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18 novembre 2024
par Aoua Bocar LY-Tall
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE PLAIDE-T-IL POUR LA NON RESTITUTION DES ŒUVRES D'ART AFRICAINS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le philosophe sénégalais affirme que les objets d'arts sont "chez eux" au Louvre, oubliant le combat historique pour leur retour. Sa conception de l'universalité apparaît comme une caution intellectuelle au statu quo colonial
Nul ne peut nier que Souleymane Bachir Diagne est un philosophe rigoureux et un érudit. Cependant, il lui arrive de mettre cette rigueur sous le paillasson par des pirouettes intellectuelles qui en étonnent plus d’un. Ce fut encore récemment le cas. J'ai lu avec étonnement ses propos dans une entrevue accordée au quotidien français La Croix du 13 octobre 2024, recueille par Mme Marianne Meunier (Cf. :https://www.la-croix.com/culture/restitutions-d-ouvres-les-objets-venus-dafrique-sont-chez-eux-au-louvre-20241013).
La Croix a d'ailleurs intitulé son entrevue par le fond de sa pensée, notamment : "Restitutions d’œuvres : « Les objets venus d’Afrique sont chez eux au Louvre »" Ce, au nom de son nouveau paradigme d'universalité que le président Macron s'est fait le plaisir de citer dans son discours d'ouverture de la XIXe session de la Francophonie tenue le 5 août 2024 à Villiers-Cotterêts, en France.
À la question de Mme Meunier : "Vous sentez-vous confronté, ici, à un récit colonial, qui célèbre une France au centre du monde, comme certaines voix le dénoncent ?", Souleymane Diagne répond : " Je me faisais cette idée du Louvre jusqu’à l’inauguration, en 2000 […] Dès lors, j’ai commencé à reconsidérer cette notion […] et à me dire que, d’une certaine façon, ce pavillon des Sessions recevait ces objets chez eux. "
Pire, Professeur Diagne renforce son argumentaire par des propos de feu Amadou Mokhtar Mbow. Il affirme que : " ... mais dans le même temps, il (Ndir Mbow) reconnaissait que ce patrimoine avait pris racine sur sa terre d’emprunt." Prendre racine dans un pays étranger pour y avoir duré ne signifie pas qu'on perd ses racines originelles et qu'on ne veut plus et/ou qu'on ne va plus retourner à ses vraies racines. Bien entendu avec leurs valeurs, leurs beautés, leurs spécificités, ces œuvres africaines ont rehaussé le statut des musées européens, et surtout, celui de Quai Branly. C'est cela que le patriarche Mbow soulignait. Cependant, l'historienne Bénédicte Savoy nous apprend dans son essai, « Le long combat de l’Afrique pour son art », Édition Seuil qu'en 1978, alors qu'il était directeur de l'Unesco, le Sénégalais, Amadou Mahtar M’bow, dans un discours qui fera date, défend fermement que : « ces biens de culture qui sont partis de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit de les recouvrer. » Et, monsieur Mbow n’a jamais vacillé de cette position qui avait été saluée ce jour là par le présentateur français Roger Gicquel dans le journal télévisé de TF1, à 20 heures. (La Croix).
Madame Savoy rappelle d’ailleurs dans son ‟passionnant et minutieux essai sur les efforts sans relâche d’un continent pour son art‟ que la demande de la restitution des objets d’art arrachés de force avait débuté par une « bombe » en forme d’injonction : « Rendez-nous l’art nègre », exige en 1965 le journaliste béninois Paulin Joachim à la une du mensuel sénégalais Bingo, lu dans toute l’Afrique francophone. (La Croix, 2024). Combat que poursuivra Mbow et beaucoup d’autres Africain-e-s et repris aujourd’hui par la jeunesse africaine.
Pourquoi professeur Diagne, votre plaidoyer au nom de l'Universel s'en tient-il uniquement à des objets d'art et ne s’étend-il pas aux Humains ? N'était-ce pas par là qu'il aurait dû commencer ? Pourquoi ne dites-vous pas aux Français au nom de votre conception d’universalité que les Africain-e-s qui arrivent en France sont chez eux ? Ce qui est fondamentalement vrai et fondé. Car, leurs ancêtres ont défendu cette France, ont versé énormément de leur sang sur cette terre française en vue de la sauver de la domination nazie et des humiliations hitlériennes. De même, les Africain-e-s resté-e-s sur leur continent ont nourri au nom de "l'effort de guerre" les Français et les ont sauvés de la faim engendrée par la première, et surtout, la seconde guerre mondiale. Les biens et les ressources (diamant, or, argent, manganèse, cobalt, uranium, phosphate, cuivre, uranium, etc.) de l'Afrique ont enrichi l'Europe et contribué à sa construction et à son essor économique. La force de travail des Africain-e-s drainée par l'ignoble "Traite des Humains" a enrichi la France et mis en valeur le dit "Nouveau monde" à savoir l'Amérique au point qu'elle soit devenue la première puissance mondiale. Aussi, ces objets d’art africains sont aussi une importante source d’enrichissement pour l’Europe, car, nul n’entre dans un musée sans payer. Pourquoi ne pas retourner une part de cette richesse à l’Afrique ? Alors, Souleymane Bachir Diagne, les Africain-e-s ne sont-ils pas chez eux en Europe, surtout dans les pays colonisateurs et aux États-Unis ?
Pourquoi avec votre puissante voix, ne faites-vous pas le plaidoyer des Africain-e-s mal traité-e-s, emprisonné-e-s, malmené-e-s, humilié-e-s, enchaîné-e-s et jeté-e-s au fond des mers, en plein désert ou au fond des geôles européens où ils sont malmené-e-s comme des bandits de grands chemins ? Pourtant, leur unique tort face à leurs pays laissés en ruine par des siècles de domination politique, d'exploitation économique, d'humiliation culturelle, c’est d'aller chercher dans cette Europe que l'Afrique a enrichie, de meilleures conditions de vie et des moyens pour aider leurs familles et leurs communautés ?
Alors, pourquoi ne le dites-vous pas aux Européens au nom de l'universalité ?
"Détruire l’universel, c’est détruire l’idée d’humanité", dites-vous toujours au cours de cette entrevue avec le journal La Croix. Détruire l’universel, n'est-ce pas plutôt déshumaniser une partie des Humains à travers des pratiques reconnues aujourd'hui comme "un crime contre l'Humanité", à savoir l'esclavage et ses séquelles qui perdurent à des traves le racisme et les discriminations. Professeur, la priorité n'est-il pas de contribuer à restaurer cette Humanité par entre autres votre conception de l'universel ?
Quand vous répondez à propos de la sculpture fon attribuée à Akati Ekplékendo, avant 1858, Bénin/Capucine-BARAT--GENDROT que : ‟« Ce “dieu du fer”, qui provient du Bénin, m’évoque la question des restitutions. Dans le film Dahomey (1), les étudiants béninois déplorent son absence parmi les 26 objets que la France a rendus à leur pays. De mon côté, je le vois bien rester ici. Cet objet est chez lui au Louvre. ‟ Là, je reste sans voix. Ainsi, vous alliez à l'encontre des aspirations du peuple africain, surtout de sa jeunesse ?
Je suis assurée que votre grand-frère, le grand combattant pour la liberté de l'Afrique et la dignité des Africain-e-s, le patriote Pathé Diagne (paix à son âme) était encore en vie, il vous aurait réprimandé en vous disant : "Non Bachir, il ne faut pas dire ça. Ce n'est pas juste. Rendons à César ce qui lui appartient. Il faut restituer aux Africain-e-s leurs objets d'art qui sont d'ailleurs dans la plupart des cas, des objets sacrés en Afrique. ..."
Dre Aoua Bocar LY-Tall est chercheure associée à l'Institut d'Études des Femmes de l'Université d'Ottawa au Canada, Historiographie et membre du COPIL de l'H.G.S ou Histoire Générale du Sénégal, sociologue/analyste, écrivaine et conférencière internationale.
Le tribunal de Tambacounda allège considérablement les charges qui pesaient sur le leader de Gueum Sa Bopp, ne retenant que le refus d'obtempérer. Les accusations de rébellion et d'outrage ont été abandonnées
(SenePlus) - Le tribunal de Tambacounda a rendu ce mercredi 30 octobre, son verdict dans l'affaire opposant le parquet à Bougane Guèye Dany. Le leader du mouvement Gueum Sa Bopp écope d'un mois de prison avec sursis et d'une amende de 100 000 francs CFA pour refus d'obtempérer. Le tribunal l'a en revanche relaxé des charges de rébellion et d'outrage à agent, alors que le procureur avait requis trois mois ferme et 500 000 francs CFA d'amende.
Cette décision intervient après les événements du 19 octobre 2024 à Bakel, où Bougane Guèye Dany avait été interpellé alors qu'il se rendait auprès des victimes de la crue du fleuve Sénégal. Selon le communiqué de la gendarmerie nationale, l'incident s'est produit vers 13h40 au poste de gendarmerie de Bondji, où les forces de l'ordre avaient demandé au cortège de l'opposant de marquer un arrêt pour laisser passer le convoi présidentiel.
Face au refus de l'opposant de se conformer aux instructions, un peloton de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) avait été déployé en renfort. L'interception du cortège s'était finalement produite au pont de Tourime, à 12 kilomètres de Bondji.
Placé initialement sous mandat de dépôt le 21 octobre après son audition par le procureur, le leader politique voit ainsi sa situation judiciaire partiellement allégée, la justice n'ayant retenu qu'un seul des trois chefs d'accusation initiaux.
La défense de Bougane Guèye Dany avait contesté l'ensemble des charges, arguant notamment de la légitimité de son déplacement auprès des populations sinistrées. Cette affaire avait suscité de vives réactions dans la classe politique nationale, certains y voyant une entrave à la liberté de circulation des opposants.
par Thierno Alassane Sall
IL EST TEMPS DE FAIRE LE BON CHOIX
Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ?
En direct du procès de Bougane au tribunal de Tambacounda, je ressens honte et tristesse en écoutant la défense déconstruire le communiqué de la Gendarmerie nationale. Question à Amnesty International Sénégal, Afrika Jom Center et compagnie : Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ? Vivons-nous dans une démocratie de façade où un simple coup de fil de l'autorité peut bâillonner le droit fondamental de se déplacer dans une ville parce que le président s’y trouve ?
Senegaal Kese s’engage, dans son programme législatif, à abroger la loi d’amnistie, et les récents événements soulignent la nécessité de cette proposition. Les appels à l’usage des armes par un responsable du camp présidentiel, suivis d’une attaque aux cocktails Molotov contre le siège d’un parti politique, révèlent l’existence d’une culture de violence en politique, confortée par cette loi d’amnistie.
Qui pourrait croire que ceux ayant récemment lancé des cocktails Molotov contre le siège d’un parti en étaient à leur coup d’essai ? Qui pourrait croire que la Justice applique la même diligence que celle réservée à Bougane et autres, dans l’affaire de l’apologie de la violence assumée par un représentant du camp présidentiel ?
Le 17 novembre, les électeurs devront trancher. Soutenir ces dérives, ou voter pour une Assemblée déterminée à exercer un contrôle fort et juste sur l’exécutif. Il est temps de faire le bon choix.
UNE PEINE DE TROIS MOIS DE PRISON FERME REQUISE CONTRE BOUGANE GUÈYE
Le maître des poursuites considère que le leader de Guem Sa Bopp, poursuivi pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent, est coupable des faits qui lui sont reprochés. Les versions de la gendarmerie et de la défense s'affrontent dans ce dossier
Le procureur de République de Tambacounda a requis une peine de trois mois de prison ferme et une amende de cinq cent mille francs CFA contre Bougane Guèye Dany.
Le maître des poursuites considère en effet que le leader de Guem Sa Bopp, poursuivi pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent, est coupable des faits qui lui sont reprochés.
Bougane Guèye Dany avait été placé sous mandat de dépôt le 21 octobre dernier, après son audition par le procureur de Tambacounda.
M. Guèye avait été placé en garde à vue, samedi 19 octobre 2024, à Bakel (est), pour refus d’obtempérer, alors qu’il se rendait auprès des populations victimes de la crue du fleuve Sénégal, selon un communiqué de la gendarmerie nationale.
”Ce samedi 19 octobre 2024, vers 13 heures 40 minutes, la Brigade de gendarmerie territoriale de Bakel a procédé à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer”, indique-t-elle.
Elle explique que c’est au poste de gendarmerie de Bondji, que son cortège a été arrêté par les gendarmes qui lui ont notifié qu’il ‘’devait marquer un arrêt momentané, pour des raisons de sécurité’’. Il devait en effet ‘’laisser passer le convoi de (…) Monsieur le président de la République’’, pour pouvoir ensuite ‘’continuer sa route après le départ de l’autorité’’.
Selon la même source, le leader de Geum Sa Bopp a “catégoriquement refusé de se conformer aux instructions des Gendarmes’’ et ‘’a décidé de passer le barrage en force, en invitant le reste du cortège à le suivre’’.
Elle ajoute que le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel ‘’a fait intervenir un peloton de l’Escadron de Surveillance et d’Intervention (ESI) en renfort, pour intercepter le convoi au niveau du pont de Tourime, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel.
Selon le communiqué, ‘’le commandant d’unité a fait procéder à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer’’. ‘’Il a été conduit aussitôt auprès de l’officier de Police judiciaire territorialement compétent, à la brigade de gendarmerie de Bakel’’.
PAR BIRA SALL
LETTRE OUVERTE ADRESSÉE AU MINISTRE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
"Je viens par cette présente vous informer de l’installation d’une exploitation de béton dans une zone habitée par des populations dont la santé est menacée par la pollution de leur environnement du fait de la poussière qui se dégage de cette exploitation
Le Président de la République, dans un de ses messages à la nation, a rappelé que “dans une société démocratique comme la nôtre, les droits et libertés individuels et collectifs, consacrés par la constitution, sont partie intégrante de la citoyenneté. Il est juste et légitime qu’ils soient exercés sans entrave indue. Mais la citoyenneté n’est pas que droits et libertés ; elle est aussi devoirs et responsabilités”.
C’est ainsi que j’use de ce devoir de citoyen, rappelé par notre président, pour vous adresser une correspondance.
Monsieur,
Je viens par cette présente vous informer de l’installation d’une exploitation de béton dans une zone habitée déjà par des populations dont la santé est menacée par la pollution de leur environnement du fait de la poussière qui se dégage de cette exploitation située sur la route de Ndiassane pas loin du village de Ndiakhaté Amar dans la ville sainte de Tivaouane. Cette exploitation se trouve à proximité du lycée Ababacar Sy de Tivaouane où, plus de 3000 élèves, des dizaines de professeurs et un personnel administratif se retrouvent pour les besoins des enseignements apprentissages. Et il est évident que la poussière qui est libérée menace dangereusement la santé de tous ces élèves et personnels qui voient leur environnement de travail pollué sans pouvoir rien faire. Je refuse de croire que ceux qui ont des moyens ou des amis hauts placés peuvent se permettre, rien que pour du profit, de polluer notre environnement sans être inquiétés.
En tant que ministre de l'environnement, soucieux de notre cadre de vie, vous avez sûrement compris que « l’environnement sénégalais est un patrimoine national, partie intégrante du patrimoine mondial ; sa protection et l’amélioration des ressources qu’il offre à la vie résultent d’une politique nationale dont la définition et l’application incombent à l’Etat, aux collectivités locales et aux citoyens ». En effet, la Loi 2001-01 du 15 Janvier portant code de l’environnement, en son article premier, rappelle que tout individu a droit à un environnement sain dans les conditions définies par les textes internationaux. Un droit assorti d’une obligation de protection de l’environnement.
Seulement, on est au regret de constater que partout dans le pays, notre cadre de vie est sans cesse agressé par des hommes d’affaires et entrepreneurs, qui ne se soucient que de gagner de l’argent sans aucun respect de la loi et des textes règlementant leur activité. D’ailleurs, le Président Diomaye avait constaté et déploré que notre citoyenneté est mise en mal, parce que, entre autre exemple, l’espace public est occupé sans titre ni droit, au risque de poser de graves problèmes d’encombrements, d’insalubrité et de sécurité publique.
Changer tout. Vite dit, mais pas vite fait… ce slogan pourrait s’appliquer à beaucoup de projets au Sénégal. Il arrive que nous soyons tous d’accord sur ce qu’il faudrait changer sans que les choses évoluent pour autant. S’intéressant à la question, Pourquoi il est difficile de changer ? Nicolas de Journet, journaliste de la revue française, Sciences humaines (Mensuel N° 288 spécial-Janvier 2017), analyse les obstacles au changement dont « l’aversion à la perte », par exemple, les conséquences négatives d’un problème environnemental sont difficilement mesurables pour chacun de nous. Cette explication psychologique m’a permis de comprendre pourquoi le propriétaire de l'exploitation commerciale, à qui j’ai parlé, me confiait : la poussière qui se dégage de son exploitation, ne prend pas la direction du lycée et n’affecte pas l’environnement de l’établissement. Comme si le tourbillon de poussière, qui se dégage de cette exploitation, choisit de déposer les substances polluantes qu’il transporte loin du lycée. Ce qu’on oublie souvent, c’est qu’un individu soumis à la pollution atmosphérique sur une longue durée, même à faible dose, risque davantage d’être touché par une maladie cardio-pulmonaire (infarctus du myocarde, asthme, etc.). D’après certaines études sur l’impact de la pollution, les risques de cancer sont également plus importants ; la pollution atmosphérique contribue à une baisse de la fertilité, à une augmentation de la mortalité infantile- les enfants de moins de 12 ans sont plus sensibles à la pollution, car leur organisme est moins bien protégé- et à un affaiblissement du système immunitaire. Parmi les victimes, il y a beaucoup d’enseignants craie en main, des professeurs d’éducation physique et sportive(EPS) qui, seuls avec leurs élèves, restent exposés à la poussière dans des salles de classe souvent sans portes ni fenêtres au moment où leurs chefs d’établissement sont à l’abri de la pollution parce que retranchés dans des bureaux bien fermés.
Aujourd’hui, plus qu’hier, on dépense plus en frais médicaux pour soigner des problèmes respiratoires, surtout que nous souffrons de toute sorte d’allergies dues à des substances polluantes et restons enrhumés 300 jours sur 365. D’ailleurs, l’organisation mondiale de la sante (L’OMS) a récemment lancé une campagne nommée BreathLife avec pour objectif de faire prendre conscience aux populations que la pollution de l’air- désignée ici comme un « tueur invisible » - représentait un risque sanitaire et environnemental majeur. En effet, la pollution de l’air tue chaque année plus de 7 millions de personnes dont 600.000 enfants.
Un des obstacles majeurs au changement sur lequel insiste le chroniqueur de la revue française Sciences Humaines, c’est l’absence de sanctions à l’endroit des pollueurs. Selon lui, « lorsque la contrainte et la menace sont exclues, comme cela devrait être le cas dans une démocratie, même les projets a priori les plus bénéfiques à la collectivité peuvent se heurter à des obstacles pendant de longues années, voire ne jamais aboutir… ».
Au Sénégal, ces pollueurs trouvent des complices dans notre administration, des amis qu’ils corrompent facilement parmi les conseillers municipaux, surtout des élus locaux responsables dans les commissions domaniales de nos localités où, accaparement de terres, clientélisme politique, passe-droits, prébende, détournements de fonds sont notés dans les pratiques de la « gouvernementalité » de proximité.
Il y a également le silence coupable des populations qui ne font rien pour dénoncer ces pollueurs qui viennent installer leur business dans des quartiers où ils ne vivent pas avec leur famille. Le changement annoncé dans le projet pour améliorer notre cadre de vie dépend beaucoup de l’autorité des représentants de l’exécutif, dont le préfet qui relève pour sa gestion du ministère de l’intérieur, de l’exemplarité des hommes politiques, de leur disponibilité qui doit être totale pour répondre aux sollicitations des populations. Mais on n’arrivera à rien, si les citoyens ne collaborent pas dans la lutte contre l’occupation anarchique de l’espace public, l’encombrement, la pollution sous toutes ses formes, comme la police les invite également à dénoncer les malfaiteurs ; on n’arrivera à rien si les populations n’acceptent pas d’assumer de nouveaux rôles dans l’exercice de leur citoyenneté, celle participative. Je pense, par exemple, à celui de « lanceur- d’alerte », un citoyen actif qui voudrait alerter d’un risque ou d’un danger.
En adressant cette lettre ouverte au ministre de l'environnement et du développement durable, j’espère trouver une oreille attentive auprès de vous et vos services déconcentrés, pour que des mesures, en rapport avec le code de l’environnement et de l’urbanisme, soient prises pour préserver notre environnement de travail, notre cadre de vie.
LE SÉNÉGAL PLAIDE POUR LA CRÉATION D’UN FONDS MONDIAL DÉDIÉ À LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom
Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a appelé, mardi, à mettre en place un Fonds spécialement dédié à la conservation de la biodiversité et administré par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
‘’Pour ce qui est du financement de la conservation de la biodiversité, en plus d’un nécessaire rehaussement de l’allocation de ressources financières domestiques, de la définition de mécanismes innovants de financement et de la mise à contribution du secteur privé, il est important conformément à la position affichée par le Groupe africain, de mettre en place un Fonds spécialement dédié à la biodiversité et administré par la CDB”, a-t-il préconisé.
Daouda Ngom intervenait au cours du Segment ministériel de haut niveau de la 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique (CDB) qui se déroule à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.
La présidente de la COP 16 de la CDB, Susana Muhamad, la secrétaire exécutive de la CDB, Astrid Schomaker, ainsi que des ministres de plusieurs pays en charge de l’environnement et de la biodiversité étaient présents.
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement.
Il a indiqué que le Sénégal milite aussi pour la mise en place d’un mécanisme multilatéral approprié de partage des avantages découlant des Informations de séquençage numérique (ISN) afin de permettre une équité dans l’accès et le partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, tout en réaffirmant la place centrale du Protocole de Nagoya.
”Nous appelons à définir une démarche inclusive de plaidoyer pour influencer la mise en œuvre desdites politiques et susciter un engagement en faveur de la conservation de la biodiversité et de la transition écologique pour la pleine intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles et à travers les secteurs de développement”, a-t-il lancé.
D’après lui, ”il est également nécessaire à ce sujet de favoriser l’intégration de la biodiversité dans la planification locale”.
Daouda Ngom a indiqué que ”le renforcement du niveau de conservation de la biodiversité induira de notre part d’élargir les réseaux d’aires protégées, d’encourager de manière importante les autres mesures de conservation efficaces, en particulier celles découlant des peuples autochtones et des communautés locales”.
Il nécessite également, selon lui, de mettre en place des aires marines protégées (AMP), au-delà des zones de juridiction nationale, dans le cadre de l’adoption du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ, en anglais).
Concernant la contribution durable de la nature au bien-être des populations, le ministre a souligné qu’il faudra nécessairement passer par la gestion durable des espèces sauvages, l’amélioration de la biodiversité et la durabilité dans les secteurs agricoles, aquacoles, halieutiques et forestiers et par la préservation des biens et services écosystémiques en vue d’en assurer une bonne disponibilité pour les populations.
Et enfin, pour atténuer les effets des changements climatiques sur la biodiversité et renforcer la résilience des écosystèmes, la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature s’appuiera sur une bonne synergie entre les Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et les Contributions déterminées nationales, a-t-il préconisé.
Il a invité les Etats membres de la Convention sur le biodiversité biologique (CDB) à des ”actions et des réflexions solidaires” à partir de ces propositions émises pour une réconciliation avec la nature, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal, ”à mettre en œuvre les recommandations de la CBD pour la conservation de la biodiversité”.
La 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique se déroule à Cali est la première rencontre internationale depuis l’adoption du cadre mondial Kunming-Montréal, et elle marque un moment clé pour finaliser les modalités opérationnelles des engagements pris par les États pour valoriser les ressources biologiques.
PRÈS DE 600 MIGRANTS CLANDESTINS SECOURUS EN MER EN DIX JOURS
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour les milliers d'Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l'Atlantique et tentent de gagner l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries.
La Marine sénégalaise a porté secours mardi au large des côtes nationales à 183 migrants irrréguliers à bord d'une pirogue sur la route maritime de l'Europe, indique-t-elle sur les réseaux sociaux.
L'opération menée au large de Djiffer (ouest) non loin du point de départ de l'embarcation dans le delta du Saloum porte à 582 le nombre de migrants secourus en dix jours, selon les informations fournies par la Marine après trois interventions distinctes.
C'est le deuxième départ de pirogue du delta du Saloum en une semaine. Le delta du Saloum, formé par les bras de trois fleuves et inscrit au patrimoine de l'Humanité, comprend d'innombrables canaux, îles et îlots et des mangroves qui en rendent l'accès difficile autrement qu'en bateau.
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour les milliers d'Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l'Atlantique et tentent de gagner l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries, à bord d'embarcations surchargées et souvent vétustes.
Des milliers de personnes sont mortes sur cette route ces dernières années. La Marine sénégalaise avait retrouvé fin septembre une embarcation avec au moins 30 corps sans vie. Au moins 39 personnes avaient péri deux semaines auparavant dans le naufrage d'une pirogue surchargée à Mbour (ouest). Le nombre de victimes était probablement beaucoup plus élevé.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars et confronté à son tour à la succession des drames de la migration clandestine, a promis une "traque sans répit" du trafic de migrants, et assuré que le gouvernement travaillait "d'arrache-pied" à des politiques contre le chômage des jeunes.
LE MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES LANCE DES CONCERTATIONS SUR LES PÔLES TERRITOIRES
Cet atelier d’échanges, inscrit dans la “Vision Sénégal 2050,” vise à renforcer la gouvernance locale et à promouvoir des territoires compétitifs et durables, tout en définissant une feuille de route claire pour une mise en œuvre harmonisée des pôles.
iGFM - (Dakar) Le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires a lancé un atelier d’échanges avec les élus et les acteurs territoriaux, au cœur des discussions sur les pôles territoires.
Cette rencontre marque une étape essentielle dans notre démarche partenariale et inclusive, plaçant la concertation au cœur des stratégies de décentralisation et de développement.
Cet atelier s’inscrit dans la continuité de l’engagement du ministère à appuyer les efforts de territorialisation des politiques publiques, en alignement avec la “Vision Sénégal 2050” récemment présentée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Les pôles territoires, prévus comme des leviers de compétitivité et de développement durable, constituent une réponse innovante pour une meilleure gouvernance territoriale et pour la transformation structurelle du pays.
Les travaux de cet atelier permettront, d’une part, de préciser les vocations spécifiques de chaque pôle, et, d’autre part, de définir une feuille de route ambitieuse, orientée vers une mise en place réussie et harmonisée des pôles territoires. Une attention particulière est accordée aux modèles de gouvernance adaptés aux caractéristiques de chaque région, au dialogue inclusif et à la collaboration entre toutes les parties prenantes.
Le ministre Moussa Bala Fofana réaffirme son engagement pour un Sénégal compétitif, souverain et équitable, en promouvant une action publique orientée vers le local, au service de tous les citoyens.
L’INTÉGRATION DE L’IA DANS LES ENSEIGNEMENTS NÉCESSITE DES PRÉALABLES
L’IA “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a déclaré la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements apprentissages doit aller avec la production de données reflétant les contextes des pays africains, ont soutenu des experts.
Ils participaient, mardi à Dakar, à la session de clôture d’un séminaire régional pour l’Afrique francophone et lusophone portant sur les compétences numériques et en IA pour les enseignants et les élèves.
Selon les différents intervenants, l’intégration de l’intelligence artificielle dans les enseignements nécessite également des infrastructures adéquates et des “stratégies inclusives” pour qu’aucun élève ne soit laissé en rade.
L’intelligence artificielle est désormais “présente dans tous les sujets relatifs à l’éducation, mais la question c’est de savoir comment l’intégrer dans les enseignements et avec quelles limites”, a souligné la directrice de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), Mona Laroussi.
“J’ai fait ma thèse en 2001 sur l’intelligence artificielle, et tout le monde me disait à l’époque que c’était utopique, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui”, a-t-elle fait observer.
L’IA “s’appuie sur des données existantes sur Internet alors que nos données ne sont pas sur Internet. Si on veut que l’intelligence artificielle réponde un tant soit peu à notre contexte, il faut que notre présence soit plus importante, il faut que notre culture soit sur Internet pour que l’IA nous représente”, a dit la directrice de l’IFEF.
“Investissons sur nos connaissances, nos talents, nos données et nos infrastructures”, a-t-elle lancé aux participants à ce séminaire régional, venus de 25 pays d’Afrique.
L’IFEF, a-t-elle révélé, travaille sur des modules d’apprentissage pour les maîtres et les directeurs, pour “une démystification de l’IA”.
Selon le directeur du Bureau régional multisectoriel de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest, Dimitri Sanga, l’Afrique ne peut pas continuer à rester en marge de sujets tels que les compétences numériques et l’IA dans les systèmes éducatifs.
“Ce qui était considéré hier comme un luxe ou une façon d’assurer la continuité pédagogique, parce qu’il y avait une épidémie, est devenu une nécessité, un impératif qui doit faire partie de tous les efforts que nous faisons pour améliorer nos systèmes éducatifs”, a-t-il déclaré.
Le travail “commencé à Dakar par ce séminaire régional devrait être continué par la mise en réseau pour des systèmes éducatifs prêts à intégrer les TIC et l’intelligence artificielle dans l’éducation”, a recommandé Dimitri Sanga.
L’intelligence artificielle “doit être perçu comme un outil complémentaire à l’enseignant et non comme un substitut”, a relevé pour sa part la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, venue présider la cérémonie de clôture.
Il s’agit d’aller vers des partenariats garantissant l’intégration réussie de l’IA dans l’éducation, a dit Khady Diop Mbodji.
L’intelligence artificielle, “si elle n’est pas gérée avec prudence, pourrait exacerber encore les inégalités dans la société surtout entre apprenants”, note-t-elle
Aussi a-t-elle appelé à une collaboration entre pays africains pour “construire un avenir plus juste où chaque élève, quel que soit son milieu, pourra bénéficier des opportunités offertes par cette technologie”.
“Il est de notre responsabilité de garantir que cette technologie soit utilisée de manière éthique et inclusive”, a ajouté la représentante du ministre de l’Education nationale, en présence de partenaires et d’experts de l’intelligence artificielle.
Khady Diop a par ailleurs invité les participants à travailler ensemble à l’élaboration de “stratégies inclusives qui intègrent les compétences numériques et l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs”.
“Ensemble, nous avons la capacité de transformer l’éducation dans nos pays et de préparer nos jeunes pour un monde de plus en plus tourné vers le numérique”, a indiqué la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale.
Cette idée a été déjà évoquée à l’ouverture de cette rencontre, à travers une table ronde au cours de laquelle les ministres de l’Education du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée-Bissau ont souligné l’importance des compétences numériques dans la promotion de l’équité au sein des systèmes éducatifs.
Les participants ont exploré, pendant deux jours, les enjeux de l’intelligence artificielle dans les enseignements. Ils sont notamment revenus sur “le besoin urgent de repenser le rôle de l’enseignant et les méthodes d’enseignement à l’ère du numérique”.
LES HEMORRAGIES CONSTITUENT LA PREMIERE CAUSE DE MORTALITE MATERNELLE AVEC 40% DES DECES
Dr Amadou Doucoure, directeur de la santé de la mère et de l’enfant, est formel Les décès maternels constituent un réel problème ; pourtant la plupart de ces décès sont évitables.
Les décès maternels constituent un réel problème ; pourtant la plupart de ces décès sont évitables. Les hémorragies causent 40% des décès maternels, d’après le directeur de la santé de la mère et de l’enfant qui présentait hier le plan stratégique de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile de l’adolescent et de la nutrition, et du plan d’action national budgétisé de planification familiale 2024-2028.
Pour réduire les décès maternels, néonataux et infanto-juvéniles, la direction de la santé de la mère a mis en place un plan stratégique qui va durer 5 ans. Selon le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme), Dr Amadou Doucouré, plusieurs axes stratégiques ont été identifiés et si les activités sont mises en œuvre, elles contribueront à la réduction de cette mortalité maternelle infantile et de l'adolescent. « D'après les dernières enquêtes démographiques de santé, la mortalité maternelle est estimée à 153 pour 1 000 naissances vivantes. La mortalité néonatale est à 23 pour 1000 naissances vivantes. Et la mortalité infanto-juvénile, c'est la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et de 40 pour 1 000 naissances vivantes. Ça veut dire qu'il y a encore des efforts à faire si on veut atteindre les objectifs du développement durable en 2030», indique-t-il.
A l’en croire, en 2030, le Sénégal doit atteindre un taux de décès maternel à 110 pour 1000 naissances vivantes, un taux de décès néonatal à 12 pour 1000 naissances vivantes et un taux de décès infanto-juvénile à 20 pour 1000 naissances vivantes. «D'après la surveillance des décès maternels et périnataux que nous avons réalisée cette année, les hémorragies constituent la première cause de mortalité maternelle avec 40% des causes de décès maternels», révèle-t-il avant d’ajouter que cette mortalité liée aux hémorragies est suivie par ce qu'on appelle la prééclampsie et l'éclampsie. «Ça veut dire que ce sont des causes évitables. Si on renforce nos services sanitaires, si les femmes ont le pouvoir de décision de se rendre précocement dans les services sanitaires, je pense que ces décès-là pourraient être évités», pense Dr Doucouré.
324 MILLIARDS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATEGIQUE
Le plan qui a été présenté hier a été budgétisé. «Le budget pour la mise en œuvre de ce plan stratégique est estimé à 324 milliards pour 5 ans. Nous comptons beaucoup sur la mobilisation des ressources domestiques. Les ressources domestiques, c'est le budget de l'État, des collectivités territoriales, des ménages à travers ce qu'on appelle le comité de développement sanitaire, mais aussi des partenaires techniques et financiers», soutient-il. Sur ce budget, selon lui, sa direction peut mettre en œuvre ses activités et le Sénégal pourra être encore leader dans le cadre de la santé de la mère de son enfant. A cet effet, il souligne que la problématique de la mortalité maternelle et néonatale est un combat de tous les jours. «Par rapport à l'abandon, nous avons connu une petite régression. Nous passons de 17,9 à 17,5 avec des régions critiques comme Kédougou, Tambacounda, Matam et Saint-Louis», dit-il. Pour ce qui des décès néonataux, Dr Doucouré estime que c’est la prématurité suivie par l'asphyxie qui est la cause des décès. «Par rapport aux décès infantiles juvéniles, la pneumonie et la diarrhée, d'après l'Eds 2023, constituent les principales causes de mortalité infantile. Il faut que dans nos circuits sanitaires, il y ait des blocs», déclare Dr Doucouré. «Il faut qu'il y ait la disponibilité des produits.
L'autre défi, c'est la fidélisation du personnel spécialiste dans les régions de l'intérieur. La disponibilité des médicaments d'importance vitale, le sang, mais aussi les produits dérivés. La disponibilité et le partage des données de qualité pour une utilisation et améliorer la prise de décision», souligne le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme). Dr Ibrahima Sy : «Les progrès enregistrés ne doivent pas occulter la réalité de la persistance de défis au niveau de la santé néonatale» Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a souligné que les dernières enquêtes démographiques et de Santé au Sénégal ont montré une tendance à la baisse du taux de mortalité maternelle et une amélioration sensible de certains d’indicateurs d’impact. «Les progrès enregistrés ne doivent pas occulter la réalité de la persistance de défis au niveau de la santé néonatale. Les efforts doivent être poursuivis et intensifiés afin de mettre en place des pratiques et des interventions efficaces en faveur de la santé maternelle et néonatale», explique-t-il. Cependant, il est d’avis que la vision guidant ces plans promet, d’ici 2028, un Sénégal où chaque femme, chaque enfant, chaque adolescente et jeune jouit de son droit à la santé et au bien-être de façon équitable dans une optique de Couverture Santé Universelle et participe pleinement à l’édification d’un État juste, prospère et souverain. «Ma conviction est faite qu’avec ces documents stratégiques, un pas de plus est franchi dans la bonne direction pour relever le défi d’éliminer les décès évitables des mères, des nouveau-nés et enfants», a soutenu le ministre de la Santé.