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16 novembre 2024
JEAN-BAPTISTE TINE PROMET UN RENFORCEMENT DE LA PRÉSENCE DES FORCES DE L'ORDRE POUR RESTAURER LA SÉRÉNITÉ
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique invite les populations à s’impliquer davantage dans cette lutte contre l’insécurité et les agressions de personnes, en informant les forces de l’ordre.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, a promis samedi de renforcer la présence des forces de l’ordre sur le terrain, afin de ramener la sérénité sur l’ensemble du territoire national.
“Nous allons redoubler d’efforts pour renforcer les actions de présence des forces de l’ordre sur le terrain”, a dit le ministre, qui tient à “rassurer les populations qui ne doivent pas avoir peur […] de vaquer à leurs occupations”.
Il réagissait au sujet des meurtres, nombreux, enregistrés en juillet et août sur l’ensemble du territoire national, particulièrement à Dakar et sa banlieue.
“Seize meurtres, c’est beaucoup et nous le déplorons”, a dit le ministre, avant de présenter “ses condoléances aux familles des victimes” et de faire part de “sa compassion ainsi que celle du président [de la République] aux blessés”.
Il a assuré que la police, la gendarmerie, “en un mot les forces de l’ordre ne sont pas inactives face à ce phénomène”, promettant de “lutter farouchement contre l’insécurité”.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique s’est félicité de ce que “tous les auteurs de ces meurtres” ont été arrêtés “dans des délais très courts” et présentés à l’autorité judiciaire.
Il invite les populations à s’impliquer davantage dans cette lutte contre l’insécurité et les agressions de personnes, en informant les forces de l’ordre “si possible avant que les actes ne soient commis, ou le cas échéant pour élucider les actes répréhensibles”.
JEUX PARALYMPIQUES, LE TAEKWONDOÏSTE IDRISSA KEITA TERMINE AU PIED DU PODIUM
Le Sénégalais a perdu le match pour la médaille de bronze dans la catégorie des plus de 80 kilogrammes contre l’Américain Evan Medell, samedi.
Dakar, 1er sept (APS) – Le taekwondoïste sénégalais Idrissa Keita a perdu, le match pour la médaille de bronze du tournoi de taekwondo dans la catégorie des plus de 80 kilogrammes, aux Jeux paralympiques de Paris 2024, contre l’Américain Evan Medell, samedi.
Le Sénégalais de 21 ans s’est lourdement incliné (1-13), devant son adversaire américain.
Battu par le Britannique Matt Bush lors des quarts de finale, Keita est passé par les épreuves de repêchage. Il a remporté son match contre le Chinois Liu Ludong (13-11).
Il avait été battu, en huitième de finale, par le Turc Mehmet Sami Sarac.
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ABDOULAYE SEYDOU SOW DÉFEND L'HÉRITAGE DE MACKY SALL
L'ancien ministre livre un plaidoyer passionné pour les douze années de gouvernance de son mentor. Chiffres à l'appui et loyauté chevillée au corps, il s'érige en rempart contre les critiques du nouveau régime
Ce dimanche 1er septembre 2024, l'ancien ministre Abdoulaye Seydou Sow a fait une apparition remarquée dans l'émission "Jury du dimanche" sur RFM. Il a farouchement protégé l'héritage de l'ancien président Macky Sall, tout en lançant des piques acérées au nouveau gouvernement.
Dans un contexte politique tendu, Sow a mis en avant la publication d'un livre bilan intitulé "Macky Sall : 12 ans à la tête du Sénégal", véritable plaidoyer pour l'ancien régime. Il a vanté les réalisations de Macky Sall dans divers domaines, de l'agriculture aux infrastructures, en passant par l'énergie.
L'ancien ministre n'a pas mâché ses mots concernant le rejet du projet de dissolution de certaines institutions par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Il y voit une victoire de l'État de droit contre ce qu'il qualifie de "jeux politiques" du nouveau pouvoir.
Sow a également évoqué dans la polémique opposant le ministère des Sports à la Fédération sénégalaise de football. Vice-président de cette dernière, il a défendu bec et ongles l'autonomie du mouvement sportif face aux velléités de contrôle du gouvernement.
Enfin, dans un geste politique fort, l'invité de Babacar Fall a réaffirmé sa loyauté indéfectible envers Macky Sall, déclarant rester à ses côtés «tant qu'il est en vie politique».
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LE GOUVERNEMENT SONKO JUGÉ SANS ÉLÉGANCE
Babacar Abba Mbaye passe au crible la politique du nouveau pouvoir. De la dissolution des institutions à la "traque fiscale", son réquisitoire n'épargne aucun aspect de l'action gouvernementale
Dans une intervention remarquée sur TFM le vendredi 30 août 2024, le député Babacar Abba Mbaye, membre de la plateforme politique Taxawu Sénégal, n'a pas mâché ses mots à l'égard du gouvernement.
Qualifiant de "peu élégant" la méthode du gouvernement, notamment concernant la dissolution du Haut Conseil des Collectivités Territoriales et du Conseil Économique, Social et Environnemental, le député a décrété ce qu'il perçoit comme une tentative "d'humiliation" et "d 'écrasement" de l'opposition.
"On ne gouverne pas un pays avec les émotions des réseaux sociaux", a-t-il lancé, critiquant vivement la communication du gouvernement sur ces questions institutionnelles.
Abba Mbaye a également fustigé l'approche du gouvernement en matière fiscale, le qualificatif de "traque" contre-productive. Il a plaidé pour un élargissement de la base fiscale plutôt qu'une pression accumulée sur les contribuables existants.
Sur la question sécuritaire, le député a reconnu l'existence d'un problème mais a pointé du doigt le manque de moyens et d'effectifs, appelant à une réflexion approfondie sur la police de proximité.
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FAUT-IL AVOIR PEUR DE VOLER DANS UN BOEING ?
Incident de porte en vol, révélations d'ex-employés et démêlés judiciaires, crashs mortels.... La sécurité des avions du constructeur américain est-elle remise une question ?
Porte arrachée en plein vol, témoignages glaçants d'anciens employés, ennuis avec la justice… En 2024, le constructeur d'avions Boeing revient régulièrement dans l'actualité de manière préoccupante. Et cela quelques années seulement après les crashs de deux 737 Max qui ont fait 346 morts. Alors, faut-il éviter d'embarquer à bord de leurs appareils ?
Dans cette vidéo, « Le Monde » se plonge dans les rapports d'enquêtes de l'administration américaine. Avec l'aide de Courtney Miller, un analyste du secteur aérien, nous avons compilé et analysé les données pour l'année 2024. Nous les avons comparées aux années précédentes et, surtout, à celles de son principal concurrent, Airbus.
« Final Committee Report, the design, development & certification of the Boeing 737 MAX », The House Committee on Transportation & Infrastructure (septembre 2020) https //democrates-transportation.hous...
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LA CHARGE DE THIERNO ALASSANE SALL
Un jeu politique", "une provocation"... Le député, leader de la République des valeurs, livre une analyse au vitriol de la stratégie du nouveau pouvoir, notamment concernant le projet de suppression du CESE et du HCCT
Dans une intervention cinglante lors de l'émission "Objection" de Sud FM ce dimanche 1er septembre 2024, le député non-inscrit Thierno Alassane Sall, président de la République des Valeurs, n'a pas mâché ses mots à l'égard du nouveau pouvoir.
Au cœur de sa critique : le projet de suppression du Conseil économique social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). Pour l'intervenant, cette démarche n'est qu'un "jeu politique" et une "provocation" de la part du gouvernement.
"Ils savaient pertinemment que ce projet n'avait aucune chance de passer", affirme-t-il, pointant du doigt l'absence de dialogue préalable avec l'opposition, notamment Benno Bokk Yakaar (BBY). Le député va plus loin, accusant le pouvoir de chercher préférablement le rejet de cette réforme pour justifier une future dissolution de l'Assemblée nationale.
Thierno Alassane Sall déplore également le manque de vision globale et de réformes en profondeur. "On nous offre la division au lieu de la vision", lance-t-il, appelant à un dialogue national sur les réformes constitutionnelles et électorales plus larges.
Le député n'a pas manqué de souligner les contradictions entre les promesses de campagne et les actes du nouveau régime, citant notamment les nominations controversées et le maintien des fonds politiques.
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LE SÉNÉGAL DURCIT LE TON FACE À ISRAËL
Le nouveau régime veut aller au-delà des déclarations et initiatives dans le conflit israélo-palestinien pour marquer sa présence ”à côté du peuple palestinien”, a annoncé, samedi, à Dakar, le Premier ministre, Ousmane Sonko
Le nouveau régime veut aller au-delà des déclarations et initiatives dans le conflit israélo-palestinien pour marquer sa présence ”à côté du peuple palestinien”, et mener avec lui le “combat” pour l’aboutissement de sa cause, a annoncé, samedi, à Dakar, le Premier ministre, Ousmane Sonko.
“Le nouveau régime, sous la direction [du président Diomaye Faye], a décidé d’aller au-delà des déclarations et initiatives au niveau des Nations unies, mais d’être présent à côté de nos frères palestiniens pour mener ensemble ce combat”, a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement sénégalais prenait part à un rassemblement sur l’esplanade de la Grande mosquée de Dakar, à l’appel de l’Alliance nationale pour la cause palestinienne. Cette manifestation a réuni des milliers de personnes arborant des drapelets palestiniens et portant des t-shirts avec l’inscription ”Palestine libre”.
Le Sénégal, président du Comité pour la défense des droits inaliénables des peuples palestiniens depuis 1975, a porté énormément d’initiatives depuis l’indépendance, dont la plus récente a abouti au vote, en 2016, d’une résolution condamnant Israël relativement à l’extension de ses colonies sur les terres palestiniennes, a rappelé le Premier ministre.
Ousmane Sonko a toutefois fait observer que les actions les plus visibles ont été initiées par l’Afrique du Sud et des pays d’Amérique latine qui sont allés jusqu’à rompre leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu et à considérer les agissements d’Israël comme des crimes contre l’humanité.
Sur cette base, il estime que la dimension politique de ce “combat” doit être privilégiée pour réunir tous ceux qui luttent pour la cause palestinienne.
“Nous devons distinguer les aspects cultuels de ceux politiques pour créer des blocs qui nous permettent de nous défendre”, a-t-il martelé, en soulignant que le monde fonctionne désormais sur la base de la puissance et des blocs.
Le chef du gouvernement a également dénoncé “un monde du deux poids deux mesures, où tous ceux qui chantent la démocratie et les droits sont ceux aujourd’hui qui appuient Israël”.
Le coordinateur de l’Alliance nationale pour la cause palestinienne, Moustapha Ségnane, a appelé “tous les Sénégalais, toutes confessions confondues, à s’unir pour que la Palestine recouvre sa liberté”.
L’ambassadeur de Palestine à Dakar, Nasser Jaddalah, a salué “le soutien constant du peuple sénégalais à la cause palestinienne, surtout dans ce contexte du blocus de la bande de Gaza par l’Etat d’Israël, sous le silence complice de la communauté internationale”.
Le diplomate a aussi magnifié la présence du Premier ministre sénégalais à ce rassemblement, qui est, selon lui, “une première dans l’histoire du Sénégal”.
Par Oumar Dieng
CONTRIBUTION AU DEBAT SUR LES LANGUES NATIONALES
Sur la question si délicate du choix d'une seconde langue officielle à côté du français, je pense pouvoir apporter ma modeste contribution dans le débat en cours, pour avoir sillonné le pays de long en large et expérimenté quasiment toutes les réalités...
Sur la question si délicate du choix d'une seconde langue officielle à côté du français, je pense pouvoir apporter ma modeste contribution dans le débat en cours, pour avoir sillonné le pays de long en large et expérimenté quasiment toutes les réalités culturelles du pays. Fort de cette expérience, je crois devoir légitimement conseiller d'adopter une approche très prudente du sujet. En effet, l'attitude la plus réfléchie, à mon avis, doit être observée chaque fois qu'on est amené à prendre une décision de nature à engendrer un bouleversement dans le cours des choses auxquelles les populations sont habituées.
Personnellement, je pense que les partisans de l'option consistant à élever une seule langue nationale, en l'occurrence le wolof, au rang de seconde langue officielle à côté du français, ne semblent pas mesurer la complexité et le sérieux de la question qui ne sera sûrement pas sans effets imprévisibles. C'est pourquoi je considère qu'il serait hasardeux de décider de la chose, sans tenir compte de la réalité de ce pays multilingue et sans hiérarchisation entre les différentes langues pratiquées notamment de façon principale dans les zones de peuplement respectives de chaque ethnie et, accessoirement, dans le reste du Sénégal au sein des centaines de milliers de familles qui vivent dans l'ancrage de leurs cultures propres et communiquent dans leur langue.
La région de Dakar en est un exemple concret car, malgré la pratique très répandue et plus large du wolof dans l'espace public, elle est aussi un creuset de toutes les cultures et langues du pays. Ce scénario est observable également dans tous les grands centres urbains du pays où le wolof cohabite avec les autres langues utilisées généralement dans l'espace familial.
Ce qui est loin d'être la règle en milieu rural où les populations, selon leur appartenance ethnique, parlent leurs langues respectives. Les arguments développés par monsieur Boubou Senghote et ses appréhensions doivent être pris très au sérieux, d'autant plus qu'ils corroborent ceux très pertinents avancés par les Pr. Samba Diouldé Thiam et Souleymane Bachir Diagne dont on connaît le sérieux et la rigueur dans leurs analyses qui doivent inviter à la réflexion, aux fins d'écarter toute précipitation avant de décider non pas sous une quelconque pression populaire, mais juste sous celle exercée par quelques intellectuels ou non qui ont eu à émettre leurs avis et vœux personnels sur la question. Une poignée d'intellectuels, malgré leur qualité reconnue, ne doit pas pouvoir ébranler les fondements ou les structures étatiques. Un Etat, c'est plus sérieux et plus responsable que ça.
Malheureusement, comme cela a été déploré, l'autorité politique de la décennie écoulée semble avoir donné son onction à cette demande ou à cette revendication, sans prendre soin au préalable d'examiner de façon approfondie toutes ses implications possibles dans l'immédiat et dans le futur. La question des langues est très sérieuse, délicate, complexe et même dangereuse quand on manque de tact, quand on ne sait pas s'y prendre avec lucidité et responsabilité. Car une multitude de paramètres et de considérations sont à prendre en compte avant toute décision, s'il n'y a vraiment pas une autre alternative.
C'est pourquoi, j'estime qu'un choix aussi sérieux, une décision si lourde de conséquence, gagnerait à être discutée et confiée à un panel de scientifiques et de spécialistes de la question, notamment des ethnologues, des linguistes, des sociologues, des anthropologues, des historiens, des géographes, en sus d'autres personnalités reconnues pour leur compétence et leur sagesse, sans compter les associations de langues qui auront à s'y pencher au besoin, même pendant plusieurs années, avant de soumettre leurs conclusions aux gouvernants.
Mais voilà qu'au lieu de cette démarche plus raisonnable, on semble se précipiter pour élire une seule langue sur la base de l’unique critère du plus grand nombre de locuteurs du point de vue statistique, occultant ainsi le fait que les statistiques cachent toujours des disparités qu'on doit savoir interpréter, pour éviter des erreurs dans l'application pratique sur le terrain.
Par exemple, même si l'on considère que le wolof est une langue comprise par plus de la moitié de la population, il serait tout de même hasardeux d'en tirer une conclusion dont l'application contiendrait les germes d'une tension sociale qui n'est pas souhaitable pour le pays. Car, il ne faudrait pas l'occulter, dans un certain nombre de zones géographiques et culturelles du pays, le wolof est minoritaire à tous points de vue. C'est le cas, par exemple :
- de la Casamance dans ses trois régions administratives (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) ;
- du Sénégal Oriental dans ses deux régions administratives (Kédougou et Tambacounda) ;
- du bassin du Fleuve notamment le Fouta dans la région administrative de Matam et dans le département de Podor (région de Saint-Louis) ;
- de la région de Louga notamment le Ferlo dans le département de Linguère et dans une partie du département de Louga ;
- de la région de Saint-Louis dans le département de Podor comme je l'ai déjà indiqué et une bonne partie du département de Dagana ;
- de la région de Fatick notamment dans les départements de Fatick et de Foundiougne et, dans une moindre mesure, dans le département de Gossas.
Pense-t-on aux populations des autres groupes ethniques de ces régions, de ces entités géographiques et culturelles très denses qui se verraient obligées d'adopter une autre langue que la leur simplement parce qu'on a un souci d'uniformisation ? Je pense que non et qu'il est possible de chercher à la rigueur à intégrer le maximum de langues possibles, au lieu de reproduire la mauvaise leçon de la langue coloniale imposée à tous au lendemain des indépendances, parce que les nôtres qui n'avaient pas droit de cité étaient perçues comme étant de simples patois baragouinés par des sujets pour lesquels les colons et leurs substituts formatés à leur image, n'avaient que mépris.
En conclusion, je pense que s'obliger à prendre une décision en écartant toute attitude prudente comme l'ont fait les anciens Présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, pourrait se révéler problématique à l'avenir, puisque cette impréparation et ce manque de vision ne manqueront pas de révéler des goulots extrêmement complexes, précisément des résistances de la part des populations des régions concernées où les langues locales sont particulièrement dynamiques.
À mon avis, s'il faut vraiment décider, et je trouve que rien n'oblige à le faire dans la précipitation, il faudrait militer pour l'option d'un choix plus large de groupe de langues en tenant compte, dans un premier temps, des six premières à avoir été codifiées. Une telle option serait, de mon point de vue, plus logique, plus juste et plus compréhensible au regard du travail accompli dans le cadre de la valorisation de ces langues dotées d'un système alphabétique qui a coûté une somme colossale en termes de temps, d'efforts et d'énergie pour les rendre plus attrayantes auprès des populations et ce, pendant de longues années. D'ailleurs, comme l'a rappelé quelqu'un, ce système plurilinguistique existe effectivement dans un certain nombre de pays en Afrique et au-delà.
Enfin, ce choix devra tenir compte de la nécessité absolue d'envisager, dans le futur, la possibilité d'une extension aux autres langues codifiées en fixant, par exemple, un seuil limite d'au moins 200 000 locuteurs pour être éligibles à l'officialisation. Et cela, tout en développant, de façon connexe, une politique soutenue de promotion et de valorisation des langues minoritaires qui ne seraient pas incluses dans la liste pour des raisons liées au fait que ce sont des langues purement locales rayonnant dans un groupe de villages ou dans une zone spécifique de moindre envergure.
Oumar Dieng - Kaolack
LA PEUR N’EST PAS LIEE AU SEXE
Pour la sociologue Dr Selly Ba, la migration concerne aussi les femmes qui occupent une place de choix dans le phénomène en général et dans l’émigration irrégulière en particulier, en raison des mutations et perceptions sociales
«La migration n’est pas seulement l’affaire des hommes. Elle concerne aussi les femmes qui occupent une place de choix dans le phénomène en général et dans l’émigration irrégulière en particulier, en raison des mutations et perceptions sociales. De plus en plus on assiste à une mobilité féminine autonome, même si elle est l’objet d’une faible légitimité sociale et d’une stigmatisation.
On note qu’il y a une diversité en âge et en situation matrimoniale et le profil est varié. Cette migration des femmes répond à la nécessité de subvenir aux besoins vitaux de la famille. Il y a aussi la recherche d’une autonomie sociale et financière. Ces femmes candidates à l’émigration sont le plus souvent influencées par leurs amies émigrées. La peur n’est pas liée au sexe. Cela n’a rien à voir mais tout dépend de la façon dont la personne est socialisée. C’est vrai que dans nos sociétés les femmes sont stigmatisées.
Mais la socialisation n’est pas statique, elle évolue. Il y a maintenant des politiques qui les rendent beaucoup plus solides, autonomes et indépendantes. Tous ces éléments, sans déstructurer notre société, participent à une société égalitaire».
Par Khady Gadiaga
POUR UNE INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE COLLECTIVE
Nous, sénégalais avons choisi la voie démocratique, non celle d’une démocratie minimale qui se contente de « démilitariser » la lutte pour le pouvoir, mais d’une démocratie qualitative qui fait que l’intelligence citoyenne est considérée comme...
Nous, sénégalais avons choisi la voie démocratique, non celle d’une démocratie minimale qui se contente de « démilitariser » la lutte pour le pouvoir, mais d’une démocratie qualitative qui fait que l’intelligence citoyenne est considérée comme une ressource majeure.
Il faut par conséquent que les humains reprennent les chantiers de l’art d’aimer, de l’art de vivre et du bon usage des traditions de sens, qui est un triple chantier actuellement bloqué parce que nous sommes au cœur de ce qui fait la difficulté même de la condition humaine.
Aujourd’hui, force est reconnaître, que nous faisons face à des idéologies du chaos permanent soutenues par quelques hommes du système et par des stratagèmes de déréliction qui ont déjà fait leur apparition.
Le drame, est que les agents propagateurs, mus par l'émotion veulent convaincre par la passion et l'illumination, qui ont aujourd'hui force de vérité irrationnelle.
Ces émotions manichéennes insufflées dans le débat, dans l'action et la décision politique, à l’heure des mass medias, quand la démocratie est fondée sur la volonté générale et le choix raisonnable, ne sont-elles pas signe de péril de la démocratie ?
À l’image de la politique pulsionnelle de la nouvelle opposition, la réaction – contre la réflexion – tend à devenir un programme, sinon une stratégie politique récurrente...
Il subsiste toutefois des raisons d'espérer de ce renouveau politique attaqué de toutes parts: la jeunesse, fleuron de cette alternative et toujours en première ligne aux temps de braise. Une jeunesse qui s'éveille aux vertus de la citoyenneté active, du patriotisme assumé et animée par un réel intérêt pour la chose collective. Le contexte politique et social du pays ayant changé, leurs comportements se construisent à partir d’enjeux et de critères nouveaux. Il faut s’efforcer d’interpréter le nouveau répertoire politique avec lequel, les jeunes se situent aujourd’hui.
Si l’humanité a formidablement progressé du côté de son intelligence mentale, lui permettant d’être un réseau pensant grâce à la mutation informationnelle, assez décalée de ce qu'on pourrait appeler « révolution industrielle » parce qu’elle est d’une nature différente, elle doit être aussi un réseau confiant, voire un réseau aimant ou, en tout cas, qui progresse dans sa qualité relationnelle, sans quoi nous tombons dans le fameux abîme de Rabelais : «science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Et Hélas, nous y sommes englués jusqu'au cou et il va falloir impérativement s'en dépêtrer...
Le temps que tout cela bourgeonne et fleurisse, quelques générations se seront perdues dans les tourbillons ou trous noirs du temps qui passe avant que la "conscience vraie" ne se remette debout.
L’un des enjeux majeurs pour l’humanité dans ses rendez-vous avec elle-même réside donc dans la progression de ce que l’on appelle en termes contemporains l’intelligence émotionnelle collective, tel que Pascal le formulait: «le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » ou ce que les traditions spirituelles, adeptes de la conscience éveillée dénomment sous le terme de la triple intelligence du corps, du cœur et de l’esprit.
Un plaidoyer fort pour l'adoption d'une intelligence émotionnelle collective est de mise car en écartant strictement l’émotion, la démocratie vacille.
Malgré sa part d’ombre, sans l’émotion, la démocratie vacille, immobile, suspendue dans les eaux glacées de la raison. Si Hegel notait que "rien de grand ne s’est fait sans passion", il n’oubliait pas de rappeler que l’exubérance de passion favorise l’instabilité politique et que la passion n’est rien sans la raison qui la guide. Pour autant, la part émotionnelle de l’homme est un inaltérable que la République doit intérioriser. Il s’agit alors moins de mitiger la dimension émotionnelle que de la flécher.
Pour conclure, nous dirons que le choix que nous avons à faire désormais, à l’instar du titre de cette contribution, est de vivre et non pas de survivre grâce à la construction d'une intelligence émotionnelle collective.
Vivre dans la confiance qu’un avenir demeure ouvert et non pas survivre sans joie dans la méfiance et les sécurités aliénantes.
Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que nous avons en main la responsabilité de dégager de nouveaux horizons, et si nous n’avons pas les recettes politiques préétablies de notre avenir, nous avons en tout cas "l’ardente obligation" de lutter et de résister à l’inacceptable qui se répand. Ce sont là des procédés de lutte contre la déshumanisation d’une terre qui ne demeurera habitable que dans la mesure où nous éliminerons les aveuglements et la domination des forces obscures du capitalisme, de l’argent et de la finance.
Peut-être, par delà nos hypocrisies, retrouverons-nous le sens du doux commerce auquel croyait l’une de nos lumières, Montesquieu, un doux commerce pour tous et non pas pour des prédateurs ignobles et avides qui en ont accaparé les bienfaits pour ruiner notre monde et ceux qui l’habitent.