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8 avril 2025
UNE BANDE DESSINÉE POUR LEVER LE VOILE SUR L'ÉPOPÉE DE MABA DIAKHOU BA
Thierno Diagne Ba, descendant de l’Almamy retrace l’histoire de ce leader musulman du XIXe siècle. Cette œuvre vise à transmettre son héritage aux générations présentes et futures, ouvrant la voie à une série et à un éventuel film d’animation.
La bande dessinée intitulée ‘’la glorieuse épopée de Tafsir Maba Diakhou Ba, Almamy du Rip et du Saloum’’ se veut ‘’un travail mémoriel et pédagogique’’ dont l’objectif est de raconter cette fabuleuse histoire aux générations actuelles et futures, a dit à l’APS son auteur, Thierno Diagne Ba, descendant de cette figure musulmane sénégalaise du XIXe siècle.
‘’La parution de cette BD est un devoir de mémoire. L’objectif est de raconter cette fabuleuse histoire aux enfants sénégalais’’, a-t-il expliqué lors d’un entretien téléphonique avec l’APS.
L’œuvre parue aux éditions Cinérip ouvre le premier chapitre d’une longue histoire qui sera consacrée à « l’origine, l’exil et le retour de l’Almamy du Rip », a-t-il poursuivi, évoquant son ambition d’en faire un film d’animation.
Gestionnaire des industries culturelles et animateur culturel, Thierno Diagne Ba signale que son travail de bande dessinée découle de nombreuses années de recherches à travers les sources orales, mais aussi des travaux de l’universitaire et historien Iba Der Thiam, auteur de l’ouvrage ‘’Maba Jaaxu Ba, Almamy du Rip’’, paru aux Nouvelles éditions africains, en 1977.
Il s’est aussi basé sur les travaux d’Abdou Boury Ba, qui a produit l’‘’Essai sur l’histoire du Rip’’ en 1976, dans les bulletins de l’Institut fondamental d’Afrique noire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
M. Ba a également cité le mémoire de maîtrise de Kélétigui S. Keita, soutenu en 1970 à l’Université de Dakar, sous le titre ‘’Maba Diakhou Ba dans le Rip et le Saloum (1861-1867)’’.
« L’Almamy Maba Diakhou fut le modèle du plus simple émir des croyants ou commandeur des croyants’’, a écrit le préfacier, Almamy Abdoul Demba Tall.
NATURAL JUSTICE DÉVOILE L'ABÉCÉDAIRE DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN BANDES DESSINÉES
En sensibilisant le public à travers des films éducatifs, l'organisation entend rendre les enjeux liés au sujet accessibles à tous. Cette initiative vise également à mobiliser les communautés locales et la jeunesse sénégalaise.
L’ONG Natural Justice, en partenariat avec l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables (ANER), a organisé jeudi 19 décembre à Dakar une projection de film suivie d’un panel pour présenter l’abécédaire de la transition énergétique au Sénégal. Cet événement a pour objectif de sensibiliser le grand public aux notions clés de la transition énergétique et aux défis climatiques, tout en mettant en lumière les efforts du Sénégal dans ce domaine.
Dans son allocution, Sokhna Dié Ka, directrice du Hub Dakar de Natural Justice, a mis en exergue l'importance de cet enjeu pour le pays. « Cette projection nous offre l'opportunité d'échanger et de partager nos visions sur des thématiques cruciales, notamment les problématiques liées au changement climatique et à l’accès à l’énergie. » Elle a également souligné les avancées du Sénégal à travers des projets tels que la stratégie « Gas to Power » et le développement des énergies renouvelables. Selon elle, ces initiatives sont indispensables pour réduire la dépendance énergétique tout en promouvant une transition bas carbone : « La maîtrise de ces enjeux demeure pour nous un grand défi, actuel mais aussi futur, pour les générations à venir. »
L’approche inclusive adoptée par Natural Justice repose, selon elle, sur une sensibilisation des communautés locales, afin qu’elles puissent pleinement participer à cette transition. Pour cela, l’organisation a développé un outil innovant : des bandes dessinées éducatives pour rendre les concepts accessibles à tous, en particulier aux jeunes.
Pour sa part, Suleyman Tosun, représentant de l’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal, a témoigné de l’engagement de son pays en faveur de la transition énergétique au Sénégal. Évoquant ses propres expériences dans des zones dépourvues d’énergie, il a rappelé l’importance vitale de l’accès à une énergie fiable et renouvelable. « L'énergie, lorsqu'on l'a, semble tellement naturelle qu'il est presque impossible d'imaginer la vie sans elle. Pourtant, pour des millions de personnes dans le monde, c'est une réalité quotidienne. »
Il a salué les efforts du Sénégal, qui intègre déjà 30 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique. Suleyman Tosun a également insisté sur la nécessité de continuer sur cette voie : « Investir dans le solaire, l’hybride et la bioénergie, c’est comme passer de la charrette à l’auto : on va plus loin, plus vite, et sans polluer les routes. »
Un appel à la jeunesse pour un avenir durable
Kader Diop, représentant de l’ANER, a délivré un message d’espoir et de mobilisation. Soulignant les ressources naturelles inépuisables du pays, il a encouragé les jeunes à s’engager dans le développement des énergies renouvelables : « Le soleil se lève tous les jours. Vous n’avez pas besoin d’appuyer sur un bouton pour qu’il apparaisse. C’est une grâce que nous devons exploiter au mieux pour assurer notre souveraineté énergétique. »
Il a également rappelé les efforts déjà accomplis par le Sénégal et fixé un cap ambitieux pour l’avenir : « Aujourd’hui, nous avons atteint 30 % d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique. J’espère que demain, vous, la jeunesse, porterez ce chiffre à 80, voire 100 % », s’est-t-il adressé aux enfants qui ont assisté à la projection des bandes dessinées.
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LA SORTIE CONTROVERSÉE DE MACRON À MAYOTTE
"Sans la France, vous seriez dans une merde beaucoup plus profonde", a lancé le président français aux habitants réclamant de l'eau potable. De quoi raviver les tensions dans ce territoire d'outre-mer pourtant moins aidé que les autres
(SenePlus) - Une vive altercation a éclaté entre Emmanuel Macron et des habitants de Mayotte lors de sa visite dans l'archipel dévasté par le cyclone Chido, rapporte Reuters. Face aux critiques sur la gestion de la crise, notamment concernant l'accès à l'eau potable, le président a eu une réponse cinglante qui fait polémique.
"Sept jours et vous n'êtes pas capables de donner de l'eau à la population !", a lancé un habitant au président selon l'agence de presse. La réplique présidentielle ne s'est pas fait attendre : "Vous êtes contents d'être en France. Sans la France, vous seriez dans une merde beaucoup plus profonde, 10 000 fois plus, il n'y a aucun endroit dans l'océan Indien où les gens reçoivent plus d'aide."
Cette sortie présidentielle s'inscrit dans une série d'échanges tendus lors de sa visite du quartier Pamandzi. "Ne dressez pas les gens les uns contre les autres. Si vous dressez les gens les uns contre les autres, on est foutu", a également déclaré le président à la foule, selon Reuters.
L'opposition n'a pas tardé à réagir à ces propos jugés déplacés. Sébastien Chenu, député du Rassemblement National, a estimé que "le président ne trouve pas exactement les bons mots de réconfort pour nos compatriotes mahorais qui, avec ce genre d'expression, ont toujours le sentiment d'être traités différemment". Le député de la gauche radicale Eric Coquerel a quant à lui qualifié ces commentaires de "complètement indignes".
Face à la polémique, Emmanuel Macron s'est défendu dans un entretien accordé à MayotteLa1ere, accusant certains manifestants d'être des "militants politiques du RN". Il a également tenu à contrer le récit selon lequel "la France ne fait rien", expliquant que "le cyclone n'a pas été décidé par le gouvernement. La France fait beaucoup. Nous devons être plus efficaces, mais les discours de division et d'agitation ne vont pas aider."
Cette controverse intervient dans un contexte particulièrement dramatique pour l'archipel, qui fait face à la pire tempête depuis 90 ans. Selon Reuters, si les autorités n'ont confirmé que 35 décès, certains craignent que le bilan ne s'élève à des milliers de morts, notamment dans les bidonvilles des collines qui n'ont pas encore pu être atteints par les secours.
L'État français consacre environ 1,6 milliard d'euros par an à Mayotte, soit environ 8% du budget des territoires d'outre-mer et 4 900 euros par habitant, précise Reuters. Un chiffre qui reste inférieur aux 7 200 euros par habitant à La Réunion ou aux 8 500 euros en Guadeloupe.
LA CNDH PRÉOCCUPÉE PAR LA SITUATION DES SÉNÉGALAIS À MAYOTTE
Face aux pertes humaines et aux destructions matérielles, la Commission appelle à une aide humanitaire urgente et à une mobilisation des autorités pour soutenir les victimes et garantir leurs droits fondamentaux.
La Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal (CNDH) a fait part vendredi de sa « profonde préoccupation » relative à la situation de ressortissants sénégalais « affectés durement » par le passage, samedi 14 décembre, d’un cyclone meurtrier et dévastateur à Mayotte, un département français de l’océan indien,
Dans un communiqué rendu public vendredi, la CNDH a dit « sa profonde préoccupation face à la situation des Sénégalais à Mayotte affectés durement par le cyclone qui a causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables ».
Face à une telle situation, la Commission des droits de l’homme du Sénégal appelle à une mobilisation urgente pour fournir une aide humanitaire immédiate en réponse aux besoins essentiels des victimes.
Elle souligne en même temps l’urgence de renforcer l’intervention des autorités sénégalaises pour protéger et soutenir les ressortissants en coordination avec les représentations diplomatiques et consulaires.
Dans son communiqué, la CNDH évoque l’impératif de garantir le respect des droits humains en veillant à préserver la dignité, la sécurité et la santé des personnes affectées.
Le cyclone Chido dont l’œil a frappé le nord de l’île de Grande-Terre à Mayotte, a fait un nombre encore indéterminé de décès et des dégâts matériels majeurs.
RESTRUCTURATION THIAROYE-SUR-MER, TROIS SITES RETENUS POUR RELOGER 511 FAMILLES
L’annonce a été faite jeudi par Momar Ndiaye, directeur de l’aménagement urbain et de la restructuration, à l’issue d’une visite effectuée sur les sites choisis pour recaser les familles qui seront délogées.
Dans le cadre du projet de restructuration de la commune de Thiaroye sur mer, la direction générale de l’urbanisme (Dgu) a initié une visite de terrain, jeudi 19 décembre 2024, dans la localité, pour avoir une idée claire et précise de la faisabilité du projet. Trois sites sont retenus pour cela.
Vieille doléance de la population de Thiaroye-sur-mer, la restructuration de cette commune du département de Pikine sera bientôt effective. L’annonce a été faite, jeudi, par Momar Ndiaye, directeur de l’aménagement urbain et de la restructuration au terme d’une visite effectuée sur les trois sites retenus pour recaser les familles qui seront délogées. Globalement, 511 maisons seront rasées pour les besoins de cette restructuration.
En effet, après avoir constaté de visu le traçage des différentes allées qui seront aménagées dans ce chantier, il s’est rendu tour à tour sur les trois sites retenus pour accueillir les familles qui seront déplacées. Ils sont tous situés dans le périmètre communal de Thiaroye-sur-mer. Après avoir fini de prospecter ces trois sites d’accueil, Momar Ndiaye a rappelé que le projet date de 2019. Il a ainsi assuré que toute la phase d’études (avant-projet sommaire, avant-projet détaillé, étude d’impact social et environnemental, etc.) est déjà bouclée et validée par le comité technique.
Dans le même ordre, M Ndiaye souligne que la commission départementale d’évaluation des impenses est très en avance dans son travail. « Bientôt on va s’atteler à l’aménagement de zones de recasement avant de passer à la phase de restructuration propre ment dite », a déclaré le directeur de l’aménagement urbain et de la restructuration. Le maire de la commune de Thiaroye-sur-mer, El Mamadou Ndiaye, a estimé que la restructuration de la commune qu’il dirige est un préalable à la dépollution de la baie de Hann.
Mieux, il pense que l’objectif, à travers la dépollution de la baie de Hann, ne peut être atteint tant que la commune de Thiaroye-sur-mer n’est pas re structurée. « Quand on dépense 120 milliards de Fcfa pour la dépollution de la baie de Hann et que Thiaroye-sur-mer n’est pas re structurée, demain la population va continuer à jeter les ordures dans la mer et cela reviendrait à jeter de l’argent par la fenêtre », a t-il affirmé. Il a également lancé un appel aux populations pour qu’elles privilégient l’intérêt commun à toute la commune.
CE QUE JE PENSE DE LA LOI DE FINANCES 2025
Dans cette interview, le représentant du Fonds monétaire international au Sénégal, Majdi Debbich, livre son analyse sur la loi de finances 2025 en cours d’examen par l’Assemblée nationale.
Dans cette interview, le représentant du Fonds monétaire international au Sénégal, Majdi Debbich, livre son analyse sur la loi de finances 2025 en cours d’examen par l’Assemblée nationale. Il se prononce aussi sur la renégociation du programme entre le Fmi et le Sénégal à la lumière de la nouvelle donne budgétaire conjuguée à la stratégie de développement « Vision Sénégal 2050 ».
Quelle analyse fait le Fmi sur les hypothèses de la loi de finances initiale 2025 ? Comment passer d’un déficit budgétaire de 11,6 % à 7,1 % ?
La loi de finances initiale pour 2025 propose une réduction importante du déficit budgétaire avec une amélioration de près de 4,5 points de Pib par rapport à la loi de finances rectificative de 2024. Cet effort est à saluer. Il témoigne d’un engagement important en faveur d’une meilleure maîtrise des finances publiques, un objectif essentiel pour la stabilité économique du pays. Les discussions avec les services du Fmi sur les hypothèses et réformes spécifiques, notamment en matière de mobilisation des recettes, sont restées très limitées à ce stade. Une analyse approfondie sera indispensable pour évaluer la faisabilité de cet objectif ambitieux de mobilisation des ressources internes. Nous notons, par ailleurs, l’absence de réforme des subventions à l’énergie dont le niveau demeure inchangé par rapport aux réalisations de 2024. Or, nous savons que ces subventions sont très coûteuses et qu’il est généralement plus efficace de soutenir directement les ménages les plus vulnérables avec des aides ciblées.
Comment voyez-vous le cadre de viabilité de la dette ? Le Sénégal risque-t-il de passer dans la catégorie des pays surendettés lors de la prochaine revue ?
Le cadre de viabilité de la dette, utilisé conjointement par le Fmi et la Banque mondiale, classe les pays selon trois niveaux de risque : faible, modéré et élevé. Lors de l’évaluation réalisée en juin 2023, le Sénégal était classé dans la catégorie de risque modéré de surendettement. La prochaine mise à jour de cette analyse tiendra compte des nouveaux emprunts contractés en 2024, notamment ceux obtenus à des conditions non concessionnelles (comme les Eurobonds ou les prêts syndiqués). Les conclusions de l’audit des finances publiques, dont la certification est en cours par la Cour des comptes, joueront également un rôle important. Toute révision significative du stock de la dette publique ou du service de la dette pourrait influencer le classement. Pour maintenir une viabilité de la dette compatible avec une croissance durable, il sera crucial d’accélérer les réformes budgétaires visant à réduire le déficit tout en augmentant l’accès aux financements concessionnels. Ces mesures, combinées à une gestion prudente de l’endettement, contribueront à préserver la capacité du Sénégal à financer son développement sans compromettre la soutenabilité des finances publiques.
Le gouvernement du Sénégal a exprimé le souhait de renégocier le programme avec le Fmi. Quelle est votre position ?
Le programme, conclu entre les autorités et le Fmi en juillet 2023, est actuellement suspendu, dans l’attente des conclusions de l’audit des finances publiques. Cette suspension fait suite à des déclarations inexactes ayant servi de base à certains décaissements du Fmi effectués entre 2020 et 2023 au bénéfice du Sénégal. Le Fonds collabore étroitement avec les autorités sur des mesures de réformes visant à surmonter cet écueil et à envisager la négociation d’un nouveau programme. En effet, la nouvelle donne budgétaire, conjuguée à la stratégie de développement « Sénégal 2050 », renforce la pertinence d’un programme renouvelé, mieux adapté au contexte et aux priorités nationales. Le Fmi reste déterminé à accompagner le Sénégal dans ses réformes structurelles et son assainissement budgétaire, avec un objectif clair : l’atteinte d’une croissance forte, inclusive et durable au bénéfice de tous les Sénégalais.
LES ÉLUS DE LA VILLE DE DAKAR REÇUS PAR L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE
Ces échanges avaient pour objectif de leur exposer la situation actuelle à la mairie de Dakar depuis la révocation de Barthélemy Dias de son poste de maire.
Après avoir été reçus par le mouvement Y’en A Marre, les conseillers municipaux membres de Taxawu Sénégal ont rencontré, ce 19 décembre, à l’Assemblée nationale, le groupe des députés non-inscrits ainsi que le groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal. Ces échanges avaient pour objectif de leur exposer la situation actuelle à la mairie de Dakar depuis la révocation de Barthélemy Dias de son poste de maire.
Les élus ont cherché à attirer l’attention des députés sur ce qu’ils considèrent comme un acharnement et à les sensibiliser sur la gravité de la situation. En effet, l’accès à l’hôtel de ville est actuellement interdit aux adjoints au maire et aux conseillers municipaux.
Ils ont également dénoncé les « menaces pesant sur notre démocratie et sur la nécessité de protéger les élus locaux pour garantir le bon fonctionnement des institutions municipales », des principes selon eux compromis par un régime déterminé à barrer la route à Barthélemy Dias.
De leur côté, les députés ont assuré avoir pris bonne note des préoccupations soulevées par les conseillers municipaux.
ABDOULAYE DIOUF SARR LANCE SON THINK TANK « IDÉES »
« Entre moi et l’APR, c’est du passé. Je ne veux pas revenir sur les détails, mais c’est terminé », a déclaré l’ancien coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (CCR).
L’ancien ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a officiellement quitté l’Alliance pour la République (APR). L’annonce a été faite ce vendredi 20 décembre 2024, à Yoff Layène, lors de la présentation de son think tank « Idées ». Débarrassé de ses attaches politiques avec l’APR, il entend désormais se consacrer pleinement à cette plateforme de réflexion dédiée aux grandes questions d’intérêt public.
« Entre moi et l’APR, c’est du passé. Je ne veux pas revenir sur les détails, mais c’est terminé », a déclaré l’ancien coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (CCR), mettant ainsi fin à plusieurs mois de spéculations.
Diouf Sarr s’éloigne donc de la scène politique partisane pour se consacrer à « Idées », une plateforme qui ambitionne de produire des réflexions et des propositions sur les enjeux majeurs de la société sénégalaise. « Il croit fermement que notre pays a besoin d’une vision constructive et de débats fondés sur des idées pour relever les défis qui se présentent à nous ».
Ancien maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr a connu des hauts et des bas dans son parcours politique. Longtemps considéré comme un proche de Macky Sall, il a dirigé le ministère de la Santé avant de voir sa gestion remise en question suite à l’incendie tragique de la maternité de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. Cet événement, qui a coûté la vie à plusieurs nouveau-nés, a laissé une marque indélébile sur son mandat.
En novembre 2024, son exclusion des investitures pour les élections législatives a confirmé sa marginalisation au sein de l’APR. Ce retrait de la vie politique active semble marquer un tournant dans sa carrière, désormais orientée vers une mission plus intellectuelle et citoyenne.
Avec « Idées », Abdoulaye Diouf Sarr ambitionne de devenir un acteur clé du débat public au Sénégal, en s’appuyant sur l’expertise de son équipe et une approche non partisane.
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LE REGIME VEUT M'ENLEVER MON MANDAT DE MAIRE MAIS NE VEUT PAS SE SALIR LES MAINS
C'est depuis son bureau au Building communal, une annexe de la mairie de la Ville de Dakar, que Barthélémy Dias s'est adressé aux Sénégalais.
Dans une interview accordée hier à nos confrères de 7TV et de Sen Tv, Barthélémy Dias a répété à qui veut l'entendre que seul le chef de l'État peut le démettre de son poste de maire de la Ville de Dakar. Il a, à cet effet, dénoncé une forfaiture drapée sous les couleurs de la loi.
C'est depuis son bureau au Building communal, une annexe de la mairie de la Ville de Dakar, que Barthélémy Dias s'est adressé aux Sénégalais. Pour coller à l'exercice, l'ex Maire de Dakar a accordé un entretien à nos confrères de 7Tv et de Sen Tv. D'emblée, il a été questionné sur la déchéance de ses mandats de député et de maire en l'espace d'une semaine. “Aujourd'hui, je ne vais pas évoquer l'aspect juridique et judiciaire de l'affaire. Ce n'est pas aussi une question politique. C'est une question de bon sens. La décision de me démettre de la Ville de Dakar n'est pas basée sur le droit. J'ai fait ce qu’il fallait pour suspendre la décision du préfet. Mais, ils ont décidé de passer outre. C'est une forfaiture et une décision injuste”, a martelé “Dias fils” non sans dénoncer une “justice des vainqueurs”
Dans son argumentaire, il a relevé qu'au titre de l'article 135 du Code des collectivités territoriales, il est question de “maire condamné pour crime ou délit".“Moi j'ai été condamné dans l'affaire de l'attaque de la Mairie de Mermoz en 2017 pour coups et blessures qui est défini par le code pénal comme étant un délit”. “ Si Macky Sall pouvait me démettre de mon poste de maire de Dakar, il l'aurait fait depuis”, a-t-il évoqué contre la décision du préfet de Dakar qui l’a déclaré démissionnaire dans ce même dossier suite à sa condamnation définitive.
Mais, pour lui, la déchéance de ses mandats électoraux ne relève que d'une volonté de le réduire politiquement. “ Je ne parlerai pas du préfet de Dakar qui est nommé alors que moi je suis un élu de Dakar. Il est autorisé alors que moi je suis une autorité. Le ministre de l’Intérieur qui est le supérieur du préfet ne peut pas me démettre de mon poste de maire. Seul le président de la République peut me révoquer de mon poste de maire. Le régime veut m'enlever mon mandat de maire mais ne veut pas se salir les mains. Ils pensent que ce sera facile de me révoquer de mon poste”, vocifère “Dias-fils”.
“LE RÉGIME PRÉPARE DES FORFAITURES QU'IL ESSAYE DE FAIRE CAUTIONNER PAR LA LOI”
Très virulent, Barthélémy Dias a critiqué le fonctionnement de la Justice. “ Le régime veut détourner le regard des Sénégalais en menant la question sur le débat juridique. Car, statiquement, ce droit rédigé en français n'est pas accessible à tout le monde. Le régime prépare des forfaitures qu'il essaye de faire cautionner par la loi. Pourquoi attendre cette législature pour demander ma radiation alors que la décision est devenue définitive depuis la précédente législature ? C'est une forfaiture habillée sous des attributs juridiques”, a martelé l'ex maire de Dakar non sans ajouter : “ Tout ce qu'il m'est arrivé aujourd'hui n'aurait jamais dû arriver si je n'étais pas candidat aux élections législatives. Je n'ai jamais pensé à siéger à l'Assemblée nationale. Par ailleurs, ma lettre de démission était à mon bureau le 2 décembre, lors de l'installation de la quinzième législature. Je ne l'ai pas déposée parce que j'étais à Saint-Louis. Même si la justice tranche à ma faveur avec mes recours, je ne vais pas siéger à l’Assemblée nationale. Je l'ai déjà dit à mes collègues de Samm Sa Kaddu. Il s'agit par ces recours de savoir si le Sénégal a une justice”.
“JE VAIS RÉSISTER AVEC PLUS DE SÉNÉGALAIS. IL VA FALLOIR ME METTRE EN PRISON POUR LA GAGNER”
En attendant que la Justice tranche avec les recours qu'il a déjà introduits, Barthélémy Dias entend se battre jusqu'au bout. Il promet même de remporter la guerre. “ L’étape décisive commencera à partir du moment où le régime décidera de me révoquer de mes fonctions de maire de Dakar. Je vais résister. Et de jour en jour, je vais résister avec plus de Sénégalais. Parce qu'il ne s'agit pas de Barthélémy Dias mais du Sénégal”, a-t-il prévenu avant d'ajouter :“ Mais je leur dis déjà qu'ils ne peuvent pas gagner la guerre. Il va falloir me mettre en prison pour la gagner. Pour me révoquer de mon poste de maire de Dakar, il va falloir que le régime se salisse les mains. Je perdrai certes des batailles mais pas la guerre. Je vous aurai à l’usure et sur le temps. J'ai fait 19 ans d'opposition. Par la grâce de Dieu, pendant 16 ans, j'ai été maire ou député-maire. Quand j'ai été élu maire, ceux qui nous dirigent n'étaient pas encore en politique. Donc, vous ne pouvez pas faire disparaître Barthélémy Dias”.
Enfin, il s'est permis de relever que si les régimes d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall se sont mal terminés malgré des bilans exemplaires, c'est à cause des manquements aux valeurs démocratiques. “Malheureusement après tant d'années de sacrifice, nous sommes en train de revivre les mêmes situations”, a-t-il regretté non sans ajouter que l’objectif du régime, c'est de le mettre en prison. “Il pense que c'est en mettant les gens en prison qu'il va les détruire. Il se fâche à chaque fois qu'on le tutoie. Le PM qu'il entend, c'est petit mec en lieu et place de Premier ministre. Parce qu'un Premier ministre, ça ne va pas chez les gens pour les menacer”, s’est-il attaqué à Ousmane Sonko sans le nommer dans son entretien de 58 minutes.
Par Abdoul Aly KANE
LE SENEGAL ENTRE CRISE DE LA DETTE ET SOUVERAINETE ECONOMIQUE
Deux rapports d’institutions financières majeures ont attiré notre attention ces temps derniers. Il s’agit du « Rapport Pays » 2024 de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de celui de la Banque Mondiale sur la dette.
Deux rapports d’institutions financières majeures ont attiré notre attention ces temps derniers. Il s’agit du « Rapport Pays » 2024 de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de celui de la Banque Mondiale sur la dette.
Ces rapports tranchent d’avec ceux du passé, en ce qu’ils sont éloignés du dithyrambe habituel sur la « robustesse » de la croissance économique d’un Sénégal au seuil de l’émergence économique. Dette et transformation structurelle font l’objet d’un examen critique, voilant à peine les responsabilités du régime précédent en la matière. Sur les infrastructures du PSE, la BAD conclut avec sévérité qu’elles n’ont pas permis d’atteindre les objectifs de croissance espérés, encore moins de mettre le pays sur Les rails d’une émergence économique prévue pour 2035.
En voici quelques extraits :
« Sur la période 2014-2023, l’économie du Sénégal a connu un dynamisme sans précèdent, se traduisant par un taux de croissance moyen annuel de 5,3% contre 3.1% entre 2004 et 2013. Cette performance s’explique par la mise en œuvre d’infrastructures majeures. Cependant cette croissance ne semble pas s’opérer dans un processus plus inclusif à travers une amélioration de la productivité. Le rythme de croissance impulsé par le Plan Sénégal Emergent (PSE) ne semble pas avoir créé des emplois en quantité et en qualité suffisantes pour réduire la pauvreté et les inégalités. Cette situation montre également que les investissements structurels mis en œuvre n’auraient pas encore atteint le niveau susceptible d’impulser la transformation structurelle du pays. Le financement de cette croissance soulève des questions de viabilité des finances publiques; La construction des infrastructures, à travers le financement extérieur, a entrainé une hausse significative de la dette publique qui est passée de 20 % du PIB en 2008 à 80 % en 2023. Les taux d’intérêt élevés dus à la perception du risque des pays africains et des notations défavorables des agences de notation internationales, ont renchéri le service de la dette qui représente plus de 33% des recettes publiques en 2023 et devient alors l’un des postes les plus importants du budget, réduisant significativement l’espace budgétaire ».
Concernant la situation de l’économie, le rapport poursuit. Ces propos se passent de commentaire. Là où le rapport parle de « niveau » insuffisant d’investissements, nous aurions préféré que l‘on dise plutôt « inefficience » dans le choix des investissements. En effet, pour l’essentiel, ceux-ci n’ont pas impulsé un rythme soutenu de croissance endogène par transformation industrielle, ni généré des retours financiers qui auraient permis l’allègement de l’encours global de la dette. Les autorités en charge des finances ont préféré, en cas de besoin, la « reprofiler » en usant de la « cavalerie financière »
Le rapport de la Banque mondiale, quant à lui, est concentré sur la dette. Celle-ci de par son ampleur, saperait l’efficacité du budget de l’Etat, avec près du 1/3 des dépenses consacrées au paiement de la dette. Le rapport sur la dette arrive chronologiquement dans un contexte de contestation par le Premier Ministre Ousmane Sonko, du montant de 15 000 milliards de FCFA annoncé par l’équipe sortante.
Schémas initiaux bouleversés
L’institution financière intervenant en dernier ressort, aggrave la note en avançant le chiffre de 24 889 milliards de FCFA, soit un accroissement de 66% par rapport à l’encours initial.
A notre sens, la conséquence la plus dommageable est que cette réévaluation intervient dans le contexte de la mise en œuvre de la 1ère phase (2025-2029) de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 » dont le financement est estimé à 18 500 milliards de francs CFA. En effet, ces nouveaux chiffres vont sans doute bouleverser les schémas initiaux de mise en œuvre de ce projet, parce qu’ils auront été élaborés à partir de statistiques erronées, en particulier ceux relatifs à la capacité d’endettement.
La Banque mondiale ajoute que « l’architecture financière internationale actuelle ne serait pas très favorable pour le financement de la transformation structurelle du Sénégal, du fait de la perception du risque sur le marché international des capitaux, des notations défavorables des agences financières internationales ».
Au-delà de la dette, le rapport admet également que les investissements structurels mis en œuvre n’ont pas permis d’atteindre le niveau susceptible d’impulser la transformation structurelle du pays. A notre sens, il conviendrait sur ce point de parler « d’efficience » au lieu de « niveau de mise en œuvre » ; car il ne s’agit pas de persévérer dans la réalisation d’infrastructures de prestige ruineuses, mais de réorienter les investissements vers des infrastructures économiquement structurantes. Ce propos sonne comme un désaveu du PSE, dont le financement a multiplié la dette du pays par 8 depuis 2012.
De ces rapports découlent les constats suivants :
-La croissance économique générée sur la période n’a pas créé d’emplois significatifs, le secteur informel demeure le principal pourvoyeur d’emplois du pays (90% des emplois).
-Cette croissance est erratique, sujette à variations en fonction de la croissance agricole et de la bonne rémunération de nos ressources minières et naturelles (Or non monétaire, titane, zircon, produits de la pêche, phosphates, arachide, tourisme etc.) pour l’essentiel exportées sans transformation ou peu transformées. Faute de valeur ajourée, les revenus d’exportation n’ont pas l’impact financier suffisant pour faire face au service de la dette et à la couverture des besoins essentiels des populations ;
-La croissance ne vient pas des entreprises industrielles, mais du secteur des services (banque, assurances, tourisme etc), et faiblement du secteur industriel et agricole.
-La croissance n’est pas tirée par le secteur privé local.
-Les institutions multilatérales conviennent d’ailleurs que : « L’accès au financement demeure un goulet d’étranglement majeur qui entrave la transformation structurelle », ce qui revient à dire que le secteur privé n’est pas mis dans les conditions de jouer son rôle d’acteur principal de l’émergence économique.
Ceci est une forme de reconnaissance du rôle de secteur privé dans la transformation structurelle ; or le secteur privé local est financièrement réprimé par le système bancaire, en particulier par des banques mues par le profit immédiat, ayant une préférence pour des remplois liquides non risqués, prises en étau entre les normes prudentielles dissuasives de la BCEAO et les lenteurs dans les décisions de justices lorsque des contentieux surviennent.
Cette question qui touche à la politique monétaire et bancaire, est d’ailleurs en contradiction avec la recommandation faite à la BCEAO, de « persister dans le resserrement monétaire » pour la maitrise de l’inflation.
La croissance sous sa forme actuelle, est appauvrissante du fait du poids du service de la dette sur des budgets étriqués, aux recettes rabotées par la sous-valorisation de nos richesses naturelles et minières.
L’étroitesse budgétaire conduit à arbitrer entre le règlement à bonne date des échéances d’emprunts et la nécessité de couvrir les dépenses sociales essentielles (éducation, santé et protection des populations contre la vie chère).
Cette dette est de plus en plus décriée parce qu’insoutenable pour les économies, ce qui conduit depuis quelques temps les partenaires financiers à prôner la réforme de l’architecture financière internationale actuelle.
Cette idée portée par les institutions de Bretton Woods, est de plus en plus agitée, compte tenu du développement incontrôlé des marchés financiers, dont les états sont devenus les clients, et qui jouent un rôle d’amplification des crises financières systémiques depuis 2008.
La croissance est portée par l’état via la réalisation d’infrastructures et non par le secteur privé. L’Etat s’est complu dans la posture d’un état keynésien initiateur de grands travaux, générateurs de croissance. Aussi la dette est devenue abyssale (133% du RNB), ce qui milite en faveur des tenants d’un abandon de créances
Il y a 26 ans, c’était l’initiative PPTE, dispositif global de réduction de la dette des pays pauvres très endettés mis en place par le FMI et la Banque Mondiale.
Aujourd’hui on peut caractériser la situation de « Retour à la case départ », du fait de la charge intolérable du service de la dette sur les budgets nationaux.