement ne doit jamais être le tombeau de l’espoir. Vivre, c’est marcher gaillardement, tomber et se relever, fier d’avoir vaincu
«La roue tourne » ! Un jour, on fait fortune et un autre, on fait faillite. C’est la loi de la roulette. Pour autant, le renoncement ne doit jamais être le tombeau de l’espoir. Vivre, c’est marcher gaillardement, tomber et se relever, fier d’avoir vaincu la fatalité. Endurant comme le cycliste qui, en montée de col, pédale. Sculptant l’effort dans la douleur, il gagne chaque mètre sur le bitume, en un tour de roue, dans la souffrance. Une souffrance rédemptrice.
Les dents serrées avant l’effusion de joie, les deux mains levées en signe de victoire. Aucune victoire sur la vie ne s’acquiert en ayant le dos sur un lit douillet. Dos au mur, peut-être. Dans cette posture, certaines âmes écorchées vives se rebellent et entament la remontée victorieuse de la pente. Rien à voir avec les prisonniers de la fatalité. Ceux-ci ligotent leur volonté au pied de leur propre défaitisme. Ils rendent leurs armes avant d’avoir engagé le combat de la vie. Pas le seul que nul gagnera, la mort. Mais celui si simple de la (sur)vie quotidienne. Il est des gens, pour peu que la vie les égratigne, gardent les bras ballants, le moral dans les chaussettes, le courage flasque.
L’effort du cycliste est un tableau de maître. Il est le cousin valeureux du « Thiak-Thiak », baroudeur devant l’Éternel pour sa dignité. Il est à la table du « Jakartaman » qui s’attaque à un quotidien difficile pour une vie meilleure. « Thiak-Thiak » résonne comme efficacité « en deux temps trois mouvements », pour reprendre le parler dans nos quartiers. Au-delà de la désignation d’un groupe de travailleurs sur deux roues, ce mot nomme une habitude. Celle-ci pourrait également s’appeler « Taf-taf », « Rak-tak ». Tenez, souvenez-vous des âmes qui ont la bougeotte, flagellés par la vie et qui, dans le quartier, vont d’un bout à l’autre… sans but. Elles bâclent tout et attendent tout du hasard d’une chance qui ne sourit que trop peu aux résignés de l’effort. La vie est un journal du gain facile. Sur une page, l’apologie de « Jooni jooni ». Sur une autre, « Xobbet ».
Dans une autre encore et parfois tout en images et tintamarre, « Melax », « Meless » ou l’amulette-miracle et « Boy Djinné », le mythe du prisonnier perce-muraille. Ce n’est pas sorcier ! Il est aisé de comprendre l’apologie de la facilité et du mysticisme défaitiste. « Jaap ci rek » pour dire « juste un coup de pouce » alors qu’en fin de compte, la main charitable s’engourdit et, franchement, se ramollit à force de tenir la roue ou la courte échelle pour des fainéants fondamentaux. C’est la même histoire pitoyable que celle d’un étudiant qui quémande deux points pour avoir la moyenne ; ce qui a dégoûté un éminent professeur d’université. Pour lui, un point, c’est un point et cela se mérite. Je peux dire, pour risquer une répétition teintée de cynisme si vous voulez : « un point et c’est tout ! ». Le point d’honneur pour certains jeunes, c’est le slogan d’un économiste en politique : « Tekki ».
La relation à la réussite n’est pas que matérielle. Elle revêt une charge psychologique qui valorise aux yeux des autres. Un baume au cœur et un bol d’air à l’esprit. Entendons-nous bien : la réussite n’est pas forcément du « Barça wala Barzack ». Un espoir à flot vaut mieux qu’un espoir englouti par les flots dans la gueule de l’Atlantique ou du Pacifique. L’espoir d’un quotidien meilleur habite le cœur des « Jakartamen » qui ont élu domicile à maints coins de rue. Ils se reconnaissent à leur attitude de chasseurs de clients tranquillement assis sur leur moto. Ils paraissent si doux qu’on les imagine mal dans une défiance à l’autorité. Ils sont si différents des conducteurs de « deux roues » qui arrachent les sacs de dames, lancent une embuscade aux paisibles citoyens sortis d’une banque ou d’un point Money, à la manière d’un aigle sur sa proie, s’emparent du téléphone d’un monsieur, piquent le greffage d’une midinette ou le sac d’une passante, etc.
Le tableau des démesures et d’une impunité apparente. Les rafles périodiques ne suffisent pas pour donner un nom et un prénom à ces distributeurs de désarroi à deux roues. Le visage d’un « deux roues », c’est une carte grise, un permis de conduire et une assurance. Le tout consigné sur une plaque d’immatriculation : « Monsieur, voici votre certificat de responsabilité ! » L’apologie de l’immobilisme voire du laxisme est véritablement la cinquième roue de la charrette. Il importe d’identifier ces « Jakartamen » qui ont la capacité de nous braquer et de nous dépouiller en plein jour.
Ils ne peuvent pas bénéficier du privilège de se fondre dans la masse alors que de paisibles gens voient le fruit de leurs efforts partir en pétaradant. La révolte ne suffit pas à excuser le désordre. Ces coups de sang cycliques arrêtent la roue du progrès. Les manifs ? Hier les ambulants, aujourd’hui les motos. Un petit café, une vendeuse de beignets, des stationnements très limites, un « Parc Lambaye » à tout bout de champ… Trop souvent, la finalité est utilisée pour justifier tous les abus dans la quête de moyens de subsistance : « dañuy dàan suñu doolé ». Comme pour dire que pour faire des omelettes, il faut casser des œufs. Dans la poêle, doit-on dire, pas en chemin, revenant de la boutique ! Sinon, il n’y a simplement pas d’omelette…
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LA SURVIE PERILLEUSE DES VENDEURS A LA SAUVETTE FACE A LA REPRESSION
Chaque jour, des dizaines de marchands ambulants s’installent aux abords du Service des Mines de Dakar, à Hann, dans l’espoir de proposer des pièces et accessoires destinés aux véhicules aux conducteurs de passage.
Cheikh NDIAYE et Serigne DIENG |
Publication 17/01/2025
Chaque jour, des dizaines de marchands ambulants s’installent aux abords du Service des Mines de Dakar, à Hann, dans l’espoir de proposer des pièces et accessoires destinés aux véhicules aux conducteurs de passage.
Mais entre la pression policière, les interventions des agents municipaux, l’absence de cadre légal et l’insécurité, leur activité devient de plus en plus difficile. Face à ces défis, ces vendeurs appellent à une reconnaissance et un encadrement de leur métier pour pouvoir subsister dignement.
Sur l’une des artères les plus animées de Dakar, près du Service des Mines et du rond-point Hann, une scène rythmée par le bruit des klaxons et le vrombissement des moteurs se déroule chaque jour. Ici, des dizaines de marchands ambulants bravent la chaleur accablante pour vendre des pièces automobiles et divers accessoires aux automobilistes en quête d’une solution rapide avant le contrôle technique de leur véhicule. Pourtant, cette activité, qui permet à beaucoup de subvenir aux besoins de leur famille, est de plus en plus menacée par des interventions policières répétées et une réglementation stricte.
Youga Tall, un jeune marchand originaire de Guédiawaye, trouvé avec un groupe de vendeurs à la sauvette près du rond-point à l’entrée de Mariste, tente tous les jours d’écouler ses produits. Comme lui, de nombreux jeunes parcourent plusieurs kilomètres chaque jour dans l’espoir de trouver des clients parmi les automobilistes qui se rendent aux visites techniques. « Nous ne sommes ni des voleurs ni des agresseurs, nous cherchons simplement à gagner notre vie honnêtement. Mais ces derniers temps, il nous est devenu très difficile de vendre à cause des interventions fréquentes de la police et des agents municipaux de la commune de Hann Bel-Air », confie-t-il avec amertume.
Entre insécurité et incertitude
Le regard fatigué mais déterminé, Mamadou Diallo, la cinquantaine révolue, coiffé d’un bonnet d’Hamical Cambral, explique : « Nous sommes épuisés par cette course-poursuite incessante avec la police et les agents municipaux, qui dure depuis plus d’un mois. On nous accuse d’être responsables des embouteillages, mais qu’on soit là ou non, la circulation restera toujours encombrée. Nous demandons simplement à être laissés tranquilles pour pouvoir travailler dignement. »
Les marchands ambulants ne sont pas seulement confrontés à la répression policière. Leur activité comporte également des risques considérables. Mor Faye, vêtu d’un maillot de Chelsea, illustre cette réalité : « Je vendais des plaques d’immatriculation, mais l’État a interdit cette activité. J’ai dû me reconvertir dans la vente de pompes et de triangles de signalisation pour subvenir à mes besoins. Pourtant, même dans cette nouvelle activité, les difficultés persistent. Parfois, lorsqu’un automobiliste s’arrête pour acheter un article, la police intervient immédiatement et nous ordonne de quitter les lieux. Il devient de plus en plus difficile d’exercer notre métier dans de telles conditions. »
La précarité dans laquelle ces vendeurs évoluent expose aussi certains à des risques d’accidents. Entre les va-et-vient des véhicules et la nécessité de capter rapidement l’attention des automobilistes, ils mettent souvent leur sécurité en péril. Il n’est pas rare d’assister à des chutes ou à des accidents causés par la précipitation et le manque d’espace sécurisé pour exercer leur commerce.
Un appel à l’aide des autorités
Face à cette situation, Atoumane Sow, un autre vendeur, lance un appel désespéré : « Nous aurions souhaité avoir des cantines afin de travailler en toute tranquillité. Nous sommes des soutiens de famille et nous n’avons pas d’autres moyens de subsistance. Notre seul souhait est de pouvoir exercer notre activité sans être constamment inquiétés. »
Les marchands ambulants demandent à l’État du Sénégal une régularisation de leur activité, avec la mise en place d’espaces dédiés qui leur permettraient d’exercer en toute légalité. En attendant, ils continuent de lutter chaque jour, dans une atmosphère aussi vibrante que précaire, pour leur survie et celle de leurs familles.
LA COUR SUPREME PLAIDE POUR UNE RELECTURE DE CERTAINS TEXTES JURIDIQUES
Parlant des Assises de la Justice et des principaux constats qui en ont découlés, Mahamadou Mansour Mbaye affirme qu’« elles ont été un grand moment pour les citoyens, dans leur diversité, d’apprécier le fonctionnement de l’institution judiciaire.
«Il nous plait de rappeler également qu’il est nécessaire de procéder à la relecture de plusieurs de nos textes afin de leur procurer une meilleure cohérence», a dit le Premier président de la Cour Suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, dans son discours d’ouverture de l’année judiciaire 2025. Selon lui, « à en juger par les nombreuses demandes d’avis au Conseil constitutionnel, depuis l’année 2016, pour la précision de la pensée du Pouvoir constituant et du législateur électoral, ainsi que les efforts d’interprétation du juge judiciaire pour donner un sens à certains textes, on est en droit de se demander si nos lois sont bien pensées et si elles ont été énoncées clairement». Même s’il trouve qu’il revient au juge d’interpréter la loi, «il importe, cependant, notamment dans certaines matières qui, comme le droit électoral et le droit pénal, cristallisent l’attention des populations sur la justice lorsqu’elles impliquent des questions ou des personnalités politiques, que la loi soit suffisamment claire, tout au moins dans son esprit ». Pour cela, estime-t-il, «Il faut avoir une approche systémique et éviter les modifications partielles voire parcellaires qui n’ont d’autres effets que de rendre nos textes nébuleux voire contradictoires. Ces points soulevés constituent un des volets sur lesquels la doctrine est plutôt attendue».
Parlant des Assises de la Justice et des principaux constats qui en ont découlés, Mahamadou Mansour Mbaye affirme qu’« elles ont été un grand moment pour les citoyens, dans leur diversité, d’apprécier le fonctionnement de l’institution judiciaire. La haute hiérarchie judiciaire y a été appelée in extremis mais pas pour y jouer un rôle de premier plan, à juste titre peut-être. Il faudrait néanmoins admettre que certaines imperfections ne peuvent être perçues qu’à l’intérieur du système judiciaire, par les hommes du métier ». Il juge, toutefois, que «la haute hiérarchie aurait pu avouer, à ces Assises, son impuissance, lors des périodes troubles, à pallier les dysfonctionnements qui peuvent affecter fortement la marche régulière de la Justice ; son impuissance à redresser la barre». Mais, ajoute-t-il, «la hiérarchie judiciaire n’a, en effet, aucun pouvoir juridique de proposition de nomination aux emplois judiciaires établis par le Statut spécial des magistrats ; elle ne peut pas, en matière pénale, poursuivre un magistrat sans y être autorisée par le ministre de la Justice ; la saisine du Conseil de discipline des magistrats appartient exclusivement au ministre de la Justice».
Il s’avère, selon Mahamadou Mansour Mbaye, «qu’aucun le vier important, ni aucune initiative permettant de mettre fin à un dysfonctionnement du système judiciaire n’est confié au pouvoir judiciaire, aux magistrats. Dans ces conditions, en cas de difficultés majeures, les regards doivent se tourner vers le ou les maîtres du jeu pour situer les responsabilités. En tout état de cause, il mérite d’être précisé qu’en toute circonstance, le magistrat ne doit obéir qu’à la loi et à sa conscience, en conformité avec les termes de son serment».
Pour le Procureur général près de la Cour Suprême, Jean Paul Toupane, «certaines critiques ou remarques adressées à la justice peuvent apparaître fondées. Mais le plus souvent, elles procèdent de simples perceptions non étayées ou de la méconnaissance de certaines procédures».
LA JUSTICE EST À LA FOIS UNE VERTU ET UNE ADMINISTRATION
C'est la déclaration de Mamadou Seck, bâtonnier de l’ordre des avocats à l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux
«Crédibiliser la justice, c’est une volonté politique qui consacrera une conscience effective des gouvernants à refuser toute immixtion dans le rendu de la justice et à créer les conditions adéquates à l’égalité de tous les Sénégalais devant la loi»
«Je fais partie de ceux qui pensent que la justice est à la fois une vertu et une administration et qu’elle ne peut être crédible sans une politique cohérente de bonnes pratiques fondées sur ses principes et ses règles», a dit le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck, dans son discours d’hier, jeudi 16 janvier 2025, à l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Crédibiliser la justice, c’est d’abord, dit-il, « une volonté politique qui consacrera une conscience effective des gouvernants à refuser toute immixtion dans le rendu de la justice et à créer les conditions adéquates à l’égalité de tous les sénégalais devant la loi ». Mamadou Seck est ainsi convaincu que, «la justice est dans l’Etat, mais subit l’Etat, quand ce dernier n’a pas comme crédo de tout faire pour participer à asseoir et préserver son indépendance et créer les conditions matérielles de son exercice».
Rappelant que les participants aux Assises ont tous déploré que dans diverses situations, la justice a été ébranlée par l’Etat et le pouvoir politique, le bâtonnier affirme que «la perception de la réalité étant aussi importante, voire parfois plus importante, que la réalité elle-même, le chantier de la justice est à l’image de la mission de justice, sa perfection est souhaitable et sa prise en charge, nécessaire ». Mamadou Seck a rappelé au président Bassirou Diomaye Faye qu’en l’élisant, « les Sénégalais attendent de vous que le pouvoir politique soit le vecteur et le garant d’une justice indépendante, rendue exclusivement au nom du peuple et dans le respect des lois qu’ils ont choisis ».
Par ailleurs, crédibiliser la justice revient, selon Mamadou Seck, « à replacer ses acteurs (avocats, magistrats…) dans leurs véritables rôles, avec comme base la conscience effective de la vertu de justice, de l’éthique professionnelle et du haut niveau d’excellence morale ». Ces principes, dit-il, « devraient guider tous critères d’appréciation, d’évaluation ou de sanction de l’œuvre individuelle de justice à l’aune de la mission collective de justice ». Pour le Bâtonnier, «il ressort des serments prêtés par les acteurs de la justice de puissantes sujétions d’indépendance, de dignité, de loyauté et d’intégrité qui renvoient à une dimension personnelle pour exercer leurs missions ». A son avis, «cette dimension personnelle doit impérativement l’obliger à ne jamais sacrifier ce qui fonde et justifie son action, la vertu de justice».
UNE JUSTICE AU-DESSUS DES PLANS DE CARRIÈRE
S’adressant à ses collègues, Mamadou Seck trouve que «les plans de carrières, les relations politiques, les relations sociales, les rapports douteux entre eux, l’incompétence ou l’absence de conscience professionnelle, la corruption, ne doivent pas résister, un instant, au respect des exigences du serment prêté, pour une bonne qualité de la justice, la protection des intérêts de la société et celle de la démocratie». Mieux, « les acteurs doivent aussi rompre avec une sorte de culture collective tendant à observer une attitude plutôt pudique à l’égard des comportements individuels inadaptés, déviants ou non conformes aux règles car l’institution judiciaire pâtit dans son ensemble de la mauvaise image que certains acteurs donnent de la justice».
Le Bâtonnier trouve qu’«il est impérieux de rendre au serment le respect et la sanction qui s’attachent à sa dimension morale et légale ainsi qu’à la confiance qu’il suggère auprès du citoyen et du justiciable dont les écarts de certains conduisent à douter de l’intégrité et de la dignité de tous». Le bâtonnier préconise, dès lors, des sanctions dans la justice. «La mise en place d’un système de contrôle et de sanctions des divers manquements perpétrés à tous les niveaux doit être de mise pour enrayer un sentiment d’impunité des acteurs de la justice». Pour lui, «le sentiment d’injustice naît du constat de l’impunité dont jouissent certains et qui peut être dû à la pudeur, à l’entre-soi ou au corporatisme par lesquels nos corps respectifs « oublient » de sanctionner leurs membres, parfois à juste titre mais aussi, malheureusement et souvent, envers et contre les règles, les principes, les valeurs».
Le bâtonnier Me Mamadou Seck pense qu’«il est nécessaire, aujourd’hui, de mettre en place au sein des juridictions un espace cathartique pour anticiper et prendre en charge les problèmes et, pour certains, mettre un terme à leur récurrence». Et «les acteurs doivent impérativement avoir un cadre pour compléter leurs missions habituelles dans tous les domaines, sans écarter les sujets les plus sensibles, par une interaction constructive, permettant ainsi de mettre en œuvre les mesures à prendre à la suite de ces Assises sur la justice».
DIOMAYE REDEFINIT LES RÈGLES DE L'ASSISTANCE JUDICIAIRE ET DE L'ACCES À LA PROFESSION D’AVOCAT
Ll’assistance judiciaire fonctionne jusqu’ici provisoirement, sur le fondement d’un protocole d’accord du 7 avril 2005 entre le barreau et les ministères en charge de la Justice et du Budget. Il est nécessaire de la formaliser »
Répondant aux interpellations du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré que «l’assistance judiciaire fonctionne jusqu’ici provisoirement, sur le fondement d’un protocole d’accord du 7 avril 2005 entre le barreau et les ministères en charge de la Justice et du Budget. Il est nécessaire de la formaliser ». A cet égard, «un projet de loi et un projet de décret ont déjà été élaborés pour une réglementation des modalités de l’assistance judiciaire qui, il faut le rappeler, doit bénéficier aussi bien aux victimes qu’aux mises en cause en matière pénale ainsi qu’aux demandeurs et défendeurs en matière civile».
Pour le président de la République, le constat est «qu’elle n’est appliquée qu’en matière pénale et au seul bénéfice des personnes poursuivies alors que des victimes ont souvent besoin de l’aide juridictionnelle, particulièrement en matière civile où la procédure est généralement plus coûteuse qu’en matière pénale». Bassirou Diomaye Faye est aussi revenu sur l’exercice de la profession d’avocat. «En ce qui concerne l’accès à la profession d’avocat, je voudrais rappeler les exigences des nouvelles normes communautaires, notamment le Règlement d’exécution numéro 001-2019 de l’UEMOA, qui prévoit la mise en place dans chaque Etat de l’union d’un Centre de formation professionnelle des avocats. Le délai de 2 ans prévu pour la mise en place de ces dispositifs est arrivé à terme depuis le 21 février 2021. Pendant ce temps et ce depuis près de 4 ans, des jeunes diplômés attendent de réaliser le rêve d’embrasser la profession d’avocat ».
Dans le suite de sa réponse au bâtonnier, il ajoute, «pourtant, l’article 8 dudit Règlement permet, en l’absence d’un Centre de formation, de recourir à une structure d’enseignement supérieur en droit reconnue par le Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur, CAMES, ou à une structure nationale de formation judiciaire pour la tenue des cours préparatoires que doit suivre chaque candidat avant de se présenter à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat»
Au demeurant, note le chef de l’Etat, «il résulte de l’article 3 du Règlement que les barreaux, en relation avec le ministère en charge de la Justice, sont responsables de l’organisation du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat ». Sur ce, le président Bassirou Diomaye Faye invite le bâtonnier « à prendre contact, dans les meilleurs délais, avec le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, afin de définir avec lui les modalités d’organisation de ses cours préparatoires préalables à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat.
Pour conclure, je salue les efforts du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de ses équipes, ainsi que de tous les acteurs du monde judiciaire pour la préparation et la parfaite organisation de cette rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Je réaffirme mon engagement à œuvrer pour la réforme et la modernisation de la justice afin de consolider l’Etat de droit et la cohésion nationale».
JUSTICE, DROIT DE GRÈVE ET PRÉSERVATION DE L'ORDRE PUBLIC
L’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de cette année 2025, une première sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, s’est tenue à la Cour Suprême hier, jeudi 16 janvier
L’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de cette année 2025, une première sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, s’est tenue à la Cour Suprême hier, jeudi 16 janvier. Le président de la République, a annoncé la mise en place d’un Comité de rédaction des recommandations des Assises de la Justice. Il est aussi revenu sur les requêtes des avocats relatives à l’aide juridictionnelle, en réponse à une interpellation du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck. Le Premier président de la Cour Suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, a, quant à lui, plaidé pour une relecture des textes juridiques et la préservation du patrimoine immobilier de l’institution judiciaire. Le thème retenu cette année est : « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public».
ASSISES DE LA JUSTICE Un Comité de rédaction des recommandations mis en place
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé hier, jeudi 16 janvier 2025, l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux à la Cours Suprême. Il a rappelé, à l’occasion, l’importance de la justice dans la consolidation des principes fondamentaux de la République. «Elle est le régulateur des relations entre les différents pouvoirs et les institutions, la gardienne des libertés individuelles et collectives. Le bouclier qui protège chaque citoyen de l’arbitraire. Sous ces rapports, les justiciables doivent sentir que la justice est un rempart contre l’arbitraire et non un instrument d’arbitraire»
Il a réitéré l’importance qu’il accorde à la bonne marche de l’institution judiciaire, annonçant la mise en place d’un Comité de rédaction des recommandations consensuelles issues des Assises de la Justice. «Ce comité a pour mission de matérialiser les réformes nécessaires afin, entre autres, que les exigences de l’État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs du monde de la justice. En effet, il faut le rappeler, il faut rapprocher la justice du peuple au nom duquel elle est rendue».
Une justice performante c’est aussi, une institution ouverte aux autres. «Le monde judiciaire a des défis immenses à relever et doit s’ouvrir au questionnement, à la remise en cause, au changement et à la modernisation. Il doit nécessairement s’ouvrir, à l’instar de tous les corps de la République, au monde extérieur, car l’exigence d’un contrat social repensé nous interpelle tous. Un système clôturé à lui-même ne permet pas de faire peuple », a dit le président Bassirou Diomaye Faye qui a invité, par ailleurs, les acteurs « à se garder de la tentation de l’entre-soi et du repli ».
Evoquant toujours le système judiciaire, le président de la République a estimé que «chaque juge, dans l’intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l’éthique et à la vérité et dire le droit sans céder à l’injustice. La justice doit participer à cet effort d’introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que, plus jamais, la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise». M. Bassirou Diomaye Faye a exhorté la justice «à s’entrainer dans cette démarche avec impartialité et rigueur, en veillant toujours à promouvoir la paix sociale dans notre pays. Les employeurs et l’Etat doivent, quant à eux, accorder une attention bienveillante aux revendications légitimes des travailleurs».
BASSIROU DIOMAYE FAYE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE «Le droit de grève ne doit pas s’exercer dans l’anarchie»
Le thème de l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux 2025, « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public», constitue une invite aux acteurs judiciaires «à réfléchir sur l’équilibre délicat mais essentiel entre le respect des droits et le bon ordre communautaire», a dit le président de la République. Bassirou Diomaye Faye a ainsi défendu que « le droit de grève ne s’exerce pas dans l’anarchie ». Pour autant, ajoute-t-il, «il doit s’affirmer dans le respect des conditions posées par le constituant à l’article 25 de notre loi fondamentale, à savoir ne pas porter atteinte à la liberté de travail ni mettre en péril l’entreprise ou les services publics essentiels». Cela signifie, pour lui, que «le droit de grève doit s’accommoder, dans sa mise en œuvre, du respect de l’ordre public».
Ainsi, le droit de grève est aménagé pour assurer la préservation de la sécurité publique, de la salubrité, de la santé ou encore de la tranquillité publique. Composante essentielle de notre démocratie, le droit de grève donne voie aux revendications légitimes des travailleurs. Il ne doit pas être un prétexte pour compromettre la liberté de travail et la continuité du service public. Bassirou Diomaye Faye croit qu’il « y a un équilibre à rechercher et à promouvoir entre, d’une part, l’intérêt général et les intérêts particuliers des professionnels, d’autre part. Il en résulte que son exercice s’effectue dans le respect des droits collectifs, notamment dans des secteurs cruciaux tels que la santé, l’éducation et la sécurité publique ». Dans ce sens, le Code du travail et le Statut général de la fonction publique ont prévu les conditions requises pour un exercice licite du droit de grève. « La loi n°61.33 du 15 juin 1961, portant Statut général des fonctionnaires, prévoit, en effet, des obligations telles que le prix à vie et le respect des services minimums qui garantissent la continuité des fonctions vitales de l’État. Le respect du bon ordre justifiera ainsi des réquisitions qui sont une limite importante mais nécessaire au droit de grève. Encadré par des textes tels que l’article L. 276 du Code du travail, ces mesures administratives permettent d’assurer la continuité des services publics essentiels dans des circonstances exceptionnelles ». Ces secteurs incluent, dit-il, « non seulement les services publics administratifs, mais aussi des entreprises à vocation d’intérêt public, comme celles fournissant l’eau, l’électricité ou les transports en commun ».
Toutefois, «il est essentiel que les réquisitions soient prises avec discernement et appliquées avec rigueur. Elles doivent respecter le principe fondamental de la proportionnalité dans le but de préserver l’intérêt général sans compromettre la liberté syndicale ou vider le droit de grève de sa substance ». Dès lors, Bassirou Diomaye Faye dit « encourager les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et les magistrats compétents à promouvoir la conciliation qui est un levier important du dialogue social, car l’ordre public dépasse les seules prérogatives de l’État ». Mieux, relève le chef de l’Etat, le gouvernement s’est engagé à renforcer les cadres de dialogue entre les différentes parties prenantes que sont les travailleurs, les employeurs et les autorités publiques. Par ailleurs, insiste-til, « des mécanismes alternatifs de règlement des conflits collectifs de travail, à savoir l’arbitrage et la médiation, seront consacrés par ces réformes. Je saisis donc cette occasion pour appeler à un exercice responsable du droit de grève. La défense des intérêts professionnels ne doit jamais se faire au détriment de l’appui social et de la stabilité de notre nation».
GOREE ET GUEDIAWAYE FC PASSENT, L’AS PIKINE ET LA LINGUERE ELIMINEES
Les 32èmes de finale de la Coupe du Sénégal se poursuivaient ce jeudi 16 janvier. L’US Gorée en a profité pour valider sa qualification pour le prochain tour. Le leader de la Ligue 1 a battu l’AS Pikine 6-5 aux tirs au but.
Les 32èmes de finale de la Coupe du Sénégal se poursuivaient ce jeudi 16 janvier. L’US Gorée en a profité pour valider sa qualification pour le prochain tour. Le leader de la Ligue 1 a battu l’AS Pikine 6-5 aux tirs au but. Les deux équipes avaient fait 1-1 à la fin du temps réglementaire et des prolongations.
De son côté, Guédiawaye FC a battu Essamay FC 2-0 pour se hisser en 16es de finale. Un autre club du même département, Espoirs de Guédiawaye, a écrasé Oslo 3-0. Autre résultat fort, la victoire de Damels (National 1), devant la Linguère, club de Ligue 1.