Les deux représentants du football sénégalais engagent ce week-end les compétitions africaines 2024-2025. Champions du Sénégal, Teungueth FC fait le premier pas ce samedi 17 août en Côte d’Ivoire pour le match qui l’oppose au club Ivoirien du Stade d’Abidjan en préliminaire de la Ligue des clubs champions. De son côté, le Jaraaf de Dakar, entre en lice ce dimanche 18 août, en affrontant à Freetown, le club sierra-léonais des East End Lions pour le compte du premier tour préliminaire de la Coupe de la Confédération africaine.
Champion en titre, Teungueth FC engage ce samedi 17 août 2024, la compétition interclubs avec le déplacement qu’il effectue au stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Le club rufisquois fera face au Stade d’Abidjan, pour le compte du match aller du premier tour des préliminaires de la Ligue africaine des champions. Ce sera la troisième participation de Teungueth Fc dans cette compétition africaine après celle de 2020-2021 et celle de 2021-2022.
L’objectif comme tous les clubs sénégalais sera de franchir ce premier tour des préliminaires qui semble infranchissable depuis des années. Tous les clubs qui se sont alignés ces dernières éditions ont tous connu des éliminations précoces. Mais le club du président Babacar Ndiaye est sans doute prévenu. Le club peut se prévoir d’avoir l’un des meilleurs parcours en compétition interclubs. Il avait en effet atteint la phase de poule dès sa première participation. Ce qui était d’ailleurs perçu comme une qualification historique. Même si au cours de l’édition suivante 2021-2022, il a été éliminé d’entrée de compétitions par les Ivoiriens de l’ASEC Mimosas. Cette fois, il faudra réussir un bon résultat à l’aller pour espérer aborder avec plus de sérénité la phase retour et continuer l’aventure. En cas de qualification, Teungueth héritera du vainqueur du duel entre Milo FC le champion de Guinée et le FC Nouadhibou, champion de Mauritanie.
LE JARAAF A L’EPREUVE DU STADE D’ABIDJAN
Le Jaraaf de Dakar, représentant le Sénégal en Coupe de la Confédération entre en lice demain, dimanche 18 août. Les « Vert et Blanc » effectuent également le déplacement à Freetown où il affrontera au premier tour préliminaire les East End Lions FC de Sierra Leone, l’un des clubs les plus titrés. Le Jaraaf n’en est pas à sa première expérience africaine et mesure sans doute les enjeux de ce match aller.
Eprouvés déjà par un long périple, Malick Daf et ses poulains devront se transcender pour maximiser leurs chances de passer ce cap. Surtout qu’ils auront l’avantage de jouer le match retour à domicile. En cas de qualification au second tour, le club du président Cheikh Seck affrontera au tour suivant le vainqueur du match devant opposer Union Touarga Sport Rabat (Maroc) au Racing club d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Le match aller de ce tour se jouera du 13 au 15 septembre et le retour du 20 au 22 septembre
Par Babacar MBAYE
LE SENS D’UN SYMBOLE
En célébrant le Débarquement de Provence, la France a été inspirée de rendre hommage appuyé aux soldats africains qui ont permis sa libération.
Le président Bassirou Diomaye Faye était attendu en France pour la célébration de la 80ème édition de la Libération en 1944, sur invitation de son homologue français. Finalement, il a décidé de se faire représenter par une délégation à la tête de laquelle figure le général Biram Diop, ministre des Forces armées. Cette cérémonie importante a revêtu un cachet particulier pour le Sénégal au regard de ses relations avec la France ; relations tumultueuses si l’on se fie aux positions enflammées de certains et aux discours dégagistes d'autres.
Mais en tout état de cause, les relations entre Paris et Dakar demeurent solides dans le fond au regard des intérêts stratégiques entre nos deux pays. Ce n’est pas pour rien que le Président Faye a consacré son premier déplacement hors d’Afrique en Paris avec un tête-à-tête avec le Président Macron. Il y est retourné quelques semaines plus tard dans le cadre de son agenda international.
En célébrant le Débarquement de Provence, la France a été inspirée de rendre hommage appuyé aux soldats africains qui ont permis sa libération. En effet, parmi les 450 000 hommes qui ont pris part au Débarquement en Provence, 250 000 étaient venus d’Afrique. Mieux, selon un chiffre relayé par le média francophone TV5, la majorité d’entre eux des Africains ayant libéré le Sud de la France foulait « la terre de la métropole pour la première fois ». L’ancien député de Guyane, Gaston Monnerville, en 1945 avait lancé « Sans son empire, la France ne serait qu'un pays libéré. Grâce à son empire, la France est un pays vainqueur ». Les tirailleurs sénégalais, nom commun dans lequel on met tous les jeunes tunisiens, sénégalais, soudanais, marocains, ont permis à la France de sortir du joug de l’occupation allemande et de sortir vainqueur avec les Alliés de la Seconde Guerre mondiale.
L’histoire de la relation entre la France et le Sénégal est vieille et elle va infirmer les prévisions des Cassandre. Elle a été ponctuée par des moments de victoire comme celle sur l’hydre nazie mais elle a aussi ses pans tragiques. C’est avec amertume et révolte qu’une partie des Sénégalais rappellent le « Massacre de Thiaroye » en 1944, quand après leur engagement, les tirailleurs, qui réclamaient leur dû, ont été tués. Le bilan est sujet encore à de nombreuses polémiques, en attente de l’accès des autorités sénégalaises aux archives de la colonisation. Cette année d’ailleurs, le Sénégal va commémorer le 80ème anniversaire de ce massacre. Il serait opportun qu’une fois que la victoire historique établie de panser les plaies et de saluer les efforts entrepris depuis pour faire de l’axe Dakar-Paris un axe dynamique et fertile en succès politiques, économiques et diplomatiques.
« La paix est l’œuvre de la Justice » disait un grand penseur français. Et la justice est rendue quand les responsabilités historiques sont établies afin d’avancer vers les défis contemporains, nombreux et urgents, comme le climat, la coopération sécuritaire, le partenariat économique, etc.
Le geste des autorités françaises de mettre le Sénégal au cœur de ce 80ème anniversaire du Débarquement est un pas en avant dans l’achèvement de la réconciliation et en vue de redonner un nouveau souffle à l'axe Dakar - Paris conformément au communiqué conjoint Macron-Faye signé en juin dernier. Il montre aussi qu’au-delà des États, des hommes et des femmes nourrissent la relation et la rendent dynamique et pérenne. Car ce 15 août, dans la région Provence, sur un bâtiment de la marine, la délégation sénégalaise a été honorée pour rendre justice à l’histoire des Tirailleurs sénégalais et rappeler leur contribution immense à la libération du peuple français. Cette délégation était composée des anciens tirailleurs sénégalais Yoro Diao, Ousmane Badji, Ousmane Sagna et Ndongo Dieng pour rappeler que l’histoire surplombe toujours nos actions présentes. Étaient aussi présents des étudiants et des professeurs du lycée de Thiaroye pour mettre au cœur de ces festivités l’urgence de transmettre aux générations futures le sens du devoir, du sacrifice et du courage d’hommes qui se sont battus pour libérer la France du nazisme. Parmi les invités aussi, des descendants de tirailleurs et des membres de l’association « Fondation pour la mémoire de l’esclavage ». Ces hommes, ces femmes et ses enfants étaient sous l’ombre tutélaire d’un héros du Sénégal, Oumar Diémé, ancien tirailleur ayant également été porteur de la flamme le 25 juillet dernier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
En mettant les Tirailleurs sénégalais au cœur des célébrations, autorités sénégalaises et françaises ont voulu rappeler aux citoyens des deux pays la mémoire d’Alioune Fall, fils de Thiès, mort en 2019. Il était le dernier survivant sénégalais recensé du débarquement de Provence avant son décès.
Les Africains ont joué un rôle de premier plan dans la libération de la France et de l’Europe de la barbarie nazie. La leçon que nous pouvons tirer de leur sacrifice est de promouvoir la paix, la tolérance, le dialogue entre les rives de la Méditerranée pour que la tragédie de la Guerre mondiale ne se répète jamais.
Par Mamadou KASSE & Mounirou FALL
REFORMULER LE PARADIGME DE LA PRESSE AU SENEGAL, SEULE ISSUE VIABLE
Feu Babacar Touré disait «que les journalistes fassent ce pour quoi ils ont été formés, c’est à dire traiter l’information … et laisser aux gestionnaires la latitude de gérer l’entreprise de presse»
Mamadou KASSE & Mounirou FALL |
Publication 17/08/2024
On se rappelle encore une boutade de feu Babacar Touré, alors président du Groupe Sud Communication, s’adressant aux jeunes journalistes (il y a 30 ans maintenant) en présence de Ndiaga SYLLA et Sidy Gaye, au détour d’une discussion, disait «que les journalistes fassent ce pour quoi ils ont été formés, c’est à dire traiter l’information … et laisser aux gestionnaires la latitude de gérer l’entreprise de presse»
Cette option a été salutaire pour le groupe multimédia sud communication qui s’était attaché les services de gestionnaires financiers à même d’assurer la viabilité commerciale du groupe, les journalistes se focalisant sur la gestion et le traitement de l’information. Le Soleil, en tant qu’entreprise de presse, a, lui aussi été soumis aux mêmes exigences de gestion au lendemain de la première alternance en 2000. Sur avis de ses conseillers, le président Abdoulaye Wade, fraîchement arrivé au pouvoir, voulait donner un nouveau souffle et une viabilité au quotidien national en créant un poste de directeur général adjoint (gestionnaire) pour seconder le mythique directeur général. Le passage des anciens patrons du Soleil avait convaincu les nouvelles autorités de l’urgence d’avoir des gestionnaires à côté des journalistes éditorialistes.
L’entreprise de presse, comme toute autre entreprise doit obéir à des critères de gestion et de rentabilité. La seule subtilité dans ce sens est qu’au Sénégal, la présence effective de la presse dans le champ public est consubstantielle à la vie démocratique. Depuis L’indépendance obtenue en 1960, l’évolution politique s’est Toujours accompagnée d’une expression des libertés dont celle de la presse.
D’où vient-on ?
Après une période de balbutiement d’une dizaine d’années où la presse était réduite aux organes officiels d’Etat: L’Office de Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (ORTS) devenu la Radio-Télévision Sénégalaise (RTS), l’Agence de Presse Sénégalaise ; (APS) et le quotidien national Dakar Matin devenu Le Soleil. A partir de 1970, on assista à l’émergence d’une presse d’opinion animée par les militants des partis politiques de la gauche sénégalaise. Il s’agissait de journaux clandestins souvent distribués sous le manteau. Ce n’est qu’à partir de 1974 marqué par la création du premier parti d’opposition du Président Abdoulaye Wade que la presse privée d’informations générales fit son apparition avec notamment le journal satirique le Politicien du journaliste Mame Less Dia, Promotion de Boubacar Diop suivis d’autres petits journaux à durée de vie plus ou moins courte.
Certains d’entre eux duraient le temps d’une élection et étaient financés par les Politiciens. La chute du mur de Berlin qui consacre la fin de la guerre froide a entrainé le dépérissement des journaux de gauche jusque-là soutenus par les pays de l’Est. Cette rupture avec les pays socialistes consacre la fin des journaux d’opinion et le début de la professionnalisation de la presse avec l’arrivée des journalistes formés à l’Université.
Le Centre d’Etude des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) a fourni des jeunes journalistes qui, petit à petit, ont pris la place d’anciens instituteurs où agents n’ayant pas pu bénéficier d’une formation en journalisme. La qualité des journaux s’en trouvait améliorée en termes de contenus et de mise en page.
1987, année de l’éclosion
La naissance de ces journaux à partir de 1987 est facilitée par le fait que la liberté de presse et d’expression est garantie par la Constitution sénégalaise qui précise que «chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public.» Et selon l’Article 11 de la Constitution, «la création d’un organe de presse pour l’information politique, économique, culturelle, sportive, sociale, récréative ou scientifique est libre et n’est soumise à aucune autorisation préalable. » La loi du 02 février 1996 va plus loin en soulignant que tout organe de presse peut être publié sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement, après avoir procédé à un dépôt légal, avant distribution, au ministère de l’Intérieur. Cette disposition a permis la création de plusieurs organes de presse à partir de 1987 avec Sud magazine, walf hebdomadaire, Cafard libéré, le Témoin. Puis, à partir de de 1996, les groupes de presse tels que Sud et Walf constitués de quotidiens et de radios. La création des groupes de presse résulte, pour l’essentiel, de la déclaration de Windhoek prônant une plus grande liberté de presse et l’accès des populations à l’information.
C’est à partir de 2000 avec la première alternance démocratique au Sénégal qu’on assista à une explosion du paysage médiatique avec des dizaines de journaux et de radios démontrant ainsi la vitalité de la presse sénégalaise. La mutation vers de grands groupes de presse disposant de tous les organes s’est opérée à partir de cette première alternance et s’est accélérée avec l’arrivée de nouveaux investisseurs comme les hommes d’affaires, les capitaines d’industrie, les artistes dont le chanteur Youssou Ndour.
Leur business plan est basé sur une approche axée sur le multimédia (presse, audiovisuel, numérique) afin de capter le maximum de marchés et d’opinion. C’est dire que le paysage médiatique sénégalais est caractérisé ces dernières années par une croissance exponentielle de groupes et d’organes de presse. Cette situation a conduit le ministère de la communication, en charge de la presse, à initier, en 2011, des concertations pour faire l’inventaire des entreprises exerçant dans le domaine des médias (radiodiffusion- télévision, presse écrite, presse en ligne).
Vous avez dit « finances des organes de presse »
» Selon l’Agence nationale des statistiques, l’exploitation des statistiques financières des entreprises ayant déposé leurs états financiers au Centre Unique de Collecte de l’Information (CUCI) pourrait permettre de disposer de statistiques fiables sur le nombre d’organes et des éléments d’appréciation sur leur chiffre d’affaire, le nombre d’agents en activité dans ce secteur, leur capacité à générer de la valeur ajoutée, leur rentabilité, leur solvabilité et leur capacité à rembourser les dettes.
Cet atelier tenu en 2011 avait émis de nombreuses recommandations portant, entre autres, sur la publication régulière par les imprimeurs des informations sur les tirages des journaux, l’obligation aux journaux de se soumettre au dépôt légal, une campagne de communication sur le passage de l’analogique au numérique en 2015, une collaboration entre le ministère de la communication et l’ANSD pour établir des statistiques fiables sur les questions relatives au secteur des médias. La sincérité des chiffres de tirage et du classement des journaux sur la base d’un faisceau de critères acceptés pares professionnels aurait, en effet, permis de mieux assainir le secteur, mais aussi d’asseoir les conditions d’un octroi de la subvention annuelle à la presse. Cette subvention a fortement évolué au fil des ans, passant de 80 millions en 1990 à 700 millions en 2015 et 1,4 milliard de francs CFA en 2021. Quelques 200 organes de presse sont inscrits dans ce programme de subvention (presse écrite, radios, télévisions, presse électronique) ainsi que les écoles de formation en journalisme dont le CESTI. Cette école multinationale reçoit, depuis 2005, environ 10% de l’enveloppe et assure la formation d’une trentaine de journalistes venant des différentes rédactions.
Ainsi, en plus de la formation universitaire dispensée à des étudiants admis à la suite d’un concours très sélectif, une formation professionnelle est octroyée aux non-diplômés évoluant dans les médias. D’autres modes de formations sont également dispensées à travers les différents réseaux de journalistes Institut Supérieur des Sciences de l'Information et de la Communication (ISSIC) notamment (environnement, santé, sports, jeunes reporters, multimédias, etc…). Une autorité de régulation, le CNRA assure la veille, le contrôle et la régulation des médias et impose des sanctions sous diverses formes. Tandis que les Syndicat des Professionnels l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) surveille le respect de l’éthique et de la déontologie à travers un organe d’autorégulation appelé le CORED. La carte professionnelle de journaliste est délivrée par cet organe qui, par cette option stratégique, tente d’assainir le secteur des médias et éviter ainsi qu’il ne soit gangréné par des non-journalistes qui discréditent la profession.
La convention collective en questions
Pourtant, en plus de la convention collective des journalistes et techniciens de la communication sociale qui détermine les conditions d’exercice de la profession depuis 1996 avec les modalités de paiement des journalistes, un nouveau code de la presse vient d’être élaboré, définissant le statut du journaliste et celui de l’organe de presse. Lequel, dans les dispositions nouvelles, n’est plus un simple organe de presse sans obligation comptable, mais plutôt une entreprise de presse ayant les obligations d’une entreprise commerciale. Mais ce nouveau code de la presse élaboré pendant une dizaine d’années, tarde à être appliqué dans toutes ses dispositions, même si la loi a été votée en 2020. Les journalistes attendent toujours les décrets d’application qui vont permettre de le rendre opérationnel.
Il convient de relativiser la viabilité des médias qui n’ont pas les mêmes statuts, les mêmes modes de financement, les mêmes formes de gestion. C’est la raison pour laquelle certains organes à financement unipersonnel ne vivent pas longtemps tandis que les groupes de presse disposant d’outils de gestion performants arrivent à tenir. C’est le cas des groupes SUD, WALF, Futur Média qui résistent à la concurrence des organes financés entièrement par l’Etat, à savoir la RTS, l’APS et le Soleil.
Il faut dire que certains journaux et radios créés et financés par des hommes politiques ont disparu avec la perte du pouvoir de ces hommes politiques. C’est le cas des organes créés par les membres du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade (une dizaine) et de certains journaux individuels qui n’ont pas pu tenir faute de moyens. A cette situation s’ajoute le prix du journal jugé très faible par rapport au coût de réalisation (100 francs CFA et 200 francs CFA). La publicité aussi ne suit pas toujours.
Sans grand tirage, une vente insignifiante et très peu de publicité, les médias ne peuvent vivre très longtemps. C’est pourquoi certains d’entre eux migrent vers les médias électroniques car ils ne peuvent payer ni des salaires aux journalistes professionnels ni assurer les actes de gestion. Malgré les effacements les successifs des dettes des médias par l’Etat, les subventions et les aides ponctuelles pendant les campagnes électorales, la presse sénégalaise vit difficilement.
Certains disent même qu’elle survit avec des moyens dérisoires. Certains parmi les médias, malgré leur pluralité et leur diversité ne semblent pas capables de fonctionner indépendamment des politiques, du gouvernement, des entreprises et des pouvoir et autres influence religieuses. Les contenus et les orientations éditoriales parfois instables, sont déterminés par ces hommes politiques qui finances certaines publications.
Médias et Intelligence artificielle
En attendant, beaucoup de journalistes se rabattent sur l’Internet et les réseaux sociaux ou adhèrent à l’association des professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) dirigée par un journaliste professionnel venu du Groupe SUD. D’autres font des piges dans les télévisions où profitent des plateformes YouTube, Facebook et autres. C’est dire que la presse sénégalaise est une presse dynamique, critique voire même agressive, mais elle manque de moyens et de soutiens de la part d’un secteur privé qui ne le juge pas rentable. Les hommes d’affaires ne sont pas convaincus de la viabilité des médias et ceux qui s’y aventurent disent le regretter du fait de la faiblesse de la publicité (l’économie et le marché sénégalais étant très étroits au niveau de la publicité).
Toutefois, des initiatives sont prises çà et là pour relancer le secteur et valoriser le travail des journalistes et des médias qui constituent une composante essentielle dans la promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et des droits de l’Homme.
Quid des impôts, taxes et cotisations sociales ?
La question des impôts, taxes et cotisations sociales met les patrons de presse entre le marteau de l'état et l'enclume des jeunes journalistes reporters dans les organes de presse. Si l'état est fondé à revendiquer des impôts et taxes sur les chiffres d'affaires avec la tva, les jeunes reporters et techniciens des organes affichent eux des inquiétudes quant au sort réservé à leurs salaires et autres cotisations sociales. Ces questions révèlent au grand jour les défis qui interpellent la presse et obligent les patrons de presse à une introspection pour envisager des solutions durables aux nombreux défis qui les interpellent.
Quel modèle économique pour la presse ?
Voilà des années qu'on alertait sur une mort programmée de cette presse dont certains ne vivaient que sous perfusion et de manière artificielle. Les médias ont toujours vécu ou survécu au-dessus de leurs moyens. Un journal à 100 ou 200 francs CFA ne peut être viable. Il l'est encore moins si la publicité ne suit pas. Depuis quelques semaines, les difficultés de la presse sont étalées au grand jour. La presse vit des jours sombres, pas du fait de son état de précarité structurelle, mais plutôt du fait que l'opinion nationale en fait son sujet de discussion. Tout le monde savait que la presse allait inéluctablement vers le mur. L'impasse était devenue incontournable.
Le pouvoir d'achat du Sénégalais moyen souvent invoqué n'y change rien. Sans vente conséquente et sans publicité, peut-on parler de presse? La presse était en train de mourir de sa belle mort malgré sa position stratégique de levier de la démocratie et des libertés. Ceux qui connaissent les réalités des médias voyaient venir car le modèle proposé n'ouvrait aucune perspective aux organes et aux journalistes. Les patrons de presse qui se sont lancés dans cette aventure périlleuse l'ont payé tandis que d'autres vivent d'expédients pour survivre. Pendant ce temps les jeunes reporters voient leurs conditions de vie et de travail se dégrader. Ni plan de carrière ni perspective d'avancement ne leur sont proposés. Même pas le minimum vital exigé par la convention collective des journalistes qui n’est n’en fait qu'un simple plancher.
Si en plus les impôts viennent accabler les organes pour des redressements des cotisations sociales, tva et autres, on mesure la précarité de la presse. Du point de vue de la loi et du code de la presse en particulier, les organes de presse sont des entreprises soumises aux mêmes exigences et obligations que les autres entreprises. Quelques rares médias arrivent tant bien que mal, à satisfaire ces exigences de la loi, grâce à l’intégration en leur sein de gestionnaires détachés de la gestion quotidienne de l’information et rompu à la gestion financière. La majorité ne le veut pas et ne le peut pas et doivent de déposer un bilan. A défaut de le faire, on s'expose à la sanction d'une administration sans état d'âme sur les exigences de la loi.
Repenser la presse
Que reste-t-il à faire? Engager des négociations, mettre en place des moratoires pour se pencher sur les misères de la presse, présenter la situation réelle sans faux fuyant, accepter que la presse a toujours vécu sous perfusion face à des lobbies politiques, économiques et idéologiques qui ont toujours tenté de l'utiliser.
Les négociations doivent porter sur toutes les questions présentes et futures qui, si l'on y prend garde, risquent encore d'entraver la vie des entreprises de presse. Les questions à adresser sont tellement nombreuses qu'une seule séance n'y suffirait pas. Mais fort heureusement les assises de la presse dont les conclusions sont en train d'être affinées peuvent servir de termes de référence pour engager de véritables négociations sans perdre du temps. Car le temps presse pour trouver des solutions définitives pour que la presse assume véritablement son rôle de levier de la démocratie sans entrer dans les compromis, compromissions et connivences.
PAR Ibrahima Thioye
ESPOIRS ET CRAINTES SUSCITÉS PAR LE DUO AU POUVOIR
De l’extérieur, nous n’avons pas d’échos sur le fonctionnement du parti Pastef. Quid des instances de base ? Sans un fonctionnement régulier, un parti risque de tomber dans un processus de léthargie et de personnalisation-patrimonialisation
Je disais dans un précédent article que « la marque Sonko s’est installée dans l’esprit des larges masses avec un positionnement qui correspond parfaitement à leurs aspirations ». En désignant Bassirou Diomaye Faye candidat à l’élection présidentielle de 2024, la marque mère a donné naissance à une marque fille qui a gagné, en peu de temps, une forte notoriété et un bon niveau de capital confiance qui s’est traduit par la victoire éclatante de Bassirou Diomaye Faye, avec plus de 54 % des voix. Globalement, j’ai le sentiment que ce nouveau régime mérite des encouragements. Sont décrits dans les lignes qui suivent les éléments (actes et mesures) qui renforcent mes espoirs, ainsi que ceux qui sont source d’appréhensions et qui méritent, de mon point de vue, un examen critique.
Éléments qui renforcent mes espoirs
– La paix et la stabilité retrouvées
Nous l’avons échappé belle. Ce qui s’est passé au Sénégal avec cette troisième alternance, survenue en douceur, relève du miracle.
– La composition du nouveau gouvernement
L’intégration d’éléments apolitiques dotés d’une forte expertise dans leur domaine et dont la seule mission consiste à relever les défis liés à leur Département est un motif de satisfaction. Le pragmatisme de nombreux ministres qui n’hésitent pas à investir le terrain est largement salué.
– Les mesures de diminution des prix des denrées de première nécessité
– La communication globale du gouvernement
Même s’il y a des ajustements à apporter, dans l’ensemble, j’apprécie positivement les sorties médiatiques du Président Bassirou Diomaye Faye et celles du Premier ministre Ousmane Sonko.
– Le calendrier de visites du chef de l’État et la vision panafricaniste et souverainiste de notre équipe dirigeante
Le calendrier de visites a d’abord privilégié nos pays limitrophes. La vision panafricaniste et souverainiste de notre équipe dirigeante est équilibrée et intelligente. La compréhension que j’en ai est qu’elle ne perd pas de vue la finalité, mais elle évite les ruptures radicales et la précipitation.
– La valorisation de nos costumes locaux
Le Président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko n’hésitent pas à arborer nos costumes locaux partout où ils se déplacent, entraînant ainsi une bonne promotion de ceux-ci.
– L’esprit de pardon annoncé par le Premier ministre et le respect trempé de déférence du duo à l’égard des chefs religieux
– La posture d’indifférence face aux critiques acerbes, tendancieuses et excessives
– La posture de rigueur sur la question des dettes fiscales des entreprises de presse
– La volonté d’assainir le secteur du foncieretles mesures de suspension des travaux
– Les changements survenus au niveau des institutions judiciaires et la volonté de laisser la justice faire son travail sans intervention de l’exécutif
– L’harmonie et la complémentarité des deux personnalités du duo
L’un attire les jeunes et les galvanise par l’énergie et le charisme, l’autre rassure les adultes par son sens de la pondération, de la mesure et du discernement. Le Président Diomaye Faye a même expliqué qu’ils ont un moyen, à deux, de gérer les contradictions par de larges discussions ouvertes et authentiques.
Éléments source d’appréhensions
Ces éléments qui suscitent chez moi de l’appréhension sont ceux qui, de mon point de vue, peuvent entamer la réputation ou l’image des deux marques citées plus haut. Ils méritent, selon moi, un examen critique :
– Bad buzz issus des prises de parole du Premier ministre Ousmane Sonko
J’ai identifié deux bad buzz depuis l’arrivée au pouvoir de ce duo Diomaye-Sonko : celui suscité par la question de l’homosexualité et celui lié au thème du port du voile.
Suggestion : pour ce type de thèmes clivants ayant le pouvoir de brouiller le reste de la communication et celui de déclencher des contradictions à fortes charges émotionnelles, il est important de savoir quand et comment échanger à leur propos ; il serait utile de récupérer du feedback sur ce type de sujets auprès des citoyens et l’idéal serait de les gérer en amont, en les identifiant et en préparant les scripts de façon à éviter des bad buzz. Rappelons qu’en principe, ceux-ci ont le pouvoir de renforcer la notoriété, mais aussi celui d’éroder le capital confiance, entamant ainsi l’image de marque.
– Engagements non tenus (ou pas encore tenus)
Le Conseil supérieur de la magistrature n’est toujours pas affranchi de la tutelle du président de la République et l’on n’a pas encore mis en œuvre le principe de l’appel à candidatures pour certains postes de direction.
Suggestion : à défaut de pouvoir tenir les engagements dans l’immédiat, il serait judicieux de proposer au moins un échéancier de mise en œuvre ou d’expliquer les obstacles au non-respect de ces engagements.
– Absence de visibilité sur la mise en œuvre du programme Diomaye Président
Cinq axes ont été identifiés dans le programme Diomaye Président avec des chantiers pour chacun d’eux. A-t-on réellement lancé ces chantiers ? Y a-t-il des porteurs ? Qui s’occupe du suivi-évaluation ? Quels sont les niveaux d’exécution de ces chantiers ? Quel est le type de communication prévu pour vulgariser ces chantiers ?
Suggestion : une fois qu’on aura apporté des réponses aux questions précédentes, il faudrait vulgariser le projet avec des supports de communication adéquats ; il serait bien d’annoncer au moins les cinq plus gros projets prévus au cours du quinquennat.
– Le risque de disparition de nombreuses structures de presse
Même s’il faut assainir le secteur de la presse, une disparition complète des organes ne constitue pas une bonne nouvelle pour la démocratie.
Suggestion : faire le pari d’aider sans s’intéresser à la ligne éditoriale ; les citoyens sénégalais ont gagné en maturité et la critique au vitriol est de plus en plus mal perçue (il faudrait prendre soin de confirmer cela par des études).
– Réponses disproportionnées aux critiques adressées au duo
Suggestion : éviter les réactions systématiques (du style « 72 heures patriotes yi ak… ») à ceux qui adressent des critiques jugées acerbes et tendancieuses, car pour certains (qui n’avaient pas obtenu 1 % lors de l’élection présidentielle ou qui ont du mal à occuper totalement le terrain ACAPES), c’est le meilleur moyen d’accroître leur notoriété via les réseaux sociaux. Le respect du jeu démocratique exige d’accepter la contradiction et il est possible de rétablir la vérité de façon très courtoise même en face d’un adversaire qui utilise des moyens jugés malveillants.
– Menace de léthargie et de personnalisation-patrimonialisation du parti Pastef
De l’extérieur, nous n’avons pas d’échos sur le fonctionnement du parti Pastef. Malgré toutes les critiques émises à l’encontre du PS, on entendait souvent à la radio des annonces de tenue de réunion du bureau politique. Quid des instances de base ? Sans un fonctionnement régulier, un parti risque de tomber dans un processus de léthargie et de personnalisation-patrimonialisation.
Suggestion : redynamiser l’école du parti ou l’organe qui a cette mission de formation des militants, systématiser les rencontres au sein des structures du parti.
– La communication du PM est destinée essentiellement à une cible jeune
Suggestion : vous constituez une marque et elle gagnerait à déployer sa puissance auprès de tous les segments de l’électorat, en ajustant la communication de façon à s’appuyer à la fois sur les principes d’intégrité et de vérité et sur l’empathie.
De mon point de vue, le duo au pouvoir est sur une bonne voie. Les premiers actes posés confortent cette vue. En exposant ces éléments qui renforcent mes espoirs et ceux qui sont source d’appréhensions, je me suis placé sur le terrain des ressentis. Il aurait été intéressant d’organiser une étude sur ces sujets en interrogeant les différents segments de l’électorat. Au lieu de répondre systématiquement à ceux qui émettent de nombreuses critiques, si l’étude montre que personne ne fait attention à eux, peut-être qu’il faudrait demander à tous les militants et sympathisants de ne plus parler d’eux. Il faut cependant oser écouter et identifier les thèmes qui reviennent régulièrement. Le pari de cette équipe dirigeante devrait être également de s’entourer de personnes promptes à la faire sortir de sa zone de confort, car notre tendance naturelle (impulsée par nos biais cognitifs) nous pousse généralement à éviter ce type de personnes, très utiles pour nous éviter les glissements liés à l’usure du pouvoir.
Ibrahima Thioye est consultant.
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À DAKAR, LA FOI OUVRE SES PORTES
Yoff s'enrichit d'un joyau architectural et spirituel. La résidence Cheikh Ahmadou Bamba, financée par la communauté mouride, s'ouvre à tous les musulmans. Ce lieu de prière et d'hébergement gratuit incarnent les valeurs de partage et d'unité
Dans le quartier animé de Yoff à Dakar, un joyau architectural vient de voir le jour : la résidence Cheikh Ahmadou Bamba. Ce havre de paix et de spiritualité, financé par le représentant du Khalife général des mourides, transcende les frontières confessionnelles pour devenir un véritable carrefour de l'Islam.
Imaginez un édifice majestueux de deux étages, abritant six appartements luxueusement équipés. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas un simple immeuble de standing. C'est un lieu où le Coran résonne quotidiennement, où la prière et la méditation trouvent leur écrin.
La particularité de cette résidence ? Son ouverture à tous, sans distinction. Mourides, Tidjanes, ou simples visiteurs en quête de sérénité, tous sont accueillis gratuitement. Une générosité qui fait écho à l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique du mouridisme.
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MBACKÉ BARRY, LE BERCEAU MÉCONNU DU MOURIDISME
C'est ici que tout a commencé pour Cheikh Ahmadou Bamba avant son exil légendaire. Aujourd'hui, ce lieu sacré cherche sa place entre tradition séculaire et modernité galopante
Dans l'ombre de Touba, une petite localité du Sénégal revit ses heures de gloire. Mbacké Barry, humble village à 10 km de Daara Djolof, s'impose comme le véritable point de départ de l'épopée mouride. C'est ici, le 10 août 1895, que Cheikh Ahmadou Bamba a passé sa dernière nuit avant son exil forcé, un événement qui allait façonner l'histoire du Sénégal.
Aujourd'hui, Mbacké Barry connaît un regain d'intérêt. Chaque année, des milliers de fidèles convergent vers ce lieu chargé d'histoire, transformant le village en une fourmilière spirituelle. Mais les habitants rêvent grand : un Dara moderne, de l'eau potable, des infrastructures dignes de son statut sacré.
LE SÉNÉGAL LANCE AVEC SUCCÈS SON PREMIER SATELLITE
Le lancement de Gaindesat ouvre de nouvelles perspectives pour le pays de la Teranga, tant au niveau national qu’international, en positionnant le pays comme un acteur majeur dans le domaine spatial en Afrique.
Le Sénégal a franchi une étape importante dans son développement technologique et scientifique en lançant avec succès son tout premier satellite, Gaindesat. Conçu et fabriqué par des ingénieurs sénégalais, en partenariat avec le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM), ce satellite marque l’entrée du Sénégal dans le domaine de l’espace.
Le décollage de Gaindesat a eu lieu ce vendredi 16 août 2024 à 18h45 La fusée Falcon 9 a décollé de Vandenberg, Californie, et a mis en orbite 116 mini satellites et cubesats, dont le GAINDESAT-1A. Ce lancement représente non seulement un exploit pour le Sénégal, mais aussi un moment de fierté pour tout le continent africain. Le Sénégal devient ainsi le deuxième État francophone subsaharien, après Djibouti, à posséder son propre satellite.
Gaindesat est chargé de missions cruciales pour le développement du Sénégal. Parmi ses principales missions, on compte la collecte de données pour diverses agences étatiques, notamment :
La Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) : Gaindesat fournira des données précieuses pour mieux gérer les ressources en eau du pays. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) : Le satellite aidera à améliorer les prévisions météorologiques et la sécurité aérienne. L’Office des lacs et des cours d’eau (OLAC) : Gaindesat contribuera à la surveillance et à la gestion des lacs et cours d’eau du Sénégal.
Le lancement de Gaindesat témoigne de l’engagement du Sénégal envers l’innovation et le progrès technologique. Il représente un jalon important dans la promotion de la science et de la technologie au Sénégal, tout en renforçant l’indépendance du pays dans le domaine de l’observation et de la gestion de ses ressources naturelles.
Les autorités sénégalaises et les ingénieurs impliqués dans le projet se sont félicités de cette réussite. Le lancement de Gaindesat ouvre de nouvelles perspectives pour le Sénégal, tant au niveau national qu’international, en positionnant le pays comme un acteur majeur dans le domaine spatial en Afrique.
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CHEIKH DIENG ACCUSE CHEIKH TIDIANE DIÉYE D'ÊTRE À LA SOLDE DE LOBBIES
L'ex-DG de l'Onas, récemment limogé, dénonce des groupes d'influence et accuse le ministre de l'Hydraulique de servir leurs intérêts.
Il a été prématurément limogé, mais Cheikh Dieng dit ne pas en vouloir au chef de l’Etat et au Premier ministre.
En conférence de presse, ce vendredi, il est revenu sur l’histoire du véhicule. «Au départ, une histoire de véhicule de 80 millions acheté et muté à mon nom propre, chose que j’avais décriée mais, il m’a été expliqué que le projet devait arriver à terme dans quelques mois, et que la société qui avait gagné le marché ne pouvait mettre le véhicule au nom de l’Onas. Avant même que le ministre ne m’interpelle, j’avais déjà changé le nom apposé sur la carte grise», a dit l’ex-Directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal.
Il a tout balayé d’un revers de la main et accusé le ministre Cheikh Tidiane Dièye d’avoir «maquillé la vérité et de n’avoir pas informé correctement le président de la République et le Premier ministre.
Mieux, il demande à Ousmane Sonko de commanditer «un audit de tous les marchés de l’Onas». Il ajoute : «Il y a des lobbies qui gagnent les marchés, qui se partagent les sommes. Cheikh Tidiane Dièye est à la solde de ces lobbies que j’ai essayé de combattre. Accepter l’argent des lobbies, c’est trahir le peuple sénégalais. Cheikh Dieng ne mange pas de cet argent.»
LA RÉACTION DU CDEPS À LA MAIN TENDUE DE DIOMAYE
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse se veut ouverte et favorable à une collaboration avec le gouvernement pour l’avenir de la presse au Sénégal.
Sa réaction officielle était scrutée après le Conseil des ministres de ce mercredi et l’appel au dialogue du chef de l’Etat.
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) après avoir rappelé les motivations de la Journée sans presse, dit saluer, «avec toute l’attention requise, tel que publié dans le communiqué du Conseil des ministres du 13 août 2024, l’appel du président de la République à ‘’un dialogue rénové avec la presse’’ sur la ‘’situation générale’’ de celle-ci et qui mérite une attention particulière du Gouvernement et des mesures appropriées».
Le Cdeps dit demeurer «disponible et répond dès à présent favorablement à cet appel présidentiel» et «marque sa disponibilité pour discuter avec le président de la République pour les conditions à réunir pour une presse républicaine, libre et indépendante, viable économiquement».
LE CORED APPELLE À UN DIALOGUE APAISÉ ENTRE MÉDIAS ET AUTORITÉS ÉTATIQUES
Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias souligne l’importance d’une presse professionnelle, forte, libre et indépendante, qu’il considère comme indispensable pour le bon fonctionnement d’une démocratie vivante.
Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED) exprime sa profonde préoccupation face à la tension persistante entre les acteurs des médias et les autorités étatiques. Dans un communiqué publié ce jour, le CORED regrette cette situation conflictuelle qui, selon lui, met en péril la collaboration nécessaire entre ces deux entités, normalement destinées à être des partenaires de développement.
Le CORED appelle à un retour au calme et exhorte les différentes parties, en particulier les acteurs des médias et les autorités gouvernementales, à engager un dialogue franc. L’objectif de cette discussion serait de surmonter les difficultés actuelles du secteur médiatique et de trouver des solutions concrètes pour les résoudre.
Dans son communiqué, le CORED souligne l’importance d’une presse professionnelle, forte, libre et indépendante, qu’il considère comme indispensable pour le bon fonctionnement d’une démocratie vivante.
À cet égard, le Conseil a salué « l’appel à un dialogue rénové avec la presse nationale » lancé par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, lors du Conseil des ministres du mercredi 14 août 2024.
Le CORED insiste sur la nécessité d’un dialogue sincère et dépourvu d’émotions afin de revitaliser le secteur de la presse, qui a joué un rôle clé dans le rayonnement du Sénégal à travers l’Afrique et le monde.
Le Conseil rappelle également les dispositions du Code de la presse, qui mettent en avant « la forte volonté des acteurs des médias d’inscrire l’exercice de leur métier dans un cadre marqué par les principes de compétence ».
Il souligne également l’importance de garantir « le droit du public à une information plurielle et de qualité, tout en respectant le droit à la vie privée, les institutions de la République, l’ordre public et les bonnes mœurs ».