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16 avril 2025
UNE ANNÉE ÉPROUVANTE
Le porte-parole du gouvernement pointe du doigt un déficit budgétaire record et une dette publique qui dépasse largement les critères de l'UEMOA. Cette situation critique nécessite, selon l'exécutif, la mise en place urgente d'un plan de redressement
L’année qui tire à sa fin a été particulièrement éprouvante, en ce qui concerne la gestion des finances publiques, a déclaré à l’Agence de presse sénégalaise (APS) le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Sarré, faisant allusion notamment au déficit budgétaire et à la flambée de la dette extérieure du pays.
‘’Cette année a été particulièrement éprouvante. Vous avez bien vu l’état dans lequel nous avons trouvé ce pays, une situation qui a fait l’objet de déclarations de membres du gouvernement, du Premier ministre notamment’’, a dit M. Sarr.
Le gouvernement a procédé à un état des lieux de la situation économique et financière du pays à la suite de prise de fonctions, a-t-il affirmé dans une interview avec l’APS.
Amadou Moustapha Sarré, ministre chargé de la Formation professionnelle et technique également, précise que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) recommande à toute nouvelle majorité politique de ses États membres de dresser un bilan de la situation économique locale, dans un délai de quelques mois après son installation.
‘’Cela nous a permis de nous rendre compte que la situation était beaucoup plus difficile que ce qu’on nous faisait croire. Le déficit budgétaire est de loin supérieur à ce qu’on nous avait annoncé, parce qu’il dépasse même les 10 %’’, a expliqué M. Sarré.
Le déficit public du Sénégal en 2024 s’élève à 11,6 % du produit intérieur brut (PIB), indique un rapport publié mardi par la commission des finances de l’Assemblée nationale.
La moyenne de la dette publique durant la période 2019-2023 était de 76,3 % du PIB, a indiqué le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, lors d’une conférence de presse donnée par le gouvernement, le 26 septembre dernier.
‘’À la fin de l’année 2023, la dette de l’État […] hors secteur parapublic était de 15.664 milliards, soit 83,7 % du PIB, alors qu’elle était annoncée à 13.772 milliards, soit 73,6 % du PIB. Il s’agit donc d’un supplément de dettes contractées et non publiées de près de 1.892 milliards, soit 10 % de plus du PIB’’, avait dénoncé M. Sarr.
Ces données font dire au porte-parole du gouvernement que le niveau d’endettement du Sénégal ‘’crève le plafond de la communauté économique à laquelle nous appartenons’’, en l’occurrence l’UEMOA.
‘’C’est, donc, une situation particulièrement difficile’’, a insisté M. Sarré, ajoutant : ‘’Il fallait donc prendre des mesures rapides de redressement et de réajustement, ce que nous avons fait. Cela nous a permis de faire fonctionner l’État normalement.’’
Les inondations et la subvention de la consommation d’énergie ont coûté à l’État ‘’plusieurs centaines de milliards’’, a-t-il poursuivi, laissant entendre que ces dépenses ont alourdi le déficit public.
‘’Concernant les inondations, 8 milliards de francs CFA ont été dépensés. N’oublions pas que des élections législatives anticipées ont été organisées, elles ont coûté 20 milliards de francs CFA. Je rappelle tout cela pour vous dire que la situation n’avait pas été facile du tout’’, a argué le porte-parole du gouvernement.
‘’Nous sommes en train de faire face à tout cela. Le budget que nous allons voter d’ici à la fin de l’année nous permettra de prendre un nouvel élan’’, espère-t-il.
LA LISTE DES MEDIAS EN REGLE CONNUE DANS LES PROCHAINS JOURS
À travers un communiqué publié ce 24 décembre, le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique annonce d’autres vérifications avant la validation définitive de la liste.
La liste des médias reconnus par l’Etat du Sénégal sera connue très prochainement. À travers un communiqué publié ce 24 décembre, le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique annonce d’autres vérifications avant la validation définitive de la liste.
«En date du 03 décembre 2024, 112 médias ont été déclarés provisoirement conformes à des dispositions du Code de la Presse. À l'issue du délai de 72 heures accordé par le ministère pour permettre aux médias non encore enregistrés de s'enrôler, 307 nouvelles déclarations ont été effectuées, portant le cumul à 690 enregistrements depuis le début du processus », a annoncé le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique dans un communiqué publié ce 24 décembre 2024. Le 10 décembre 2024, la commission d'examen des déclarations s'est réunie pour statuer sur les nouvelles demandes ainsi que sur celles ayant fait l'objet d'un premier rejet. À l'issue de cet examen, la cession des autorisations d'exploitation, pour certains médias audiovisuels, en violation de l'alinéa 2 de l'article 94 du Code de la Presse, l'absence de signature du cahier des charges et de convention pour les web TV, les doublons relevés concernant les journalistes occupant les fonctions de directeur de publication et de rédacteur en chef dans plusieurs médias différents, ont été constatés.
En vertu de l'article 178 du Code de la Presse, les entreprises de presse en ligne ont l’obligation d'employer à titre régulier, au moins trois journalistes. Avec l'appui du ministère du Travail, le ministère a ainsi sollicité les services compétents pour effectuer des vérifications additionnelles avant la publication de la liste. Il s’agit de la vérification des contrats des trois journalistes employés à titre régulier par les entreprises de presse en ligne, en vertu de l'article 178, avec l'appui du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et la vérification des médias audiovisuels ayant fait l'objet de cession de leur autorisation. À l'issue de ces vérifications, la liste des médias en règle sera publiée informe le ministère.
BARANLIRE FACE AUX DEFIS DE DEVELOPPEMENT
BARANLIRE se « révolte » et s’attaque à la panoplie d’urgences qui se résument en préoccupations essentielles dans cette localité de la zone des Palmiers réputée très affectée par la crise en Casamance.
BARANLIRE se « révolte » et s’attaque à la panoplie d’urgences qui se résument en préoccupations essentielles dans cette localité de la zone des Palmiers réputée très affectée par la crise en Casamance. Le manque de pistes de production, d’électricité, l’absence d’infrastructures plombent le développement de cette localité. Les populations de Baranlire mobilisées lancent l’offensive pour la prise en charge de leurs préoccupations.
Dans le lot des localités très éprouvées par le conflit, Baranlire, localité de la commune de Djignaky dans le département de Bignona, lance l’offensive contre les urgences de l’heure. Cette localité qui souffre d’un manque criant d’infrastructures de base : la route reliant Baranlire aux autres localités de la zone reste un mal qui ronge ces populations depuis. Dans un état difficile, cette route, une vieille doléance dépoussiérée par les populations fait l’objet d’un cri de cœur. Et lorsque le Président du Congrès de Baranlire, Malang Seydi Diedhiou évoque sa situation, c’est pour dire ceci : « C’est une route difficile, très difficile. Notre préoccupation repose essentiellement sur la construction de cette piste qui a été faite en 2019. Le village et la zone des palmiers étaient enclavés pendant plus d’une décennie, il fallait trouver une solution pour désenclaver la zone. Ce que les populations ont fait sur fonds propres à travers des cotisations qui ont permis de faire ces quelques réalisations ».
M Diedhiou déplore également le manque d’électricité dans le village qui entrave sérieusement le processus de modernisation même dans le collège. « Nous avons un CEM clé en mains bien équipés avec des ordinateurs mais jusque-là nous, ne pouvons pas utiliser ces ordinateurs faute d’électricité », regrette le responsable du congrès de Baranlire, une localité qui hume depuis le parfum de la paix et qui se tourne désormais résolument vers les questions de développement. Toute la pertinence d’une randonnée organisée mardi dans cette localité par les douze villages qui polarisent Baranlire pour sensibiliser sur la Couverture Maladie Universelle (CMU). L’accès au réseau téléphone reste aussi une lancinante question soulevée par les populations de Baranlire qui tentent de prendre leur destin en main en attendant la prise en charge de leur chapelet de préoccupations par les autorités interpellées.
Cette crise casamançaise n’a pas fait que des victimes dans la zone mais elle a beaucoup perturbé et secoué le processus de développement dans la zone, renseignent les populations de Baranlire. Aujourd’hui, la paix installée, le processus de retour enclenché Baranlire et les douze villages de la zone vivent une accalmie qui suscite l’espoir. Cette situation de paix est irréversible, c’est la conviction des notables du village qui saluent les efforts entrepris par les autorités et les combattants qui ont accepté de déposer les armes. Une lueur d’espoir pour le développement de ces zones empreintes d’une histoire tumultueuse marquée par des années de conflit.
LE SYTPOSTE PLAIDE POUR LE RETOUR DES PENSIONS DE L’IPRES ET LA CREATION D’UNE INTERSYNDICALE
Afin d’encourager la relance des activités de la Poste nationale, les travailleurs affiliés au syndicat des travailleurs de la poste (SYTPOSTE) souhaitent que l’Etat retourne le paiement des pensions de l’IPRES au niveau de leur institution
En assemblée générale à Rufisque, le SYTPOSTE a porté son choix sur Lamine Ndiaye comme nouveau secrétaire général. Ce dernier préconise un retour des pensions de l’IPRES au niveau des services de la Poste. Il a appelé à la mise sur pied d’une intersyndicale de la Poste pour exiger de l’Etat un plan social pour la relance de la Poste.
Afin d’encourager la relance des activités de la Poste nationale, les travailleurs affiliés au syndicat des travailleurs de la poste (SYTPOSTE) souhaitent que l’Etat retourne le paiement des pensions de l’IPRES au niveau de leur institution. En conclave à Rufisque, le nouveau secrétaire général, fraîchement élu par l’assemblée générale, a décliné trois priorités pour la Poste et les travailleurs. C’est dans ce cadre que s’inscrit son appel aux nouvelles autorités pour que la Poste qui est un service, reprenne le paiement des pensions des allocataires de retraites au niveau de l’Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal. « L’ensemble des travailleurs de la Poste voudrait voir le retour du paiement IPRES à la Poste. C’était une enveloppe de 5 milliards qui était destinée à la Poste pour le paiement des pensions de l’IPRES. Mais depuis des années, on a constaté que cela a été donné à des privés alors que la Poste est une société de l’Etat, nous devons être prioritaires », a dit Lamine Ndiaye, le nouveau secrétaire général entrant.
Lamine Ndiaye et ses camarades soutiennent que les partenaires sociaux qu’ils sont, doivent obliger l’Etat à se pencher sur la situation de la boite, pour sa relancer. Et dans ce sens, ils soulignent que la mise en œuvre d’un plan social est une priorité. « Les défis sont énormes, nous pouvons en citer les trois qui sont les priorités. D'abord, il y a le plan social tant attendu par les travailleurs de la Poste. Un plan social qui permettra aux travailleurs de la Poste et à la Poste de souffler, de se relancer et de mettre les activités en marche. Nous avons constaté depuis des années que la Poste traverse ces difficultés énormes. C'est pour cette raison que, en tant que partenaires sociaux, nous avons l'obligation de pousser l’Etat ou la Direction générale à l'effectivité de ce plan social qui nous permettra de survivre », a dit le successeur d’Amadou Dème à la tête du SYTPOSTE. Et dans cette optique, il lance un appel à ses collègues des autres syndicats de la Poste à travailler ensemble pour mettre sur pied une intersyndicale forte plus à même de porter le combat. Pour lui, l’heure n’est plus à la dispersion des forces sociales. « Je pense qu’il y a d’autres défis aussi qui nous attendent, comme celui de l’intersyndicale de la Poste. Ça fait partie de nos problèmes, celui de la multiplicité des syndicats. Chacun crée un syndicat à tort et à travers. Ce qui permet vraiment à la Direction générale parfois d’abuser de certaines décisions. Donc, nous notre priorité, c’est de créer une intersyndicale. Je vous rappelle qu’à la Poste n'a jamais été question d’intersyndicale, il n’y a jamais existé d’intersyndicale à la Poste. C'est le moment de le faire », a dit M Ndiaye avant d’inviter ses collègues SG à œuvrer dans ce sens et promettre que son syndicat, le « SYTPOSTE ne ménagera aucun effort pour la réalisation d’une intersyndicale forte ».
EXPANSION DE LA SEDIMA
L’annonce de la vente de la SEDIMA, joli fleuron de l’économie sénégalaise, a fait réagir beaucoup de personnes. Mais la Direction générale de la boite fondée par Babacar Ngom est vite montée au créneau pour clarifier. En réalité d’après le document lu par « L’As», l’entreprise n’est pas à vendre. Mais il semble que le mania du poulet veut en faire une multinationale africaine en ouvrant le capital, puisqu’il a lui-même atteint les limites (âge, physiquement et financièrement ». Aujourd’hui, Sedima est au sommet. Qui plus est, sa fille Anta Babacar Ngom est à fond dans la politique. Le success story de l’économie sénégalaise a ainsi décidé d’ouvrir le capital. Selon certaines informations, des Marocains ont déjà toqué à la porte. D’ailleurs dans un communiqué hier, la direction générale de la SEDIMA a indiqué que des discussions sont actuellement en cours avec divers partenaires. Bien qu’aucune décision définitive n’ait encore été arrêtée, précise le texte, la direction rassure ses collaborateurs, partenaires et parties prenantes que les intérêts de SEDIMA et de son personnel resteront au cœur de chaque démarche.
Esclavage à Royal Air Maroc
À la Ram, on se croirait au moyen âge. Le personnel sénégalais est non seulement mal payé mais ils sont traités comme des moins que rien. La Direction se donne tous les droits sur « ses nègres». Jugez-en vous-mêmes. Pendant que l’inspection du travail de Thiès est en train d’arbitrer son contentieux avec deux de ses agents, la direction générale de la Royal Air Maroc a tout bonnement et simplement licencié ces derniers. Une situation qui a fait sortir de sa réserve le Syndicat unique des Travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal qui ont émis un communiqué pour dire que le management de la RAM sis à Dakar traite son personnel sénégalais en négriers. Selon les syndicalistes, le top management de la RAM a opté pour la défiance de l'autorité sénégalaise en bafouant les principes fondamentaux du droit citoyen. Dans le communiqué, le syndicat estime que leur posture « autoritaire » sans fondement légal les a poussés vers un licenciement abusif de deux agents d'exploitation exemplaires, pensant ainsi en tirer jouissance. Devant cette forfaiture, renseigne le texte, le syndicat du transport aérien et activités annexes du Sénégal signataire se réserve tous les droits en conformité avec la loi et toutes nos prérogatives de représentants du personnel affilié pour mettre fin à cette forfaiture dictatoriale. A cet effet, les syndicalistes à la direction de la Royal Air Maroc les exhortent de revenir à de meilleurs sentiments, à défaut ils leur demandent d'assumer toute la responsabilité des conséquences qui découleront de leur forfaiture.
Abdoulaye Sow gagne son procès
Le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar rendant son verdict mardi a débouté Birane Yaya Wane, confirmant ainsi Abdoulaye Sow dans ses fonctions de président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD). Aussi les magistrats ont validé la tenue de l’Assemblée générale à la date initialement prévue. À cet effet, les membres titulaires et suppléants de la CCIAD sont convoqués en assemblée générale aujourd’hui à 09h00, à la Salle Mamadou Lamine Niang, afin de discuter des points relatifs à l’Examen et adoption du procès verbal de l’assemblée générale du mercredi 20 décembre 2023, examen et adoption du projet de budget 2025, Examen et adoption du rapport d’activités 2024 , examen et adoption des comptes définitifs des exercices 2021 et 2022 et de questions diverses. Cette décision judiciaire renforce la légitimité d’Abdoulaye Sow à la tête de la CCIAD, tout en permettant la poursuite des activités institutionnelles conformément aux délais fixés.
Plainte dans l’affaire Aser-AEE Power
On va vers des rebondissements dans le contrat entre l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) et la société espagnole AEE Power qui a été cassée par l’Arcop. Lors de son passage en commission technique pour défendre le projet de Loi de finances rectificative (LFR), le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, révèle que son département a porté plainte via l’Agent judiciaire de l’État. Son propos est bien mentionné sur le rapport de la commission, dit-il. Les députés lui ont demandé pourquoi le ministère des Finances n’a pas saisi la justice alors que de faux documents ont été brandis. « Le ministre a informé que dans l’affaire AEE POWER, son département suit le dossier depuis le début du contentieux. Il a également précisé dans l’affaire AEE POWER que c’est le ministère des Finances et du Budget qui a saisi l’ARCOP, une fois qu’il a été informé de la situation et a également porté plainte via l’Agent judiciaire de l’État (AJE)», renseigne le document. Mieux, Cheikh Diba ajoute que la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID) s’est saisie du dossier et a commandité un audit dont les résultats préliminaires sont en train d’être étudiés par son département.
Un Asp corrompu
Le Directeur général de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité, Seydina Oumar Touré, est sorti de sa réserve après qu’une vidéo virale circulant sur les réseaux sociaux montre un Assistant à la sécurité de proximité (ASP) remettre des documents à un conducteur moyennant de l'argent. Dans un communiqué, Seydina Oumar Touré explique que pour l'heure, le lieu et la date des faits incriminés restent à déterminer mais une enquête est ouverte par le service du contrôle interne de l'ASP pour élucider cette affaire. Il a également rappelé aux Asp l'obligation de respecter rigoureusement les règles d'éthique et de déontologie qui les régissent, précisant qu’à l'issue de l'enquête, les mesures appropriées seront prises par la Direction générale.
Rentrée des Cours et Tribunaux
Le chef de l’Etat présidera sa première cérémonie solennelle de rentrée des Cours et Tribunaux le jeudi 16 janvier 2025. La rencontre prévue à la Cour suprême marquera le début de l’année judiciaire 2025 sous le thème : « Droit de grève et préservation de l’ordre public ». Selon un communiqué du ministère de la Justice, elle se déroulera sous la présidence effective du chef de l’État, qui est également président du Conseil supérieur de la Magistrature. Cette rentrée solennelle, un moment clé pour le secteur judiciaire, est l’occasion de réunir les principaux acteurs de la justice autour d’un thème central, cette année, particulièrement pertinent dans le contexte des tensions sociopolitiques et des revendications sociales. Le thème choisi reflète l’équilibre délicat que les institutions doivent maintenir entre le respect des droits fondamentaux, tels que le droit de grève, et la nécessité de garantir l’ordre public. Cette cérémonie sera également une plateforme pour aborder les défis actuels du système judiciaire, renforcer l’indépendance de la magistrature et mettre en lumière les orientations stratégiques du secteur pour l’année à venir.
Messes de Noël
La Cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Dakar a accueilli mercredi plusieurs messes de Noël, après la messe de minuit la veille au soir. Ces messes de la Nativité célébrant, pour les chrétiens, la naissance de Jésus Christ constituent un moment fort de prière, de partage et de rédemption.
Affrontements entre agriculteurs et éleveurs à Nguékhokh
À quand la solution définitive pour résoudre les différends qui opposent agriculteurs et éleveurs du Sénégal ? Encore des affrontements ont été notés hier, entre les deux parties à Ndiogoye, dans la commune de Nguékhokh (département de Mbour). Un blessé aurait été enregistré au cours de cette bagarre. Selon Dakaractu, le président des éleveurs, Ismaïla Sow, serait dans la zone pour un retour au calme.
Les corps de deux filles retrouvés dans une fosse septique
Les éléments de la Brigade des Sapeurs-pompiers de Richard-Toll ont repêché, mardi, les corps sans vie de deux filles dans une fosse septique au quartier de Thiabakh, a-t-on appris auprès de la famille des victimes. Il s’agit de deux filles âgées de 3 ans portées disparues depuis dimanche soir vers 15 heures. C’est après des recherches menées avec nos voisins que nous avons pu les retrouver dans une fosse septique, juste devant notre domicile, a dit, à l’APS, Idrissa Diallo, l’oncle des victimes. La police et la Brigade des Sapeurs-pompiers de la ville de Richard-Toll, alertées, se sont dépêchées sur les lieux pour repêcher les corps. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce drame.
La Gendarmerie interpelle 24 individus
La légion de Gendarmerie de Dakar a mené une opération de sécurisation dans plusieurs localités. Elle s’inscrit dans le cadre de la protection des personnes et des biens. Les éléments des compagnies de Rufisque et de Keur Massar renforcées par la Légion de Gendarmerie et d'intervention (LGI) ont mené dans la nuit du 21 au 22 décembre 2024 des opérations qui ont permis l’immobilisation de 42 motos et de 27 véhicules pour diverses infractions. Les pandores ont également interpellé 24 individus et saisi un arsenal d’armes blanches composé de coupecoupe, couteaux, marteaux etc. Le haut commandement assure que ces opérations vont se poursuivre sur tout le territoire national pour mieux assurer la sécurité et la tranquillité des populations.
Deux opérateurs interpellés et 33 tonnes d’arachides saisies
Deux opérateurs ont été interpellés par la gendarmerie de Nguékhokh pour pratique de prix illicite sur les graines d'arachide et collecte d'arachide dans un lieu non agréé par l'État dans les villages de Keur Massouka et de Ndiarmew situés dans ladite commune. A Keur Massouka, 26 tonnes ont été saisies et 7 tonnes à Ndiarmew, soit au total 33 tonnes. Le chef du Service départemental de commerce de Mbour, Mamadou Lamine Ndiaye, explique que les deux lieux de collecte d'arachides ne sont pas agréés par l'État. A l’en croire, les opérateurs en question étaient en train de collecter des graines d'arachide à un prix qui était en deçà du prix homologué par l'État du Sénégal. Le prix plancher de l'arachide est à 305 F CFA. Or les opérateurs en question achetaient le kilo à 300 F CFA. Deux semaines plus tôt, ils avaient commencé à collecter l'arachide à 275 F CFA.
Mballo Dia Thiam éjecté de la FGTS/B
Le Bureau exécutif de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts/B) a saisi le ministre de la Santé, Ibrahima Sy, pour lui signifier que Mballo Dia Thiam, représentant moral du Sutsas, ne fait plus partie de leur centrale syndicale. La centrale a réagi ainsi après lecture de la lettre datée du 11 avril 2024, n°0025167 du 23 décembre 2024, que le ministre a adressée à Mballo Dia Thiam, SG du Sutsas, correspondance dans laquelle le destinataire est considéré comme étant SG de la FGTS-B. Moussa Sissokho Guèye qui se réclame patron de la Fgts/B dira à l’endroit du ministre de la Santé que le sieur Mballo Dia Thiam, représentant moral du Sutsas, ne fait plus partie de leur centrale syndicale le FGTS-B, suite aux décisions du 1er congrès extraordinaire de la FGTS-B, tenu le 09 mars 2024 à la salle des délibérations de l'hôtel de ville de Dakar, en présence d'un huissier de justice. Il ajoute que le congrès a vu la participation de tous les représentants des régions. Ce qui, signale-t-il, s'est soldé par l'élection de Moussa Sisssokho Guèye en qualité de Secrétaire général national de la FGTS/B, pour succéder à feu Sidiya Ndiaye. Pour preuve, le document spécifie que le Journal Officiel du 28 mars 2024 avait déjà intégré Aliou Faye, Sg du Syndicat Autonome des Travailleurs des Universités du Sénégal (Satus), syndicat affilié à la FGTS/B, comme membre du CESE.
5 MILLIARDS DE FRANCS POUR INDEMNISER LES VICTIMES DES VIOLENCES PRE-ELECTORALES
Le ministre des Finances et du budget a fourni des informations relatives aux dossiers d’indemnisation des victimes des violences pré-électorales. Ce dossier annonce-t-il l’abrogation de la loi d’amnistie ?
Ce dossier annonce-t-il l’abrogation de la loi d’amnistie ?
Le ministre des Finances et du budget a fourni des informations relatives aux dossiers d’indemnisation des victimes des violences pré-électorales. Selon Cheikh Diba, qui faisait face aux députés, pour l’examen de la Loi de finances rectificative (Lfr), a l’Assemblée nationale, «112 dossiers d’indemnisation ont été approuvés par les pouvoirs publics».
D’après toujours le ministre des Finances et du budget, «99 dossiers ont déjà été pris en charge pour un montant de 108 millions de francs Cfa».
Mais de l’avis de certains députés, les montants perçus par ces victimes de violences pré-électorales (au nombre de 99 personnes pour 108 millions de francs) sont très faibles. Se voulant rassurant à ce propos, Cheikh Diba dira que «les travaux se poursuivent pour l’identification de 268 cas qui seraient les plus urgents».
«On doit travailler minutieusement pour indemniser chaque victime à la hauteur de ce qu’elle a subi comme dommage et éviter des infiltrations. Pour le moment, il y a 1875 personnes identifiées», a-t-il informé. Mais, précise le ministre, il reste à clarifier les critères de répartition. Car, «parmi ces victimes, il y a les personnes qui ont perdu la vie, qui ont été emprisonnées, qui ont vu leurs biens détruits, et d’autres encore ont été blessés», a-t-il rappelé
A ce propos, l’ancien procureur de la République devenu député, Alioune Ndao, n’a pas manqué de questionner le ministre sur la réduction du budget initialement prévue pour cette indemnisation. «Sur quelle base le ministère a-t-il décidé de faire passer l’enveloppe de 8 milliards de francs Cfa à 5 milliards de francs Cfa», demande-t-il à l’argentier de l’Etat.
Il a aussi interpellé le ministre des Finances sur la lettre envoyée par le Collectif des détenus aux parlementaires. «Ils affirment que le montant reçu par chacun d’eux s’élève à seulement 400 000 francs Cfa. Ils ont le sentiment d’avoir été abandonnés par l’Etat. Ce que je dis, je le connais : mon propre fils a été emprisonné», a-t-il martelé, lors des plénières. Mais selon les assurances du ministre des Finances et du budget, l’Etat va apporter des réponses à toutes ces questions.
Par ailleurs, Cheikh Diba affirme que la somme de 8 milliards de francs Cfa a été débloquée pour venir en aide aux populations de Matam victimes des inondations.
LIONCEAUX ET LIONCELLES SUR LA DERNIERE LIGNE DROITE
Les deux sélections masculine et féminine du Sénégal préparent activement le Tournoi de la Zone 2 U16 de la Fiba, prévu du 27 au 29 décembre 2024, à Thiès.
Avec deux sélections engagées pour le Tournoi international U16 de la Zone 2 FibaAfrique (Du 27 au 29 décembre), les staffs des Lioncaux et Lioncelles entament la dernière ligne droite de leur préparation, à Marius Ndiaye et au Cneps de Thiès. Le tournoi débute ce vendredi à Thiès.
Les deux sélections masculine et féminine du Sénégal préparent activement le Tournoi de la Zone 2 U16 de la Fiba, prévu du 27 au 29 décembre 2024, à Thiès. En pleine préparation au Stadium Marius Ndiaye depuis la semaine dernière, les Lionceaux et Lioncelles abordent la dernière ligne droite en direction de la compétition. Sans véritablement beaucoup de temps de préparation, avec une compétition confirmée à la dernière minute, les Lionceaux et Lioncelles ont eu seulement moins d’une semaine de rassemblement. Trop insuffisant pour programmer des matchs amicaux afin d’aborder la compétition dans les meilleures conditions.
Face aux difficultés, les staffs techniques ont préféré des séances en régime externat, avec un groupe au Stadium Marius Ndiaye et un autre au Cneps de Thiès. Ce tournoi devrait permettre aux jeunes de se frotter aux réalités des compétitions internationales.
Malgré le manque de temps de préparation, le Sénégal entend vendre chèrement sa peau. Un pari loin d’être gagné. Pour rappel, la compétition va réunir 7 pays de la Zone 2. Outre le Sénégal, il y a la Mauritanie, la Guinée-Bissau, la Guinée, la Gambie, la SierraLeone, le Cap-Vert. Par contre, le Mali ne sera finalement pas de la partie. A noter que certains pays vont engager deux équipes, alors que d’autres vont préparer soit équipe féminine, soit une équipe masculine.
Le tournoi débute ce vendredi et les matchs se joueront au Cneps et au terrain Lat Dior de Thiès. Certaines délégations, comme la Guinée, auraient déjà rallié la Cité du Rail, alors que les autres sont attendues dans les prochaines heures.
Par Cheikh Anta BABOU
LES SOUBRESAUTS DE LA GRANDE MUETTE
Le patriotisme, le professionnalisme et la loyauté de l’Armée sénégalaise aux autorités civiles, dans une Afrique de l’Ouest qui bat le record mondial de coups d’Etat militaires, en font un modèle respecté à travers le monde
L’affectation du Général de brigade Souleymane Kandé comme attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à New Delhi en mai 2024 et la contreverse qu’elle a soulevée nous donnent l’opportunité de revisiter une dimension de l’histoire militaire du Sénégal rarement discutée. Le patriotisme, le professionnalisme et la loyauté de l’Armée sénégalaise aux autorités civiles, dans une Afrique de l’Ouest qui bat le record mondial de coups d’Etat militaires, en font un modèle respecté à travers le monde. Cependant, il est important de reconnaître que l’Armée est un corps social vivant composé d’hommes et de femmes talentueux et ambitieux. Sous ce rapport, il est tout à fait compréhensible que le choc des ambitions crée, parfois, des soubresauts. Dans cette brève contribution, j’analyse quelques soubresauts qui ont secoué l’Armée entre l’année de sa formation en 1960 et durant la Présidence de Abdou Diouf.
Une exploration de l’histoire de l’Armée sénégalaise dans la longue durée révèle que l’affaire Général Kandé est loin d’être un cas isolé. Avant le Général Kandé, deux officiers supérieurs de l’Armée ont été affectés, contre leur gré, comme attachés militaires au niveau d’ambassades du Sénégal. Les raisons évoquées pour justifier leur affectation sont similaires à celles relevées dans le cas du Général Kandé. Elles concernent principalement des rivalités et des conflits de personnalité entre officiers supérieurs. Pour le cas du Général Kandé, plusieurs théories ou plutôt spéculations sont mises en avant. Pour certains, le Général est la victime d’une cabale d’officiers supérieurs plus anciens que lui et qui sont jaloux de son ascension fulgurante. Pour d’autres, il a payé le prix de son outrecuidance lorsque, avec le soutien du Président Macky Sall, il ignora les instructions de son supérieur hiérarchique, le Chef d’Etat major général des Armées (Cemga), Birame Diop, aujoud’hui ministre des Forces Armées, pour lancer une offensive d’envergure contre les rebelles en Casamance. D’autres encore l’accusent d’être un opposant encagoulé du nouveau régime et même insinuent qu’il préparait un coup d’Etat.
Avant le Général Kandé, deux officiers supérieurs de l’Armée du Sénégal ont été affectés, contre leur gré, comme attachés militaires au niveau d’ambassades du Sénégal. La stature de ces officiers et leur volonté de contester publiquement la décision prise contre eux, avaient, en son temps, représenté une menace réelle pour la cohésion de la jeune Armée nationale.
Le Lieutenant-colonel (Lc) Mademba Sy est le premier officier supérieur sénégalais à être nommé attaché militaire contre sa volonté. Lc Mademba Sy était, avec le Lc Jean Alfred Diallo, l’un des deux seuls officiers de ce rang dans l’Armée sénégalaise lorsque le Sénégal acquiert son indépendence en 1960. Le Lc Mademba Sy qui, comme Lc Jean Alfred Diallo, a servi dans l’Armée française, était un officier particulièrement brillant et populaire parmi les officiers et les militaires du rang. Les archives coloniales offrent de lui l’image d’un soldat très ambitieux qui ne cachait pas sa volonté de devenir un jour Cemga et peut-être même chef de l’Etat. On le soupçonnait d’être de connivence avec un groupe d’officiers qui travaillaient pour lui et qui s’activaient à saper l’autorité du Lc Jean Alfred Diallo, son rival, nommé Cemga lors de la crise de 1962. Ces officiers, dit-on, l’admiraient parce qu’il était un fantassin et un meneur d’hommes sur le champ de bataille, alors que le Lc Diallo était un officier du genie, plus préoccupé par les questions de logistique.
Le Président Senghor, conscient de cette rivalité et le danger qu’elle représentait pour la jeune Armée nationale, avait éloigné Lc Sy en le faisant nommer Chef de l’Etat Major de l’Union Africaine et Malgache de Défense (Uam/D) dont le quartier général était à Ouagadougou. Lorsque le Lc Diallo fut promu Cemga, le Lc Sy demanda son affectation à Dakar pour, dit-il, aider son camarade dans l’effort de construction de la nouvelle Armée nationale, mais il n’a pas reçu l’approbation du Cemga. Ses relations avec ce dernier n’ont cessé de se détériorer. Il acceptait mal sa tutelle, se considérant comme l’officier le plus qualifié pour diriger l’Armée sénégalaise. Il manifesta ouvertement sa colère lorsque le Cemga omit d’inscrire son nom sur le tableau d’avancement dans l’Armée pour1965, arguant qu’il n’avait pas accompli un temps de commandement dans son grade. Après avoir démissionné de son poste à l’Uam/D, Lc Sy, qui souhaitait retourner au Sénégal, fut affecté à Paris comme attaché militaire à l’ambassade du Sénégal. Il sera plus tard muté a Kinshasa. En 1963, son nom a été associé à des rumeurs de coup d’Etat implicant vingt officiers et sous-officiers dont le présumé leader, un des officiers les plus populaires de l’Armée et un de ses plus grands admirateurs, mourut dans un mystérieux accident de voiture.
La même année (1963) que le Lc Mademba Sy a été affecté à l’ambassade du Sénégal à Paris, le Président Senghor prit la même décision concernant un autre cadre de l’armée, le Commandant (cmdt) Faustin Pereira. Le Cmdt Pereira, qui avait des états de service impeccables dans l’Armée française, a joué un rôle crucial pendant la crise de 1962. Il commandait alors le Bataillon de Parachutistes basé a Rufisque. En ce jour fatidique du 17 décembre 1962, qui a marqué le point culminant de la crise au sommet de l’Etat opposant le président de la République Léopold Sédar Senghor et le président du Conseil Mamadou Dia, la gendarmerie, la garde nationale et l’Armée, répondant aux ordres des deux protagonistes de la crise, se faisaient face au niveau du Palais présidentiel, du bâtiment de l’Assemblée nationale et de la Radio nationale. Le soutien de l’Armée en général et surtout des parachutistes commandés par le Commandant Pereira au Président Senghor a été décisif pour éviter une guerre fratricide au sein des Forces de sécurité et pour la victoire finale du président de la République sur le président du Conseil.
Le Cmdt Pereira, comme son camarade Lc Mademba Sy, acceptait mal la tutelle du Cemga Diallo. Lorsque, après sa nomination, ce dernier lui envoya un soldat pour servir de liaison entre son unité et l’Etat-Major, il refusa de le recevoir. Cet acte d’insubordination lui coûtera son commandement et 45 jours d’arrêt de rigueur. Après avoir purgé sa peine, le Président Senghor le nomma attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à Washington.
Mais au contraire du Lc Mademba Sy, qui semble avoir rejoint son poste à contre-cœur mais sans résistance apparente, le Commandant Pereira remua ciel et terre pour ne pas quitter le Sénégal. Il aurait demandé à plusieurs personnalités d’intercéder en sa faveur, y compris le Khalife général des Mourides, Serigne Falilou Mbacké, un proche du Président Senghor. Il a tenté également de mobiliser certains sous-officiers pour sa cause et même aurait donné au président de la République, qui avait en charge le ministère des Forces Armées, un ultimatum de trois jours pour le réintégrer dans son commandement du Groupement des Parachutistes. Cet activisme aurait irrité le Président Senghor qui lui intima l’ordre de rejoindre son poste le 18 octobre 1963 à3h 30 et il obtempéra. Il sera mis à la retraite en 1969 après son retour de Washington.
Cependant, même dans la vie civile, le Commandant Pereira restera sous le radar des autorités. En décembre 1969, il a été arrêté à la suite d’une dénonciation par le Général Amadou Fall, ancien Cemga qu’il aurait contacté pour lui demander de prendre la tête d’un complot contre le président Senghor. Une liste de personnalités devant former un nouveau gouvernement en cas de réussite du complot dit de Noël aurait été retrouvée chez lui. Le Commandant Pereira et son complice, le lieutenant Coly, seront jugés le 19 décembre et condamnés respectivement à 5 ans et 8 ans de prison malgré l’absence de preuves tangibles. Il semble que les autorités voulaient réduire au silence un ancien militaire connu pour ses critiques acerbes contre la politique gouvernementale et le chef de l’Armée.
La tentative de coup d’Etat qui aurait été conçue par le Cemga Joseph-Louis Tavarez de Souza en 1988 et que le Président Abdou Diouf évoque dans ses mémoires aurait sans doute constitué la plus grande crise de l’histoire politique du Sénégal indépendant si elle s’était materialisée. Cette affaire, étouffée dans l’œuf, n’a pas encore fini de révéler tous ses secrets. Le Président décrit, en détail, comment la magistrate Andresia Vaz lui a révélé une conversation qu’elle avait eue avec une de ses amies, femme du Colonel Gomis, chef des parachutistes, qui a été contacté par le Cemga de Souza pour participer au coup. Le Général de Souza avait été promu Cemga par le Président Abdou Diouf en 1984 en remplacement du général Idrissa Fall qui a éte nommé par le Président Senghor.
Président Diouf décrit les relations entre le Général de Souza et un mystérieux français qui l’encourageait à prendre le pouvoir. Tout ceci se passait en 1988, l’année où le Sénégal vivait l’une des crises politiques les plus sérieuses de son histoire. Abdoulaye Wade, le chef de l’opposition, était en prison. Et pour la première fois, des voitures piègées avaient explosé à Dakar. Le Français aurait convaincu le Cemga que la situation était quasi insurrectionnelle et le coup d’Etat était le seul moyen pour faire revenir l’ordre. Président Diouf réussit à déjouer la tentative de coup d’Etat, mais s’abstint d’amener devant la justice les présumés coupables. Plus étonnant, le Cemga reçut le même traitement que ses prédécesseurs. Il a été nommé ambassadeur du Sénégal à Bonn. Mais, l’année suivante, le Président démit De Souza de ses fonctions et mit à la retraite le Colonel Oumar Ndiaye, ancien Intendant général de l’Armée et le Lieutenant-colonel Joseph Bampassy, ancien chef des troupes commandos. Ils ont été sanctionnés pour «fautes graves dans le service et contre la discipline». D’autres sources indiquent, cependant, qu’ ils auraient été punis pour avoir émis des réserves sur l’utilisation de la troupe pour des tâches de maintien de l’ordre lors des émeutes post-électorales de 1988.
Il faut souligner que De Souza a toujours nié son implication dans une tentative de coup d’Etat. Dans une interview avec le journal Sud Quotidien datant du 29 novembre 2014, il réaffirmait son innocence et insistait sur son opposition de principe aux coups d’Etat. Il mourut le 3 juillet 2017. Dans l’article annonçant sa mort, le journaliste écrit : «Apprécié par ses pairs et détesté par ses supérieurs, autorités civiles…» Cette observation s’accorde avec les temoignages que j’ai reçus d’un officier supérieur à la retraite. Ce dernier considère Cemga De Souza comme le meilleur chef ayant dirigé l’Armée sénégalaise. Il était proche de la troupe dont il a amélioré de façon considérable les conditions de vie et de travail. Il a créé la Coopérative militaire de construction (Comico) qui a permis à beaucoup de soldats de se doter d’un toit. Il est donc bien possible que le Général De Souza aurait été victime de sa popularité et de la crainte et jalousie de ses pairs et chefs.
Ces événements que je viens de décrire n’altèrent en rien l’identité fondamentale de l’Armée sénégalaise qui se definit comme une Armée-Nation. Elle n’est certes pas un long fleuve tranquille, mais durant plus de soixante ans d’éxistence elle a démontré qu’elle a des resources pour gérer ses contradictions internes sans nuire la stabilité de la République.
Cheikh Anta BABOU Professeur d’histoire University of Pennsylvania
GMS TV DISPONIBLE SUR LE CANAL 39 DE LA TNT
Installé à Ziguinchor, Gms est un groupe de presse composé d’une radio, d’un quotidien d’informations «Helloo» dont le premier numéro est paru le samedi, d’un site web et d’une télévision Gms Tv.
Installée à Ziguinchor, Gms Tv est désormais disponible sur le bouquet de la Tnt au niveau du canal 39. Il faut savoir que Gms est un groupe de presse composé d’une radio, d’un quotidien d’informations «Helloo» dont le premier numéro est paru le samedi, d’un site web et d’une télévision.
Le Groupe médias du sud est désormais inscrit sur le bouquet canal 39 de la Tnt. Le médium a été officiellement lancé le week-end dernier. Devant un parterre d’autorités locales et chefs de service, projet et programme. Avec ce cadeau de Noël pour la population de Ziguinchor, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour Gms, qui est la première télévision numérique de la Casamance. «Gms se veut un outil de rassemblement, un outil d’union des cœurs, de fraternité et de paix. Un creuset d’échange et de dialogue fertile déterminant pour le développement de cette belle Casamance qui, avec ses potentialités diverses et variées, n’attend que d’être la locomotive du développement de notre cher pays, le Sénégal», a déclaré le Président directeur de Gms, Alassane Sarr, à la cérémonie de lancement.
Le groupe de presse est composé d’une radio, d’un quotidien d’informations Helloo dont le premier numéro est paru le samedi, d’un site web et d’une télévision accessible désormais sur la Tnt. «Il s’agit là de supports dominants dans l’audiovisuel à l’heure actuelle. C’est un choix remarquable qui traduit de la part de ses initiateurs, un pari fort, un engagement puissant et pertinent en faveur d’un service public aussi vital que l’information et la communication», a dit le Préfet de Ziguinchor.
Pour Ahmed Tidiane Thiaw, le mérite des promoteurs de Gms Tv est énorme
«Tellement les enjeux du projet sont multiformes : création d’emplois décents dans le secteur de la presse, opportunités de formation ou de mise à niveau pour les jeunes qui s’intéressent aux métiers de l’information et de la communication à travers des outils professionnels de dernière génération, offres de visibilité large et juste sur les réalités territoriales de la Casamance à toutes les échelles d’audiences locale, régionale, sous régionale, nationale et internationale, contribution volontariste à l’éducation de masse, à la promotion des valeurs civiques et d’une conscience citoyenne avec des contenus d’éveil et de réveil choisis à dessein, soutien aux pouvoirs publics, notamment dans les domaines de la santé, du social, de la sécurité et de l’économie, entre autres, grâce à une offre de programmes appropriés sur les politiques nationales et territoriales en cours ou en perspective», a listé le Préfet de Ziguinchor. La cérémonie de lancement a été précédée d’un panel sur le rôle des médias dans la paix et le développement dans le contexte casamançais. Le prétexte a permis de revenir sur l’historique des médias dans la gestion de l’information pendant les années difficiles que la Casamance a connues, en partant des médias publics jusqu’à l’avènement des médias privés.
La télévision Gms Tv arrive sur le canal 39 de la Tnt à une période de post-conflit.
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AMINATA TOURE COMMENTE LES FAITS POLITIQUES MARQUANTS DE 2024