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17 novembre 2024
par l'éditorialiste de seneplus, oumou wane
DIOMAYE INVESTIT LE FUTUR EN ARABIE SAOUDITE
EXCLUSIF SENEPLUS - À Riyad, le président a présenté une stratégie centrée sur l'industrialisation locale, la transition énergétique et le capital humain. Aux passéistes sourds à la révolution qui est en cours, il devrait être une source d’inspiration
A elle seule, l’intervention de notre président Bassirou Diomaye Faye à la 8e édition de la « Future Investment Initiative », illustre qu’il y a enfin une autre actualité possible dans notre pays. La politique et ses violences absurdes nous minent le moral. Interrogé lors de sa première visite officielle en Arabie Saoudite par Richard Attias sur les principales priorités de la Vision 2050 pour atteindre la croissance, le chef de l'Etat sénégalais a fait savoir que toute la différence pourrait se faire grâce à la transformation des matières premières au pays avant toute exportation.
Au cours de ce rendez-vous prestigieux, visant à promouvoir l'investissement dans les pays participants, le plus jeune président de l’histoire du Sénégal a eu l’occasion de détailler sa stratégie de transformation économique.
Au cœur de cette vision donc, la transformation locale des matières premières pour générer de la valeur ajoutée en créant des emplois. Mais aussi, la transition énergétique, « Notre ambition, c’est de faire que le kilowattheure baisse au moins jusqu’à 60% », a déclaré le président Faye. Un projet phare de 4 gigawatts d’énergie solaire est notamment en cours de développement. Autre pilier central de sa stratégie, l’amélioration du climat des affaires, « pour donner les meilleures opportunités aux investisseurs d'arriver dans le pays dans des conditions favorables », a ajouté Bassirou Diomaye Faye. Le capital humain enfin constitue le cœur de cette transformation. Avec une population dont 75% a moins de 35 ans et un âge médian de 19 ans, le Sénégal mise sur sa jeunesse pour porter sa transformation économique.
« L’Afrique représente le futur », a insisté le président, en invitant les investisseurs à « regarder l’Afrique avec un autre œil ».
« Nous avons décidé de sortir de la logique des urgences électoralistes », avait d’emblée annoncé le chef de l’État sénégalais. Plutôt encourageant pour l’avenir et sur un ton qui appelle à ne pas se faire peur avec des scénarios catastrophes, il a affirmé son ambition de rompre avec les pratiques du passé.
Aux passéistes sourds à la révolution qui est en cours, il devrait être une source d’inspiration.
Au Sénégal, pendant ce temps-là, Ousmane Sonko et le mouvement Pastef révolutionnent le financement en politique. Alors que la campagne électorale pour les législatives bat son plein depuis le 27 octobre dernier, le Premier ministre compte sur la générosité des militants du parti au pouvoir pour conquérir l’Assemblée nationale.
Une preuve encore, qu’avec moins de moyens et plus de créativité, si nous le croyons tous, transformer le Sénégal est possible.
C’est peut-être cela la nouvelle signature de notre exécutif, en même temps que Diomaye partage sa vision avec Mohammed bin Salman bin Abdelaziz Al Saoud, Prince Héritier du Royaume d’Arabie Saoudite, pour un avenir prospère et durable au bénéfice des deux peuples, Ousmane Sonko, lui, à la maison, bat la campagne, en quête d’une majorité large mais « irréprochable ». Il est déterminé à remporter ces élections législatives, pour faire face aux défis économiques et politiques à venir.
Notre pays est une démocratie d’une qualité reconnue, avec des institutions crédibles, dans une Afrique qui est jeune dans son indépendance politique mais aussi dans sa démocratie. Jeune surtout dans sa démographie.
Après de longues années de stagnation économique, l'Afro-optimisme est de retour dans les milieux financiers internationaux, qui voient dans notre continent le dernier réservoir de croissance mondiale.
Avec deux milliards et demi d'habitants attendus sur le continent en 2050, l'Afrique va devenir le plus grand réservoir de main-d'œuvre et de consommateurs du monde. Un quart de la population mondiale vivra en Afrique d'ici 2050, alors pourquoi ne pas être optimiste et croire dans le futur ?
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-africa7.
CINEFEMFEST PREPARE UNE REPONSE «FEMINISTE»
FESTIVAL Face aux crises qui affectent le continent africain - Toubab Dialaw se prépare à accueillir la deuxième édition du festival Cinefemfest qui se déroulera du 31 octobre au 3 novembre 2024.
«Solidarité transnationale et panafricaine, et cultures de non-violence» est le thème retenu pour la deuxième édition du Festival africain du film et de la recherche féministe, le Cinefemfest, qui se prépare activement. Prévu du 31 octobre au 3 novembre 2024 à Toubab Dialaw, le festival aspire à réunir des militantes féministes du cinéma, de la littérature, et des acteurs culturels pour préparer une réponse «féministe» aux crises qui affectent le continent africain.
Toubab Dialaw se prépare à accueillir la deuxième édition du festival Cinefemfest qui se déroulera du 31 octobre au 3 novembre 2024. Placé sous le thème : «Solidarité transnationale et panafricaine, et cultures de non-violence», cette année, le festival mettra l’accent sur la région du Sahel, où les féministes affrontent des défis multidimensionnels, notamment des crises politiques, environnementales, sécuritaires et économiques, qui impactent profondément les secteurs de la recherche et de la culture. «C’est pourquoi le Cinefemfest 2024 aspire à réunir des militantes féministes et des acteurs culturels afin de redynamiser ces secteurs. Le festival se veut un lieu de rencontre et de collaboration pour préparer une réponse féministe aux crises qui affectent le continent», ont annoncé les organisateurs, dans un communiqué de presse. Initiative de Njegemaar Associates, le Cinefemfest se veut aussi un lieu d’éducation populaire, utilisant le cinéma et les arts comme outils de sensibilisation et d’apprentissage. «L’objectif principal du festival est de centrer le thème de la solidarité féministe panafricaine transnationale», précise le document. En offrant une plateforme pour aborder des dynamiques de pouvoir liées à l’ethnicité, au genre, à la race et à la géographie, indique le document, «le Cinefemfest se propose de favoriser un sentiment d’appartenance» au sein des communautés.
La première édition avait été un véritable succès, avec des figures qui étaient à l’honneur telles que Safi Faye, Khady Sylla, Fatou Kandé Senghor, Johanna Makabi, Rama Thiaw, Mamyto Nakamura et Khardiata Pouye, offrant des moments d’échanges enrichissants. Pour cette deuxième édition, rappelle le communiqué, des personnalités de renom seront à l’honneur, notamment l’écrivaine Ken Bugul, la journaliste et documentariste Mame Woury Thioubou, la sociologue féministe professeure Fatou Sow, la réalisatrice et scénariste Kalista Sy, ainsi que la journaliste et chercheuse Codou Bop. Des films de réalisatrices sénégalaises et d’autres cinéastes africaines et françaises dont Angèle Diabang, Fatou Warkha Samb, Katy Léna Ndiaye, Laure Malécot, la Malienne Rokia Konaté, la Gambienne Jama Jack, la Burkinabè Leslie Tô, les Sudafricaines Lindiqe Dovey et Sandulwla Asanda, et les Françaises Ramata-Toulaye Sy et Pascale Obolo seront également projetées. «Les films féministes de Dame Guèye (L’homme Vierge) et de Moussa Sène Absa (Xalé) seront aussi projetés. Durant le festival, des sessions privées auront lieu en journée et les projections publiques le soir», lit-on dans le document.
En plus des projections, un atelier d’écriture et de création, intitulé «Intersections : genre(s), art et action-recherche», se déroulera durant le festival. Destiné aux enseignant.e.s, chercheur.e.s, activistes féministes et artistes, cet atelier d’une semaine, précise le document, a pour but de produire une œuvre collective. «Les participants travailleront ensemble pour produire des œuvres artistiques et académiques, basées sur des données empiriques et des créations artistiques. Les thèmes abordés incluront la théorie et la recherche-action en sciences sociales, les féminismes et l’activisme en Afrique, ainsi que les dynamiques de race, classe et genre au sein du cinéma et de la littérature», précise le document, ajoutant que Ken Bugul, récipiendaire du Prix Caine de la littérature africaine 2023, Mame Bougouma Diène et la chercheuse et enseignante sénégalaise Dr Rama Salla Dieng, par ailleurs directrice du festival, faciliteront les sessions de l’atelier.
SEYNABOU MBAYE APPELLE LES FEMMES À ÊTRE PLUS RESPONSABLES DANS LEURS PRISES DE POSITION À L’HÉMICYCLE
Dans un contexte où la parité est acquise mais pas encore pleinement exploitée, la présidente du Conseil sénégalais des Femmes souhaite voir des femmes députées spécialistes dans des domaines clés.
« À la prochaine législature, nous souhaitons avoir des femmes députées spécialisées en santé, agriculture, économie, entre autres domaines. » C’est le souhait de Seynabou Mbaye, la présidente du Conseil sénégalais des Femmes (Cosef). Invitée de la matinale « Salam Sénégal » de la RSI, elle estime que c’est le moment pour les femmes qui seront élues à l’Assemblée nationale le 17 novembre prochain de réaliser un travail remarquable et de laisser leur empreinte afin de « montrer à l’opinion nationale qu’elles ne sont pas dans le folklore ».
Concernant la qualité de la participation des femmes à l’hémicycle, la présidente du Cosef déclare que les femmes sont élues par des partis politiques : « donc, elles sont redevables à leur parti et suivent le mot d’ordre politique. » C’est pourquoi elle invite les femmes à être plus responsables dans leurs prises de position. Le rôle du député est extrêmement important. Des personnes se sont battues pour obtenir la parité dans le pays : « il faut que les femmes préservent cet héritage », ajoute-t-elle. Soucieuse de la bonne participation des femmes à l’Assemblée nationale, la présidente de Cosef organise des séances de formation pour les femmes sur leur comportement. « Il faut que les femmes aient leur propre discours, connaissent le programme de leur formation politique, aient une bonne communication et sachent ce qu’implique le rôle de député », informe-t-elle. Seynabou Mbaye estime que les femmes sont prêtes, mais que c’est la société sénégalaise qui n’est pas encore prête à accueillir une présidente : « nous sommes collées à des étiquettes. Il faut déconstruire toutes ces idées. Les États-Unis nous ont montré l’exemple. »
Pour ces législatives, Seynabou Mbaye constate que toutes les têtes de liste sont des hommes. Cependant, elle souligne qu’il y a des femmes à la tête de certaines listes départementales : « malheureusement, nous faisons le focus sur les listes nationales. » Selon l’invitée de « Salam Sénégal », parmi les 400 partis politiques présents dans le pays, seulement environ 20 sont dirigés par des femmes. « Les partis demandent un investissement financier, et sur ce plan, les hommes dominent. Les femmes ont toutes les ressources humaines, mais parfois, un problème financier se pose. » Cependant, certaines parviennent à se démarquer. « Depuis 2000, des femmes se présentent à des élections présidentielles. La dernière est Anta Babacar Ngom. Attendez-vous à d’autres candidatures féminines à la présidentielle de 2029 », conclut-elle.
GUY MARIUS SAGNA INVITE LES AUTRES CANDIDATS À UN DÉBAT
L'ancien parlementaire propose un échange approfondi sur le bilan de la 14e Législature et les perspectives d'avenir
L’ancien député Mouhamed Sagna, Guy Marius Sagna à l’état civil, invite tous les candidats qui ont été députés lors de la 14ème Législature à un débat d’idées. Suivant ainsi les pas de Ousmane Sonko, tête de liste de Pastef, qui a été le premier à lancer cet appel à Amadou Ba, tête de liste de la Coalition «Jamm ak njariñ».
Après Ousmane Sonko qui a appelé Amadou Ba à un débat public, c’est au tour de Mouhamed Sagna, Guy Marius Sagna à l’état civil, de défier les autres candidats. C’est ainsi que l’activiste appelle à mettre la force de l’argument dans ces élections anticipées et surtout dans une démocratie. «C’est pourquoi, en droite ligne avec la proposition faite par notre tête de liste, Ousmane Sonko, il n’y a guère longtemps, j’invite à un débat public tous les candidats des autres listes qui ont été députés lors de la 14e Législature», a-t-il écrit sur sa page Facebook.
L’activiste est pour les débats politiques qui, selon lui, constituent un terreau fertile pour la démocratie sénégalaise.
«Les débats politiques doivent être au cœur de la démocratie. Mettre en avant la force de l’argument, et non l’argument de la force.»
«Ce débat sera l’occasion de faire un bilan législatif individuel et collectif (présence à l’Assemblée, nombre d’initiatives parlementaires, résultats de ces initiatives parlementaires, leçons de la 14e Législature…», note l’ancien député dont les yeux sont déjà rivés sur la 15ème Législature. «Quelles propositions pour la 15e Législature (Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, gestion du budget de l’Assemblée nationale) ? Rapports entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, contrat de législature, législature du Jub, Jubal, Jubanti et d’un Sénégal souverain, juste et prospère, et de toute autre question qui pourrait aider les Sénégalais à mieux faire la différence entre les listes et leurs candidats, et à choisir en connaissance de cause», telles sont les questions que propose de mettre dans le panier à discussions Mouhamed Sagna durant ce débat auquel il invite les acteurs à souscrire. «Que chaque liste choisisse son candidat ayant été député lors de la 14e Législature pour qu’ensemble nous montrions aux Sénégalais.(es) ce qu’est la démocratie», argumente-t-il.
«Si la presse ne peut pas l’organiser», selon lui, «avec les réseaux sociaux, ce débat peut se tenir». Ousmane Sonko a été le premier à lancer cet appel à Amadou Ba, tête de liste de la Coalition «Jamm ak njariñ».
L’ancien Premier ministre avait accepté la main tendue de l’actuel chef du gouvernement avant que le Cnra ne vienne opposer son «véto» par rapport à la tenue de ce débat entre ces deux têtes de liste, en invoquant l’égalité entre tous les candidats à préserver.
LE SÉNÉGAL LÈVE ENVIRON 181 MILLIARDS DE FRANCS CFA SUR LE MARCHÉ INTERNATIONAL
Pour l’État sénégalais, cette opération s’inscrit dans une dynamique de gestion responsable et transparente des finances publiques, conformément aux objectifs définis dans le référentiel de politique publique « Sénégal 2050 ».
Le Sénégal a réussi à mobiliser 300 millions de dollars (environ 181 milliards de francs CFA) sur le marché financier international afin de financer ses besoins budgétaires pour l’année en cours. Cette levée de fonds, entièrement souscrite par la banque américaine JP Morgan, vient en réponse à des besoins de financement accrus découlant de l’audit préliminaire des finances publiques, qui sera prochainement examiné par la Cour des Comptes.
Ce financement arrive dans un contexte marqué par le report des décaissements initialement prévus du Fonds Monétaire International (FMI) en raison de cet audit. Face à cette situation, le Gouvernement sénégalais prévoit d’initier des discussions avec le FMI pour définir un nouveau programme de coopération axé sur la consolidation du cadre macroéconomique, en phase avec la vision de développement des nouvelles autorités.
Pour l’État sénégalais, cette opération s’inscrit dans une dynamique de gestion responsable et transparente des finances publiques, conformément aux objectifs définis dans le référentiel de politique publique « Sénégal 2050 ». La confiance des investisseurs internationaux témoigne de la solidité de la signature du Sénégal, résultat des efforts de communication du pays lors des récentes assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
La levée de fonds s’est opérée sous la forme de réouverture de titres obligataires émis en juin dernier, avec une échéance en 2031. Ce placement privé, exécuté avec JP Morgan, bénéficie d’un taux d’intérêt de 6,33 %, et inclut une couverture contre le risque de change, assurant une maîtrise du coût de la dette grâce à la parité fixe entre le franc CFA et l’euro.
Cette émission de titres, la dernière pour 2024, permet au Sénégal de maintenir une position de transparence et de crédibilité auprès des investisseurs, consolidant son statut d’émetteur stable et responsable. Dans les mois à venir, le Gouvernement envisage de renforcer son dialogue avec ses partenaires financiers, notamment avec le FMI, en vue d’aligner ses objectifs de financement et de gouvernance avec les impératifs de sa vision stratégique.
LE SÉNÉGAL SÉDUIT WALL STREET
Le ministère des Finances vient de lever 300 millions de dollars sur le marché international. L'opération, qui bénéficie d'un taux d'intérêt maîtrisé de 6,33%, avec une souscription intégrale par JP Morgan, est un signal fort à la communauté financière
(SenePlus) - Le ministère des Finances et du Budget vient d'annoncer une opération financière majeure sur le marché international avec la mobilisation réussie de 300 millions de dollars US, équivalant à environ 181 milliards de francs CFA. Cette opération, finalisée le 30 octobre 2024, s'inscrit dans le cadre de l'exécution budgétaire de l'année en cours.
Selon le communiqué ministériel, l'opération a été structurée sous forme de réouverture des titres obligatoires émis en juin 2024, avec une échéance en 2031, et a été intégralement souscrite par la banque américaine JP Morgan. Le ministère précise que les conditions financières obtenues comprennent un coupon de 6,33% et une couverture contre le risque de change, tenant compte de la parité fixe entre le franc CFA et l'euro.
Les services de Cheikh Diba contextualisent cette levée de fonds, qui intervient après l'audit préliminaire des finances publiques par la Cour des Comptes et le report des décaissements initialement prévus du FMI. Face à cette situation, le communiqué indique que le gouvernement engage des discussions avec le FMI pour établir un nouveau programme aligné sur les objectifs d'assainissement macroéconomique.
L'opération, souligne le ministère, survient stratégiquement après les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, où le Sénégal a mené une communication « transparente et responsable » auprès de ses partenaires.
Le texte précise que cette émission, la dernière du Sénégal sur le marché financier international pour 2024, répond à deux nécessités : la baisse de la liquidité dans le marché domestique en fin d'année et l'importance du volume des ressources recherchées. Le ministère souligne qu'elle s'inscrit dans la vision « Sénégal 2050 » et les nouvelles orientations gouvernementales en matière de gestion transparente des finances publiques.
Selon le ministère des Finances et du Budget, cette réussite consolide la position du Sénégal comme émettant crédible auprès des investisseurs internationaux, tout en renforçant sa trajectoire de transparence dans la gestion des finances publiques.
lettre d'amérique, par rama yade
TRUMP-HARRIS : ET L’AFRIQUE DANS TOUT ÇA ?
Alors que les derniers sondages cumulés placent l’ancien président républicain Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris au coude-à-coude, l’élection présidentielle du 5 novembre prochain n’impactera pas seulement la vie des Américains
Alors que les derniers sondages cumulés placent l’ancien Président républicain Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris au coude-à-coude, l’élection présidentielle du 5 novembre prochain n’impactera pas seulement la vie des Américains. C’est le monde entier qui sera affecté par leur choix.
Le Moyen-Orient au cœur de la campagne
De manière surprenante et, contrairement aux habitudes, la politique étrangère aura occupé une place substantielle dans cette campagne. Qu’il s’agisse de la convention républicaine à Milwaukee en juillet et la convention démocrate de Chicago en août 2024, on a vu des vétérans venir à la tribune évoquer leur expérience en Afghanistan ou des familles d’otages israéliens évoquer le conflit à Gaza. A l’occasion des débats présidentiels, les candidats ont été interrogés sur l’Ukraine et Taiwan. C’est que, dans cette élection serrée, chaque voix compte. On a ainsi constaté l’importation du conflit israélo-palestinien dans le débat national, comme l’ont démontré les manifestations propalestiniennes dans les universités américaines ou encore l’influence de la candidate écologiste Jill Stein, partisane d’un arrêt des livraisons d’armes à Israël, dans les Etats-clés du Midwest tels que le Michigan qui compte 200 000 électeurs arabo-musulmans. Quand on se remémore qu’en 2016, Trump y avait devancé Clinton de 10 704 voix et que Stein, déjà candidate, avait rassemblé 51 463 voix, on peut imaginer à quel point Kamala Harris marche sur des œufs. Sans doute faut-il y voir la raison pour laquelle celle-ci se révèle plus sensible au sort des Palestiniens. Selon l’institut de sondage de Gallup, 44% des électeurs démocrates souhaitent la fin de la fourniture systématique d’armes à Israël, alors qu’ils ne sont que 25% à y être encore favorables.
Kiev en arrière-plan
La guerre en Ukraine continue aussi de polariser les débats nationaux en raison de la volonté de Donald Trump d’y mettre fin, y compris par la reddition de Kiev. Alors qu’un nouveau livre de Bob Woodward, le journaliste qui avait révélé le scandale du Watergate, vient de mettre en évidence les liens secrets entre l’ancien Président et Vladimir Poutine, cette drôle de paix porterait un coup sérieux à l’alliance transatlantique pour laquelle Trump exige des Européens de payer plus. Lors d’un meeting électoral en février 2024 en Caroline du Sud, il avait dit : «Vous n’avez pas payé ? Vous êtes de mauvais payeurs ? (…) Non, je ne vous protégerai pas. En fait, j’encouragerai [les Russes] à faire ce que bon leur semble.» Cette position est, bien entendu, à rebours de celle de Kamala Harris, un soutien indéfectible de l’Europe et de l’Otan, dans la droite ligne de la politique suivie par Biden. Les Etats-Unis ont, sous administration démocrate, déjà dépensé 120 milliards de dollars de soutien militaire à l’Ukraine.
La menace chinoise comme priorité
Même les sujets domestiques ont une composante internationale forte. L’économie, qui apparaît ainsi comme l’un des sujets dominants de la campagne électorale, est rarement abordée par les candidats sans que la Chine ne soit mentionnée. Ainsi, en mai dernier, l’administration démocrate a quadruplé les droits de douanes sur les véhicules électriques chinois. Grâce à 2000 milliards de dollars d’investissements massifs dans la transition verte et les technologies, les régions de la ceinture de la rouille, là où précisément se trouvent les Etats-clés, sont en voie de réindustrialisation. L’Amérique veut aussi reprendre le contrôle des chaînes d’approvisionnement dont la pandémie avait révélé la vulnérabilité : c’est une question de sécurité nationale. Mais parce que c’est aussi une question de paix civile, il s’agit désormais de «mettre la politique étrangère au service de la classe moyenne», selon l’expression de Jack Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, en avril 2023. Renchérissant, Donald Trump, qui continue de dénoncer l’inflation pourtant largement contenue, entend y remédier en promettant de taxer tous les produits importés, y compris d’Europe.
Afrique, une absence en trompe-l’œil
Autre sujet de campagne à l’avantage de Donald Trump, selon les Américains interrogés dans les sondages, l’immigration. Sur ce sujet, l’ancien Président n’a cessé de durcir ses positions, appelant à une «déportation de masse» des 11 millions d’«illégaux» présents dans le pays et qui «souillent le sang des Américains».
La question migratoire est ainsi fortement indexée sur les relations avec les pays d’origine, le Mexique, le Guatemala, le Venezuela, mais également la Chine et les pays africains. L’ancien Président Trump a pu ainsi faussement accuser «le Congo», sans qu’on sache lequel de Kinshasa ou Brazzaville, de vider ses prisons et d’envoyer des criminels violents aux Etats-Unis.
L’Afrique. Naturellement absente de la campagne tant elle semble éloignée des préoccupations des électeurs comme des candidats, elle n’a pas encore eu l’opportunité d’accueillir les deux derniers présidents américains. Donald Trump ne lui a jamais manifesté le moindre intérêt malgré quelques initiatives commerciales telles que Prosper Africa. Joe Biden promet de visiter l’Angola avant la fin de l’année. Même si Kamala Harris a accueilli à la Maison Blanche des dirigeants africains comme le Zambien Hichilema en septembre 2021 ou la Tanzanienne Hassan en avril 2022, et visité le Ghana, la Zambie et la Tanzanie en mars 2023, son programme pour l’Afrique demeure inconnu à ce jour. Sous la Présidence Biden, on l’avait entendue vanter la démocratie et l’innovation, exprimant le souhait d’une politique «avec», et non simplement «pour» l’Afrique. Fille d’un Jamaïcain et d’une Indienne, elle peut incarner un rapport plus émotionnel au continent, que tant d’Africains attendaient de Barack Obama d’ascendance kenyane. «En raison de cette histoire, l’Afrique revêt une signification particulière pour moi, en tant que première vice-présidente noire des EtatsUnis d’Amérique», avait-elle confié lors de sa visite à Accra.
A Washington, au-delà des appétences personnelles, c’est surtout l’urgence de limiter l’influence chinoise et russe en Afrique qui est le moteur principal des deux équipes de campagne. Vraisemblablement, l’accès aux minerais stratégiques occupera l’agenda du prochain Président américain, qu’il soit démocrate ou républicain, en raison de la nécessité de reprendre le contrôle sur les chaînes d’approvisionnement, d’accélérer la transition énergétique et de gagner la course à l’innovation technologique. Et l’Afrique est un acteur-clé de cette impitoyable compétition.
Rama Yade est Directrice Afrique Atlantic Council.
Procès de Bougane Guèye Dany aujourd’hui
Ce n’est pas par hasard que la caravane de Thierno Alassane Sall sera aujourd’hui à Tambacounda. Puisque le procès de Bougane GuèyeDany se tient aujourd’hui au tribunal de la capitale du Sénégal oriental. Une délégation de la coalition Samm Sa Kaddu conduite par sa tête de liste nationale, Barthélémy Dias, est attendue à Tamba pour apporter son soutien au leader du mouvement Gueum Sa bopp. Ce dernier est poursuivi pour refus d’obtempérer et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Le tribunal va décider de son sort aujourd’hui. S’il est libre, Bougane pourra alors entamer sa campagne électorale. Il est investi sur la liste proportionnelle de la coalition Samm Sa Kaddu
Un véhicule de l'inter-coalition prend feu à Thiès
La caravane de l'inter-coalition de l'opposition, qui va voter à Thiès avec le bulletin de la coalition Samm Sa Kaddu, a connu un incident aux environs de la Promenade des Thiessois, non loin du tribunal. En effet, un des véhicules du convoi, immatriculé AA142-LQ a été consumé par un mystérieux incendie. Pour Abdou Mbow, l'origine de l'incendie n'est pas encore connue, mais la police a été saisie et le visionnage des caméras de surveillance pourrait donner des indications. «Nous n'accusons personne, mais ces derniers jours, nous avons entendu des hommes politiques appeler leurs militants à s'armer», a-t-il indiqué. La caravane Samm Sa Kaddu de Thiès était en caravane toute l'après-midi dans le cadre de la campagne électorale, avec la présence de ses investis au niveau du département de Thiès, notamment la tête de liste Moustapha Mbaye, Mor Diouf. Il y avait également les responsables de l'inter-coalition comme Abdou Mbow, Abdoulaye Dièye, etc.
Ameth Ndoye et le policier incriminé seront déférés
Du nouveau dans l'affaire du chroniqueur de Sen Tv, Ameth Ndoye. Le policier qui a délivré l'attestation au chroniqueur de la Sen TV a été identifié puis sanctionné par sa hiérarchie, selon les informations exclusives de Seneweb. Ce dernier sera déféré aujourd’hui au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, sauf changement de programme. Il va boucler le même jour la sanction de quelques jours d’arrêt de rigueur qui lui a été infligée. Et le chef du parquet de Dakar va entrer en action. Cet agent risque de rejoindre Ameth Ndoye en prison, après son face-à-face avec le procureur de la République. Conformément à la volonté des hautes autorités, la police nationale est intraitable avec les hors-la-loi. Suite au tollé suscité par cette affaire, une enquête a été ouverte par le commissariat de la Médina, sur instruction de sa hiérarchie. L'agent incriminé va purger sa sanction d’arrêt de rigueur. Une façon de dire que «la police ne protège personne».
Thierno Alassane Sall contre les propos haineux
La caravane du leader de la coalition Sénégal Kese, Thierno Alassane Sall, sillonne le pays. En compagnie de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, il était à Kaolack, «autrefois carrefour culturel, aujourd’hui à l’abandon». Le leader de la République des Valeurs et son allié ont réitéré leur message à savoir que «les discours de haine n’ont pas leur place dans la République».Ils appellent à voter pour une Assemblée nationale qui représentera le peuple avec dignité. La caravane a fait cap sur la région de Kaffrine, notamment Birkilane, Malem Hodar, Koungheul, Koumpentoum et Koussanar. Thierno Alassane Sall et Cie sont attendus à Tambacounda aujourd’hui.
Une bande de malfaiteurs attaque l'hôpital de Richard-Toll…
Incroyable, mais vrai. Une douzaine d'individus lourdement armés ont attaqué, dans la nuit de lundi à mardi, vers 3 heures du matin, l'hôpital de RichardToll. À bord d'un pick-up, les malfrats ont fait irruption dans l'établissement en escaladant le mur, rapportent nos confrères de « Le Soleil Digital ». Armés de fusils et de machettes, ils se sont scindés en deux groupes. Le premier a ciblé la caisse en forçant la porte centrale, tandis que le second s'est dirigé directement vers le service des urgences. À la caisse, ces individus armés ont tenu en respect le gérant, l'intimant d’ouvrir le coffre-fort, sans succès. Leur tentative ayant échoué, ils se sont rabattus sur le compte et ont fait main basse sur l'argent qui s'y trouvait. Poursuivant leurs forfaits, les assaillants se sont emparés de l'ordinateur du médecin de garde. Ce dernier, malmené, s'en est sorti avec des blessures. Cette situation inédite a plongé l'hôpital de Richard-Toll dans une psychose indescriptible. En conférence de presse, ce mardi, les travailleurs de l'établissement sanitaire, en compagnie de leur directeur, ont dénoncé avec la plus grande énergie cet acte qu'ils ont qualifié « d'ignoble».
…La direction de l'hôpital va porter plainte
Selon Dr Sidy Ahmed Bécaye Niasse, directeur de l'hôpital, cet acte est indigne et a installé un climat de psychose généralisée au sein de la structure. D'après lui, la direction va porter plainte pour que justice soit faite. S'exprimant au nom du personnel, Dr Souleymane Ba, chargé des revendications du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), par ailleurs chef de service de la maternité de l'hôpital, considère que cet acte est d'une extrême gravité. Il a amené, selon lui, l'hôpital à cesser ses activités pendant une journée, à l'exception du service d'urgence. « C'est la panique totale. Rien ne justifie un tel acte dans ce centre hospitalier », a-til déploré avant d'inviter les autorités compétentes à traquer ces malfaiteurs, les arrêter et les traduire en justice.
Coopération sénégalo-saoudienne
Le chef de l’Etat s’est entretenu hier avec Son Altesse Royale Mohammed bin Salman bin Abdelaziz Al Saoud, Prince Héritier et Président du conseil des ministres du royaume d’Arabie Saoudite. Diomaye a salué la qualité de leurs échanges qui ont porté sur notre volonté commune d’œuvrer au renforcement de la solide et ancienne coopération entre le Sénégal et l'Arabie Saoudite. A l’en croire, les deux parties sont convenues de hisser ce partenariat à un niveau plus élevé, notamment dans les secteurs prioritaires de l’investissement, de l’énergie, de l’agriculture, de l’industrie et du numérique.
Les travailleurs de feu Baba Diao réclament 5 mois de salaires
Des travailleurs de l’entreprise de minéraux Acides Aminés et Pré mixés (EMAAP/Industries) du regretté milliardaire Baba Diao ont fait face à la presse à Pout, pour réclamer à ses héritiers 5 mois d’arriérées de salaire. Le dossier dure depuis 2019, renseigne Anta Diop qui a parlé au nom du collectif des combattants EMAAP/Industries. Selon Fallou Diouf, un des 49 travailleurs signataires de la pétition, l’inspection du travail avait été saisie, en vue d’une tentative de médiation qui n’avait malheureusement pas abouti. Et finalement, le dossier a abouti à la barre du tribunal qui, au finish, avait prononcé le 2 août 2021, un verdict allant dans le sens du paiement de ces 5 mois de salaire. C’est ainsi qu’un huissier avait été commis aux fins de l’application de ce verdict, mais en vain jusqu’à présent. Entretemps, il indique que les responsables de l’entreprise ont changé sa dénomination, pour dissimuler les preuves. «Nous réclamons nos 5 mois de salaire et le paiement de tous nos droits, car nous détenons des contrats à durée indéterminée (CDI)», a ajouté Anta Diop. Elle a par ailleurs annoncé une prochaine grande marche pour mieux se faire entendre.
Ansoumané Dione tire sur le ministre de la Santé
Le président de l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux (Assam) a tenu un point de presse, hier à Kaolack, pour interpeller l'opinion sur les tractations des autorités pour retirer la gestion du centre de prise en charge des malades mentaux de ses mains. M. Dione n'a pas raté le ministre de la Santé, Ibrahima Sy qui, selon lui, à des problèmes de santé mentale. A l’en croire, des gendarmes sont allés dans le centre hier pour l’interpeller sur la gestion du centre. Selon lui, ces derniers sont envoyés par le gouverneur de la région de Kaolack sur instruction du ministre de la Santé et de l'Action sociale. Ansoumana Dione a répondu à leurs questions qui ont été axées sur l’historique et le fonctionnement de cette structure appartenant à l’association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM). Ainsi une convocation lui est remise pour répondre hier, à 17h, à la Brigade de Recherche de Kaolack. Au terme de l’audition, M. Dione est rentré chez lui. « C’est l'ancien maire de Kaolack, Ibrahima Bèye qui nous a offert le terrain avant que l'ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, nous aide à le construire. Le ministre de la Santé devrait nous accompagner dans l'entretien et la bonne gestion du site mais pas essayer de faire dégager Ansoumané. Je crois que c'est peine perdue. Nous allons continuer à faire notre travail qui consiste à prendre en charge les malades mentaux errants », a déclaré M. Dione. Il interpelle le chef de l’Etat.
Le courtier s’essaie à l’agression
Habitant le quartier Grand Médine et courtier de profession, F. Seck s’adonne à ses heures perdues au vol et l'agression. Il s’est attaqué à une gérante de multiservices qui a crié au secours. Le mis en cause sera rattrapé après une course-poursuite par des passants. Interpellé à la cité Mixta, il est remis aux limiers des Parcelles. La gérante s’est retrouvée avec des blessures. Elle a déposé une plainte contre F. Seck. Au terme de sa garde à vue, F. Seck est déféré au parquet pour vol avec violences, coups et blessures volontaires.
Vol de téléphone
Âgé de 18 ans et condamné une fois pour des faits similaires, le soudeur métallique B. Ch. Gningue peine à arrêter la délinquance. Il a choisi le vol. Gningue s’est rendu à l’Unité 18 pour voler un téléphone portable et prendre la fuite. Mais il a été très vite appréhendé. Conduit à la Police, B .Ch. Gningue sera placé en garde à vue puis déféré au parquet pour vol.
Le maire de Dalifort défie Awa Niang
Nommé président du comité électoral de la coalition de l’intercoalition de l’opposition, le maire apériste de Dalifort Mamadou Mbengue a dédramatisé le départ de son ancienne sœur de parti, Awa Niang, par ailleurs adjointe au maire de la Ville de Pikine. Elle est investie sur les listes de la coalition Jamm Ak Njariñ de Amadou Ba. Pour lui, Awa Niang est seule contre la majorité des responsables politiques du parti Apr et de la coalition Takku Wallu Sénégal.
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RAMA SALLA DIENG, DU SAVOIR À L'ACTION
De l'université d'Édimbourg en Écosse aux champs de Saint-Louis, l'universitaire traque les mécanismes d'exploitation des femmes persistants en Afrique. Son combat prend aujourd'hui une nouvelle dimension avec la création du CinéFemFest
Dans un contexte où l'Afrique repense ses paradigmes de développement, le parcours de Dr Rama Salla incarne une nouvelle voie pour l'engagement intellectuel africain. Ancienne maîtresse de conférences à l'Université d'Édimbourg en études africaines et développement international, cette universitaire sénégalaise a choisi de rompre avec le système académique occidental pour réinventer sa contribution au continent.
Sa recherche centrée sur le foncier et le travail des femmes en Afrique, révèle les mécanismes persistants d'exploitation dans les chaînes de valeur agricole. Ses travaux, publiés notamment dans le prestigieux Journal of Peasant Studies, démontrent comment le travail des femmes reste systématiquement sous-évalué, avec des salaires journaliers inférieurs au prix de vente d'un simple sac de tomates.
Mais c'est par la création du CinéFemFest que Dr Dieng transforme la recherche en action concrète. Ce festival africain du film et de la recherche féministe, dont la deuxième édition se tiendra à Toubab Dialaw, propose une plateforme unique où convergent cinéma, recherche et activisme. L'événement célèbre l'héritage de pionnières comme Safi Faye, première réalisatrice de long-métrage commercial en Afrique, tout en donnant voix aux créatrices contemporaines.
La dimension panafricaine du festival prend une résonance particulière dans le contexte actuel de tensions régionales. Face aux défis de l'intégration ouest-africaine, le festival propose la culture comme vecteur de solidarité transnationale, réunissant cinéastes, chercheuses et activistes de tout le continent.
Cette approche reflète la vision du féminisme portée par Rama Salla Dieng : radicale dans son ambition d'abolir toutes les formes de discrimination, mais pragmatique dans sa mise en œuvre. En quittant la tour d'ivoire universitaire pour créer des espaces de dialogue accessibles, elle démontre qu'une autre forme d'engagement intellectuel est possible, ancrée dans les réalités africaines et orientée vers l'action.
LA LONGUE MARCHE VERS L'INDÉPENDANCE PHARMACEUTIQUE
Pour produire la moitié de ses médicaments d'ici 2035, le Sénégal doit surmonter trois obstacles majeurs, dont les coûts de production, la taille limitée du marché et le manque de coordination entre chercheurs, selon Serigne Omar Ndiaye
Soucieux de promouvoir de manière dynamique l’accès de ses populations à une prise en charge médicale de meilleure qualité, le Sénégal développe une politique ardue de relance de son industrie pharmaceutique. Le pays prévoit de produire, d’ici 2035, la moitié des médicaments dont-il a besoin. Des actions sont mises en œuvre pour atteindre cet objectif. Pour le professeur Serigne Omar Ndiaye du laboratoire analytique et bromatologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’État doit d’abord travailler à mettre en place des grandes unités de recherche qui mutualiseront les compétences de différentes universités. Pour atteindre la souveraineté pharmaceutique, il soutient que le Sénégal devra orienter les industries existantes vers la qualité pour faire labelliser ses produits, ce qui est un gage de confiance. Entretien.
Dans quel état est l’industrie pharmaceutique au Sénégal ?
Il y a eu le plan de relance qui a été évalué, il n’y a pas longtemps. Et je pense qu’il y a une nouvelle dynamique avec les nouvelles autorités qui parlent surtout du développement de l’industrie pharmaceutique. C’est vrai qu’au Sénégal, souvent, on est très ambitieux au départ. Les idées sont très bonnes, mais on pèche surtout dans la mise en œuvre. Il ne suffit pas d’avoir de la volonté, des ambitions et des objectifs. Il faut aussi avoir des stratégies surtout de mises en œuvre efficaces. C’est cela notre difficulté. Vous avez certes des noms d’industries qui rencontrent des difficultés, des noms d’industries qui se battent pour exister. Dans tous les pays du monde, l’industrie est accompagnée soit par les États, soit par le secteur privé, ou soit par le partenariat public-privé. Il y a des facteurs qui impactent lourdement sur la rentabilité et la compétitivité de nos industries. Ce sont les facteurs de production. C’est aussi un système réglementaire adapté, agile et approprié. Il en est de même des politiques d’incitation pour ces industries-là. Au Sénégal, il est plus facile d’importer un médicament, de le vendre. Tout simplement parce que le produit fini que vous importez, il est dispensé de TVA alors que si vous devez importer les produits de fabrication, les machines, les intrants, les réactifs, les outils de conditionnement, pour la plupart, ces produits sont taxés. Et malheureusement, ça, c’est un coût énorme. Le transport de ces produits également coûte cher. Voilà ce qui me fait dire, sans être pessimiste, quand on parle de souveraineté, que ce n’est pas demain la veille.
Qu’est-ce qui justifie ce sentiment ?
On ne peut pas juste être souverain parce que nous produisons le produit A ou B en sachant que tout ce qu’il faut pour les produire, vous l’importez. Je préfère le terme résilience. Nous ne sommes plus dans un monde cloisonné. Le Sénégal n’est pas un géant en termes de marché pharmaceutique. Nous sommes une dizaine de millions. Si on a 4 à 5 industries, à terme, même si elles parviennent à produire, ça va être très difficile de tenir le coup dans le long terme. Pour être rentable, il faut du volume. Et ce volume-là, on ne l’a pas toujours.
Que préconisez-vous ?
Aujourd’hui, pourquoi ne pas orienter les industries sur des segments de produits pour éviter qu’on se marche dessus, pour pouvoir avoir également le marché de volume. Il y a tellement de politiques d’accompagnement comme le fait de réguler de manière intelligente et efficiente les importations par rapport à la production locale, ou des politiques d’agitation. Je pense que le plus important, c’est la qualité. Il n’y a que la qualité de ce produit-là qui permettra à l’industrie locale de conquérir le marché national, mais aussi d’aller à la conquête du marché sous-régional et pourquoi pas régional. Avec la mise en place de l’Agence africaine du médicament, ily a des comités techniques sur l’évaluation des produits médicaux, dont je suis membre, des comités sur l’évaluation des bonnes pratiques de fabrication qui évaluent les dossiers soumis par les fabricants. Si votre produit est labellisé par l’Agence africaine du médicament, c’est un gage de confiance, de qualité et vous pouvez donc aller conquérir le marché. Nos industries devront également se battre pour être conformes aux critères internationaux de qualité, pas de qualité à minima, mais aux critères internationaux de standard pour pouvoir aller conquérir au-delà du marché local, le marché international. Et l’autre facteur, ce sont souvent les compétences. Ily a des besoins en médicaments, en compétences qui n’étaient pas toujours là. Ça explique toutes ces réformes opérées pour mettre en place des formations et cela avec un rôle important qu’est en train de jouer la Delivery Unit, qui est une communauté de coordination du plan de relance de nos pharmacies, logée au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale ainsi que la mise en place de l’Agence de réglementation pharmaceutique.
Qu’en est-il du potentiel existant de chercheurs dans les universités ?
Je dis toujours que l’université a un potentiel qu’elle ne valorise pas suffisamment. C’est toute cette masse de chercheurs aguerris qui ne demandent qu’à être appuyés, qu’à être financés pour pouvoir mener des recherches qui vont adresser les questions essentielles de la population. L’université a une mission de formation, de recherche, mais aussi de service à la communauté. Et cela passe par la prise en charge de ces questions de société, de ces questions étatiques pour pouvoir les adresser efficacement. Donc, il faudra repenser le modèle universel.
Comment y arriver ?
Il faudra plus de cohérence dans l’organisation, mais également dans la recherche. Je trouve qu’il y a trop d’éclatements, trop de cloisonnements. Chacun est dans son laboratoire, dans son unité de recherche. Il faut encourager la mise en commun des intelligences à travers de grands centres de recherche, de grandes unités mixtes de recherche qui vont transcender les universités, des équipes qui peuvent mettre ensemble des Dakarois, des chercheurs de l’université de Ziguinchor, du Sine, de Bambey, de Saint-Louis. Il n’y a que ça qui pourra nous permettre de passer à l’échelle, particulièrement dans le domaine des médicaments qui nous concerne. Je dis souvent à mes collègues que si quelqu’un pense que chacun dans son laboratoire pourra arriver à un médicament, il se trompe lourdement. Ça fait 50 ans que nos anciens l’ont tenté et n’y sont pas arrivés. Donc, il va falloir qu’on mutualise nos efforts car dans le médicament, il y a plusieurs compétences qui interviennent pour pouvoir arriver à quelque chose. Il faut aussi encourager le partenariat public-privé au sein des universités. Il faut que les laboratoires universitaires collaborent davantage avec les industries pharmaceutiques pour pouvoir faire de l’innovation.
Quelle est le gage d’une industrie pharmaceutique durable ?
Pour une industrie pharmaceutique durable, l’innovation est incontournable. Ça ne se fera pas uniquement avec les génériques. C’est la chose la plus simple. Il n’y a que l’innovation qui permettra, à défaut même d’avoir du volume, d’avoir de la créativité, de pouvoir s’imposer sur le marché, puisque quelque chose de nouveau est proposé mais surtout, il vous appartient et que vous pouvez vendre partout dans le monde. Je pense que la valorisation des ressources de notre pharmacopée nous permettra de prendre un raccourci et d’offrir quelque chose à l’humanité. Quelque chose d’original, quelque chose qui permettra de booster la compétitivité et la rentabilité. Si vous regardez bien, pendant la COVID, c’est une start-up allemande qui a découvert le vaccin à l’immunisation. C’est juste un groupe de chercheurs et qui a été racheté après par un grand laboratoire qui occupe maintenant la première place dans les bourses mondiales. Ça, c’est un exemple de l’importance de l’innovation dans le développement de l’industrie pharmaceutique, dans le développement d’un pays.
La qualité des médicaments est-elle de mise au Sénégal ?
Effectivement, nous travaillons beaucoup sur la qualité des médicaments depuis bientôt une vingtaine d’années, tout ce qui est sciences connexes, mais aussi sur la qualité des aliments et l’alimentation. En 2007, on avait mené en collaboration avec le Programme de lutte contre la tuberculose, une étude sur la qualité des antituberculeux en termes de contenant, de contenu, mais aussi en termes de profil de libération. C’est important, puisque le produit peut être là, absorbé, mais ne se libère pas et donc n’est pas actif. On doit simuler ce qui se passe une fois qu’on prend le produit. Globalement, ces produits étaient de bonne qualité. Chaque année, on change de famille thérapeutique, on change de classe thérapeutique en tenant compte des informations, des retours que nous avons des utilisateurs que nous avons de la communauté. Nous avons des systèmes de surveillance de manière générale qui fonctionnent et la qualité est bien de mise dans les médicaments.
Les médicaments génériques sont-ils efficaces dans le traitement des pathologies ?
L’État a mis en place une politique d’activité aux médicaments génériques. À moins qu’on essaie des médicaments dont la qualité est surveillée. Ce n’est pas parce que c’est un générique que ce n’est pas de qualité. Ça fait partie aussi de la mauvaise information. Je pense qu’ensemble, dans un partenariat bien pensé, bien mené, nous pouvons tous participer à une mise en œuvre optimale de la politique pharmaceutique nationale. Le développement de l’industrie pharmaceutique permettra certainement d’aller vers plus de résilience afin d’éviter les nombreuses ruptures de médicaments qui peuvent également contribuer au recours aux médicaments des circuits illicites. Je pense qu’il y a plusieurs leviers sur lesquels il faudra appuyer ensemble de manière harmonisée, concertée, intelligente pour pouvoir arriver à régler ce problème. En tout cas, les solutions sont là. Les compétences sont là. Il faut juste une bonne stratégie de mise en œuvre pour atteindre les résultats escomptés.
De plus en plus, nous assistons à des retraits de lots de médicaments. Qu’est ce qui l’explique ?
Chaque pays a un système d’assurance qualité qui permet de s’assurer que le fabricant respecte les bonnes pratiques de fabrication et que le produit qu’il fabrique est de bonne qualité. Mais cela, ne nous empêche de vérifier. A cet effet, pour un produit, on va prélever dans différents endroits du pays pour voir sa conformité. Ce processus entre dans le cadre de la surveillance. Parfois, il peut arriver effectivement dans un endroit, pour le même lot, qu’on ait un défaut de qualité, mais qu’on ne l’ait pas pour le même lot ailleurs. Donc dans ces cas-là, on retire juste les produits qui sont stockés dans ces conditions car c’est un défaut de qualité qui n’est pas intrinsèquement lié au produit mais qui l’est un peu en relation avec les facteurs dépendants comme l’environnement, le stockage. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il est inconcevable qu’on puisse voir des médicaments vendus au vu et au su de tout le monde dans la rue, vendus sous des tentes, dans des boutiques. Rien que l’environnement de conservation des produits peut détériorer sa qualité. Et quand cette qualité se détériore, bonjour les dégâts. Il n’y a rien qui ne puisse pas survenir quand on consomme ces produits.
Des gens pensent que des médicaments gratuits pour le traitement de certaines pathologies ne sont pas de qualité ?
Au Sénégal, on parle maintenant de pré-élimination pour le paludisme. Si on en parle, cela veut dire quand même, qu’il y a une réussite dans le programme de lutte contre cette maladie. Et pour lutter contre le paludisme, effectivement, il y a l’aspect préventif avec les mesures de prévention, l’utilisation des moustiquaires imprégnées, la pulvérisation inter domiciliaires d’insecticides, la destruction des sites de larves. A côté, il y a les moyens également curatifs, thérapeutiques comme l’utilisation de médicaments. On a pu suivre la qualité de ces produits de la chloroquine jusqu’aux combinaisons à base d’anti-mécanismes actuellement utilisées. Ces produits se sont révélés de qualité. Il n’y a pas très longtemps, on a partagé, au sein de l’ARP, des résultats d’un programme de surveillance pour marquer la qualité des antipaludiques. On avait trouvé 100% de conformité. Et il y a trois ans, on avait fait le même travail, on était à 92% de conformité. Donc, avec ces trois années de surveillance, nous pouvons attester qu’il y a un changement dans la qualité de ces antipaludiques et on le voit à travers les résultats de pré-élimination du paludisme. Parce que maintenant, l’ensemble des stratégies mises en œuvre ont porté leurs fruits. Maintenant, ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas de gratuité. Vous pouvez ne pas payer, mais sachez que quelqu’un a payé pour vous.
En parlant de quelqu’un, faites-vous référence à l’État ?
La gratuité est une politique de l’État qui décide que, pour des médicaments dont les traitements coûtent cher, il va s’investir dans la santé de la population. C’est une action qui participe au droit à la santé. Donc, l’État, par des mécanismes appropriés, va rendre le produit disponible. Et comme je l’ai dit, ce sont des produits qui sont achetés dans un système sécurisé de pré-qualification, que ce soit les antipaludiques, les antituberculeux, les antirétroviraux entre autres. Ce sont des produits qui sont achetés dans un système de garantie. Quoique la source soit assez sécurisée, au niveau national, le ministère de la Santé, à travers l’Agence de réglementation pharmaceutique, à travers sa décision du contrôle de la qualité, met en œuvre une politique de surveillance et de suivi de la qualité et de sa conscience dans le temps et dans l’espace. Ce qui nous permet, à la détection du moindre défaut de qualité, ce produit-là ne reste pas une journée de plus où on l’a trouvé. On ne dira pas qu’il n’y a jamais de médicaments de mauvaise qualité et ce n’est pas parce que vous avez votre permis de conduire que vous ne ferez jamais d’accident. Vous savez conduire, vous avez votre permis, mais parfois il peut arriver quand même que vous fassiez des chocs et c’est la même chose avec les médicaments.
Nous sommes à l’ère de l’infodémie surtout concernant l’efficacité des vaccins. Quelle conduite adoptée ?
La désinformation se propage plus vite même que la bonne information. D’où l’intérêt pour les autorités de régulation de mettre en place des systèmes de communication appropriés en partenariat avec les professionnels des médias, de la communication pour nous aider à juguler, à lutter contre le fléau de la désinformation, des médicaments de la rue. C’est une interpellation que je lance. Je pense que dans le service public que la presse fait, elle doit refuser de diffuser toute publicité mensongère avec les faux médecins, et faux pharmaciens, qui promeuvent des médicaments qu’on voit dans les médias. Je pense qu’on peut lutter efficacement à ce niveau-là. Les recherches que nous avons menées sur l’utilisation des médicaments de la rue montrent que parfois les populations ont recours à ces produits tout simplement parce qu’elles n’ont pas la bonne information. On leur fait croire que ces produits coûtent moins cher. Ce qui n’est pas vrai. On a mené des enquêtes, des travaux de recherche ont été réalisés sur ce fléau. Pour les besoins de la recherche, nous avons acheté ces produits proposés sur le marché illicite. Et on a remarqué que parfois, ils coûtaient même plus chers que ceux vendus en officine, parce que, vendu au détail, le produit impacte négativement sur la qualité. Il est conseillé de se rapprocher du pharmacien qui a des médicaments à moindre coût, de qualité et efficaces, que sont les génériques.