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16 novembre 2024
Par Emile Victor COLY
ATTENTION AU RETOUR DE BATON
Aujourd’hui il est nécessaire de régler cette question de la Loi de finances 2025 dans les délais requis pour ne avoir à légiférer par ordonnances, ce qui ne serait pas bien apprécié par les partenaires au développement
Certains politologues ont fait récemment un arrêt rétrospectif pour analyser le bilan des 100 premiers jours du «Gouvernement Pastef», après sa brillante victoire lors de l’élection présidentielle du dimanche 24 mars 2024.
Je crois que la majorité de la population sénégalaise a apprécié positivement l’étape franchie, suite aux nombreuses réalisations du nouveau régime : formation d’un gouvernement restreint de 25 ministres et 05 secrétaires d’Etat pour la plupart des technocrates, réduction de certaines denrées de première nécessité (pain, huile, riz et sucre), mise en œuvre des principes de « Jub-Jubal-Jubanti », de transparence promise avec la publication des rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection Générale d’Etat et de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) des cinq (05) dernières années (2019, 2020, 2021, 2022 et 2023) , organisation de la « Journée du dialogue national » le 28 mai 2024 sur le thème « La réforme et la modernisation de la justice », publication de déclaration de patrimoine du Président de la République, de tous les ministres sans exception, ainsi que des gestionnaires de deniers publics de plus d’un milliard de F CFA, organisation de la « Journée du dialogue national sur la Justice », dissolution de la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT), pour ne citer que celles-là.
A côté de ces belles réalisations, on a eu à déplorer durant cette période des actions ou communications maladroites de la part des tenants du Pouvoir : invitation de Jean Luc Mélenchon aux premières heures de la « Gouvernance Pastef », communication maladroite des Hautes Autorités sur la Déclaration de Politique Générale du PM et, tout récemment, le jeu de cache-cache sur la probable dissolution de l’Assemblée nationale et des autres Institutions estampillées budgétivores de l’Etat comme le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Economique Social et Environnemental (HCCT). Si dans le fond ces questions reçoivent l’approbation de la majorité des citoyens, cela mérite cependant une prise en charge correcte de la part du gouvernement dans le respect de la constitution et des lois de notre pays. Ces questions n’auraient-elles pas pu être réglées dès les premières heures de la 3e alternance par voie référendaire ? Les juristes trancheront. Cette approche aurait peut-être permis de régler toutes ces questions dans leur ensemble pour permettre au nouveau régime d’avoir les coudées franches pour gouverner dans la sérénité.
Aujourd’hui, ces questions sont prises en charge une à une : dissolution du HCCT et du CESE, probable dissolution de l’Assemblée nationale, organisation des élections législatives, vote du budget remanié 2024, vote du budget 2025, entres autres urgences.
Ce lundi 02 septembre 2024, nous avons assisté, le coeur serré, aux joutes oratoires des députés sur la lancinante question de la dissolution du HCCT et du CESE, qui au finish n’a pas donné les résultats espérés par la mouvance présidentielle. A 83 voix contre et 80 voix pour, la proposition de Loi a été rejetée par la majorité parlementaire Benno Bokk Yakaar. Il n’était pas nécessaire d’être un devin pour connaître l’issue du scrutin. Alors quel enseignement faut-il en tirer ?
A mon humble avis, il faut plus de sérénité et de tact au niveau de l’Exécutif et privilégier le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes et principalement l’opposition afin d’éviter une crise institutionnelle. Cette posture n’est pas un signe de faiblesse, au contraire. Le premier obstacle à éviter est la « Motion de censure du gouvernement » promise par le président du groupe parlementaire de Benno Book Yakaar lors de la plénière du lundi 22 septembre dernier. Effet d’annonce ou parade de survie ? Il faut se préparer à cette grande bataille qui déterminera l’avenir du premier gouvernement Yewwi Askan Wi.
En attendant, il faut se concentrer sur l’essentiel. Aujourd’hui il est nécessaire de régler cette question de la Loi de finances 2025 dans les délais requis pour ne avoir à légiférer par ordonnances, ce qui ne serait pas bien apprécié par les partenaires au développement. L’autre challenge est de réussir la présente campagne d’hivernage afin d’espérer régler la lancinante question d’autosuffisance alimentaire/souveraineté alimentaire. L’emploi des jeunes est une sur priorité, d’autant plus que l’Europe a fermé ses frontières. En outre, la « Demande sociale » de reddition des comptes doit être prise en charge avec beaucoup plus de célérité, mais sans empressement.
Toutes ces actions doivent être accompagnées d’une bonne communication afin d’éclairer la lanterne des citoyens pour une adhésion sans faille au Projet. C’est à ce prix seulement que l’on peut espérer un non-retour de bâton.
Il me plaît aujourd’hui de constater que ma dernière contribution postée dans le journal Sud Quotidien n° 9261 du mardi 02 avril 2024 a parfaitement épousé l’action gouvernementale des 100 premiers jours du Président Diomaye D. Faye. L’article était intitulé « Le Sénégal, une démocratie majeure ». Sur les huit (08) propositions formulées à l’endroit du nouveau régime, sept (07) ont été réalisées ou sont en cours d’exécution. Prions pour que le Tout Puissant guide les pas de nos nouveaux dirigeants pour le bien-être des populations sénégalaises.
Par Ibou FALL
BONNE GOUVERNANCE, LA RAISON DÉTAIL...
Le nouveau régime n’inventera pas la roue. Comme leurs prédécesseurs, ils s'interrogent sur la rareté des riches, ignorant la vraie question : comment un pays si riche peut-il avoir tant de pauvres ?
Nous avons décidément pris le pli de ce rendez-vous avec le comique et le burlesque, toutes les semaines, qu’il faut guetter le plus souvent au détour d’une saillie officielle. Le champion toutes catégories, indiscutable, c’est bien le Premier ministre, si l’on considère que le Parlement, où les bagarres de borne-fontaine sont l’ordinaire, est hors-concours.
Le chef du gouvernement se dispute le pompon quand même avec la ministre des Affaires étrangères.
La brave dame, déjà chahutée pour des soupçons de népotisme, avec le mari et la fille aux affaires, se fend d’un premier entretien : sous prétexte de son statut exceptionnel de mère de famille ayant aidé bien des misérables, elle serait un «gros calibre»
Au regard de sa corpulence et de son vocabulaire, le mystère demeure entier. Madame Sy, Yassine Fall, fera mieux : lors de son récent voyage en Russie, en guise de compte-rendu des travaux devant micros et caméras, la ministre des Affaires étrangères produit un galimatias qui fait le tour des réseaux sociaux. Son accent à couper au couteau est un moindre mal devant les énormités qu’elle dégurgite : «Le Sénégal, un pays qui mange…» s’impose dans nos annales diplomatiques, à côté des animaux de l’ancien ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang
On ne finit pas de paniquer avec Madame Yassine Fall que le Premier ministre, soi-même, lui chipe le beau rôle.
Sans doute las de batailler avec les humains, qui ont le mauvais goût de lui apporter la réplique, cette semaine, c’est aux objets que le chef du gouvernement s’en prend : les cafetières et les frigos-bars de l’Administration ont des bouilles qui ne lui reviennent sans doute pas. On ne peut, dans ce cas, l’accuser d’ethnicisme antirépublicain, ni lui reprocher de s’en prendre à la foi d’une communauté en violation de notre sacro-sainte laïcité.
A l’intention des dernières générations de Sénégalais, le duo Diomaye-Sonko n’a rien inventé : la transition de la raison d’Etat à la raison détail date de bien longtemps…
Depuis plus d’un demi-siècle, malheureusement, le paupérisme national de notre tiers-mondisme exalté multiplie les mesquines économies républicaines, dope le misérabilisme d’Etat qui, au quotidien, nous enfonce le nez dans le déprimant et trivial dénuement ; notre destin est de visionner trois fois par semaine le charitable don d’un pays sans doute moins riche mais plus industrieux que le nôtre, avec parfois en guise de dessert au JT, le spectacle anesthésiant des côtes saillantes de nos morveux dépenaillés en divagation sur les boulevards.
Le complexe d’infériorité, ça nous connaît ; il est la base de l’économie de la pitié dans laquelle nous nous sommes enfermés…
Le Festival mondial des arts nègres, en 1966, qui voit le Sénégal accueillir le gratin planétaire, alors que les années de sècheresse entament leur cycle pour un long bail avec le Sahel, passe pour un abominable crime économique. Nous sommes si pauvres…
D’ailleurs, c’est bien simple : l’année suivante, dans le gouvernement, pour combattre la famine, ça a la bonne idée de tailler dans les bourses d’étudiants, entre autres solutions lumineuses pour éteindre nos cauchemars. Résultat des courses : en mai 1968, le pays se retrouve au bord du gouffre.
Le coût des vies perdues ou estropiées est indécent ; tout comme est inavouable celui du maintien de l’ordre, depuis les équipements, qui vont des balles réelles jusqu’aux grenades lacrymogènes ; si on les additionne à la popote et aux heures supplémentaires des Forces de l’ordre pour calmer tous ces gamins furax qui entraînent le pays dans la chienlit, auxquels s’ajoutent les dégâts matériels causés à l’échelle nationale, la conclusion s’impose tout de suite : ça n’en valait pas la peine. La leçon ne sera jamais retenue…
Lorsqu'Abdou Diouf arrive au pouvoir, en 1981, son fonds de commerce est le châtiment des voleurs, en l’honneur desquels naît la Cour de répression de l’enrichissement illicite, la tristement célèbre Crei.
Doit-on croire qu’un Sénégalais, dans sa tête, ne saurait vivre confortablement ? Le régime nouvellement installé fait traquer les fonctionnaires qui arborent un opulent standing, comme les privilégiés trop riches qui ne viennent pas se prosterner aux pieds des nouveaux maîtres du pays.
C’est dans l’air du temps, et «l’école nouvelle» que dictent les austères financiers de Bretton Woods, nous rabote le savoir, la connaissance, l’instruction et, en passant, l’éducation, l’art et la culture
Ça nous tire par le bas et annonce l’ère des «ajustements structurels». Pour habiller tout ça d’un boubou très local, ça nous rebaptise les écoles et lycées, quelques rues et avenues au passage, brûle des héros et ressuscite des renégats, pour convaincre le Peuple avide de revanches sur l’Histoire que le ghetto insalubre du sous-développement est notre seule dignité.
Abdou Diouf, en dépit de sa taille, fait figure de nain intellectuel. Il tue notre Culture, comprenez notre faculté à créer le rêve, la fameuse «soft power» par laquelle le monde moderne fourgue ses hallucinations, depuis la gastronomie française, «de la fourche à la fourchette», jusqu’à la terreur atomique américaine qu’Hollywood bazarde au monde entier, en plus de son toxique Coca Cola et de ses jeans Levi’s 501 posés sur les belles fesses de Marilyn Monroe. Nous autres, Sénégalais, dont les années cruciales se sont déroulées sous Abdou Diouf, sommes des Sahéliens aptes juste à tendre la sébile.
Insulter Senghor ne suffira pas, il faudra aussi prouver à quel point le p’tit gars de Djilor est un traître à sa race. Rien ne lui sera épargné par un régime qui s’arcboute deux décennies durant à démolir l’œuvre du poète-Président, histoire de masquer sa médiocrité.
Senghor serait mort avant 2000, même son décès passerait inaperçu et sa dépouille reposerait en Normandie où, dès sa disgrâce, il se réfugie aux côtés de la rare personne dont la confiance ne lui fera jamais défaut, jusque dans la tombe.
En 2000, lorsque Wade arrive au pouvoir, il y a un léger mieux : nous avons un mégalomane aux manettes. Jusque-là, Abdou Diouf, même s’il ne se refuse rien, voit petit pour le commun des Sénégalais. Dans son entourage, ça ne crève pas la dalle, alors que le Sénégalais ordinaire se réfugie dans la foi irrationnelle aux miracles et assiège les conteurs de paradis imaginaires…
Le temps de Wade est celui du Pharaon qui rassure son Peuple en s’agenouillant comme tout le monde aux pieds de son marabout, histoire de faire semblant. Le Wade-Man-Chauve fantasme ouvertement de grandes avenues, de ponts, de statues, de rencontres planétaires. Son nombril devrait être le centre du monde, tout Sénégalais qu’il est. Sa méthode : tirer des médiocres de leur crasse et en faire des gadgets rutilants. Ces miraculés se succèdent sur le podium, avec la longévité d’une olive dont on bouffe la chair et recrache le noyau, selon une formule adaptée à un Président français.
Ils s’en mettent tous plein les poches, parce que s’enrichir est le but ultime ; la manière importe peu, pourvu qu’elle serve la cause commune. Bien sûr, les partages de butins sont souvent sanglants. Les déchirements en famille se succèdent, entre les veinards qui ne laissent pas de trace et les maudits dont l’hémoglobine indispose le monde entier…
Retour à la norme en 2012.
Le fonds de commerce de Macky Sall, le vainqueur de la Présidentielle, ancien Premier ministre docile qui obéit alors au doigt et à l’œil de son mentor, le fils du Président, est la promesse d’un retour à la modestie républicaine, comprenez notre statut de pauvres, qui mendions le respect des autres, économisons les bouts de chandelles et diabolisons le moindre signe d’aisance.
Bien sûr, lui et les siens ne sont pas concernés. Son patrimoine qui s’étend jusqu’à Houston est le produit de la volonté divine. Entre Wolofs obtus, on parle de «travail maternel et bonne étoile paternelle». En lots de consolation, des gadgets comme on en distribue à Noël : trains électriques, soldats de plombs et étrennes éphémères.
Chacun se console comme il peut ?
Macky Sall confirmera les Sénégalais dans leur mentalité de pauvres, au point de créer son opposant idéal, celui qui dénonce la misère et le pillage de nos maigres ressources, glorifie le crève-la-faim auquel il distribue les bons… poings et désigne les missions suicidaires.
Le nouveau régime surgi des urnes du 24 mars 2024 n’inventera pas la roue, parce qu’aucun de ceux qui le composent n’a une tête de Prix Nobel. Ces braves gens se posent les mêmes questions que leurs prédécesseurs plus de quarante ans durant, se demandant pourquoi il y a si peu de riches, alors que la question fondamentale, depuis toujours, à l’évidence, devrait porter sur le paradoxe d’un pays si riche avec autant de pauvres.
Vous voulez mon avis ? M’en fiche, je vous l’assène quand même…
Le problème n’est pas le peu de «riches» fonctionnaires ou privés, lesquels, en fait, ne sont qu’aisés. L’énormité provient de l’immensité de la pauvreté sur nos terres si fertiles, pour un peuple parsemé de gens si brillants, si entreprenants. Ce qu’on appelle des milliards en Cfa ne sont que des millions en dollars ; nos millions ne sont que des milliers en euros…
Payer un loyer, en plus d’une facture d’eau et d’électricité, après avoir acheté un quintal de riz, un décalitre d’huile, un pot de tomate concentrée, un kilo de sucre et quelques fantaisies maraîchères, dans la tête d’un Sénégalais ordinaire, relève de l’exploit olympique.
Notre rapport à l’argent est psychédélique ; celui au travail, psychanalytique ; et au progrès, masochiste.
«Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens», professe Eleanor Roosevelt, femme de tête et de cœur, qui se retrouve au final First Lady américaine pour avoir sagement épousé un lointain cousin dont le chic est d’atterrir à la Maison Blanche. A n’en pas douter, les grandes nations également, sur la place publique, ne peuvent débattre que du futur lointain qui attend la descendance de son Peuple, et des pansements qu’exigent les blessures de l’Histoire pour bâtir l’avenir du citoyen du Monde, gentleman de l’Universel.
En réalité, à nous autres Sénégalais, il manque juste la culture qui permet de se poser les bonnes questions : par exemple, comment sommes-nous passés de Germaine Acogny à Nabou Lèye ?
KEEMTAAN GI - LES MATAMORES SE DÉGONFLENT COMME DES BAUDRUCHES
A malin, malin et demi. Ou tel est pris qui croyait prendre. Ne cherchons pas d’autres expressions pour illustrer le caractère chimérique et l’inculture politique de l’Opposition réunie au sein de l’armée mexicaine. Une Opposition constituée par les gens qui ont poussé l’ex-Chef dans la fosse aux lions et qui bandaient les muscles voulant exterminer ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir avec la force d’une bombe nucléaire pour écraser une mouche innocente. Ivres de leur toute-puissance d’alors et usant à satiété de formules creuses du genre « force restera à la loi » ou pérorant qu’ils ont la loi, la justice et l’autorité avec eux, fonçant comme des rhinocéros blessés sur l’ennemi qu’ils voulaient anéantir, ils n’ont pas vu venir leur défaite. Abandonnés à eux-mêmes par leur Chef qui se prélasse entre Marrakech et Paris, ils se sont laissés mener à l’abattoir par un matamore qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez et qui excellait dans les fanfaronnades puériles. La motion de censure qu’il avait annoncée avec force gesticulations du haut de la tribune de notre auguste Assemblée nationale et qu’il était allé gaillardement déposer ce mardi, a fait pschitt !!! Avant même que ses collègues ne se réunissent pour fixer le calendrier de son examen, les nouveaux maîtres du pays lui ont coupé l’herbe sous les pieds, le laissant groggy. En ignorant les aspirations populaires, ou en tout cas en voulant aller à contre-courant de celles-là, nos néo-opposants bêtes et méchants ont fait chuter deux personnalités que Seugn Bass voulait faire partir avec élégance en proposant la suppression des institutions qu’ils dirigent de notre charpente institutionnelle, le HCCT et le CESE. Ce, plutôt que de signer le décret de leur destitution. Deux décrets qui auraient pu sceller depuis très longtemps le sort de ces deux personnalités de l’Etat à qui le Président voulait éviter la suprême humiliation. Pour comprendre cela, il fallait des hommes et femmes intelligents, non des boutefeus et des insulteurs. Ceux qui veulent aujourd’hui s’opposer ont dirigé ce pays douze ans dans l’arrogance pendant que leur Chef voulait toujours s’entourer d’hommes dociles ou carrément obtus. Comme ceux qui dirigeaient la guerre perdue hier. En attendant la fin de leur mission ce 12 septembre, leur motion de censure contre Oscar Sierra avec qui ils voulaient en découdre attendra encore. Affligeante sortie… Oust, par la petite porte, opposants aux petits pieds ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
DPG DE SONKO LES DÉPUTÉS DE BBY CRIENT VICTOIRE
Les députés de Benno Book Yakaar jubilent déjà l’idée que le Premier ministre va faire sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. En tout cas, la DPG est inscrite dans l’ordre du jour soumis par le président de la République à l’Assemblée nationale en session extraordinaire qui s’ouvre ce 05 septembre. Le groupe parlementaire Bby considère que c’est « une grande victoire pour les députés de la majorité qui ont enfin exigé la tenue de la DPG après plusieurs reniement ». A défaut de merles, l’on se contente de grives du côté de BBY. Du fait que le combat de la motion de censure perdu d’avance, l’on se rabat sur la DPG.
PIKINE RÉCLAME UNE SOUVERAINETÉ ADMINISTRATIVE
Pikine, malgré sa densité humaine, n’a pas un commissariat central, ni une préfecture encore moins une caserne des pompiers, un palais de justice ou une prison. La sécurité de la ville est gérée par un commissaire central basé à Guédiawaye d’où l’appellation de commissariat central Pikine-Guédiawaye. C’est cette anomalie que des Pikinois veulent changer. C’est ainsi que ce jeudi 05 septembre des champions de lutte, des journalistes, des cadres, des acteurs du football, des opérateurs économiques, des imams, tous issus de Pikine ont décidé de déposer une lettre-plaidoyer au ministère de l’Intérieur. Ils veulent que Pikine, dans le cadre d’une souveraineté administrative, obtienne des infrastructures comme un commissariat central, une préfecture, une caserne de sapeurs-pompiers et une prison. Car, dans la situation actuelle, Pikine ne dispose comme infrastructure que d’un…cimetière !
DUBAÏ OU CANADA
L’on est tenté de ressortir la fameuse rubrique du Témoin intitulée « wanted » pour aller à la recherche des 4 à 5 éléments fugitifs de l’ancien régime qui ont fui pour aller se réfugier à Dubaï et au Canada. La révélation a été faite hier par le Premier ministre qui rencontrait le personnel de la Primature. Ousmane Sonko a indiqué qu’il y a 4 à 5 éléments de l’ancien régime qui se sont échappés et sont localisés entre Dubaï et Canada. C’est un Ousmane Sonko offensif, donc, qui a promis ce mercredi des jours sombres à des dignitaires de l’ancien régime. «La reddition des comptes va démarrer maintenant et s’étaler autant de temps qu’il faudra. Les gens ne peuvent pas se permettre de faire n’importe quoi, à coup de milliards sur le foncier, le foncier bâti, les marchés publics, les marchés classés ‘’Secret défense’’, les concessions et dans tous les domaines, amasser des milliards- et on sait dans quelles conditions et penser qu’ils peuvent en sortir indemnes », a-t-il fulminé. Ousmane Sonko a confirmé que des mesures conservatoires ont été prises « pour que certains ne puissent pas sortir du pays désormais ». L’on comprend alors pourquoi l’Etat s’est récemment opposé à la sortie du territoire national de l’ancien directeur général de la Lonase Lat Diop. « Il y en a 3 ou 4 qui ont pu s’échapper mais s’il faut aller les tirer par les orteils, ils reviendront. Dans les jours à venir, c’est par dizaines qu’ils vont rendre compte », a juré le Premier ministre. En tout cas au Témoin, nous prévoyons une forte récompense pour ceux qui vont nous fournir les noms de ces 4 à 5 éléments estampillés dans le registre de délinquants financiers.
THIERNO BOCOUM PERD LE RÉSEAU
L’annonce du Premier ministre, Ousmane Sonko, déclarant qu’il n’y aura pas de motion de censure a été perçue par certains comme un signe d’arrogance et beaucoup d’entre eux sont tombés dans le panneau. Parmi eux, le leader du mouvement Agir qui tire sur tout ce qui bouge. Quelques heures après l’annonce de la reddition des comptes et la publication du décret mettant fin aux fonctions des présidents du CESE et du HCCT, Thierno Bocoum a affirmé qu’Ousmane Sonko fait fausse route. « On verra bien comment le PM va empêcher le vote d’une motion de censure prévue à l’article 86 de la Constitution et à l’article 99 du Règlement intérieur. On verra bien s’il compte se placer au-dessus de la loi. Que d’enfantillages face à des urgences », a réagi le leader du mouvement AGIR qui est complètement passé à côté de son sujet.
CINÉMATOGRAPHIE LE GOUVERNEMENT SOUTIENT LES PRODUCTIONS LOCALES
Lors de la projection en avant-première du docu-fiction « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta », réalisé par Moe Sow, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a dit l’engagement du gouvernement pour la valorisation de la production cinématographique nationale. En présence de nombreuses personnalités, dont la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, le PM Ousmane Sonko a souligné le rôle important du cinéma. Selon lui, c’est un vecteur éducatif et un outil de préservation de la mémoire historique. Il a également rappelé l’importance de soutenir les œuvres qui enrichissent le patrimoine culturel du Sénégal tout en transmettant l’héritage national aux jeunes générations. Dans le même ordre, il a affirmé que le soutien du gouvernement sera inébranlable pour les producteurs engagés dans des projets de qualité, notamment ceux qui mettent en lumière des figures emblématiques de l’histoire sénégalaise tout en saluant l’initiative de Moe Sow, la qualifiant «de précieuse pour l’éducation historique et la promotion de la mémoire collective». D’après lui, le docu-fiction « « 1776, Thierno Souleymane Baal et la révolution du Fouta » est un exemple éloquent de ce soutien. Le film retrace la vie de Thierno Souleymane Baal, leader de la révolution Torodo en 1776 au Fouta. Le gouvernement est prêt à fournir un soutien absolu aux producteurs qui œuvrent dans le domaine des œuvres mémorielles, en particulier celles qui contribuent à une meilleure compréhension de l’histoire du Sénégal, a martelé Ousmane Sonko. Pour lui, il y a une nécessité de se souvenir et d’enseigner ces événements pour que les nouvelles générations puissent s’en inspirer. Le Premier ministre a profité de l’occasion pour encourager les cinéastes à produire des documentaires captivants et bien réalisés sur les grandes figures et événements historiques du pays, en évoquant l’importance de la célébration de moments historiques marquants, tels que le massacre de Thiaroye en 1944, où des tirailleurs africains ont été tués pour avoir revendiqué leur dû après avoir contribué à libérer la France.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 5 SEPTEMBRE 2024
Yoor-Yoor Bi, Sud Quotidien, Le Soleil, L'As, Le Témoin Quotidien, Walf Quotidien, EnQuête, Libération, Révélation Quotidien, Bes Bi le jour, Le Quotidien, L'Observateur
Yoor-Yoor Bi, Sud Quotidien, Le Soleil, L'As, Le Témoin Quotidien, Walf Quotidien, EnQuête, Libération, Révélation Quotidien, Bes Bi le jour, Le Quotidien, L'Observateur
Baadoolo - Diomaye, «le petit visibeul... lagri»
Waxonnaa ni Diomaye leegui mu mokkal. Si c’était un match de foot, on aurait dit : «quelle action de classe !» Abdou Mbow avait son temps de jeu mais n’a pu en profiter. C’était la balle de match. Le Président, inspiré par on ne sait quelle «passe» d’un stratège, a quand même réussi à dribbler l’équipe de Benno. Malheureusement, les arrêts de jeu de la 14e Législature ne sont pas favorables à la majorité parlementaire. Attention à Diomaye ! On ne connait encore que «le petit visibeul... lagri». Traduit dans la langue de l’auteur du «livre rouge» : «la partie visible de l’iceberg».
Après cinq jours de diète René Capain Bassène évacué à l’hôpital, Ona2J alerte
René Capain Bassène a été évacué à l’hôpital de Ziguinchor ce mercredi vers 10h, a-ton appris de l’Organisation nationale d’assistance juridique et judiciaire (Ona2J). Quelques jours après la confirmation de sa condamnation à la perpétuité, le détenu avait entamé une grève de la faim de 5 jours. «Cette évacuation indique une détérioration significative de son état de santé, nécessitant une intervention médicale urgente. Après cinq jours sans alimentation, les risques de complications graves, tels qu’une déshydratation sévère et des dommages aux organes vitaux, sont considérablement accrus», alerte le président de l’Ana2J, Amadou Tom Mbodj. Il a réitéré son appel à sa famille à le «dissuader de continuer sa diète et l’encourager à adopter d’autres formes de résistance plus sécuritaires».
Sortie de Ousmane Sonko Thierno Bocoum contre-attaque
Le leader politique du mouvement Agir n’a pas perdu du temps pour s’attaquer au Premier ministre Ousmane Sonko qui a assuré qu’il n’y aura pas de motion de censure. Sur sa page Facebook, Thierno Bocoum écrit : «On verra bien comment le Pm va empêcher le vote d’une motion de censure prévue à l’article 86 de la Constitution et à l’article 99 du règlement intérieur. On verra bien s’il compte se placer au-dessus de la loi». Le duo Diomaye-Sonko a choisi l’arme de l’article 84 de la Constitution pour imposer son ordre du jour.
Adji Mergane Kanouté de Benno - «Benno n’est pas morte, nous exercerons notre mission»
Interpellée sur la dissolution de la coalition Benno et celle prochaine de l’Assemblée nationale, Adji Mergane Kanouté rectifie sur iRadio : «Le Président Macky Sall n’a pas dit qu’il va dissoudre la coalition Benno bokk yakaar. Il a demandé de mettre en place un nouveau cadre qui sera à même de prendre en charge certaines mesures. Nous allons vers des élections législatives, et c’est le lieu de mettre en place un cadre rénové qui pourra avoir les performances attendues. Le cadre peut avoir un autre nom mais, cela ne signifie aucunement que la coalition Benno bokk yaakaar est morte». Pour ce qui concerne la dissolution de l’Assemblée nationale, la vice-président du groupe parlementaire Benno rappelle que la Constitution donne cette possibilité au chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye. Mais, souligne-t-elle, «cela ne nous empêchera pas au niveau de notre groupe de continuer à exercer notre mission».
Ayib Daffé de Yewwi «Benno est un groupe parlementaire qui agonise»
Le président du groupe parlementaire Yewwi askan wi raille ses collègues de Benno. Au micro de iRadio, Ayib Daffé déclare, réagissant à la motion de censure déposée, «C’est un groupe parlementaire qui agonise parce qu’on a vu un texte de Macky Sall où il écrit qu’il a dissous la coalition Benno bokk yaakaar. Ce groupe parlementaire dont la coalition est dissoute n’a plus de cohérence ni de légitimité politique. Il faut aussi comprendre qu’ils ont le droit de résister parce que celui qui est destiné à la guillotine doit impérativement sauver sa peau, et c’est ce qu’ils sont en train de faire». Pour lui, Benno peine toujours à accepter que les Sénégalais ont porté leur choix sur Bassirou Diomaye Faye. «Ils pensaient à un second tour, ils sont actuellement dans ce second tour. En tant que députés, nous attendons de disposer de l’information et le bureau ainsi que les députés seront informés», a-t-il dit.
note de la république des valeurs
L'OPACITÉ AU SOMMET DE L'ÉTAT
En s’abstenant de mettre à la disposition des Sénégalais la décision du Conseil constitutionnel sur la possible dissolution de l'Assemblée, Diomaye s’inscrit dans une posture partisane. Cela rappelle les sombres calculs politiques d'un temps récent
La République des Valeurs/Réewum Ngor s'insurge contre la non-publication d'une décision clé du Conseil constitutionnel. La note du parti analyse ci-dessous, les implications juridiques et politiques de ce silence, soulevant des questions sur la dissolution de l'Assemblée et le calendrier électoral.
"Dans le Journal de 20 heures de la RTS 1 en date du 29 août dernier, Monsieur Ousseynou Ly, porte-parole et chef de la cellule digitale de la présidence de la République a déclaré que le président de la République a saisi le Conseil constitutionnel pour avis et a obtenu une réponse notamment sur la date à compter de laquelle l’Assemblée nationale pourra être dissoute. Cette déclaration officielle n’a pas laissé indifférente notre parti politique, République des Valeurs « Réewum Ngor », pour deux raisons au moins.
D’une part, nous avons été surpris que le Conseil constitutionnel ait rendu une décision sans que celle-ci soit accessible au public. Certains commentateurs ont laissé entendre qu’il s’agit d’un avis adressé au président de la République à la suite de sa demande. Le chef de l’État serait alors le seul destinataire de l’avis donné par le Conseil constitutionnel. Il est vrai que la saisine du président de la République s’inscrit dans le cadre de l’article 92, alinéa 2 de la Constitution qui dispose que « le Conseil constitutionnel peut être saisi par le président de la République pour avis ». À la lecture de cette disposition, on peut comprendre que les Sages ont rendu un avis qui doit être adressé à celui qui l’a sollicité, le chef de l’État. Par conséquent, il ne serait pas choquant que l’avis rendu par le Conseil constitutionnel ne soit pas accessible au public. Cette interprétation relève d’un bon sens qui ne prend pas en compte l’évolution du droit.
À la suite de la polémique de 2016 sur la question de savoir si l’acte qui fut livré à Macky Sall par le Conseil constitutionnel était un avis ou une décision, la Haute juridiction a donné une réponse définitive dans sa décision n° 60/E/2024 du 5 mars 2024. En l’espèce, le président Macky Sall avait sollicité l’avis du Conseil constitutionnel sur les modalités d’organisation de la dernière élection présidentielle. Après avoir répondu dans le fond aux questions relatives à la demande d’avis, les Sages ont précisé dans le dernier considérant (considérant 19) de leur décision que « le Conseil constitutionnel rend, en toutes matières, des décisions motivées ». En d’autres termes, même lorsqu’il est saisi pour avis par le chef de l’État, l’acte rendu par le Conseil n’est pas juridiquement un avis, mais une décision. Or, les décisions du Conseil s’imposent erga omnes (à l’égard de tous), comme le prescrit l’article 92, alinéa 4 de la Constitution. Les exigences de l’État de droit, notamment celle de la prévisibilité de la règle de droit et le principe de la sécurité juridique ne peuvent pas tolérer qu’un acte juridique qui s’impose aux citoyens ne puisse pas être accessible à ces derniers. Il s’agit d’une règle élémentaire en droit.
D’autre part, M. Ousseynou Ly, porte-parole et chef de la cellule digitale de la présidence de la République a laissé entendre que la saisine portait au moins sur la dissolution. Il n’est pas exclu que d’autres points aussi importants aient été évoqués. On pense, par exemple, au délai constitutionnel pour la tenue des élections législatives à la suite d’une dissolution. Selon l’article 87, alinéa 3, après la dissolution de l’Assemblée nationale, « le scrutin a lieu soixante (60) jours au moins et quatre-vingt-dix (90) jours au plus après la publication du décret ». Les élections législatives devront donc être organisées au plus tard dans les trois mois après la dissolution. Ce délai semble très court pour tenir le scrutin étant donné qu’il faut dérouler le lourd dispositif du parrainage. On pense aussi au fait que le projet de la loi de Finances ne serait pas déposé et examiné à temps par la nouvelle Assemblée nationale. Aux termes de l’article 68 de la Constitution, le projet de loi de Finances doit être déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale au plus le jour de l’ouverture de la session ordinaire unique, c’est-à-dire dans la première quinzaine du mois d’octobre. La dissolution ne pouvant intervenir qu’à partir du 12 septembre, il serait impossible de respecter ce délai si le décret de dissolution est pris en septembre. Le risque de ne pas pouvoir faire adopter définitivement la loi de Finances (le budget) avant la fin de l’année est alors réel. Dans ce cas de figure, la Constitution permet au président de la République deux choses : la mise en œuvre du projet de loi de finances par décret ou la reconduction des services votés, selon la situation.
En revanche, il convient de préciser que ces deux voies ne sont utilisables que lorsque le retard n’est pas le fait du président de la République. Ce dernier a le droit de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale ; cependant, il sera le seul responsable des conséquences qui en découleraient : le retard du vote du budget, par exemple. Toutes questions qui laissent penser que la demande d’avis du président de la République concernerait plusieurs questions. Or, puisque cela concerne entre autres les élections, le vote à venir du budget et surtout l’interprétation des dispositions de la Constitution, la décision rendue par le Conseil constitutionnel intéresse non seulement tout citoyen, mais aussi les partis et mouvements politiques.
En s’abstenant de mettre à la disposition des Sénégalais la décision à lui notifiée par le Conseil constitutionnel, le chef de l’État s’inscrit dans une posture partisane. L’objectif mal dissimulé est de retenir la décision et de l’exploiter au profit d’un parti politique, le Pastef dont il dit avoir démissionné pour être au-dessus de la mêlée en tant que chef de l’État. Il s’agit d’une attitude qui rappelle les petites stratégies et les sombres calculs politiques dans un temps récent qui a favorisé la victoire des nouvelles autorités lors de l’élection présidentielle. La rupture annoncée ne se manifeste finalement nulle part ; les gestes démocratiques ordinaires sont mêmes absents.
Afin de lutter contre ce comportement, et fidèle à notre ligne politique de défense de la République et de l’État de droit, notre parti politique République des Valeurs « Réewum Ngor » a pris l’initiative d’écrire au Conseil constitutionnel afin qu’il mette sa décision à la disposition des Sénégalais. Puisque le Conseil ne s’attendait sûrement pas à une telle démarche, on nous a indiqué dans un premier temps qu’il s’agissait d’une saisine confidentielle et que la réponse est destinée au seul président de la République. Nous n’étions pas convenus par cette réponse au regard des arguments présentés plus haut. Après un moment d’attente, notre demande a été réceptionnée et une décharge nous a été remise. Nous avons compris au sortir du Conseil constitutionnel que le processus sera imminemment enclenché pour rendre public la décision.
Nous considérons que le Conseil constitutionnel est l’autorité habilitée pour interpréter en dernier ressort la Constitution. Il devrait alors systématiquement rendre accessible ses décisions, le cas échéant après notification au président de la République. Il l’a fait récemment dans sa décision n°60/E/2024 précitée. Nous espérons qu’il ne se fera pas prier cette fois."
par Pape Samba Kane
POUR 417 FRANCS PAR SÉNÉGALAIS, S'ÉVITER UNE CRISE POLITIQUE COÛTEUSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique coûterait en argent plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable
Lundi 2 septembre, toute la journée et une partie de la soirée, les députés sénégalais, réunis en plénière, nous ont offert un spectacle, du genre dont ils ont le secret ; quoique, cette fois-ci, le script, resté granguignolesque, n'a pas connu les rebondissements tragicomiques traditionnels depuis que les dernières législatives avaient apporté un certain équilibres des forces dans la chambre. Est-ce parce les opposants d'aujourd'hui (le Benno) sont moins énervés que ceux d'hier (Yewwi, maintenant maître de l'exécutif) ? Je suspends cette question pour une autre fois, un prochain papier (leb na ko ba beneen, comme dirait l'inoubliable Thione Seck).
Cependant, le calme revenu après le show retransmis en direct par au moins quatre chaînes de télévision, quelques petits calculs, une petite comptabilité pour le dire mieux, nous ont conduit à la conclusion suivante : "Tout ça, pour ça ? ..."
On va s'expliquer après un petit détour sur ce qui a été présenté aux Sénégalais comme une affaire politique majeure, un enjeux de gouvernance décisif, le respect urgent d'une promesse électorale ; et aussi, un tournant vital pour l'avenir des députés de la présente législature. Il y a du vrai dans tout ce qui précède, mais un brin dramatisé par la classe politique, comme un appât fabriqué de toute pièce pour distraire le Sénégalais lambda ; appât sur lequel, cependant, la presse a été la première à se jeter. Tout le monde est resté le nez dans la boue de l'actualité, personne, à ma connaissance, n'a levé la tête pour prospecter ce que vraiment vont nous coûter ces institutions "budgétivore" pour la courte échéance qu'il leur reste avant de disparaître. De toute façon ! Comparativement à ce que pourrait nous coûter une crise politique entre exécutif et législatif, pendant que le premier prend à peine ses marques.
Il semble que les deux institutions coûtent aux contribuables sénégalais 15 milliards. Cette somme, il est vrai, isolée, est sidérante pour les fauchés que nous sommes généralement, nous, la majorité écrasante des Sénégalais. Surtout si on retient - si et seulement si on retenait, que "ces institutions sont inutiles".
C'est revenu dans l'argumentation de tous les intervenants favorables au projet de loi constitutionnelle portant dissolution des HCCT et CESE : avec de pareilles sommes, on construirait des hôpitaux, des abris provisoires, les hémodialysés du pays verraient leur calvaire prendre fin., etc., etc. ! Ce n'est pas tout à fait faux !
À les entendre également, si on ne les suivait pas, nous irions encore, pauvres contribuables, casquer, pendant un an, 15 milliards de francs, pendant cinq ans 75 milliards. Or, rien n'est moins vrai. Nous allons y venir, retournons aux enjeux supposés déterminants pour l'avenir politique de notre pays autour de cette affaire.
Un enjeu majeur nicherait dans l'issue de cette plénière. Si la loi n'était pas votée, le chef de l'Etat dissoudrait cette Assemblée "en rupture avec la volonté populaire" pour paraphraser le président Bassirou Diomaye Faye - au lendemain du retoquage de son projet de loi. Il tenait à remplir un engagement électoral, en engageant ce bras de fer finalement trop politiquement coûteux pour lui - il est en Chine pour une visite d'Etat, et parallèlement un sommet Chine-Afrique, quand tous ses interlocuteurs apprennent que sa première initiative de haute politique a échoué.
Laissons ça pour parler du coût de cette initiative en politique intérieure, coût en adversités agressives, en contentieux politiques évitables - et à impérativement éviter, sous quelque forme, si le souhait de tous est seulement que ce pays marche, que sa démocratie se renforce et que ce gouvernement travaille dans les meilleures conditions pour assurer la réussite de ses missions.
Un bras de fer entre l'exécutif et le législatif, dans cette période de transition politique, comme suggéré plus haut, coûterait en argent (puisque c'est ce qui semble intéresser certains) plus que ce que risque de nous coûter HCCT et CESE réunis, d'ici leur disparition inéluctable, dans six mois au maximum - parce le président va dissoudre l'Assemblée nationale de toute façon, dans quelques semaines ; et cela ne devrait pas prendre six mois, entre cette décision, et l'installation d'une nouvelle législature qui lui serait favorable pour dérouler toute politique qu'il voudrait.
En chiffres, cela veut dire, considérant les 18 millions de Sénégalais - pour schématiser - comme les " contribuables" en question, que chacun d'entre nous cotiserait seulement 416,8 francs CFA pour entretenir ces institutions d'ici là.
Voici donc que ces dernières, qui sont des recommandations des Assises nationales et du CNRI, pour quinze milliards par an, auront coûté chaque année, à chaque Sénégalais (15 M ÷ 18 millions =) 833,3francs CFA. Dans six mois, elles nous coûteraient la moitié, 416 virgule machin de francs, avant de disparaître. Et " bon débarras", pour ceux qui n'en voulaient pas, et qui en ont le droit.
Chaque Sénégalais appréciera maintenant - tout cela étant clair -, sa préférence pour les deux schémas suivants :
1)- pour un coût de 417 francs par Sénégalais - attendre tranquillement que Diomaye Faye, dans quelques semaines, dissolve l’Assemblée nationale, organise des élections législatives dans les trois mois suivants, comme la loi l'y contraint, installe la nouvelle législature, qui devrait, nous l'avons dit, lui être favorable (c'est de tradition !), pour alors tenir sa promesse électorale en dégageant ces institutions.
- Soit dit en passant, je sais que ce n'est pas si simple. Il faudra bien contourner la contradiction entre la loi constitutionnelle, qui veut que l'élection se tienne dans les 90 jours suivant la dissolution, et le code électoral qui fixe 150 jours pour le bouclage du processus des parrainages, nécessaire pour une organisation, dans les règles, des législatives ; sans parler de la loi de finance rectificative, pas encore votée, ni du budget 2025 que seule une Assemblée dûment installée permet. Bref, ces messieurs du pouvoir ont vraiment d’autres chats à fouetter que de se tuer à nous faire économiser 417 francs chacun pour les six mois à venir, à ce coût ! - Justement, "attendre tranquillement" signifie, pendant ce temps, quand personne ne se sent politiquement acculé ou " humilié", "méprisé" même, ont déploré des élus de Benno lundi, discuter. Discuter avec la classe politique sénégalaise, qui ne se réduit pas à Benno (mais Benno tient l’Assemblée), douée pour au moins une chose : trouver des compromis. Cela permettra de contourner ces obstacles, sommes toutes pas plus compliqués que ceux qui se dressaient devant une bonne tenue de l'élection présidentielle du 24 mars dernier, et qui ont été contournés, par suite de discussions politiques entre la prison du Cap et quelque hôtel. Preuve, s’il en est, qu’en politique, tout peut se régler par la discussion.
2) - chacun restant sur ses positions - persister dans la confrontation politique, dont le deuxième round - cette session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour le vote d'une motion de censure contre le Premier ministre - se joue ce vendredi 6 septembre, et qui viendra s'ajouter à l'imbroglio déjà bien inextricable que nous avons entrevue. Que la motion passe ou ne passe pas, un camp se sentira humilié et se braquera sûrement pour la suite des événements.
Du coup, le nécessaire, absolument nécessaire dialogue pour, après l'inévitable dissolution de la représentation nationale, organiser des législatives apaisée, s'en trouvera sinon compromis, en tout cas compliqué.
Le risque, c'est des élections retardées, une démocratie sans parlement au moins un certain temps, des tensions politiques toujours plus ou moins dangereuses pour un régime en place, un président obligé de gouverner par décret.
Et ça, croyez-moi cher compatriote, ça nous coûterait bien plus cher que 417 francs chacun pour prix d’un sursis en faveur des deux institutions en question.
Alors, que tous ceux qui parmi nous en ont la possibilité, en respectant pour chacun le rang que les Sénégalais lui ont donné, veuillent bien pousser le président de la République et les députés de Benno, à passer ce cap pas si terrible que ça, s'il est abordé par chacun avec la volonté de convaincre et non de vaincre.
par Thierno Alassane Sall
FAUTE DE VISION, LE POUVOIR OPTE POUR LA DIVISION
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs, ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer
Les Sénégalais ont donné à Diomaye Faye, en lui conférant une majorité nette dès le premier tour, les moyens d’ouvrir une nouvelle ère démocratique. Les premières déclarations du président Diomaye Faye semblaient conformes à cette demande populaire d’un dialogue national pour refonder nos institutions, approfondir la démocratie, bâtir une économie au service de tous.
Cependant, les actes posés vont exactement dans le sens de l’exacerbation des tensions dans un pays qui s’est retrouvé, à plusieurs reprises, au bord du gouffre. Au point où l’invraisemblable est advenu dans l’escalade d’un conflit, qui, il faut bien le dire, est né du mépris assumé du Premier ministre à l’égard de la représentation nationale : une motion de censure annoncée par le groupe BBY.
Cette situation, il faut le souligner, a prospéré en raison de l’incapacité du président de la République à assumer la plus élémentaire de ses charges : suggérer à - puisque l’on ne saurait dire instruire - son Premier ministre de se conformer à la Constitution sans chercher des alibis dans l’absence de dispositions dans le Règlement intérieur de l’Assemblée, une loi de moindre portée.
Jamais un pouvoir n’aura, en seulement cinq mois, cherché autant la confrontation avec les contre-pouvoirs (la presse, l’opposition), ignorant que ses véritables adversaires sont le sous-développement, la pauvreté et le désespoir, qui poussent des jeunes à prendre la mer dans un exode incessant.
La prochaine escalade ? La dissolution de l’Assemblée nationale, pour désorganiser les élections législatives qui s’annoncent comme les plus chaotiques de notre histoire. En effet, comment organiser en 60 jours, ou 90 jours maximum le parrainage, son contrôle, la période de contentieux et la campagne électorale, avec, de surcroît, un effet de surprise si ce n’est dans le chaos et la confiscation de la démocratie ? Quelle crise justifie une si dangereuse précipitation ? Justement, le rejet du projet de suppression du HCCT et du CESE, ainsi que la motion de censure, offrent un prétexte bien opportun.
Le président Diomaye Faye, dans le rôle qu’il s’est assigné dans le duo de bad cop - good cop, va nous jouer la petite musique des regrets, tout en poursuivant le plan que le Pastef a concocté pour asseoir, à tout prix, un pouvoir total.
Le peuple avait cru à un projet sur toutes les lèvres, avant de s’apercevoir que le nouveau régime n’avait pas de vision pour mener le pays. En attendant de prodiguer le remède miracle promis, le bon professeur Diomaye et son "Boss" appliquent la vieille solution : diviser pour mieux régner.
DÉCISION DE LA COUR SUPRÊME DU 29 AOÛT 2024, UN BLANC-SEING À LA DÉFORESTATION
Selon Action pour la justice environnementale (AJE), cette décision est surprenante étant donné les débats intenses et la décision inédite des autorités publiques de suspendre les travaux sur le littoral.
Le 29 août 2024, la Cour Suprême du Sénégal a tranché en rejetant la requête d’AJE-Action pour la Justice Environnementale (AJE), qui demandait l’annulation du décret 2023-813 du 5 avril 2023. Ce décret, qui approuve et rend exécutoire le Plan d’Urbanisme de Détails (PUD) pour la bande Yeumbeul Nord, Malika, Tivaouane Peulh, et déclassant une partie de la bande des filaos, a ainsi été validé par la Cour.
Selon AJE, cette décision est surprenante étant donné les débats intenses et la décision inédite des autorités publiques de suspendre les travaux sur le littoral. La question avait conduit à une instruction approfondie, incluant une visite sur les lieux pour évaluer l’état actuel de la bande des filaos.
Introduite en 2023, la requête d’AJE contestait la régularité du décret, affirmant que l’adoption du PUD n’avait pas été précédée d’une Évaluation Environnementale, comme l’exige l’article L48 du Code de l’Environnement de 2001. Cet article stipule que tout projet susceptible de nuire à l’environnement doit faire l’objet d’une évaluation. AJE avait également soutenu que la décision de déclassement était en contradiction avec les engagements internationaux du Sénégal, notamment les accords de Paris sur le changement climatique et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
La Cour Suprême a rejeté ces arguments, arguant que le PUD avait été soumis à une Évaluation Environnementale Stratégique (EES) depuis 2016, approuvée par arrêté en 2018. Cette position est jugée surprenante par AJE, qui affirme que ni l’organisation ni les communautés riveraines n’avaient connaissance de cette EES. De plus, aucun document de ce type n’avait été mentionné par l’Agent Judiciaire de l’État ou les autorités compétentes lors de la procédure. AJE note également que, dans une décision antérieure de 2022 sur la même question, la Cour avait estimé que la régularité d’un décret n’était pas conditionnée par la réalisation d’une EES, bien que cette étude semble avoir existé à l’époque.
La décision est aussi critiquée pour sa lecture des accords internationaux. Selon AJE, la Cour a interprété ces accords comme visant principalement à fournir des fonds aux pays en développement pour atténuer les changements climatiques, renforcer la résilience et lutter contre la désertification, tout en contribuant au développement durable. La Cour a jugé que le décret était conforme aux accords en prévoyant des aménagements d’espaces verts sur les terres déclassées. AJE considère cette approche comme une réduction des obligations environnementales à des mesures compensatoires superficielles.
AJE craint que cette décision ne crée un précédent dangereux pour la conservation des espaces naturels, en permettant des déclassements futurs sous prétexte de mesures compensatoires limitées. Selon l’organisation, cette décision met en évidence un faible niveau de sensibilité écologique dans le jugement des questions environnementales par les autorités judiciaires sénégalaises.
En conclusion, selon AJE, l’arrêt de la Cour Suprême du 29 août 2024 sur la bande des filaos est significatif non seulement pour son impact potentiel sur la déforestation, mais aussi pour ce que l’organisation perçoit comme un manque de rigueur écologique dans le système judiciaire sénégalais.