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16 novembre 2024
CI-GIT LA 14EME LEGISLATURE
L’oraison funèbre de l’Assemblée nationale prononcée ce 12 septembre ? L’adresse à la Nation du président Diomaye Faye n’a pas été officialisée par les services de la Présidence. Mais elle a été annoncée par diverses sources pendant la journée
La 14ème législature vivrait ses derniers instants ce jeudi 12 septembre 2024. Tout porte à le croire puisqu’ une déclaration à la Nation du président de la République Bassirou Diomaye Faye est annoncée pour ce jour au cours de laquelle il devrait annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale.
L’adresse à la Nation du président Diomaye Faye n’a pas été officialisée par les services de la Présidence. Mais elle a été annoncée par diverses sources pendant la journée. Le président de la République va parler à la Nation ce soir. Tout porte à croire que le principal sujet qui sera abordé par le président Diomaye Faye concernera la crise en cours entre l’Exécutif et le Législatif. Une large place devrait également être consacrée à la question de la reddition des comptes dont le Premier ministre avait annoncé l’effectivité cette semaine. Bref, la dissolution de l’Assemblée nationale reste une certitude partagée largement au sein de l’opinion nationale. Surtout qu’une série d’actes posés par l’Exécutif donne à penser que la 14ème législature poussera son dernier soupir ce jeudi 12 septembre date où elle boucle ses deux ans d’existence (elle avait été installée le 12 septembre 2022). Le dernier acte en date posé par le président Diomaye Faye sur ce sujet a consisté à redéfinir les rôles des uns et des autres. « Abordant la question du principe de la continuité de l’Etat et du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président de la République, garant du fonctionnement régulier des institutions, a mis l’accent sur les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. L’article 55 de la Constitution stipule : « le Gouvernement est responsable devant le Président de la République et devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues par les articles 85 et 86 de la Constitution ». Voilà pourquoi il attache du prix au respect des prérogatives constitutionnelles, des compétences et missions de chaque institution de la République. Car la bonne qualité des rapports entre les institutions détermine fondamentalement la stabilité politique et institutionnelle du pays ainsi que la mise en œuvre optimale des politiques et programmes publics indispensables au bienêtre de nos populations » lit-on dans le communiqué du dernier Conseil des ministres tenu exceptionnellement ce mardi 10 septembre.
Saisine du Conseil Constitutionnel, avis du Président de l’Assemblée national et du Premier ministre requis
Avant ce Conseil des ministres, le président Diomaye Faye avait posé d’autres actes en perspective de cette échéance du 12 septembre. Il avait saisi le Conseil Constitutionnel le 05 août dernier pour demander aux 7 Sages un avis consultatif pour la détermination de la meilleure date de dissolution de l’Assemblée nationale.
Dans leur réponse en date du 30 août, ces derniers avaient indiqué que l’Assemblée nationale ne pourra être dissoute qu’à partir du 12 septembre. Ce conformément à la Constitution qui dispose qu’une dissolution ne peut pas intervenir durant les deux premières années de législature. Or, les députés ont été élus en juillet 2022 et installés en septembre de la même année. Ensuite, le 10 septembre, selon nos confrères de L’Observateur, le président de la République avait saisi le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre conformément à l’art 87 de la Loi fondamentale pour recueillir leurs avis sur son intention de dissoudre l’Assemblée nationale. Seule la réponse du Président de l’Assemblée a été révélée toujours par notre confrère L’Observateur. Amadou Mame Diop aurait écrit ceci à l’attention du président de la République : « J’ai l’honneur de porter à votre haute attention que je n’ai pas d’objection à une procédure de dissolution dans les termes indiqués par le Conseil constitutionnel. » Seulement, le président de l’Assemblée nationale a tenu à rappeler courtoisement au chef de l’État « qu’à la date du 6 septembre 2024, vous nous avez notifié par courrier n°000493/PR, la date arrêtée pour la Déclaration de politique générale, soit le 13 septembre 2024 ».
Pour finir, Amadou Mame Diop a assuré que « l’Assemblée nationale, Institution de la République, demeure disposée à effectuer toutes les tâches au programme de sa présente session extraordinaire tant qu’elle sera habilitée à le faire ». On saura dans quelques heures jusqu’à quand durera cette « habilitation ».
LA MIGRATION NE PEUT ÊTRE EXPLIQUÉE UNIQUEMENT SUR LA BASE DE LA RECHERCHE D’EMPLOI
Aly Tandian, Professeur titulaire en Sociologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, analyse et révèle qu’au Sénégal, les jeunes migrent par devoir, par honneur, par fierté et surtout pour éviter la honte à leurs familles
La migration irrégulière notamment par voie maritime continue de multiplier son lot de victimes. Des pertes en vies humaines et des personnes portées disparues sont enregistrées sans cesse dans le pays. Interrogé sur le sujet, Aly Tandian, Professeur titulaire en Sociologie à l’UFR des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, analyse et révèle qu’au Sénégal, les jeunes migrent par devoir, par honneur, par fierté et surtout pour éviter la honte à leurs familles. Le consultant international et Président de l’Observatoire Sénégalais des Migrations estime que la migration est comme une charge mentale, morale et émotionnelle. Des éléments qui, selon lui, justifient que les migrations ne peuvent pas être expliquées uniquement sur la base de la recherche d’emploi ou de la pauvreté.
Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle de la migration irrégulière ?
Le départ massif de candidats à la migration irrégulière ne cesse de prendre des proportions implorantes, mobilisant des questionnements à la fois au pays de départ le Sénégal, aux pays de transit et d’arrivée, la Mauritanie et l’Espagne. Le nombre de migrants irréguliers arrivés dans l’archipel des Canaries entre le 1er janvier et le 15 août a plus que doublé par rapport à la même période l’an dernier, passant de près de 10.000 à plus de 22.000, selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur. Je ne suis pas sûr que les départs s’arrêtent car habituellement en automne, entre septembre et décembre, il y a des vagues importantes malgré les campagnes de sensibilisation et les moyens mobilisés pour contrôler les frontières.
Parlez-nous de la visite du Premier ministre espagnol en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal ?
Récemment l’Espagne, à travers son Premier ministre, a proposé à la Mauritanie, à la Gambie et au Sénégal une politique de «migration circulaire» ; il s’agira d’accueillir en Espagne des personnes en activité pour couvrir un besoin de main d’œuvre spécifique. Je signale au passage que ce n’est pas la première fois car il y a eu des initiatives similaires. Dans le passé, en 2007, il y a eu un envoi de femmes sénégalaises et plus précisément à Huelva, à Almería, dans le Sud de l’Espagne pour la cueillette de fraises. Malheureusement, ces femmes dans la grande majorité ont quitté les activités agricoles préférant fuir ou rejoindre des parents établis dans d’autres pays. Ces femmes en majorité sont urbaines alors que l’Espagne espérait accueillir des femmes rurales et travailleuses agricoles. Cette tentative de migration circulaire s’est soldée d’un échec et à ce jour il n’y a pas eu de bilan ou d’évaluation au Sénégal. Des personnes en charge de la sélection des travailleuses agricoles ont profité de la migration circulaire pour en faire une monnaie politique. Je pense qu’il faut de la rigueur et du sérieux de la part de nos politiques pour réussir une migration circulaire comme il en est le cas au Maroc, en Honduras, en Colombie, en Équateur, en Argentine et en Uruguay, des pays qui développent une politique de migration circulaire avec l’Espagne.
Quelles sont les causes ?
Entre autres difficultés que nous avons, c’est la connaissance des causes exactes des migrations irrégulières. Sortir des causes matérielles et se pencher aux causes immatérielles et surtout celles qui sont proposées par les candidats à la migration. Nos récents résultats de recherches nous renseignent que les jeunes migrent parce qu’il leur est impossible de gagner assez et d’épargner. Ils migrent à cause de la pénibilité du travail et du faible salaire. Ils migrent parce que les bénéfices gagnés n’appartiennent pas au travailleur. Ils migrent à la suite de la pression des parents. D’autres personnes interrogées soutiennent qu’elles migrent à cause d’un manque de financement à la suite de plusieurs demandes faites. Elles migrent pour acquérir plus de prestige au sein de leur famille ou de leur communauté. Enfin, des jeunes nous disent qu’ils migrent parce que la pêche n’est plus rentable à cause de la présence de chalutiers étrangers. Ils migrent à cause de l’angoisse, du sentiment d’abandon et de la frustration. En résumé, deux points sont à retenir. Le premier point, la migration est une charge mentale suivant les injonctions sociales, une charge morale si l’on prend en compte les pressions familiales et enfin une charge émotionnelle, c’est-à-dire on voyage pour le bien-être personnel. Le deuxième point, les jeunes migrent par devoir, par honneur, par fierté et surtout pour éviter la honte.
Quels sont les profils des candidats aux migrations irrégulières ?
Il faut souligner que de plus en plus de jeunes et d’enfants sont sur les routes migratoires. Les statistiques récentes nous confirment une juvénilisation des candidats à la migration irrégulière. Il faut se demander si les jeunes partent ou bien on les fait partir. Autre chose, ily a davantage de femmes et de filles qui partent. L’envie de se réaliser à travers le voyage a restructuré les rapports sociaux de sexes. En clair, les migrations irrégulières ont aidé à redéfinir les nouvelles responsabilités. Par conséquent, il y a lieu de faire une déconstruction dans nos analyses et réponses politiques. Enfin, il y a un éclatement des destinations, une sorte de démocratisation des routes migratoires irrégulières. Selon les ressources économiques, les candidats à la migration irrégulière sont sur les routes de «Barca ou Barsaax» de «Mbeuk Mi» (les routes du désert) et des Amériques (Nicaragua). Ces typologies de routes nous renseignent également sur le rétrécissement des risques, la peur ou la détermination des candidats à la migration irrégulière.
Quelle est la réponse de l’Etat du Sénégal ?
L’État du Sénégal a fourni des efforts. Récemment, il y a eu une mobilisation des Forces de défense et de sécurité. Il ne faut pas minimiser les résultats obtenus. En 2010, il y a eu la criminalisation des migrations irrégulières. Il y a eu aussi la présence de l’Agence de l’Union européenne chargée du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen, le Frontex. Tout cela nous montre les efforts mobilisés. Mais, n’empêche, les migrations irrégulières demeurent. Je pense qu’il faut analyser la migration comme un fait social ; par conséquent il faut une réponse sociale. Il nous faut un discours moins polarisé et qui reconnaît les difficultés des populations, qu’elles soient les parentèles ou les progénitures. Au Sénégal, ces dernières années, ily a eu une superposition de crise qui a fait perdre aux populations locales de l’espoir, de l’emploi et de la confiance malgré les nombreuses promesses faites. Si certains ont préféré se tourner vers la violence, d’autres ont préféré prendre les routes migratoires irrégulières. Je pense qu’il faut prendre le temps d’analyser tout cela et apporter des réponses basées sur des évidences scientifiques. Pour le moment, ceux qui doivent apporter des réponses sont dans la désolation, l’indignation ou l’inquiétude qui ne vont pas nous aider. Il faut des politiques sensibles aux profils des candidats à la migration irrégulière. Il faut sortir de ces campagnes de sensibilisation faites dans les zones de départ et s’interroger sur ce qui ce passe dans les zones d’origine, il faut des réponses spécifiques construites à partir d’ici. Il faut que la migration soit dans l’agenda de nos politiques et enfin élaborer une véritable gouvernance des migrations et non une simple gestion des migrations.
LE CHOC JARAAF-GF EN OUVERTURE DU CHAMPIONNAT NATIONAL
La Ligue sénégalaise de football professionnel a procédé hier, mercredi 11 septembre, au tirage au sort du calendrier du championnat de Ligue 1 2024-2025 dont le coup d’envoi est programmé entre le 12 septembre et le 19 octobre prochains.
Le tirage au sort du calendrier de la nouvelle saison de Ligue 1 sénégalaise 2024-2025 a été effectué hier, mercredi 11 septembre, par la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp). Le passage du nombre de d’équipe de 14 à 16 équipes est l’innovation de cet exercice. Cette nouveauté permet selon les responsables de la Ligue pro une compétition encore plus relevée. Il constitue également une avancée significative pour le football professionnel sénégalais et le développement du football au niveau des régions. Le choc Jaraaf- Génération et en ouverture donnera le coup le coup d’envoi du championnat de Ligue 1 programmé le 12 ou le 19 octobre prochain.
La Ligue sénégalaise de football professionnel a procédé hier, mercredi 11 septembre, au tirage au sort du calendrier du championnat de Ligue 1 2024-2025 dont le coup d’envoi est programmé entre le 12 septembre et le 19 octobre prochains. Avec comme innovation l’augmentation du nombre d’équipe de 14 à 16 équipes. Une nouveauté qui permet selon les responsables de la Ligue pro de relever un peu plus la compétitivité des équipes. Cette nouvelle configuration avec l’augmentation du nombre des clubs issus des régions constitue, selon Pape Momar Lô vice-président de la Ligue pro, une avancée significative pour le football professionnel sénégalais et le développement du football au niveau des régions.
« Nous avons mis en avant les matchs phares et les derbys depuis maintenant 9 saisons, ainsi que le derby des promus en Ligue 1, Bambèye et Kaffrine. Des équipes de National 1 très ambitieuses et elles l’ont montré l’année dernière. Ce sont des équipes qui veulent jouer les grands rôles au niveau de la Ligue professionnelle. Au cours des cinq dernières années, on a constaté que les équipes de Dakar représentaient 70% des effectifs de la Ligue professionnelle », a-t-il déclaré.
« LE CALENDRIER BOUCLÉ SELON LES NORMES ANNONCÉES PAR LE CALENDRIER INITIAL »
Le responsable de la Ligue pro a saisi l’occasion pour présenter les fait saillants de la saison écoulée et les acquis obtenus en termes de maitrise du calendrier et d’attractivité des matchs.
« Le premier aspect à souligner est le calendrier. L’année dernière à pareilles heures, nos discussions portees sur la maitrise du calendrier parce que nous avions eu beaucoup de perturbations lors de la saison 2022-2023. Nous avons pu terminer le 6 août et la Coupe du Sénégal, le 23 août. Cette année, nous avons bouclé le calendrier selon les normes annoncées par le calendrier initial. Nous avons démarré le 28 octobre pour terminer 31 mai. Contrairement à la saison 2022-2023, avec seulement une semaine de décalage », a déclaré Pape Momar Lo avant de poursuivre : « Nous avons terminé le championnat le 13 juin pour des raisons que l’on connait. Il y a des cas de réserves, il fallait attendre un peu, jouer sur l’éthique et la responsabilité. Il s’agissait de mettre l’équilibre dans la programmation des matchs. Il y a eu un décalage de 10 jours par rapport au calendrier initial. A ce niveau, on peut être très satisfait ».
« Nous avons tenu compte des contraintes rencontrées, y compris les ajustements liés a la CAN pendant laquelle nous avons fait le pari de jouer au moins trois journées de championnats. Ce qui n’est pas toujours évident. Nous avons joué au moins trois journées. Nous avons également eu des contraintes d’ordre politique au mois de février et au mois de mars. Il y a eu beaucoup de perturbations au mois de mars. Cela ne nous a pas empêcher de maîtriser le calendrier. Ces évènements ont bloqué le déroulement des coupes de la Ligue. Des ajustements liés aux incidents et aux obligations de la CAN ont également été des contraintes », indique-t-il.
Le responsable de la Ligue pro a également évoqué les faits de violence et les matchs qui ont émaillé la saison. «Nous ne devons pas ignorer les faits de violence. Sur les 364 matchs disputés, nous avons identifié 8 qui ont été émaillés par des incidents majeurs », a-t-il noté.
L’ATTRACTIVITÉ DU CHAMPIONNAT, UN OBJECTIF CLÉ
Sur la base des statistiques, il n’a pas manqué de donner une mesure de l’attractivité du championnat sénégalais et le niveau de fréquentation des stades durant la dernière saison. Les statistiques ont ressorti la présence de 182 915 spectateurs payant en Ligue 1. Pour la meilleure affluence en Ligue 1, c’est l’As Pikine qui se retrouve au sommet de la pyramide avec 42 616 spectateurs. Elle est suivie du Jaraaf et de Teungueth FC. « Des clubs comme l’AS Pikine attire à elle seule 42 616 personnes pour les meilleures affiches. En Ligue 2, la fréquentation est restée plus modeste, avec environ 1 136 spectateurs par journée, contre 7035 en Ligue 1. Cependant, des équipes comme Ajel et Wallydan ont réussi à attirer 60 % de l’affluence totale de la Ligue 2. «L’amélioration de l’attractivité du championnat demeure un objectif clé », a précisé Pape Momar Lo.
UN CHOC JARAAFGÉNÉRATION FOOT ET DES DERBIES POUR LANCER LE MARATHON
Auparavant, le directeur exécutif, Amsatou Fall, promet également d’intéressantes affiches au cours de l’exercice 2024. Comme c’est le cas lors de la première journée avec le choc Jaraaf- Génération Foot et d’autres autres derbies pour lancer le marathon du championnat. « Le choc le plus attendu est le match d’ouverture choc entre deux grands clubs du pays : Jaraaf et Génération Foot. Il y a aura également pour la première journée d’autres matchs non moins entendus comme le derby Guédiawaye- Ouakam, les retrouvailles Ajel-Walidane, les deux promus, Casa Sports-Sonacos, Linguère-Jamono, Teungueth-Hlm, Dakar Sacré Cœur-As Pikine. C’est un tirage intéressant et il y a toujours des derbies. Quand il y a 16 équipes et 8 rencontres, l‘objectif est d’avoir de la compétitivité. On va faire plus de matches de coupe du Sénégal. En Ligue 2, il y a pas mal de matchs intéressants avec le derby Lébou entre Camberène et Yoff, Bambèye-Kaffrine. Nous souhaitons une bonne saison et qu’il ait moins de violence », a-t-il relevé.
AFFICHES DE LA PREMIERE JOURNÉE
US Gorée - Oslo FA
Dakar Sacré-Cœur- AS Pikine
Guédiawaye FC-US Ouakam
Linguère de Saint- Louis -Jamono Fatick
Jaraaf- Génération Foot
AJEL -Wallydaan
Teungueth- HLM
Casa Sports -Sonacos
Par Vieux SAVANÉ
EN ATTENDANT LA RUPTURE SYSTÉMIQUE
A moins de vouloir bâtir un « Etat pastéfien », le ministre Ibrahima Sy n’est assurément pas à sa place. A plusieurs niveaux s’expriment des préoccupations aux antipodes de l'espérance de rupture. Le sillon de la désinvolture s'élargit
L’animateur Boubacar Diallo allias Boub’s, racontait hier mercredi, lors de l’émission « xew xewu jamano » sur Iradio, une anecdote vécue. Un jeune homme de ses connaissances qui lui a demandé s’il ne connaissait pas une personne en besoin de rein à acheter après que ce dernier lui ait demandé de patienter jusqu’au lendemain pour qu’il puisse répondre à sa sollicitation. Il était donc prêt à se livrer à une telle transaction après avoir vu des émissions de télévision s’épancher sur l’existence de ces pratiques. Cette demande glaçante, qui rend compte d’une désespérance dont la survenue correspond à une période d’embrouille où l’on ne sait plus où donner de la tête. A l’image de cette série macabre de pirogues migratoires qui continuent d’embarquer les rêves de nombre de jeunes escomptant échouer sur la terre ferme des Iles Canaries assimilée à un eldorado. Si d’aucuns y arrivent, un grand nombre bascule dans un cauchemar, engloutis dans les profondeurs océanes suite à un naufrage. Ainsi vit-on au Sénégal, depuis quelques jours, au rythme insoutenable de corps régurgités par la mer, repêchés et ramenés sur les plages. Ce sont de jeunes hommes et femmes, de toutes conditions sociales, qui se livrent à cet exercice où même les bébés ne sont pas épargnés.
« Barça ou Barsax », lancent-ils en chœur portés par une sorte de loterie qui tutoie la vie ou la mort. A jeu égal. Même si l’on se demande pourquoi se risquent-ils à cela plutôt que de tenter tout ce qu’il est possible pour s’en sortir chez eux, tels l’auto-entreprenariat, l’investissement dans l’agriculture, il demeure que cela interroge nos chercheurs, nos sociologues, pour expliquer ce qu’il se passe jusqu’à libérer autant de pulsions suicidogènes.
Un questionnement d’autant plus nécessaire que l’on se souvient qu’en 2000, avec l’avènement de la première alternance politique, 40 ans après l’indépendance, il y avait une grande respiration démocratique avec une libération fulgurante de poumons longtemps comprimés et qui pouvaient se réoxygéner enfin. Il y avait une forte espérance qui s’est déversée avec une vague de jeunes diplômés qui ont pris le pari de quitter un travail bien rémunéré en Europe, à l’appel d’un opposant historique qui les avaient entraînés dans ses promesses de transformation du visage du Sénégal et de leurs quotidiens respectifs.
Un espoir structuré autour d’un slogan mobilisateur : « Travailler. Toujours travailler. Encore travailler » leur a été proposé comme catalyseur. Avec en arrière fond les promesses d’un changement institutionnel : Une justice ; des organes de contrôle qui font leur travail ; un Etat protecteur et non partisan. Très rapidement, la désillusion a douché les espoirs lorsque les propos de jour de victoire de l’opposant historique ont été étalés sur la place publique. « Nos problèmes d’argent sont maintenant terminés », avait-il confié à son directeur de campagne, s’inscrivant ainsi dans la perpétuation d’un Etat vache à lait et nourricier. Le désenchantement s’en était suivi. Comme un chat échaudé craignant l’eau froide de la désillusion, nombre de gens aux préjugés favorables sont dans l’attente de voir que cette nouvelle alternance portée par la jeunesse va dans le bon sens.
Loin d’être prometteurs, les premiers signaux laissent d’ailleurs penser que les promesses de campagne ne valent que pour celles et ceux qui y croient. Les appels à candidature et la rationalisation des agences mis en berne, on continue de nommer aux postes de direction comme si de rien n’était, sous prétexte qu’il y a des préalables administratifs qui ne sont pas encore au rendez-vous. Les fonds politiques naguère décriés sont toujours de mise. La rupture ensevelie, la continuité s’éternise. Un surplace incroyable bercé par un regard politicien qui tourne le dos à l’intérêt général. L’obsession partisane en lieu et place de l’empathie pour autrui. Le patriotisme de parti au-dessus de la patrie. Avec une telle vision, il va de soi que l’on ne s’en sortira pas facilement.
A-t-on d’ailleurs idée de voir un ministre de la République, celui de la Santé, affirmer à ses partisans « donner systématiquement sa priorité aux candidatures issues du parti Pastef lorsqu’il reçoit des CV ». Tout à essayer de trouver des propos de langage censés le dégager de ce sable mouvant, Ibrahima Sy n’a fait que s’enfoncer encore plus en expliquant que dans son cabinet ministériel « il n’y a aucun profil politique ». A l’en croire, il privilégie toujours les compétences, l’expérience et le savoir-faire pour qu’en définitive, les résultats priment sur toutes les autres considérations. Et de s’égarer dans l’indéfendable en affirmant : « A compétence égale, je ne pense pas que cela soit un délit de promouvoir un cadre de Pastef qui est aussi un Sénégalais bien méritant ». Là n’est surtout pas la question puisque la nomination doit être « aveugle », c’est-à-dire basé exclusivement sur la compétence comme le souhaiterait la tradition républicaine. A moins de vouloir bâtir un « Etat pastéfien », force est de constater que le ministre Ibrahima Sy n’est assurément pas à sa place. Il devrait plutôt se retrouver au niveau des instances du parti et laisser la place à une personne autre dont l’obsession est le Sénégal.
La rupture dont il est question consiste à s’engager à ce que plus jamais, le parti ne soit mis au centre de la gouvernance étatique. Au regard de tout ce que l’on observe, malheureusement il faut se résoudre à l’idée que cette éventualité n’est pas pour demain. A plusieurs niveaux s’expriment en effet des préoccupations aux antipodes de cette espérance. Aussi est-on en droit de s’inquiéter en constatant que s’élargit le sillon de la désinvolture.
Ainsi en est-il du ministre Oumar Diagne et son engagement à ériger une mosquée à la présidence. Pays de croyants, de brassages culturels, ethniques comme on se plait à le rappeler, surtout en cette veille de Maouloud, il y a donc à traiter les Sénégalaises et les Sénégalais avec une égale dignité, en évitant de s’inscrire dans une logique de majorité et/ou de minorité confessionnelles. Dans la perspective qu’il dessine, Oumar Diagne nie les autres à moins de les considérer comme des citoyens de seconde zone. Qu’il penche pour la construction d’une mosquée en lieu et place de salles de prières aménagées l’oblige à penser à celle d’une chapelle pour les fidèles chrétiens, d’un autel pour les adeptes des religions traditionnelles. Le palais de la République faut-il le rappeler, appartient aux Sénégalaises et aux Sénégalais quelles que soient leurs origines et aucune exclusion n’y est tolérable.
La perpétuation du système, c’est encore cette chose incompréhensible qui voit un pan de l’avenue Léopold Sédar Senghor barricadé, interdit à la circulation piétonne. De telles dispositions n’avaient pas cours sous Senghor ni sous Abdou Diouf ni sous Abdoulaye Wade, à part une gestion ponctuelle de manifestations dans cet espace sensible. C’est sous Macky Sall qu’un tel dispositif a été mis en place. Il est donc à déplorer que les nouvelles autorités s’installent dans ce sillage, privant les populations et les touristes comme naguère de continuer à admirer la devanture du Palais et de se faire photographier avec les gardes rouges. Il est plus que temps de s’investir dans ce qui répond aux attentes urgentes des populations et enrichir son système démocratique.
Démystifier le pouvoir, c’est en domestiquer les apparences en déroulant une simplicité subversive toute tournée vers l’amélioration des conditions de vie des populations, en se positionnant comme un serviteur soucieux de leur bien-être. Les enjeux sont dans l’effectivité des réponses apportées et non dans les effets d’annonce, encore moins dans les foucades.
Une manière de rappeler que le bail de cinq ans qui a été contracté avec le nouveau pouvoir est de transformer le pays autour des urgences que sont l’emploi, l’agriculture, l’école, la santé. Et parce que le temps presse, il est important de prendre exemple sur des expériences concluantes à l’image de Singapour qui a montré que le possible est le chemin, à condition de s’en donner les moyens avec détermination et rigueur. Aujourd’hui, il est le premier pays au monde en enseignement des mathématiques et des sciences, le troisième pays le plus riche au monde. Toutefois, s’il est vrai que les tenants du pouvoir sont aux manettes depuis quelque six mois, il est prématuré de juger sauf à dire que l’on ne sent pas frissonner des pratiques prometteuses. En attendant l’impatience sourde
Par Fadel DIA
ET SI NOUS-MÊMES NOUS NOUS CHANGIONS (SYSTÉMIQUEMENT) ?
Il n’y a pas eu le moindre sursaut de civilité ou de civisme pour accompagner le nouveau gouvernement. Changer, pour les nouveaux gouvernants c’est aussi « réactualiser » leurs promesses d’opposants car ils avaient à la fois trop promis et mal promis
C'est l’un de ses plus illustres théoriciens, et peut-être même l’inventeur de la notion, qui nous a enseigné que la démocratie ce n’était pas seulement gouverner, c’est aussi être gouverné. Etre gouverné est une vraie compétence et aucun gouvernant ne peut atteindre ses buts sans la participation de ceux qu’il gouverne.
Voilà pourquoi la nouvelle équipe qui dirige notre pays depuis près de cinq mois et qui nous avait promis, un peu imprudemment peut-être, des changements « systémiques », aurait dû aussi nous rappeler que ceux-ci ne sont possibles que si nous-mêmes acceptions de changer. Ses chefs, dont on vante la piété, auraient pu appeler en renfort ce précepte du Coran selon lequel Dieu ne change pas un peuple tant que celui-ci ne fait pas lui-même l’effort de se changer. Quand on a l’ambition de bouleverser de fond en comble la gestion de la « chose publique » (puisque c’est la définition de « république ») il faut garder à l’esprit que la « chose publique est la chose du peuple », qu’on n’y peut rien changer sans sa participation, que ce ne sont pas les bonnes lois qui font les bons citoyens, mais les bons citoyens qui font les bonnes lois. Enfin, après nous avoir appelé à notre responsabilité, et en se fondant sur l’évaluation qu’ils avaient dû faire de l’État de la nation, les nouveaux maitres du pays auraient pu s’inspirer, de Winston Churchill cette fois, et nous avertir que les sacrifices auxquels nous aurons à consentir ont un coût et qu’avant de connaitre des jours meilleurs, nous vivrons probablement des jours difficiles …
Aucune de ces précautions n’a été prise et c’est peut-être faute d’avoir été appelés à la rescousse, faute d’avoir été mis face à leurs responsabilités, que les Sénégalais se comportent comme si rien ne s’était passé. Ils avaient pourtant vécu une élection sans bavures, ils avaient porté au pouvoir un homme encore vierge des tares des politiciens professionnels et qui était en prison quelques jours avant le scrutin, ils avaient assisté à l’avènement de la première vraie alternance politique qu’ait connue leur pays, pour ne pas dire à un changement de régime, et pourtant ils n’ont pas été en mesure de faire éclore une sorte de « printemps (un pré-hivernage ?) du peuple » … et, surtout, ils n’ont renoncé à aucune de leurs mauvaises habitudes. Ce n’est pas seulement qu’ils ne les ont pas changées, c’est à se demander s’ils ont conscience qu’il faut les changer pour que change la gouvernance du pays. Ils ne sont donc pas sortis dans la rue pour proclamer solennellement que plutôt que de demander ce que leur pays pouvait faire pour eux, ils demanderont désormais ce qu’ils pouvaient faire pour lui, afin de le sortir des terrains minés dans lesquels il s’est embourbé depuis des décennies. Il n’y a pas eu, dans tout le Sénégal, le moindre sursaut de civilité ou de civisme pour accompagner le nouveau gouvernement, et plus que jamais les Sénégalais se battent pour conserver des privilèges ou des passe-droits, pour solliciter des récompenses ou des prébendes !
Les accidents de circulation se sont multipliés, à une fréquence jamais atteinte et pour les mêmes raisons qu’auparavant, et pourtant il n’y a eu nulle part de mouvement de foule pour boycotter les bus surchargés, aux pneus usés ou simplement crasseux. Le dernier accident en date, et sans doute le plus monstrueux (16 morts calcinés, 16 blessés graves…) n’a même pas fait le principal titre du journal télévisé de la RTS qui, au moins dans ce domaine, n’a pas non plus changé : elle était en Chine !
L’exode des jeunes ne s’est pas tari, il s’est même accéléré, avec quelquefois le soutien des familles, par des voies encore plus périlleuses. Jamais il n’a fait autant de victimes en si peu de temps, le dernier naufrage en date qui s’est fait à notre porte, a paru si banal qu’il n’a suscité aucune manifestation à portée nationale. C’est, d’une certaine, manière, une forme de camouflet pour le nouveau pouvoir, comme si notre jeunesse doutait qu’il puisse tenir ses promesses de campagne, alors que c’était elle qui avait le plus contribué à sa victoire et qu’elle en a payé le prix.
Tout comme autrefois, la moindre mesure de salubrité et d’hygiène provoque la colère des populations … et fait reculer l’autorité chargée de la garantir. Une des illustrations les plus symboliques de cette apathie générale, c’est que l’idée de Journée nationale du set setal est une décision de l’Etat alors qu’elle aurait dû être, comme il y a quelques années, une initiative citoyenne et populaire, elle a des relents de corvée et notre passé colonial nous a enseigné que les corvées sont sans avenir.
Nous avons continué à penser que le trottoir était un lieu de commerce ordinaire, ou le prolongement de notre maison et que nous pouvions nous l’approprier, y installer des barrages, voire de petits bois sacrés ou toutes sortes d’obstacles qui obligent les piétons à disputer la chaussée avec les véhicules ou à marcher dans la fange…
On ne peut pas clore cette liste, loin d’être exhaustive, des actes et comportements qui traduisent notre incivisme et notre penchant à violer les lois qui fondent ce que Senghor appelait « notre commun vouloir de vie commune », sans évoquer un de ses grands regrets : notre manque de ponctualité. Contrairement à nous, le président poète avait compris que l’exactitude n’est pas seulement la politesse des rois, mais qu’elle est la botte secrète du développement de certaines démocraties avancées.
Mais, me dira-t-on, véniel que tout cela ! Les vrais changements, c’est ailleurs qu’il faut les chercher, il faut aller aux principes que diable ! C’est vrai, mais outre que cela nous conduirait très loin, et qu’ils se font attendre, on ne peut pas nier que ces petits « riens » que j’ai évoqués sont non seulement ceux qui pourrissent notre vie quotidienne mais aussi ceux dont la solution est à notre seule discrétion. C’est parce que nous les prenons à la légère que tous nos espaces sensoriels se rétrécissent comme une peau de chagrin ,à commencer par notre espace visuel qui se réduit de jour en jour par le surgissement inopiné dans notre proche environnement, sur des espaces qui n’y étaient pas préparés et au mépris des règles d’hygiène et des lois de l’architecture, d’immeubles, voire de tours, qui nous cachent le soleil ou la mer, nous privent de la fraicheur des vents, obscurcissent ou rendent étouffant notre espace vital. Notre espace auditif est quant à lui pollué par des bruits qui ne sont pas de doux chants d’oiseaux, mais des disputes de passants, voire de nos voisins, les klaxons des voitures, les bêlements de moutons affamés, les micros de marchands ambulants ou des cérémonies familiales qui squattent les chaussées et dont on ne sait pas toujours si elles célèbrent un évènement heureux ou malheureux, où ceux des lieux de culte qui donnent à croire que Dieu serait dur d’oreille ! Notre espace olfactif est envahi par les mauvaises odeurs, celles des eaux usées, des dépôts d’ordures clandestins, des canalisations éventrées ou utilisées à contre-emploi, celles des mares stagnantes. Même notre espace tactile est menacé, et en ces temps de Covid rampant, il est devenu dangereux de frôler de ses mains les rampes des escaliers dans les lieux publics ou sur les passerelles qui enjambent les autoroutes !
Si nous avons tourné une page de notre histoire, cela n’a pas encore modifié notre mode d’existence, sans doute parce que notre refus de changer est l’expression la plus parfaite de notre refus du progrès et du développement, comme nous le faisait observer une des nôtres il y a bien longtemps. Est-ce que ceux qui nous gouvernent ont conscience qu’eux aussi doivent se remettre en cause ? Car hier, ils étaient dans l’opposition, ils pouvaient donc promettre de changer le monde, mais maintenant qu’ils gouvernent, il leur faut désapprendre leur ancienne fonction et apprendre la nouvelle. C’est peut-être ce que notre Premier ministre a voulu démontrer en faisant ami-ami avec son homologue malien dont le gouvernement use en matière des droits de l’homme de pratiques dont il avait été lui-même victime il y a quelques mois. Il lui sera en revanche plus difficile de reconnaitre que si, hier, il était libre de faire des critiques, aujourd’hui il lui faut accepter d’être l’objet de critiques, et ce n’est pas facile sous nos cieux car nos dirigeants ont une fâcheuse tendance à refuser toute contrariété. Les évènements récents semblent indiquer que les nouveaux maitres du pays n’échappent pas à cette règle.
Changer, pour les nouveaux gouvernants c’est aussi « réactualiser » leurs promesses d’opposants car ils avaient à la fois trop promis et mal promis. Une réforme « systémique » c’est une réforme qui privilégie les composantes du système sur les causes, c’est une réforme globale qui va au fond des choses et évite de s’égarer dans l’accessoire et dans les fantasmes des réseaux sociaux, et force est de reconnaitre qu’ils se sont trop attardés sur des détails. Car c’était un détail que cette querelle sur le voile, survenue au pire moment, qui n’a fait que réveiller des rancœurs et des suspicions. C’est encore un détail que cette publicité autour d’une forme de spoil system inédite, précipitée, d’une ampleur sans précédent au Sénégal et qui, en moins de cinq mois, a opéré près de 500 nominations de nouveaux responsables dans notre administration et dans nos institutions. Outre le reproche porté sur cette opération, accusée d’être le reniement d’une promesse et une forme de discrimination, elle est loin d’être conforme à l’usage qui en est fait dans le pays qui l’a inventée. A titre de comparaison, aux Etats-Unis ce sont seulement 0,002% des fonctionnaires fédéraux qui sont éligibles à cette procédure (soit 4000 sur 2.000.000 !), et pour un tiers d’entre eux, l’avis favorable du Congrès est nécessaire.
Enfin, et pour conclure, avons-nous les moyens d’une réforme « systémique » ? L’histoire a montré que ce genre de réformes mène généralement aux mêmes paradoxes et que ceux qui les ont promulguées et qui sont chargés de leur exécution sont souvent paralysés par l’ampleur de la tâche et sa complexité. Lorsqu’ils les mettent à l’œuvre ils courent le risque de tomber dans des excès de pouvoir et dans des aveuglements qui dressent contre eux, quelquefois inutilement, la majorité de leurs concitoyens. Alors, changement pour changement, pourquoi ne pas préférer un changement, un vrai, profond et salutaire, mais qui se ferait étape par étape, de proche en proche et qui ferait l’économie de querelles inutiles et de règlements de comptes. C’est une façon de reconnaitre cette réalité : rien n‘est plus difficile à gouverner qu’un être doué de raison !
LE TEMPS DE DIOMAYE
L'Assemblée nationale est suspendue à la décision du président de la République concernant une éventuelle dissolution
La dissolution de l’Assemblée nationale, qui est sur toutes les lèvres, sera-t-elle entérinée aujourd’hui par le régime en place ? On ne saurait donner de réponse que seul le régime en place détient. Celui-ci, sur la base de la Constitution, dispose de ce droit après les deux ans d’existence de cette XIVème législature. Une dissolution qui, si elle intervient, annule de fait tout simplement la Déclaration de politique générale du Premier ministre et suscitera un débat sur la légitimité du président Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays.
L’heure de la dissolution de l’Assemblée nationale a sonné. C’est aujourd’hui que cette dissolution doit intervenir comme le stipule la Constitution. Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye avait posé un acte légal allant dans le sens de mettre fin à la XIVème Législature, après ses deux ans d’existence. C’est sous ce rapport qu’il avait saisi le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, d’une correspondance référencée n°313/Pr en date du 9 septembre (avant-hier mardi) pour une demande d’avis, conformément à la Constitution. En réponse à la lettre du chef de l’Etat, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a tranché. «J’ai l’honneur de porter à votre haute attention que je n’ai pas d’objection à une procédure de dissolution dans les termes indiqués par le Conseil constitutionnel», détaille le président Diop.
Ce dernier a tenu à rappeler courtoisement au chef de l’Etat : «A la date du 6 septembre 2024, vous nous avez notifié par courrier n°000493/Pr, la date arrêtée pour la Déclaration de politique générale, soit le 13 septembre 2024.» Pour finir, souligne L’Observateur, Amadou Mame Diop a réaffirmé que «l’Assemblée nationale, institution de la République, demeure disposée à effectuer toutes les tâches au programme de sa présente session extraordinaire tant qu’elle sera habilitée à le faire».
Avant le Parlement, le chef de l’Etat sénégalais avait recueilli l’avis du Conseil constitutionnel, lui donnant le feu vert à partir du 12 septembre (aujourd’hui). Il y a beaucoup d’agitation autour de cette question.
Les députés de Benno bokk yaakaar (Bby), à travers le président de leur groupe parlementaire, Abdou Mbow, avait annoncé une proposition de loi visant à retirer au Président Diomaye Faye les prérogatives de dissoudre l’Assemblée nationale pour s’afficher contre cette volonté du chef de l’Etat. Lui reprochant ainsi de n’avoir rien fait pour obliger son Pm Ousmane Sonko à se présenter devant eux pour faire sa Déclaration de politique générale (Dpg) après la mise à jour du Règlement intérieur. Se pliant ainsi à la condition fixée par le Pm pour venir dérouler sa Dpg.
Après le rejet du projet de loi du président de la République visant à dissoudre le Cese et le Hcct par les députés de la majorité, ces derniers verront le chef de l’Etat prendre un décret pour limoger les présidents de ces deux institutions que sont respectivement Abdoulaye Daouda Diallo et Aminata Mbengue Ndiaye, issus du régime sortant.
La motion de censure des députés de l’opposition pour «destituer» le gouvernement du Pm Ousmane Sonko fait réagir le Président Bassirou Diomaye Faye, qui convoque l’Assemblée nationale en session extraordinaire.
Faisant partie des points à examiner durant la session extraordinaire, la Dpg a fini par être fixée pour demain, vendredi 13 septembre, par le président de la République. Ce dernier a eu le dernier mot sur la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale, qui avait voulu qu’elle se tienne hier 11 septembre, veille de la dissolution du parlement. Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye passera-t-il à l’acte ? On n’en est pas certain pour dire ce qui adviendra de cette XIVème législature. Mais s’il ne dissout pas l’Assemblée nationale, on pourrait dire que le chef de l’Etat reste sur sa ligne, qui est que son Premier ministre tienne sa DPG. En tout cas, ce dernier avait donné l’assurance qu’une motion de censure ne sera pas déposée par les députés de l’opposition avant le 12 septembre (aujourd’hui). Affirmant que ceux qui s’acharneraient à déposer une telle motion «auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale».
LA LUTTE CONTRE LES RESEAUX DE L’EMIGRATION IRREGULIERE A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les livraisons de ce mercredi mettent en relief, la lutte contre les réseaux de l’émigration irrégulière annoncée par le chef de l’Etat après le drame survenu à Mbour et l’incertitude sur la dissolution de l’Assemblée nationale
Dakar, 12 sept (APS) – La lutte contre les réseaux de l’émigration irrégulière annoncée par le chef de l’Etat après le drame survenu à Mbour et l’incertitude sur la dissolution de l’Assemblée nationale sont au menu des quotidiens reçus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le chef de l’Etat veut ‘’une traque sans répit’’ les convoyeurs, selon Le Soleil qui informe que ‘’le président de la République s’est rendu, mercredi, à Mbour, pour présenter les condoléances de la Nation, aux familles des 40 morts (bilan provisoire) à la suite du chavirement d’une pirogue dimanche dernier. Devant les populations sorties l’accueillir, le chef de l’Etat a invité les familles à mettre moins de pression sur les jeunes. Bassirou Diomaye Faye a aussi annoncé que des mesures seront prises pour intensifier la traque des convoyeurs de migrants’’.
‘’Diomaye à l’épreuve de la réalité’’ annonce ‘’une traque sans répit des marchands de la mort’’, dit WalfQuotidien. Selon le journal, ‘’le nouveau régime pris par les urgences est attendu sur des actes forts pour endiguer les départs massifs de jeunes à la migration, un phénomène qui décime des milliers de personnes chaque année depuis 2005-2007. Parallèlement, Bassirou Diomaye Faye et ses collaborateurs devront mettre en place des mesures pour tenter de réduire l’hécatombe sur les routes’’.
Selon L’As, ‘’Diomaye promet l’enfer aux passeurs’’. ‘’Le président de la République était à Mbour pour présenter les condoléances de la nation suite au naufrage d’une pi- rogue de migrants ayant causé plus de 40 morts et autant de disparus. A la plage de Tama lodge où les corps ont été débarqués, Bassirou Diomaye Faye a promis la traque des convoyeurs jusqu’à leurs derniers retranchements par les forces de l’ordre’’, écrit la publication.
EnQuête note que ‘’le drame qui s’est produit à Mbour le 8 septembre dernier, avec le chavirement de la pirogue des candidats à l’émigration clandestine, n’a pas laissé insensible le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui a effectué le déplacement pour constater l’ampleur des dégâts et présenter ses condoléances aux familles éplorées. Il a profité de l’occasion pour annoncer une traque contre les personnes à l’origine de ces drames’’.
‘’Diomaye traque les passeurs’’, affiche à la Une Sud Quotidien, soulignant que ‘’le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye promet une traque sans relâche contre les convoyeurs des migrants (…)’’.
Alors que le Premier ministre doit faire sa Déclaration de politique générale (DPG) devant les députés, le 13 septembre, Sud Quotidien signale que l’Assemblée nationale ‘’retient son souffle’’.
Sud explique que ‘’le président de in République Bassirou Diomaye Diakhar Faye peut désormais procéder à la dissolution de la quatorzième législature et convoquer des élections législatives anticipées comme le lui suggèrent certains membres de sa coalition politique. En effet, installés le 12 septembre 2022, les députés de cette présente Assemblée nationale bouclent ce jeudi 12 septembre 2024 à minuit, le délai constitutionnel des deux ans exigé dans l’article 87 de la Constitution avant toute dissolution’’.
Pour Le Quotidien, ‘’le président maintient le pays dans l’incertitude’’.
‘’La dissolution de l’Assemblée nationale, qui est sur toutes les lèvres, sera-t-elle entérinée aujourd’hui par le régime en place ? On ne saurait donner de réponse que seul le régime en place détient. Celui-ci, sur la base de la Constitution, dispose de ce droit après les deux ans d’existence de cette XIVème législature. Une dissolution qui, si elle intervient, annule de fait tout simplement la Déclaration de politique générale du PM et suscitera un débat sur la légitimité du Président Bassirou Diomaye Faye à la tête’’, écrit la publication.
‘’La Déclaration de politique générale (Dpg) de Ousmane Sonko aura-t-elle lieu ce 13 septembre ?’’, s’interroge le journal Bés bi qui note que ‘’le suspense est encore là’’.
LE RAP AU SÉNÉGALAIS EN PLEIN EBULLITION
Le rap a gagné du terrain sur la scène musicale sénégalaise, malgré certains manquements. Qu’est-ce qui a permis cette montée en puissance ?
Le rap a gagné du terrain sur la scène musicale sénégalaise, malgré certains manquements. Qu’est-ce qui a permis cette montée en puissance ?
Le rap sénégalais évolue-t-il ? Les artistes s’adaptent à leur époque en mélangeant les styles. Dire que les rappeurs ont attiré un public considérable par rapport à il y a quelques années, relève de l'euphémisme. Cette évolution a été favorisée par un environnement propice. On assiste à un essor des métiers liés aux cultures urbaines, notamment la formation des professionnels de la scénographie (son, lumière, vidéo).
Entrepreneur culturel, directeur du festival du Civisme, manager d'artistes et responsable de la structure Prom'art Compagnie, Christian Tity Mendy juge cette évolution très appréciable, vu la qualité des vidéos, le travail abattu par les beatmakers et le talent des réalisateurs de clips. Il constate également ‘’une évolution à travers les affiches d'albums et tout ce qui tourne autour de l'artiste’’.
Monsieur Mendy soutient que le streaming a joué un grand rôle, car la musique ou le rap sénégalais peut être écouté partout dans le monde dès lors que le son est officiel. Cela permet aujourd'hui à l'artiste de se faire découvrir par un autre public, de gagner de l'argent grâce au streaming, mais aussi via les réseaux sociaux et le numérique.
Dans la même veine, Waly Ba, grand mélomane et éditeur de livres, mentionne qu'il y a ‘’une évolution indiscutable’’, principalement au niveau de la forme.
Selon lui, ‘’en ce qui concerne les arrangements, la composition sonore et l'organisation rythmique, nous avons connu une évolution significative au cours de la dernière décennie’’. Mais, prévient-il, ‘’cela n’est point étonnant, car c’est une tendance naturellement liée à la courbe évolutive du rap mondial, qui tire toutes les pratiques du rap, d’ici comme d’ailleurs, vers le haut. Il faut suivre et s’adapter ou disparaître’’.
Concernant cette nécessité de suivre la tendance, le manager d'artistes souligne également qu'il reste du travail à faire pour que tous les artistes ressentent cette évolution. ‘’C'est seulement une partie qui en bénéficie. Prenons l'exemple des artistes vivant dans des régions reculées qui rencontrent des difficultés de connexion et d'enregistrement. Pour moi, il faut continuer à travailler beaucoup pour que les jeunes soient plus responsables et professionnels’’.
Sonorités locales
Aujourd’hui, les artistes s'inspirent beaucoup des sonorités locales. Christian Tity Mendy déclare : ‘’C'est normal. Vous savez, la musique est un produit et pour vendre ce produit, il faut naturellement une différence, disons une identité de marque. Actuellement, on parle de l'internationalisation du rap sénégalais. Les solutions qui nous permettent d'exporter notre musique passent d'abord par notre identité musicale. De nombreux ingénieurs du son ont compris cela et travaillent avec leurs artistes dans cette direction afin de faciliter l'exportation de leur musique.’’
Waly Ba abonde dans le même sens. Lui aussi trouve cette tendance tout à fait logique et normale. Il encourage une création stylistique ancrée dans la culture locale. ‘’En principe, cela devrait s’accentuer davantage. Pour glaner des Grammys un jour dans ce genre musical, il faudra comprendre qu’on n’y parviendra jamais en imitant, en prenant tout chez les autres. Nous ne pourrons réussir qu’en nous adossant à notre identité propre, à notre patrimoine rythmique, sonore, et tout ce que vous voulez. En un mot, il faut s’approprier davantage cet art en l’enrichissant par une invention stylistique ancrée dans notre culture’’, estime-t-il.
Cependant, il met en garde contre un mélange maladroit des influences locales et étrangères ‘’Il ne s’agit pas de faire du bric-à-brac en combinant de manière gauche l’en-soi et l’ailleurs. Malheureusement, c’est parfois le cas. À ce sujet, le groupe Daara J nous offre une leçon magistrale. Ils le font très, très bien’’, poursuit M. Ba.
Concernant l’utilisation du mbalax par les rappeurs, il l'apprécie positivement. ‘’Le mbalax ne peut pas rester tel qu’il fut ad vitam aeternam. Je ne suis pas pour la disparition définitive du mbalax pur et dur, tel que proposé par exemple par Fallou Dieng il y a quelques décennies ; mais les réalités du marché international de la musique nous imposent des transitions qu’il est difficile d’ignorer’’, estime-t-il.
Samba Peuzzi, par exemple, est un artiste qui n'hésite pas à apporter une bonne dose de mbalax dans son rap, ce qui lui avait valu des critiques de certains rappeurs. Cela ne l'a guère dérangé. Grâce à son talent, il s'est imposé et a su vendre son style musical. Aujourd'hui, il est l'un des artistes les plus écoutés, ayant conquis un large public jeune ainsi que la gent féminine. ‘’Parlez encore de ma façon de rapper. Ce n’est pas la peine de demander. C’est moi qui fais ce genre de son. ‘J'ai gâché le rap’. C’est ce qu’ils ont dit. Mais je m’en moque’’, a raillé Samba Peuzzi dans un titre ‘’Lou Yakou Yawa’’.
Interrogé sur ce phénomène, Christian Tity Mendy déclare : ‘’C'est un artiste qui a très tôt compris ce qu'il fallait faire pour se démarquer. Vu que le mbalax est une musique populaire, en créant des sons qui sonnent mbalax, on obtient forcément plus de visibilité, c'est-à-dire un public plus large qui commence à s'intéresser à ta musique.’’
Selon lui, Samba Peuzzi a utilisé cette stratégie, car c’est un artiste talentueux, proche des jeunes. ‘’La musique n'a pas de barrières et le rap, même s'il a des règles depuis sa création, doit être abordé de manière très professionnelle. S'il est trop basique, on risque de ne pas ressentir l'essence du rap, voire de le dénaturer’’, affirme le manager d’artistes et entrepreneur culturel.
Dip Doundou Guiss
Concernant la particularité de l’artiste Dip, Christian Tity Mendy loue son charisme et son comportement, qu'il juge très profonds : ‘’Il est respecté et incarne même le respect. Pour moi, il est une source de motivation pour les jeunes artistes, au-delà de son talent. Il dit souvent dans ses chansons que son rêve est de devenir milliardaire ou chef d'entreprise. Son style de rap est particulier et sa vision très claire’’, a-t-il indiqué.
Waly Ba souligne que Dip a un talent hors norme. ‘’Hors normes’’ ? Le rappeur a lui-même qualifié sa vie ainsi dans un morceau où il évoque les difficultés de la vie et promet qu'il en sortira. ‘’À tous points de vue, il est au-dessus de la mêlée. J’entends certains le comparer à un grand rappeur de la banlieue, mais franchement, la comparaison n’est pas possible pour moi. Dip, c’est l’invention permanente. Il a initié un style, une manière de rapper ; la foule a suivi. Ses épigones, ses pâles imitateurs ont fini par se rendre compte qu'il était déjà ailleurs, bien loin devant’’, soutient Waly Ba.
Selon lui, Dip possède une plume et une langue incomparables. Sa technique d’écriture est unique, ses paroles sont marquées par un lyrisme qui nous embarque dans une réflexion philosophique sur notre propre ego. Il a aussi un flow irrésistible. ‘’Il ne lui manque rien pour continuer à être le meilleur de sa génération’’, ajoute Waly Ba. Toutefois, certains fans de Keity soutiennent qu'il n'égale pas encore ce dernier.
L’ancienne génération
Waly Ba a vécu le premier grand tournant du rap sénégalais au début des années 90, marqué par le morceau ‘’Dundu Gu Déé Gun’’ du groupe Rapadio. À leur suite, des ‘’posse’’ (crew) de grand talent ont su élever le rap sénégalais à des hauteurs insoupçonnées. ‘’En termes de lyrics, cette génération où l'on trouve pêle-mêle Fata El Presidente, BMG 44, Daara J est absolument incomparable’’, magnifie l’éditeur passionné.
Selon lui, ces rappeurs avaient vraiment quelque chose à dire et savaient le dire de manière remarquable, malgré les moyens techniques limités de l’époque. Aujourd'hui, il estime que la génération actuelle est bien moins ambitieuse en termes de contenu. ‘’Tout et n'importe quoi sont transformés en message, ce qui ne cadre pas avec l'esprit originel du rap’’.
Jeunes talents
Concernant la génération actuelle, Waly Ba, en dehors de Dip qu'il considère comme le meilleur, estime que ‘’les plus belles expressions du rap sénégalais viennent des régions, particulièrement de Diourbel et de Mbour’’. Christian Tity Mendy, quant à lui, trouve que les jeunes talents sont techniquement forts et rappent très bien. Il cite Gun Mor de Keur Mbaye Fall, qui a déjà sorti des projets et remporté des trophées aux Galsen Hip Hop Awards. ‘’Il est très bon et sa vision est profonde. Je lui souhaite un avenir radieux’’, ajoute Mendy.
Ce dernier a également cité Mist Cash, Tall Bi, le groupe Akatsuki, etc. "Nous avons de jeunes pétris de talent. Avec un peu d'aide, ils peuvent contribuer à promouvoir le rap sénégalais à l'échelle internationale", dit-il.
Carrière internationale
En ce qui concerne la percée internationale, il reste encore beaucoup à faire. Peu d'artistes sénégalais ont acquis une renommée internationale, contrairement à leurs homologues nigérians. C’est pourquoi Christian Tity Mendy souligne l'importance de travailler sur l’identité musicale locale. ‘’Il faut que les producteurs, les promoteurs, les ingénieurs du son, les artistes, etc., organisent des réflexions à ce sujet. Il est également nécessaire que l'État prenne des mesures favorables à l'internationalisation de notre musique. En prenant l'exemple du Nigeria, il est important de noter deux aspects majeurs : la contribution de l'État et la taille de sa population’’, explique-t-il.
Le travail préalable n'est pas mince. Selon M. Mendy, il est essentiel que les diffuseurs de musique et les producteurs soient accessibles partout au Sénégal. Il met également en avant la nécessité de lutter contre la piraterie et de permettre aux artistes de promouvoir le tourisme local. ‘’Nous avons un beau pays. Des artistes comme Didi B, Asake ou Ckay, stars ivoiriennes et nigérianes, viennent ici pour tourner leurs clips. Ces images du pays peuvent attirer l'attention des grands producteurs’’, ajoute Tity, tout en invitant les artistes sénégalais à faire plus de collaborations avec des artistes étrangers pour mieux exporter leur musique.
Participation de Hakill dans ‘’Nouvelle École’’
Interrogé sur la participation de Hakill à l'émission ‘’Nouvelle École’’ en France, Christian Tity Mendy s’est montré encourageant. ‘’Ce n’était pas une évidence, mais Hakill est un grand artiste. Sa participation à cette compétition reflète sa volonté de se faire un nom, puisqu'il souhaite relancer sa carrière en France. Quant à son élimination, je pense que ce jour-là n'était tout simplement pas chanceux pour lui. Hakill a un niveau très élevé et n'avait même pas besoin de participer à ce concours, mais c'était son choix et je le respecte. Je lui souhaite une belle carrière’’, a-t-il affirmé.
Et bien que la langue ne soit pas une barrière dans la musique, l’utilisation d’une langue internationale peut grandement aider un artiste cherchant à se faire un nom à l’échelle mondiale. Hakill semble avoir pris conscience de cela, mais montre encore quelques hésitations. Il a le talent nécessaire pour être un grand artiste, mais semble toujours en quête de sa voie.
Lors de son passage à ‘’Nouvelle École’, il a commencé par rapper en français avant de passer au wolof, affirmant qu'il représentait le Sénégal. Ce choix a pu paraître incohérent pour un public francophone, mais il a reçu le soutien de certains fans sénégalais qui estiment que s'il avait mieux alterné entre le français et le wolof, sa prestation aurait été mieux perçue.
L’importance des cyphers
Cet épisode met en lumière l’importance des Cyphers, qui deviennent de plus en plus rares. Pourtant, Christian Tity Mendy estime que ‘’les cyphers sont des espaces où les artistes peuvent se confronter loyalement. C’est dans les Cyphers que les meilleurs amis peuvent se lancer des défis sans rancune. Cela favorise le développement des artistes et leur permet de s’entraîner et de communiquer’’. Il souligne que Dip et Ngaaka Blindé ont passé beaucoup de temps dans ces exercices. Mendy invite donc les acteurs culturels à en organiser davantage, car selon lui, ‘’bon nombre de jeunes artistes peuvent émerger grâce à ces cyphers et devenir parmi les meilleurs dans le futur’’.
Quelque 400 commerçants de la commune de Bambey (Centre) seront relogés d’ici deux mois dans les deux hangars aménagés par la municipalité pour assainir de ”manière durable” le marché de la ville
Quelque 400 commerçants de la commune de Bambey (Centre) seront relogés d’ici deux mois dans les deux hangars aménagés par la municipalité pour assainir de ”manière durable” le marché de la ville, a-t-on appris samedi du maire Assane Dia. “La mairie a construit deux hangars pour y loger les commerçants qui occupent de manière anarchique les alentours du marché.
Les travaux sont presque bouclés et les commerçants sont déployés d’ici deux mois dans les deux sites”, a déclaré le maire de Bambey. Il prenait part à la journée d’investissement humain “Sétal Sunu Réew” en présence du ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Dione, des autorités administratives et des services techniques déconcentrés de l’État.
Assane Dia a indiqué que les deux hangars pourront accueillir 400 commerçants de la commune de Bambey. Il a annoncé que la commune travaille avec un partenaire pour installer des bacs à ordures au niveau du marché et du stade municipal de Bambey pour limiter les dépôts sauvages d’ordures. Le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire Alioune Dione a, pour sa part, salué cette initiative qui, selon lui, ”va assainir le marché de manière durable”.
Il a annoncé que son département est en train de mener des actions pour appuyer l’ensemble des opérateurs économiques qui sont dans l’économie réelle. La quatrième édition de la journée d’investissement humain “Sétal Sunu Réew” a permis de déboucher le trajet du marché qui fait face à la mairie de Bambey. Plusieurs populations étaient mobilisées aux côtés des agents de la Société nationale de gestion intégrée des déchets pour nettoyer les allées du marché de la commune de Bambey.