KEEMTAAN GI - «J'IRAI CRACHER SUR VOS TOMBES»
Avez-vous lu « J'irai cracher sur vos tombes » de l’écrivain français Boris Vian ? Si vous n’avez pas eu l’opportunité de le faire, rien de grave ! Ce roman noir publié en 1949 avait été considéré en son temps comme pornographique et immoral. Il avait été interdit et son auteur, condamné pour outrage aux bonnes mœurs. Fin de l’histoire… Au tribunal de l’histoire de ce charmant pays que des individus ont complètement charcuté, ces individus, donc, seront un jour appelés à s’expliquer sur les actes immoraux qu’ils ont posés durant les douze ans de leur ténébreuse gouvernance. Vous pensez sérieusement que la situation que traverse ce pays depuis quelques temps avec son lot de meurtres, de violences gratuites et d’agressions ne doit rien à leur règne ? Détrompez-vous. Revenons sur quelques séquences. Vous vous rappelez quand la dame des rêves de l’ex-Chef parcourait les coins malfamés de Dakar, échangeant de vieux matelas contre du neuf ? Quelle belle photographie de la déchéance humaine ! Ou encore lorsque des gueux la pourchassaient à la sortie des mosquées et qu’elle fonctionnait comme un distributeur automatique de billets de banque. Les mêmes spectacles étaient visibles ailleurs dans le pays. Le même décor également avec ce que la grande romancière Aminata Sow Fall appelait avec pudeur les « déchets humains». Une dégénérescence qui a atteint son point culminant entre mars 2021 et février 2024. C’est durant cette période que tout a vacillé pour plonger ce pays dans un dérèglement sociétal total. Le fameux « tog muy doxx », les détournements de deniers publics et la corruption ont jalonné le règne du Chef dont la funeste ambition était bel et bien un troisième mandat. Pendant qu’il caressait ce rêve malsain, ses sbires, composés de ministres, députés, directeurs de sociétés nationales parcouraient les coins les plus pauvres du pays pour entretenir une clientèle politique à coups de billets de banque à travers des bourses dites familiales et autres libéralités. Juste cinq mois qu’ils ont quitté la tête de ce pays et, déjà, tout s’écroule comme un édifice vermoulu. Des gens qui ne foutaient rien et vivaient comme des princes sont retombés de leur piédestal. Nous ne parlons bien sûr pas des milliardaires du défunt régime qui, eux, ont assuré leurs arrières jusqu’à la nuit des temps. Parcourez le pays et vous verrez leurs entreprises déstabilisatrices sur la société sénégalaise où ils ont réussi à imposer la primauté de l’Avoir sur tout. Les conséquences, c’est ce que nous vivons aujourd’hui avec ces innombrables crimes et agressions qui ont tous comme mobile l’argent. Preuve que les responsables de cette situation doivent être condamnés pour outrage aux bonnes mœurs en attendant de les pendre haut et court. KACCOOR BI - LE TEMOIN
ASSEMBLEE NATIONALE LE NOUVEAU REGLEMENT INTERIEUR PUBLIE AU JOURNAL OFFICIEL
La loi organique du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale promulguée le 30 aout par le président de la République a été publiée dans le Journal officiel du vendredi 30 août. Cette promulgation met à l’aise l’Exécutif. Lundi, le député Seydou Diouf avait demandé au ministre de la Justice à quand la promulgation de la loi organique relative au règlement intérieur de l’Assemblée nationale ? « Certains qui se disent experts nous disent que le Conseil constitutionnel a un mois pour statuer. En effet, le Conseil constitutionnel, en l’espèce, n’a pas un mois. Il a un mois quand il s’agit d’un recours en constatation d’une loi déclarée inconstitutionnelle ou en contrôle de contrariété en ce qui concerne des engagements internationaux. Mais pour le contrôle de conformité, le Conseil constitutionnel n’a pas un mois. La preuve, la loi organique relative au Conseil constitutionnel a été adoptée ici à l’Assemblée nationale le 28 juin et le 8 juillet, le Conseil constitutionnel l’a déclarée conforme » avait dit le député Seydou Diouf lundi dernier. Il s’était par ailleurs étonné qu’une révision de la constitution soit faite à la place d’une déclaration de politique générale qui serait plus pertinente pour tracer la feuille de route du gouvernement. Avec la promulgation de la loi organique du nouveau règlement intérieur, rien ne s’oppose désormais à ce que le Premier ministre fasse sa déclaration de politique générale devant les députés. S’ils sont encore en place car les jours de la 14ème législature sont désormais comptés.
L’ALLIANCE POUR LA REPUBLIQUE RENFORCEE
Le Groupe parlementaire BBY a pu engranger les votes de 83 députés lors du vote ce lundi de la loi sur la suppression du CESE et du HCCT. Après la discussion en plénière au cours de laquelle tous ceux qui voulaient le faire ont pu donner leur position, a eu lieu le vote à main levée. Selon l’ancien président du groupe parlementaire libéral, « Benno Bokk Yakaar à l’issue du vote s’en est sorti grandi car, au-delà des 81 députés au départ, elle a engrangé deux voix supplémentaires ». Il s’agit de celles de Mariétou Dieng de Rewmi et de Alassane Ndoye de Wallu. Doudou Wade, s’exprimant au bout du fil de Dakaractu, a indiqué que « l’Apr est plus homogène, plus soudé et plus conquérant ». On verra bien dans les prochains jours…
UNE 4EME CIMENTERIE ET LE CIMENT RESTE ENCORE CHER
Le Sénégal s’apprête à abriter une nouvelle cimenterie dénommée Ciments de l’Afrique (CIMAF). Cet investissement marocain vient rejoindre une industrie du ciment déjà sur saturée avec, déjà, la Sococim, les Ciments du Sahel et Dangoté. La Sococim leader avec 3,5 millions de tonnes qui devrait passer à 7 millions de tonnes avec sa nouvelle ligne de production, puis Dangoté de l’homme d’affaires nigérian du même nom avec 1,6 million de tonnes et Ciments du Sahel avec une production qui tourne autour de 600.000 tonnes approvisionnaient largement un marché local en pleine croissance du fait des activités des grands chantiers de l’Etat. Ces cimenteries exportaient aussi sur le marché communautaire surtout au Mali. Les exportations avaient explosé en direction de ce pays juste après la levée l’embargo jusqu’à +585,8%. Cela dit, les Sénégalais ne comprennent pas que, malgré l’existence de cimenteries, le prix du ciment soit si élevé au Sénégal. Certes le prix actuel de 65.000 frs la tonne est en baisse par rapport à ceux pratiqués vers les années 2022 où cette même tonne s’échangeait à près de 80.000 frs. Le 24 juin dernier, l’Etat avait décidé de suspendre le paiement d’une taxe de 2000 frs sur le ciment pour permettre la baisse du prix du produit. Il n’empêche, le prix du ciment reste toujours très élevé. Et l’arrivée d’une quatrième cimenterie ne devrait pas y changer grand’chose.
LE GAMOU CELEBRE DANS LA NUIT DU 15 AU 16 SEPTEMBRE
La célébration de la naissance du Prophète Mohamed (PSL), traditionnellement appelée Gamou, aura lieu cette année dans la nuit au 15 au 16 septembre dans notre pays. L’information émane de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire qui a fini de scruter le croissant lunaire dans les locaux de la RTS. « Après avoir recueilli toutes les informations venant de nos représentants qui sont dans les différentes localités du pays, il résulte que le croissant lunaire n’a été aperçu dans aucune localité du pays. Par conséquent le jeudi 05 septembre sera le premier jour du mois lunaire du Gamou qui sera célébré le dimanche 15 septembre 2024 » écrit imam El Oumar Diène, président de la commission.
PARCELLE ASSAINIES...
Le nouveau sous-préfet de l’arrondissement des Parcelles Assainies (qui polarise les communes de la Patte d’Oie, de Cambérène, de Grand Yoff et des Parcelles Assainies) a été installé hier. La cérémonie a vu la participation de plusieurs personnalités de la commune qui ont fait de beaux témoignages sur le sous-préfet sortant. Cet arrondissement de la capitale réputé être le plus important au plan de la démographie sera désormais dirigé par M. Mahmoudou Ba qui a une grande expérience dans le domaine du commandement territorial pour avoir ses preuves partout où il est passé, selon le préfet de Dakar qui présidait la cérémonie. Précédemment en exercice à Agnam, dans le département de Matam, M. Ba a promis de ne pas faire moins que son prédécesseur et compte travailler en parfaite intelligence avec ses collaborateurs et toutes les populations afin de relever les nombreux défis auxquels cette commune est confrontée. Avec comme premier objectif la lutte contre l’insécurité galopante.
CAMP CITOYEN ZONE MILITAIRE N°5
La zone militaire n°5 de Ziguinchor prépare activement la 2e édition des Camps citoyens destinés aux jeunes filles et garçons sénégalais âgés de 15 à 20 ans. Dans un communiqué, le colonel Yayakh Diop, commandant de la zone militaire n°5, informe de l’ouverture des inscriptions. Les intéressés peuvent s’inscrire d’ici le 13 septembre 2024, date de rigueur, au niveau de la garnison militaire de la zone militaire n°5, au camp militaire de Bignona et au poste de commandement d’Oussouye. Les jeunes ayant moins de 18 ans devront se présenter avec une autorisation parentale, en plus de se munir de leur carte nationale d’identité ou d’un extrait de naissance. Ces camps citoyens sont pour renforcer l’esprit civique et le sentiment patriotique chez ces jeunes. Ils visent aussi une meilleure connaissance des institutions et symboles de la République et des défis sécuritaires nationaux, a rappelé le com-zone Diop. Une occasion pour les jeunes de découvrir, en outre, des opportunités d’emploi dans les armées, souligne le communiqué.
ORAGES ET PLUIES
Des orages et des pluies en provenance de la Mauritanie, du Mali et de la Guinée pourraient s’abattre à partir de la nuit de mardi sur les régions du sud et du nord-est du pays, a annoncé l’Agence nationale de l’aviation civile et de la la météorologie. Durant la nuit, des orages et des pluies en provenance de la Mauritanie, du Mali ou de la Guinée pourraient affecter les régions Sud (Kédougou et Kolda) et Est (Tambacounda, Matam), a notamment indiqué l’ANACIM dans un bulletin de prévision à courte échéance transmis à l’APS. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie signale qu’au cours des prochaines 24 heures, le temps sera généralement stable et passagèrement nuageux sur une grande partie du pays. Elle prévoit que la sensation de chaleur sera de mise à l’intérieur du territoire avec des températures journalières variant entre 31 à 33°C sur le littoral et 35 à 37 °C au centre et au nord du pays. L’ANACIM table sur une bonne visibilité et des vents de secteur ouest à sud-ouest à l’intensité faible à modérée.
RD CONGO 129 PERSONNES TUEES LORS D’UNE EVASION
Au moins 129 personnes ont été tuées, dont au moins 24 par balles, dans la tentative d’évasion survenue dans la nuit de dimanche à lundi dans la plus grande prison de République démocratique du Congo, à Kinshasa. A partir de 02H00 dans la nuit de dimanche à lundi, des coups de feu ont retenti pendant plusieurs heures, selon plusieurs témoins vivant dans le quartier de la prison de Makala. Aucun détail n’a été communiqué sur le nombre de détenus qui ont tenté de prendre la fuite, ni sur les circonstances. Selon le bilan donné mardi par le ministre de l’Intérieur, certains seraient morts « par bousculade, étouffement ». Il a également évoqué « quelques femmes violées », sans plus de précision sur leur identité. Une partie des bâtiments du centre pénitentiaire, hébergeant les services administratifs, a été incendiée.
CONFIDENTIEL DE 'BES BI LE JOUR' DE CE MERCREDI 4 SEPTEMBRE 2024
Baadoolo - Protèze-zoreille !
Am Cheikh Oumar Diagne... Inndi Cheikh Oumar Diagne... baayi len jambur, son employeur aime ce qu’il fait. Tant qu’il était dans l’opposition, il n’avait pas de kilifeu, parlait et agissait en électron libre. Malgré son personnage controversé, il répond parfaitement au profil du «Projet» de démolition du «système» : rajaxe lepp. COD est un intellectuel sans code, qui ne l’est que pour avoir «maitrisé» trois sujets : les chefs religieux, goor djiguen yi ak francsmaçons yi. Un vrai maçon nak qui fa-brique comme il veut. Quand il l’ouvre rek, protèzezoreille ! N’est-ce pas Saa Nekh. Mais ku nieupp tufli nga inonder.
Rejet du projet de dissolution du Cese et Hcct L’invite de Mamoudou Iba Kane au Président Diomaye
«Un camouflet pour le pouvoir sur fond de manœuvres de l’ancien Président Macky Sall. Rejet du projet de loi portant suppression du CESE et du HCCT. J’invite le Président Bassirou Diomaye Faye à ne pas verser dans une logique de vengeance par une dissolution de l’Assemblée nationale». C’est la réaction de Mamoudou Ibra Kane sur X. Sur les «manœuvres» de président de l’Apr, le leader de Demain c’est maintenant semble faire allusion à la coïncidence avec la publication de sa lettre annonçant la fin de Benno bokk yaakaar.
Grande conférence du Caire sur les femmes prédicatrices Pr Penda Mbow à l’honneur !
Le Caire a accueilli le 26 août dernier la Grande conférence sur les femmes prédicatrices. A cette occasion, le Professeur Penda Mbow a servi une contribution «de haute facture qui a été saluée par le Recteur et le Grand Mufti du Caire», a-t-on appris. Une fierté pour le Sénégal et pour cette historienne du Moyen âge musulman et occidental. Ancienne ministre de la Culture aussi, cette intellectuelle sénégalaise a toujours défendu les droits des femmes et des causes progressistes.
Enquête sur l’affaire Onas - «Naay leer» préfère la démission de Cheikh Tidiane Dièye
Malgré l’annonce de l’ouverture d’une enquête sur l’affaire l’Onas par le ministre de la Justice, la Plateforme «Naay lér», elle, continue de réclamer la défenestration de Cheikh Tidiane Dièye. Dans un communiqué publié, ce mardi, Babacar Mbaye Ngaraf et Cie doutent de l’issue de cette procédure. «Nous continuons à appeler à la mobilisation et à la vigilance. Par ailleurs, nous estimons que la démission du ministre accusé serait un signal fort de la volonté du gouvernement à travailler de manière impartiale et équidistante pour l’éclatement de la vérité Jub, Jubal, Jubanti», ont-ils réclamé. Les membres de cette organisation de la société civile, qui louent les «valeurs intrinsèques» du Garde des Sceaux, craignent toutefois que cette histoire connaisse «le même sort que les précé
Premiers pas de Diomaye-Sonko au pouvoir La Cds peint un régime «dangereux»
La Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) a livré, ce mardi, son diagnostic des premières actions du nouveau régime. Pr Pape Demba Sy et ses camarades, qui parlent d’un «gouvernement dangereux», fustigent aussi le «non-respect» des engagements tenus en campagne par le duo SonkoDiomaye. «Ce gouvernement donne le sentiment d’être incapable, véritablement incapable de prendre en charge les problèmes des Sénégalais, entre autres le chômage des jeunes, l’insécurité, la cherté de la vie», a constaté, dans une déclaration rendue public, l’organisation regroupant, entre autres partis, le Pit, Udf/Mboolo mi, Rta-S et la Ld. La Cds s’est indignée aussi de la «politique d’étouffement de la presse» par «le refus de moratoire, le gel des créances, le gel de l’aide à la presse 2024, la résiliation des contrats publicitaires, etc.». Pire, ce regroupement de partis de la Gauche qui avaient accompagné Macky Sall soutient que ce pouvoir est «dangereux d’autant plus que ses géniteurs ont beaucoup promis, berçant la population sénégalaise, les plus jeunes notamment, de toutes les illusions».
Après deux mois de détention Le maire de Sindia, Thierno Diagne, bénéficie d’une liberté provisoire
Sous mandat de dépôt depuis le 22 mai dernier, le maire de Sindia a bénéficié hier d’une liberté provisoire. Thierno Diagne est poursuivi pour les délits de blanchiment de capitaux, détention de faux billets de banque, usage de faux dans un document administratif, escroquerie sur une somme de 65 millions de francs Cfa dans un litige avec la Fondation Sonatel. Sur cette dernière affaire d’ailleurs, il est question d’un lot de 2700 parcelles d’une valeur de 1,7 milliard de francs Cfa dans laquelle est empêtré l’édile. Une batterie de charges qui, selon Seneweb, lui ont valu un mandat de dépôt de la part du juge du 1er Cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Mbour. Dans les coulisses de la négociation pénale, le site révèle que M. Diagne a commencé à rembourser les plaignants.
UN REGARD NOVATEUR SUR LA DÉMOCRATIE
De l’Afrique à l’Occident, le désenchantement démocratique gagne du terrain. Face à ce constat alarmant, Timbuktu Institute propose une refondation audacieuse du système
(SenePlus) - Dans un monde en constante mutation, où les démocraties établies vacillent et les aspirations démocratiques peinent à se concrétiser, le Timbuktu Institute, think tank africain de renom, lance un appel pressant à une refondation de la démocratie. Dans une analyse approfondie coordonnée par le Professeur Mohamed-Chérif Ferjani, l'institut dresse un constat sans concession des défis auxquels font face les systèmes démocratiques, tout en proposant des pistes de réflexion pour leur revitalisation.
Le Professeur Ferjani, président du Haut-Conseil de Timbuktu Institute, pose d'emblée le cadre de cette réflexion : "Le premier enjeu d'une telle refondation serait, peut-être, de collaborer à l'édification d'une démocratie réellement universelle qui n'exclut personne et n'a besoin de l'exploitation de personne, ni au Nord, ni au Sud, ni à l'Est, ni à l'Ouest."
Cette vision universaliste de la démocratie s'accompagne d'un appel à la responsabilité collective. Ferjani exhorte : "Chacun doit assumer ses responsabilités, cesser de stigmatiser les autres, avec arrogance et mauvaise foi, pour se dédouaner à bon compte ; nous devons tous commencer par balayer devant nos portes."
L'analyse du Tombouctou Institute met en lumière le "désenchantement démocratique" qui sévit tant en Afrique que dans le reste du monde. Ce phénomène touche aussi bien la démocratie représentative que ses critiques populistes, appelant à des formes de démocratie directe. L'institut souligne les écueils de ces deux approches : d'un côté, une classe politique déconnectée des réalités populaires, de l'autre, les risques inhérents à une démocratie directe difficilement applicable à grande échelle.
Le Professeur Ferjani met en garde contre les dangers de certaines alternatives non démocratiques : "Si le peuple qui exerce directement le pouvoir se trompe, qui va lui demander des comptes et comment le sanctionner ?".
Face à ces défis, le Timbuktu Institute propose plusieurs pistes pour revitaliser la démocratie représentative :
Le renforcement de la séparation des pouvoirs.
Le respect scrupuleux des lois par tous, gouvernants comme gouvernés.
La promotion du pluralisme et des libertés collectives.
La garantie des droits inaliénables pour tous, sans discrimination.
Le Professeur Ferjani insiste particulièrement sur l'importance de ne pas dissocier la démocratie, les droits humains et l'État de droit : "des tentatives de dissociation dangereuses pour la démocratie", affirme-t-il.
L'analyse de Timbuktu Institute aborde la question de l'universalité du principe démocratique. Tout en reconnaissant la diversité des formes démocratiques, le think tank met en garde contre les dérives culturalistes qui diluent les fondements essentiels de la démocratie.
"La construction de la démocratie ne peut pas progresser d'injonctions verticales", souligne l'analyse. Elle doit au contraire s'appuyer sur la participation active des populations, en prenant en compte leurs spécificités culturelles et sociales. C'est ce que le Professeur Ferjani appelle "une culture démocratique enracinée dans la réalité propre à la société qui la revendique".
Cette approche nuancée permet d'éviter l'écueil d'une conception de la démocratie perçue comme "un modèle importé" ou "une conception destinée à 'occidentaliser' ou à 'McDonaliser' le monde", selon l'expression de Benjamin Barber citée dans le texte.
LE CRI D'ALARME DE LA CDS
La Confédération pour la Démocratie et le Socialisme dénonce les dérives du nouveau régime et s'inquiète pour l'avenir du pays. Entre promesses électorales et réalité du terrain, le fossé se creuse dangereusement, selon la plateforme politique
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme datée du 3 septembre 2024 à propos de la situation sociopolitique nationale.
"Texte liminaire de la conférence de presse du CDS
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les journalistes,
Très chers camarades,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d’abord vous saluer toutes et tous et vous remercier pour votre présence à cette première prise de parole publique de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) depuis l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Nous l’avons tous remarqué : en dépit des soubresauts et des incertitudes notés avant cette échéance cruciale, l’organisation quasi parfaite de cette élection, en l’espace de trois semaines, a démontré, encore une fois, la solidité des institutions de notre pays et la maturité du peuple sénégalais. Un peuple attaché à la paix et à la dévolution démocratique du pouvoir. C’est le lieu de féliciter tous les acteurs, notamment le Conseil constitutionnel, dont les décisions avisées et courageuses ont permis de sauvegarder la paix civile et la démocratie sénégalaise.
Mesdames et messieurs, permettez-moi de saluer particulièrement et avec chaleur les journalistes de notre pays et pas seulement parce qu’ils ont répondu - comme à leur habitude - à l’invitation de la CDS.
Je les salue pour leur contribution éminente dans l’effort de construction nationale. Je les salue pour la part essentielle qui est la leur dans la sauvegarde de notre culture démocratique. Je les salue pour leur apport de tous les jours dans l’éveil des consciences dans notre pays.
Du reste et à cet égard, la CDS réitère son ferme soutien à tous les acteurs des médias sénégalais et s’élève contre toute velléité d’instaurer, dans ce pays aux traditions ancrées, une presse aux ordres.
Comprenons-nous bien : les entreprises de presse, tout comme toutes les autres entreprises au Sénégal, doivent s’acquitter de l’intégralité de leurs charges. Il ne faut pas que les y astreindre : il faut aussi les y aider en tenant compte de leurs spécificités sans, le moins du monde, essayer de les dompter en passant par des détours qui ne trompent personne. Car, comment comprendre, entre autres actes, le refus de moratoire, le gel des créances, le gel de l'aide à la presse 2024, la résiliation des contrats publicitaires, etc. ? Si ce n’est pas une politique d’étouffement de la presse, ça y ressemble fortement.
Mesdames et Messieurs, il en est de la presse comme de bien d’autres secteurs ou segments de la vie nationale. Tous ou presque ressentent la césure entre les engagements mirifiques des nouveaux dirigeants du pays et la terne réalité de leurs pratiques. Ainsi, que ce soit dans les BTP ou au Port Autonome de Dakar, à la RTS, la TDS, la LONASE, autant dans les multiples PMI que dans les ministères, de nombreux Sénégalais sont dans l’expectative, se demandant de quoi demain sera fait, devant ce qui ressemble à une véritable politique de remise en cause des acquis sociaux, avec des ruptures abusives de contrats de travail.
L’actuel gouvernement ne laisse entrevoir aucune ligne claire quant à la politique qu’il entend mener au-delà des slogans et autres rodomontades. En effet, et contrairement à la tradition démocratique établie, le Premier ministre se soustrait jusqu’ici au devoir que lui impose l’article 55 de la Constitution : la Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Un déficit de cap ayant comme conséquence fâcheuse d’installer littéralement le Sénégal dans le court terme, aucune vision n’étant déclinée
Or, à mesure que le temps passe, il devient de plus en plus difficile pour ce gouvernement de surfer sur le legs du régime précédent, soit pour le noircir, soit pour inaugurer le BRT, distribuer du matériel agricole ou constater avec candeur, surprise et délectation, le niveau d’équipement de certains hôpitaux, entre autres nouvelles infrastructures du pays.
Autrement dit, le temps est plus que venu d’apporter des réponses claires à une jeunesse à laquelle il a été promis monts et merveilles et qui, pour l’heure, continue de végéter dans les rues et, pour une partie d’entre elle, de se précipiter par myriades dans les eaux de l’Atlantique.
Il faudra bien que le Premier Ministre se décide enfin à se départir de ses habits d’opposant peu regardant sur les méthodes et discours pour prendre à bras le corps, c’est- à- dire sérieusement, méthodiquement et lucidement, les multiples aspirations et difficultés de ses compatriotes. Autrement dit, il est plus que temps pour lui de réaliser que sa logique de vendetta a beaucoup trop coûté au Sénégal. Du reste et pour la CDS, il est impératif de faire la lumière sur les événements tragiques qui ont secoué notre pays de 2021 à 2024.
En attendant, la posture belliqueuse de l’actuel Pm, aux antipodes de la sérénité que requiert sa charge, ne peut certainement pas déboucher sur une offre éducative de qualité, des soins de santé adaptés ou des politiques de productions industrielles ou agricoles satisfaisantes. De même, il devrait comprendre que la rationalisation des charges de l’Etat ne peut se ramener à la dissolution du HCCT et du CESE. Si tant est que la volonté est de réduire le train de vie de l’Etat., il faut faire mieux et plus en commençant par exemple, pour respecter la parole donnée, par la suppression des « fonds spéciaux », trivialement appelés « fonds politiques ».
Tous ou presque constatent que cinq mois après son installation, le pouvoir, plutôt que de s’atteler à donner satisfaction aux populations, se gargarise d’incantations et de menaces contre les opposants et les autres acteurs de la vie publique. Aussi convient-il de rappeler fortement que les Sénégalais attendent du nouveau régime la préservation de la paix et la concorde nationale, du vouloir vivre collectif en lieu et place de la division ou de la stigmatisation de quelque catégorie de sénégalais que ce soit.
Disons-le sans exagération mais de façon nette et claire : ce gouvernement donne le sentiment d’être incapable, véritablement incapable de prendre en charge les problèmes des Sénégalais, entre autres le chômage des jeunes, l’insécurité, la cherté de la vie. En cela, le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est dangereux. Il l’est d’autant plus que ses géniteurs ont beaucoup promis, berçant la population sénégalaise, les plus jeunes notamment, de toutes les illusions.
Ce qui explique le vote massif de cette population. Un vote pas seulement de rejet de BBY, mais aussi d’espoir, de grand espoir, faisant que dès le premier tour, le Président Bassirou Diomaye Faye a été élu.
Or, en dépit de la volonté du nouveau Président de la République de se hisser à la hauteur de ses charges, il y a qu’il se trouve décalé de ses compatriotes, laissant penser, pour utiliser un euphémisme, qu’il règne sans gouverner.
Le Sénégal est donc en difficulté et il appartient à tous ceux qui adhèrent aux valeurs de la République d’agir. Agir pour prévenir toute régression démocratique et ceci quelles qu’en soient les dorures. Agir pour préserver les libertés, préserver ou même sanctuariser notre vivre-ensemble, ce magnifique legs que l’intelligence de notre peuple et l’esprit de responsabilité de nos prédécesseurs ont su asseoir faisant de notre pays un pays bien différent, un pays de brassage, de fraternité, de ‘’téranga’’, d’acceptation de la différence.
Dans cette voie de préservation de l’essentiel, la CDS entend jouer une partition de choix. Les partis qui composent la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme ont décidé de franchir un nouveau cap en passant de la Confédération à la Fédération. Nous progressons ainsi de l’unité d’action vers l’unité organique.
Mieux, nous allons, dans les jours à venir, porter nos habits de chauffe pour, avec toutes les parties prenantes qui en conviendraient, avancer dans la relance de la Gauche Plurielle, rassemblant les différentes sensibilités de Gauche. Et, par-delà celle-ci et tirant les enseignements de tout ce qu’ensemble nous avons réalisé dans BBY, nous allons nous déployer pour donner vie à un vaste Front Républicain sans exclusive manifestement devenu une urgence.
Ajoutons que fidèle à ses idéaux de paix, de justice et de démocratie, la CDS réitère son opposition à toute prise du pouvoir en dehors des compétitions électorales. Elle appelle les régimes militaires de la sous-région à organiser des élections libres et transparentes en vue de permettre aux peuples de se donner démocratiquement les dirigeants de leur choix. Dans ce sens, la CDS réaffirme son soutien au camarade Mouhamed Bazoum et exige sa libération sans condition.
Par ailleurs, la CDS exprime sa solidarité au peuple palestinien martyr. La CDS appelle tous les hommes épris de paix et de justice à agir pour mettre fin à cette tragédie sans nom que ce peuple endure depuis bien trop longtemps du fait de l’occupation israélienne et exige un cessez-le-feu dans l’immédiat."
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L'ARME SECRÈTE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
En 48 heures, la motion de censure peut faire basculer le destin d'un gouvernement. De Senghor à Macky, aucun président n’a été à l’abri de cette menace. Une seule fois, elle a réussi à renverser une équipe gouvernementale
Au cœur de la démocratie sénégalaise se joue parfois un ballet politique intense : la motion de censure. Tel un duel entre David et Goliath, l'Assemblée nationale peut faire vaciller le colosse gouvernemental. C'est le pouvoir fascinant de la motion de censure, arme ultime de l'opposition.
Depuis l'indépendance, ce scénario a été joué cinq fois au Sénégal. Une seule fois, en 1962, le coup de théâtre a réussi, renversant le gouvernement de Mamadou Dia sous Senghor. Depuis, tel un serpent de mer, la motion de censure ressurgit régulièrement, tenant en haleine la nation.
De Diouf à Wade, en passant par Macky, chaque président a vu son gouvernement défier. Mais l'exécutif a toujours résisté. En cas de succès, le président aurait 14 jours pour nommer un nouveau Premier ministre, sous peine de voir l'Assemblée dissoute.
LE BURKINA LANCE UN NOUVEAU PASSEPORT BIOMÉTRIQUE SANS LA MENTION DE LA CEDEAO
Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a souligné que le passeport est équipé « d’une puce électronique offrant une capacité de stockage de données supérieure, ainsi que des éléments de sécurité à la pointe de la technologie ».
Le Burkina Faso a introduit un nouveau passeport « biométrique de dernière génération », marquant une étape significative dans l’évolution de ses documents de voyage, a-t-on appris de l’Agence de Presse Africaine (APA).
Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a souligné que le passeport est équipé « d’une puce électronique offrant une capacité de stockage de données supérieure, ainsi que des éléments de sécurité à la pointe de la technologie ».
Il ajoute également que ce nouveau passeport, conforme aux normes internationales établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), se distingue par plusieurs innovations.
Un aspect notable de ce nouveau document est l’absence de la mention et du logo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Cette décision fait suite au retrait des pays de l’AES de l’organisation communautaire, signalant un changement dans les relations régionales, indique la même source.
Le nouveau passeport est produit par une entreprise chinoise, qui a remporté le contrat d’une valeur de près de 20 milliards de FCFA à la fin avril 2024.
NIGERIA, 81 PERSONNES TUÉES DANS UNE ATTAQUE ATTRIBUÉE À BOKO HARAM
Ce massacre s'ajoute à la longue liste de violences perpétrées par le groupe terroriste dans le nord-est du pays.
Une violente attaque armée perpétrée dimanche dans le village de Mafa, situé dans le nord-est du Nigeria, a fait au moins 81 victimes, selon des rapports des médias locaux et internationaux. L’attaque, attribuée au groupe terroriste Boko Haram, a plongé la région de l’État de Yobe dans l’effroi.
Selon les informations rapportées par Radio France Internationale (RFI), environ 150 combattants présumés de Boko Haram, montés sur plus de 50 motos et armés de fusils et de grenades, ont pris d’assaut le village de Mafa aux environs de 16 heures. La brutalité de cette attaque a entraîné la mort de nombreuses personnes, tandis que plusieurs autres sont portées disparues.
Le porte-parole de la Police de l’État de Yobe a confirmé l’ampleur de l’attaque. Bulama Jalaluddeen, représentant du président du gouvernement local de Tarmuwa, où se trouve Mafa, a également déclaré à d’autres médias que « au moins 81 personnes ont été tuées » lors de cette tragédie.
SAINT-LOUIS, LES FEMMES IMPACTÉES PAR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE HAUSSENT LE TON
Ces activistes pour la justice énergétique et climatique ont organisé une tournée où elles ont alerté sur les conditions de vie difficiles des déplacées de Khar Yalla, victimes de l'érosion côtière.
Des membres du Rassemblement des femmes pour la justice énergétique et climatique ont organisé une visite de trois jours dans la capitale du Nord. Une tournée qui a été mise à profit par les délégations de Joal, de Kayar, du delta du Saloum, de Bargny et de Kédougou pour partager leurs expériences avec leurs sœurs de Saint-Louis fortement touchées par l'érosion côtière. L’occasion a été également saisie par les participantes à l’Assemblée de l’énergie pour alerter les autorités sur les dures conditions de vie des femmes de Khar Yalla.
L’étape du quartier Khar Yalla, site de relogement des familles sinistrées de la langue de Barbarie, a été une belle occasion de plaidoyer et d'alerte des femmes membres de l’Assemblée de l'énergie. Pour la porte-parole des femmes impactées, Fama Sarr, depuis bientôt 10 ans, elles vivent le calvaire et sont victimes d’un oubli volontaire de la part des autorités. ‘’Depuis 2016, plus de 2 000 personnes, dont une grande majorité de femmes, sont impactées par l'avancée de la mer. Elles vivent au quartier Khar Yalla dans des conditions inhumaines. Il est inconcevable d’admettre qu’un site se trouvant dans la commune de Saint-Louis, qui compte plus de 2 000 âmes, ne dispose ni d’eau ni d'électricité. Pire, depuis leur installation sur le site, les familles déplacées ne bénéficient ni de district sanitaire ni d’infrastructures scolaires. C’est pourquoi nous fustigeons la passivité de l'État qui était là et interpellons les nouvelles autorités pour des solutions de justice sociale’’, a martelé Fama Sarr.
Pour renverser la tendance, a-t-elle ajouté, les femmes impactées doivent changer de stratégie dans leur lutte. ‘’Il est temps de changer de discours et nous sommes là pour les sensibiliser sur les diverses formes de lutte pour leur survie. Avec la justice climatique, les populations ont le droit à l'énergie, ce qui est primordial. Raison pour laquelle nous avons jugé nécessaire de les organiser et de faire campagne pour une énergie durable, propre et pour des alternatives de développement’’, a expliqué Mme Sarr.
Les hautes autorités interpellées sur la question
Pour la présidente de l'Union locale des femmes transformatrices, mareyeuses et micromareyeuses de Saint-Louis, l'heure n'est plus à la parole, il faut agir pour améliorer les conditions de vie des femmes impactées de Khar Yalla. ‘’Les logements sont dans de piteux états. Mais malheureusement, les familles déplacées n'ont que des permis d'occuper et n'ont pas le droit de faire des travaux d'extension. Elles n’ont même pas le droit d’y implanter des arbres pour améliorer leur cadre de vie. C'est pourquoi nous interpellons le président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre de l'Environnement et le principal bailleur de ce projet, la Banque mondiale, pour venir constater de visu les conditions de vie à Khar Yalla. Ainsi, nous exigeons la régularisation de la situation de ces femmes ou leur relogement ailleurs dans des conditions optimales’’, a insisté Fama Sarr. Avant d’inviter leur ministre de tutelle, Maimouna Dièye, à venir constater les conditions de vie des femmes de Khar Yalla pour pouvoir les accompagner en matière de résilience par rapport aux changements climatiques.
Il faut signaler que pour la responsable au Conseil local de pêche artisanale et de lumière, synergie pour le développement, Fama Sarr, le choix de Saint-Louis n'est pas fortuit. Car, a-t-elle poursuivi, la rencontre de Saint-Louis a été une opportunité pour mieux préparer les futures luttes pour une justice énergétique et climatique des femmes impactées.