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18 novembre 2024
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.
JOURNÉE SANS PRESSE, AMADOU BA COUPE LA POIRE EN DEUX
Pour l'ancien Premier ministre, "il est de la responsabilité des entreprises de s’acquitter de leurs responsabilités fiscales. Il est de la responsabilité de l’Etat de préserver ses outils".
L’ancien Premier ministre Amadou Ba s’est exprimé sur la “Journée sans presse” décrétée par le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) ce mardi 13 août.
Contre toute attente, il n’a pas pris part. Il demandé à chaque partie de s’acquitter de ses devoirs pour que ce dossier soir rangé dans les tiroirs. A l’en croire, «il faut éviter que ça déborde et que rapidement les acteurs se retrouvent autour d’une table ».
«Il est de la responsabilité des entreprises de s’acquitter de leurs responsabilités fiscales. Il est de la responsabilité de l’Etat de préserver ses outils. Je souhaite que ce dossier reste un dossier technique et que l’administration fiscale puisse échanger avec les entreprises de presse et trouver une solution. Je pense qu’il faut juste équilibrer. Aux entreprises de s’acquitter de leurs obligations et à l’administration de trouver les voies et moyens pour aider ces entreprises à pouvoir survivre et travailler », déclare-t-il.
A noter que les patrons de presse ont décrété cette journée pour dénoncer les pressions du fisc par le blocage des comptes bancaires, le manque de concertation de l’État et les mises en demeure servies pour payer l’impôt.
BURKINA FASO, 4 MAGISTRATS RÉQUISITIONNÉS POUR ALLER AU FRONT
Pour certains observateurs, cette décision émane du fait que ces 4 magistrats ont pris des décisions contre des proches du pouvoir.
Selon une note du commandement de l’armée nationale du Burkina Faso datant du 9 août 2024, quatre (4) magistrats dont deux procureurs ont été réquisitionnés pour «participer aux opérations de sécurisation du territoire auprès du groupement des Forces de Sécurisation du Nord à Kaya.
Cette période va être étalée sur trois mois, c’est-à-dire du 14 août 2024 au 13 novembre 2024 renouvelable.
Beaucoup accusent le régime d’Ibrahim Traoré de punir certaines figures en les envoyant au front.
Pour certains observateurs, cette décision émane du fait que ces 4 magistrats ont pris des décisions contre des proches du pouvoir.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE, DÉCOUVERTE DE PAQUETS SUSPECTS DANS LA PIROGUE DES SÉNÉGALAIS DÉCÉDÉS
Selon le média « Diario Libre », les autorités du pays ont trouvé deux autres ossements et 43 paquets d’une substance inconnue, sur le bateau où 14 squelettes ont été trouvés la semaine dernière.
Selon le média dominicain « Diario Libre », les autorités du pays ont trouvé deux autres ossements et 43 paquets d’une substance inconnue, ainsi que d’autres objets sur le bateau où 14 squelettes ont été trouvés la semaine dernière sur le bord de la plage de La Cantera.
« Le Procureur a précisé que les substances ont été livrées à la Direction générale nationale des stupéfiants de la province d’Espaillat aux fins correspondantes », a indiqué le journal.
Des Sénégalais et Mauritaniens ont été identifiés, grâce à leurs pièces d’identité trouvées dans la pirogue laquelle on ne sait pas encore le lieu, la date de départ et comment elle s’est retrouvée en République dominicaine. Les résultats des analyses et l’inspection des téléphones portables et autres objets découverts vont peut-être renseigner l’opinion sur les véritables motivations des défunts occupants de cette pirogue.
C'EST AUX JOURNALISTES D'ALLER EN GRÈVE, SELON AMADOU BA
Pour le député membre de Pastef, les reporters doivent demander aux patrons de presse ou est passé l’argent relevé de leurs salaires. "Il doit y avoir concertations entre l’Etat et les différentes parties", dit-il.
Les députés de la 14e législature ont ouvert la première session extraordinaire de 2024 ce mardi 13 août. Occasion pour le député de Yewwi Askan Wi Amadou Ba de se prononcer sur la « Journée sans presse » qui a été décrétée le même jour.
Pour le membre de PASTEF, les patrons de presse vont en grève simplement car on leur demande de payer l’impôt. Cela devrait être de son avis, les journalistes d’organiser cette journée pour demander où est passé l’argent retiré à la source sur leur salaires et qui devait être reversé au trésor public.
«C’est vraiment étrange cette grève. Quand un journaliste va en grève c’est parce qu’il y a emprisonnement de journalistes, des journaux ou des télés ont été fermés ou il y a eu des brimades. Mais des patrons sont en grève car ils ne veulent pas verser les cotisations sociales des journalistes. Ils ont pris cet argent pour mettre à leur compte. C’est aux journalistes d’aller en grève pour demander aux patrons de presse ou est passé l’argent relevé de leurs salaires. Il doit y avoir concertation entre l’Etat et les différentes parties. Le modèle de fonctionnement de la presse est révolu, il doit y avoir des changements. Mais ils sont habitués aux chantages et continuent de le faire », déclare le député qui milite pour une presse nouvelle indépendante avec des garanties de financements pérennes.
Pour lui, le nouveau régime n’est pas là pour bâillonner la presse mais enlever les mauvaises pratiques dans la presse qui ont toujours existé et qui ont la peau dure depuis plusieurs années. Il ajoute que si l’Etat laisse passer cette opportunité, d’autres secteurs vont vouloir faire la même chose et ne pas payer d’impôt.
GUY MARIUS SAGNA S'INSURGE CONTRE L'OPACITÉ FINANCIÈRE DU PARLEMENT DE LA CEDEAO
Selon le député, depuis l’installation de la 6e législature, aucun document en rapport avec la gestion du parlement n’a été rendu pour vérifier les comptes
Les parlementaires de la CEDEAO sont réunis actuellement en Côte d’ivoire pour la réunion délocalisée de la commission mixte Administration, Finances et Budget qui se tient du 12 au 16 août.
Le député Guy Marius Sagna qui est chargé de la Commission compte publics du parlement de la CEDEAO a dénoncé ce 13 août le manque de transparence dans la gestion du parlement. A l’en croire, depuis l’installation de la 6e législature, aucun document en rapport avec la gestion du parlement n’a été rendu pour vérifier les comptes.
«Depuis quatre mois que la 6e législature a été installée le bureau du parlement de la CEDEAO n’a donné à la commission Comptes publics et audit aucun document comptable, aucun document rendant compte de sa gestion du budget du parlement de la CEDEAO. Où est la transparence, l’intégrité, la redevabilité du bureau du parlement dans la gestion des fonds du parlement de la CEDEAO ? Cela va changer », déclare-t-il.
A noter que le député sénégalais a toujours plaidé pour une CEDEAO des peuples qui doit être réinventée et qui répond aux aspirations des pays de la CEDEAO.
ALERTE SUR LA DÉFERLANTE DES PARIS EN LIGNE
Une jeunesse en danger ? Alors que le marché explose, porté par l'installation de géants mondiaux du secteur, les risques d'addiction et de dérives inquiètent. Sur les réseaux sociaux, une mobilisation citoyenne s'organise
(SenePlus) - "Cette jeunesse est consciencieuse." C'est par ces mots qu'Ousmane Sonko, premier ministre, a salué l'interpellation d'un jeune de 23 ans sur "les ravages que les jeux de hasard provoquent dans la jeunesse et notamment sur les effets de la publicité", lors d'un discours à Dakar le 30 juillet, rapporte Le Monde. Une prise de parole symptomatique de l'inquiétude grandissante face à l'essor des paris sportifs en ligne dans le pays.
Car si le sujet a vite été éclipsé dans la presse par la polémique sur le port du voile à l'école, il continue de nourrir les échanges sur les réseaux sociaux. Seydina Oumar Diagne, 26 ans, a ainsi lancé en février un compte sur X au titre évocateur : "Non aux paris sportifs". Depuis, il a reçu des centaines de témoignages. "C'est à peu de chose près toujours la même histoire : des gens qui commencent à parier sur des applications mobiles, perdent le contrôle, et surtout perdent de l'argent", raconte-t-il au Monde.
Et les conséquences peuvent être dramatiques. "Parfois, ça va plus loin, avec des jeunes qui se lancent dans la délinquance pour payer les paris ou éponger des dettes…", explique Seydina Oumar Diagne. Les messages qu'il reçoit trahissent souvent le désarroi de joueurs, majoritairement de jeunes hommes, pris dans l'engrenage : "Je travaille depuis plus d'un an, mais impossible d'épargner… je prie que Dieu me donne la force d' arrêter", "Je suis fatigué, j'ai envie de recommencer ma vie à zéro"...
Cette situation est le fruit d'un marché des paris sportifs en plein boom depuis une dizaine d'années, avec l'installation durable de géants mondiaux comme Premier Bet, 1XBet ou 22Bet. Ces entreprises proposent aux joueurs des "shops" physiques, mais surtout la possibilité de parier en ligne via des applications mobiles, ciblant une jeunesse toujours plus urbaine et connectée. Un filon jugé prometteur par les spécialistes du secteur : selon des estimations relayées par Bloomberg, la valeur des paris en ligne a été multipliée par cinquante en Afrique entre 2013 et 2023, pour atteindre environ 2,6 milliards d'euros.
Un boom qui profite à la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), chargée de la régulation des jeux de hasard, qui déclare en 2022 un chiffre d'affaires record de 266 milliards de francs CFA, l'année même où elle lançait sa propre plateforme de pari en ligne, Lonase Bet. Mais ce succès à un prix, comme le souligne Oumar Mamadou Samba, psychiatre au Centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (Cepiad), dans les colonnes du Monde : "Il faut étudier les pratiques et cibler la jeunesse avec des messages clairs. Je reçois des jeunes persuadés de pouvoir générer des revenus réguliers grâce aux paris. Il faut des campagnes sur ce sujet par exemple."
Car si les autorités ne restent pas insensibles, à l'image de la Lonase qui a conclu des conventions avec le Cepiad pour rediriger les joueurs "accros", beaucoup estiment que le contrôle du secteur doit être renforcé. Un constat en partagé interne, comme le confie anonymement un employé de Lonase au Monde : "Entre les sujets de la publicité en direction de la jeunesse et celui des revenus des entreprises étrangères, qui sont énormes, nous nous attendons à des changements légaux dans les temps à venir. Tous les pays du monde régulent toujours plus les paris."
D'autant que le secteur est aussi rattrapé par les affaires judiciaires, à l'image de l'arrestation début août du directeur général de Premier Bet Sénégal, alors que l'entreprise, qui doit 12 milliards de francs CFA aux impôts, annonce une cessation d'activité à ses employés. Un dossier qui illustre l'ampleur des enjeux, économiques et sociaux, liés à l'essor des paris sportifs en ligne au Sénégal.
Face à ce phénomène qui touche de plein fouet la jeunesse, le défi est de taille pour les autorités : réguler un secteur en plein boom, tout en protégeant une population vulnérable des risques d'addiction et de dérive. Un équilibre difficile à trouver, mais nécessaire pour éviter que le rêve d'argent facile ne se transforme en cauchemar pour toute une génération.
UNE JOURNÉE DE SILENCE POUR SE FAIRE ENTENDRE
Journaux non parus, radios diffusant de la musique, télévisions affichant des slogans de protestation : le mutisme des médias ce mardi résonne comme un cri d'alarme face à ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mise au pas
(SenePlus) - Le paysage médiatique national à pris des allures inhabituelles ce mardi 13 août. Hormis quelques médias proches du pouvoir, la quasi-totalité des journaux, radios et télévisions ont arrêté leur diffusion, répondant ainsi à l'appel du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) pour une "journée sans presse", rapporte l'AFP.
Selon les constatations de l'agence de presse, les kiosques sont restés vides de la plupart des quotidiens. Sur les ondes, les radios privées RFM et iRadio, figurant parmi les plus écoutées du pays, ont remplacé leurs journaux matinaux par de la musique. Les écrans des télévisions privées comme TFM, ITV et 7TV affichent, en signe de solidarité, les visuels et slogans des éditeurs de presse : trois poings brandis enserrant un crayon, accompagnés de la mention "Journée sans presse".
Quelques voix discordantes se sont toutefois faites entendre. Le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, ainsi que Walf Quotidien et Yoor-Yoor, un journal réputé favorable au pouvoir, ont choisi de ne pas suivre le mouvement. De même, les chaînes de télévision RTS et Walf TV ont maintenu leurs émissions, précise l'AFP.
Dans un éditorial commun publié lundi par la presse locale et relayé par Le Monde, le CDEPS, qui regroupe des éditeurs privés et publics, a déclaré que la liberté d'informer "est menacée au Sénégal". Le patronat de la presse met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, leur reprochant notamment le "blocage des comptes bancaires" des entreprises de presse pour non-paiement d'impôt, la "saisie de [leur] matériel de production, la rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, le gel des paiements" du aux médias. "L'objectif visé n'est autre que le contrôle de l'information et la domestication des acteurs des médias", estime le CDEPS.
Cette crise intervient dans un contexte déjà difficile pour le secteur des médias au Sénégal, confronté depuis longtemps à des difficultés économiques. Les acteurs dénoncent des conditions de travail précaires, comme en témoigne la récente suspension, fin juillet, de la parution de deux sportifs quotidiens parmi les plus lus du pays, Stades et Sunu Lamb, après plus de vingt ans de présence dans l'espace médiatique sénégalais.
Selon l'ONG Reporters sans frontières, citée par Le Monde, la "journée sans presse" a lieu "dans un contexte où 26 % des reporters du pays sont dépourvus de contrats de travail" alors que "des entreprises de presse traînent de lourdes dettes fiscales", sur fond d'une "crise de confiance entre les médias et le public".
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AHMET AIDARA DÉNONCE L'HYPOCRISIE DES PATRONS DE PRESSE
L'animateur fustige l'attitude des dirigeants de médias qui, selon lui, ne défendent jamais réellement les intérêts de leurs employés, travaillant pourtant dans des conditions souvent déplorables
Ahmet Aidara, figure bien connue du paysage journalistique, a vertement réagi à la décision des patrons de presse de décréter une journée sans presse ce mardi 13 août. Pour le journaliste, cette initiative est incompréhensible, au regard du rapport des dirigeants de médias à leurs employés.
"Mon problème, c'est la difficulté rencontrée par les journalistes reporters. Est-ce que c'est la véritable cause de la grève des patrons de presse ?", s'interroge Ahmet Aidara, pointant du doigt le décalage entre les revendications affichées. et la réalité du terrain. Car selon lui, les patrons de presse "ne défendent jamais l'intérêt des journalistes et n'ont jamais respecté la loi ou la convention, surtout à l'endroit de leurs employés qui travaillent dans les rédactions dans des conditions très difficiles".
Un constat amer qui en dit longtemps sur le fossént séparant les dirigeants de médias de leurs équipes. Pourtant, comme le souligne Ahmet Aidara, « si c'étaient les difficultés des jeunes reporters que les patrons avaient énumérées pour décréter une journée sans presse, que leurs conditions de travail soient améliorées et que les conventions soient respectées par les patrons de presse, leur grève aurait sûrement un sens".
par Ousseynou Nar Gueye
L'INDIGNE JUSTICE DES VAINQUEURS DE DIOMAYE-SONKO CONTRE TROIS JUGES
Nous attendions du régime de Bassirou Diomaye alias, selon certains que je me permets de citer, "le président de la République délégué auprès du Premier ministre Sonko", qu'il apaisât les cœurs et ressoudât le corps social de notre pays
C'est la "justice des vainqueurs" (politiciens) qui s'abat ainsi sur le corps des magistrats et la corporation judiciaire.
L'affectation en rafale de 3 juges à Tambacounda alias Niafoulène-les-bains (qui nous tient lieu et symbole de ville de Limoges) relève de la vendetta d'État. Contre les juges Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck.
"Quand la justice des vainqueurs entre par la porte, le Droit est déjà sorti par la fenêtre".
Nous attendions du régime de Bassirou Diomaye alias, selon certains que je me permets de citer, "le président de la République délégué auprès du Premier ministre Sonko", qu'il apaisât les cœurs et ressoudât le corps social de notre pays, bien malmené, effiloché et agressé ces quatre dernières années, avec un peuple sénégalais pris en otage et martyrisé (60 morts) dans la longue guerre politico-judiciaire où tous les coups étaient permis, entre sortants du pouvoir et nouveaux entrants de ce pouvoir.
Nous attendions des nouveaux dirigeants qu'ils soient "les adultes dans la pièce", pour reprendre une expression anglo-saxonne.
Pas dans la continuation de ces chicanes vindicatives de cours de récréation, après que la tête de gondole de Pastef, pendant ces dix dernières années, ait été dans l'outrage permanent à magistrats, la défiance systématique envers "la justice de son pays" et la contestation régulière de la chose définitivement jugée.
Le chef de l'État est le président du Conseil Supérieur de la Magistrature. A cet égard, il doit protection aux magistrats contre toutes atteintes à leurs avantages acquis et à leurs interets moraux et matériels, tant collectifs qu'individuels : il en va de la préservation de l'indépendance de la Justice.
La Justice, qui administre la loi, est ce qui fonde et garantit, plus que toute autre chose, la solidité du Contrat social qu'est notre vie en société. Ne la sapez pas. Ne la saquez pas.