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16 novembre 2024
LE COLLECTIF DES DEMANDEURS DE VISA DÉNONCE LES PRATIQUES DE L'AMBASSADE DE FRANCE
Soutenu par le mouvement Frapp, le collectif a pointé du doigt des délais excessifs, des fraudes sur les paiements de visas, et la commercialisation illégale des rendez-vous, qualifiant cette situation de véritable calvaire pour les Africains.
La procédure de demande de visa est devenue un véritable calvaire pour les africains, en à croire le Collectif des demandeurs de visa pour le regroupement familial. A la place d’une manifestation pacifique devant l’ambassade de France au Sénégal, interdite par le préfet de Dakar pour perturbations des services de ladite ambassade, le Frapp, en synergie avec le collectif des demandeurs de visa pour le regroupement familial, a fait face à la presse ce mercredi matin pour dénoncer la politique de délivrance de visa de l’ambassade de la France à l’encontre des pays africains.
En effet, selon le porte-parole du collectif, Jean Vernon Diack, faire le regroupement familial ne devrait qu’être administratif car c’est le préfet qui donne l’avis favorable après vérification de l’OFII. Normalement, poursuit-il, « le dossier arrivé au Sénégal n’est qu’une question de formalité parce que le consul vérifie l’authenticité des papiers et délivre le visa et cette procédure doit durer 2 mois selon les textes de l’Ambassade. Mais malheureusement elle dure plus de 10 mois et cette situation crée de véritable détresse chez les femmes et les enfants qui se sentent abandonnés par leur parents ».
Guy Marius Sagna et Cie dénoncent également des fraudes sur le paiement des visas non rembourser ainsi que la commercialisation des rendez-vous « à hauteur de 400 000f par une mafia et dont l’Ambassade de France au Sénégal est au courant. »
L’activiste parle en ce sens « d’humiliation, de vol et de confiscation des passeports » subit par les africains avant d’avertir ses détracteurs sur la quintessence du slogan « Frapp France dégage » qui se limite seulement sur la souveraineté monétaire de l’Afrique car voyager est un droit.
BIRAHIM SECK ALERTE SUR LES RISQUES JURIDIQUES DE LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Le coordonnateur du Forum civil souligne que cette décision pourrait fragiliser la gestion des finances publiques, en l'absence d'un cadre législatif actif pour voter les projets de loi de finances.
Le débat sur la dissolution de l’Assemblée nationale continue de susciter des interrogations. Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil, s’est récemment exprimé sur la complexité juridique que cette dissolution pourrait engendrer, particulièrement en ce qui concerne la gestion des finances publiques.
Dans une analyse basée sur l’article 87 de la Constitution, Seck rappelle que « l’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir. Toutefois, le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale. » Ce point soulève une question cruciale : quelle est l’utilité de dissoudre l’Assemblée si cela conduit à une situation juridique complexe?
Certaines voix pourraient soutenir que le Président de la République peut gouverner par décret en l'absence d'une Assemblée en fonction. Cependant, Birahim Seck insiste sur le fait que l’Assemblée nationale a un rôle primordial dans le vote des projets de loi de finances, comme stipulé par l’article 68 de la Constitution. Pour contourner ce mécanisme et gouverner par ordonnance, le Président aurait besoin d'une loi d’habilitation, conformément à l’article 77 de la Constitution.
La possibilité pour le Président de faire entrer en vigueur le budget par décret existe dans le cas où le projet de loi de finances n’est pas voté dans un délai de soixante jours. Cependant, Birahim Seck souligne que cette option est loin d'être idéale, surtout dans le contexte actuel où le budget est voté par programme. « Un programme regroupe des crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions représentatif d’une politique publique clairement définie dans une perspective de moyen terme », précise-t-il en se référant à l’article 12 de la loi n°2020-07 du 26 février 2020 relative aux lois de finances.
Le code de transparence dans la gestion des finances publiques vient également renforcer la légitimité de l’Assemblée nationale dans les questions budgétaires. L’annexe unique de la loi n°2012-22 du 27 décembre 2012 stipule que « l’Assemblée nationale délibère chaque année sur le projet de budget de l’Etat et sur l’exécution du budget ». Pour Birahim Seck, la dissolution de l'Assemblée nationale pourrait ainsi mettre en péril la régularité du processus budgétaire, plongeant le pays dans une situation de « grippe juridique complexe ».
En somme, bien que la Constitution permette au Président de dissoudre l’Assemblée nationale, Birahim Seck met en garde contre les implications juridiques et financières de cette décision, qui pourrait fragiliser le cadre législatif et budgétaire du pays.
SONKO ANNONCE LE LIMOGEAGE IMMINENT DES PRÉSIDENTS DU CESE ET DU HCCT
"Le président de la République va probablement, dès ce soir, prendre des décrets pour remercier les présidents de ces institutions et bloquer leur fonctionnement, afin qu’aucun centime ne puisse être désormais dépensé", a indiqué le Premier ministre
Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé, lors d’une rencontre avec le personnel de la Primature, des mesures radicales pour rationaliser les dépenses publiques, en limogeant prochainement les présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Abdoulaye Daouda Diallo, et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), Aminata Mbengue Ndiaye.
« C’est cette nécessité de rationaliser les dépenses qui a motivé la proposition de dissoudre un certain nombre d’institutions dont la pertinence est questionnée. On politise tout dans ce pays, mais le même objectif sera atteint dans tous les cas. Je peux vous donner la primeur : le président de la République va probablement, dès ce soir, prendre des décrets pour remercier les présidents de ces institutions et bloquer leur fonctionnement, afin qu’aucun centime de crédit ne puisse être désormais dépensé dans le cadre de ces institutions », a déclaré Ousmane Sonko.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de réformes visant à réduire les coûts inutiles au sein de l’administration publique, tout en répondant aux critiques croissantes sur l’efficacité et la pertinence des institutions en question. Le Premier ministre semble déterminé à réorganiser l’État pour mieux répondre aux défis actuels du Sénégal, tout en envoyant un signal fort de sa volonté de gérer les ressources publiques de manière plus efficiente.
JEUX PARALYMPIQUES, LES ATHLÈTES AFRICAINS S’ADJUGENT 24 MÉDAILLES
La performance remarquable de ces athlètes place l'Afrique en bonne position à quelques jours de la clôture de cette compétition historique, la première du genre à se tenir à Paris.
Dakar, 4 sept (APS) – Les athlètes africains participant aux Jeux paralympiques de Paris 2024 ont remporté 24 médailles, dont huit en or, au terme de la sixième journée de cette compétition qui se poursuit jusqu’au 8 septembre.
A quelques jours de la fin des premiers Jeux paralympiques qu’accueille Paris (28 août-8 septembre), les athlètes africains sont en train de réaliser un parcours brillant. Ils ont obtenu huit médailles d’or, cinq d’argent et onze de bronze.
Algérie, Tunisie et Ethiopie doubles médaillées d’or
Les Algériens ont décroché deux médailles d’or et deux de bronze aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Le sprinter Skander Athmani a remporté, lundi, la finale du 100 mètres T13, la catégorie réservée aux coureurs ayant une déficience visuelle.
Sa compatriote Nassima Saifi a aussi obtenu l’or au lancer de disque femmes F57, la catégorie destinée aux athlètes avec une légère limitation de mouvement d’une jambe, une déficience modérée des deux pieds, ou l’absence de membres.
L’Algérie a aussi remporté deux médailles de bronze grâce à Lynda Hamri (5,30 mètres) au saut en longueur femmes T12 et Ahmed Mehideb (37,99 mètres) au lancer de massue F32. Cette dernière est destinée aux athlètes dont le mouvement et la coordination du tronc et des jambes sont très limités, avec une déficience des bras et des mains.
La Tunisie, quant à elle, a engrangé deux médailles d’or et trois d’argent. Raoua Tlili a offert, vendredi, à son pays et à l’Afrique, leur première médaille aux Jeux paralympiques de Paris 2024, en remportant l’or au tournoi de lancer du poids dans la catégorie F41 réservée aux athlètes de petite taille.
Maroua Brahmi a également décroché l’or au lancer de massue (F32) en réussissant un jet de 29, 00 mètres.
Le coureur tunisien Rouay Jebabli s’est lui adjugé la médaille d’argent au 1500 m T12. Tout comme lui, son compatriote Ahmed Ben Moslah s’est emparé de la médaille d’argent au lancer de poids (F37).
Le champion du monde et paralympique Walid Katila a aussi décroché l’argent, lors de la finale du 100 mètres T34. Il s’agit en l’occurrence de la catégorie destinée aux athlètes en fauteuil roulant dont les mouvements sont légèrement limités du tronc et des bras, très limités des jambes.
L’Ethiopie comptabilise deux médailles en or et une en argent. Yayeshe Getie a remporté la course du 1500 m, dans la catégorie T11 réservée aux athlètes ayant une déficience visuelle quasi-totale.
Accompagnés de Kindu Sissay, ils ont battu le record du monde en 4’,27 minutes. Tigist Gezahagn Mengistu est sortie vainqueur de la finale du 1500 mètres F13. Elle a réalisé un chrono de 4’22’’39. Itayal Silesh Yigzaw a pour sa part remporté l’argent au 1 500 mètres hommes (T11).
La Namibie et l’Afrique du Sud auréolées d’or
La Namibienne Lahja Ishitile a décroché l’or au 400 mètres T11.
Le Sud-africain Mpumelelo Mhlongo s’est imposée à la finale du 100 mètres T44, catégorie destinée aux athlètes dont le mouvement d’une partie inférieure de la jambe est légèrement ou modérément limité. L’Afrique du Sud est aussi médaillée de bronze au 1500 mètres T11.
Maroc, Kenya, Maurice et Nigeria en argent et en bronze
Le Maroc totalise deux médailles d’argent et quatre de bronze. Le Kényan Samson Opiyo a remporté la médaille d’argent à la finale de saut en longueur hommes, catégorie T37.
Le Mauricien Yovanni Philippe a de son côté gagné le bronze à la finale du 400 m hommes T20, la catégorie destinée aux athlètes ayant une déficience intellectuelle.
La Nigériane Mariam Bolaji a remporté la médaille de bronze au badminton.
L’Afrique avait terminé les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 avec 63 médailles, dont 21 en or, soit bien moins qu’à Rio 2016, où le continent avait récolté 97 médailles.
OUSMANE SONKO RÉAFFIRME SON SOUTIEN À LA CINÉMATOGRAPHIE SÉNÉGALAISE
Lors de l'avant-première du docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta », le Premier ministre a souligné le rôle crucial du 7e art dans la préservation de la mémoire historique et la transmission du patrimoine culturel.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a réaffirmé l’engagement du gouvernement envers la valorisation de la production cinématographique nationale lors de la projection en avant-première du docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta », réalisé par Moe Sow.
Cette projection s’est tenue mardi à Dakar, en présence de nombreuses personnalités, dont la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, et le haut représentant du chef de l’État, Aminata Touré.
Ousmane Sonko a souligné le rôle fondamental du cinéma comme vecteur éducatif et outil de préservation de la mémoire historique. Il a insisté sur l’importance de soutenir les œuvres qui enrichissent le patrimoine culturel du Sénégal tout en transmettant l’héritage national aux jeunes générations.
Selon le Premier ministre, le soutien du gouvernement sera inébranlable pour les producteurs engagés dans des projets de qualité, notamment ceux qui mettent en lumière des figures emblématiques de l’histoire sénégalaise.
Le docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta » est un exemple frappant de ce soutien. Le film retrace la vie de Thierno Souleymane Baal, leader de la révolution Torodo en 1776 au Fouta, dans le nord du Sénégal. Le Premier ministre a salué l’initiative de Moe Sow, la qualifiant de précieuse pour l’éducation historique et la promotion de la mémoire collective.
Dans son discours, le Chef du gouvernement a affirmé que le gouvernement est prêt à fournir un soutien absolu aux producteurs qui œuvrent dans le domaine des œuvres mémorielles, en particulier celles qui contribuent à une meilleure compréhension de l’histoire du Sénégal. Il a également encouragé les cinéastes à produire des documentaires captivants et bien réalisés sur les grandes figures et événements historiques du pays.
Le Premier ministre a également évoqué l’importance de la célébration de moments historiques marquants, tels que le massacre de Thiaroye en 1944, où des tirailleurs africains ont été tués pour avoir revendiqué leur dû.
Ousmane Sonko a insisté sur la nécessité de se souvenir et d’enseigner ces événements pour que les nouvelles générations puissent s’en inspirer.
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SONKO DÉFIE L'OPPOSITION
Le Premier ministre confronté à une motion de censure, contre-attaque avec audace. Il laisse planer le doute sur l'avenir de l'Assemblée nationale. "D'ici le 12 'septembre', ces gens auront autre chose à faire que d'être députés", a-t-il lâché ce mercredi
Dans une déclaration ce mercredi 4 septembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a rejeté l'idée d'une motion de censure agitée contre son gouvernement.
"Il n'y aura pas de motion de censure", a-t-il affirmé avec assurance, balayant ainsi la menace qui plane sur son gouvernement depuis l'annonce du député de la majorité parlementaire Abdou Mbow. Ce dernier est passé à l'acte, en déposant avec ses collègues, une motion de censure sur sur la table du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, hier.
Sonko n'a pas mâché ses mots envers ses détracteurs, les qualifiant de "politiciens complètement dépassés par les événements" et soutenus par "leur presse".
Le Premier ministre a profité de cette occasion pour esquisser sa vision de l'avenir. Il a souligné la nécessité de moderniser l'administration publique et de la mettre au service du développement national. Il a également évoqué l'importance de réformer certaines pratiques au sein de la fonction publique, suggérant que des changements significatifs sont à venir.
D'un ton provocateur, il a prédit qu'après le 12 septembre, ses opposants "auront autre chose à faire que d'être députés à l'Assemblée nationale". Cette déclaration laisse entrevoir une possible dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République Bassirou Domaye Faye dans les prochains jours, telle que prévue par la Constitution.
LES PIQUES DE L'AS DE CE MERCREDI 4 SEPTEMBRE 2024
Le Gamou célébré le 15 septembre
Le Gamou 2024 sera célébré le dimanche 15 septembre 2024. L’annonce a été faite hier par la Commission Nationale de concertation sur le Croissant Lunaire qui s'est réunie hier à la RTS pour scruter le croissant lunaire. Dans sa note, la CONACOC explique que, après avoir recueilli toutes les informations venant de nos représentants qui sont dans les différentes localités du pays, il résulte que le croissant lunaire n'a été aperçu dans aucune localité du pays.
Plainte des Ciments du Sahel
Depuis un certain temps, on remarque que des Tiktokeurs ou des influenceurs jouent aux journalistes et aux enquêteurs de police, distillant des informations çà et là. S’estimant victime d’un d’entre eux, la société «Les Ciments du Sahel» ne comptent pas se laisser faire, suite à des accusations graves portées contre elle. «Il nous a été donné l'occasion de constater dans une vidéo circulant dans les réseaux sociaux, notamment Tik Tok, qu'un sieur dénommé Ziad Mouhamed FALL affirme que notre société aurait offert du ciment à Monsieur Yankhoba Diémé, ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les Institutions suite à sa visite de travail effectuée dans notre cimenterie le vendredi 30 août 2024. Nous tenons à préciser que ces accusations fausses et mensongères sont proférées par un individu dont le dessein cynique est de ternir l'image et la réputation de notre société Les Ciments du Sahel», informe l’entreprise dans un communiqué parvenu à L’As. Pour la sauvegarde de ses droits et intérêts, la société a décidé de porter plainte contre l'auteur de la vidéo. «Notre société, fidèle à ses valeurs, reste plus que jamais engagée à participer activement au développement de notre pays dans l'éthique et la transparence», ajoute le texte.
Liberté provisoire pour le maire de Sindian, Thierno Diagne
Placé sous mandat de dépôt, le 22 mai 2024, le maire de Sindia bénéficie d'une liberté provisoire. Thierno Diagne est poursuivi pour les délits de blanchiment de capitaux, détention de faux billets de banque, usage de faux dans un document administratif datant de mars 2022, escroquerie sur une somme de 65 millions de francs Cfa datant de mars 2022, conflit avec la Fondation Sonatel sur 2 700 parcelles d’une valeur d’1,7 milliard de francs Cfa. Autant de charges qui lui ont valu un mandat de dépôt de la part du juge du 1er Cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Mbour. Des démarches ont été entreprises pour sortir le maire de détention. Selon une source de seneweb, il a commencé à rembourser les plaignants afin de recouvrer la liberté.
Diomaye prend acte du rejet de son projet de loi
Le chef de l’Etat prend acte du rejet de son projet loi portant dissolution du Conseil Économique social et environnemental (CESE). Selon le Président Diomaye Faye, le rejet du projet de loi renseigne à suffisance, s'il en est besoin, sur la rupture profonde entre les députés de la majorité et les aspirations populaires qui se sont massivement exprimées lors de l'élection présidentielle du 24 mars 2024. Ainsi Diomaye réaffirme son engagement à œuvrer pour l'expression des positions politiques plurielles, essentielle au jeu démocratique et à l'équilibre des pouvoirs. Le communiqué de la Présidence souligne que lors de l'élection présidentielle du 24 mars 2024, des engagements fermes, validés souverainement par le peuple, ont été pris par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il en ressort un Pacte social de gouvernance publique adossé à une réorganisation institutionnelle des organes de l'État, qui engage nécessairement une rationalisation systématique des charges de celui-ci, ajoute le document. D’après la même source, la suppression, déjà effective, de la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT), ainsi que celle du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), soumise à l'appréciation de l'Assemblée nationale, s'ajoutent aux différentes directives présidentielles sur la rationalisation des dépenses publiques que le gouvernement entend mettre en œuvre dans le cadre de la doctrine de transformation de la gouvernance publique inscrite dans le PROJET.
Diomaye visite le centre de démonstration de Huawei
Le Président Diomaye qui séjourne en Chine pour une visite d’Etat a visité hier le centre de démonstration de Huawei. Le chef de l’État a découvert les avancées technologiques du géant chinois qui propose des solutions innovantes dans divers secteurs, visant à relever les défis de développement numérique au Sénégal. Au cours de cette visite, des propositions concrètes ont été formulées pour établir un écosystème de talents et favoriser une transformation systémique du Sénégal.
Sonko appelle à soutenir la production cinématographique
Le chef du gouvernement a assuré son soutien aux acteurs culturels qui investissent dans des productions éducatives qui enseignent l’histoire des illustres hommes et femmes du Sénégal. Le premier ministre s’est exprimé à l’occasion de la projection au cinéma de l’avant-première du film documentaire «1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta» du réalisateur Moe Sow.
Forum Africa Food Systems Summit 2024 à Kigali
Le Secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement Paysan, Dr. Alpha Ba, a participé activement au Africa Food Systems Summit 2024 qui s'est tenu à Kigali. Lors du panel intitulé «Où en sommes-nous en matière de politiques et de programmes phares sur les systèmes alimentaires innovants et évolutifs ?» Dr. Alpha Ba a partagé les avancées du Sénégal en matière de mise en œuvre de politiques agricoles innovantes. Il a mis en lumière les efforts du gouvernement pour promouvoir des pratiques agricoles durables et renforcer les capacités des coopératives et des agriculteurs à travers des programmes phares visant à transformer les systèmes alimentaires du pays. Dr Alpha Ba a également souligné l’importance de l'innovation et de l'adaptation aux changements climatiques pour assurer la résilience et la sécurité alimentaire, tout en appelant à une coopération renforcée entre les pays africains pour développer des systèmes alimentaires plus robustes et équitables.
Les journalistes à l’école de l’assainissement
En partenariat avec la plateforme SpeakUp Africa, l’Office national de l'assainissement du Sénégal (ONAS) a initié une formation en vue d’outiller des journalistes en traitement et analyse de l’information, concernant l’assainissement autonome. Ce programme de formation permet aux journalistes d’être au fait des avancées et des innovations en matière d’assainissement, sur toute l’étendue du territoire national. D’après les membres de l’Onas, cette mission de renforcement vise de manière générale à améliorer la compréhension des questions et enjeux liés à l’assainissement autonome au Sénégal, afin de promouvoir une meilleure appropriation de la thématique de la gestion des boues de vidange par les médias et à renforcer leurs capacités de rédaction et de publication sur ce thème. Ainsi, l’adoption et le déploiement d’une nouvelle Stratégie Nationale de l’Assainissement Rural (SNAR) constitue aujourd’hui une continuité des progrès enregistrés durant la décennie 2005 et 2015. Cette dernière devra naturellement permettre de booster l’accès des populations à un assainissement adéquat, à travers une mesure principale qui consiste à remettre progressivement au ménage la responsabilité de la réalisation de son propre ouvrage d’assainissement. A cet effet, il a été précisé que l’appui des ménages dans ces types d’actions devrait donner à l’Etat plus de flexibilité, afin de réduire son intervention à un niveau plus stratégique, notamment en termes de planification, de renforcement des capacités, de promotion, d’information, d’éducation et de communication. Ce qui est essentiel pour atteindre l’ODD 6 qui cherche à «Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau».
Nouveaux décrets d’application des codes de la construction
Les pouvoirs publics sénégalais sont en train de préparer les décrets d’application des nouveaux codes de la construction et de l’urbanisme, a appris l’Aps, hier, du Secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, Momath Talla Ndao. Un important travail a été fait depuis notre arrivée, en termes de production de textes règlementaires, a dit M. Ndao, précisant qu’il s’agit surtout de décrets d’application du code de la construction et du code de l’urbanisme. Ce sont des textes extrêmement importants pour l’encadrement de la construction et de l’urbanisme. Le gouvernement travaille en même temps à la relance du programme public destiné à moderniser les cités religieuses, dont Médina Baye, Touba et Tivaouane, selon Momath Talla Ndao. Les nouvelles autorités du pays ont également procédé à un état des lieux des litiges fonciers, a-t-il dit en relevant un émiettement des projets mis en œuvre par le précédent régime en matière d’urbanisme.
lettres d'amérique, Par Rama YADE
LE PARADOXE AFRICAIN
Alors que le continent abrite 30% des minerais stratégiques du monde, et donc de toutes les ressources nécessaires pour être une réponse puissante à la crise énergétique mondiale et aux impératifs de la transition verte
Il y a un paradoxe africain : alors que le continent abrite 30% des minerais stratégiques du monde, et donc de toutes les ressources nécessaires pour être une réponse puissante à la crise énergétique mondiale et aux impératifs de la transition verte, les pays africains ne parviennent toujours pas à en tirer le meilleur profit pour leurs intérêts stratégiques vitaux. Or, à condition qu’ils soient adossés à un nouveau modèle de développement, les minerais stratégiques offrent une occasion historique d’en finir avec la soi-disant malédiction des ressources naturelles en Afrique.
La fable de la malédiction des ressources naturelles
De la Norvège aux Emirats Arabes Unis, de nombreux pays offrent des exemples réussis de croissance économique et de développement grâce aux ressources naturelles. Troisième plus grand producteur de gaz au monde et onzième plus grand producteur de pétrole, la Norvège est la deuxième économie mondiale en termes de Produit intérieur brut par habitant (après le Luxembourg et devant l’Irlande et à la Suisse), selon les chiffres du Fmi d’avril 2023, soit plus de 2, 5 fois le niveau de vie de la France. Quant aux Emirats Arabes Unis, neuvième producteur mondial de pétrole et quinzième de gaz naturel, le poids de leur économie a quintuplé en vingt ans. Ce pays mise désormais sur l’économie du savoir, devenu assez riche pour s’engager dans une ère post-pétrole, plus diversifiée, voire décarbonée.
En Afrique aussi, le cas du Botswana dément les sombres anticipations appliquées systématiquement au continent. Ces dernières années, ce pays -qui figure parmi les plus importants producteurs mondiaux de diamant, mais également un des moins corrompus- a imposé une stratégie inclusive dans le secteur extractif, investissant ses revenus dans la santé et l’éducation, mais surtout dans un fonds souverain au service des besoins des générations futures. Le Botswana a aussi mis en place toute une série de mécanismes et d’institutions pour prévenir et punir les cas de corruption, prouvant ainsi que le succès dans les affaires et la lutte contre la corruption sont parfaitement compatibles.
Une demande gigantesque en minerais stratégiques
La course aux minerais stratégiques a été relancée avec la crise énergétique, plaçant l’Afrique en pole position. Ces métaux sont en effet indispensables pour les véhicules électriques, les batteries au lithium, les téléphones portables, les scanners médicaux ou encore le matériel militaire, autant de secteurs stratégiques pour la transition énergique et la sécurité nationale de nombreuses puissances. Or, cette course risque de se faire au détriment des économies africaines, déjà privées des financements promis mais non honorés par la Communauté internationale en matière de lutte contre le changement climatique. La Banque africaine de développement (Bad) a estimé à 2800 milliards de dollars les besoins financiers de l’Afrique pour couvrir ses objectifs de lutte contre le réchauffement climatique entre 2020 et 2030. Or, le continent reçoit moins de 10% des fonds dédiés à cet effet, alors qu’il n’est à l’origine que de 3% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle internationale. Voilà désormais les pays africains soumis à des logiques d’extraction prédatrice qui leur font perdre non seulement ces ressources, mais également les emplois qui vont avec.
Une stratégie d’investissement plus responsable dans les minerais stratégiques constituerait non seulement une contribution majeure au développement de l’Afrique, mais aussi une solution durable aux défis de la transition énergétique pour le monde entier.
La pression souverainiste des opinions africaines
Alors que les jeunes générations expriment un fort désir de contrôler le destin de leurs pays sur les plans politique (au point d’applaudir les putschistes sahéliens), culturel (avec la restitution des œuvres d’art historiquement spoliées), économique (avec la remise en cause du F Cfa), la maîtrise du sol africain est un élément de plus en plus central des campagnes électorales et des transitions politiques, qu’elles soient démocratiques ou autoritaires. Dans ce contexte, il n’est pas certain que les stratégies prédatrices, y compris chinoises, l’emporteront sur le long terme.
Sous la pression des opinions africaines, il ne fait aucun doute que les partenaires de l’Afrique devront se repositionner, en passant à un modèle de développement plus inclusif s’ils veulent avoir un avantage compétitif sur ce marché très concurrentiel qui oppose non seulement les puissances globales, mais également les moyennes puissances du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est. Les effets de la pandémie du Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement et l’impact de la guerre en Ukraine, qui ont accéléré cette nouvelle ruée vers l’Afrique, ne sauraient être une raison suffisante pour ignorer les besoins spécifiques de l’Afrique : les Africains, eux aussi, devraient pouvoir profiter des téléphones portables dernier cri d’Apple, conduire les voitures électriques de Tesla, et bénéficier de scanners médicaux de qualité lorsqu’ils sont malades. Tous ces produits sont fabriqués à partir de minéraux stratégiques qu’ils fournissent, mais dont ils ne bénéficient pas.
Les attentes des investisseurs internationaux
Mais il leur revient également de prendre leurs responsabilités en mettant en place des cadres réglementaires transparents et efficaces, en formant des ingénieurs capables de négocier des contrats miniers, en définissant une feuille de route répondant à leurs besoins de développement et en élaborant une stratégie de transformation industrielle avec l’appui des organisations régionales et de la récente Zone de libre-échange africaine qui pourrait jouer un rôle crucial dans la création de marchés locaux plus adaptés aux investissements internationaux.
Précisément, alors que la demande mondiale en minerais stratégiques n’a jamais été aussi élevée et que les industries vertes sont plus que jamais essentielles à la lutte contre le réchauffement climatique, ces investissements demeurent largement insuffisants. Lorsqu’ils existent, très peu sont menés à bien. Les raisons de ce sous-investissement chronique tiennent à plusieurs facteurs explicités par un récent rapport d’Atlantic Council et son auteure Aubrey Hruby, notamment la mauvaise perception des risques inhérents à l’investissement en Afrique et la sous-mobilisation du secteur privé.
Enfin, aucune de ces recommandations ne saurait aboutir sans stabilité. Or, dans des zones comme la région des Grands Lacs où la République démocratique du Congo, pays aussi grand que l’Europe de l’Ouest, est déchirée par des guerres civiles et régionales depuis plus de trente ans, il ne saurait y avoir d’investissements sans paix. C’est pourquoi la pacification des Grands Lacs doit être à l’avant-garde des efforts diplomatiques et des politiques énergétiques en Afrique.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
ET SI LE PRYTANÉE MILITAIRE DE SAINT-LOUIS AVAIT DÉJA LA VOCATION D’UN LYCÉE NATION ARMÉE
Des voix s'élèvent pour questionner la pertinence de ce projet coûteux et son impact réel sur l'amélioration du système éducatif
Dès la prochaine rentrée des classes, le président de la République Bassirou Diomaye Faye, chef suprême des armées, a décidé de créer des Lycées Nation Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe). Ces établissements visent à promouvoir l’excellence académique tout en inculquant des valeurs civiques basées sur l’éthique militaire aux 600 élèves sélectionnés par concours. Une initiative qui prouve tout l’intérêt qu’il porte à l’avenir d’une école sénégalaise inclusive où les élèves s’identifient dans la qualité et l’équité connues jusque-là chez les soldats. Mais la pertinence dans la conception souffre-t-elle de quelques lacunes de nature à modérer les performances du projet ? Et si le Prytanée militaire de Saint-Louis avait cette vocation ? « Le Témoin » a enquêté…
Pur produit de l’école sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye a très tôt compris le rôle que joue l’éducation dans la société. Et surtout quand il s’agit d’une éducation censée éveiller et développer la conscience civique et les qualités humaines dès le bas âge.
Pour mieux promouvoir l’excellence, le civisme et l’éthique dans une école inclusive, le chef de l’Etat ne pouvait pas ne pas faire recours à la rigueur militaire. D’où la création des Lycées Nation Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe) dès la prochaine rentrée des classes 2024-2025. Ces établissements implantés à Sédhiou et à Kaffrine, pour une première étape, accueilleront près de 600 élèves, de la 6ᵉ à la terminale, sélectionnés par voie de concours. Ces lycées visent à promouvoir l’excellence académique tout en inculquant des valeurs civiques solides aux jeunes Sénégalais. Comme indiqué dans le communiqué conjoint du ministre de l’Eduction nationale et de celui des Forces armées, le projet soutenu par le Premier ministre prévoit l’extension du modèle à l’ensemble des 46 départements du pays. « Les Lynaqe se distinguent par leur approche intégrée, combinant l’expertise des Forces armées en matière de discipline et de civisme avec un encadrement pédagogique de haute qualité assuré par le ministère de l’Éducation nationale. Ces lycées auront également une orientation marquée vers les sciences, les technologies et le numérique. Les infrastructures de ces établissements incluront des campus pédagogiques modernes avec des salles spécialisées, des dortoirs séparés pour filles et garçons, ainsi que des installations sportives et éducatives. De plus, une architecture bioclimatique innovante, incluant l’utilisation de briques de terre crue et de panneaux solaires rendra ces lycées autonomes et durables » font savoir les deux ministres de tutelle. A les en croire, l’initiative des établissements « Lynaqe » s’inscrit dans la volonté du gouvernement de redynamiser l’école sénégalaise en la rendant plus inclusive et en l’adaptant aux défis contemporains du numérique et du développement durable tout en renforçant les valeurs de civisme, de discipline, et de citoyenneté.
Retour à l’éducation de base !
Il est vrai que si la démocratie,signifie le pouvoir au peuple, elle n’est effective que si l’école a le rôle de diffuser voire de vulgariser l’excellence, la qualité et l’équité pour préparer les citoyens de demain à être plus conscients que ceux d’aujourd’hui. Ce qui ne saurait faire convenablement une école sénégalaise désenchantée dans une société en crise de valeurs humaines. Le vieux El Hadj M. Diagne, ancien proviseur de lycée, tient d’abord à magnifier la vision du président de la République Bassirou Diomaye Faye pour la création de ces lycées combinant éducation académique et valeurs civiques. « Pour mieux motiverson projet, le chef de l’Etat a fait appel à l’Armée connue pour sa discipline basée sur l’obéissance entière, la soumission totale, l’ordre et la rigueur dans le travail. Malheureusement certains observateurs font la confusion entre la discipline militaire, le civisme et l’équité. L’équité est trop loin de la discipline militaire. Car l’homme le plus discipliné au monde peut souffrir d’un grave déficit d’équité et de qualité, sinon de morale. Juste pour dire que la création des milliers de lycées n’est pas une solution. Mieux, on ne pourra jamais vulgariser l’excellence. C’est d’ailleurs une définition antinomique ! » estime cet ancien inspecteur de l’éducation. Selon lui, « l’Etat devrait plutôt réformer l’éducation de base qui est la clé de voute d’une société. Pour ce faire, l’accès à l’école doit être obligatoire pour tout citoyen. Parce que c’est à l’école de base que l’on apprend à l’enfant l’estime de soi, pour avoir confiance en soi, le partage équitable sur la base des goûters partagés, le civisme etc. Donc il est temps que l’école de base ait une longueur d’avance sur la société sénégalaise moyenne » pense notre doyen de l’éducation. Selon un ancien commandant du Prytanée militaire de Saint-Louis, ces lycées à connotation militaire mais relevant d’un statut civil, à l’opposé du Prytanée, existent un peu partout, notamment dans les pays voisins. « Mais cela n’a pas changé les mentalités voire les comportements chez certains de nos proches voisins. Avec la création de ces Lynaq, il convient de se demander d’ailleurs si l’Armée pourra encadrer autant de lycées ? Et comment des encadreurs militaires pourront-ils se faire obéir par des civils ? Encore, comment des proviseurs civils peuvent-ils diriger des militaires ? A mon avis, le concept même pose problème en soi. Certes, l’Armée peut offrir un concept Armée-Nation pour montrer un exemple de son intégration dans la Nation, mais pas la Nation vers l’Armée. Donc les objectifs recherchés risquent de ne pas être atteints. A mon avis, l’analyse des objectifs déclinés montre qu’il y a plus de slogan que de volonté. Et qu’une étude approfondie n’a pas été faite préalablement à la mise en pratique. D’ailleurs, le Prytanée militaire de Saint-Louis a déjà cette vocation que veulent promouvoir les nouvelles autorités avec les Lynaqe c’est-à-dire former de futurs cadres militaires et civils imprégnés de civisme et d’équité. Dans ce sens, le Prytanée militaire a fait ses preuves. Au-delà de l’Excellence académique, les anciens élèves se sont distingués dans les valeurs humaines » se félicite cet ancien officier qui a eu à commander le Prytanée militaire de Saint-Louis.
LE SITE DE L’AEROPORT DE DAKAR DEVIENT UN DESERT DE BETON
Sur le site de l’aéroport de Dakar, les nouvelles constructions poussent comme des champignons. Les chantiers s’étendent sur plusieurs hectares. Avec l’arrêt des travaux ordonné par les nouvelles autorités, les lieux sont presque déserts depuis trois mois
Pour mettre de l’ordre dans le domaine foncier national, plusieurs chantiers de construction ont été suspendus dans onze zones, entre Dakar, Mbour et Saint-Louis, pour une durée de trois mois. Cette décision de la Primature est diversement appréciée. Si certains, notamment des ouvriers, dénoncent une mesure irréfléchie, d’autres appellent les autorités à faire toute la lumière sur les polémiques entourant le bradage du foncier, notamment à Dakar.
Sur le site de l’aéroport de Dakar, les nouvelles constructions poussent comme des champignons. Les chantiers s’étendent sur plusieurs hectares. Avec l’arrêt des travaux ordonné par les nouvelles autorités, les lieux sont presque déserts depuis trois mois. Les activités qui les animaient autrefois ont disparu. Plus de camions, ni de calèches et encore moins de pelleteuses et de bétonnières dans les rues. Les gargotes, naguère assaillies par les maçons, menuisiers et autres ferrailleurs ont fermé. Le calme règne, uniquement perturbé par le souffle du vent et le vrombissement des avions à l’atterrissage. Les grues et les poulies, autrefois en mouvement constant, restent figées. Des empilements de fer corrodé, des briques dispersées çà et là, des échafaudages partiellement montés et des planches de bois témoignent de l’arrêt soudain des travaux. Sur les façades des maisons inachevées, des inscriptions en rouge de la Direction Générale de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DESCOS) : « Arrêt DESCOS 29/07/2024 ».
« Avec l’arrêt des chantiers, c’est tout un secteur qui est à l’agonie »
À part quelques gardiens qui surveillent des chantiers en phase de finition, quelques ouvriers passent encore pour vérifier s’il y a du travail. « « C’est fatigant ! Ça fait presque un mois que je fais le tour des lieux, mais tout est à l’arrêt. Rien ne bouge ! Avec la suspension des travaux dans plusieurs secteurs à la fois, c’est difficile de trouver du travail », se désole Modou Diouf, manœuvre, d’un ton nasillard. En dépit de la forte canicule en cette matinée de lundi, ce père de famille de 36 ans arpente les alentours de l’aéroport de Dakar pour trouver du travail. « Les chantiers me permettaient au minimum de vivre et d’envoyer quelque chose au village. Mais aujourd’hui, nous sommes obligés d’attendre encore deux mois. Avec l’arrêt des chantiers, c’est tout un secteur qui est à l’agonie. Et plusieurs jeunes sont maintenant au chômage », déplore-t-il.
Même constat pour Cheikh Diouf, venu lui aussi s’enquérir de la situation. Adossé au mur d’une maison où il travaillait autrefois comme manœuvre, il s’exprime d’un ton désolé : « C’est une situation très compliquée pour nous. Les entrepreneurs ont presque tous plié bagage. Cela n’augure rien de bon. L’avenir de tous les chantiers dans cette cité est en sursis. En stoppant des chantiers d’une telle envergure, le Gouvernement a-t-il des chiffres exacts sur le nombre d’emplois sacrifiés ? » demande-t-il d’une voix plaintive. Bonnet Cabral sur la tête, la quarantaine, il appelle les autorités à agir, ne serait-ce que pour les intégrer dans les chantiers étatiques en attendant d’y voir plus clair. « Nous pourrions faire d’autres choses, comme basculer dans la délinquance ou prendre des pirogues, malgré tous les risques pour rallier les côtes espagnoles. Mais nous avons préféré rester dans notre pays pour travailler. Pour nous aider, les autorités pourraient nous intégrer dans les travaux qu’elles ont initiés », propose Cheikh.
Non loin de là, la végétation commence à reprendre ses droits sur les devantures des maisons inachevées. Malgré quelques rares pluies à Dakar, des herbes folles poussent sur les tas de gravats et les trous creusés pour accueillir des fondations. Des plantes épineuses grimpent sur les clôtures et les blocs de dolérites. Le lieu semble figé dans le temps, avec des dizaines de maisons inachevées. Dans une maison en chantier, Mamadou Aliou dispose d’une quincaillerie. Marchant au milieu des sacs de ciment recouverts d’une bâche, des poutres en bois et des tuyaux disposés devant son magasin, il soutient que son chiffre d’affaires a été fortement impacté par la suspension des chantiers. Depuis deux semaines, il n’a pas effectué de livraison dans les chantiers aux alentours. « Mon travail est presque à l’arrêt depuis un mois. Parfois, nous passons une journée entière sans rien vendre. Le commerce était très florissant. Avec mon tricycle, je livrais du ciment, du fer et du béton. Mais aujourd’hui, je ne sais même pas si je pourrai honorer mes engagements concernant le loyer », déplore-t-il d’un ton triste. « Mieux vaut retourner à la campagne que de supporter une telle situation. C’est vraiment dur ! Ces chantiers nous permettaient au moins de joindre les deux bouts », se plaint Modou Mbaye, 32 ans, les rastas en bataille et un sac sur le dos. Selon ce briquetier, l’avenir des chantiers reste incertain et les promesses de livraison sont presque tombées aux oubliettes.
« Des autorités du précédent régime ont bradé le site de l’aéroport »
Si la suspension des travaux de construction est critiquée par certains acteurs du bâtiment, à Yoff, les populations apprécient les mesures prises parles nouvelles autorités. Ici, le foncier est devenu un véritable sujet de tension depuis plusieurs années. Les dignitaires Lébou du « Tànka » (terme désignant l’ensemble des villages de Yoff, Ngor et Ouakam) ont longtemps plaidé pour la restitution des terres jouxtant l’aéroport de Dakar, aujourd’hui morcelées par les autorités du régime précédent. Yoff Tonghor, à un pas de l’aéroport, grouille de monde en cette mi-journée. Ce village traditionnel est un vrai capharnaüm. Sur la voie secondaire qui mène vers le quai de pêche, les trottoirs sont envahis par les riverains. Les ruelles sinueuses, qui ressemblent à un labyrinthe, sont devenues exiguës. L’assiette foncière est épuisée, et il n’y a plus de possibilité d’extension. Le village de Yoff étouffe. Une situation qui inquiète au plus haut point Oumar Mbengue, 45 ans, croisé dans une venelle du village. Ce natif de Yoff qualifie la décision de la Primature de « courageuse » et « responsable ». Il estime que les terrains situés autour des hangars des pèlerins appartiennent historiquement à leurs ancêtres Lébou. « Ce sont nos terres ! Le foncier appartenait à nos aïeux, qui l’ont ensuite cédé aux colonisateurs français pour la construction de l’aéroport de Dakar. Des autorités du régime précédent ont bradé le site de l’aéroport pour se tailler la part du lion avant leur chute », maugrée-t-il. Même conclusion pour Assane Niang, mareyeur, pour qui la décision des autorités s’inscrit dans le cadre de la transparence, telle que déclinée dans le slogan « Jub - Jubbal - Jubànti ». « C’est vrai que plusieurs emplois sont perdus, mais les autorités doivent éclaircir les zones d’ombre entourant les opérations foncières. Des milliers d’hectares sont expropriés au détriment des citoyens », défend Assane, la trentaine, vêtu d’une chemise blanche à rayures noires. À quelques pas de lui, Awa Ndoye, 35 ans, approuve : « Le morcellement des terres est un réel problème. Le village de Yoff n’a plus d’espace suffisant pour réaliser des extensions. Le village étouffe et la promiscuité est un véritable problème. » Du point de vue de cette étudiante, le morcellement des terrains sur le site de l’aéroport doit être revu pour corriger les incohérences qu’elle qualifie de « flagrantes ».