Le coordonnateur général du Forum Civil, Birahim Seck, a lancé un appel pressant en faveur de l’abrogation de la loi d’amnistie en vigueur.
S’exprimant lors d’un atelier sur le thème « Lutter contre l’impunité des violences politiques pour consolider l’État de droit et la démocratie », il a exhorté les parlementaires à soumettre une requête à l’Assemblée nationale pour annuler cette loi, selon lui, controversée.
Dans son intervention, Birahim Seck a souligné l’urgence d’une action pour éviter que les violences subies par certains citoyens sénégalais ne restent impunies. « Cette loi d’amnistie doit être abrogée, quelles que soient les conséquences juridiques », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’agir immédiatement.
Il a déploré les témoignages recueillis lors de l’atelier, révélant un déficit de prise en charge des victimes et de leurs familles.
Le coordonnateur du Forum Civil a également lancé un appel poignant aux autorités pour qu’elles assurent un suivi effectif et des réparations pour les victimes des violences politiques. « Non seulement ces personnes souffrent, mais leurs familles sont également touchées », a-t-il souligné.
Birahim Seck a insisté sur l’importance d’une enquête sérieuse et indépendante pour établir les responsabilités dans les violences commises. Il a également appelé à une enquête approfondie sur le système de recrutement des forces de défense et de sécurité, ainsi que sur les cas de morts ou de disparitions signalés, comme ceux de Foulbert Sambou et de feu Djibadji.
Il a également exhorté le gouvernement à gérer cette situation de manière efficace, notamment en mettant en place une structure dédiée à la gestion des victimes des violences politiques. Cette initiative est indispensable, selon lui, pour garantir justice et rétablir la confiance dans les institutions démocratiques du pays.
MERCI JOE!
Faisant campagne ensemble pour la première fois depuis le retrait du président américain, Joe Biden et Kamala Harris ont rivalisé jeudi de compliments et de signaux chaleureux en célébrant ensemble une victoire économique.
Faisant campagne ensemble pour la première fois depuis le retrait du président américain, Joe Biden et Kamala Harris ont rivalisé jeudi de compliments et de signaux chaleureux en célébrant ensemble une victoire économique.
La vice-présidente, qui a réveillé les espoirs des démocrates d'une victoire face à Donald Trump en novembre, a encouragé une foule très enthousiaste à scander "Merci Joe! Merci Joe!" à Largo, dans le Maryland, près de Washington.
"Il y a beaucoup d'amour dans cette salle pour notre président", a dit Kamala Harris, avant d'enlacer le démocrate de 81 ans et de lui passer la parole.
Ce dernier, qui avait abandonné fin juillet la course à la Maison Blanche, a prédit que la candidate de 59 ans ferait une "sacrée présidente".
Regina A. Young, 68 ans, n'avait pas assisté à un meeting politique depuis les campagnes de Barack Obama. "C'est semblable, l'excitation est la même", a dit à l'AFP cette enseignante à la retraite. Elle a jugé "important" que Joe Biden "se tienne aux côtés" de Kamala Harris.
Les deux dirigeants ont célébré une baisse "historique" du prix de dix médicaments contre le diabète, les caillots sanguins ou les troubles cardiaques, obtenue après des négociations entre la caisse fédérale d'assurance-santé des seniors et les laboratoires.
La réforme annoncée jeudi va permettre dès la première année, en 2026, d'économiser 1,5 milliard de dollars pour les assurés concernés, des Américains de plus de 65 ans, et six milliards de dollars pour les contribuables, selon la Maison Blanche.
"C'est un combat qu'il faut continuer", a dit Joe Biden, alors que Kamala Harris doit dévoiler vendredi les grandes lignes de son programme économique.
- "Union soviétique" -
Le président en a profité pour vanter son bilan et tacler Donald Trump, son prédécesseur et désormais le rival de Kamala Harris pour l'élection du 5 novembre. Il lui a même donné un surnom peu flatteur de "Donald Poubelle" ("Donald Dump", en anglais), en l'accusant de "se battre pour supprimer" les réformes passées sous son mandat.
L'annonce de jeudi vient à point nommé dans un domaine où les démocrates sont vulnérables: le pouvoir d'achat.
L'inflation recule aux Etats-Unis et la croissance reste robuste, mais cela n'empêche pas le candidat républicain de reprocher constamment à ses adversaires d'avoir écrasé les ménages par un coût de la vie insupportable.
Depuis son complexe de golf du New Jersey, Donald Trump a accusé jeudi devant des journalistes sa nouvelle rivale de vouloir mettre en place des mesures "sorties tout droit du Venezuela ou de l'Union soviétique" pour contrer la hausse des prix.
Entouré de boîtes de céréales, d'oeufs et de viennoiseries, il s'est engagé dans une prise de parole particulièrement décousue à faire "immédiatement baisser les prix" s'il venait à l'emporter en novembre.
Avant de se lancer dans des tirades évoquant pêle-mêle l'immigration, l'intelligence artificielle et ses ennuis judiciaires.
Le milliardaire développe aussi un autre angle d'attaque, en insistant sur l'animosité qui existe selon lui entre Kamala Harris et Joe Biden. Il a reproché jeudi à la vice-présidente d'avoir "volé" la nomination et monté un "putsch" contre Joe Biden.
- "Vallée de la mort" -
Donald Trump a également ironisé sur le fait que Joe Biden s'exprimerait lundi au premier soir de la convention d'investiture démocrate à Chicago, selon lui une date très ingrate en termes d'audience, qu'il a qualifiée de "vallée de la mort".
Le président et la vice-présidente ont entamé un pas de deux délicat depuis le retrait de la candidature du premier.
En renonçant, Joe Biden a perdu tout capital politique, surtout au vu de l'indiscutable élan pris par la vice-présidente, qui a redonné espoir au parti démocrate avec son début de campagne énergique.
Kamala Harris a réussi à rattraper, voire dépasser légèrement, Donald Trump selon les sondages menés dans certains Etats clés, ce que Joe Biden, plombé par les inquiétudes sur son âge, n'avait jamais réussi à faire.
Elle doit tracer sa propre voie, sans renier les politiques menées par celui qu'elle seconde depuis janvier 2021.
Son discours de politique économique vendredi portera, selon son équipe de campagne, sur le coût de la vie de la classe moyenne et les "manoeuvres des entreprises pour gonfler les prix
Par DIAGNE FODE ROLAND
RESTAURER LA VISIBILITE MILITANTE DE PASTEF
Le mercenariat d’une certaine presse poursuit son travail de sape au profit des battus de la présidentielle du 24 mars dernier. Les désavoués par le peuple s’abritent derrière cette presse mercenaire qui s’était déjà révélée anti-Pastef ...
Le mercenariat d’une certaine presse poursuit son travail de sape au profit des battus de la présidentielle du 24 mars dernier. Les désavoués par le peuple s’abritent derrière cette presse mercenaire qui s’était déjà révélée anti-Pastef lors des répressions macabres, des tortures, des arrestations liberticides et de l’instrumentalisation de certains magistrats par l’autocratie libérale.
Dans le système néocolonial, au-delà du corporatisme inhérent, toutes les professions se divisent en privilégiés bénéficiant en toute illégalité des faveurs du pouvoir et en résistants préservant au nom de l’éthique et du professionnalisme la dénaturation scandaleuse de leur métier. S’acquitter de ses impôts est une obligation patriotique qui s’impose à tout corps de métiers, à toute entreprise et à tout citoyen imposable comme l’a rappelé fort justement le président souverainiste élu.
La liberté d’expression, d’opinion, de la presse et citoyenne exige la dépersonnalisation du débat politique, exclut la diffamation, la calomnie et les insultes, en d’autres termes tout ce qui tombe sous le coup de la loi. Il s’agit là d’un principe démocratique qui fait que personne, ni aucune profession, ni entreprise n’est au-dessus des lois même si demeure fondamental le droit citoyen de contester les lois liberticides.
Les libéraux néocoloniaux vaincus dans les urnes s’agitent à toute occasion pour polluer à travers une certaine presse l’espace politique en prêtant aux vainqueurs leurs propres turpitudes étalées tout le long de leur pouvoir autocratique surtout à partir de 2021 quand ils se sont rendus compte que leur sous estimation du camp patriotique a subi une brèche de plus en plus béante avec les près de 16 % du candidat O. Sonko en 2019.
Malgré la dictature imposée à Pastef par son interdiction dissolution, les tueries, les tortures, les milliers d’arrestations, la sonkorisation du pays et de la diaspora a fini par dissuader la troisième candidature projetée, a rendu impossible le report annulation de la présidentielle de février et a contraint à l’élection de mars 2024.
Le Parti Pastef et en son sein les partis fusionnants ont révélé une formidable capacité de résilience dans la résistance aux forfaits liberticides même quand les leaders Sonko moy Diomaye ont été confinés dans le silence de la prison. Initiatives collectives et adaptations agissantes contre la répression ont permis de maintenir le lien militant du parti, des associations anti-impérialistes et des députés souverainistes avec le peuple, notamment les jeunes, pour faire échec à la fuite en avant répressive de l’autocratie libérale néocoloniale jusqu’à la victoire.
Une fois la présidence conquise par la voie des urnes, le gouvernement constitué, le processus de souverainisation de l’appareil d’État néocolonial dont nous avons hérité est en cours. Le président ayant en vertu de la Constitution le pouvoir de « nommer aux emplois civils et militaires », les nominations se poursuivent au rythme des conseils des ministres à la tête des différentes directions, agences, de la police, de la gendarmerie, de l’armée, des conseillers à la présidence, à la primature, dans les ministères et des représentations diplomatiques, etc.
Les premières mesures urgentes ont été effectuées sur la baisse des prix de certaines denrées de premières nécessités, le blocage des accaparements fonciers, le renflouement fiscale des recettes de l’État, les Assises de la justice débouchant sur des nominations et des affectations, etc en attendant la reddition des comptes des crimes financiers épinglés par les rapports des corps de contrôles de l’État (OFNAC, IGE, IGF, Cour des Comptes, etc) et des audits centraux et sectoriels en cours et celle des crimes de sang et des arrestations arbitraires que réclament fort justement les victimes.
Les opposants des 35 %, des 1 à 2 % assommés par leur défaite cuisante restent fort divisés par les ambitions personnelles mais scrutent et affûtent leurs couteaux tout en tentant des coups d’essai pour pousser à la faute et sauver les milliards volés pour s’en servir dans une contre-offensive lors des élections législatives et locales prochaines.
Les demandes ne cessent de s’exprimer des réparations sociales des travailleurs victimes de la mal gouvernance et de la complicité avec des patrons véreux qui fraudent le fisc et laissent de nombreux travailleurs impayés durant des mois, voire des années et des populations victimes de spoliation foncière. Ces urgences sociales exigent du nouveau pouvoir souverainiste une diligence urgente de la reddition des comptes pour réparer ce passif social causé par l’autocratie déchue. Les victimes de la répression et les victimes du passif social, tout en dénonçant les patrons et l’État néocolonial voyous renversé, attendent avec impatience les réparations dues que le nouveau pouvoir souverainiste doit s’acquitter à prendre en charge.
Si il apparaît clairement que l’opposition libérale néocoloniale déclarée (APR/BBY), puis du PDS et les francs tireurs individualistes quasiment tous libéraux n’ont aucune crédibilité dans l’opinion populaire, il n’est pas du tout souhaitable que ces passifs sociaux restent trop longtemps sans réponses budgétaire à l’instar des 25 milliards ajoutés aux 100 milliards prévus initialement pour la campagne agricole et judiciaire pour la reddition des comptes.
Nous invitons notre présidence et notre gouvernement souverainiste à prendre à bras le corps cette question le plus vite possible, de même qu’il est important que le peuple soit largement informé des audits centraux et sectoriels.
Tous les esprits responsables de notre camp souverainiste comprennent que la marge de manœuvre du gouvernement pour appliquer les engagements de campagne dépend de l’ampleur de « caisses vides » et que l’actuelle phase de transition sera dans un premier temps marquée par les réparations à opérer pour rétablir les finances publiques et la capacité à assainir l’État en le déconstruisant de l’intérieur.
Mais il doit être dit clairement que l’actuelle phase de transition est aussi une préparation à la « transformation systémique », c’est-à-dire à la rupture souverainiste promise.
Pour ce faire, il nous semble fondamental de sortir de l’apparente inertie et de remettre notre parti Pastef dans sa fonction décisive de lien avec le peuple, véritable force motrice de l’histoire.
Disons le nettement, tout se passe comme si notre parti est soumis à notre État, il apparaît attentiste et non plus collectivement comme une force d’initiative, d’espace de réflexion, d’échanges, de débat et d’action de la base au sommet pour contribuer à la marche vers la « transformation systémique » et donc la rupture souverainiste. Dans cette marche, notre parti et notre État ont à jouer chacun une partition différente dans une unité de but. Nous devons marcher différemment dans la même direction mais frapper ensemble. Le parti doit avoir la principale fonction de préparer les masses, le peuple à la rupture souverainiste.
Certaines interrogations, voire colères sur les nominations, mêmes perçues comme l’expression d’une incompréhension en rapport avec la notion du « don de soi » et parfois malheureusement d’un carriérisme (ce qui justifie l’arrêt temporaire de la vente des cartes), reflètent aussi la nécessité de clarifier les rapports entre notre parti Pastef et la coalition en plus du fait qu’il faut absolument faire collectivement la lumière sur la stratégie pour les législatives et même pour les locales à venir : Va-t-on seul ou en coalition étant entendu que le lieu démocratique approprié pour y répondre demeure notre parti, voire même le premier congrès et de fusion dans Pastef des partis signataires du protocole de 2021 ?
Pour toutes ces raisons, il est impératif de faire revivre le parti.
Par Assane Guèye
JOURNEE SANS PRESSE NI PARESSE
Comment parler de la presse avec détachement ? Depuis le premier journal sénégalais «Le Réveil» fondé vers la fin du 19ème siècle à nos jours, beaucoup d’encre a eu le temps de sécher.
Comment parler de la presse avec détachement ? Depuis le premier journal sénégalais «Le Réveil» fondé vers la fin du 19ème siècle à nos jours, beaucoup d’encre a eu le temps de sécher. Les larmes et souffrances des acteurs n’ont pas suivi le même processus. De l’eau a pourtant coulé sous les ponts depuis plus de 130 ans. Les médias traditionnels ne coulent pas des jours heureux. Ce n’est pas juste de dire que la descente aux enfers commence seulement aujourd’hui. Les coups de boutoir viennent de loin et de partout. La conjoncture, la crise de confiance et surtout internet. Ce bijou de technologie aux fonctionnalités foudroyantes a dicté de nouveaux usages, de nouveaux modes de consommation. Rien ni personne ne lui résiste. Il a ringardisé au-delà des médias classiques. Les cabines téléphoniques ont été les premières à perdre le fil. Non contents d’être sophistiqués, les nouveaux médias, bourreaux des anciens, sont un des rares secteurs au monde à ne pas connaître de régulation. Les hébergeurs dont on pointe la responsabilité semblent hors de portée des États. Mais le coupable est commode à désigner. L’enfer, c’est toujours les autres. La vérité est que les victimes expiatoires d’aujourd’hui n’ont pas su négocier les virages décisifs. La presse a péché peut-être pas par paresse mais par manque d’intuition. Elle s’est divisée au lieu de se regrouper dans l’optique de mettre sur pied des groupes forts et compétitifs. La spécialisation pointue des journalistes n’a pas non plus été amorcée. La production a disparu et on a du mal à aller au-delà des simples faits évanescents. Bref, le métier n’a pas été réinventé. Il est à présent le plus perméable de tous.
Les nouveaux dirigeants ont ajouté de la crise à la crise
Un procès d’intention peut viser les nouveaux dirigeants. Ils l’auront cherché. Ils ont ajouté de la crise à la crise. Des comptes bloqués ne sont pas que de simples comptes bloqués, c’est la respiration des titulaires de ces comptes qui est en fait bloquée. Tout de même, les imposables devront se moraliser. Il faut aussi des moratoires voire un plan Marshall pour sauver les meubles et surtout les emplois-jeunes qui restent les plus menacés. Car, contrairement à ce qu’on pense, ce sont les jeunes reporters qui pâtissent le plus de cette situation. Tout le monde a intérêt qu’une solution soit vite trouvée. La presse n’est pas seulement celle qui porte la plume sur la plaie ou fait du tort. Elle n’est pas l’empêcheuse de tourner en rond. Elle aide les citoyens à regarder avec des yeux tout ronds la manière dont le pays marche. Plus que cela, elle est une vitrine culturelle. C’est manquer de sensibilité que de ne pas le savoir. Vite un juge de paix.
Magistrats, des fonctionnaires qui onctionnent partout
Sur le dossier concernant les magistrats, il faut aussi se rappeler que ce sont des fonctionnaires. Ils sont appelés à fonctionner sur toute portion du territoire. Le transfert de tel ou tel pour nécessité de service ne doit pas susciter l’émoi. Des centaines voire des milliers d’agents publics anonymes sont mutés tous les ans sans que personne ne s’en aperçoive. Ce qui provoque la gêne, c’est plutôt cette image de purgatoire qu’on voudrait coller à une partie du pays. Quiconque voudrait-on déboussoler est vite envoyé à l’Est. En 1962 déjà, le Président du Conseil a écopé d’une déportation perpétuelle pendant 11 ans à Kédougou. L’actuel maire de Dakar, un dur à cuire de l’opposition d’antan, a été éloigné de la capitale pour aller purger une peine à Tamba. L’éloignement est un facteur naturel. Le bagne est le fait des hommes qui se rendent coup pour coup. Quelle est donc cette idée pas si originale d’infliger la double peine à une région si excentrée quand elle aurait mérité de recevoir plus et mieux que les autres? Toute discrimination positive pour ces localités est la bienvenue pour lutter contre les déserts économiques. Question d’équité territoriale, ce programme de l’Etat qui est le PUMA, idée géniale et généreuse, doit monter en puissance. Son efficacité sur le terrain est aussi à évaluer. Rendre à toutes les parties reculées du Sénégal leur attractivité est une autre manière de sauver Dakar, ville infernale dont l’habitabilité commence à poser sérieusement problème. Quelles que soient les disparités, personne ne doit s’offusquer d’être bougé dans un coin ou un autre d’un pays un et indivisible. Heureusement que les magistrats ne s’épanchent pas. Le devoir de réserve les éloigne de la cohue ambiante. Leur silence n’est pas un mystère. C’est une richesse.
Par Mamadou KASSÉ
REPENSER LE MODELE ECONOMIQUE DE LA PRESSE
Depuis quelques semaines, les difficultés de la presse sont étalées au grand jour. La presse vit des jours sombres, pas du fait de son état de précarité structurelle, mais plutôt du fait que l’opinion nationale en fait son sujet de discussion.
Depuis quelques semaines, les difficultés de la presse sont étalées au grand jour. La presse vit des jours sombres, pas du fait de son état de précarité structurelle, mais plutôt du fait que l’opinion nationale en fait son sujet de discussion. Tout le monde savait que la presse allait inéluctablement vers le mur. L’impasse était devenue incontournable. Et voilà des années qu’on alertait sur une mort programmée de cette presse dont certains ne vivaient que sur perfusion et de manière artificielle. Les médias ont toujours vécu ou survécu au-dessus de leurs moyens. Un journal à 100 ou 200 francs ne peut être viable. Il l’est encore moins si la publicité ne suit pas. Le pouvoir d’achat du Sénégalais moyen souvent invoqué n’y change rien. Sans vente conséquente et sans publicité, peut-on parler de presse? La presse était en train de mourir de sa belle mort malgré sa position stratégique de levier de la démocratie et des libertés. Ceux qui connaissent les réalités des médias voyaient venir car le modèle proposé n’ouvrait aucune perspective aux organes et aux journalistes. Les patrons de presse qui se sont lancés dans cette aventure périlleuse l’ont payé tandis que d’autres vivent d’expédients pour survivre. Pendant ce temps les jeunes reporters voient leurs conditions de vie et de travail se dégrader. Ni plan de carrière ni perspective d’avancement ne leur sont proposés. Même pas le minimum vital exigé par la convention collective des journalistes qui n’est en fait qu’un simple plancher.
Si en plus les impôts viennent accabler les organes pour des impôts, cotisations sociales, tva et autres, on mesure la précarité de la presse. Du point de vue de la loi et du code de la presse en particulier, les organes de presse sont des entreprises de presse soumises à certaines obligations. Quelques rares médias arrivent tant bien que mal, à satisfaire ces exigences de la loi. La majorité ne le veut pas et ne le peut pas et sz doit de déposer un bilan. A défaut de le faire, on s’expose à la sanction d’une administration sans état d’âme sur les exigences de la loi.
Que reste-t-il à faire? Engager des négociations pour se pencher sur les misères de la presse, présenter la situation réelle sans faux fuyant, accepter que la presse à toujours vécu sous perfusion face à des lobbies politiques, économiques et idéologiques qui ont toujours tenté de l’utiliser.
Les négociations doivent porter sur toutes les questions présentes et futures qui, si l’on y prend garde, risquent encore d’entraver la vie des entreprises de presse. Les questions à adresser sont tellement nombreuses qu’une seule séance n’y suffirait pas. Mais fort heureusement les assises de la presse dont les conclusions sont en train d’être affinées peuvent servir de termes de référence pour engager de véritables négociations sans perdre du temps. Car le temps presse pour trouver des solutions définitives pour que la presse assume véritablement son rôle de levier de la démocratie sans entrer dans les compromis, compromissions et connivences.
Par Ibou FALL
LES RUINES DE LA RÉPUBLIQUE, LA PRESSE À L’AGONIE
Entre promesses de changement radical et spectre de poursuites judiciaires, le nouveau pouvoir joue une partition risquée. Parviendra-t-il à transformer sa rhétorique en actions concrètes sans déchirer le tissu social du pays ?
Ne prenons pas des airs de vierge effarouchée : au regard des résultats des dernières locales comme des Législatives, surtout après le cirque de l’installation de cette législature, il faut tout de suite comprendre que les périodes d’actualités ennuyeuses sont derrière nous.
La présidentielle, bien entendu, en est le surréaliste pompon. Sauf que l’on ne s’imagine alors pas à quel point…
Et donc, la semaine passée, c’est à l’occasion de la Journée de l’arbre que la salve retentit. Le Premier ministre Ousmane Sonko, toujours lui, le devoir de planter son végétal accompli, s’offre une sortie dans le style dont il a quasiment le monopole du secret : «Nous avons trouvé un pays en ruines !»
C’est presque téléphoné : quelques semaines auparavant, le nouveau patron de la Rts, Pape Alé Niang, manifestement ému de l’état du pays que le nouveau pouvoir semble avoir des scrupules à avouer, depuis les réseaux sociaux, allume la mèche : en résumé, il faudra que l’alchimie en fusion «Diomaye môy Sonko», enfin, parle vrai au Peuple… Aussitôt relayé par le frétillant Dg de la Caisse des dépôts, Fadilou Keïta, lequel ne cherche pas ses mots pour en désigner les responsables : les vandales du régime sortant laissent derrière eux un pays d’où même l’herbe ne pousse plus…
Certes, les partages de terres sur la Corniche dakaroise et à l’entrée de Thiès peuvent distraire l’opinion quelques jours et les vidéos des palaces d’anciens privilégiés qui circulent au même moment en rajoutent aux fureurs surfaites des énervés congénitaux.
Ça ne suffit pas, manifestement, à étancher la soif inextinguible de revanche du «peuple des 54%». Lequel commence à s’agacer prodigieusement, et pas seulement parce que l’on ne pend personne haut et court sur la place publique… Sur les grands boulevards, il assiste, incrédule, aux déguerpissements des vendeurs à la sauvette, à l’immobilisation des motocyclettes de la «Génération Tiak-Tiak» qui sont des siens : les votes du 24 mars 2024 semblent se retourner contre eux.
C’est limpide, il faut en urgence de gros poissons dans la nasse en attendant que le «Projet» sorte de la salle d’accouchement de l’administration Pastef pour distribuer les milliers d’emplois que tout ce beau monde attend. Enfin, sauf ceux qui continuent de prendre les océans pour se réfugier dans des pays où le rêve de bien-être est encore permis. Bref, les quelques sucettes qu’on saupoudre çà et là ne suffisent pas. Signe des temps ? On apprend dans la presse que la belle-mère du Président sortant, une adjaratou à la santé que l’on dit chancelante, devrait être entendue par la gendarmerie, quitte à aller la cueillir avec un panier à salade, en compagnie d’un de ses fils, pour de sulfureuses histoires de foncier.
Une arrestation retentissante piochée dans le camp présidentiel, comme celle de Karim Wade au début des années Macky ? Le «peuple des 54%» n’attend que ça pour se dérider.
Y’a peut-être mieux, ou pire, c’est selon.
Déjà, de folles et insistantes rumeurs invoquent des poursuites pour «crimes contre l’humanité» à l’encontre de Macky Sall, qui serait l’unique responsable de plus de quatre-vingts vies perdues. Et l’on ne vous parle pas des milliers de «prisonniers politiques», comprenez d’innocents citoyens sans défense, ramassés au petit bonheur la malchance, pour le crime odieux d’arborer des bracelets vert-blanc-rouge, entre 2021 et 2023.
Ça ne devrait pas précéder de beaucoup la traque de ses biens mal acquis. Déjà, on a du mal à digérer le pied-à-terre de Marrakech, ses voyages autour du monde en jet privé, le salaire indécent que le Président français, Macron, lui paye.
se demander si le nouveau régime ne va pas lui interdire finalement de poser les pieds au Sénégal en le menaçant d’emprisonnement. Saiton jamais ? Pour peu qu’il se voie de retour au Palais de l’avenue Senghor dans cinq ans alors que le «Projet» en a en principe pour un demi-siècle…
Trêve de rêveries, la horde des opprimés s’impatiente, et il lui faut du lourd. C’est vrai, entretemps, ça lève un lièvre avec ses grandes oreilles, qui fait du bruit : quarante milliards de francs Cfa de dettes fiscales pour une presse complètement corrompue par Macky Sall, et dont les patrons mènent jusque-là un grand train, à coups de subventions indues et de conventions complaisantes avec les établissements publics. Quand la nouvelle du blocage des comptes de ces vendus se répand en même temps que la résiliation des contrats tirés par les cheveux, ça fait des sauts de cabri dans le petit monde coloré du Pastef. Vous voulez mon avis sur cette affaire de bras de fer de la presse et du pouvoir ? Je vous le donne quand même…
C’est un esprit brillant, une dame distinguée, Fatima Simone Bâ, qui nous sort la formule imparable : «La presse s’est embarquée dans une économie de la pitié.» En effet, cela fait bien longtemps que la mécanique des médias est surannée, avec le passage au digital.
Qui disait que «Google a enterré Gutenberg» ? C’est bien de cela qu’il s’agit.
Les pleurnicheries annuelles sur l’aide à la presse, les larmoiements quinquennaux pour les amnisties fiscales, les suppliques semestrielles pour être reçus au Palais, les ententes cordiales avec les sociétés publiques, ça dure depuis plus de quarante ans et ne donne rien.
Et ça nous affuble, tout ce temps, nous autres de la presse, des haillons du pauvre qui vit du «charity business» des hommes de pouvoir, avec des grelots démocratiques autour du cou pour résonner en cas de tribulations électorales, et le certificat de bonne vie et mœurs selon que votre titraille du jour convient à votre bailleur de fonds.
Depuis, ça vit de la pitié que ça inspire à des gens qui regardent la populace des médias de haut. Or, le journalisme est tout sauf cela : sa déontologie tend en entier vers le respect dû à celui qui exerce ce métier, sans doute le plus beau du monde…
Revenons à la vraie vie, où un nouveau pouvoir, pour aider ses ouailles à patienter, repeint le tableau de la République aux couleurs de la catastrophe.
Et puisque les déclarations vont crescendo, du simple Dg au Premier ministre, il ne reste plus qu’au président de la République soi-même d’annoncer solennellement la banqueroute nationale…
Pour l’heure, ça se contentera de la déclaration du Premier ministre sur les décombres fumants que sont les ruines de la République.
Et sur ces paroles pleines de sagesse qui nous font redouter le pire dans les semaines qui viennent, Monsieur le Premier ministre embarque dans l’avion présidentiel à destination de Kigali, où le champion toutes catégories de la mise au pas d’un pays aux penchants sanguinaires s’apprête à entamer un quatrième mandat sans qu’un seul toussotement ne vienne semer le doute sur sa légitimité. Respect.
On s’imagine bien que pour honorer ce rendez-vous continental, la République doit casser la dernière des tirelires, celle retrouvée sous un tas repoussant de débris et que Macky Sall, dans son départ précipité, ne pense pas à emporter.
Et donc, le Premier ministre prend les airs. Sur la photo de la tribune d’honneur, il n’est certes pas aux premiers rangs, mais l’essentiel, puisque nous sommes en période olympique, n’est-il pas de participer ? Et puis, qui nous dit que pour le dixième mandat de Paul Kagame, Ousmane Sonko ne sera pas là, cette fois avec le rang de chef d’Etat, audevant de la scène ?
Calmez-vous, je blague !
Après le saut de puce de Kigali, escale à Bamako, pour une séance de travail avec l’homologue malien, qui se fend d’un discours pour saluer la fraternité sénégalo-malienne, en évoquant «les chantiers obliques» qu’on risquerait d’emprunter si ça ne tient qu’aux nouveaux colons.
Y’a du boulot à Bamako…
Comme il faut s’y attendre, il n’échappe pas à la question du panafricanisme exacerbé de Pastef avant le 24 mars 2024, qui a tendance à ramollir. Non, il reste le même, dit-il, en conseillant à ses frères de ne pas céder aux émotions fortes. Il sait sans doute de quoi il parle, ayant eu à souhaiter déloger Macky Sall du Palais et lui faire connaître le sort de Samuel Doe.
Résultat, c’est Diomaye, le président.
LE BILAN DE L’ACCIDENT DE KHOUROU MBACKE ET L’APPEL DU CHEF DE L’ETAT A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les parutions de ce vendredi dresse le bilan de l’accident de la route survenu à Khourou Mbacké, dans le département de Mbacké et l’appel du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye à un dialogue ‘’rénové’’ avec la presse nationale
Dakar, 16 août (APS) – Le bilan de l’accident de la route survenu à Khourou Mbacké, dans le département de Mbacké et l’appel du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye à un dialogue ‘’rénové’’ avec la presse nationale sont les principaux sujets au menu des quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Une collision entre un camion et un minicar survenue jeudi dans l’après-midi, à hauteur du village de Khourou Mbacké, dans le département de Diourbel, a fait neuf décès et plusieurs blessés. Les victimes ont été évacuées vers l’hôpital Heinrich Lübke de Diourbel et l’hôpital Matlaboul Fawzayni de Touba, a appris l’APS de source sécuritaire.
‘’9 morts et plusieurs blessés dans un accident’’, titre Vox Populi, précisant que ‘’l’horreur est survenue entre Ndoulo et Khourou Mbacké : un camion emboutit un car, 6 morts sur le coup, 3 autres un peu plus tard’’.
Le journal ajoute que ‘’la majorité des décédés sont originaires de Diourbel. Les passagers revenaient de funérailles à Touba’’.
‘’Huit morts et 15 blessés dans un accident sur la route de Touba’’, écrit en une Le Soleil, indiquant que ce ‘’violent accident survenu hier sur la route de Touba, a occasionné huit décès et 15 blessés’’. ‘’Cet événement malheureux survient à une semaine du Magal de Touba’’, déplore le quotidien national.
‘’Accident tragique sur l’axe Diourbel- Mbacké : 9 morts dont 6 sur le coup enregistrés’’, selon Libération. ‘’Neuf morts dans un accident à Mbacké’’, met en exergue à son tour WalfQuotidien.
L’Observateur indique que ‘’le bilan de l’accident est très lourd avec 23 victimes dont neuf décès et 13 blessés graves et un léger’’, donnant ‘’la liste des victimes de l’accident qui a fait 9 victimes’’.
Les quotidiens du jour se sont également intéressés à l’appel du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, en Conseil des ministres pour un dialogue ”rénové” avec la presse nationale au lendemain de la journée sans presse décrétée, le 13 août 2024, par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (CDEPS).
‘’Crise de la presse : le dialogue à la une’’, affiche à sa une Bès Bi. Le journal indique que ‘’c’est le paragraphe qui a été peut-être le plus partagé du communiqué du Conseil des ministres du mercredi 14 août 2024’’.
‘’Le président Faye a appelé à un dialogue rénové avec la presse et souligné que le secteur mérite une attention particulière du gouvernement. Une réaction au lendemain de la journée sans presse largement suivie. Les patrons affichent le sourire mais semblent encore prudents’’, écrit la publication.
‘’Bras de fer presse-Etat : un parfum de dégel’’, note Sud Quotidien. ”Le mouvement d’humeur des acteurs des acteurs et professionnels des médias sénégalais, manifesté par une journée sans presse, initiée par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (CDEPS) et largement suivie, le mardi 13 août dernier, semble recevoir une oreille attentive du côté des autorités étatiques’’, rapporte le journal.
‘’En Conseil des ministres au Palais de la République, le mercredi 14 août 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appelé à un dialogue rénové avec la presse nationale, convaincu que la situation générale de la presse mérite une attention particulière du Gouvernement et des mesures de redressement appropriée’’, fait savoir Sud.
‘’Bass, en père de la Nation’’, titre Source A. ’’Le président de la République a réagi suite à la journée sans presse observée par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse (CDEPS) à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres de ce mercredi. Face aux membres de son gouvernement, le chef de l’Etat se dit ouvert à un dialogue avec les acteurs, avant de donner des instructions fermes au ministre de la Communication pour l’application intégrale du Code de la presse’’, écrit la publication.
EnQuête annonce que le patronat se réunit aujourd’hui après la journée sans presse. ‘’Après la journée sans presse, le patronat se réunit ce vendredi autour du Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse (CDEPS) pour évaluer le premier plan d’action exécuté cette semaine, pour protester contre les mesures asphyxiantes prises par l’Etat à son encontre’’, mentionne le journal.
LES VICTIMES PLAIDENT POUR L’ABROGATION DE L’AMNISTIE
Les collectifs des victimes des événements survenus entre 2021 et 2024 exigent l’abrogation de la loi d’amnistie. Ils l’ont exprimé lors d’un atelier tenu à Saly, mercredi dernier, avec le Forum Civil.
Les collectifs des victimes des événements survenus entre 2021 et 2024 exigent l’abrogation de la loi d’amnistie. Ils l’ont exprimé lors d’un atelier tenu à Saly, mercredi dernier, avec le Forum Civil.
En partenariat avec Open Society Foundation, le Forum civil a rencontré, mercredi, à Saly, les responsables des collectifs des victimes des événements politiques entre 2021 et 2024 dans le cadre de la lutte contre l’impunité au Sénégal. «Ces victimes nous viennent de Bignona, de Ziguinchor, de Matam, de Dakar, de Touba et Mbacké. L’objectif, c’était d’échanger pour voir dans quel sens on pourrait faire des propositions pour lutter définitivement contre l’impunité au Sénégal», a déclaré Birahim Seck. «Au Sénégal, on a voté une loi d’amnistie et globalement les participants ont proposé que cette loi d’amnistie soit abrogée, quelles que soient les conséquences juridiques», ajoute le coordonnateur du Forum civil. À l’en croire, «les parlementaires doivent symboliquement plaider pour l’abrogation de cette loi sur l’amnistie».
Birahim Seck a lancé un appel poignant à l’endroit des autorités pour qu’elles prennent en charge de façon effective, en termes de suivi, de réparation, des différentes victimes de ces événements car elles sont en train de souffrir avec leurs familles. Mais il demande aussi au gouvernement qu’une enquête «sérieuse et indépendante soit ouverte pour situer les responsabilités». Le coordonnateur du Forum civil souligne que les victimes exigent également «une enquête indépendante sur le système de recrutement des forces de défense et de sécurité lors de ces malheureux événements, mais aussi sur les cas de meurtre ou de disparition constatés au Sénégal». Au cours de cette rencontre entre les parents des victimes et le Forum civil, il a aussi été la nécessité de «prendre en charge cette situation par la mise en place d’une structure pour gérer les victimes, tant la blessure est profonde» et ce, au nom des principes de lutte contre l’impunité, de justice et de redevabilité.
OUAKAM SPOLIÉE SE RÉVOLTE ET EXIGE LA RESTITUTION DE SES TERRES
La commune a été, samedi dernier, le théâtre de violentes manifestations opposant le collectif « Sàmm Moomelu Ouakam » aux forces de l’ordre
La commune de Ouakam a été, samedi dernier, le théâtre de violentes manifestations opposant le collectif « Sàmm Moomelu Ouakam » aux forces de l’ordre. Les autochtones réclament la restitution des terres attribuées à des tiers au détriment des populations du village traditionnel de Ouakam.
Le foncier est une véritable dans plusieurs localités de notre pays. Les villages traditionnels Lébou ne sont pas épargnés. De Ngor à Diender, les conflits entre les populations locales et les promoteurs immobiliers sont fréquents. Mais s’il y a un lieu où les tensions sont permanentes, c’est bien à Ouakam. Dans ce village traditionnel de « Tànka », l’assiette foncière est presque épuisée. Les baraques en bois, qui ont longtemps permis à ce village mythique de conserver son charme d’antan, sont presque tombées en décrépitude sous la pression démographique. Le samedi 10 août dernier, un point de presse organisé parle collectif « Sàmm Moomelu Ouakam » a rapidement dégénéré en une violente manifestation.
Au lendemain des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, le célèbre « Tally américain », l’une des voies principales du quartier, est marquée par le chaos et la désolation. Des pavés arrachés, des morceaux de tables brisées et des barricades jonchent le sol. Des fragments de grenades lacrymogènes utilisées par les forces de l’ordre sont dispersés le long de la route. Des poubelles vidées, certaines renversées, d’autres incendiées, leurs formes tordues témoignent de la violence des affrontements. Ici, le goudron est noirci par des traces de pneus brûlés, dont l’odeur insupportable titille les narines. Malgré l’accalmie, les blindés de la gendarmerie postés au célèbre croisement de Ouakam restent sur le qui-vive, guettant le moindre mouvement.
Devant le portail de son kiosque, Abdou Ndoye, 43 ans, range ses marchandises. La manifestation du samedi n’a pas été facile pour lui. Mais il se réjouit des actions menées par les jeunes de son quartier, qui, selon lui, permettront aux autorités de prendre au sérieux leurs préoccupations. « Les terres sont déclassées et vendues comme des petits pains, au détriment de la population de Ouakam. Il n’y a plus d’espace, et le périmètre de l’aéroport est intouchable », regrette-t-il.
« Il était temps pour les populations de Ouakam de se soulever. Des personnes tierces disposent de centaines d’hectares. Le village étouffe. Il n’y a plus d’espace », affirme El Hadji Diagne, trouvé près de la « Baya » (Place) de Taglou alors qu’il s’apprête à aller à la plage. Le trentenaire raconte avoir échappé de justesse à une arrestation. Très attentif aux questions foncières, il estime que les terrains abritant les bases militaires nombreuses dans la zone appartiennent historiquement aux populations. « Ce sont nos terres. Elles appartenaient à nos aïeux. L’actuel camp militaire en face de la Cité Avion et une partie du foncier de l’aéroport reviennent de droit à la population de Ouakam», estime-t-il. « Imaginez ce que deviendra le village de Ouakam dans une décennie. Ce sera presque invivable avec la surpopulation. Les terrains déclassés, situés derrière l’ex-camp Paul Lapeyre, auraient pu permettre de réaliser une extension du village et des infrastructures collectives, mais aujourd’hui, ils ont été offerts aux Lions du football et à d’autres particuliers par le régime de Macky Sall », s’indigne le jeune homme. Pour lui, les manifestations sonnent comme un signal pour les nouvelles autorités. «Après l’arrêt des travaux sur le littoral et dans le périmètre de l’aéroport de Dakar, le foncier à Ouakam doit devenir une préoccupation pour les autorités actuelles. Des lieux symboliques pour le village, comme la plage en bas de la colline des Mamelles, sont expropriés au profit d’étrangers, au mépris de nos croyances traditionnelles. Il faut que cette histoire soit tirée au clair, car c’est une question de survie », met en garde El Hadji.
Ibrahima Alassane Mbengue, porte-parole du collectif « Momélu Ouakam », défend la même position qu’El Hadj. Il demande la restitution des terres qui reviennent de droit à la population de Ouakam. Selon lui, le foncier sur lequel sont bâties les bases militaires doit être cédé aux habitants du village. « Ces camps militaires n’ont plus leur place ici et doivent revenir aux habitants. Le morcellement des terres est un réel problème, la Cité Avion n’a pas d’espace suffisant pour des infrastructures nécessaires à la commune », déclare-t-il. Poursuit à haute voix, il indique que « nous avons constaté que des sociétés privées, en complicité avec certaines autorités, veulent accaparer nos terres. Ouakam vit dans une promiscuité totale. De la cité Avion à Touba Ouakam, il n’y a plus d’espace. Nous avons besoin de ces terrains pour construire des infrastructures dans la commune. Nous ne voulons plus que les autorités locales parlent en notre nom…Elles ont montré leurs limites car elles ne prennent plus en charge les aspirations des populations » soutient Ibrahima Alassane Mbengue.
« Il y a des lobbys fonciers trop puissants qui instrumentalisent les jeunes au profit de leurs intérêts »
Un peu plus loin, vers le marché de Ouakam, la rue est un champ de ruines. Les traces des émeutes de samedi dernier sont encore visibles sur les trottoirs. Des bacs à ordures et de grosses pierres bloquent la chaussée. Les tas d’ordures sont encore fumants en cette matinée marquée par une chaleur accablante. Des poubelles brûlées dégagent une odeur âcre qui se mêle à celle des tessons de grenades lacrymogènes. Ablaye Diène dit ne pas être d’accord avec les méthodes utilisées par les jeunes. Les émeutes de ce weekend ont perturbé la quiétude du village. Rencontré dans une ruelle sinueuse du quartier traditionnel de Boulga, il souligne que les manifestations du collectif ne sont rien d’autre qu’un moyen pour certains gros bonnets du village de faire valoir leurs avantages personnels. « À Ouakam, les questions foncières sont très sensibles. Il y a des lobbies fonciers trop puissants qui instrumentalisent les jeunes au profit de leurs intérêts personnels, au détriment des intérêts communs. Des terrains appartenant au village sont vendus à des tiers à l’insu des Ouakamois. Les terres jouxtant le mur de l’Aéroport et la colline des Mamelles ont été bradées par les autorités des régimes précédents en complicité avec certains habitants », déplore-t-il dans un wolof à l’accent Lébou. Toutefois, il juge nécessaire de réaliser des extensions pour un village devenu très exigu avec le temps.
« La guerre entre les notables a plongé notre village dans une situation désastreuse. Comment se fait-il que des Doxandém (étrangers) disposent d’hectares de terres à Ouakam ? Qui sont leurs complices ? », s’interroge Yaye Rokhaya Diop, seau rempli de sachets à la main, alors qu’elle revient du marché. Cette Lébou bon teint fustige les querelles incessantes entre les dignitaires du village. Selon elle, ces démêlés n’ont fait qu’empirer la situation. « Ce n’est pas la première fois. Ces émeutes ne sont que le résultat des divisions entre les chefs coutumiers. On ne parvient même pas à distinguer qui est le véritable Djaraf et qui est le vrai Ndéey ji Réew. C’est dommage ! Chacun cherche à avancer ses pions pour récolter les dividendes », conclut-elle.
Par Moussa KAMARA
ISRAËL
Je me réveille tous matins du monde avec consternation en sachant que l’impérialisme a encore de beaux jours devant lui. La preuve par Israël qui s’adonne méthodiquement à massacrer des vies et des villes.
Je me réveille tous matins du monde avec consternation en sachant que l’impérialisme a encore de beaux jours devant lui. La preuve par Israël qui s’adonne méthodiquement à massacrer des vies et des villes.
Pour laver l’affront ou l’humiliation perpétrée par le Hamas au sein de son territoire, le Premier ministre Netanyahou et son gouvernement ont entrepris de restaurer leur crédibilité lourdement entamée et entachée par les Palestiniens. Depuis des mois maintenant, sous le prétexte fallacieux de détruire le Hamas, un génocide qui ne dit pas son nom se perpètre dans la bande de Gaza.
Pour mille morts Israéliens, quarante mille Palestiniens ont péri sous les bombes de Tsahal. Avec l’aval de l’Occident. Qui pouponne et chouchoute Israël. Avec un seul bémol, lors de la mort d’humanitaires blancs à Gaza. Nous avons pu voir les étudiants américains et européens manifester bruyamment leur soutien aux Palestiniens. Des manifestations qui ont laissé de marbre le gouvernement israélien tout comme le rapport onusien que l’ambassadeur juif a déchiré sous les yeux du monde entier au siège de l’ONU à New York. Israël attaque et tue où bon lui semble, du Palestinien. Ceux que ça devrait heurter les premiers, les Arabes, tissent et développent de plus belle leurs relations avec l’Etat juif.
C’est à croire que les Palestiniens sont damnés ! Car voilà des gens indésirables même chez eux. L’objectif premier est l’éradication du Hamas. Une mission quasiment impossible même au prix d’un génocide. Qu’est-ce qui peut expliquer cette arrogance juive ?
Cet Etat, couvé par l’Occident, ne compte pas seulement sur l’Amérique et l’Europe, dans ce dernier continent les Juifs ont vécu et survécu à l’Holocauste, mais aussi sur sa puissance nucléaire. Parce qu’un Etat aussi peu peuplé, très exigu, très arrogant, indifférent aux injonctions de l’ONU et d’autres, entouré de potentiels ennemis, même si…, pouvant tuer ses ennemis où ils puissent se trouver, ne craignant aucun tribunal au monde, ne respectant pas la vie humaine autre que celle des Juifs, garde simplement un secret de Polichinelle.
D’autres Etats font moins et se trouvent bombardés de reproches et de condamnations sévères. L’Etat juif n’en a cure ! Ceux qu’on a l’habitude d’entendre condamner les atteintes aux droits de l’homme à travers le vaste monde, ferment pudiquement les yeux et la bouche sur les atteintes perpétrées par Israël !
On a même vu les membres du Congrès américain réserver une standing ovation au boucher Benyamin Netanyahou. Une manière de l’encourager dans son génocide des Palestiniens. Et l’on viendra après cela nous parler des valeurs morales de l’Occident…