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20 novembre 2024
PAUL KAGAME, L’HOMME QUI A TRANSFORME LE RWANDA EN MODELE AFRICAIN
Depuis que Paul Kagame est aux commandes, ce pays d’Afrique de l’Est a subi une métamorphose qui force le respect. Le Rwanda, souvent cité comme modèle pour son développement post-génocide, semble incarner une success story africaine
Sans coup de tonnerre, Paul Kagame sera réélu pour un nouveau mandat à la tête du Rwanda, pays africain qui, ces deux dernières années, a connu des transformations remarquables et s’est hissé au rang de “The Place to Be” en Afrique, et pourquoi pas, dans le monde.
Depuis que Paul Kagame est aux commandes, ce pays d’Afrique de l’Est a subi une métamorphose qui force le respect. Le Rwanda, souvent cité comme modèle pour son développement post-génocide, semble incarner une success story africaine, marquée par une croissance économique fulgurante, des progrès en matière d’égalité des sexes, et un rôle accru sur la scène internationale.
Un miracle économique africain
La prouesse économique rwandaise, qualifiée par certains de « miracle économique », est indissociable de la figure de Kagame. Le pays affiche une croissance économique annuelle moyenne de 7,5 % depuis 2000, sortant ainsi plus d’un million de personnes de la pauvreté. En 2023, le Rwanda a enregistré un taux de croissance de 8,2 %. Si l’agriculture reste prépondérante, employant 56 % de la main-d’œuvre et contribuant à 25 % du PIB, le tourisme, la technologie et les services financiers connaissent un essor significatif. Kigali se veut aujourd’hui un hub technologique avec des initiatives ambitieuses telles que l’“Innovation City”.
Cette croissance s’est accompagnée d’une augmentation notable du PIB par habitant, qui a presque triplé depuis l’an 2000, reflétant une amélioration significative des standards de vie. L’investissement en infrastructures, notamment dans les technologies de l’information et la capacité énergétique du pays, a plus que doublé, avec un impact direct sur le développement économique et social.
La réconciliation franco-rwandaise et les engagements internationaux du Rwanda
Sous Paul Kagame, le Rwanda a non seulement renforcé son implication dans les missions de maintien de la paix en Afrique, avec 6 000 soldats déployés en République centrafricaine et au Mozambique, mais a également utilisé ces déploiements pour négocier des accords économiques, notamment pour séduire les investisseurs étrangers. Malgré des tensions persistantes avec la République Démocratique du Congo concernant le soutien présumé à des groupes rebelles, le Rwanda poursuit des négociations diplomatiques actives pour résoudre les conflits régionaux.
L’évolution de ses relations internationales est particulièrement notable avec la France. Lors de sa visite à Kigali en mai 2021, le président français Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans le génocide rwandais, admettant que la France avait ignoré les avertissements du massacre imminent et avait soutenu un régime génocidaire. Bien que ces déclarations n’aient pas constitué des excuses formelles, elles ont marqué une étape importante vers la réconciliation. Paul Kagame a valorisé ces commentaires, les considérant « plus précieux qu’une excuse ».
Mais pour le président rwandais, l’enjeu est surtout ailleurs. Le réchauffement des relations diplomatiques a mené à une coopération économique substantielle entre les deux nations. La France a augmenté son aide au développement au Rwanda, s’engageant à fournir un paquet d’aide de 500 millions d’euros d’ici 2023, complété par un investissement additionnel de 400 millions d’euros annoncé en 2024. Ces fonds ciblent des secteurs clés tels que l’environnement, la santé et l’éducation, faisant de la France le deuxième plus grand donateur bilatéral du Rwanda, juste derrière les États-Unis.
Et ce n’est pas tout. Kagame est un fin stratège, qui sait flairer les opportunités. En 2021, les relations entre le Rwanda et le Royaume-Uni sont devenues un sujet de débat international lorsque le gouvernement de Boris Johnson a conclu un accord avec Kigali pour le transfert de 52 000 demandeurs d’asile vers le Rwanda, en échange d’une avance de 280 millions de dollars. Cet accord a suscité de vives critiques internationales et a finalement été jugé contraire aux droits de l’homme par la Cour suprême de Londres, mais il illustre la capacité de Kagame à saisir des opportunités qui, bien que controversées, peuvent être stratégiquement avantageuses pour son pays.
L’inclusion des femmes
Au Rwanda, la question de l’égalité des sexes n’orne pas seulement les discours politiques, elle s’incarne dans la réalité palpable des institutions. Avec plus de 60 % de femmes au parlement, le pays détient l’un des taux les plus élevés au monde. Des mesures telles que l’accès facilité au crédit pour les femmes entrepreneures ou la promotion de leur participation dans des secteurs traditionnellement masculins ont été mises en œuvre. Parallèlement, la présence féminine est encouragée, voire cultivée, dans des domaines jusqu’alors réservés aux hommes, tels que les STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) ou la construction.
Odyssée dans l’espace
En 2020, Kagame a inauguré l’Agence Spatiale Rwandaise, qui symbolise l’ambition du Rwanda de se positionner comme leader en technologie spatiale en Afrique. Des projets comme RwaSat-1, lancé pour surveiller l’environnement et améliorer les communications, et Icyerekezo, qui offre une connexion Internet à des régions isolées, montrent comment le pays utilise l’espace pour soutenir son développement national. En 2022, le Rwanda et le Nigeria sont devenus les premiers pays africains à signer les accords Artemis, un programme spatial de la NASA. Le projet GeoHub, financé en partie par l’Agence Française de Développement, vise à améliorer la conception et l’évaluation des politiques publiques grâce à l’utilisation stratégique des données géospatiales. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre du programme iSTAR 2024, qui s’appuie sur les technologies géospatiales pour répondre à divers défis nationaux tels que l’agriculture et la gestion des catastrophes.
Révolution et réformes dans le secteur minier du Rwanda
Avec Kagame, le secteur minier du Rwanda, une des pierres angulaires de son économie, connaît depuis 1999 une croissance annuelle d’environ 10 %, supplantant l’agriculture en termes de revenus générés. Le tournant majeur de cette transformation fut la privatisation en 2006, une stratégie visant à attirer des capitaux étrangers et à stimuler les exportations. L’adoption d’un nouveau code minier en 2018, ainsi que la création du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB) et du Rwanda Development Board (RDB), ont consolidé cette dynamique.
Mais ce n’est encore que 30 à 40 % du potentiel minéral du pays des mille collines qui est actuellement exploité. Dans une course à l’investissement étranger, le gouvernement a mis en place des incitations fiscales, notamment une exonération d’impôts sur les revenus des sociétés pour sept ans pour des investissements d’au moins 50 millions USD, et un taux préférentiel de 15 % sur les revenus pour les projets d’exportation de minéraux transformés localement. Des mesures qui ont contribué à placer le secteur minier en tant que deuxième source de recettes du pays en 2023, après le tourisme, avec quelque 300 000 personnes employées dans la région des Grands Lacs.
En janvier 2024, un accord d’importance avec le géant Rio Tinto a été signé pour l’exploration et l’exploitation du lithium, crucial pour l’industrie des batteries électriques. Le Rwanda a également renforcé ses liens internationaux dans le secteur minier. Un protocole d’accord avec l’Union européenne, signé en février 2024, cible le renforcement de la coopération pour les matières premières critiques.
Nation branding
Première source de devises du Rwanda, le tourisme est devenu un axe majeur de l’économie nationale, avec le sport en figure de proue de cette stratégie d’attraction. Sous l’impulsion de Paul Kagame, le pays a développé des infrastructures sportives significatives et a conclu des alliances internationales pour renforcer son attractivité touristique.
Dans cette veine, le Rwanda a noué des partenariats avec des géants du football européen, tels qu’Arsenal et le Paris Saint-Germain, en plaçant stratégiquement le logo « Visit Rwanda » sur leurs équipements. Initié en 2018, le partenariat avec Arsenal a été renforcé et prolongé jusqu’en 2025, représentant un investissement total de 40 millions de livres sterling. Ce partenariat ambitieux ne se limite pas à promouvoir le tourisme ; il comprend aussi l’accueil de joueurs d’Arsenal pour des camps d’entraînement sur le sol rwandais, créant ainsi un pont culturel et sportif entre le Royaume-Uni et le Rwanda.
CLASSEMENT FIFA, LE SENEGAL À RECULONS
À l'issue de la Copa America et de l'Euro, la FIFA a actualisé son traditionnel classement des meilleures nations. Le Top 2 reste inchangé avec l'Argentine, vainqueure de la Copa, à la première place et la France, demi-finaliste de l'Euro, juste derrière.
À l'issue de la Copa America et de l'Euro, la FIFA a actualisé son traditionnel classement des meilleures nations. Le Top 2 reste inchangé avec l'Argentine, vainqueure de la Copa, à la première place et la France, demi-finaliste de l'Euro, juste derrière. L'Espagne gagne 5 places et monte sur le podium après sa victoire à l'Euro contre l'Angleterre. Grands perdants, les Belges sont sixièmes.
L'Argentine conserve la première place
L'Argentine, vainqueur de la Copa America, conserve la première place du classement FIFA devant la France, demi-finaliste de l'Euro 2024, a annoncé jeudi la Fédération internationale de football. En s'imposant en finale contre la Colombie (1-0), l'"Albiceleste" reste en tête. Son adversaire gagne trois places et intègre le top 10 : "Los Cafeteros" sont neuvièmes et passent devant l'Italie (10e).
En Europe, l'équipe de France conserve sa place de dauphin des champions du monde après leur défaite en demi-finale de l'Euro contre l'Espagne (2-1). La "Roja", récente championne d'Europe, grimpe sur la troisième marche du podium, gagnant cinq places par rapport au dernier classement. La Belgique, troisième avant l'Euro, dégringole à la sixième place et poursuit sa descente dans le classement. L'Angleterre - finaliste de l'Euro - est quatrième. Le Brésil complète le Top 5.
Les percées les plus spectaculaires sont réalisées par la Turquie, quart de finaliste de l'Euro, qui gagne 16 places (26e), et le Venezuela, également quart de finaliste de la Copa America, qui progresse de 17 rangs (37e).
Le Sénégal se retrouve au 19e rang
En Afrique, le Maroc, la nation la mieux classée dans ce classement mondial, tombe désormais à la 14e place avec 1669.44 points. Le Sénégal, son poursuivant, perd une place et se retrouve 19e avec 1623.34 points.
Le prochain classement Fifa sera actualisé après les matches internationaux de septembre.
Décès du patriarche Samba Coumba Ba de RTS Tamba
Tambacounda a perdu hier un de ses illustres enfants avec le rappel à Dieu de Samba Coumba Ba de la RTS Tamba. Le patriarche qui présidait l’association des Communicateurs traditionnels de Tambacounda avait une notoriété sans pareille. Il était un très proche fidèle du Khalife de Médina Gounass qui lui voue un grand respect. Il était un promoteur et un défenseur de la langue Pulaar à travers les ondes de la RTS Tambacounda. Sa voix qui a marqué des générations va manquer aux auditeurs. «L’As » présente ses condoléances à la famille éplorée et particulièrement à son fils Yoro Ba cadre au PADAER II.
11 députés pour faire le toilettage du Règlement intérieur
L’étau va bientôt se desserrer entre l’Assemblée nationale et le Premier ministre. Comme annoncé dans la presse, les présidents des groupes parlementaires se sont réunis avant-hier. A l’issue de leur réunion, un groupe de travail a été mis en place autour du président de la commission des Lois, Moussa Diakhaté. Il est formé au prorata des groupes parlementaires. Ainsi Benno Bokk Yaakaar aura 5 membres, Yewwi 3, Wallu 2 et les non-inscrits auront un représentant. Ce groupe de travail va se pencher sur le toilettage du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il va ensuite saisir le président de l’Assemblée nationale pour l’ouverture d’une session extraordinaire. Car la session unique 2023-2024 a été clôturée en juin dernier. Ainsi, le président de l’Assemblée nationale va réunir la conférence des présidents. Il va ensuite convoquer le bureau de l’Assemblée nationale qui va fixer le planning des travaux en commission et la date de la plénière. Ainsi, en début de semaine, le texte doit passer en commission technique mardi avant d’atterrir le lendemain en séance plénière. Après l’adoption du règlement intérieur avec la restauration des attributs concernant le Premier ministre, l’Assemblée nationale va le notifier au chef de l’Etat. Ce n’est qu’après cela que le gouvernement va fixer, de concert avec l’Assemblée nationale, la date du passage du Premier ministre devant les députés pour tenir sa déclaration de politique générale. Vivement qu’on en finisse !
La douane de l’AIBD saisit 40,3 kg de cocaïne
Il n’y a pas de répit dans la lutte contre le trafic international de drogues. Les gabelous traquent les délinquants partout. Hier, les éléments de la brigade spéciale des Douanes de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) ont saisi dimanche passé, vers 23h, 36 plaquettes de cocaïne d’un poids de 40,3 kilogrammes et d’une contrevaleur de 3 milliards 200 millions de francs CFA. La drogue était soigneusement rangée dans deux valises appartenant à une dame de nationalité française en partance pour l’Europe. Le test positif à la cocaïne effectué par les agents des Douanes a été confirmé par le Laboratoire national. Selon un communiqué de la Douane, cette saisie fait suite à l’exploitation judicieuse d’un renseignement en rapport avec les services de la haute autorité des aéroports du Sénégal (HAAS). La mise en cause a été arrêtée et la procédure suit son cours.
Secrétaire d’État adjoint des USA, Kurt Campbell à Dakar
Le secrétaire d’État adjoint des Etats-Unis, Kurt Campbell, est à Dakar pour deux jours.Hier dans l’après-midi, il a participé à la cérémonie de signature de l’accord de financement entre la U.S. International Development Finance Corporation et le groupe sénégalais Vacap S.A., pour la construction d’un hôtel Marriott sur le site l’ancien hôtel des Almadies. Au-delà des emplois indirects, Sheraton et Aloft Dakar dont la gestion sera confiée à Marriott, premier groupe hôtelier mondial, créeront respectivement 319 et 100 emplois directs. Globalement, ce projet d'hôtels de luxe générera 949 emplois directs et indirects au minimum. Prenant la parole, le ministre du Tourisme Mountaga Diao a indiqué que cet appui financier, accordé au groupe Vacap, traduit la place de choix que vous réservez au partenariat public-privé dans vos stratégies d'intervention à travers le monde. Lors de son discours, Kurt Campbell a salué les excellentes relations entre les relations et le Sénégal, précisant que les autorités américaines vont accompagner le pays de la Teranga.
Concert de casseroles au Pavillon A de l'Ucad
Les étudiants logés au Pavillon A de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) sont très remontés contre les autorités du centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Ils ont tenu hier un concert de casseroles à leur Pavillon pour dénoncer entre autres le manque d'eau répétitif, l'absence d'éclairage et l'absence de wifi. Les étudiants sont sortis sur les balcons dudit pavillon pour faire du bruit pendant plusieurs minutes, exprimant ainsi leur colère et exigeant des solutions pérennes.
80 bœufs distribués à Tivaouane
A l’occasion du nouvel an musulman, le conseil municipal de Tivaouane a débloqué une enveloppe d’une trentaine de millions de Fcfa, pour faire du social, en accompagnant les populations pour qu’elles soient à l’aise ce jour de Tamkharit. Il s’y ajoute qu’il s’est agi de tout faire pour que les ménages démunis puissent avoir de quoi passer la fête en famille.Une telle initiative à la Tamkharit est mise en œuvre pour la première fois dans la cité religieuse et c’est ainsi que les chefs de quartiers et les Imams, ont réceptionné les 80 bœufs achetés à cet effet, et destinés aux 80 quartiers de la ville. Selon le Maire Demba Diop Sy, la distribution se fera à raison d’un bœuf par quartier et à ce niveau, le chef de quartier et l’imam, aidés par le comité de gestion au niveau quartier, se chargeront de faire en sorte que la viande soit mise à la disposition des ayants-droit.
Noyade d’une fillette de 10 ans à Sédhiou
Une fille âgée de 10 ans a perdu la vie hier, au quartier Santassou, juste derrière la gare routière de Sédhiou. Selon le lieutenant Adama Diop des sapeurs-pompiers, la victime est tombée dans un caniveau où elle a été retrouvée morte à environ 200 mètres de l’endroit où elle a chuté. Le lieutenant a saisi l’occasion pour rappeler les parents à faire preuve de vigilance surtout en cette période d’hivernage, en surveillant leurs enfants.
Arrestation d’un étudiant avec 27 plaquettes de haschisch
L’étudiant M. Diop habitant Almadies 02 qui s’activait dans le commerce de stupéfiants est tombé dans les filets de la police de Jaxaay. Le mis en cause a été interpellé, suite à une information anonyme faisant état d’un trafic dans la zone. Les limiers ont effectué une descente dans la zone pour tendre un piège au dealer en passant une commande de 04 képas. L’étudiant qui ne se doutait de rien est venu à l’endroit indiqué avec la marchandise prohibée. Il est alpagué avec 27 plaquettes de haschisch avant d’être conduit dans les locaux de la Police de Jaxaay. M. Diop a reconnu les faits. Il est placé en garde à vue et déféré au parquet pour détention et trafic de haschisch.
Endommagement d'un regard de l’Onas à Grand Yoff
L'Office national de l'assainissement du Sénégal(ONAS)informe l'endommagement d'un de ses regards d’une profondeur de 4 mètres en contrebas du pont Alioune Sow. Ce qui a occasionné les problèmes d’évacuation des eaux usées, notés depuis quelques jours à Grand Yoff, Hlm Grand Yoff et à la Cité Assane Diop. Pour résoudre ce problème, l’Onas annonce qu’un dispositif de pompage est mis en place pour assurer la continuité du service en attendant d'entreprendre les travaux de réparation. L’office en appelle à la compréhension des riverains et des usagers de la route pour les désagréments occasionnés par cet incident.
Par Sankoun FATY
SAUVEZ LE SOLDAT CSM
La coïncidence est trop heureuse pour qu’on ne s’y arrête pas pour mieux analyser l’actualité nationale la plus brulante de ce week-end : la rencontre du président de la République avec la presse nationale
La coïncidence est trop heureuse pour qu’on ne s’y arrête pas pour mieux analyser l’actualité nationale la plus brulante de ce week-end : la rencontre du président de la République avec la presse nationale. Ce 9 juillet 2024 en effet, en France, le Conseil supérieur de la magistrature a présenté son rapport annuel lors d’une con¬férence de presse. A cette occasion, M. Christophe Soulard, Premier président de la Cour de cassation, a relevé que «depuis plusieurs années, dans plu-sieurs pays, il y a une remise en cause de l’Etat de Droit. Nous voulons défendre l’indé¬pendance de la Justice au bénéfice du justiciable…Le Csm, garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, s’inquiète vivement de la multiplication et de la répétition de ces attaques (Ndlr. Contre la justice) et de l’écho qu’elles trouvent aujourd’hui dans l’opinion publique. Le droit et le juge seraient-ils devenus les ennemis de la démocratie ?», s’est-il interrogé. Sans désemparer, il alerte sur cette tendance notable dans certains pays qu’il ne nomme pas, où des régimes qualifiés de «illibéraux» opèrent de «savantes opérations de reprise en main de leur système judiciaire, à commencer par leurs cours suprêmes et leurs cours de justice». La similitude avec la situation vécue au Sénégal ces dernières années, est fort troublante.
En écoutant le président de la République, Sem Bassirou Diomaye Faye lors de sa rencontre avec la presse nationale ce samedi 13 juillet, autant j’ai noté avec satisfaction son engagement ferme à assainir la gestion de l’Etat et nos ressources au plus grand profit des populations, autant je n’ai pas manqué d’avoir les mêmes préoccupations que ce haut magistrat français concernant particulièrement ses actes posés et intentions exprimées à l’endroit de notre Conseil supérieur de la magistrature (Csm). En effet, après avoir réaffirmé son indifférence sur sa présence ou non au sein de cette instance, annoncée la première fois à la cérémonie de remise du rapport des Assises sur la justice, il a révélé être dans le processus de nomination aux fonctions dans la magistrature après avoir «enquêté» avec ses collaborateurs et son administration sur les «profils des magistrats qu’il faut mettre» aux différentes positions et y avoir travaillé avec son Premier ministre. Il a ensuite insisté sur la nécessité pour lui, de s’entourer de «garanties» d’avoir les magistrats qu’il faut à la place qu’il faut. Autrement dit, le sort des magistrats (pouvoir judiciaire) se joue présentement au palais de la République (Pouvoir exécutif). La qualité de l’Etat de Droit se mesure beaucoup au degré de limite d’actions entre les trois pouvoirs. Il apparait ici, une grosse entorse par rapport à cette donne et un net décalage par rapport à l’engagement jusqu’ici affirmé de renforcer l’indépendance de la magistrature.
Enfin, le président de la République a évoqué l’élargissement du Csm à des personnalités autres que des magistrats, en prenant exemple sur le Cos-Pétrogaz. Des magistrats auraient été «choqués» par cette perspective selon un journal de la place. Cela se comprend aisément du fait d’abord de la faiblesse de l’argument tiré du Cos-Pétrogaz, organe de gestion des ressources pétrolières et gazières qui intéresse quasiment tous les secteurs de développement économique et social, alors que le Csm porte exclusivement sur la gestion du personnel magistrat (nomination et discipline). Ensuite, dans toutes les autres corporations apparentées (ordre des avocats, ordre des notaires etc.), l’instance de décisions est exclusivement composée des membres de ladite corporation. Enfin, contrairement à une préoccupation forte des Assises de la justice, la «domestication de la magistrature» appelée à être éradiquée, se dessine à travers les mesures ainsi préconisées.
Les prémices de cette «sortie de route» du «Jub, jubël, jubënti» sont apparues avec les tout premiers décrets, pris par le Président Faye, 24 heures à peine (le 3 avril) après son installation dans ses fonctions, en violation (déjà) des dispositions pertinentes des article 90 de la Constitution et 4 de la loi organique portant statut des magistrats, qui soumet toute décision portant sur la nomination d’un magistrat, à l’avis du Csm sur proposition du ministre en charge de la Justice. Ces décrets, rappelons-le, avaient pour but d’annuler ceux pris par son prédécesseur, le Président Macky Sall, à quelques jours de la fin de son mandat à la tête de l’Etat, contrairement aux principes de bienséance dans la pratique républicaine, qui est de laisser au successeur les dernières décisions engageant l’Etat du Sénégal. L’ex-juge Hamadou Dème a vivement dénoncé ces écarts procéduraux et sermonné ainsi «Monsieur le président de la République, on ne soigne pas le mal par le pire». Le mal étant le manque d’élégance du Pré¬sident sortant, le pire, la violation (précoce) de la Cons¬titution par son nouveau gardien.
Il y a là autant d’actes qui s’apparentent aux «savantes opérations de reprise en main» du système judiciaire dont parle le juge Soulard (cité plus haut). Il est clair que ces trois dernières années, la justice au Sénégal a été particulièrement «malmenée» dans l’opinion, notamment par les hommes politiques, tant de l’opposition que de la coalition au pouvoir, mais aussi par des acteurs de la Société civile, sans la moindre preuve de leurs allégations. Tout juste que la décision rendue soit défavorable à un camp politique pour que la justice en général ou des magistrats en particulier soient critiqués, voire injuriés ou menacés. Les assises avaient pour principal objectif, selon ses initiateurs, au premier rang desquels, la coalition victorieuse à l’élection présidentielle, de réconcilier la justice avec cette opinion publique, par la modernisation de son administration, le renforcement de l’indépendance des magistrats et l’instauration de plus de garanties des droits et libertés des justiciables. Mais vu la tournure des choses, il y a lieu de «sauver le soldat Csm» de ces graves risques pour assurer aux magistrats, derniers remparts des droits et libertés des citoyens, une indépendance véritable, leur permettant de rendre la justice au nom du Peuple souverain et dans la plus grande sérénité.
Aussi, il faut une application méthodique des recommandations issues des Assises de la justice et laisser l’étude des questions en suspens à l’examen de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums). L’en¬gagement de départ du candidat Président Diomaye Faye ainsi que le ministre de la Justice de ne pas siéger au Csm destiné à devenir organe de décision, me semble être la meilleure option. Le président de la République, dans ce schéma, continuera à exercer ses pouvoirs constitutionnels de nomination aux emplois dans la magistrature mais liés par les décisions du Csm en matière disciplinaire et par les propositions à choix multiples ( 2 ou 3) pour chacune des fonctions dans les hautes juridictions et les cours et choix unique pour les autres.
Nous devons tous convenir qu’il n’y a de justice parfaite qu’auprès du Créateur et, comme le soutient Mon¬tesquieu, «le moyen d’acquérir la justice parfaite, c’est de s’en faire une telle habitude qu’on l’observe dans les plus petites choses, et qu’on y plie jusqu’à sa manière de penser».
MBOUR 4 EN DETRESSE CRIE AU SECOURS
Le collectif des occupants de Mbour 4 a invité mercredi les plus hautes autorités du pays à lever la suspension qui frappe ce site pour leur permettre de disposer de documents administratif et de mettre leurs familles à l’abri en cette période d’hivernage
Thiès, 17 juil (APS) – Le collectif des occupants de Mbour 4 a invité, mercredi, les plus hautes autorités du pays à lever la suspension qui frappe ce site, pour leur permettre de disposer de documents administratifs et de mettre leurs familles à l’abri en cette période d’hivernage.
Une note de service portant suspension de certains sites, dont celui de Mbour 4, a été signée le 29 avril 2024, a rappelé Aliou Badji, chargé de la communication du collectif, lors d’un point de presse à Mbour 4.
Le bureau exécutif du collectif a été associé, le 28 juin dernier, à la rencontre d’un comité ad hoc national chargé de l’établissement des documents administratifs en instance, a-t-il ajouté.
Saluant la “vigilance” des autorités par rapport à ce dossier suivi par les services techniques, sous la supervision des autorités administratives, le collectif demande au président Bassirou Diomaye Faye de lever la mesure de suspension, pour permettre aux occupants du site de disposer de parcelles à usage d’habitation.
Selon le président du collectif, Pape Cissé, les occupants de Mbour 4 avaient des parcelles sur le site initial de 135 hectares dans le cadre du processus de régularisation. Il a ajouté que les détenteurs des titres de 2006 devant être recasés sur le site d’extension de 196 ha, sont “dans le désarroi” depuis la prise de cette mesure.
Certains d’entre eux qui s’étaient vu attribuer des actes et qui avaient démarré leurs constructions, ont dû arrêter leur chantier, pour aller vivre en location.
Le site de Mbour 4 compte 3.643 lots, selon un recensement de la Direction de l’urbanisme, précise Pape Cissé. Sur ce nombre, 2.025 ont été régularisés et disposent de papiers.
Le collectif souhaite que soient diligentée l’obtention de documents par les personnes laissées jusque-là en rade, et que ceux qui avaient vu leurs maisons démolies, bénéficient de mesures de dédommagement de la part de l’État.
Les occupants de Mbour 4, à l’origine du déclassement de cette partie de la forêt classée de Thiès, estiment être victimes de cette mesure de suspension qui vise principalement la répartition des parcelles de la Nouvelle ville.
Le 1-er mai dernier, le chef de l’État avait effectué une visite inopinée sur le site pour constater de visu la situation.
Au total, 484 ha avaient été déclassés de la forêt classée du Plateau de Thiès par l’ancien président Macky Sall. Cette superficie est répartie en trois sites : un site initial à régulariser, un autre de recasement et une nouvelle ville.
A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS DURABLES
Dans le Sahel, en Afrique de l’Ouest, plus de 33 millions de personnes, réparties dans six pays, ont besoin urgemment d’une aide humanitaire d’importance vitale
Chaque année, la Région africaine est confrontée au plus grand nombre de situations d’urgence sanitaire dans le monde. En novembre 2023, elle fait face à plus de 130 épidémies de maladies. Dans le Sahel, en Afrique de l’Ouest, plus de 33 millions de personnes, réparties dans six pays, ont besoin urgemment d’une aide humanitaire d’importance vitale
La gestion des situations d’urgence est une vraie préoccupation en Afrique confrontée régulièrement à des épidémies. Pour apporter des réponses à ces questions, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a ouvert à Pointe Sarène, la réunion inaugurale du groupe consultatif technique du Bureau régional pour l’Afrique sur la préparation et la riposte aux situations d’urgence. Cette rencontre a pour mission de donner des orientations stratégiques sur toutes les questions relatives à la préparation et à la riposte aux urgences de santé publique. «Composé de 16 experts distingués, sélectionnés selon un processus de candidature rigoureux, plus de 600 experts avaient présenté leurs candidatures, le groupe contient une richesse de compétences interdisciplinaires. Le but est de générer des recommandations spécifiques et réalisables sur des sujets de préoccupation urgente dans le cadre de la préparation et la réponse aux urgences sanitaires», souligne le représentantrésident de l’Oms au Sénégal.
Il a également déclaré que la Région africaine a connu, ces dernières années, une recrudescence des épidémies de maladies évitables par la vaccination. «Parmi les 131 urgences et épidémies en cours, 52% sont évitables par la vaccination, notamment des maladies telles que le choléra, la poliomyélite, la rougeole, la fièvre jaune et la diphtérie. Lorsqu’une urgence est déclarée et qu’elle est évitable par la vaccination, il est essentiel que les programmes d’intervention d’urgence et de vaccination soient alignés, travaillant en étroite collaboration, avec un objectif commun : arrêter l’épidémie et réduire la morbidité et la mortalité», indique JeanMarie Vianny Yameogo. Selon Dr Abdou Salam Guèye, directeur régional des Urgences en Afrique, le rôle de ces experts africains est de venir conseiller la directrice régionale en matière d’urgence. «Quand on parle d’urgence, c’est la prévention, la préparation, la réponse et le recovery en cas d’urgence. Ils vont travailler sur des thématiques qui n’englobent pas bien sûr toutes les urgences car c’est difficile de le faire, mais ça va englober les ressources humaines en matière d’urgence, ça va englober ce qui concerne la préparation en matière d’urgence et surtout ça va englober les aspects de financer des urgences. Et ce sont des conseils qui seront remis à notre directrice régionale pour que ça soit mis en œuvre», dit-il.
Interpellé sur la situation des urgences en Afrique, Dr Abdou Salam Guèye soutient que l’Afrique a beaucoup de situations à gérer. «Une partie de ces urgences est liée à des épidémies, c’est-à-dire à des maladies, il y a d’autres parties qui sont liées à des catastrophes. Que ce soit des catastrophes naturelles ou des catastrophes créées par des êtres humains. L’Afrique représente plus de la moitié des urgences dans le monde, et aussi comme on sait que l’Afrique n’a pas beaucoup de ressources, le rôle de l’Oms devient beaucoup plus important quand on est en Afrique. On travaille avec nos 47 pays membres pour les accompagner dans la détection des urgences, dans la préparation des urgences et dans la réponse des urgences. La plupart du temps, 80% des urgences en Afrique sont des urgences liées à des maladies et 20% sont des urgences qui sont liées aux catastrophes», estime Dr Guèye.
L’exemple du Cous
Face à ces situations, que faire ? Il cite l’exemple du Sénégal. «Il y a beaucoup d’urgences qui sont liées aux maladies, si nous regardons les 20 dernières années dans les études qui ont été faites. Mais ceci ne détermine pas seulement que le Sénégal est plus vulnérable, mais qu’il a un système de détection des urgences qui est assez efficace et des laboratoires comme l’Institut Pasteur qui est très efficace, il permet de détecter toutes les urgences», explique-t-il.
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Ibrahima Sy, qui présidait l’ouverture des travaux, attend des recommandations fortes, réalistes, innovantes et mesurables pour prendre en charge cette problématique sanitaire. «Quand on parle aujourd’hui des urgences sanitaires en Afrique, la question qui se pose est : est-ce que nos systèmes de santé sont très bien préparés ? Est-ce que nos populations sont bien informées ? Est-ce que nos personnels de santé sont bien sensibilisés par rapport à cette question pour réagir à temps ? Parce que souvent la question des urgences sanitaires est gérée à un niveau qui est central, alors qu’aujourd’hui, quand on parle de la riposte, elle doit se faire au niveau local. Ces recommandations pourraient être intégrées dans notre dispositif de gestion des urgences parce qu’au Sénégal, on a le Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous)», assure M. Sy. Pour lui, il faut être sûr que cela fonctionne au niveau local. «Il faut s’assurer qu’on a tout le dispositif, le personnel de santé qui maîtrise très bien le protocole, les procédures et toutes les techniques qui permettent de réagir à temps et d’éviter des risques beaucoup plus importants pour les populations. Cela se fera surtout avec l’aide de nos partenaires techniques et financiers dont l’Oms, mais aussi une bonne prise en charge des besoins des structures de santé dont les postes de santé, les centres de santé qui sont dans le domaine des soins de santé primaires. Il faut que les urgences intègrent cette dimension soins de santé primaires, qui concernent à peu près 65% de la population», rappelle le ministre de la Santé et de l’action sociale
TERRE DE TOUTES LES URGENCES
Le continent africain représente plus de la moitié des urgences sanitaires dans le monde, a révélé Dr Abdou Salam Guéye, directeur régional des urgences en Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mbour, 18 juil (APS) – Le continent africain représente plus de la moitié des urgences sanitaires dans le monde, a révélé Dr Abdou Salam Guéye, directeur régional des urgences en Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
‘’L’Afrique représente plus de la moitié des urgences dans le monde et comme on sait, l’Afrique n’a pas beaucoup de ressources’’, a souligné Abdou Salam Guéye.
Il prend part à la rencontre du Groupe Consultatif technique des urgences et à la table ronde sur la gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS, ouvertes mardi à Pointe Sarène (Mbour, Ouest).
Selon lui, ‘’ 85% des urgences sont liées à des maladies et les 20 % sont liées aux catastrophes naturelles” ou des phénomènes causés par l’homme, a ajouté l’officiel.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Ibrahima Sy a dit attendre de cette rencontre ‘’des recommandations fortes, réalistes, innovantes et mesurables’’.
‘’Quand on parle aujourd’hui des questions d’urgence sanitaire en Afrique, la question qui se pose c’est est-ce que nos systèmes de santé sont très bien préparés, est-ce que nos personnels de santé sont bien sensibilisés par rapport à cette question pour réagir à temps’’, a dit Ibrahima Sy.
Selon lui, “la question des urgences sanitaires est souvent gérée à un niveau central, alors qu’aujourd’hui quand on parle d’urgence, la riposte doit se faire au niveau local’’.
”On doit s’assurer qu’au niveau local, on a tous les dispositifs (le personnel de santé qui maîtrise très bien le protocole, les procédures et toutes les techniques), qui permettent de réagir à temps et d’éviter des risques beaucoup plus importants pour les populations’’, a indiqué M. Sy.
Abdou Salam Guéye a rassuré que ‘’l’OMS travaille avec les 47 pays membres pour accompagner (les pays africains), dans la détection, la préparation et la réponse aux urgences’’.
Par Ibou FALL
DECLARATION DE POLITIQUE PRIVEE
Nous voilà les otages d’un cirque infernal : Diomaye derrière lequel se cache son courageux Premier ministre, face à Abdou Mbow, l’incarnation sur mesure de l’opposition républicaine, pendant que Bougane emprunte la voie radicale
Alors que le petit peuple craint le pire pour le 15 juillet 2024, rendez-vous qui croise le cinquantenaire du Premier ministre Ousmane Sonko avec ses menaces de plaider devant un jury populaire la cause de son, euh, Projet, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye choisit, l’avantveille, de désamorcer le pétard en rencontrant la presse locale.
Exclusivement. Les représentants de la presse accréditée au Sénégal devront patienter.
Une manière de rompre avec cette tradition bien de chez nous qui accorde les exclusivités aux médias étrangers. D’ailleurs, au plus fort de la tourmente que Pastef connaît face aux exactions de la dictature Faye-Sall, le dilemme en devient cornélien : un coup, le président de République (putatif) Ousmane Sonko, alias Pros, décide de ne plus accorder d’entretien à ces médias corrompus de la FrançAfrique ; un autre, il se sape comme un nabab tropical, affiche des portraits de Sankara en arrière-plan et fignole son accent du terroir pour répondre gentiment à deux journalistes toubabs.
On s’y perd.
Là, à quelques encablures de la célébration des cent jours de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême, le débat tourne autour de la Déclaration de politique générale que Ousmane Sonko doit au Peuple et à ses députés. On ne voit pas venir la surprise du chef, un face-à-face du Président soi-même avec la presse locale. Nous sommes tous absorbés par le débat qui fait rage : l’actuel Parlement est-il digne de recevoir le Premier ministre Ousmane Sonko, que son patron qualifie de meilleur de tous les temps ?
Et donc, voilà le pays réconcilié avec luimême : la modestie-même, faite président de la République, qui rencontre des journalistes sénégalais… Un gentil jeu de questionsréponses durant lequel personne ne perd la face. Les journalistes posent des questions et le président y répond.
Au moins 54% des adultes en âge de voter n’y trouvent rien à redire.
Bien sûr, le nouveau président comprend ses compatriotes : la vie est chère et il s’arcboute à raboter les prix à la consommation, quitte à substituer l’Etat aux importateurs, histoire de maîtriser les coûts. Les journalistes qui lui font face en sont bouche bée devant tant de clairvoyance.
ls n’ont encore rien vu…
Le président Diomaye Faye est un modèle d’humilité, de vertu, de loyauté et de détachement vis-à-vis des fastes de la République. Preuve à l’appui : il faut pratiquement le contraindre à s’installer au Palais, parce ses rudes et indécrottables manies de Sérère de Ndiaganiao lui sont indispensables. Les gais coups de pilon dans le mil au fond des mortiers dès l’aurore, les hurlements des muezzins qu’accompagnent les cocoricos des gallinacés, le tintamarre des marmites et les bagarres de robinets, les piques des sœurs en direction des bellessœurs, les scènes de ménages des oncles polygames et des tantes jalouses, les pleurs des marmots fesses à l’air, qui éclatent au petit bonheur la malchance, comment s’en priver ?
Imaginez, un coucher de soleil face à Gorée, sous les badamiers avec toute la tribu. Rien à voir avec l’ambiance austère d’un Palais occupé par des toubabs à peau noire. Lui, il est brut de décoffrage et s’en vante.
Bassirou Diomaye Faye est très famille, en plus de son humilité naturelle
Il n’est pas du genre à vous regarder de haut même s’il est le patron. Voyez comme il caresse son Premier ministre dans le sens du poil… Il fait du Pros le parrain de son fils alors qu’il est simple groupie. A l’en croire, c’est en prison, pendant qu’ils partagent leur «banc diakhlé», qu’il lui tend une main amicale et fraternelle en prévision des lendemains enchanteurs que les fumistes pourraient compromettre en les mettant dos à dos.
C’est bien simple, à présent, c’est son ami…
On ne sait pas trop à quand leur affection indéfectible remonte mais c’est un fait. Les uns avancent que ça date de Mathusalem, puisque Ousmane Sonko est le parrain d’un enfant de Diomaye ; raison pour laquelle le Pm se permet de le surnommer «Serigne Ngoundou» devant un parterre de public acquis à sa cause.
Pas celui du genre qui l’attend au Parlement, avec des furies qui l’attaqueront au ras du fourreau, et des ennemis qui guettent ses faux-pas.
Concernant ses foucades par rapport au Parlement, qui suscitent une crise institutionnelle, le président ne pense pas une seconde à le tancer, ne lui tape pas sur les doigts, bien au contraire : il éteint ses incendies avec une indulgence touchante. Diomaye comprend tout ça : ce Parlement relève du bas de gamme et son Premier ministre, le meilleur de tous les temps, qu’il sait digne d’occuper le fauteuil présidentiel, a raison de contourner la difficulté par une pirouette.
C’est pourquoi, dit-il, il saisit de son propre chef son dauphin constitutionnel, le timide Amadou Mame Diop, pour lui suggérer de ranger le bordel qu’il y a au Parlement. Détrompez-vous, il ne s’agit pas des coups de pied dans le ventre d’une parlementaire enceinte, ni de la séance de striptease d’un des leurs qu’un grenade manque d’émasculer alors qu’il projette de convoler une deuxième fois, encore moins de la tentative de hold-up des urnes sous les yeux des gendarmes.
Il tient à ce que cette bande d’ignares rajoute un chapitre primordial à leurs dérèglements intérieurs pour que son Premier ministre et futur successeur y soit accueilli avec les honneurs dus à son rang.
Ah, vous ne saviez pas ? Diomaye encourage Ousmane Sonko à faire une fixation sur son fauteuil. Lui, il n’en a rien à cirer. Bien au contraire, il est presque pressé de lui rendre ce fauteuil, cette maison trop bien rangée, tenue avec des manies d’auxiliaires de commandant de cercle.
C’est vrai qu’il ne paye plus rien : les échéances des factures d’eau, d’électricité, le carburant, les billets d’avion en classe économique sont loin derrière lui. A peine s’il paye l’engrais pour semer du mil dans un de ses domaines, et il faut le forcer. Sa petite promenade aux alentours de la Tabaski aurait même pu mal finir : le téfanké aurait préféré lui offrir les deux moutons les plus gras du foirail.
Sait-on jamais ce qui peut arriver quand le chef de l’Etat vous trouve sympathique… Ses adversaires, ces esprits chagrins, doutent déjà du prix déclaré. Alors imaginez que ce soit gratuit… Non, il a payé.
Et il a bien fait : Abdou Mbow, le nouveau patron de l’opposition, attend depuis que les cent jours arrivent à échéance pour sonner la charge. D’abord, drapé dans son immunité parlementaire, il oppose un démenti au Président qui ne serait au courant de rien et à l’initiative de moins que rien. Ce sont les parlementaires qui prennent le taureau par les cornes en poussant leur translucide président de papoter avec le patron d’exécutif et pas l’inverse, entre autres joyeusetés…
Et donc, nous voilà les otages d’un cirque infernal : Diomaye derrière lequel se cache son courageux Premier ministre, face à Abdou Mbow, l’incarnation sur mesure de l’opposition républicaine, pendant que Bougane emprunte la voie radicale. Y’ a Thierno Bocoum qui tente de placer un coup de tête, mais ça n’a pas l’air de prendre.
On va se consoler avec l’immixtion dans cette foire d’empoigne de Doudou Wade, qui tient à faire la lumière sur la corruption de deux juges constitutionnels qui a fait basculer notre destin vers Ndiaganiao, au lieu de filer vers les lumières de Doha
Ah, s’il avait fait preuve d’autant de détermination pour élucider le mystère des commanditaires du meurtre de Me Babacar Sèye… Je dis ça, je dis rien.
40,3 KG DE COCAÏNE SAISIS A L’AIBD
La Brigade spéciale des Douanes de l’Aéroport international Blaise Daigne (AIBD) a saisi 36 plaquettes de cocaïne d’un poids de 40,3 kilogrammes représentant une contrevaleur de 3 milliards 200 millions de francs CFA
La Brigade spéciale des Douanes de l’Aéroport international Blaise Daigne (AIBD) a saisi 36 plaquettes de cocaïne d’un poids de 40,3 kilogrammes représentant une contrevaleur de 3 milliards 200 millions de francs CFA, a-t-on appris de source douanière.
Cette nouvelle saisie de cocaïne a été effectuée dimanche dernier, a précisé, mercredi, dans un communiqué, la Division de la communication et des relations publiques des Douanes, soulignant que ‘’la drogue avait été soigneusement rangée dans deux valises appartenant à une dame de nationalité française en partance pour l’Europe’’.
Selon le communiqué, ‘’le test positif à la cocaïne effectué par les agents des Douanes a été confirmé par le Laboratoire national d’analyse de drogues de la Police technique et scientifique’’.
La mise en cause a été arrêtée, ajoute la même source, assurant que ‘’la procédure suit son cours’’.
La Division de la communication et des relations publiques des Douanes explique que cette saisie ‘’fait suite à l’exploitation judicieuse d’un renseignement en rapport avec les Services de la Haute autorité des aéroports du Sénégal (HAAS)’’.
Elle rappelle que c’est la deuxième saisie de drogue destinée à l’exportation réalisée par la Brigade spéciale des Douanes de l’AIBD après celle du 08 juin 2024 portant sur vingt (20) kilogrammes de cocaïne.
IL FAUT SORTIR LA VERIFICATION DU PARRAINAGE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Birame Sène, Directeur de la formation et la communication à la Dge, revient sur le parrainage et ses difficultés mais aussi sur le fichier électoral et ses péripéties. Et dégage des pistes de réflexion.
Le Sénégal s’achemine vers des Assises du système électoral. L’atelier de Saly organisé, le week-end dernier, par le Forum civil au cours duquel des échanges fructueux ont eu lieu va dans ce sens. Le Directeur de la Formation et la communication à la Direction générale des élections (Dge), Birame Sène, revient sur le parrainage et ses difficultés mais aussi sur le fichier électoral et ses péripéties. Et dégage des pistes de réflexion.
Après les Assises de la Justice, il y en aura sans doute pour le système électoral comme promis par les nouvelles autorités. L’atelier de Saly organisé, le week-end dernier, par le Forum civil annonce la couleur puisque les acteurs politiques, l’administration électorale et la société civile étaient présents et ont fait des interventions allant dans le sens de l’amélioration de ce système. Il y a aussi un préalable qui est la nécessaire rationalisation des partis politiques. Le Directeur de la Formation et de la communication à la Direction générale des élections a, d’ailleurs, alerté. «Nous serons bientôt à 400 partis politiques. En février 2024, nous en étions à 366», a dit Birame Sène. Ce dernier a aussi fait une intervention sur le parrainage qui, selon lui, «est un système qui n’est pas mauvais mais qu’il faut parfaire». L’objectif du constituant sénégalais, rappelle M. Sène, est, d’une part la recherche de candidats ayant une certaine représentativité au plan national, et d’autre part l’élimination de candidats fantaisistes. «Mais certains acteurs politiques considèrent le parrainage comme un moyen pour le pouvoir de combattre ses adversaires. Je ne pense que cela soit le cas. Dans toutes les démocraties, il y a des critères de rationalisation qui doivent être acceptés par toutes les parties prenantes», a-t-il indiqué.
Le parrainage de 1963 à 2023, objectif toujours pas atteint
Le magistrat de formation et ancien auditeur au Conseil constitutionnel a fait l'archéologie du parrainage dans la Constitution. Déjà en 1963, souligne-t-il, la loi 63-22 du 7 mars 1963, instituait, à la fois, un parrainage-citoyen et un parrainage par des élus. C’est la formule actuelle depuis la révision de 2023 mais pas avec le même nombre requis. L’article 24, alinéa 2 de cette loi de 1963 disposait : «Aucune candidature n’est recevable si elle n’est accompagnée de la signature de cinquante électeurs dont dix députés au moins». Puis, il y a eu les lois constitutionnelles du 20 juin 1967 et du 6 octobre 1991. La révision constitutionnelle de 2001 conserve le même nombre de parrains que la loi de 1991 mais exempte les partis et coalitions de partis de l’obligation d’être présentés par des électeurs. La révision de mai 2018 fixait un minimum et un maximum (entre 0,8% et 1%). Celle de 2023 exige la signature de 0,6% au minimum et 0,8% au maximum des électeurs, et 8% des députés (13) et 20% des exécutifs territoriaux. Ce parrainage institué par la révision constitutionnelle de 2023 n’a pas fait taire les contestations. Et donc, comme le rappelle le Directeur de la Formation et la communication à la Dge, «l’objectif du constituant sénégalais qui était d’une part, la recherche de candidats ayant une certaine représentativité au plan national et d’autre part, l’élimination en amont des candidatures fantaisistes», n’est pas atteint jusque-là.
Laisser le logiciel valider les erreurs matérielles
L’heure étant aux solutions, Birame Sène a esquissé quelques pistes de réflexion sur l’amélioration du parrainage. «Pour notre part, dès lors que les autres informations sont correctes (n° carte d’électeur, n° CNI, identifiant), le logiciel devrait être paramétré de telle sorte qu’il puisse valider ce genre d’erreurs que les candidats qualifiaient généralement, dans leurs requêtes en contestations, ‘’d’erreurs matérielles’’ et qui, en réalité, nous semblent résulter de simples erreurs de frappe ou de saisie», at-il dit. Le Directeur de la Formation et la communication à la Dge estime qu’il faut «délocaliser la Commission de vérification et de contrôle du parrainage pour l’élection présidentielle» du Conseil constitutionnel, «rationaliser le retrait des fiches de collecte de parrainages, fixer en valeur absolue le nombre de parrains qui est en valeur relative, supprimer le dépôt des fiches physiques et élargir le parrainage des élus à tous les conseillers municipaux et départementaux».
FICHIER ELECTORAL LA SOLUTION RESIDE DANS LA CONCERTATION ENTRE LES ACTEURS
Au cours de l’atelier du Forum civil, il a aussi été question du fichier électoral souvent facteur de divergences et objet de contestations entre opposition et pouvoir notamment. Sa fiabilité reste un enjeu électoral important. Le Directeur de la Formation et la communication à la Dge est parti de 2004 avec la refonte totale du fichier électoral jusqu’en 2018 avec l’audit du fichier électoral de 2018 qui a conclu que le taux d’erreurs était entre 1,241% et 1,989%, que «notre fichier, quoique perfectible, est cohérent et de bonne qualité, une base solide pour l’organisation d’élections». Birame Sène persiste et signe : «Notre système électoral n’est pas mauvais. Il nous a valu trois alternances. Le Président a appelé à des Assises car la solution pour le parfaire réside dans la concertation entre les différents acteurs». Dans ce sens, le régime de Diomaye Faye propose «l’inscription automatique sur le fichier électoral dès la confection de la carte nationale d’identité».
GESTION ELECTORALE LE SENEGAL VERS UN MODELE INDEPENDANT AVEC UNE CENI
Parmi les réformes envisagées, il y a celle du modèle de gestion électorale. Dans un document qu’il a présenté sur cette question à l’atelier du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) au Radisson Blu, les 1er et 2 juillet derniers, le Directeur de la Formation et la communication à la Dge avait souligné les trois grands modèles de gestion électorale dans le monde : le modèle indépendant, le modèle gouvernemental et le modèle mixte, logeant le Sénégal dans cette dernière catégorie avec la Dge (la branche gouvernementale) et la Cena (branche indépendante). La France, le Cap-Vert, le Djibouti, l’Union des Comores ont le même modèle que le Sénégal. Cependant, il faut souligner que notre pays pourrait glisser vers le modèle indépendant. Le programme Diomaye Président propose «le remplacement de la Cena par une Commission électorale nationale indépendante (Ceni)…».