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16 novembre 2024
DIOMAYE SOULIGNE LES PRIORITÉS STRATÉGIQUES DU SÉNÉGAL AU 4ÈME SOMMET DU FOCAC
Lors de l'ouverture du 4ème Sommet du Forum Sino-Africain à Beijing, le chef de l'Etat a présenté les axes de coopération prioritaires pour le Sénégal. Son discours a mis en lumière les initiatives visant à renforcer les liens entre l'Afrique et la Chine.
Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a prononcé un discours mémorable lors de la cérémonie d’ouverture du 4ème Sommet du Forum Sino-Africain (FOCAC), qui s’est tenu à Beijing ce 5 septembre 2024. Son intervention a marqué un moment clé dans les relations sino-africaines, reflétant l’engagement continu du Sénégal envers ce partenariat stratégique.
Dans son discours, le Président Diomaye Faye a exprimé sa gratitude envers le Président Xi Jinping et le peuple chinois pour leur accueil chaleureux et pour l’importance qu’ils accordent à la coopération sino-africaine. Il a souligné le rôle majeur de la Chine dans la transformation des infrastructures africaines, mentionnant des projets phares tels que les ports, aéroports, et réseaux ferroviaires. Le FOCAC, créé en 2000, a évolué pour devenir un modèle de partenariat, fondé sur le dialogue, le respect mutuel, et des bénéfices partagés.
Le Président de la République, co-président du FOCAC depuis 2018, a rappelé les réalisations de cette coopération, notamment à travers l’initiative des nouvelles routes de la soie, qui a largement contribué à l’amélioration des infrastructures et au développement économique du continent africain. Il a également rendu hommage au soutien de la Chine pendant la pandémie de COVID-19, soulignant l’importance de la solidarité dans les moments de crise.
Dans une vision tournée vers l’avenir, le chef de l’état a proposé des priorités stratégiques pour l’Afrique et la Chine, parmi lesquelles la modernisation agricole, l’industrialisation du continent, l’autonomisation des femmes et des jeunes, et la promotion des investissements privés pour soutenir la croissance. Il a particulièrement insisté sur la nécessité d’investir davantage dans la digitalisation et l’innovation technologique, appelant à un renforcement des infrastructures numériques pour accélérer le développement des start-ups africaines.
Le discours s’est conclu par une passation symbolique, où le Président Denis Sassou Nguesso de la République du Congo a été désigné pour prendre la relève de la coprésidence africaine du FOCAC. Le Président Faye a salué la collaboration sincère entre les nations africaines et la Chine, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal à poursuivre ce partenariat dynamique.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE FIXE LA DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE AU 11 SEPTEMBRE
La Conférence des présidents a dévoilé le calendrier des prochains débats parlementaires. Parmi les moments les plus attendus figure la présentation de la DPG, qui devrait avoir lieu la veille jours d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée.
La Conférence des présidents s’est réunie à l’issue de l’ouverture de la session extraordinaire convoquée par le président de la République, dévoilant ainsi le calendrier de l’ordre du jour. Cette session, qui s’annonce cruciale, met en lumière plusieurs projets de lois qui seront examinés dans les prochains jours.
Le calendrier retenu prévoit la réunion de la commission technique dès ce samedi pour débattre des projets de lois en question. La plénière se tiendra le lundi suivant, marquant un moment clé de cette session parlementaire.
Toutefois, l’attention se porte particulièrement sur la Déclaration de politique générale, dernier point de l’ordre du jour. La plénière dédiée à cette déclaration est prévue pour le 11 septembre. Cette date précède de peu une possible dissolution de l’Assemblée nationale, envisagée pour le 12 septembre.
LE SÉNÉGAL PRÊT À RETROUVER SON EFFICACITÉ OFFENSIVE FACE AU BURKINA FASO
À la veille du match contre les Etalons pour les éliminatoires de la CAN 2025, Aliou Cissé s'est montré optimiste. Malgré les défis, le sélectionneur assure que l'équipe est prête à affronter une sélection burkinabè solide et déterminée.
Dakar, 5 sept (APS) – Le Sélectionneur des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, a rassuré, jeudi à Diamniadio, que son équipe est prête et dispose d’arguments nécessaires pour retrouver son efficacité offensive durant les phases éliminatoires de la CAN.
‘’Nous sommes restés sur notre faim, lors de notre dernier match au Stade Abdoulaye Wade contre la République démocratique du Congo, à l’occasion des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (0-0). Mais aujourd’hui, tout est bien réuni pour retrouver cette efficacité offensive pour mieux aborder ces éliminatoires’’, a-t-il dit.
Cissé s’exprimait en conférence de presse à la veille du match de la première journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2025, contre le Burkina Faso à Diamniadio, à 19h GMT. Il était devant la presse, en compagnie du défenseur de l’équipe Moussa Niakhaté.
Le Sénégal se déplacera à Lilongwe au Malawi pour affronter le Burundi, lors de la deuxième journée, lundi.
‘’Ces éliminatoires sont difficiles. Les matchs de fin de saison et de début de saison sont les plus difficiles à aborder. Mais nous sommes focus motivés pour mettre en place durant deux à trois jours tout ce que nous voulons. Le temps est court, mais nous sommes prêts. Le Sénégal a les moyens de se qualifier à la prochaine CAN’’, a-t-il dit.
Parlant du Burkina Faso, l’entraîneur du Sénégal, a rappelé que c’est une sélection ‘’en reconstruction’’ qui a perdu beaucoup de ses joueurs cadres qui avaient participé à la CAN 2021 au Cameroun.
Toutefois, il a précisé que l’équipe du Burkina Faso est ”très costaud”. ”Elle met beaucoup d’impact dans les duels et a des individualités qui peuvent créer des problèmes à n’importe quel adversaire, mais nous avons toujours eu de bons résultats contre elle”, a t-il relevé.
‘’Nous les craignons et les respectons, mais nous ferons pout pour les battre’’, a-t-il dit.
Aliou Cissé a assuré que ‘’l’ambiance est bonne’’ au sein de l’équipe et les joueurs sont ‘’heureux de retrouver la tanière’’. ‘’C’est une famille. Il y a cette solidarité. Les garçons sont ambitieux. Ils ont envie de continuer à écrire l’histoire du football de leur pays’’, a-t-il ajouté.
‘’Le match de demain sera difficile, mais nous allons tout faire pour le gagner. C’est un devoir pour le Sénégal d’être présent aux éditions de la CAN. Nous avons à cœur d’aller au Maroc, mais cela se fera étape par étape. Nous sommes déterminés à gagner les trois points’’, a soutenu Moussa Niakhaté.
Le Burundi, prochain adversaire du Sénégal, a battu, jeudi, le Malawi (3-2), l’autre équipe de ce groupe L.
Les Burundais occupent provisoirement la tête du groupe L.
LE CARNAVAL DE DAKAR 2024 PLACÉ SOUS LE SIGNE DU PATRIMOINE ET DE LA TRANSMISSION
Le mythique groupe ‘’Xalam2’’, patrimoine musical sénégalais représenté par le musicien Henri Guillabert et le professeur Pape Massène Sène, a été choisi comme parrain de cette édition
La cinquième édition du Carnaval de Dakar, prévue du 28 novembre au 1er décembre prochain, sera placée sous le thème ‘’Patrimoine et transmission’’, ont annoncé, jeudi, ses organisateurs.
‘’Nous sommes à une époque de mondialisation où tout est ouvert, nous devons donc promouvoir nos cultures et les transmettre aux jeunes générations’’, a déclaré la présidente dudit carnaval, Fatou Kassé Sarr, lors d’une conférence de presse, au Grand théâtre national, à Dakar.
Le mythique groupe ‘’Xalam2’’, patrimoine musical sénégalais représenté par le musicien Henri Guillabert et le professeur Pape Massène Sène, a été choisi comme parrain de cette édition.
L’édition de cette année est organisée en ‘’étroite collaboration’’ avec le Grand théâtre qui va abriter la plupart des activités, signale Fatou Kassé Sarr.
‘’On a fait des innovations cette année en nouant des partenariats avec le Grand théâtre et l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (Enamc) et le groupe Xalam2, qui est notre parrain’’, a-t-elle souligné.
Elle a annoncé que le groupe ‘’Mas ka Klé’’ de la Guadeloupe sera à Dakar avec une délégation de 55 personnes pour retrouver ses racines africaines et rencontrer les Sénégalais.
Il est aussi prévu cette année, des expositions d’artisans, des panels, des ateliers, et des animations.
Le carnaval va aussi accueillir ‘’toutes les communautés et les régions‘’.
Fatou Kassé Sarr rappelle que le carnaval de Dakar, est un festival visant à valoriser le patrimoine culturel national. Elle a, d’ailleurs, souligné que le nom complet de l’évènement est ‘’Carnaval de Dakar sunu thiossaane’’.
‘’L’accompagnement du Grand théâtre national entre dans le cadre de notre programme d’appui aux acteurs culturels. Nous allons lancer à la veille du carnaval le baptême du grand théâtre’’, a fait savoir Sergine Guèye Fall, directeur général du Grand théâtre national.
L’ÉTAT ENVISAGE D’AFFECTER DES TERRES À LA CULTURE DE CÉRÉALES LOCALES
La panification peut contribuer à cette souveraineté alimentaire dans la mesure où, en utilisant plus de céréales et plus de légumineuses dans la fabrication du pain, nous avons plusieurs impacts, selon M. Athie
Dakar, 5 sept (APS) – Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne, a annoncé, jeudi, que l’Etat du Sénégal envisage de dédier des terres cultivables à la culture des céréales locales utilisées dans la fabrication du pain, afin de ‘’booster’’ leur production.
Il participait, par visio-conférence, à l’ouverture officielle de la semaine nationale du pain aux céréales locales, organisée par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS).
‘’Nous sommes même en train d’envisager d’allouer des terres cultivables dans l’objectif de voir comment booster la production et motiver les boulangers à utiliser plus de céréales locales dans la fabrication du pain’’, a déclaré Mabouba Diagne.
Il a souligné que le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage est un partenaire ‘’stratégique’’ des boulangers.
‘’Ils sont en train de faire un excellent travail, non seulement pour nourrir la population, mais aussi participer à la sécurité alimentaire’’, a salué M. Diagne.
La semaine nationale du pain aux céréales locales se tient du 5 au 7 septembre au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES). Son objectif principal consiste à sensibiliser sur la défiscalisation des farines de céréales locales et la modification de la loi sur l’incorporation des céréales locales.
‘’Nous avons priorisé le développement des chaînes de valeur en accordant une attention particulière aux céréales à forte consommation, et c’est dans cette perspective que s’inscrit la collaboration avec la Fédération nationale des boulangers du Sénégal et notre département’’, a souligné Ousmane Mbaye, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Au nom du ministre de l’Agriculture, il a affirmé que cette semaine arrive à ‘’point nommé’’, comme pour ‘’illustrer la pertinence’’ du partenariat entre la FNBS et le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
‘’L’une des aspirations majeures de notre département consiste à préserver les équilibres économiques et la dynamisation de l’économie rurale’’, a précisé M. Mbaye.
Il a rappelé que la souveraineté alimentaire et nutritionnelle des populations constitue l’un des objectifs du gouvernement en matière d’agriculture et de développement.
‘’Changer nos habitudes alimentaires pour une souveraineté alimentaire’’ est le thème sous lequel est placée la semaine nationale du pain aux céréales locales.
Cette initiative de la FNBS est soutenue par le Projet d’appui aux réformes et aux politiques agricoles de Feed the Future Sénégal (PSS), financé par l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.
L’objectif ultime des organisateurs est de réduire la dépendance à la farine de blé importé et de renforcer les conditions nécessaires à la souveraineté alimentaire.
‘’La panification peut contribuer à cette souveraineté alimentaire dans la mesure où, en utilisant plus de céréales et plus de légumineuses dans la fabrication du pain, nous avons plusieurs impacts’’, a estimé Ibrahima Athie, directeur adjoint du Projet d’appui aux réformes et aux politiques agricoles de Feed the Future Sénégal.
Selon lui, les producteurs qui fournissent la matière première vont gagner ”beaucoup plus d’argent” de même que les transformateurs.
‘’La boulangerie a un intérêt aussi à ce que ce projet de panification réussisse, mais les consommateurs aussi, car les aspects nutritionnels et les aspects sanitaires sont aussi extrêmement importants’’, a dit M. Athie.
RENÉ CAPAIN BASSENE ÉVACUÉ À L’HÔPITAL APRÈS 5 JOURS DE GRÈVE DE FAIM
Condamné en première instance et en appel à la prison à perpétuité dans l’affaire dite du massacre de Boffa Bayotte en 2018, le journaliste a toujours clamé son innocence.
Condamné en première instance et en appel à la prison à perpétuité dans l’affaire dite du massacre de Boffa Bayotte en 2018, le journaliste René Capain Bassène a toujours clamé son innocence.
Il a entamé une grève de la faim depuis plus de 5 jours qui l’a cloué au lit au point que des acteurs de la Société civile ont interpellé les autorités judiciaires à se pencher sur son cas pour éviter le pire. Il refuse tout soin.
Selon le quotidien l’AS, le détenu a été finalement évacué à l’hôpital le 4 septembre.
Son état de santé s’est détérioré très vite et une intervention médicale est nécessaire pour éviter des dommages de ses organes vitaux.
LE PREMIER MINISTRE DOIT CESSER DE PARLER DES DOSSIERS JUDICIAIRES
Selon Pape Djibril Fall, ce n'est pas à Ousmane Sonko de parler des dossiers judiciaires et des personnes qui se sont échappés au Canada
A l’ouverture de la 3e Session extraordinaire de l’Assemblée nationale, le député Pape Djibril Fall a tiré sur le Chef du gouvernement pour ses différentes sorties en rapport avec la reddition des comptes et les “menaces” proférées à l’encontre de certains membres de l’ancien régime.
Pour Pape Djibril Fall, Ousmane Sonko ne doit plus parler des dossiers judiciaires qui sont en cours de traitement. Car, dit-il, « (…) plus il en parle, plus les gens qui seront traqués demain vont penser, et à juste raison, que ce sont des dossiers politiques ».
«Le Premier ministre doit cesser de parler des dossiers judiciaires. C’est la meilleure manière de donner aux poursuites judiciaires une connotation politique. (…) Donc lui, il a un pouvoir dérivé de l’exécutif. Aujourd’hui, ce n’est pas son rôle de sa responsabilité de parler des dossiers judiciaires et des personnes qui se sont échappés au Canada. C’est à la justice de le dire. Et lui, il n’est pas la justice. On ne voulait plus d’immixtion dans la justice et les dossiers judiciaires. Lui et le Président Bassirou Diomaye Faye ne peuvent pas faire moins que les autres. Ils doivent faire plus. Il faut que chaque pouvoir reste à équidistance», conseille le jeune parlementaire.
Concernant le dossier de l’ONAS et dont le ministre de la Justice Ousmane Diagne a annoncé une enquête, le député estime que « Cheikh Tidiane Dieye doit être démis au même titre que Cheikh Dieng. Car laisser le ministre en poste malgré le scandale signifie une prise de partie pour l’un au détriment de l’autre ».
GESTION CONTROVERSÉE DES PROJETS FONCIERS À L'AÉROPORT ET AUX MAMELLES
L’Inspection générale d’État s’apprête à dévoiler les irrégularités dans la gestion des projets immobiliers pilotés par la CDC. Des soupçons d'actes illégaux et de mauvaises décisions financières entourent plusieurs transactions, selon Fadilou Keita..
Ousmane Sonko avait annoncé hier, le démarrage de la reddition des comptes. À la Caisse des dépôts et Consignations (Cdc), l’Inspection générale d’Etat (Ige) a été mise en branle pour débusquer les fautes de gestion.
«L'Inspection générale d'État mettra la lumière sur la gestion de l'assiette foncière de l'aéroport Léopold Sédar Senghor. Quand elle sortira les rapports, des personnes devront répondre devant la justice», a annoncé le Directeur général de la Caisse de dépôts et consignations. Fadilou Keïta, dans les colonnes du Soleil, explique que sur le foncier de l’aéroport acquis par la structure qu'il dirige, le coût du terrain, les frais de viabilisation sont extrêmement chers. Idem pour les frais de commercialisation. De plus, dit-il, la station de pompage du site est obsolète et nécessite un rafraichissement.
«Donc, si nous prenons en compte l'ensemble des coûts, à savoir le prix du terrain, la viabilisation pour laquelle nous avons payé le double, le coût de commercialisation, la station de pompage à rénover, mais aussi la taxe sur la plus-value éventuelle qu'on réaliserait, environ 15 %, toutes ces choses rapportées aux modalités d'achat du terrain, ça devient lourd. La moitié a été faite sur crédit bancaire avec un taux qui n'est pas forcément concessionnel. Tous ces éléments renchérissent les coûts de sortie du projet et font que l'affaire n'est pas forcément intéressante pour la Cdc», dit-il.
L’actuel Directeur général de la Cdc évoque également un projet de 5,5 hectares aux Mamelles. Là aussi, des soucis ont été décelés. Et pour les deux projets, dit-il, «les intérêts de la Cdc sont totalement compromis». Et quand l'inspection générale d'Etat (Ige) mettra à disposition son rapport, «beaucoup de questions seront posées sur comment est-ce que les biens de la Cde ont été gérés. Cela permettra à tout le monde de comprendre la situation», dit-il.
Il révèle que des actes illégaux ont été posés et des contrats de vente «ont été signés au nom de la Cdc par des personnes qui ne sont pas habilitées, mais aussi par d'autres qui se sont immiscées dans cette affaire.»
SOUKEYE THIAM, FAMA THIOUNE ET NDEYE SODA DIOP EXPULSEES DE LA VILLE SAINTE
Il s’agit d’une affaire de trois jeunes femmes prises en flagrant délit de proxénétisme au quartier Darou Khoudoss, à quelques encablures de la grande mosquée de la capitale du Mouridisme.
Reconnues coupables de proxénétisme à Touba durant le Magal, en plus d'une peine d'un an de prison ferme à laquelle elles ont été condamnées et d’une amende de cent mille francs Cfa, Soukèye Thiam, Fama Thioune et Ndèye Soda Diop vont assurément être exclues de Touba où elles vont perdre leur maison comme c'est toujours le cas dans ce genre d'affaire
Il s’agit d’une affaire de trois jeunes femmes prises en flagrant délit de proxénétisme au quartier Darou Khoudoss, à quelques encablures de la grande mosquée de la capitale du Mouridisme. Soukèye Thiam, Fama Thioune et Ndèye Soda Diop ont été déférées au parquet de Diourbel,.
En effet ces trois dames qui logeaient chez elles des prostituées durant la période du grand Magal à Touba ont été envoyées en prison après avoir été inculpées pour proxénétisme. Devant le juge hier, elles qui avaient toutes reconnu les faits à l'enquête et devant le magistrat instructeur, se sont retractées en jurant n'avoir jamais su que les jeunes femmes qu'elles logeaient pendant une période de dix jours contre vingt-cinq mille francs s'adonnaient à la prostitution. Mais leur système de défense s'est très vite effondré tel un château de cartes après les témoignages recueillis auprès de leurs voisins qui constataient malgré eux les incessants va-et-vient d'hommes de tous âges avant, pendant et après le grand Magal de Touba. Qui plus est, deux parmi les belles de nuit interpellées par les forces de défense et de sécurité ont expliqué que Soukèye Thiam, Fama Thioune et Ndèye Soda Diop savaient bel et bien qu'elles étaient des prostituées et qu'elles étaient venues de Dakar, Saly et Mbour pour exercer le plus vieux métier au monde à Touba lors du grand Magal. La preuve, deux d'entre elles ont confié leurs carnets sanitaires à leurs bailleurs après avoir posé leurs valises.
Convaincu de la culpabilité des mises en cause, le procureur a requis contre les trois femmes une peine d'emprisonnement ferme de deux ans et cent mille francs Cfa d'amende. Pour leur part, les conseils des prévenus, en l'occurrence Mes Assane Dioma Ndiaye et Cheikh Ngom, ont plaidé la relaxe au motif que la preuve tangible démontrant que leurs clients ont versé dans le proxénétisme n'a pas été apportée à la barre du tribunal. Mais au bout du compte, le tribunal qui a rendu son verdict séance tenante a déclaré Soukèye Thiam, Fama Thioune et Ndèye Soda Diop coupables du chef de proxénétisme.
Pour la répression, elles ont toutes écopé d'une peine de deux ans dont un an ferme et une amende de cent mille francs Cfa. Aussi, elles risquent très certainement de perdre leur domicile et d'être définitivement exclues du périmètre de Touba comme c'est le cas à chaque fois que les autorités mourides sont informées de ce genre de décision prise par le tribunal.
DE JANVIER À JUIN 2024, 196 CAS DE VIOL
L'Association des juristes sénégalaises (AJS) lève le voile sur l'ampleur réelle des violences sexuelles dans le pays. Face à ce constat alarmant, l'association propose des solutions concrètes pour venir en aide aux victimes
Le taux de prévalence des violences sexuelles au Sénégal, 21, 5%, n’est que l’arbre qui cache une forêt de cas non dénoncés. La Secrétaire exécutive de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) en fait le constat et plaide pour la mise en place d’un fonds d’aide aux victimes de violence et la création de structures dédiées à la prise en charge holistique de ces victimes.
Pour le Sénégal, le projet Kasa chiffre le taux de violences sexuelles à 21, 5%. Qu’est-ce qui se cache derrière ces chiffres ?
Derrière ces chiffres, il se cache qu’il n’y a pas vraiment de dénonciation. Ces chiffres cachent surtout l’ampleur des violences sexuelles dans le pays. Nos boutiques de droit couvrent 7 des 14 régions du pays. Ce qui veut dire que beaucoup de cas ne sont pas dénoncés à la police ou à la gendarmerie. De janvier à juin 2024, sur 2550 personnes reçues pour toutes les catégories de consultations juridiques, nous avons 500 cas de violence et sur ces 500 cas de violence, 196 sont des cas de viol.
Vous estimez qu’il faudrait mettre en place un fonds d’assistance des victimes de violences sexuelles. Pourquoi ce plaidoyer ?
Les victimes de violence ont besoin d’être assistées médicalement, psychologiquement, matériellement et aussi juridiquement. Et dans notre pays, le fonds d’assistance qui est en place au ministère de la Justice ne concerne que les accusés ou les prévenus. Mais une victime de violence sexuelle a besoin d’être prise en charge parce qu’il y a déjà un traumatisme. D’où l’importance de mettre en place ce fonds d’assistance pour que dès qu’il y a un cas de violence, de pédophilie ou de viol, on puisse avoir cette assistance des avocats pour ces victimes.
Et il y a aussi le renforcement des capacités des enquêteurs…
Les enquêteurs, la loi les cantonnent dans un délai de 48 ou 72h. S’ils ont suffisamment de preuves, ils font le défèrement au niveau du procureur. Mais s’ils n’en ont pas, ils sont obligés de relaxer le prévenu. C’est pour dire que les enquêteurs doivent être mieux outillés pour les enquêtes concernant les victimes. Est-ce que nos Officiers de police judiciaire (Opj) sont assez outillés pour mener à bien les interactions avec les victimes ? C’est ce qui nous pousse à demander le renforcement des capacités des personnes qui vont faire les enquêtes avec les victimes de violences sexuelles.
Il y a aussi la lourdeur des procédures que doivent suivre les victimes. Ne pensez-vous pas qu’il faudrait les alléger ?
Je serais mitigée. C’est la nature de l’infraction qui exige ces procédures, mais on peut les alléger sans doute. On pourrait mettre en place des structures où toutes ces prises en charge seront réunies : police, personnel de santé, psychologue, et une maison d’accueil. Pour que quand on a un cas de violence sexuelle, que ces personnes puissent être prises en charge. Par exemple au Mali, il y a les One stop center où on regroupe tous les services de prise en charge des victimes de violences sexuelles, et à mon avis, ce sont des exemples qui ont de bons résultats.
Vous participez à cette rencontre de l’Awdf autour du projet Kasa. Qu’est-ce que ce soutien vous a permis de faire ?
L’Ajs a participé à cette rencontre avec le partenaire Awdf qui est un des partenaires qui nous financent pour la vulgarisation, la sensibilisation et la lutte contre les violences sexuelles. Depuis le début du financement qui en est à sa deuxième phase, nous avons fait beaucoup d’activités communautaires avec les acteurs religieux, les jeunes et autres. Nous avons aussi fait d’autres activités avec les acteurs de la chaîne judiciaire, pour que les populations puissent s’approprier cette loi criminalisant le viol et la pédophilie, mais également pour une application effective de cette loi.