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16 avril 2025
LES CONTOURS DE LA RIVALITE SINO-TURQUE EN AFRIQUE
«Présences et rivalités sino-turques sur le continent africain» ! tel est l’intitulé du rapport de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), publié le 19 décembre 2024, et qui dessine les contours de la rivalité entre Pékin et Istanb
«Présences et rivalités sino-turques sur le continent africain» ! tel est l’intitulé du rapport de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), publié le 19 décembre 2024, et qui dessine les contours de la rivalité entre Pékin et Istanbul. Dans le document, il est révélé au grand jour comment ces deux puissances se concurrencent dans les domaines des médias, des infrastructures, de l'extraction des ressources, de l’armement et de la sécurité dans le continent.
L’Afrique est le terrain de jeu prisé des puissances économiques. Elles rivalisent dans tous les secteurs en mettant tous les moyens pour arriver à leur fin. Et aujourd’hui, deux acteurs sortent du lot dans cette concurrence économique: la Turquie et la Chine.
C’est ce qu'essaie d’ailleurs de démontrer l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) dans son rapport “Présences et rivalités sinoturques sur le continent africain”.
L’institut soutient ainsi que la concurrence se fait à tous les échelons et dans divers secteurs. D’abord, il attire l’attention sur la présence de médias turcs en Afrique en précisant que ce sont des atouts dans cette compétition pour «les cœurs». Il cite de ce fait l’exemple du journal turc TRT qui publie des contenus en 41 langues dont le swahili, le portugais, le haoussa et le français. Aussi, l’agence de presse Anadolu Agency qui publie dans 13 langues, dont le français, à envie du public africain francophone. Pendant ce temps, soutient l’IRIS dans son rapport, le Parti Communiste Chinois (PCC), dans le cadre de «la guerre de l’opinion publique», a déployé des moyens considérables dans le domaine, à travers ses médias d’État Xinhua et CGTN ou les autorisations accordées au média privé Star Times. Xinhua, apprend-on, fait appel à des collaborateurs africains afin d’affiner ses narratifs et les adapter aux cultures locales, tandis que plus de 1000 journalistes chinois africains furent élus à des programmes de formation en Chine depuis 2014, dans le cadre de la promotion des nouvelles routes de la soie. Dans le secteur technologique, Huawei a par exemple finalisé en janvier 2022 le déploiement au Sénégal du câble SHARE, dans le cadre du projet « Smart Sénégal», grâce à des prêts de la China Eximbank et a participé en 2021 à l’installation d’un Data center à Diamniado destiné à assurer la souveraineté numérique du pays. Cela a incité certains commentateurs à brandir la menace d’une dépendance de fait transférée aux autorités chinoises par le biais de l’entreprise en vertu de la loi de sécurité sur les données gérées par des opérateurs chinois, promulguée en 2017.
INFRASTRUCTURES: LA TURQUIE EN PASSE DE DOUBLER LA CHINE
Autre domaine dans lequel la Chine et la Turquie se bousculent, c’est le BTP. Il constitue un premier terrain de concurrence. Et l'étude révèle que le groupe turc Summa, très lié à l’AKP (parti au pouvoir en Turquie), bien implanté en Libye et dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne à plusieurs titres, a obtenu et mené à bien de nombreux marchés publics, notamment dans le secteur de la construction somptuaire, en réalisant des stades, des hôtels ou des centres commerciaux au Rwanda, au Sénégal ou en Guinée Équatoriale, du fait de sa bonne relation avec les différents dirigeants.
Soutenue par Erdoğan, note le rapport, Summa s’est ainsi imposée face à des concurrents chinois pour des projets prestigieux, comme le Parlement de Guinée Équatoriale, des centres de convention ou Rwanda et en Éthiopie ainsi que des centres commerciaux. Et d’ajouter que Summa et d’autres grandes entreprises turques, telles que le groupe Albayrak, Limak, TAV, ou Yapı Merkezi, obtiennent également des marchés publics assurant à ces entreprises la construction et la gestion d’infrastructures stratégiques, tels que des routes, des chemins de fer, des ports et des aéroports, et en plusieurs occurrences, au détriment d’entreprises d’état chinoises.
Concernant les ports, l’entreprise Albayrak, déjà gestionnaire du port de Mogadishio, a étendu ses activités en Afrique de l’Ouest au détriment de China Harbour Engineering, après avoir obtenu en 2018 le contrat pour l’extension du port de Conakry initialement attribué à ce dernier en 201652.
L’IRIS indique dans la foulée que dans ces différents cas, l’aversion croissante du PCC en matière de prise de risques semble converger avec la volonté des partenaires africains de limiter leur niveau d’endettement envers la Chine.“Mais la qualité du travail turc est également jugée supérieure à celle de leurs concurrents chinois, à coût équivalent, et les premiers font en outre appel à la main d’œuvre locale. Les acteurs turcs, opportunistes et plus enclins au risque, tirent parti des vides chinois en ciblant ces points stratégiques, lesquels donnent accès aux abondantes ressources africaines”, lit-on dans le document
D’IRIS. EXTRACTION DE RESSOURCES; LA TURQUIE, ACTIVE AU MALI ET AU NIGER
Dans le domaine de l’extraction de ressources, il est établi que les entreprises turques, Lydia Madencilik, propriété d’Ahmet Çalık, ou Miller Holding exploitent l’or et le cuivre en République démocratique du Congo, tandis qu’Avesoro, filiale du groupe MAPA, contrôle l’important gisement de Youga, au Burkina Faso, depuis 2017. A en croire l’étude d’IRIS, même si les juntes sahéliennes ont récemment durci le ton envers les groupes miniers venus de Turquie et d’ailleurs, les miniers turcs demeurent actifs au Mali ou au Niger. Si dans ce secteur hautement compétitif, note-ton, la rivalité ne se limite pas au cas sino-turc, le cas du Niger requiert une attention particulière. “Alors que Summa, qui exploite les gisements d’or de Bouli depuis 2018, a mené à bien la construction de deux aéroports et d’une route dans le pays, le ministre de l’Énergie turc Alparslan Bayraktar signait à Niamey au mois de juillet dernier un accord en vue d’accroître la prospection pétrolière et gazière par des entreprises turques au Niger, suivi en octobre d’un autre protocole visant à étendre la «coopération dans le domaine minier à de nouvelles dimensions. Celui-ci pourrait porter sur l’extraction d’uranium du pays”, indique l’IRIS dans son document.
Or, note-t-on, les deux géants chinois de l’énergie CNPC pour le pétrole et CNNC pour l’uranium, possédant plus de 6 milliards de dollars d’investissements cumulés au Niger, pourraient pâtir de cette concurrence, peut-être organisée afin d’augmenter les rentes de l’État perçues auprès des multinationales déjà implantées dans le pays.
CONCURRENCE DANS LE DOMAINE SECURITAIRE
Les deux rivaux semblent profiter du vacillement de la Russie pour placer des pions dans le secteur de l’armement en Afrique. Le rapport indique d’ailleurs que la part de la Chine en matière d’exportations d’armements sur le continent augmente au détriment de la Russie, leader historique sur ce marché. Avec une part de 19% des armes vendues en Afrique subsaharienne, note-t-on, la Chine demeure loin devant la Turquie.
Mais le volume des exportations d’armes turques a néanmoins crû de manière spectaculaire depuis 2020, passant de 82 à 460 millions de dollars entre 2020 et 2021, lit-on dans l’étude de l’IRIS..
L’Institut souligne dans la foulée que suite à la récente vague de coups d’État militaires, les anciennes colonies françaises sont devenues l’objet d’une véritable course aux contrats de défense entre entreprises turques et chinoises. Non sans informer que le chinois Norinco a ouvert un bureau au Sénégal en août 2023, tandis que la société privée turque SADAT, déjà présente selon son dirigeant dans «une dizaine d’États africains de l’OCI», recruterait des agents francophones pour s’imposer en Afrique de l’Ouest à partir de 2025.
“Bien qu’elles revendiquent un autre modèle, SADAT et à présent EKOL peuvent tirer parti des récents revers essuyés par Wagner/Africa Corps face aux Touaregs du Mali, tandis que les ESSD chinoises, telles que DeWe ou COSG, historiquement plus implantées en Afrique de l’Est, suivent à présent les intérêts chinois sur l’ensemble du continent”, lit-on en définitive dans le document.
MBOUR EPINGLE DES ARACHIDES ILLICITES
Le service départemental du commerce de Mbour (ouest) a saisi 34 tonnes d’arachide achetées à un prix jugé illicite et dans un lieu non agréé par l’État
Le service départemental du commerce de Mbour (ouest) a saisi 34 tonnes d’arachide achetées à un prix jugé illicite et dans un lieu non agréé par l’État, a appris l’APS, lundi, de son chef, Mamadou Lamine Ndiaye.
« La saisie a été menée entre jeudi 19 et dimanche 22 décembre », a dit M. Ndiaye, ajoutant que la brigade de gendarmerie de Nguékhokh y a pris part.
« Il nous a été signalé qu’on écoulait des graines d’arachide à des prix illicites. Deux opérateurs privés collectaient des graines à un prix en deçà de celui fixé par le gouvernement. En plus, leur centre de collecte n’a pas été agréé par l’État », a-t-il expliqué.
Les investigations menées par le service départemental du commerce et la brigade de gendarmerie révèlent que les opérateurs en question achetaient le kilo d’arachide à 300 francs CFA, selon Mamadou Lamine Ndiaye.
« Deux semaines auparavant, les mêmes opérateurs avaient collecté des graines à raison de 275 francs CFA le kilo », a-t-il dit.
Le chef du service départemental du commerce de Mbour, Mamadou Lamine Ndiaye
M. Ndiaye rappelle que le gouvernement a fixé un prix plancher de 305 francs CFA pour le kilo d’arachide. Autrement dit, le produit ne doit pas être vendu à un prix inférieur à celui-là.
Les propriétaires de la marchandise saisie ont été auditionnés par la brigade de gendarmerie de Nguékhokh.
À la suite de leur audition, une phase contentieuse a été ouverte, selon M. Ndiaye.
Ils peuvent accepter les faits qui leur sont reprochés et payer une amende, a dit le chef du service départemental du commerce de Mbour.
« Autrement, a-t-il poursuivi, nous allons procéder à la vente de la marchandise et nous en ouvrir au procureur de la République, afin que les mis en cause comparaissent en justice. »
TIGUERE-MATAM EN SOUFFRANCE
Les usagers de la route secondaire reliant le village de Tiguéré à la commune de Matam (nord) sont obligés d’utiliser une voie de contournement, du fait des dégâts causés par l’écoulement des eaux provenant des champs
Les usagers de la route secondaire reliant le village de Tiguéré à la commune de Matam (nord) sont obligés d’utiliser une voie de contournement, du fait des dégâts causés par l’écoulement des eaux provenant des champs, sur cette voie impraticable depuis quelques jours, a-t-on appris d’un habitant dudit village.
« Les véhicules de transport empruntent une autre voix, différente de celle qu’ils prenaient d’habitude, à cause des eaux de la crue qui l’occupent toujours », soutient Didi Aziz Bâ, qui emprunte fréquemment cette route pour se rendre à Matam, la capitale régionale.
Selon lui, cette route secondaire a été coupée et se trouve « depuis quelques jours inondée par des eaux provenant des champs », avec comme conséquence un trajet « devenu très difficile ».
La situation est devenue »très critique » pour les usagers, « obligés de descendre et de marcher sur l’eau avec de la boue », ou de trouver leur voie à travers les buissons, le temps que le véhicule sorte des eaux.
« Parfois même, les passagers marchent plusieurs centaines de mètres pour rejoindre la terre ferme et attendre la voiture restée embourbée », dit-il.
Sur une vidéo rendue publique, l’on voit des hommes et des femmes marcher à côté des eaux, sur une route bordée d’arbres, alors qu’un camion et un minicar piégés par les eaux restent embourbés.
Cette route secondaire entre Tiguéré et Matam est longue de sept kilomètres.
Au début des inondations liées au débordement du fleuve Sénégal, les populations étaient confrontées à la même situation.
Selon Didi Aziz Bâ, la route principale menant à Matam, via le pont de Diamel, reste toujours impraticable à cause des eaux toujours pas dégagées.
LES DEPUTES EN ECHAUFFEMENT
L’Assemblée nationale a poursuivi lundi les préparatifs en vue de la tenue vendredi de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko, devant les députés.
L’Assemblée nationale a poursuivi lundi les préparatifs en vue de la tenue vendredi de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko, devant les députés.
Le président de l’institution parlementaire, Malick Ndiaye, a notamment présidé lundi une réunion avec l’administration et la sécurité. Il en a profité pour faire le point de l’état d’avancement des préparatifs de l’évènement.
Selon la Direction de la communication de l’Assemblée nationale, M. Nidaye a saisi l’occasion pour donner des instructions garantissant une organisation sans faille de la DPG, en mettant l’accent sur les aspects organisationnels, logistiques et médiatiques.
Dans la foulée de cette réunion, le président et les députés ont testé le nouveau système de vote électronique, destiné à moderniser les procédures législatives, souligne la Direction de la communication dans un communiqué.
Ce système, qui remplace les méthodes traditionnelles de vote, permet une gestion plus rapide, transparente et sécurisée des scrutins, rapporte la source en signalant qu’une simulation de séance plénière a été organisée pour familiariser les députés avec ce dispositif, qui a été bien accueilli, rapporte le document parvenu à l’APS.
Cette réforme vise à moderniser l’institution, à améliorer l’efficacité législative et à renforcer la transparence des processus décisionnels, fait-on valoir.
La structure en charge de la communication de l’institution parlementaire a en même temps fait savoir que les équipes de la Primature ont participé à ce test technique et ont eu l’opportunité de visiter les différentes sections de l’hémicycle.
SERIGNE MBOUP MONTRE LA VOIE A SERIGNE GUEYE DIOP
L'interdiction de la friperie obéit à des préalables. C'est l'avis du président de l'union nationale des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture qui réagit à la sortie polémique du ministre du Commerce
L'interdiction de la friperie obéit à des préalables. C'est l'avis du président de l'union nationale des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture qui réagit à la sortie polémique du ministre du Commerce.
C'est une sortie polémique. Mais au-delà du vacarme, le président de l'Union nationale des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture trouve l'idée d'interdire la friperie bonne.“ C’est une très bonne décision d'interdire l'importation de certains produits. Le programme est lié au nouveau référentiel des politiques publiques. Mais il y a des préalables pour y arriver”, a déclaré hier Serigne Guèye, en marge de la cérémonie de remise des prix de la 3ème édition du Concours Tremplin Startup Uemoa.
Conformément à l'agenda national de transformation qui prône la souveraineté nationale, il pense qu'il est indispensable pour le Sénégal de sortir de sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur pour ne plus importer des voitures et des meubles d'occasion, de la friperie etc. “Si on arrive à bien encadrer les entreprises et soutenir le monde de l'entreprise, non seulement nous pourrons augmenter la richesse mais aussi limiter l'importation. Pour ce qui est de la friperie, si on encadre les jeunes créateurs à créer des habits moins chers, je pense qu'on n'en parlera plus. Je pense que c'est là où les autorités devront agir. Parce qu'il faut que les citoyens ne sentent plus le besoin d'acheter la friperie. Et pour y arriver, il va falloir augmenter les revenus, soutenir les industries à créer des vêtements de qualité avec un moindre coût et accessible”, a insisté le président de l'Union nationale des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture par ailleurs maire de Kaolack.
Il a rappelé, à cet effet, que l'interdiction de l'importation de la friperie, ce n'est pas une nouveauté. Car le Président Abdou Diouf l'avait interdit pour soutenir les industries textiles nationales. Sous ce rapport, il pense que pour la mise en œuvre de cette politique, il faudrait initier des concertations entre l'État et le monde de l'entreprise et les chambres de commerce pour voir ensemble les mesures à prendre.
En marge de cette 3ème édition des prix dénommés tremplin startup Uemoa placé sous le thème “Le marketing créatif et digital au service des industries culturelles et créatives”, 4 startup sénégalaises ont été primées. Le Sénégalais Mohamed Cissé s'est démarqué dans la sous-région avec son entreprise “Yombal sa Soxlo express” qui s'est adjugée le 4ème prix d'excellence. Au moins, 248 millions Fcfa ont été mobilisés par la commission de l’Uemoa pour promouvoir l'entrepreneuriat et de soutenir les startups. D'où l'appel de la Directrice du secteur privé de la commission de l’Uemoa qui a lancé un appel aux partenaires techniques et financiers pour accompagner l'initiative.
LES COMPTES PUBLICS ET D’AUTRES SUJETS A LA UNE DE LA PRESSE
Les parutions de ce mardi traitent de la situation des comptes publics les promesses de modernisation de l’administration et de « l’offensive judiciaire » de l’ancien président Macky Sall.
La situation des comptes publics fait le menu de plusieurs quotidiens parvenus mardi à l’APS, en même temps que d’autres sujets comme les promesses de modernisation de l’administration et « l’offensive judiciaire » de l’ancien président Macky Sall.
« Réveillon avec la vérité ! », s’exclame le journal Le Quotidien au sujet du travail de certification des finances publiques confié à la Cour des comptes, à la suite des accusations de falsification des comptes publics émises par le nouveau pouvoir contre le précédent régime.
La Cour des comptes va finalement publier son rapport le 31 décembre, annonce Le Quotidien, selon lequel le document devait être disponible ce mardi 24 décembre, mais sa publication a été retardé à la demande du gouvernement, « pour ne pas ‘polluer’ la [déclaration de politique générale] » du Premier ministre, prévue le 27 décembre.
Le journal estime que la publication de ce Rapport sur l’exécution des lois de finances (RELF) 2023 « marquera un tournant majeur pour le régime actuel après les accusations de falsification des comptes publics » contre le régime du président Macky Sall.
Concernant le rapport d’exécution budgétaire au troisième trimestre 2024, le quotidien Les Echos fait état d’une « hausse de 94,7 milliards pour les salaires et les avantages ».
« Au 30 septembre 2024, avance-t-il, les ressources du budget général mobilisées s’élèvent à 2886,8 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 61% des prévisions de la Loi de finances initiale ».
Les charges financières de l’Etat en hausse de « 39,5% »
Le quotidien Les Echos ajoute que les ressources internes « ont été recouvrées à hauteur de 2781,95 milliards », les dépenses représentant « 4571,06 milliards des crédits ouverts, soit 81,80% ».
+ »Entre autres révélations, le rapport [en question] note que les ressources du budget général ont évolué à la hausse de 124,44 milliards. De même, les dépenses ont connu une hausse, notamment les dépenses de personnel qui ont évolué de 94,77 milliards », signale le quotidien L’info.
Les charges financières de la dette ont également « augmenté de 39,5%, soit 160,62 milliards de plus », poursuit le journal. « Quant au Fonds national de retraite (FNR), les signaux sont au vert, avec plus de cotisants et un solde positif de 23,6 milliards », rassure le journal.
Le quotidien Libération, dans le même esprit, fait état de « troublantes découvertes de la Cour des comptes » dans la comptabilisation des recettes issues des industries extractives, pour le compte de la gestion 2022.
« Une vraie nébuleuse règne autour des industries extractives », avec notamment « un écart de 148,406 milliards de FCFA [décelé] après le rapprochement entre les montants retracés et les déclarations des régies », écrit le journal.
Il s’y ajoute « une différence de 38,035 milliards de FCFA entre les montants liquidés et ceux déclarés et comptabilisés », mentionne Libération.
Enquête revient sur la déclaration de politique générale que le Premier ministre Ousmane Sonko doit prononcer vendredi. « Sonko face à lui-même », lit-on à la une du journal, selon lequel le « grand oral » du chef du gouvernement « intervient dans un contexte chargé d’attentes sur les plans national et international ».
+ »Un exercice oratoire redoutable », soutient Enquête, surtout que les « attentes sociales et économiques [sont] pressantes », de l’emploi à la fiscalité, en passant par la problématique de l’émigration irrégulière, selon le journal.
Mais il semble que ce ne sont pas là les seuls chantiers urgents du Premier ministre, dont l’ambition est de moderniser l’administration sénégalaise, comme rapporté par plusieurs journaux dont Walfquotidien.
« Sonko s’attaque au mammouth », titre ce journal à ce sujet. « A l’instar des régimes précédents, écrit-il, le Premier ministre a promis […] l’assainissement de l’administration générale dans les prochains mois ».
« Des choses à assainir dans l’administration »
Selon Walfquotidien, le chef du gouvernement a fait cette annonce « après avoir constaté des manquements dans son fonctionnement liés à un problème de formation à la base, de pratiques cantonales, etc. ».
« Vers un grand coup de balai », titre Source A. « Il faut que l’administration redevienne un outil au service du citoyen, redevienne une administration de développement. Elle ne l’est pas ou elle ne l’est pas suffisamment aujourd’hui », ajoute-t-il, citant le Premier ministre.
Dans cette optique, »plusieurs réformes devront être apportées dans la Fonction publique, comme la professionnalisation de la gestion des ressources humaines », a renchéri le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public, dans des propos rapportés par le quotidien Le Soleil. Il estime qu' »il y a encore des choses à assainir », assurant que »ces grands chantiers seront bientôt engagés ».
Sud Quotidien ouvre sur l’annonce d’une plainte contre X de l’ancien président Macky Sall, en lien avec l’affaire du présumé relevé bancaire d’un milliard de dollars dont il serait le propriétaire. Ce document »a été partagé par les réseaux sociaux. Il est devenu viral ».
»Pour mettre fin à ce qu’il considère comme de ‘nombreuses manipulations et allégations farfelues’, il a décidé de porter l’affaire devant la justice », en portant plainte contre X pour faux et usage de faux et diffamation.
Les quotidiens Tribune et L’As s’intéressent aux préparatifs des fêtes de fin d’année. »L’extrême pauvreté des ménages gâche les fêtes », note le premier via sa manchette. »Entre éclat festif et inquiétudes économiques », affiche le deuxième quotidien cité.
ENTRE ECLAT FESTIF ET INQUIETUDES ECONOMIQUES
A la veille de Noël, l’équipe de L’AS a parcouru les rues de Dakar pour découvrir les préparatifs.
A moins de 24 heures des fêtes de noël, Dakar se métamorphose et revêt un visage festif et coloré. la capitale sénégalaise, habituellement animée, s'illumine de décorations scintillantes et d'une atmosphère conviviale qui attire aussi bien les familles que les visiteurs.
A la veille de Noël, l’équipe de L’AS a parcouru les rues de Dakar pour découvrir les préparatifs. En passant de la place de l’Indépendance à la corniche ouest, les rues s'illuminent aux premières lueurs de décembre. Des lampions multicolores ornent les lampadaires, tandis que de scintillantes guirlandes s'étendent le long des boulevards. Les marchés, déjà en effervescence, se parent de sapins ornés, de couronnes festives et de crèches évoquant la naissance de Jésus. Dans les magasins, la musique de Noël emplit l'air, mêlant mélodies traditionnelles et chants d'enfants, insufflant au cœur des quartiers un esprit de fête irrésistible.
LES MAGASINS, UN VERITABLE PARADIS POUR LES CADEAUX
Dans les centres commerciaux et les boutiques de la ville, l'effervescence atteint son paroxysme. Les vitrines, savamment agencées, captivent l’attention des passants par des mises en scène évoquant la magie de Noël. Les parents, bras chargés de paquets, déambulent de magasin en magasin à la recherche du cadeau parfait pour leurs enfants. Peluches, jouets en bois, livres et vêtements aux couleurs éclatantes s’offrent à leurs yeux. Les visages des enfants trahissent leur impatience, leurs yeux brillants à la vue des jouets exposés. Cependant, les parents, souriants mais soucieux de leur budget, doivent jongler entre le désir de faire plaisir et les réalités économiques.
Dans l'une des boutiques animées du centre commercial de Dakar, Mamadou Sakho, 42 ans, père de deux enfants, se tient pensif devant une étagère remplie de jouets. «Noël est un moment sacré pour ma famille», confiet-il, les yeux rivés sur les peluches. «C'est l'occasion de célébrer ensemble et de faire plaisir à mes enfants. Mais cette année, l'inquiétude me ronge. » Il explique que son désir de rendre ce moment spécial se heurte aux préoccupations liées à l'augmentation des prix et à la conjoncture économique. «Les coûts de la vie grimpent, et il existe des besoins quotidiens à couvrir. Je veux acheter des cadeaux, mais je dois également penser à mes responsabilités».
À quelques mètres, Maïmouna Ndiaye, une femme dans la cinquantaine, fait une pause après avoir visité plusieurs magasins à la recherche de présents adaptés à son budget. «En choisissant des jouets, je pense aux rêves de mes enfants. J’aimerais leur offrir tout ce qu'ils désirent, mais je dois aussi gérer une réalité. Cette année, les moyens sont limités, et je ne veux pas créer de fausses attentes», explique-t-elle. Elle raconte avoir établi un budget strict pour les cadeaux de Noël et même consulté ses enfants pour connaître leurs véritables souhaits. «Nous avons convenu de choisir ensemble un ou deux cadeaux qui leur feraient vraiment plaisir, mais cela me met encore plus de pression.»
ESPOIR ET SOLIDARITE EN PERIODE DE FETE
Rencontré près d’un arrêt de bus, George Francis Coly pense que la magie de Noël dépasse de loin le simple échange de cadeaux. Il souhaite transmettre à ses enfants les valeurs de partage et de solidarité. « Malgré tout, nous essayons de préserver l'esprit de Noël en vivant des moments ensemble en famille. Nous avons prévu d'organiser un repas spécial et de rendre visite à des proches. Cela compte tout autant que les cadeaux.» Malgré la situation actuelle, l'émotion l'emporte souvent, et les rires fusent lorsque les enfants découvrent les surprises qui les attendent sous le sapin. lA SPIrItuAlItE Au cœur DE nOël Pour beaucoup de Sénégalais, Noël est aussi une période de réflexion spirituelle. Les églises se préparent à accueillir les fidèles pour les messes de minuit, renforçant ainsi les liens familiaux et communautaires. Les chants et les prières résonnent, rappelant l'importance de la célébration de la naissance de Jésus.
Anticipation des locales
La rumeur selon laquelle le chef de l’Etat a saisi le Conseil constitutionnel pour voir dans quelle mesure il pourra anticiper les prochaines élections locales est totalement infondée. Une source anonyme approchée par L’As explique que le président de la République Bassirou Diomaye Faye a d’autres chats à fouetter que d’anticiper les locales. Selon elle, une anticipation des élections locales n’a même pas effleuré l’esprit de l’actuel locataire du Palais.
Cheikh Oumar Diagne : «les tirailleurs sont des traitres»
On peut le détester ou l’aimer, mais il faut reconnaître que Cheikh Oumar Diagne, Directeur des Moyens Généraux à la Présidence, a le courage de ses idées et n’a pas peur de la polémique. Après que son patron, le Président Bassirou Diomaye Faye, a mobilisé toute la nation sénégalaise pour rendre un hommage mérité aux tirailleurs sénégalais de «Thiaroye 44», Cheikh Oumar Diagne a accordé une interview à Fafa tv pour taxer ces valeureux guerriers de «traitres». Les Sénégalais aiment les tirailleurs parce qu’ils ne les connaissent pas. Les tirailleurs sont ceux qui étaient là pour combattre nos ancêtres, maltraiter les Sénégalais, se battre avec les villageois. Ils tuaient également les marabouts et les maîtres coraniques. Ils attaquaient aussi les résistants. Les tirailleurs sont des traitres. Je ne les adore pas. Selon moi, ils ne sont pas des héros. Et même si c’était le cas, je les considère comme des héros de la France. Ce ne sont pas des héros à nous. Dans tous les pays, on ne célèbre pas un traitre. En France, le maréchal Pétain a été condamné à mort parce que les Français estiment qu’il a collaboré avec les Allemands. Le maréchal Pétain est mort en prison en 1951…On ne peut rendre hommage à un collabo dans un pays», a-t-il dit.
Cheikh Bara Ndiaye recadre Cheikh Oumar Diagne
Aussitôt que la vidéo de Cheikh Oumar est devenue virale sur les réseaux sociaux, son camarade de la mouvance présidentielle, le député Cheikh Bara Ndiaye a fait une sortie sur sa page Facebook pour lui répondre. « En qualifiant les tirailleurs sénégalais de traîtres, le ministre COD (alors que le Pdt FAYE les glorifie), semble faire une mauvaise lecture du contexte et des hommes. En vérité, c'est le même corps qui est créé depuis le début du 19ème siècle. Mais ce ne sont pas les mêmes hommes. Des générations séparent ceux qui ont combattu nos résistants de ceux qui sont martyrs de Thiaroye. L’historiographie a déjà le problème et les débats scientifiques sont ouverts, entre sachants. Qualifier nos vaillants combattants de la 2ème guerre mondiale, martyrs de Thiaroye, de traîtres, me semble relever d'une confusion à ne pas entretenir», a écrit Cheikh Bara Ndiaye.
Exclusion de candidats aux concours d'excellence
Le ministre de l'Education nationale se veut formel sur l'affaire supposée d’exclusion d’enfants tardivement déclarés aux concours d'excellence. D'après Moustapha Guirassy, aucun candidat dont le dossier est conforme aux textes qui régissent les concours jusque-là n'a été exclu. Il souligne en effet que sur les dispositions en vigueur et mentionnées dans les arrêtés qui organisent les concours des écoles d'excellence, notamment le Lycée Scientifique d'Excellence de Diourbel (LSED), le Lycée d'excellence Mariama Bâ de Gorée (LEMBA) et le Collège DARA RAMA, il s'agit de jugements supplétifs d'état civil et non de déclarations tardives. « À cet effet, les jugements supplétifs acceptés sont les suivants : 2 ans au plus après la naissance pour le LSED et le LEMBA 5 ans au plus après la naissance pour le DARA RAMA », précise le ministre. Il rappelle que ces critères ont été établis dans un souci d'équité et d'égalité des chances pour garantir une évolution harmonieuse au sein des établissements d'excellence. « L'objectif principal est de maintenir des tranches d'âge homogènes parmi les élèves, particulièrement dans le contexte de l'internat », ajoute le ministre. Conscient des enjeux et des situations particulières que peuvent rencontrer certaines familles, le ministre de l'Éducation nationale informe que son département travaille actuellement avec des experts juridiques et des spécialistes de l'état civil pour proposer une révision des textes régissant ces concours. A l’en croire, l'objectif est d'adapter les dispositions en vigueur afin d'intégrer des cas spécifiques tels que les jugements d'adoption, les jugements de reconnaissance, les jugements de reconstitution d'acte.
L’Assemblée se prépare pour la DPG de Sonko
Les députés préparent la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko, prévue le 27 décembre 2024. Dans ce sens, El Malick Ndiaye a présidé une réunion avec l'administration et la sécurité de l’institution parlementaire. Selon un communiqué, au cours de cette réunion, le Président de l’Assemblée nationale a fait le point sur l’état d’avancement des préparatifs et a donné des instructions fermes pour assurer une organisation sans faille, en mettant l’accent sur les aspects organisationnels, logistiques et médiatiques. D’après le document, El Malick Ndiaye etles députés onttesté le nouveau système de vote électronique destiné à moderniser les procédures législatives. Selon le texte, ce système, qui remplace les méthodes traditionnelles de vote, permet une gestion plus rapide, transparente et sécurisée des scrutins. Le communiqué précise également qu’une simulation de séance plénière a été organisée pour familiariser les députés avec ce dispositif qui a été bien accueilli. Cette réforme, indique le document, vise à moderniser l’institution, à améliorer l’efficacité législative et à renforcer la transparence des processus décisionnels. Selon le communiqué, les équipes du cabinet du Premier ministre ont également participé à ce test technique et ont visité les différentes sections de l’hémicycle.
Une dame assène un tesson de bouteille à un flic
L’agent de police en service au commissariat du 4ème arrondissement de la médina, S. Diémé a traduit en justice la dame O. Niass pour violence et voie de fait. Cette dernière a poignardé le limier sur la main avec un tesson de bouteille. La mise en cause a été condamnée à un mois. S. Diémé agent de police en service au commissariat du 4e arrondissement de la Médina a eu une altercation avec l’amie d’un de ses collègues, O. Niass. En effet, celle-ci fréquente leur service. Elle a même eu un enfant hors mariage avec un de ses collègues. Vu que le commissaire a interdit à la mère célibataire d'entrer dans la chambre réservée à ses agents, S. Diémé a interdit à la concernée d’y accéder avant de la chasser des lieux. Furieuse, O. Niass l’a attaqué. A en croire le limier, la dame a cassé une bouteille de bière trouvée sur les lieux, avant de le poignarder à l’aide d’un des tessons. Une agression qui a coûté à la victime neuf points de suture. C’est ainsi que l’agent de la police, S. Diémé a porté plainte contre elle pour violence et voie de fait. Mais la mise en cause est sous le coup d’une autre plainte pour menace de mort au préjudice de la dame R Diallo. C’est dans ces circonstances qu’O Niass a été arrêtée, déférée au parquet puis incarcérée. Attraite hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour « menace de mort et violence et voie de fait », la prévenue nie tout en bloc. Les deux parties civiles n’ont pas comparu. Le maître des poursuites a requis l’application de la loi. La défense quant à elle, a plaidé la relaxe. Selon la robe noire, sa cliente a commencé à fréquenter le commissariat à l’âge de 13 ans. «Le policier a cassé la bouteille de bière avec laquelle elle était en train de se soûler pour faire croire au commissaire que la comparante l’a poignardé avec un tesson», a martelé le conseiller de la prévenue. Finalement, le juge a relaxé la prévenue du chef de menace de mort. Mais pour le délit de violence et voie de fait, elle a pris un mois assorti de sursis.
Jamra porte plainte
Les féministes qui ont décidé d’organiser une marche le 31 décembre ont du souci à se faire. Et pour cause, L’ONG Jamra et ses soutiens vont saisir le procureur de la République pour empêcher à ces belles dames de marcher nues dans les rues de Dakar. Dans la plainte, les signataires souhaitent vivement que les autorités étatiques et judiciaires s’opposent, par des mesures préventives fortes, à cette propagande malsaine, assortie d'une intention délibérée de fouler aux pieds nos bonnes mœurs, de pervertir le jeune public et désacraliser nos valeurs religieuses. Selon eux, cette bravade de ces féministes atypiques produit davantage d'impacts négatifs, désastreux et regrettables dans la société sénégalaise, au détriment surtout de la frange sociale la plus vulnérable, à savoir la jeunesse. Les signataires de cette plainte estiment ainsi devoir compter sur le sens aigu du procureur en ce qui concerne les valeurs de la République et la noblesse de notre patrimoine socioculturel de base «pour conjurer, en amont, ces manœuvres féministes perverses et obscènes, pour sauvegarder notre si précieuse stabilité sociale et nos valeurs socio-culturelles de base». Mame Mactar Guèye et Cie estiment aussi que cette sortie virulente de ces «féministes» défraie la chronique, «en raison ́notamment de l'impertinence des termes utilisés ("taatu neen") et de son anachronisme (le viol étant déjà criminalisé au Sénégal par la loi 2020-05 du 10 janvier 2020)», et qu’elle continue de susciter des vagues d'indignation dans «cette opinion sénégalaise, fière des nobles valeurs socioculturelles que lui ont généreusement léguées ses vaillants ancêtres, et les illustres figures religieuses qui reposent en terre sénégalaise».
Assemblées générales de la CCIAD
Les membres Titulaires et Suppléants de la Chambre de Commerce de l'industrie et d'Agriculture de Dakar (CCIAD) sont convoqués en Assemblée Générale le jeudi 26 décembre à 9h à la salle Mamadou Lamine NIANG. Dans une note envoyée aux membres du bureau le Président de la chambre de Commerce à l’Assemblée générale de la chambre consulaire le jeudi 27 décembre prochain. L’ordre du jour porte sur l’examen et l’adoption du procèsverbal de l'Assemblée Générale du mercredi 20 décembre 2023, l’examen et adoption du Projet de Budget 2025, examen et adoption du rapport d'activités 2024, examen et adoption des comptes définitifs des exercices 2020, 2021 et 2022, informations. Compte tenu de l'importance de l'ordre du jour, la présence de tous les membres est vivement souhaitée.
Par Mohamed GUEYE
UNE BANQUE A LA MESURE DES AMBITIONS
Depuis l’intention affichée de la Société générale de se retirer de l’Afrique, notamment du Sénégal, beaucoup de bruits circulent dans les milieux des affaires et les cercles politiques au Sénégal.
Depuis l’intention affichée de la Société générale de se retirer de l’Afrique, notamment du Sénégal, beaucoup de bruits circulent dans les milieux des affaires et les cercles politiques au Sénégal. Si pour beaucoup d’observateurs, cette annonce était juste une question de temps, les spécialistes estiment que c’est une opportunité que l’Etat du Sénégal devrait saisir pour enfin avoir à sa disposition un instrument financier en mesure de lui permettre de réaliser ses ambitions économiques et même politiques. Pour beaucoup, les pouvoirs publics devraient tout faire pour ne pas rater le coche, et éviter que la banque échappe au contrôle de l’Etat, comme cela a été le cas avec le rachat des actifs de la Bnp Paribas, à travers la Bicis, par Sunu Bank du Sénégalais Pathé Dione. Si elle est bien sénégalaise par ses capitaux, cette banque n’est pour autant pas un instrument de politique nationale de l’Etat. De plus, si les Français se sont retirés de la banque, cette dernière n’est pas demeurée un géant sur le marché financier dakarois, et continue, plus d’un an après, à chercher à se repositionner encore sur un marché qui compte plus de 30 établissements financiers.
Des spécialistes des questions bancaires estiment que l’Etat du Sénégal aurait tout intérêt à faciliter un rachat de la Société générale du Sénégal par la Banque nationale de développement économique (Bnde) afin de créer un grand groupe financier, qui pourrait piloter les intérêts de l’Etat. Le Sénégal, qui cherche plus de 18 mille milliards 493 millions de francs Cfa pour le financement de la première phase de son «Agenda national de transformation, Sénégal 2050», a plus que jamais besoin d’un puissant instrument financier en mesure de lui permettre de mobiliser plus facilement les ressources dont il a besoin pour mettre en œuvre sa politique économique. Cela, d’autant plus que les actuels dirigeants du pays font montre de frilosité pour se tourner vers le capital étranger. Le motif serait de ne pas creuser encore plus que nécessaire le trou de l’endettement du pays.
Un banquier nous faisait remarquer que, si l’Etat du Sénégal avait pu s’appuyer sur un groupe bancaire de grande envergure, à l’image de ce que pourrait devenir l’institution que la Bnde devrait former avec une Sgs acquise par des intérêts nationaux, il n’aurait pas connu de revers comme celui essuyé en début de ce mois sur le marché de la Brvm, quand il cherchait 30 milliards en bons du Trésor.
L’Etat du Sénégal possède déjà la Banque de l’habitat (Bhs), qui est destinée à faciliter la politique de logement dans le pays. La Banque agricole (Lba) est l’instrument de financement de l’Agriculture, tandis que la Bnde est censée se positionner sur le financement des Pme. A côté de tous ces instruments, l’Etat a mis en place la Délégation générale à l’entreprenariat des jeunes et des femmes (Der/Fj) dont beaucoup pensent qu’elle serait plus efficace dans son rôle si elle se transformait en banque. Si la Société général venait s’ajouter à cet échafaudage, l’architecture financière pour le financement des projets de l’Etat et des nationaux aurait des assises bien solides. Avec une capacité de mobiliser plus de 40 milliards de Cfa par an, la Sgs alliée à la Bnde retrouverait rapidement sa place de leader sur le marché du Sénégal.
Il est évident que dans le contexte de morosité dans lequel se meut l’Etat, le Sénégal pourrait difficilement mobiliser près de 200 milliards pour racheter les parts des Français. Mais il pourrait néanmoins offrir sa garantie à la Bnde pour que cette dernière puisse lever les montants nécessaires sur le marché financier sous-régional. Le remboursement du crédit serait assuré par les recettes de la banque. D’autres structures financières dans la sous-région ont usé de ce moyen pour acquérir des banques, et elles ont pu rentabiliser leurs acquisitions, sans avoir besoin d’ouvrir leurs capitaux plus que de besoin.
Il est vrai que l’Etat du Sénégal devrait veiller, si cette acquisition devait se faire, à ne pas acheter une coquille vide. La Société générale du Sénégal dispose d’un important portefeuille de clientèle. Une bonne partie d’entreprises françaises implantées au Sénégal a des comptes dans la Sgs, comme la majorité d’entreprises marocaines au Sénégal, sont des clientes de la Cbao Attijariwafa Bank. Il faudrait éviter que, en partant, les intérêts français n’emportent leur portefeuille client. Leurs chaînes de correspondants à travers le monde, qui permettent de faciliter les opérations de leur clientèle, ne devrait pas non plus être rompue du jour au lendemain, si la banque veut garder son prestige et sa puissance. Le jour où l’opération se fera, devra être précédé par ces préalables, seuls en mesure d’éviter que l’Etat n’acquière que des bâtiments et du personnel, à travers lesquels il devra tout reconstruire
Une banque comme celle qui se dessine, faciliterait au duo au pouvoir, la levée de leurs fameuses «Diaspora bonds», si tant est qu’elles parviennent à accrocher les Sénégalais de l’extérieur dont on tend à oublier que ce sont pour une très grande majorité d’entre eux, de petits épargnants pour lesquels les ressources qu’ils dégagent, servent à acquérir des biens périssables comme des maisons pour loger leurs familles, ou des véhicules de transport de nature commerciale. Le reste de leurs ressources sert à nourrir ladite famille restée au pays. Ces personnes ont-elles les moyens de chercher à thésauriser dans l’achat de bons du Trésor ? Il ne faut pas oublier que la mentalité anglo-saxonne d’achat de produits boursiers, ne fait pas encore partie des coutumes sénégalaises. Mais tout peut bien changer.
UNE CELEBRATION DE LA PENSEE PHILOSOPHIQUE DE PLATON
Samedi, l’auditorium d’Harmattan Sénégal a accueilli un public nombreux et passionné à l’occasion de la cérémonie de dédicace du nouvel ouvrage du professeur Djibril Samb, intitulé « Les chemins platoniciens »
Samedi, l’auditorium d’Harmattan Sénégal a accueilli un public nombreux et passionné à l’occasion de la cérémonie de dédicace du nouvel ouvrage du professeur Djibril Samb, intitulé « Les chemins platoniciens ». Cette rencontre intellectuelle, marquée par la profondeur des échanges et la richesse des analyses, a permis de revisiter l’héritage de Platon sous un prisme inédit, mêlant érudition académique et hommage personnel.
Dans son discours inaugural, le professeur Djibril Samb a exprimé, samedi dernier à Dakar, sa gratitude envers les figures clés ayant contribué à la réussite de cet événement. À travers des mots empreints de symbolisme, il a invoqué la protection des dieux de l’écriture, en référence à Platon et aux divinités antiques.
Le professeur a également mis en lumière les rôles essentiels joués par Babacar Diop, philosophe et maire de Thiès, et Massamba Mbaye, modérateur et intellectuel polyvalent. Il les a décrits comme des hommes de culture et de sagesse, incarnant des valeurs d’amitié fidèle et de discrétion, indispensables au dialogue philosophique.
L’éclairage de Songue Diouf sur la philosophie platonicienne
Le point culminant de la cérémonie fut l’intervention de Songué Diouf, professeur de philosophie, qui a captivé l’assistance avec un exposé brillant sur l’héritage platonicien. En mettant l’accent sur la rigueur dialectique et les tensions inhérentes aux dialogues de Platon, il a expliqué comment ces textes allient une structure profonde (dialectique) et une forme superficielle (dialogique). Selon lui, Platon transcende la simple conversation socratique pour se positionner comme un écrivain visionnaire, un « tiers dialoguant » présent dans l’ombre de ses dialogues.
M. Songue Diouf a souligné l’importance du «précepte unificateur» dans les dialogues de Platon, une quête de vérité et d’essence qui, selon lui, constitue l’âme même de la philosophie platonicienne. Il a également mis en avant les tensions entre brachylogie (discours bref) et macrologie (discours long) dans les dialogues socratiques, illustrant ces concepts par des passages clés du Protagoras et du Gorgias.
Un voyage initiatique à travers les dialogues de Platon
Djibril Samb, dans son allocution principale, a partagé un récit personnel de son initiation à la philosophie platonicienne, remontant aux années 1970. Armé de patience et de curiosité intellectuelle, il a exploré l’intégralité du corpus platonicien, mettant en lumière les structures dialectiques et les lignes doctrinales des premiers dialogues. À travers une analyse approfondie, le professeur a décrit trois étapes essentielles de ces dialogues: l’appel du précepte unificateur, son exigence et l’esquisse du destin final de l’enquête philosophique. Il a également discuté du rôle central de l’« alètheia », un concept grec désignant la vérité comme ce qui ne peut être oublié ou ignoré. Pour Djibril Samb, la philosophie de Platon ne se limite pas à une simple recherche intellectuelle : elle ouvre des «portes de l’espérance», guidant les hommes vers le bien ultime, illustré par le concept d’»éclaircissement» dans La République.
Un dialogue éternel entre Socrate, Platon et le lecteur
La cérémonie a également mis en avant les tensions implicites entre Socrate et Platon, notamment dans leur approche des techniques dialogiques. Djibril Samb a expliqué que Platon, en tant qu’écrivain, dépasse les limites de la simple dialectique socratique pour proposer une vision plus large, où chaque dialogue devient un espace de réflexion autonome en revisitant les concepts de brachylogie et de macrologie, il a montré comment ces procédés dialogiques enrichissent les échanges tout en reflétant les dilemmes de la communication philosophique. L’ouvrage, « Les chemins platoniciens » a été unanimement salué comme une contribution majeure à l’étude de Platon. À travers cette oeuvre, Djibril Samb offre une analyse approfondie de la pensée platonicienne, tout en proposant une lecture originale des tensions dialectiques et dialogiques.
La cérémonie s’est conclue dans une ambiance chaleureuse, où professeurs, étudiants et invités ont échangé autour de l’importance de la philosophie dans la quête de vérité et de bien commun. Une célébration intellectuelle qui confirme la place centrale de Djibril Samb dans le paysage philosophique sénégalais et international.