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16 novembre 2024
DIOMAYE TACLE L'OPPOSITION
Pour le président de la République, les députés de la majorité ont tourné le dos aux aspirations populaires clairement exprimées lors de la présidentielle, avec le rejet du projet de loi constitutionnelle pour la suppression du HCCT et du CESE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la présidence de la République au lendemain du rejet du projet de suppression du HCCT et du CESE par l'Assemblée nationale. Un acte qui, selon le chef de l'État, révèle la rupture entre l'opposotion et la population quant aux aspirations populaires exprimées lors de l'élection présidentielle de mars 2024.
"COMMUNIQUÉ
Lors de l'élection présidentielle du 24 mars 2024, des engagements fermes, validés souverainement par le peuple, ont été pris par le président de la République, S.E.M.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il en ressort un Pacte social de gouvernance publique adossé à une réorganisation institutionnelle des organes de l'État, qui engage nécessairement une rationalisation systématique des charges de celui-ci.
La suppression, déjà effective, de la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT), ainsi que celle du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), soumise à l'appréciation de l'Assemblée nationale à travers le projet de loi N°11/2024, portant révision de la Constitution, s'ajoutent aux différentes directives présidentielles sur la rationalisation des dépenses publiques, que le gouvernement entend mettre en œuvre dans le cadre de la doctrine de transformation de la gouvernance publique inscrite dans le Projet.
Le rejet du projet de loi portant révision de la Constitution, visant la dissolution du HCCT et du CESE, renseigne à suffisance, s'il en est besoin, sur la rupture profonde entre les députés de la majorité et les aspirations populaires qui se sont massivement exprimées lors de l'élection présidentielle du 24 mars 2024.
Le président de la République prend acte de la décision des députés de la majorité et réaffirme son engagement à œuvrer pour l'expression des positions politiques plurielles, essentielle au jeu démocratique et à l'équilibre des pouvoirs."
Par Hamidou ANNE
LA DIPLOMATIE SOUS MACKY SALL
Après avoir parcouru «Macky Sall : 12 ans à la tête du Sénégal», je confirme ce que j’ai souvent rappelé, relativement aux succès diplomatiques accumulés durant ces douze dernières années
Gouverner c’est faire sienne l’assertion de Edouard Glissant : «Agis dans ton lieu, pense avec le monde.» C’est ainsi avoir la finesse et la présence d’esprit de ne pas soliloquer et assumer la responsabilité de l’action transformatrice de son pays tout en logeant sa trajectoire dans le temps du monde. Mieux que les discours creux, l’agir est fécond et permet de bâtir une œuvre censée nous survivre en tant qu’homme. Après le silence qu’impose l’action créatrice, les résultats surgissent et disent tout du temps passé au labeur. Le temps de l’action est suivi de celui de la reddition des comptes aux mandants qui, en démocratie, restent, en dernier lieu, les souverains.
La semaine dernière, les anciens collaborateurs du Président Macky Sall ont présenté son ouvrage bilan, qui retrace une action durant plus d’une décennie. Toute œuvre humaine est perfectible, mais incontestablement le Sénégal de 2024 est largement meilleur que celui légué en 2012. L’ouvrage présenté rend compte aux citoyens de la gestion publique, en vue de mettre à leur disposition une information juste, loin de la confusion, de la manipulation et des anathèmes. Il est possible d’apprécier positivement ou négativement l’action publique sous la houlette du Plan Sénégal émergent, mais il n’est guère aisé de contester ce que tous les chiffres des agences nationales et des organismes internationaux démontrent. Le Sénégal, sous le magistère du Président Sall, a effectué un grand bond en avant sur le plan économique. Les piliers sont solides, les infrastructures transforment le visage du pays, des villes aux campagnes, et la politique sociale touche directement les ménages. La politique de la Nation définie par le Président Sall et rappelée à chaque Déclaration de politique générale par ses Premiers ministres qui se sont succédé devant la Représentation nationale a porté ses fruits.
Après avoir parcouru «Macky Sall : 12 ans à la tête du Sénégal», je confirme ce que j’ai souvent rappelé, relativement aux succès diplomatiques accumulés durant ces douze dernières années. Le Président Sall s’est inscrit dans la continuation de notre trajectoire diplomatique inaugurée par le Président Senghor et entretenue depuis, en dépit des changements de majorité. Nous sommes une voix respectée et estimée sur la scène internationale malgré la modestie de notre poids économique.
La politique étrangère du Président Macky Sall s’est incarnée dans la conservation des acquis de ses prédécesseurs tout en labourant de nouveaux territoires d’opportunités. Ainsi, nous avons réitéré le vieux principe d’une diplomatie de la souveraineté «sans exclusivité ni exclusion» tout en nouant de nouveaux partenariats stratégiques, conformément à notre agenda pour l’émergence économique.
Dakar est restée une place forte de la diplomatie internationale ; et malgré la rationalisation de notre carte diplomatique et le redéploiement de nos ressources humaines et financières en 2012, notre capacité de projection à l’international s’est accrue. Sous le Président Sall, la diplomatie sénégalaise a obtenu des résultats majeurs ayant trait notamment à la poursuite des objectifs stratégiques liés à la paix et la sécurité internationales, à la promotion de la démocratie, à l’intégration africaine et à la traduction concrète des Objectifs des Nations unies pour le développement durable.
Au plan régional, c’est le Président Macky Sall en personne qui a pesé de tout son poids pour le respect du verdict des urnes en Gambie, avant d’être suivi par la Cedeao. Les efforts régionaux coordonnés ont ramené la démocratie dans ce pays plus que voisin mais frère siamois. L’érection du pont sur le fleuve Gambie, après des décennies de danse du tango, a rapproché les deux capitales et les deux versants d’un même peuple.
S’agissant de nos relations avec la Mauritanie, le pont de Rosso et l’exploitation conjointe du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim constituent la preuve matérielle que l’ère des conflits de voisinage est révolue au profit d’un partenariat gagnant-gagnant.
Loin des saillies panafricanistes sans acte concret, durant la pandémie du Covid-19, le Sénégal a acquis 200 000 doses de vaccin, et a choisi de mettre 10% du stock à la disposition de la GuinéeBissau et de la Gambie.
Pour la préservation de la paix et la promotion de la démocratie, la diplomatie sénégalaise a envoyé des troupes au Mali dans le cadre de la Minusma. Nos soldats sont morts pour la souveraineté et l’intégrité du territoire du Mali.
Après le putsch du chef du Rsp au Burkina, la médiation du Président Sall a permis le retour à une transition, qui a conduit le pays à une élection libre et transparente.
En sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, le Président Macky Sall a facilité le choix de l’Afrique d’adopter une position de neutralité après l’éclatement du conflit russo-ukrainien. Aussi, ses appels à un cessez-le-feu et au retour de la paix définitive ainsi que ses déplacements à Sotchi et à Kiev ont placé le Sénégal au centre de l’agenda géopolitique mondial.
Sous le Président Sall, nous avons toujours condamné les coups d’Etat dans la sous-région et avons montré notre disponibilité à accompagner les transitions en vue d’un retour à un ordre constitutionnel. Conformément à notre tradition républicaine, et en cohérence avec les choix de nos Pères fondateurs, une autorité sénégalaise doit toujours promouvoir la démocratie et l’Etat de Droit partout où ceux-ci sont menacés.
C’est avec une immense fierté, un jour de septembre 2023, que j’ai appris l’entrée de l’Afrique au G20, grâce au talent des diplomates sénégalais, à leur finesse et à leur capacité à fédérer les énergies en Afrique et auprès des pays industrialisés afin d’obtenir l’unanimité sur le sujet.
La politique étrangère d’un pays a deux incarnations concrètes : le diplomate et le soldat. C’est parce que nous avons toujours eu une armée républicaine, une diplomatie sobre et efficace au service d’un leadership ambitieux, que le Sénégal est une grande nation. C’est sur ces acquis solides que le Président Sall a bâti une diplomatie économique ayant permis au Sénégal de se hisser parmi les 10 nations qui attirent le plus d’investissements directs étrangers.
Un homme d’Etat pense le long terme et agit pour laisser une trace dans l’histoire. Ce bilan présenté par le précédent régime est éloquent. Il contredit les rodomontades des partisans du nihilisme et les adeptes de la rhétorique fumeuse d’un Etat en ruine. Ce bilan doit être montré partout afin que la vérité, que certains esprits chagrins tentent de cacher, soit étalée sur la place publique pour débusquer et combattre les populismes et les oppositions à la République.
Enfin, cet ouvrage rappelle l’attachement du Président Sall au multilatéralisme inclusif. Il a en effet décidé d’ériger Dakar comme la 4ème capitale des Nations unies, après New York, Genève et Nairobi. C’est cette vision qui a sous-tendu l’édification en décembre 2023 de la Maison des Nations unies à Diamniadio.
Au soir du 2 avril 2024, le Président Macky Sall a laissé un pays aux fondements économiques solides et à la démocratie performante. Aussi, notre pays rayonne grâce à une politique étrangère ambitieuse, intelligente et efficace.
Macky Sall laisse une diplomatie à la hauteur de l’histoire de notre pays et de la grandeur de son peuple. Le Sénégal, démocratie solide, économie croissante, est désormais une puissance diplomatique qui compte et pèse sur la scène internationale. C’est un héritage lourd et précieux dont il faut se montrer digne quand on a l’insigne honneur de porter sur la scène internationale la voix du Sénégal.
Par Yakhya DIOUF
LA CONSANGUINITÉ ENTRE JOURNALISTES ET POLITIQUES FRAGILISE LA DÉMOCRATIE
Le crédit des journalistes n’a jamais été aussi bas. Alors que leur utilité, incontestablement, n’a jamais été aussi grande. La salubrité même de la démocratie est en jeu
Voici bientôt six mois que le nouveau régime est en place. On n’a rien oublié de leurs discours sur les rapports tumultueux que leurs prédécesseurs entretenaient avec la presse. La « normalité » qu’ils avaient promise est déjà contestée et mise à rudes épreuves.
Le crédit des journalistes n’a jamais été aussi bas. Alors que leur utilité, incontestablement, n’a jamais été aussi grande. La salubrité même de la démocratie est en jeu.
Le Président de la République et son premier ministre avaient promis une rupture dans la manière d’exercer, d’une manière générale ces responsabilités, d’appliquer la gouvernance, mais aussi de manière particulière, de communiquer, d’assainir les relations traditionnellement tumultueuses avec la presse. Aujourd’hui que constate-t-on ? La rupture avec celle-ci a bien eu lieu.
C’est un constat : Dans le système politique sénégalais et même au-delà, disons dans la société moderne, les concepts, les rhétoriques, les postures s’usent très vite, trop vite. En l’occurrence, l’« assainissement » que l’actuel régime avait promis est remis en cause, notamment , de manière disproportionnée par une persécution fiscale, difficile à supporter par les organes de presse.
Pour autant, et c’est justement l’opinion la mieux partagée, le pouvoir en place et plus globalement la coalition, ne sont pas exempts de reproches, d’erreurs et de responsabilités car, ils peinent à communiquer, à convaincre au sens fort du terme. Oui communiquer, c’est -à-dire construire un lien avec le pays.
Le « silence » gouvernemental est relativement apaisant mais il perturbe une opinion publique qui, particulièrement dans un contexte de crise et de grandes incertitudes – le premier ministre qui parle de « pays en ruine », « difficultés de la presse » - a besoin de connaitre et de comprendre les changements en cours. Y compris pour se les approprier et accorder sa confiance à ceux qui les pilotent. La politique, c’est toujours un exercice d’explication, de mise en perspective – Déclaration de politique générale (DPG) – et nous attendons de nos nouveaux gouvernants qu’ils en façonnent une forme inédite, sinon où est la rupture ? En tout cas par rapport à la presse, il n’y a aucun changement, au contraire les difficultés avec le pouvoir se sont exacerbées. Toutefois, peut-on décemment juger l’action d’un gouvernement en place depuis quelques mois lorsqu’on lui laisse douze (12) années d’un bilan discutable ?
Il y a crise du pouvoir avec la presse. Une certaine presse. C’est incontestable ! En situation de crise, « on » veut un grand capitaine. Pour l’heure le tandem au pouvoir n’en porte pas les habits. Mais peut-être le sera-t-il un jour, peut-être se révélera-t-il un style performant…
Méfions-nous des jugements hâtifs, ils font partie de cette « idéologie » de la vitesse qui d’ailleurs permettra, avec la même certitude, de dire le contraire de ce qui a été prononcé. En ce qui concerne le tandem, son parcours appelle à la prudence. Aucun des deux qui le compose n’a jamais été ministre ; c’est cela, peut-être qui explique certains atermoiements, mais c’est eux aujourd’hui les dirigeants de ce pays.
C’est ce « statut de bleu » en matière d’exercice du pouvoir qui peut-être explique les vives critiques de la presse de « gauche », d’opposition, je veux dire, contre la politique du gouvernement actuel.
Contrairement à ce que certains éditorialistes expriment, parfois de manière incisive, ce déferlement ne traduit pas une maturité. Tous les journalistes ne se valent pas. Cela est valable dans toutes les catégories socio-professionnelles. Les cabris se promènent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix.
L’analyse, à mon sens, est plus triviale : le pouvoir médiatique ne sait plus s’arrêter, ne connait plus ses limites, se croit légitime à tout juger, tout examiner, tout critiquer, tout revendiquer. Or franchir cette ligne pourrait lui être fatal – c’est le cas actuellement avec le fisc – car le public, même s’il est parfois voyeur ou en accord idéologique ou partisan, ne souscrit pas à cette outrance dans l’anathème qui décrédibilise l’information et discrédite la posture.
Oui à l’information, la critique, et au contre-pouvoir de la presse. Non au mythe de l’auto-institution de la presse en quatrième (4ième) pouvoir. Seuls les politiques ont la redoutable responsabilité de l’action ! D’ailleurs, il faut nuancer. Cette dérive, ici au Sénégal, comme ailleurs, ne concerne pas tous les médias comme je l’ai insinué plus haut, mais surtout une partie de la hiérarchie journalistique et éditorialiste.
A l’heure d’une crise de confiance sans précédent à l’égard des journalistes et des producteurs d’informations mesure-t-on réellement les dégâts sur les crédits journalistiques et politiques que cette porosité et ces collusions provoquent dans l’opinion publique ?
On ne le mesure pas parce que ce n’est pas visible – taux d’analphabétisme élevé – C’est comme la question très compliquée de l’opinion publique, à savoir les mutations lentes et invisibles avec les sondages dans les pays développés – France et USA par exemple.
Dans un passé relativement récent, le contre-pouvoir médiatique – dans les démocraties évidemment et non dans les régimes autoritaires – a tendance à ne plus savoir où sont ses limites. Il exagère ! Et c’est cela qui provoque l’ire du pouvoir en place.
D’ailleurs, on observe trop ce glissement dangereux : Faire croire que partout la liberté de la presse est menacée et que dictatures ou démocraties ce sont finalement les mèmes enjeux. Non ! les immenses difficultés de la presse dans les dictatures ne peuvent pas cautionner les dérives de celle-ci dans les démocraties.
D’autant que le pouvoir politique, avec la visibilité justifiée critique les médias – le premier Ministre qui, du haut de sa tribune profère des menaces à l’endroit de la presse – la rigidité de nos sociétés et les difficultés de la mondialisation, devient de plus en plus fragile.
La baisse de prestige de la politique ne doit pas faire oublier sa spécificité : La grandeur et les risques de l’action. Mais comme la collusion presse-politique, est dans son comble dans notre pays, trop forte, en tout cas, cela ne donne plus confiance aux citoyens. Surtout en ces temps de crise.
Aussi, en tant qu’acteur du système éducatif sénégalais depuis plusieurs décennies, je m’inquiète que survienne le pire danger pour l’éducation dont les notions de liberté, la capacité critique qu’elle enseigne pourraient en souffrir par la tentation à l’autocensure.
Dans une démocratie digne de ce nom, le syndrome de la pensée, de la parole et de la plume uniques doit être banni « ñep menuñu bok xalat ». Evitons à tout prix ceci : « Tout le monde dit la même chose, donc personne n’ose dire autre chose » ; alors que la diversité exceptionnelle des canaux aurait dû assurer une extrême diversité de l’information, des points de vue, des idées, des prises de position.
Et donc renforcer la légitimité des journalistes comme empêcheurs de tourner en rond. C’est hélas tout le contraire : Tout se ressemble, l’information souffre de son uniformité et du sentiment de connivence avec les politiques – Consanguinité – son champ se rétrécit par rapport au nombre de supports. Et les journalistes, parce que l’enquête coute cher, font le tour de l’ordinateur là ou autrefois ils faisaient le tour du monde.
Enfin, peut-on bien y croire ? Nombre de médias n’ont-ils pas « oublié » que leur vocation est d’éveiller et d’éduquer les consciences, de faire grandir la capacité critique, l’autonomie, la contribution citoyenne de chacun et non de se livrer à de la politique partisane.
Par Amadou Lamine SALL
QUELLE VISITE D’ÉTAT EN CHINE DE DIOMAYE FAYE ?
Nous ne savons pas qui est du voyage avec vous, sauf deux invités de marque : les deux meilleurs élèves du Sénégal au Concours Général ! Bravo et fort bien joué !
Monsieur le Président, bon voyage au pays de Kongzi, « Maître Kong », latinisé en Confucius par les Jésuites !
Nous ne savons pas qui est du voyage avec vous, sauf deux invités de marque : les deux meilleurs élèves du Sénégal au Concours Général ! Bravo et fort bien joué ! Sans doute aussi et forcément des hommes d’affaires, les plus aiguisés techniciens et cadres de notre haute administration financière, commerciales, agricoles, touristiques. Des diplomates. Incontestablement. Ils sont l’« air-force one » de votre visite d’État qu’ils ont dû préparer avec le talent reconnu à la diplomatie sénégalaise. Tous nos ministres des Affaires Étrangères devraient ne jamais échouer dans leur mission, toujours être « aux oiseaux », selon l’expression québécoise, pour dire heureux, protégés, préparés et bien servis par des diplomates de très haute voltige et ce, depuis Senghor. Mais à condition d’être écoutés, respectés. Nos premiers soldats les plus avancés au combat dans le monde, ce sont d’abord nos diplomates ! Les ministres doivent être de bons généraux à l’écoute de leur armée au front !
Les voyages d’État se préparent très tôt, si possible six mois à l’avance, si on en connait les dates et il n’existe pas mieux que nos diplomates pour en faire une réussite quelque que soient les impasses !
Avec Senghor, - ceux qui s’essoufflent à vouloir « rendre l’oubli » possible, ne vaincront pas - les premiers qui entraient en action pour préparer ses voyages d’État, étaient le service des archives et de la documentation de la présidence de la République. Il s’agissait, d’abord et avant tout, de tout savoir sur le pays hôte : passé, présent, futur, son histoire, sa géographie, sa culture, sans oublier l’histoire de vie de son dirigeant politique. Les discours de Senghor partaient toujours de la culture pour aller embrasser l’économie et tous les secteurs vitaux de la coopération. Nos premiers échanges économiques avec le Japon et l’Iran, sont sorties de la magie Senghorienne !
Bien sûr, nul n’est obligé d’adopter sa posture et sa vision. A chacun sa cuisine, ses fourneaux. Mais cette aptitude à « capturer » et à « fasciner » les dirigeants politiques étrangers par la culture, la connaissance, l’émotion, mais sans faiblesse, sinon avec grâce, éloquence et vérité, a toujours payé et placé le Sénégal très haut dans l’appréciation et le respect singulier qui lui étaient dus et qui l’ont tant distingué par le monde. Monsieur le président, nous voulions juste vous souhaiter un bon voyage dans un grand, très grand pays dont aucun autre pays de la scène mondiale ne peut ignorer ni l’existence, ni l’exigence, ni la capacité de production de richesses !
Retenez également que le mandarin, la langue officielle de la Chine, ne va plus tarder à supplanter l’anglais dans le monde. Ce n’est qu’une question de temps. Le mandarin fascine ! Les grandes écoles et universités en Amérique comme en Europe, rivalisent dans son apprentissage ! « Le mandarin est parlé par 1,120 milliards de personnes contre 1,268 milliards de locuteurs anglophones. »
Nous espérons que dans votre avion, vous accompagnent notre ministre en charge de la Culture, des artistes, des écrivains. Si le Théâtre Sorano n’est pas du voyage, ne l’oubliez pas la prochaine fois ! Montrez au monde ce que votre pays possède de plus attirant, de plus durable, de plus prodigieux comme culture et productions artistiques !
Ce n’est pas autrement que la Guinée à fasciné et conquis le monde avec les Ballets Africains Keïta fodéba. Il s’agissait, comme pour Senghor qui voyageait, entre autres, avec les Ballets du Théâtre Sorano, de montrer que « l’émancipation politique doit s’accompagner d’une décolonisation culturelle, afin de retrouver les traditions africaines et de leur restituer leur signification sociale et symbolique. »
Par ailleurs, merci Monsieur le président d’étudier la possibilité de faire précéder vos voyages d’État à venir, par une exposition de l’art sénégalais contemporain, que vous visiterez sur place soit avec votre homologue du pays hôte, soit avec son ministre en charge de la Culture. Montrez et vendez votre pays au beau ! Présentez aussi la Biennale de Dakar au monde, par la même heureuse occasion ! Ce n'est pas cher ! Seule la culture est invincible !
Revenez-nous, Monsieur le président, avec des accords de coopération heureux et gagnants où la culture, les arts et les lettres de notre pays pourront, au carrefour des échanges avec la Chine, s’enrichir mutuellement et se féconder mutuellement
Le Sénégal, comme hier, malgré sa fausse constipation artistique et littéraire, peut beaucoup offrir au monde et donner de notre cher pays un visage que seules les expressions culturelles et artistiques ont le secret et le pouvoir ! La peinture et la poésie sont très célébrées en Chine ! Monsieur le Président, vous qui semblez tant aimer le setsétal, planter des arbres, chérir l’environnement, apprenez que « C’est avec la dynastie des Tang, dès 618, que l’art des jardins prend toute son ampleur. C’est l’âge d’or de la civilisation chinoise grâce à la sensibilité artistique des lettrés. »
Tiens, Monsieur le président, et si vous demandiez à Xi Jinping, votre homologue chinois, de vous offrir une copie du « Yuanye », fameux « traité de jardins écrit en 1633 par Ji Cheng, un lettré, redécouvert dans les années 30 et traduit en français. Ce traité est d’une impressionnante modernité. Les conseils de respect de l’environnement, d’intégration au site, de protection des nappes phréatiques. »
Monsieur le président, certains de vos poètes et écrivains ont été honorés par la Chine où des jardins classés patrimoine mondial par l’Unesco, portent leurs noms et leurs écrits.
Bon voyage Monsieur le Président et revenez-nous gagnant dans un Sénégal apaisant et apaisé ! Mais nous savons tous, hélas, que la démocratie n’est pas une femme facile ! Et quand on a fait des enfants avec elle, on ne peut que la chanter ! Septembre 2024.
GUINEE : SUSPENSION DES AGREMENTS AUX ONG POUR 4 MOIS
Le gouvernement de transition guinéenne a annoncé, lundi 2 septembre, la suspension temporaire de la délivrance d’agréments aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux mouvements associatifs pour une période de quatre mois.
Le gouvernement de transition guinéenne a annoncé, lundi 2 septembre, la suspension temporaire de la délivrance d’agréments aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux mouvements associatifs pour une période de quatre mois.
Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le général Ibrahima Khalil Condé, justifie la décision portant suspension de la délivrance d’agréments aux ONG par plusieurs facteurs, parmi lesquels des dysfonctionnements observés au sein des organes statutaires de certaines ONG et associations, des actions présumées de trouble à l’ordre public menées par plusieurs de ces organisations, et par la nécessité d’une évaluation approfondie du fonctionnement de ces entités à l’échelle nationale.
Durant cette période de suspension, les ONG et associations déjà établies ne sont pas épargnées. Selon le document parvenu à APA, le renouvellement de leurs agréments sera soumis à une évaluation préalable par la Direction nationale de régulation et de promotion des Organisations non gouvernementales et mouvements associatifs (DNARPROMA).
Cette évaluation se concentrera sur l’adéquation entre les actions menées sur le terrain et les objectifs statutaires déclarés par ces organisations.
Cette décision, entrée en vigueur dès sa signature, soulève déjà des questions sur la liberté d’association en Guinée et pourrait avoir des répercussions significatives sur le travail des organisations humanitaires et de développement dans le pays.
Cette décision intervient au moment où des ONG demandent au gouvernement de Mamadou Oury Bah de faire la lumière sur la disparition de deux membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Le FNDC est sans nouvelles de Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah depuis leur arrestation en juillet dernier.
Par Thierry Beaudet
LA SURPRISE DE MACRON ?
Après de longues semaines d'indécision, Emmanuel Macron aurait décidé de nommer Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental, à Matignon, d'après L'Opinion.
Après de longues semaines d'indécision, Emmanuel Macron aurait décidé de nommer Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental, à Matignon, d'après L'Opinion. Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, également pressentis, sont quant à eux reçus à l'Élysée, lundi 2 septembre.
La longue recherche d'un Premier ministre touche-t-elle enfin à sa fin ? L'Opinion affirme, lundi 2 septembre, qu'Emmanuel Macron s'apprêterait à nommer Thierry Beaudet à Matignon. Il est actuellement président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). La situation se serait décantée jeudi, lorsque le chef de l'État l'a contacté pour lui proposer le poste - proposition qu'aurait acceptée l'intéressé. "Il va me falloir des amis fidèles", aurait-il confié à l'un de ses amis à propos de sa nomination, toujours selon L'Opinion.
Son élection au Cese avait été permise par le soutien de l'ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dont il est proche. Ce conseil inclut des représentants des syndicats, du patronat et des associations. Le Cese avait notamment hébergé la convention sur le climat et celle sur la fin de vie. De quoi permettre d'apaiser les relations entre l'exécutif et les syndicats ? Thierry Beaudet est en tout cas vierge de tout parcours politique et peut se targuer du statut de figure de la fameuse "société civile".
Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand reçus à l'Élysée ce lundi
Cette nomination serait une surprise, alors que circulent ces derniers jours les noms du socialiste Bernard Cazeneuve, déjà locataire de Matignon sous François Hollande, et de Xavier Bertrand, figure de la droite et des Hauts-de-France. Tous deux sont conviés à l'Élysée ce lundi.
Les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy doivent s'y rendre également. Quelques jours plus tôt, après de larges consultations, Emmanuel Macron avait écarté le nom de Lucie Castets, désignée candidate à Matignon par le Nouveau Front Populaire, qui est arrivé en tête des élections législatives de juillet dernier.
BAYE NIASSE, LE PRÉCURSEUR DE LA ROUTE DE LA SOIE
La visite du président Bassirou Diomaye Faye en Chine s'inscrit dans une continuité historique insoupçonnée. Elle fait écho au voyage visionnaire de Cheikh Ibrahima Niasse en 1963, qui a jeté les bases des futures relations sino-sénégalaises
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est en Chine pour une visite officielle, soixante années après la visite de Cheikh Ibrahima Niasse dans ce pays. Figure emblématique de l'Islam, Baye Niasse répondait ainsi à l'invitation de China Muslim Association, une des plus grandes organisations islamiques de cette époque de la République Populaire de Chine
Qu'est ce qui lie Cheikh Ibrahima Baye Niasse et l'ancien président du Conseil Français Edgar Faure ? La Chine. On est en 1963 et comme le rapporte une archive du site de la fondation Charles De Gaulle, dans sa volonté de réconciliation avec la Chine, le général de Gaulle estime qu’une discussion diplomatique, même minime, constitue une ouverture. Il souhaite s’appuyer pour cela sur un homme de confiance et le trouve en l’ancien président du Conseil, Edgar Faure. Ce dernier s’est déjà rendu en Chine, à titre privé, en 1957. Il en tire un livre, Le serpent et la tortue, où il explique au public français le fonctionnement politique de la République Populaire de Chine, ses différences et ses points communs avec l’URSS. Il y soutient surtout qu’il est absurde de refuser la RPC, un régime fort et stable qui représente la réalité du pays. De Gaulle, qui a lu l’ouvrage d’Edgar Faure, s’adresse donc à lui en 1963 pour effectuer de nouveau un voyage en Chine. Il rédige à son intention une lettre afin d’accréditer les époux Faure auprès de Mao. En effet, si de Gaulle souhaite établir des relations diplomatiques avec la Chine, il n’entend pas mettre la France en position de demandeur. Le voyage des époux Faure est donc destiné à s’assurer des dispositions d’esprit du gouvernement de Pékin. Et dans le train qu'il le mène de ville en ville, l'académicien français a rencontré à deux reprises Cheikh Ibrahima Niasse qui était venu en Chine pour d'autres raisons. En effet, le chef religieux sénégalais, connu pour ses nombreux voyages à travers le monde, ses rencontres avec les géants de cette époque, sa diplomatie religieuse, était dans le même train que l'homme politique français pour aller répondre à l'invitation de China Muslim, la plus grande association islamique de la Chine, dirigée par Bourhanou Din, qui était aussi le vice-président du CENA en Chine. On est en octobre 1963. ''Un voyage que le gouvernement de la Chine a entériné. Car Baye Niasse ne voulait pas créer un malentendu entre cette association islamique et le gouvernement chinois de l'époque'', renseigne l'écrivain et chercheur Ahmed BoucarNiang. Biographe avéré de Baye Niasse, M.Niang rappelle aussi que durant ce voyage, le célèbre guide religieux a été accueilli à l'aéroport par les membres du Congrès Islamique mondial de cette région. Alors que les relations entre la République du Sénégal et la République Populaire de Chine ont été établies pour la première fois le 7 décembre 1971, Baye Niasse lui a fait son premier voyage en Chine 8 ans plutôt, et a manifestement tracé les premiers sillons de la relation entre ces deux pays. Ainsi lors de ce périple, le guide religieux, accompagné de son disciple et secrétaire particulier Barham Diop, a visité plusieurs institutions publiques dont les bâtiments publics de l'Assemblée nationale, du musée de la Révolution et du musée de l'armée. Oustaz Barham Diop raconte une anecdote lors de la visite au musée de la Révolution. En effet, il y avait quelqu'un qui récitait un poème à la gloire de Mao. ''Ce dernier déclarait que Mao avait libéré l'être humain et qu'il était le sauveur des pauvres. Baye rétorqua sans complexe que ces qualités ne peuvent être attribuées qu'au Prophète Mouhamad (PSL)'', note le chercheur Ahmed Boucar Niang non sans indiquer qu'une telle réplique, fait dans un pays où le communiste Mao était le maître absolu et le symbole de l'athéisme, est plus qu'audacieuse.
Sévère réquisitoire de Baye Niasse contre les idéologies occidentales
Dans le même ordre d'idées, il rappelle que c'est dans ce pays que Cheikh Ibrahima Niasse a fait un réquisitoire sévère contre les idéologies capitalistes et communistes. Rapportant les écrits très osés de Baye Niasse sur les idéologies occidentales, le chercheur affirme : ‘’J'exhorte la jeunesse à prendre comme guide le Prophète Mouhamad (PSL). Évitez de chercher un modèle autre que celui du dernier Messager. John Foster Dulles (secrétaire d'état américain), Napoléon, Marx et Lénine ne sont pas des modèles à suivre.’’ Par ailleurs, durant cette visite en Chine, Cheikh Ibrahima Niasse a donné une conférence à l'Association de l'Amitié des peuples de Chine et d'Afrique. Après, certains membres qui étaient dans l'assistance, souligne Ahmed Boucar, ont posé des questions à Cheikh Ibrahim Niasse, notamment sur la crise de 1962 qui opposait le Président Senghor et Mamadou Dia.
Reçu par le Premier ministre chinois Zhou Enlai
Cheikh Ibrahima Niasse a en outre a été reçu en audience, à l'occasion de cette visite en Chine, par le Premier ministre Zhou Enlai, le 1er novembre 1963. Baye Niasse a fait un exposé sur le modèle islamique sénégalais basé sur le soufisme et les tariqa. D'après Ahmed Boucar Niang, le chef religieux n'a pas rencontré Mao car ce dernier était en déplacement en Chine. Le professeur Barham Diop qui est un des témoins de ce voyage historique de Baye Niasse en Chine, signale dans une de ses conférences que le président Léopold Sédar Sengor les a reçus en audience à leur arrivée à Dakar.
S'appuyer sur la diplomatie religieuse
Le président Bassirou Diomaye Faye qui est arrivé hier à Beijing, en Chine, pour une visite d’État et pour participer à la neuvième édition du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC), prévue du 4 au 6, doit être manifestement au courant de ce pan de l'histoire diplomatique religieuse sénégalaise en Chine. Mais au-delà, ce nouveau régime qui prône un changement de paradigme dans sa manière de gouverner gagnerait visiblement plus de place grâce à la religion dans sa diplomatie, eu égard au rôle joué par les figues religieuses du Sénégal dans la propagation de la paix dans la sous-région et dans le monde. Le fait religieux est devenu une donnée importante dans les relations internationales et dans le processus de règlement des conflits. Et dans ce domaine, le Sénégal dont le modèle est basé sur le soufisme a quelque chose à apporter au monde.
Par Mamadou Ndiaye
REGARDS CHINOIS
La Chine, 9,5 millions de km2, reçoit l’Afrique, 30,4 millions de km2. Par cette logique inversée, la puissance détient la raison. En d’autres termes, la valeur de vérité découle de nos jours du rapport de forces.
La Chine, 9,5 millions de km2, reçoit l’Afrique, 30,4 millions de km2. Par cette logique inversée, la puissance détient la raison. En d’autres termes, la valeur de vérité découle de nos jours du rapport de forces.
Que tout un continent se retrouve à Pékin en dit long sur la nature de la relation entre une Chine organisée et disciplinée face à un univers chaotique dont les dirigeants arrivent en ordre dispersé à Pékin pour les besoins de la 9ème édition du Forum économique et… politique !
Au-delà des symboles, cette rencontre, désormais inscrite dans l’agenda international, met en évidence le pouvoir et ses incarnations. Le système politique tel qu’exercé dans l’Empire du Milieu suscite en Afrique une curiosité renouvelée et inspire bien des régimes, militaires notamment, en mal de cohérence et de légitimité.
Xi Jinping, 71 ans, Président de la Chine depuis 2013, accueille indistinctement ses hôtes sans se soucier de leurs parcours respectifs. Il est habité par le réalisme. En outre, il ne regarde pas les Africains avec commisération. Pas naïf pour autant, il privilégie le contact comme une approche pragmatique consistant à jauger avant de juger pour ensuite se projeter.
Sur le papier, les deux régions pèsent. Elles totalisent plus du tiers de la population mondiale. La Chine vieillit et tente de relancer son quotient familial pour encourager à nouveau un boom démographique. L’Afrique, elle, étonne le monde par la vitalité de sa population si jeune et ses bras valides. Mieux, ses ressources naturelles stupéfient les cercles de pouvoir.
D’ailleurs, nombre de chefs d’Etat qui accourent apprécient d’autant l’attitude chinoise qu’elle ne s’immisce pas dans les « affaires internes » et n’exprime pas ouvertement sa désapprobation ou ses désaccords.
En plus, les Chinois déroulent le tapis rouge, ce qui confère à leur hospitalité toute sa chaleur diplomatique et accrédite en même temps l’idée que les invités sont bien reçus et bien traités « à la hauteur de leur rang et grade…!» Donc silence, on règne !
Les modes de gouvernance, le respect des droits, la démocratie, les règles d’alternance ne figurent pas à l’ordre du jour de ce sommet qui se décompose plutôt en plusieurs rendez-vous bilatéraux.
Preuve s’il en est qu’une Afrique dispersée n’incommode pas Pékin plus enclin à cloisonner ses interventions pour être dans les bonnes grâces des pouvoirs locaux. Lesquels négligent les démarches collectives afin de privilégier les initiatives individuelles qui, une fois couronnées de succès, rejaillissent sur les opinions nationales comme des triomphes issus d’une âpre rivalité.
Le Malien Goïta a exprimé au leader chinois l’insécurité à ses frontières, la pénurie de biens de consommation et le manque de liquidités. Félix Tshisekedi de la RDC, évoque son amitié pour inviter son vis-à-vis à redresser la trajectoire d’une coopération « à sens unique ». Le Sud africain Ramaphosa s’est appesanti sur les déséquilibres de la balance commerciale en faveur de la Chine, la relance économique, l’extension des infrastructures et l’énergie.
A tour de rôle, chaque dirigeant africain a présenté à Xi Jinping son « cahier de doléances » avec l’espoir d’une prise en charge effective de ses préoccupations majeures.
En revanche, aucun d’eux ne s’est improvisé porte-parole du continent pour évoquer des questions transversales ou globales touchant au changement climatique, à l’exploitation frénétique des ressources africaines (mine, minerai, bois, hydrocarbures), à l’endettement massif susceptible de fragiliser davantage des économies déjà vulnérables.
Le Sahel est ignoré alors que les bouleversements climatiques entraînent des pluies diluviennes qui perturbent durablement l’écosystème de la sous-région. Pas même la recherche fondamentale, la technologie, les sciences ou les techniques, les satellites, les fusées, l’espace et les océans afin de préparer les générations futures aux enjeux de savoirs et de connaissances.
Moins ils en parlent, mieux la Chine s’en sort à bons comptes. Naturellement son chéquier en mains, le Président Chinois sait que le retour sur investissement est monstrueusement avantageux pour lui. Il est reproché à son pays, gigantesque à tous égards, de ne pas indexer ses achats massifs en Afrique sur les indices ou les valeurs de référence en cours.
Les paralysies structurelles, lot dans nombre pays africains, favorisent ce comportement de la Chine qui brasse des affaires et embrasse trop de chantiers dans une inversion de proportions qui révèle sa boulimie insatiable. Un tel penchant annonce-t-il des dérives à l’avenir ?
La sphère mercantile s’étend à perte de vue au détriment du besoin de dignité. Des voix s’élèvent pour alerter sur le niveau d’endettement en Afrique. En quittant une tutelle, le continent ploie sous un autre joug. Rien ne change si ce n’est le mode opératoire.
D’où l’intérêt grandissant des investissements chinois avec une extension de sa géographie financière à une échelle plus qu’inquiétante. Devant la Chine, l’Afrique ne parle pas d’une même voix le même langage. Elle se disperse dans des considérations secondaires quand Pékin pénètre en profondeur avec une redoutable efficacité.
Ses entreprises s’installent et rivalisent avec d’autres champions industriels qui considèrent sans gêne le continent noir comme le nouveau vivier de croissance. Il n’y a que les Africains pour ne pas s’en apercevoir. C’est à croire que l’Union Africaine ne représente plus le vecteur (ou le moteur) de l’intégration.
L’institution devient de plus en plus l’ombre d’elle-même. Elle manque de moyens pour financer ses projets, si convaincants soient-ils. L’UA ne parvient à lever des fonds sur les places fortes. Les disputes et les combines de couloirs l’ont affaiblie au point de la rendre peu crédible auprès d’institutions sœurs qui préfèrent s’abstenir de la soutenir de peur de ne pas être emportées par les fréquents tourbillons qui l’agitent.
L’élection prochaine du Président de la Commission constitue un avatar de cette défiguration. La fonction n’attire plus parce que moins prestigieuse. Jaloux de leurs prérogatives, les Chefs d’Etat ne consentent pas à accroître les attributs du Président de la Commission qu’ils considèrent comme un simple collaborateur.
L’épisode de l’ancien président malien, Alpha Oumar Konaré, encouragé par ses pairs d’alors à briguer le poste, s’est transformé en cauchemar quand il a voulu réformer la fonction. Pour l’avoir mal vécue, il l’a quittée, amer, sur la pointe des pieds pour retourner dans son Mali natal. En clair, la présidence de la Commission Africaine ne suscite plus de vocation.
Des hommes et des femmes, il en existe. Mais de grands, une espèce devenue rare de nos jours ! Les Précurseurs dorment du sommeil des Justes. Les œuvres qu’ils ont accomplies survivent certes mais s’empilent dans des dossiers poussiéreux sur des rayons très peu entretenus au siège éthiopien à Addis Abeba, las capitale.
A côté des pères fondateurs, ils ont frayé le chemin en dotant l’institution panafricaine d’une vision et d’une doctrine qui ont transcendé bien des conjonctures. La grandeur ne se mesure pas qu’aux apparences et à un habile usage des médias.
ISMAIL JAKOBS REJOINT GALATASARAY
Le club turc de Galatasaray a officialisé le prêt de l’international sénégalais Ismail Jakobs, en provenance de l’AS Monaco (France), pour un contrat d’une saison avec option d’achat obligatoire.
Le club turc de Galatasaray a officialisé le prêt de l’international sénégalais Ismail Jakobs, en provenance de l’AS Monaco (France), pour un contrat d’une saison avec option d’achat obligatoire.
Galatasaray a indiqué lundi sur ses réseaux avoir trouvé un accord avec l’AS Monaco ont trouvé un accord pour le transfert du latéral gauche sénégalais des Lions.
Le coût du transfert est estimé à un million d’euros, soit plus de 650 millions de francs CFA, selon le club turc.
Ismaila Jakobs a démarré sa carrière professionnelle en Allemagne avec le FC Cologne (2019-2021). Il a rejoint rejoint l’AS Monaco en 2021 pour un contrat de cinq ans.
Natif de la ville de Cologne, Jakobs a évolué dans les petites catégories allemandes, avant de rejoindre l’équipe nationale du Sénégal, le 16 septembre 2022. Il est sélectionné deux deux mois après, le 11 novembre, pour participer à la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Jakobs a été aussi retenu dans la liste des vingt-sept joueurs sénégalais pour disputer la Coupe d’Afrique des nations 2023 en Côte d’Ivoire.
Il fait partie des vingt-six joueurs appelés par Cissé pour prendre part à la double confrontation contre le Burkina Faso (vendredi) et le Burundi (9 septembre), dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2025 au Maroc.
Par Mbégou FAYE
CONTRIBUTION À L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET À L’URBANISME DANS NOS COLLECTIVITÉS LOCALES
Depuis le transfert de ces compétences, l’adoption de règlements d’urbanisme locaux au fil des années reste encore très dérisoire
La loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales a consacré en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme le transfert de certaines compétences qui relevaient de l’État aux collectivités locales. En 2013, ce processus de décentralisation a été renforcé, via une troisième réforme territoriale et administrative d’ampleur : l’Acte III de la décentralisation. Cette réforme, qui marque une refondation majeure de l’action territoriale de l’État, a pour ambition d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Depuis le transfert de ces compétences, l’adoption de règlements d’urbanisme locaux au fil des années reste encore très dérisoire. En effet, les collectivités locales accusent un grand retard dans leurs missions de mise en place d’orientations, de politiques et de règlements d’urbanisme claires et efficaces en matière de planification de leurs territoires. Et s’ils existent, ces orientations, politiques et règlements peinent à être mises en œuvre, faute de ressources humaines, matérielles et financières.
Autrement dit, la pratique de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme au Sénégal fonctionne à l’abri de certains principes habituellement associés au développement urbain durable. À cela s’ajoute, pour la plupart des collectivités locales, une exploitation encore très timide des outils de réglementation qui fixent les règles, les normes et les critères d’évaluation encadrant les constructions et l’usage des bâtiments et des terrains.
Dans un tel contexte, comment peut-on aspirer à avoir des villes fonctionnelles, durables, écologiques et au diapason des meilleures théories et pratiques en aménagement du territoire et en urbanisme?
Il est plus que temps de repenser nos façons de bâtir nos territoires et d’interagir adéquatement avec eux pour un cadre de vie sain et futuriste
Revoir nos façons de bâtir nos territoires
Prenons juste l’exemple du zonage qui permet de diviser un territoire en zones, en vue de contrôler l’usage des terrains et des bâtiments. Au Sénégal, il est clair qu’il y a un manque d’engagement savant dans le contrôle des usages et des constructions (cadre bâti non homogène). Dans les grands centres urbains comme Dakar, Thiès, Saint-Louis, Kaolack et Fatick, il peut être constater aisément le manque de cohérence dans certaines formes urbaines. Par exemple, un immeuble R+15 peut être construit à côté d’un immeuble R+1. Soit, il y a une absence de zonage qui réglemente la hauteur des bâtiments, soit il est mal pensé ou tout simplement non conforme aux règlements applicables. Le cas des constructions dans le domaine public maritime, notamment au niveau de la Corniche est révélateur du manque de sérieux dans le contrôle des constructions et l’application des règlements d’urbanisme en vigueur. Le cas de l’immeuble de Madiambal Diagne parmi tant d’autres immeubles, qui cachent des vues panoramiques très intéressantes sur la mer et le monument de la renaissance, est inadmissible. Une construction illégale restera toujours une construction illégale, peu importe si l’immeuble a obtenu toutes les autorisations nécessaires. En matière d’urbanisme, la délivrance d’une autorisation de construire non conforme à la règlementation en vigueur par les autorités compétentes ne rend pas conforme une construction illégale. En l’espèce, des recours en démolition doivent toujours être utilisés pour préserver le domaine public maritime. En ce sens, nous félicitons les nouvelles autorités qui ont mis en arrêt toutes les constructions en cours sur la Corniche afin de faire la lumière sur la conformité de ces constructions et sur les conditions d’émission des autorisations de construire pour certains immeubles litigieux.
Le zonage est aussi un moyen efficace pour développer un territoire de façon ordonnée au moyen du contrôle de l’utilisation du sol. N’y a-t-il pas un vide ou une mauvaise application des Plans d’Aménagement de Zone (PAZ) qui réglementent de manière détaillée l’utilisation des sols dans une zone donnée? Par exemple pour construire un terrain au Sénégal, certains règlements d’urbanisme n’exigent pas la présence d’espaces paysagers communément appelés espaces verts. Pourtant, ils jouent un rôle primordial dans l’aménagement et la gestion de l’espace. Au-delà des aspects esthétiques, d’amélioration de la qualité de vie et de la biodiversité et de réduction des îlots de chaleur urbains, les espaces verts contribuent à la purification de l’air en absorbant le dioxyde de carbone et en produisant de l’oxygène. Ils permettent également de limiter l’érosion des sols et de filtrer les eaux de pluie, contribuant ainsi à préserver la qualité de l’eau.
Par ailleurs, il est important de repenser la manière dont les villes du Sénégalse construisent dans leur évolution en optant pour des matériaux durables et respectueux de l’environnement. Dans les villes, tout est construit au béton (du béton partout). Ce matériau, très prisé pour construire des immeubles à bureaux, des logements, des infrastructures publiques et des équipements de transport, augmente la chaleur urbaine et entraine des problèmes d’inondation en limitant l’absorption naturelle de l’eau dans le sol. L’équilibre écologique est gravement rompu sans aucune alternative de canalisation capable de rétablir les routes et autoroutes de l’eau, du vent.
Il est essentiel de mettre en place des politiques de planification urbaine efficaces pour réguler l’occupation et garantir un développement durable et équitable pour tous. L’occupation illégale et anarchique de l’espace public observée à Dakar et dans toutes les villes régionales doit faire réfléchir et agir dans le sens de l’amélioration de l’environnement urbain. C’est l’occasion de féliciter les autorités du Sénégal dans leur effort de libérer certains espaces (Colobane, Rond-point Shell de Keur Massar…). Toutefois, il est important que le masla dans ce domaine cesse et que les collectivités locales entreprennent des actions plus structurantes et durables de déguerpissement sans complaisance. La congestion urbaine, la saturation des infrastructures, la dégradation de l’environnement urbain, l’augmentation des risques d’incendies, d’effondrements de bâtiments et d’accidents, la dégradation de l’image et de la réputation de nos villes sont le résultat de l’occupation illégale et anarchique de l’espace public.
Il est primordial de rationnaliser l’utilisation de nos infrastructures, équipements et espaces publics. Ces dernières années, l’État du Sénégal a investi beaucoup de milliards dans les infrastructures de transport (TER, BRT, autoroutes, routes…), mais le constat est unanime : ces grands projets sont souvent mal finis ou mal aménagés, notamment en ce qui a trait à la présence d’espaces verts attrayants et de mobiliers urbains de qualité. Les thiak thiak, les vendeurs à la sauvette, les mécaniciens de fortunes sous les ponts devraient inspirer les décideurs à contextualiser davantage les projets en aménagement et en urbanisme. Bâtir de telles infrastructures sans les accompagner d’infrastructures vertes (bande végétalisée le long des routes et dans les ronds-points, zones tampons naturelles, et bien d’autres encore) et sans répondre aux besoins de survie des premiers occupants est pour nous un travail précipité ou mal pensé. En plus, tous ces accompagnements jouent un rôle indispensable dans la rétention des eaux de ruissèlement, la réduction des gaz à effet de serre, etc.
Repenser l’assainissement du Sénégal pour agir autrement
L’assainissement et le cadre de vie sont importants dans nos sociétés actuelles, d’autant plus qu’ils peuvent impacter considérablement la sécurité et la santé publiques d’un pays
Les inondations, qui touchent plusieurs villes du Sénégal depuis plusieurs années, ont notamment poussé les autorités à faire de la gestion des eaux de pluie une priorité à l’approche de chaque hivernage. Mais force est de constater que les hivernages se succèdent et passent, mais les problèmes restent, faute de mettre en place de vraies politiques d’assainissement. Pour enrayer ce fléau, il est important que l’État joue un rôle de premier plan et assume ses fonctions régaliennes en la matière, étant donné le manque de ressources financières et techniques des collectivités locales dans la planification et l’aménagement de territoires.
Ce qui est surtout préoccupant, c’est la nature des mesures prises (très limitées) pour résoudre un problème structurel majeur. Il est temps que l’État prenne ce problème à bras le cœur et propose des solutions durables. Dans son blog en date du 23 février 2023, intitulé Les inondations au Sénégal, les bassins de rétention représentent-ils une partie de la solution ? le Programme de gestion du littoral ouest africain relatait les propos de Pape Goumba Lô, professeur à l’Université de Dakar, géologue et environnementaliste, invité de l’émission radiophonique La Voix du Littoral qui mentionnait ceci : on a aménagé et urbanisé sans connaître les zones inondables et non habitables. À Dakar et sa banlieue surpeuplée, il y a des zones basses en termes de cuvettes comme Liberté VI, Castors, Maristes, Dalifort, Pikine, Diamniadio, et des zones hautes comme le Cap Manuel. Il y a de cela des dizaines de milliers d’années, il existait des voies naturelles de passage d’eau, avant la culture de la sédentarisation, avec la construction des habitations et par conséquence, tout travail d’aménagement à Dakar devait tenir compte de cette réalité. Mais en ne voulant pas se plier à cette exigence, la zone de stockage appelée zone de captage, occupée aujourd’hui anarchiquement ainsi Les Maristes, identifiée comme lieu d’écoulement, sont parmi les causes des inondations du moment car ne jouant plus leurs rôles naturels. Vous l’aurez compris, des villes et des quartiers ont été aménagés dans des zones inondables, parfois même sans la présence des services (lots non viabilisées). L’heure est venue de voir l’État et les collectivités locales prendre leurs responsabilités en proposant des solutions à ces populations dans un esprit innovant et constructif (relocalisation, restructuration de quartiers avec l’installation, le renouvellement ou le remplacement d’infrastructures urbaines en matière d’évacuation des eaux pluviales). (…)
Réformer intelligemment nos lois, règlements et plans afin de moderniser la pratique de l’aménagement du territoire
Depuis la mise en application des lois, règlements et plans encadrant l’aménagement du territoire au Sénégal (Code de l’urbanisme, Plans Directeurs d’Urbanisme, Plans de Restructuration et de Régularisation Foncière, Plans d’Aménagement de Zone, etc.) combien de réformes ont été proposées afin de moderniser ces lois, règlements et plans ? Y-a-t-il un monitoring ou un plan d’actions mis en place pour évaluer leur respect, leur mise en œuvre et leur efficacité sur le territoire ?
Je suis convaincu que de nouvelles propositions de lois ou d’amendements de ces lois en matière d’habitat, d’aménagement durable du territoire et d’urbanisme opérationnel doivent être mises en place sans tarder et qu’on veille surtout à leur application.
Aussi, il est une priorité absolue que les agences publiques en aménagement du territoire obtiennent les moyens de leurs politiques pour accompagner les collectivités locales dans l’application des orientations et politiques nationales en la matière. Il convient surtout de penser à relire pour actualisation, l’acte 3 de la décentralisation qui est un processus consistant pour l’État à transférer au profit des collectivités locales certaines compétences et les ressources correspondantes. Il est utile de reconnaitre que les collectivités locales sont des gouvernements de proximité. Elles interviennent en premier plan au niveau local et auprès de leurs citoyens. Pour cela, il importe de renforcer leur autonomie et leurs octroyer davantage de moyens financiers et techniques. Elles ne peuvent pas se développer sans des soutiens financiers significatifs de l’État. Parallèlement, elles pourraient aussi réfléchir à diversifier leurs sources de revenus (rationalisation des taxes foncières et taxes de services, investissements dans l’agriculture, le foncier, etc.). Une autonomie financière des collectivités locales, combinée aux transferts financiers de l’État, permettrait de solidifier leurs assises financières afin de mieux répondre aux besoins de leurs citoyens.
Enfin, cette contribution voudrait attirer l’attention de l’État, des collectivités locales et des citoyens que l’aménagement et l’urbanisme constitue un domaine sérieux et seule la science et la rigueur permettront au Sénégal d’aménager convenablement son territoire et d’urbaniser savamment ses villes.