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16 novembre 2024
Par Abdoulaye THIAM
FAUT-IL CONTINUER À ENTRETENIR LES ANCIENS CHEFS D’ÉTAT ?
Bénéficiant d'avantages financiers conséquents, ils choisissent pourtant l'exil doré plutôt que l'engagement pour leur pays. Leur mutisme face aux crises que traverse le Sénégal contraste fortement avec l'implication d'anciens dirigeants d'autres nations
Le Sénégal vient d’étrenner sa souveraineté spatiale. Le pari était loin d’être gagné : un peu plus d’une chance sur deux. Car, le taux de réussite des premiers essais d’un nouveau lanceur, quel qu’il soit, n’atteindrait péniblement que 53 %. «Well done», dirait Trump. «A la différence des satellites, les institutions demeurent rarement sur l’orbite où leur créateur avait entendu les placer», notait par contre la fameuse formule de Jean Rivero, Laurent Fabius, alors président du Conseil constitutionnel français, qui souhaitait supprimer le droit à vie des anciens présidents de la République à siéger parmi les Sages (Conseil constitutionnel), comme le prévoit l’alinéa 2 de l’article 56 de la loi fondamentale française. En l’évoquant ici, nous envisageons de poser le débat relatif aux privilèges des anciens présidents de la République. Pour cela, quittons le ciel pour revenir sur le plancher des vaches.
Les dernières élections législatives françaises devraient nous parler, à nous Sénégalais. Celles, présidentielles, des Etats-Unis prévues au mois de novembre prochain entre Donald Trump et Kamala Harris aussi. Ces joutes devraient plus encore parler à nos anciens chefs d’État à qui notre pays a tout donné et qu’il continue encore d’entretenir alors qu’ils ont préféré aller payer des impôts directs ou indirects en France, pour Feu Leopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ; et au Maroc pour Macky Sall.
Le 24 juin dernier, la France toute entière a tremblé, mais comme une seule voix, les Français ont su dire NON à l’arrivée du Front National au pouvoir, le 7 juillet dernier. Les Français ont voté contre le racisme, la xénophobie, l’islamophobie, bref toutes les formes de phobie visant à diviser les Français. La France a opté pour l’ouverture et l’enracinement, pour l’Europe dont elle est une des locomotives à côté de l’Allemagne. La 5eme puissance mondiale a préféré garder sa grandeur légendaire que lui avaient léguée Napoléon, Jean Jaurès, Charles De Gaulle, Simone Veil, Jeanne d’Arc, etc.
En première ligne, on a vu l’ancien président, François Hollande. «A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle», avait déclaré l’ancien chef de l’Etat pour justifier son soutien à la nouvelle alliance des partis de Gauche afin d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, alors même qu’il était l’une des voix critiques de la Nupes, en 2022. Sans être aussi offensif que son successeur, Nicolas Sarkozy est aussi entré en scène en qualifiant l’accord entre LR-RN «d’absorption». «Être le supplétif du RN n’est pas une ambition mais un constat de renoncement». Et de mettre en garde LR dans les médias français en ces termes : «S’allier au Rassemblement national aujourd’hui consiste à se mettre dans les roues d’un jeune homme de 28 ans (Jordan Bardella, Ndlr) qui, s’il réussit, ne vous laissera pas la place, et s’il échoue, vous emportera avec lui»
Aux Etats-Unis, pour empêcher le retour au pouvoir de Donald Trump, Joe Biden accepte l’évidence d’une défaite inévitable et cède sa place à sa vice-présidente Kamala Harris. Mais ce qui a encore frappé les esprits, c’est cette fusion, cette coalition des anciens présidents républicains. Barack Obama et Bill Clinton se succédant au pupitre, après un discours mémorable de Michele Obama, pour éviter que l’Amérique ne revienne en arrière avec le Trumpisme qui avait balafré l’une des démocraties les plus respectées au monde.
Au Ghana voisin, l’ancien président Jerry Rawlings (aujourd’hui décédé), retiré de la vie politique en 2001 après deux mandats électifs, était resté actif dans son pays comme en Afrique. Le soutien qu’il apporta à son dauphin et viceprésident, John Atta-Mills, ne lui permit pas d’emporter l’élection face à John Kufuor, le candidat du parti d’opposition New Patriotic Party (NPP).
Autre pays, autre environnement, c’est tout le contraire au Sénégal où les anciens Chefs d’Etat «abandonnent» tout bonnement leur peuple, ou à tout le moins, s’enferment dans un mutisme profond, une fois les lambris dorés du palais recouverts, se réfugiant derrière le fallacieux prétexte : «Je ne veux pas gêner mon prédécesseur».
Diouf s’emmure dans un silence coupable
El Hadji Mansour Mbaye avait l’habitude de rappeler qu’Abdou Diouf a été gouverneur à 25 ans, Premier ministre à 35 ans et Président de la République à 45 ans. L’un des plus grands paroliers de la musique sénégalaise, Feu Thione Balago Seck a même publié un album intitulé « numéro 10 » en hommage à l’ancien président de la République qui a dirigé le Sénégal de 1981 à 2000. Pour cet honneur, il sera désigné Secrétaire de la Francophonie. Mais depuis qu’il a quitté le Palais pour aller s’installer en France, il semble tourner le dos à ce pays qui lui a tout donné et qui continue encore de l’entretenir. Ni les lois scélérates votées sous le régime de Wade (lois Sada Ndiaye, Ezan) et autres révisions de la constitution ayant débouché aux émeutes du 23 juin 2011, suivies de celles de l’électricité, ne parviendront à faire sortir l’ancien Chef de l’Etat de son silence coupable. Son parti pouvait finir en lambeaux, cela le laissait de marbre. Pas un seul mot. La seule fois qu’il sortira de sa torpeur, c’est dans une lettre conjointe qu’il aurait co-signée avec Me Abdoulaye Wade avant de se raviser sous la bronca de l’opinion. Pour le reste, il se contentera d’apprécier des honneurs qui lui sont faits avec notamment le CICAD (Centre International de Conférences Abdou Diouf).
Karim, la raison d’être de Wade
Quant à Maitre Abdoulaye Wade, il reste dans le jeu politique non pas par amour pour le pays qu’il a dirigé pendant 12 ans (2000 -2012) et qui a mis fin à ses «ennuis financiers». Mais plutôt pour veiller sur son fils Karim Meissa Wade dont il prédit un destin présidentiel à partir de son exil doré à Doha au Qatar. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il traitera Macky Sall de tous les noms d’oiseaux. Toutefois, quand le pays a failli sombrer à cause des douloureux évènements du mars 2021 et de juin 2023, Abdoulaye Wade qui avait fini de fumer le calumet de la paix avec son ancien Premier ministre, ne se fera pas remarquer. Comme Abdou Diouf, il va s’engouffrer lui aussi dans un silence complice pendant que des jeunes sénégalais tombaient comme des mouches lors des manifestations. A la place, ce sont des joueurs de football qui sont montés au créneau pour dire « Stop ».
Macky sall, un livre-blanc en attendant…
Si Diouf et Wade ont choisi la France pour leur retraite, Macky Sall, lui, a déposé ses valises dans la ville ocre du Royaume chérifien où il a construit un palace digne d’un prince ou d’un émir à Marrakech. En tant qu’Envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), il sillonne le monde tout en contrôlant les faits et gestes des tenants du nouveau régime. Mais comme ses devanciers, il se garde de toute déclaration sur la vie politique sénégalaise. Toutefois, il continue à veiller sur son œuvre comme en témoigne la publication récente d’un «livre blanc» retraçant ses 12 ans de règne, dans lequel le curseur est mis sur son bilan matériel à la limite titanesque, mais pas un seul mot sur le bilan immatériel qui l’aurait privé de troisième mandat.
Caisse noire suivie d’une retraite dorée
Malgré tout, ils ne se plaignent pas, nos Excellences, loin s’en faut. Le décret numéro 2013- 125 du 17 janvier 2013 leur attribue un traitement mensuel de 5 000 000 francs CFA, en plus de l’octroi d’une assurance maladie étendue au conjoint ; de deux véhicules, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier d’ameublement. En cas de renoncement au logement affecté, tout ancien Président de la République perçoit une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 500 000 francs CFA
Le contribuable sénégalais prend également en charge à hauteur de 40 000 000 francs CFA, par an, le coût des billets d’avions de chaque ancien Président de la République et de son (ses) conjoint(s). Tout ancien Chef de l’Etat qui décide de s’établir hors du Sénégal (ce qui est le cas pour tous nos anciens Chefs d’Etat) peut s’attacher les services de quatre collaborateurs de son choix. Ces derniers sont rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal.
Enfin, s’agissant des personnels mis à la disposition de tout ancien Président de la République, l’Etat fournit les catégories suivantes: un aide de camp dont le grade n’est pas supérieur à celui de Commandant et qui remplit sa mission exclusivement à l’intérieur du territoire national ; des gendarmes pour assurer la protection du logement ; deux agents de sécurité pour assurer la protection de sa personne ; un agent du protocole ; deux assistants ; un standardiste ; un cuisinier ; une lingère ; un jardinier ; deux chauffeurs. Pis, précise l’édit, l’application de ces dispositions ne souffre aucune restriction.
Une pension de retraite supérieure à celle que perçoivent les anciens chefs d’Etat français, qui reçoivent 6000 euros par mois soit 3.935.742 F CFA. (...)”. Quant aux anciens Chefs d’Etat des Etats-Unis, selon lesechos.fr (21 janv. 2021), « Jusqu’à la fin des années cinquante, les ex-présidents repartaient les mains dans les poches après avoir quitté la Maison Blanche. Le Congrès a remédié à cette situation, devant l’embarras causé par Harry Truman et ses maigres revenus après avoir quitté la fonction suprême. En 1958, le «Former Présidents Act» (la loi sur les anciens présidents en VF) fixait la rente présidentielle à 25.000 dollars par an.
A l’heure actuelle, elle est calquée sur le salaire d’un ministre, soit environ 221.000 dollars annuels».
En réalité, ce sont moins les avantages et privilèges accordés aux anciens chefs de l’Etat sénégalais que l’incurie qui les caractérise qui interroge. En d’autres termes, ce n’est pas tant ce qu’ils coûtent au contribuable, car après tout, si un ancien président du Sénégal a droit à 5 millions de FCFA, son homologue de Côte d’Ivoire touche 9,6 millions de FCFA, celui Tunisie, 7,9 millions de FCFA, etc.
Ailleurs dans le monde, la comparaison des salaires et des autres avantages en nature d’un ancien président sénégalais avec ceux des pays développés révèle que, si le Sénégal est certes devant la France (3 millions), il reste loin derrière les Etats-Unis (7,8 millions) et l’Allemagne (11,6 millions de francs). C’est juste, même lorsque le feu couve au Sénégal, ils n’en ont cure !
UN CONGRÈS EXTRAORDINAIRE PROJETÉ AU PARTI SOCIALISTE
Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du parti, a tracé les contours d'une stratégie de renouveau. Le PS vise à reconquérir sa place sur l'échiquier politique national, avec en ligne de mire les prochaines élections législatives et locales
Le Parti Socialiste entend prendre son destin en mains après l’alternance politique de mars 2024.
À l'occasion d’un séminaire du bureau politique du parti organisé, au cours du week-end, la secrétaire générale Aminata Mbengue Ndiaye a esquissé quelques orientations utiles pour « l'instant et l'avenir » pour la formation politique qui a dirigé le Sénégal jusqu’en 2000. Il s'agira pour Mme Ndiaye de relancer les activités en réveillant les instances à la base, « en faisant preuve d’organisation et de méthode, en rajeunissant largement par exemple, mais en fédérant surtout l’effort de toutes les structures du Parti, le difficile sera le possible ».
Et d’arguer : « La situation politique de notre pays, maintenant, qui a peut-être induit une conjoncture économique et sociale bien difficile, appelle, de notre part, des positions claires, pertinentes et adaptées…Il est concevable, à cet égard, de fixer les urgences et les priorités, en fonction du calendrier républicain torturé, pour asseoir des positions susceptibles d’assurer la présence améliorée du Parti socialiste à l’Assemblée nationale et dans les Institutions locales. Soyons lucides et alertes. Le succès est au bout, surtout si nous savons rester unis et concentrés sur nos objectifs essentiels ». La secrétaire générale du Parti socialiste n’a pas manqué de dire que « Pour boucler le travail du Parti, je proposerai au prochain SEN, les axes préparatoires utiles d’un prochain Congrès Extraordinaire du Parti, en Décembre 2024 ou Janvier 2025 ».
Quid de la suppression envisagée du Hcct ? Le PS a tenu à exprimer son soutien total à la présidente Aminata Mbengue. Les cinq commissions (Politique-Stratégie-Ouverture-Alliance; Financement-Ressources et dépenses; Communication et Médias sociaux; Massification-Jeunesse et Femmes; Orientation-Idéologie-Valeur-Programme) ont toutes décidé de présenter chacune une motion de soutien et d’encouragement à la Secrétaire générale du Parti socialiste, Présidente du Haut Conseil des Collectivités Territoriales.
L’ASSEMBLEE POSE LE DERNIER ACTE
C’est aujourd’hui, lundi 2 septembre 2024, que les députés vont dire si oui ou non ils valident la décision du Président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnementa
L’Assemblée nationale aborde le dernier virage de l’examen du projet de loi portant suppression du HCCT et du CESE. Ce lundi, la quatorzième législature valide ou invalide en session plénière la réforme de la Constitution soumise par le président de la République Bassirou Diomaye Faye. Un projet de loi déjà rejeté au niveau de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, par 16 voix contre 14 pour.
C’est aujourd’hui, lundi 2 septembre 2024, que les 165 députés de l’Assemblée nationale vont dire si oui ou non ils valident la décision du Président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pour cause, les parlementaires de la quatorzième législature sont convoqués, en session plénière, à partir de ce matin, pour se prononcer sur la réforme envisagée de la Constitution. Un projet de loi porté par le nouveau pouvoir et qui a été rejeté par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Celle-ci a en effet dit non en fin de semaine au projet de loi portant suppression du HCCT et du CESE par 16 voix contre (députés de Benno) et 14 voix pour (députés de Yewwi, LDC et non-inscrits). Ces députés de Benno qui ne veulent pas entendre parler de réduction des dépenses publiques ont de fait refusé de suivre le chef de l’Etat dans sa volonté de supprimer les institutions présidées par leurs collègues de coalition. En l’occurrence Aminata Mbengue Ndiaye du Ps et Abdoulaye Daouda Diallo de l’Apr. Après ainsi l’ouverture de la deuxième Session extraordinaire de l’année 2024 de l’Assemblée nationale à la demande du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, la réunion du bureau de l’Assemblée nationale et le verdict de la Commission des Lois, c’est au tour de la plénière de poser le dernier acte du Parlement dans cette volonté affichée par le nouveau chef de l’Etat de réformer les institutions de la République.
Pour rappel, la suppression du HCCT et du CESE dont le budget annuel global tournerait autour de 15 milliards de francs CFA, était l’une des promesses de campagne du président Bassirou Diomaye Faye. Composé de 150 membres, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales a été créé par la Loi constitutionnelle n°2016- 10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution et adoptée suite au référendum du 20 mars 2016. Il s’agit d’un organe consultatif chargé d’étudier et de donner un avis motivé sur les politiques de décentralisation, d’aménagement et de développement du territoire. Quant au CESE, il est composé de représentants de divers secteurs de la société civile et du monde économique, et est la troisième Assemblée constitutionnelle du Sénégal. Il avait remplacé le Conseil économique et social en 2012.
Par Babacar MBAYE
LE SÉNÉGAL, LA CEDEAO ET L’EUROPE FACE AU TERRORISME
Dakar certes veut s’ouvrir à tout le monde mais en maintenant voire en renforçant ses alliances traditionnelles.
La semaine dernière, Yassine Fall, ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal, effectuait une visite d’État en Russie. Durant le face-à-face avec la presse, Mme Fall et son homologue Serguei Lavrov, ont réaffirmé leur engagement à œuvre ensemble contre le terrorisme au Sahel. M. Lavrov a souligné : « La Russie est prête à fournir une assistance substantielle au Sénégal ainsi qu’à d’autres pays africains, en vue de renforcer leurs capacités de défense et d’améliorer la préparation de leurs forces armées et de leurs services spéciaux face aux risques terroristes ».
La Russie déroule le tapis rouge à une autorité sénégalaise du nouveau régime dont les discours nationalistes et souverainistes ont dû attirer la bienveillance de Moscou. Surtout que dans les flancs de la majorité, s’est arrimé le Mouvement « France Dégage » de l’activiste Guy Marius Sagna.
Les ambitions de Moscou dans la zone sahélienne sont réelles mais elles se heurteront fatalement au mur du Sénégal pour plusieurs raisons. L’hégémonie russe arrive toujours au chevet de régimes militaires ou autoritaires ; ce qui tranche avec la tradition démocratique et d’économie libérale du Sénégal. Au Palais de l’avenue Senghor, vient de s’installer un nouveau président, issu de l’opposition et élu au premier tour d’une élection libre, transparente et inclusive. Le Sénégal s’ancre irrémédiablement dans la démocratie loin des illusions dictatoriales du voisinage immédiat pro-Kremlin.
Alors qu’au Mali, en Guinée, au Burkina ou encore au Niger, l’armée a arbitré les conflits politiques, le Sénégal a lui une armée républicaine éloignée de la tambouille politique et restée disciplinée dans les casernes. Les Forces de défenses et de sécurité au Sénégal n’ont jamais montré la moindre appétence pour s’emparer du pouvoir ou bien pour se mêler à la chose politicienne. Ceux qui pensent qu’un schéma d’importation d’une milice privée est possible au Sénégal se trompent lourdement. Surtout que le Sénégal sous Macky Sall a consenti à doter son armée en équipements modernes. Déjà disciplinée et surentrainée, les militaires sénégalais ne se mêlent jamais du jeu politique. Enfin, les exercices conjoints entre les Jambaars et les Éléments français du Sénégal sont récurrents et témoignent d’une vitalité de la coopération militaire entre les deux pays, là où les manœuvres avec l’armée russe sont inexistantes.
Exit donc l’hypothèse de l’Africa Corps ou des groupes paramilitaires de la Brigade Bear sur le sol sénégalais.
L’autre aspect qui refroidit les prétentions russes concerne le besoin massif d’investissement du nouveau régime dans la foulée du précédent. Le pays a lancé ces vingt dernières années un plan ambitieux de rattrapage infrastructurel, qui nécessite un volume massif d’investissements. Or, l’argent ne peut venir que des bailleurs traditionnels occidentaux. Car la Russie, n’est pas connue comme un grand investisseur en Afrique. Son économie en pleine crise, surtout depuis la guerre en Ukraine, éloigne en plus le schéma d’un afflux massif de liquidités venant de Moscou.
Traditionnellement, la Russie contribue pour moins de 1 % aux investissements directs étrangers en Afrique. Selon le ministère sénégalais du Commerce, « Les engagements économiques de la Russie en Afrique sont plutôt fondés sur le commerce qui est lui aussi modeste puisqu’il ne représente que 14 milliards de dollars. « En guise de comparaison, la valeur du commerce africain avec l’UE, la Chine et les États-Unis est respectivement de 295 milliards, 254 milliards et 65 milliards de dollars ». En comparaison, pour un pays comme le Sénégal, la France est le 1er investisseur, avec 43 % du stock d’IDE, en plus des vieux liens d’amitié et de coopération.
Les attentes et les agitations des militants pseudo-panafricanistes des réseaux sociaux, tendant à attirer le Sénégal sous le giron russe sont vouées à l’échec. Dakar certes veut s’ouvrir à tout le monde mais en maintenant voire en renforçant ses alliances traditionnelles. Bassirou Diomaye Faye s’est rendu deux fois en France depuis son élection, et il recevra Emmanuel Macron à Dakar en décembre prochain, signe d’une relation dans la continuité des régimes précédents dans les deux pays.
Pour confirmer l’orientation prise par le Président Faye, il y a sa déclaration, lorsqu’il a reçu, jeudi 29 août, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il dit : « La situation au Sahel face au terrorisme nécessite une mobilisation globale de la communauté internationale, et surtout de l’Europe, aux côtés des pays concernés, car il est connu que les continents africains et européens ont un destin sécuritaire lié ». Cette déclaration est largement commentée dans les cercles diplomatiques. Et pour cause, elle tranche avec le choix des pays de l’AES d’exiger le départ des troupes françaises de leur sol. Elle n’est pas non plus dans la même tonalité que celles critiques vis-à-vis de la France de son Premier ministre et de l’option France-dégagiste de l‘agitateur Guy Marius Sagna.
Diomaye Faye semble lui n’avoir pas oublié les morts sénégalais, français et autres sur le sol malien dans la guerre contre le terrorisme. Du côté des États de la Cedeao, il faut se rendre à l’évidence et sortir des postures puériles. C’est dans la conjonction des forces que le terrorisme sera vaincu.
Aux occidentaux de saisir la balle au rebond. Leurs armées sont équipées et disposent de moyens qui peuvent contribuer significativement à combattre le terrorisme dans le Sahel. Mais le travail ne sera guère simple, car selon le spécialiste de la géopolitique ivoirien « Les Occidentaux étaient aux côtés des pays du Sahel. Ce sont les putschistes qui ont chassé tout le monde et remplacé par Wagner. Malheureusement pour nous la situation s’est aggravée. On va devoir se débrouiller. Je ne vois plus de soldats français venir mourir pour nous »
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE LUNDI 2 SEPTEMBRE 2024
Sud Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Walf Quotidien, EnQuête, Libération, Le Quotidien, Le Soleil, L'Observateur, Le Quotidien, Révélation Quotidien, L'As, Bes Bi le jour
Sud Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Walf Quotidien, EnQuête, Libération, Le Quotidien, Le Soleil, L'Observateur, Le Quotidien, Révélation Quotidien, L'As, Bes Bi le jour
Baadoolo - Ku bëgg dee wexxu
Aaaah, Benno jenguna nak. Ce rejet de la dissolution du Hcct et du Cese par la Commission des lois annoncer une bataille épique. D’équipe. Ce lundi, sou tawul kay, ce sera un gros maa lank, duma yabbi ndawal gui. Ku bëgg dee wexxu ! Parce que, après les deux tranches de choux pommé entre les mains de ADD et AMN, ce sera le danku ceep de l’Assemblée qui sera déversé par Diomaye. Et puis, pas sûr que le prochain plat des Législatives sera du ceebu jën. Pain tamit wooroul. Et tout le monde sait que «le Sénégal est un pays qui mange du pain». Qui a dit ça ?
Visite d’Etat en Chine Diomaye s’en va avec Atepa, Serigne Mboup, 2 lauréats du Concours général…
Le président de la République a quitté Dakar ce dimanche pour rallier la Chine où il est invité par son homologue XI Jinping. Une visite d’Etat pour les 3 et 4 septembre en marge du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), prévu à Beijing du 4 au 6 septembre 2024. Accompagné de sa première épouse, Bassirou Diomaye Faye a aussi dans ses «bagages» des membres du patronat sénégalais dont Serigne Mboup et Atepa, selon Seneweb. Mais aussi, 2 lauréats du Concours général 2024, à savoir Zeynab Diéne Samb et Ahmadou Bachir Touré. Pour la Présidence, «les deux chefs d’État auront l’opportunité de discuter de questions bilatérales d’intérêt commun et d’explorer de nouvelles avenues de collaboration dans des secteurs clés pour les deux pays».
Recrudescence de meurtres et d’agressions Jean Baptiste Tine au front
Les cas d’agressions, de vol à main armée, de meurtres se multiplient ces derniers temps. La psychose commence à s’installer dans certains quartiers. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a promis, samedi, de renforcer la présence des forces de l’ordre sur le terrain, afin de ramener la sérénité sur l’ensemble du territoire national, rapporte l’Aps. Pour Général JeanBaptiste Tine, les populations ne doivent pas avoir peur. Il souligne que «16 meurtres (entre juillet et août), c’est beaucoup», assure que les forces de l’ordre ne «sont pas inactives face à ce phénomène» et promet de «lutter farouchement contre l’insécurité». Le ministre s’est félicité de ce que «tous les auteurs de ces meurtres ont été arrêtés dans des délais très courts», a ajouté l’Aps.
Litige sur 18 ha à Nianing - Guy sur les lieux de sa visite tumultueuse et promet des réponses
Le député Guy Marius était à Nianing, samedi, à l’invitation du Collectif «Joog Jotna» qui s’insurge contre l’affectation de 18 ha par la mairie de Malicounda à B.S Development. Le parlementaire revient sur les lieux trois ans après sa visite tumultueuse dans cette localité. Et à l’époque, ce sont des «nervis» du maire de Malicounda qui étaient indexés. Guy Marius Sagna se réjouit que la 3ème alternance lui ait permis de tenir cette réunion avec les populations de Nianing. «Nous avons procédé à une visite de terrain, ce qui nous avait été interdit. Nous nous sommes rendu compte que c’est un véritable rubis, du diamant qu’on veut arracher des populations au profit d’inconnus. C’est un véritable banditisme foncier, une délinquance et voyoucratie foncières», dénonce l’activiste, qui annonce une lettre écrite au gouvernement pour que cette affectation soit cassée. «Depuis 8 ans, il n’y a pas de mise en valeur, l’affectation est donc caduque. Nianing ne refuse pas le développement, n’est pas contre les investissements structurants surtout que les hôtels Domaine de Nianing et Club Aldiana, pourvoyeurs d’emplois, sont fermés», a souligne Guy Marius Sagna.
Disparition d’équipements aéroportuaires et autres matériels Les syndicalistes à la rescousse de Cheikh Abiboulaye Diéye
Le Syndicat unitaire et démocratique des travailleurs des aéroports du Sénégal (Sudtras) et le Syndicat des personnels des aéroports du Sénégal (Spas) ont publié un communiqué conjoint pour éclairer la lanterne de l’opinion sur la disparition d’équipements aéroportuaires et matériels de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor. Les secrétaires généraux des deux syndicats, Djibril Sakho de (Spas), et Ass Malick Ndoye du (Sudtras) viennent ainsi à la rescousse du directeur général de l’Aibd, Cheikh Bamba Dièye. Pour les syndicalistes, cette disparition d’équipement aéroportuaire et matériel date de 2021. Une date qui rappelle la fusion Ads-Aibd. «Nous avons constaté, depuis quelque temps, que des esprits mal intentionnés se sont engouffrés dans cette prise de parole syndicale, pour faire amalgame. Ils ont poussé la caricature jusqu’à vouloir associer dans ce scandale, le nouveau Directeur général qui vient d’arriver à Aibd il y a moins de 4 mois», lit-on dans le communiqué.
Magatte Sène, maire de Malicounda «Ce qui m’importe, c’est le développement de la commune»
Après la sortie du député Guy Marius Sagna, la réponse du maire de Malicounda, Magatte Séne n’a pas tardé. Il a regroupé ses militants, dimanche, pour donner sa version aux journalistes. Il a indiqué, sur les 18 ha en question, que cette forêt classée qui devait abriter une station de référence écologique a été cédée à la mairie et transférée au croisement Peulga sur 7 ha. «Tout ce qui m’importe, c’est le développement de ma commune. C’est pourquoi j’ai signé avec BS Development une convention pour la construction d’un complexe touristique et résidentiel», a dit l’ancien Dg du Coud. Il a ensuite souligné que cela a été l’objet d’une délibération du Conseil municipal. «Mon crédo, c’est de construire des infrastructures pour les populations, pas de m'enrichir avec des terres. Je ne suis pas obnubilé par le foncier. Ils ont la Police et la Justice avec eux. Je pensais même qu’ils allaient porter plainte contre moi. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas de preuves», a-t-il défié.,
par Yoro Dia
ÉMERGENCE DE LA GOUVERNANCE WALAKAANA
Ce n’est pas avec les économies d’épicier faites sur les machines à café qu’on va se développer. Les législatives sont une bonne occasion pour faire demi-tour et limiter les dégâts des conséquences économiques de Pastef qui se trompe de route
Quand on se rend compte qu’on a pris la mauvaise route, il faut avoir le courage de faire demi-tour. Il est évident que ce n’est pas un Premier ministre qui a tous les pouvoirs mais aucune vision, qui ne sait pas où il va, qui se cherche au point de s’occuper de détails comme des imprimantes, des machines à café ou des micro-ondes, qui va accélérer notre marche vers l’émergence. « Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait... et il faisait tout ça aux frais du contribuable. », disait Churchill. Le Premier ministre Sonko est dans la même situation que Colomb. Par chance Colomb découvrit l’Amérique mais l’émergence ne se joue pas sur un coup de chance mais sur une vision, une stratégie et une méthode mais surtout sur une grande ambition pour son pays qui est l’antithèse de la gouvernance Walakaana.
C’est parce que Sonko est dans la même situation que Colomb qu’il ruse avec les institutions pour ne pas faire sa DPG. L’émergence c’est le culte de la grandeur qui est consubstantiel à la création de richesses. Le culte de la grandeur fait les grandes nations mais pas le misérabilisme. Donc concomitamment à l’inquisition fiscale, le duo Diomaye-Sonko doit s’atteler à la création de richesse ou au moins l’encourager. Ce n’est pas avec les économies d’épicier faites sur les imprimantes et les machines à café qu’on va construire les plus grandes tours ou les plus grands mall d’Afrique de l’Ouest.
Wade qui avait le sens de la grandeur a lancé la marche vers l’émergence en ouvrant la boite de pandore de l’hubris. Wade a posé les jalons de l’Emergence et Macky Sall a accéléré la cadence mais cette gouvernance Walakaana, au lieu de nous faire gagner 5 ans dans notre marche vers l’Emergence grâce au pétrole et au gaz va nous faire perdre 5 ans sauf si on fait demi-tour aux législatives qui va être un « mortal combat » démocratique entre des experts qui ont accéléré en 12 ans la marche vers l’émergence et les stagiaires qui en 5 mois ont montré toutes leurs limites.
Quand les Egyptiens ont commis l’erreur de confier démocratiquement leur pays aux stagiaires « frères musulmans », ils ont payé le prix en acceptant de faire demi-tour avec le bonapartisme du Maréchal Sissi. Le Sénégal étant une vielle democratie, le demi-tour ne peut être que démocratique et les prochaines législatives en seront l’occasion. Les législatives sont une bonne occasion pour faire demi-tour et limiter les dégâts des conséquences économiques de Pastef qui se trompe de route.
On voulait aller à Dubai et Sonko avec sa gouvernance Walakaana nous achemine vers le Venezuela immensément pauvre malgré son immense potentiel pétrolier. A la grande différence de l’Egypte, les conséquences du règne des stagiaires de Pastef seront plus économiques que politiques car Pastef est soluble dans nos institutions comme Trump l’a été aux Etats Unis. C’est pourquoi le patriotisme doit aussi être institutionnel. Nous devons être fiers de la solidité de nos institutions qui sont le fondement de l’exception sénégalaise.
Nous sommes le seul pays d’Afrique de l’ouest à n’avoir jamais connu de rupture anticonstitutionnelle. Donc notre Premier ministre doit d’arrêter de donner l’impression qu’il regrette que l’insurrection n’ait pas réussi avec cette instrumentalisation de la question des martyrs qui rappelle le culte nazi du drapeau de sang, le fameux drapeau taché du sang d’un nazi mort lors de la tentative de coup d’Etat de Munich. Les nazis ont toujours gardé le drapeau taché de sang au siège de leur parti jamais à la chancellerie du Reich.
Qui est plus martyres que les deux filles calcinées dans le bus Tata ? Si les grecs qui ont inventé la democratie, ont aussi inventé l’amnistie, c’est pour éviter la comptabilité et la concurrence entre martyrs. N’est pas Mandela qui veut. Dieu aime bien le Sénégal.
Tout le monde constate que c’est Sonko qui gouverne et qu’il est donc comptable de cet échec flagrant. Le mythe s’effondre, la bulle se dégonfle et son ambition présidentielle devient chaque jour un peu plus une « illusion au passé » pour le plus grand intérêt du Sénégal.
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MOUSSA BALA FOFANA FAIT LE MÉNAGE INSTITUTIONNEL
"Acte manqué", "créations politiques", "gaspillage"... Le ministre de l'Urbanisme dresse un réquisitoire sévère contre les institutions héritées de l'ancien régime. Il promet une nouvelle ère pour l'urbanisme et la gouvernance territoriale
Ce dimanche 1er septembre 2024, le ministre de l'Urbanisme, Moussa Bala Fofana, a fait des révélations fracassantes lors de son passage à l'émission "Jury du dimanche" (JDD) sur iTV. Sans détour, il a dressé un bilan sévère des institutions héritées du régime précédent.
Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) sont dans le viseur du gouvernement. Fofana a qualifié ces institutions de "créations politiques" coûtant 15 milliards FCFA aux contribuables. "Ces fonds pourraient construire des centaines de logements sociaux", a-t-il martelé.
L'Acte 3 de la décentralisation n'a pas non plus été épargné. Le ministre l'a ouvertement qualifié d'"acte manqué", promettant une refonte totale de la gouvernance territoriale.
Le ministre a par ailleurs esquissé les contours d'une politique ambitieuse en matière de logement et d'aménagement urbain.
par Ousseynou Nar Gueye
PREMIER MINISTRE SONKO, VOTRE CAP EST HASARDEUX ?
Alimenter tous les édifices publics au solaire : oui. Mais fliquer les machines à espresso des fonctionnaires : non. De même, le chef du gouvernement n'a pas à aller dans une manif anti-Israël, comme il l'a fait samedi
Je suis assez effaré que le Premier ministre sénégalais parle de machines à café et de micro-ondes dans les bureaux, et fasse des circulaires aux ministres pour ça.
Populiste ? démago ? : J'aurais tendance à le penser et à le dire, vous m'en excuserez.
Le gain d'économies sur les dépenses publiques devrait être sans impact notable, avec ce qu'il faut bien appeler une "mesurette". Mais on ne peut plus critiquer le Premier ministre en public, sans se faire agonir d'insultes.
Alimenter tous les édifices publics au solaire : oui. Mais fliquer les machines à espresso des fonctionnaires : non.
De même, le Premier ministre n'a pas à aller dans une manif anti-Israël, comme il l'a fait samedi. Le Premier ministre qui, aujourd'hui, a accusé "les pays arabes" de ne pas soutenir la Palestine, préférant investir "dans des coupes du monde de football", des "championnats de football" et des "banques juives" (?!!!). Ceci n'est pas bon pour notre coopération économique multilatérale et bilatérale. Si le Premier ministre veut s'exprimer sur le conflit Israël-Palestine contre Israël, qu'il fasse convoquer l'ambassadeur de ce pays par sa ministre en charge des Affaires étrangères. La diplomatie, la "diplomatie économique" - et même la guerre diplomatique - ne se font pas dans la rue.
À ce propos, il peut être utile de rappeler que "Palestine", étymologiquement vient de "Phillistins", ainsi que l'empereur antique Hadrien nommait les juifs et "Palestine", étymologiquement, signifie..."pays des juifs". Donc, Israël versus Palestine, c'est une affaire plus compliquée que cela, pour laquelle on doit éviter de verser dans le manichéisme.
Premier ministre Ousmane Sonko, votre cap économique et diplomatique est, à tout le moins, ....hasardeux ?
Ousseynou Nar Gueye est fondateur-éditeur du site d'information Tract.sn et communicant.