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12 mars 2025
ALIOUNE TINE D'ACCORD AVEC DIOMAYE FAYE SUR LA RÉFORME DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE
Alors qu'il défendait jusque-là le retrait de l'exécutif du CSM, le président fondateur du Think Tank Afrikajom Center opère un revirement et justifie désormais la position nuancée du chef de l'État
Alioune Tine se démarque lui aussi de sa position initiale sur la question de la présence ou non du chef de l’Etat au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour s’aligner à la nouvelle position nuancée du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Interpellé hier, vendredi 5 juillet par Sud Quotidien, le président fondateur du Think Tank Afrikajom Center a évoqué l'expérience «catastrophique» du président de la Cour de Cassation du Burkina Faso à la tête du Conseil supérieur de la magistrature de ce pays, pour justifier sa nouvelle position.
Décidément, la résolution de l’équation du retrait ou non du chef de l’Etat du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’est pas pour demain. En effet, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’est montré très nuancé sur cette question lors de la remise du Rapport général de ces assises de la Justice, nonobstant sa ferme ambition de quitter la présidence de cette structure chargée de la gestion de la carrière des magistrats exprimé lors de la cérémonie d'ouverture de ces assises, ne semble pas être seul. La preuve, interpellé hier, vendredi 5 juillet 2024, sur cette nouvelle position nuancée du président Diomaye Faye, le doyen Alioune Tine, président fondateur du Think Tank Afrikajom Center, qui s’était distingué ces derniers jours à travers ses appels au président de la République à ne pas «céder à la pression, car la République des juges n’existe pas», dit lui aussi «comprendre parfaitement la position du Chef de l'Etat». Mieux, poursuivant son propos, l'expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l'homme au Mali invite même le chef de l’Etat à être à l'aise et de faire «le choix de l'efficacité».
Pour justifier également sa nouvelle position, Alioune Tine évoque l'expérience «catastrophique» du président de la Cour de Cassation du Burkina Faso à la tête du Conseil supérieur de la magistrature de ce pays. «Je comprends parfaitement la position du Chef de l'Etat, il avait donné sa position ; mais les choses ne sont pas aussi tranchées au regard des expériences connues dans la sous-région», a-t-il fait remarquer d’emblée. Avant de développer : «Je viens de raccrocher avec un ancien ministre du président Roch M. Ch. Kaboré, qui a présidé la Commission justice des États généraux du Burkina qui a décidé de faire du président de la Cour de cassation le président du Conseil supérieur de la magistrature. Il semble que l'expérience a été catastrophique et il ne conseille pas au président Diomaye de quitter la Présidence du Conseil supérieur de la magistrature». Concluant son propos, Alioune Tine d’assurer : «Aujourd'hui, personnellement, je suis plus nuancé. Après avoir écouté le Président Diomaye, je lui dirai : ‘’soyez à l'aise et faites le choix de l'efficacité’’»
AVIS DIVERGENTS DES JUGES SUR LA PRÉSENCE DE L'EXÉCUTIF AU CSM
La sortie récente du président Diomaye sur le Conseil supérieur de la magistraure ravive les tensions autour de cette institution clé. Défenseurs de l'indépendance de la justice et partisans du statu quo s'opposent sur la place du gouvernement
Les sorties des magistrats sur la présence du chef de l’Etat dans le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) attestent qu’ils n’ont une position identique. Si certains pensent que l’indépendance ne saurait se mesurer à la présence du chef de l’Etat, d’autres ont trouvé cette chefferie politique incommode.
La sortie du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, sur le retrait de l’Exécutif du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), lors de la remise du rapport des assises de la justice avant-hier, jeudi 4 juillet, rappelle toute la divergence de vue sur le fonctionnement de cette institution judiciaire. Critiqué par les défenseurs des droits de l’homme et certains magistrats eux-mêmes à cause de la présence du président de la République, le fonctionnement du CMS ne fait pas l’unanimité.
Dans un entretien qu’il avait accordé à Sud Quotidien en 2021, l’actuel médiateur de la République et ancien président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji a dit, « dans toutes les Constitutions du monde francophone en tout cas, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) assiste le Président de la République, garant de l’indépendance de la justice. En France, au Sénégal, un peu partout, que le Président soit présent au Conseil avec son ministre ou ne le soit pas, dans toutes les constitutions, le Conseil supérieur de la magistrature est un organe qui assiste le Président de la République, seul garant de l’indépendance de la justice ».
Dans les colonnes de Sud Quotidien, le magistrat avait jugé, « Le Conseil supérieur de la magistrature avant d’être un organe exclusivement dédié à la magistrature est un organe qui appartient également à l’Exécutif qu’on le veuille ou non. Parce qu’il assiste le Chef de l’Exécutif. Je me demande pourquoi les gens ne réfléchissent pas à ça ? Quoi qu’on fasse, qu’il y soit, ou présent au moment des délibérations ou qu’il n’y soit pas, les délibérations issues du conseil seront entérinés par lui (Président de la République). C’est comme ça que cela se passe. Maintenant, s’il est bon qu’il n’y soit pas, il faut s’arranger pour qu’il n’y soit pas. Je n’ai rien contre mais il y a une instance du conseil dans laquelle ni lui, ni son vice-président ne se trouvent. C’est le conseil délibérant sous sa formation disciplinaire. Il n’y a que le magistrat pour juger le magistrat. Et même là, quand les magistrats ont fini de juger, il faut la signature de l’Exécutif pour que la sanction prenne vie ».
L’indépendance de la justice ne saurait se mesurer à la présence du chef de l’Etat avait estimé Mamadou Badio Camara en tant que Premier président de la Cour Suprême, lors de la rentrée solennelle des Cours et tribunaux de 2017. « Il importe de souligner que, face au principe d’indépendance, il y a la responsabilité qui incombe aux magistrats. En matière disciplinaire notamment, la responsabilité du magistrat peut être engagée pour manquement à l’honneur, à la délicatesse, à la dignité et, en définitive, à l’obligation de réserve qu’imposent les fonctions», avait-t-il soutenu.
Toujours selon Mamadou Badio Camara, «avoir la responsabilité d’appliquer la loi, au nom du peuple, de juger ses semblables, de disposer de leur liberté et de leurs biens, doit être considéré comme un sacerdoce, qui n’a pas de prix». Il réfutait, par ailleurs, l’idée selon laquelle, les magistrats sont les exécuteurs des décisions du gouvernement. «Il ne faut pas en rajouter en donnant l’impression d’agiter le chiffon rouge d’un gouvernement des juges, qui ne saurait prospérer. Dans une démocratie, l’exécutif a l’initiative des projets de loi, le législatif a l’initiative des propositions de loi et du vote des lois, le judiciaire applique les lois. L’État de droit a pour fondement le respect de la séparation des pouvoirs».
La présence de l’exécutif ne garantit pas une indépendance
Au temps de la présidence de Souleymane Téliko, l’Union des magistrats sénégalais a toujours réfuté la subordination du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) au pouvoir politique. Lors d’un atelier de réflexion sur l’indépendance de la justice en mars 2021, avec comme thème : «Etat de droit et indépendance de la justice, enjeux et perspectives de réformes», Téliko avait jugé que, « Le service public de la justice peut, certes, souffrir de dysfonctionnements liés au manque d'équipements, de locaux ou de personnel ; il n'en perdra pas pour autant, nécessairement, sa crédibilité. Mais, dès lors que, aux yeux du public, elle donne l'impression de manquer d’impartialité ou d'indépendance, la Justice perd une bonne partie de ce qui fait sa force : la confiance des justiciables».
Rappelons qu’à cette date, le pays a été fortement secoué par le dossier Adji Sarr contre Ousmane Sonko. Dans son argumentaire à l’époque, il avait aussi pensé que « le paradoxe du CSM, qui est aussi son principal handicap, c’est qu'il est chapeauté et piloté par celui-là même dont il est censé limiter l'influence». L’heure est donc venue, disait-il, «de procéder à un changement de paradigme, à travers, entre autres mesures, l’autonomisation du CSM et l’instauration de la procédure d’Appel à candidatures, qui permettront à cet organe d’assumer sa mission, au mieux des intérêts de la justice et des justiciables».
Mieux, selon Souleymane Téliko, «sans une indépendance garantie et assumée, la justice perd en crédibilité et en autorité». Le président de l’Ums est d’avis que ce n’est pas la force qui fait la justice mais, plutôt, la justice qui fait la force. Par conséquent, soutient-il, «travailler à préserver ce lien primordial de confiance constitue un devoir pour chacun de nous. Un devoir qui incombe en premier lieu aux acteurs de la justice qui doivent adopter, en toute circonstance, une posture de neutralité et incarner la figure de tiers impartial et désintéressé, aux décideurs et responsables de tous bords qui doivent tout mettre en œuvre pour préserver la respectabilité de l’institution judiciaire et, le cas échéant, l’ajuster aux standards modernes d'une justice indépendante et impartiale».
Pour Souleymane Téliko, les pouvoirs du ministre de la Justice sont exorbitants et ne cadrent pas avec l’indépendance de la justice. Pour lui, parler de l’indépendance de la justice, revient à mettre en place un système indépendant et de faire en sorte qu’aucun pouvoir ne puisse s’immiscer dans le traitement des affaires judiciaires. Le magistrat d’ajouter que le principal problème est le manque d’autonomie. Il soutient dans ce sens que c’est le Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui décide de l’avancement des magistrats selon des critères qu’il a lui-même définis. L’exécutif quant à lui, déplace les magistrats à sa guise. Le défi majeur à la réforme de la justice est l’absence de volonté politique.
Lors de cette même rencontre, le procureur Aliou Ndao, avait dessiné sa vision d’une justice indépendante. «A mon humble avis, pour arriver à une indépendance réelle de la justice, il faut obligatoirement atteindre les quatre objectifs suivants : premièrement l’indépendance de l’autonomie budgétaire de la justice à l’image du pouvoir législatif. On ne peut pas comprendre que le juge, un pouvoir indépendant ; et que ces moyens soient déterminés par le pouvoir exécutif. Autrement, c’est le pouvoir exécutif qui donne aux juges les moyens. Donc, il y a une dépendance budgétaire de la justice à l’égard du pouvoir exécutif. C’est vraiment inadmissible à mon avis.
Deuxième objectif : il me semble nécessaire de retirer au ministre de la justice son pouvoir dans la gestion de la carrière des magistrats parce que tous les problèmes viennent de là. Tous les problèmes viennent du pouvoir de proposition de nomination des magistrats à cause du ministre de la justice.
Troisièmement : accorder aux magistrats le droit de se syndiquer. On ne peut pas comprendre que toutes les corporations de cette justice puissent se syndiquer et que les magistrats soient face à une interdiction d’aller vers une syndicalisation. Au Mali, les magistrats sont syndiqués, au Burkina Faso les magistrats sont syndiqués, pourquoi pas le Sénégal ? Enfin : réformer en profondeur le conseil supérieur de la magistrature».
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Quotidien, Le Soleil, Bes Bi le jour, Stades, Libération, L'Observateur, EnQuête, L'As
Baadoolo – T-ailleur bu juumee rek...
Wallay ndeysaan… Politique daal day suul ndaanaan ! Mais cette émission de Ismaïla à 7TV était pourtant très intéressante. Quand l’universitaire parle kay, c’est impeccable. Mais quand il revêt le boubou politique, tailleur leu nak, problème amna. Ce «lapsus» est si gros qu’il ne sera pas pardonné. Fatté xaju fi nak ! Ce n’est pas la norme Iso qu’on lui connaissait. Tailleur bu juumee rek, yeuré bi day tieukk, mbaa mou eupp. Mais nit ku dul juum aa-moul. N’est-ce pas You !
France-Sénégal Le Frapp condamne la décoration du Général Kandé
Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) a déposé, ce vendredi, à l’ambassade de France à Dakar une lettre pour contester la décoration du général Kandé par le président français Emmanuel Macron. Guy Marius Sagna et Cie pensent que cet acte, bien qu’il puisse sembler honorifique, «est en réalité une manœuvre néocoloniale déguisée». Les activistes soutiennent aussi que cette décoration illustre une «tentative de perpétuation de l’influence française en Afrique sous le couvert de relation bilatérale» et s’interrogent sur les motivations réelles de cette démarche qu’ils jugent «inacceptable et représente une ingérence flagrante dans les affaires souveraines du Sénégal». Le Frapp estime que l’accord de défense signé en décembre 2023 entre le gouvernement français et celui du Sénégal prévoyant une réduction de l’effectif des militaires français est insuffisant. «Nous demandons au gouvernement actuel d’aller plus loin que cette réduction d’effectifs, c’est-à-dire vers le retrait définitif de ces militaires français ainsi que toutes les forces militaires étrangères et dans un délai très court», a-t-il dit.
Pris en flagrant délit de tricherie à Bambaly Un candidat au bac sous mandat de dépôt
Ce sera l’une des éditions du baccalauréat qui auront fait beaucoup de bruit. Un candidat de la série L2 au centre d’examen de Bambaly a été pris, ce vendredi, en flagrant délit de tricherie avec son téléphone portable, selon le correspondant de E-Media. Il a été arrêté par la gendarmerie de Djiredji, avant d’être placé sous mandat de dépôt par le
Diomaye aux patrons de presse - «S’ils veulent des solutions, qu’ils m’écrivent…»
En pleine crise de la presse, le chef de l’Etat a reçu, ce vendredi 5 juillet, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs). Dans un communiqué, Migui Marame Ndiaye et Cie indiquent avoir exprimé leur «gratitude» à Bassirou Diomaye Diakhar Faye et lui ont présenté leurs «activités de formation pour les professionnels des médias, tout en exposant les défis des jeunes reporters, notamment la précarité et les faibles salaires». Le Président Faye, à son tour, a salué leur travail, et s’est engagé à «soutenir le concours des meilleures productions journalistiques». S’il a rappelé que la presse est un «pilier fondamental de la société et de la démocratie pour un Sénégal juste équitable», le Président maintient qu’il n’y aura pas d’effacement fiscal. «Ces histoires de fraude, c’est fini ! Ce chantage ne marche pas. Ça ne se passera pas. S’ils (les patrons de presse) veulent des solutions, j’attends qu’ils m’écrivent», a-t-il dit dans le 20H de la Rts
Mairie de la Patte d’oie Abdoulaye Ka de Pastef succède à Maïmouna Dièye
Patte d’Oie a un nouveau maire. Il s’agit de Abdoulaye Ka, du Pastef, qui a battu son challenger Jean Louis Ndiaye de Taxawu Sénégal. Nommée ministre dans le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, Maïmouna Dièye avait démissionné au nom du respect du non-cumul de fonctions.
Des agents de Tds affectés dans des centres techniques Des syndicalistes menacent de saisir l’inspection du Travail
La Directrice générale de Tds-SA a reculé dans ses intentions de procéder à des licenciements pour «rationalisation». Cependant, confient des sources concordantes, Aminata Sarr a servi une kyrielle de «décisions d’affectation abusives dans les centres émetteurs à ces mêmes agents». Si concernés admettent que «tout agent est susceptible d’être affecté», ils estiment, cependant, que le successeur de Nafissatou Diouf a demandé à «des administratifs de rejoindre les centres techniques pour des tâches qui ne sont pas les leurs». Bés bi a appris que les syndicalistes s’apprêtent à saisir l’Inspection du Travail et le Tribunal du Travail pour «abus d’autorité et affectation abusive».
Exportations tunisiennes vers l’Afrique subsaharienne en 2023 Le Sénégal représente 17% avec un volume de 51 milliards CFA
Le Directeur du bureau du Centre de promotion des exportations au Sénégal, Imed Hfaiedh a déclaré, au micro de la radio tunisienne à vocation économique, Express FM, que le marché du Sénégal représente 17% des exportations tunisiennes vers l’Afrique subsaharienne. Il a ajouté que le Sénégal est considéré comme le premier partenaire commercial et premier client de la Tunisie. Selon M. Hfaiedh, les exportations tunisiennes ont dépassé les 266 millions de dinars en 2023, soit plus de 51 milliards CFA, réalisant ainsi un taux de croissance de 40%. Dans le même sillage, il a souligné qu’il existe 400 produits tunisiens exportés vers le Sénégal et pas moins de 200 entreprises tunisiennes opèrent sur le marché sénégalais. Il a, par ailleurs, souligné l’importance de l’ouverture d’un bureau de représentation du Cepex à Dakar courant septembre 2023.
LAMINE SONKO, PREMIER SÉNÉGALAIS NOMMÉ MEMBRE HONORAIRE DE L’UNIVERSITÉ DE MELBOURNE
Le réalisateur et metteur en scène a été nommé honoré en reconnaissance de sa contribution et de son engagement à transmettre des connaissances interculturelles et intergénérationnelles à travers les domaines interdisciplinaires de sa pratique artistique.
Le réalisateur et metteur en scène Lamine Sonko a été nommé membre honoraire de l’Université de Melbourne en reconnaissance de sa contribution et de son engagement à transmettre des connaissances interculturelles et intergénérationnelles à travers les domaines interdisciplinaires de sa pratique artistique. Il devient ainsi le premier Sénégalais à recevoir cet honneur en Australie.
Un Fellow Honoraire est un titre prestigieux décerné par les institutions académiques à des individus ayant apporté des contributions significatives à leur domaine ou à l’institution elle-même.
Ce titre est conféré en reconnaissance des réalisations exceptionnelles, de l’expertise ou du service de l’individu. Il est souvent accordé à des érudits ou professionnels distingués qui ont eu un impact substantiel sur le milieu académique ou leur discipline spécifique. Cette nomination reconnaît les personnes qui ont démontré un leadership et un impact exceptionnels dans leurs domaines respectifs.
« Je suis profondément honoré d’être nommé membre honoraire à l’Université de Melbourne, en reconnaissance de mes contributions en tant qu’artiste et chercheur interdisciplinaire intégrant les connaissances traditionnelles et les épistémologies africaines à travers les formes multi-art », a-t-il déclaré sur sa page Facebook.
Il se dit impatient de collaborer avec les membres de la Faculty of Arts at the University of Melbourne et la communauté en général.
Artiste interdisciplinaire, Lamine Sonko est un compositeur, multi-instrumentiste, metteur en scène de théâtre et cinéaste qui s’appuie sur les connaissances traditionnelles africaines pour créer des expériences multiformes inspirées de son origine culturelle en tant que guewel du clan Sing Sing et des Korings du Kaabu, ainsi que membre des communautés culturelles sérère, wolof et mandingue du Sénégal. Il y a quelques mois, Lamine Sonko a présenté au Sénégal « Guewel », une œuvre théâtrale qui explore les domaines interconnectés de l’humain, du naturel et du spirituel à travers des rituels culturels sacrés. Cette pièce a été jouée en grande première à Sorano.
Pour rappel, Lamine Sonko est un musicien représentant le Sénégal en Australie. Ses entreprises artistiques tirent une profonde inspiration du riche savoir traditionnel africain, donnant vie à des expériences multi-artistiques qui trouvent leurs racines dans ses origines culturelles.
En 2018, Sonko a fondé 13.12, un projet international qui rassemble des artistes, des anciens culturels, des communautés et des universitaires pour explorer comment les expériences artistiques multisensorielles alignées sur le savoir traditionnel sacré peuvent enchanter, activer et inspirer à travers diverses formes d’art.
La pratique artistique et la recherche de Sonko sont profondément ancrées dans son rôle culturel de guewel – descendant du clan Sing Sing et des Korings de Kaabu, et membre des communautés culturelles sérère, wolof et mandingue du Sénégal.
À travers son travail, il a réuni des créatifs, des aînés culturels, des communautés et des universitaires pour mettre en valeur les dimensions métaphysiques anciennes et les systèmes de connaissances incarnés qui transcendent les frontières artistiques, éclairant de nouvelles façons de comprendre notre place dans le cosmos.
Cette nomination reconnaît son rôle de leader culturel qui a facilité des partenariats collaboratifs entre disciplines, nourrissant une communauté d’artistes et de collaborateurs et promouvant l’apprentissage interculturel comme pont entre les pratiques créatives incarnées traditionnelles et les épistémologies et pédagogies occidentales.
Tout au long de sa carrière, Sonko a exprimé des récits complexes, suscitant des conversations vitales qui promeuvent les modes de connaissance autochtones mondiaux tout en préservant l’authenticité et l’intégrité culturelle. Il a présenté ces perspectives à travers un art autodéterminé et sans compromis, qui se connecte avec le public, favorisant de nouvelles perceptions et remettant en question les normes.
En tant que membre honoraire, Lamine Sonko continuera de partager son expertise sur les modes de connaissance interculturels, incarnés et immersifs, et de proposer de nouvelles perspectives sur la façon dont nous nous comprenons nous-mêmes et le monde qui nous entoure à travers les arts.
À propos de cette nomination, Sonko se dit « ravi de poursuivre l’échange d’idées, d’expériences et de pratiques artistiques, qui intègrent une pensée innovante dans un modèle basé sur la pratique, promouvant de nouvelles façons de connaître, de faire et d’être ».
PAR Djibril Mbaye
LETTRE À MON FRÈRE BLANC
EXCLUSIF SENEPLUS - Je ne reconnais plus la France. Sur les sentiers sinueux qui font l’histoire, elle a, me semble-t-il, perdue deux de ses trois filles : « égalité » et « fraternité ». Celle qui portait la robe de justice
Bonjour Lionel comment tu vas ? J’espère que maman et Rémy se portent bien.
C’est moi Djibril, ton frère « Nioul *».
L’heure à laquelle je tapote sur mon clavier te renseigne sur mon insomnie et sur mon état de détresse psychologique.
En fait, j’ai été réveillé par un terrible cauchemar dans lequel, un couple de diables est venu frapper à ma porte. Lorsque j’ai ouvert, j’ai vu cette vieille femme, trois fois cornue, le nez crochu, les yeux exorbités, la gueule baveuse et remplie d’une forêt de crocs de formes et de tailles différentes. Derrière elle, son fils, moins hideux, presque humain, à qui elle intima aussitôt l’ordre qui me fait encore trembler : « jordane, fous-moi dehors cette négraille !!», dans une voie électronique d’intelligence artificielle. Je fus réveillé par une salve applaudissements. Ouf, nous étions au théâtre… dans le cauchemar !
Depuis la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, ces cauchemars me sont récurrents. Il m’arrive souvent, maintenant, de me réveiller en pleine nuit pour cogiter sur ma relation avec la France et le sens de notre vie ici. Je ne te cacherais ni mon inquiétude, ni ma préoccupation.
En effet, nous sommes loin des années-fac avec notre inconscience et nos délires, nos bonheurs et plaisirs simples et nos mille questions sur un avenir alors lointain.
Je me souviens de nos sentiments forts d’affections, de solidarité et de camaraderie désintéressés. Je me souviens de notre innocence imperméable à toute idée de xénophobie. Mais c’était il y a plus de trois décennies et nous sommes déjà immergés dans cet avenir qui nous semblait si insaisissable, qu’il échappait aux jumelles de notre vision pourtant jeune et précise et à notre prodigieuse imagination d’alumni.
L’histoire est passée par là. Et comme l’histoire consiste en une transformation de l’ensemble des êtres humains, nous avons dû vraiment changer, et les Français aussi.
Je ne reconnais plus la France. Sur les sentiers sinueux qui font l’histoire, elle a, me semble-t-il, perdue deux de ses trois filles :« égalité » et « fraternité ». Celle qui portait la robe de justice et celle qui, de son irrésistible et enviable charme, invitait à la convivialité et forçait le respect.
Je me fais un sang d’encre !
Et si je me fais du mauvais sang, c’est d’abord pour mes enfants. Surtout pour le grand qui comprend déjà tout.
Ensuite, c’est pour ces millions d’enfants que la France a conçus dans une relation consentie, d’amour et parfois de raison aussi, que certains politiciens malhonnêtes présentent comme adultérine, illégitime et déshéritable.
Comme tu le sais, ils sont nés ici et sont tous Français. Ils ne connaissent que la France. Aujourd’hui, en regardant l’actualité, il m’arrive de regretter de ne les avoir pas rapprochés davantage du Sénégal, là où tout a commencé. Ils auraient pu avoir au moins une bouée de sauvetage face à cette France qui semble naufrager dans le déni de leur légitimité.
Je m’en veux aujourd’hui et confesse mon impardonnable absence de réalisme.
Par contre, j’assume les avoir laissés vivre librement leur francité, avec leurs camarades, amis et concitoyens français. À travers qui, je nous revois jeunes étudiants à la faculté de droit.
Je ne suis pas étonné du fait que la jeunesse française « de souche » soit moins réceptive à l’appel du racisme et de la haine envers l’étranger. Je pense qu’à cet âge, ils sont encore préservés de la phobie de la différence. Ils sont isolés et égoïstes. Ils vivent dans le confort de leur bulle artificielle. Ils sont insouciants et n’ont pas encore conscience de la violence des relations sociales.
Les démons de la différence ne les courtisent que plus tard, lorsqu’adultes, ils se frottent à la réalité de la vie et qu’ils sont confrontés à la lutte pour l’insertion, la réussite ou la survie.
Quand les ambitions se réveillent et s’affrontent. C’est en ce moment que les plus faibles cherchent un alibi, un bouc émissaire. Et « l’autre », l’étranger, vulnérable parce que hors de chez lui, qui ne leur ressemble pas, apparaît dès lors comme le coupable idéal.
Cette situation est la résultante des rapports que ces jeunes, devenus adultes ont eu et continuent d’avoir avec les autres composants de la société. C’est le fruit des rapports sociaux.
Karl Marx ne semble pas dire le contraire, dans une très fameuse 6ème thèse sur Fuerbach. Il considère que l’essence humaine n’est pas une abstraction liée à l’individu isolé. Mais que dans son essence, elle est le résultat de l’ensemble des rapports sociaux.
Donc, la société et les autres, ont leur part de responsabilité dans la dépravation des rapports et le climat délétère actuel.
Je pense donc, mon cher frère, que la France aura besoin, au lendemain de ces élections, d’une véritable remise en question de ses politiques économique, sécuritaire, sanitaire et sociale.
En effet, ces questions qui taraudent les Français comme l’inflation, la sécurité et l’immigration, la santé et j’en passe, restées sans réponse, ont eu raison de la sérénité de ce pays. Elles devront être purgées avec franchise, réalisme et efficacité.
Aujourd’hui, entendre M. Bardella dire que l’immigration met en péril l’identité nationale et que le droit du sol serait remis en cause en cas de victoire, m’interroge. Même si je sais que la France restera un État de droit et que le Conseil constitutionnel veillera à retailler considérablement les ambitions malsaines de ces politiciens professionnels.
Je ne sais pas comment l’entend mon fils Bachir. Il me faudrait en discuter avec lui. Savoir réellement ce qu’il pense des hommes politiques qui portent en fusil d’épaule la question migratoire comme la principale névralgie de la France, indissociable de son nerf défaillant : l’étranger !.
Se sent-il stigmatisé, se sent-il prêt à affronter toute sa vie durant, ce doigt, ces regards, ces projecteurs et cette actualité pointés sur lui, sur nous, en permanence ?
En tout cas, moi qui ne suis pas Français, mais trois fois père de Français, qui adore la France, je sens dans ma chair et ma dignité d’être humain, cet omni-niant crachat, jeté sur le visage des immigrés.
Je ne serais pas surpris qu’il le vive mal, car une nationalité, c’est sacré !
C’est une histoire extraordinaire entre une femme, un homme et sa terre natale, ses origines, ses fibres, son histoire et même son esprit. Cela ne se choisit pas à la légère. En réalité, la plupart du temps, c’est la nationalité qui vous choisit, plus que vous ne la choisissiez. Et quand elle vous prend, vous n’avez pas la force de lui échapper.
D’ailleurs c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais senti la nécessité de solliciter une naturalisation. Pour ce qui justifie mon séjour en France, un titre périodique suffit largement. Le sentiment de fierté et d’amour avec ma terre d’origine, le lien historique et social et l’honnêteté et la franchise à l’égard de la France, ont fini de me convaincre de rester Sénégalais, résident en France.
C’est pourquoi rejeter les millions d’étrangers nés français et particulièrement abjecte.
C’est la négation de leur identité intrinsèque. Ils ne viennent pas souiller une identité nationale. Ils sont cette identité même. Ils en sont la substance et la force. N’en déplaise aux ennemis de la diversité.
Ces hommes politiques ignorent-Ils l’apport des immigrés, la demande du patronat français en main d’œuvre étrangère pour les années à venir ? Savent-ils vraiment combien de Français sont émigrés en Afrique et dans le monde et y vivent tranquillement ? Comme ces dizaines de milliers d’immigrés sénégalais qui d’après une étude récente sont plus diplômés que les Français. Une configuration inattendue pour nombre de politiciens, qui ne doit pas être abordée en termes de concurrence à l’employabilité des Français, mais en termes de plus-value et d’expertise apportées à la France.
Et puis Lionel, cette situation apporte la réplique à ta boutade qui m’amuse 30 ans après. Tu m’avais dit textuellement : « Si j’échoue au DEUG, j’émigre au Sénégal, parce qu’au Sénégal, être blanc est un diplôme ». Mdr!
Bref, autant de questions qui m’empêchent de dormir pleinement, mon déjà très court sommeil… si les diables me laissent tranquille.
Et puis je t’embête avec mes questions bêtes et décousues. Des questions qui m’embêtent et qui, sûrement, ne te laissent pas indifférent.
Mon cher frère « toubab », ton « salut les niouls* » me manque, comme cette belle époque, qui a fait les plus beaux jours de ma vie. J’espère que tu n’as pas trop changé. Tant que tu resteras à droite ou au centre ça va. Évite les extrêmes ! Ça rend aigris et moche.
Pour ma part, j’ai demandé à tout mon entourage de ne pas voter pour ceux qui ne les apprécient pas. C’est la moindre des politesses.
J’espère qu’on se verra cette année.
En attendant, je vous embrasse tous. Dis à maman que je pense fortement à elle et à Rémy de m’appeler.
Bises
Djibril, ton frère, « nioul».
Nioul ou Ñul : noir, en wolof, langue nationale du Sénégal.
par Abdoul Aziz Diop
CENT ILLISIBLES JOURS AVEC DIOMAYE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les deux inspecteurs des Impôts n’obtinrent pas de l’ancien premier ministre Amadou Ba ce dont un autre ancien premier ministre, Mamadou Lamine Loum, gratifia le régime du président Abdoulaye Wade
Invité, le dimanche 2 juin 2024, de l’émission « Objection » sur la radio Sud FM, deux mois après la prestation de serment du président Bassirou D. D. Faye, l’historien Mamadou Diouf trouva « prématurées les critiques » faites au président Faye et à son premier ministre Sonko. Le Professeur Diouf expliquait que le délai de 100 jours requis est celui au terme duquel les critiques sont fondées. À la décharge du nouveau régime, Mamadou Diouf disait même tolérer « l’amateurisme et les erreurs » des trois premiers mois d’exercice du pouvoir par le tandem Faye-Sonko.
Dans 12 jours au plus, c’est-à-dire 100 jours après la troisième alternance politique au Sénégal, les critiques pour cause d’amateurisme et d’erreurs au sommet s’expliqueront alors moins par la durée que par l’absence de méthode.
Pas de programme, pas de méthode
En matière de gouvernance, l’ossature du programme sur lequel un.e candidat.e à l’élection présidentielle a fait campagne en dit long sur la méthode d’exercice du pouvoir.
Le programme est le document pensé et élaboré dans lequel un.e candidat.e atteste d’une bonne connaissance du pays, mis en exergue dans un état exhaustif des lieux, et propose un plan pour la transformation du réel trouvé sur place. Second volet de tout programme dont le premier volet est le diagnostic, le plan fait état de la vision, correspondant à la réponse à la question bien connue de base : « Quel sera le visage du pays transformé au bout de 25 ans au moins ?» Ledit plan présente ensuite les valeurs (conditions subjectives du succès) qui sous-tendent l’action et montre la disponibilité incontestable des ressources financières et humaines (conditions objectives du succès). Vision et conditions (subjectives et objectives) supposent un agenda au terme duquel le produit fini (un Sénégal nouveau et souhaité) est livré à la collectivité tout entière. Dans cette optique, les projets - il y en a plusieurs, pas un seul - renvoient aux modalités pratiques d’exécution du plan. À titre d’exemple, le Plan Sénégal émergent (PSE) est exécuté à travers les Projets d’Actions Prioritaires (PAP).
Après avoir longuement abusé les citoyens (militants, sympathisants, indépendants, etc.) de ce qu’ils appellent tous les deux « le Projet », Diomaye et Sonko arrive au pouvoir en empruntant le chemin inverse à celui d’un programme tel que nous l’avons présenté ici. L’amateurisme et les erreurs dans le jugement et l’action au quotidien s’expliquent alors par la méconnaissance de la situation du Sénégal au 2 avril 2024. Les deux inspecteurs des Impôts et des Domaines Bassirou D. D. Faye et Ousmane Sonko n’obtinrent pas de l’ancien premier ministre Amadou Ba ce dont un autre ancien premier ministre, Mamadou Lamine Loum, gratifia le régime du président Abdoulaye Wade, à savoir la situation du Sénégal au 2 avril 2000. Autre temps, autres bonnes mœurs que les profanes du politique - tous des inconditionnels de Sonko - fustigent sans en avoir la moindre idée.
Illisibilité
En l’absence totale de programme et de méthode, nous ne savons des cent premiers jours du nouveau régime que les fuites en avant dont le premier ministre est passé maître depuis son entrée en fonction. C’est du chef du gouvernement lui-même que tout le monde apprend que le ministre de l’Intérieur a agi seul dans l’opération de déguerpissement des occupants de la voie publique dans plusieurs localités du pays. En même temps, l’annonce d’une descente à la mythique plage Anse Bernard - au lieu de Hans au goût de Sonko - n’aura de sens que si tous les entrepreneurs du domaine maritime sont traités à la même enseigne. On en est bien loin ! C’est du moins ce qu’explique un opposant stupéfié par le séjour long du chef du gouvernement à l’hôtel Azalaï aux frais du contribuable sénégalais déjà averti du dépeçage fiscal drastique au cours des prochaines semaines.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, le président de la République dit ne pas faire de son maintien au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) une obsession au moment même où les amateurs de la VAR diffusent la vidéo de l’opposition farouche de Sonko à l’idée d’un tel maintien. Ajouté à ce qui est dit, l’accusé de réception si peu clair des conclusions des Assises de la Justice, commanditées par le président, en dit assez sur les cent illisibles jours de Diomaye comme président de tous les Sénégalais.
En attendant « le Projet » et la méthode qui va avec.
Abdoul Aziz Diop est le fondateur de Pacte institutionnel pour la défense des institutions de la République et de la démocratie.
LA RÉGION DE DIOURBEL A REÇU LA QUASI-TOTALITÉ DE SES SEMENCES D’ARACHIDE
Comme dans les autres régions, les autorités administratives ont créé des commissions chargées de distribuer les intrants agricoles (engrais, semences, etc.) aux agriculteurs qui veulent les acquérir.
Diourbel, 5 juil (APS) – La région de Diourbel (centre) a reçu 98,72 % de ses semences d’arachide pour la campagne agricole 2024-2025, a appris l’APS, vendredi, de son directeur régional du développement rural, Souleymane Diop.
‘’La mise en place des semences d’arachide se poursuit dans la région. Elle est presque bouclée’’, a-t-il dit, précisant que 5.153,4 tonnes ont été acheminées dans les trois départements de la région, ce qui représente 98,72 % du quota de 5.220 tonnes destinées aux agriculteurs locaux.
Seul le département de Diourbel a reçu la totalité de son quota, a précisé Souleymane Diop dans un entretien avec l’APS.
Concernant les ventes, 2.104,3 tonnes destinées à ce département ont été écoulées, ce qui représente 41 % de son quota, selon M. Diop.
Comme dans les autres régions, les autorités administratives ont créé des commissions chargées de distribuer les intrants agricoles (engrais, semences, etc.) aux agriculteurs qui veulent les acquérir, a-t-il dit.
Il existe 45 commissions de distribution dans le territoire régional : 13 pour le département de Bambey, 14 pour celui de Diourbel et 18 pour celui de Mbacké.
Selon Souleymane Diop, les forces de défense et de sécurité (policiers, gendarmes et militaires) sont impliquées dans la distribution des intrants et des équipements agricoles, comme dans les autres régions.
Les agriculteurs de la région attendent encore la première pluie pour entrer de plain-pied dans les activités hivernales.
par Madieye Mbodj
ACCÉLÉRER LE PAS SUR LE CHEMIN DE LA RUPTURE
Le 24 mars 2024 marque une précieuse victoire d’étape, mettant face-à-face deux visions de l’avenir du pays : Jub- Jubal- Jubbanti, ou Dëng - Dëngal - Dëngalaat ? Il ne faut pas baisser la garde. Le difficile reste à venir
1. Après moi, le déluge ! Ce DG, sur les traces encore fraiches de son mentor de président de la République sortant, peut-il décemment attendre le 29 mars 2024 (après les résultats de la présidentielle) pour anticiper, en toute connaissance de cause, sur son limogeage certain et signer un accord d’établissement avec les syndicats, accord irréaliste à coup sûr, mais sciemment conclu avec la volonté de léguer à son successeur une patate chaude sur un terrain bourré de mines ? Sans oublier les augmentations à l‘emporte-pièces des salaires et primes, d’autres largesses suspectes et contrats de travail de la vingt-cinquième heure ? Promotion des intérêts des travailleurs ou volonté cynique de sabotage et combat politicien d’arrière-garde : après moi, le déluge ! N’est-ce pas cette même logique qui montre le bout du nez derrière cette volonté de jeter de l’huile sur le feu dans les relations entre marchands ambulants et commerçants d’un côté, nouvelles autorités de l’autre, relativement à la nécessité de corriger des situations de désordre et d’encombrement anarchique de la voie publique, entretenues des décennies durant à force de gestion laxiste et clientéliste ?
2. Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre ou bruitages autour d’une crise institutionnelle factice ? La majorité actuelle à l’Assemblée nationale, faisant fi à la fois de la loi organique et de la norme législative communautaire supranationale, s’est permise de renvoyer aux calendes grecques le débat d’orientation budgétaire fixé au 29 juin dernier, sous le prétexte spécieux que le Premier ministre Ousmane Sonko refuserait de présenter sa DPG devant les députés, démontrant ainsi selon eux, la vacuité du tant vanté Projet du duo Jomaay mooy Sonko, mais aussi et surtout le ‘’manque de respect’’ de l’institution parlementaire de la part du Premier ministre. C’est alors bizarrement au président Bassirou Diomaye Faye, pourtant il n’y a guère décrié par le « Macky » et ses thuriféraires, taxé de « terroriste pur et dur, salafiste impénitent, anti-confréries et anti-chefs religieux », que l’on vient demander d’assumer son rôle de « garant du bon fonctionnement de nos institutions », et patati et patata !!! Dans une contribution en date du 10 juin dernier, intitulée : « Quand les pilleurs de la République voient à présent le monde à l’envers », je mettais déjà le doigt, entre autres, sur diverses manœuvres désespérées visant à « créer une fausse rivalité, animosité, zizanie ou bisbille entre le président et le Premier ministre - en pure perte d’ailleurs pour qui connait réellement ces deux leaders, imbus de valeurs et de principes éthiques, pleinement convaincus ensemble de la pertinence du Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans une Afrique de progrès ». Quant au nouveau cap fixé, le gouvernement précisait déjà il y a plus de deux mois : « La première phase du plan d’action pluriannuel du Projet sera inscrite dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain » (Communiqué du Conseil des ministres du 24 avril 2024).
Démarche ne saurait être plus claire et plus respectueuse de la séparation des pouvoirs et des prérogatives reconnues à l’Assemblée nationale. Quel acteur politique, quel journaliste, quel citoyen un tant soit peu honnête et sérieux ne saurait faire la différence entre, d’une part, la formulation d’un projet de société ou d’un programme à caractère stratégique soumis au vote du peuple souverain et, d‘autre part, l’exercice de planification opérationnelle de la mise en œuvre d’un tel programme, sur la base - soit dit en passant - du diagnostic de l’état des lieux réel, des dégâts et autres retards accumulés, renvoyant ici, comme mentionné plus haut, aux différentes phases du plan d’action pluriannuel à décliner à partir du projet de loi de finances 2025, à soumettre au vote de l’Assemblée nationale, normalement à l’occasion de la session budgétaire d’octobre à décembre prochains ?
Par ailleurs, l’Article 55 de la Constitution dispose : « Après sa nomination, le Premier ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. » Que dit le règlement intérieur actuel de l’Assemblée quant aux modalités et procédures ? Rien ! Il se trouve en effet que, sous le régime du Macky, le poste de Premier ministre a d’abord été maintenu en 2012, ensuite supprimé en 2019 puis rétabli en 2021, tout cela au gré des calculs de petite politique de courte vue, sans même que les dispositions de droit conséquences n’aient été prises à chaque fois. C’est ainsi qu’après avoir supprimé du règlement intérieur toute référence au Premier ministre et à la DPG, notamment par l’envoi à la corbeille des Articles 97, 98 et 99, nos doctes donneurs de leçon n’ont pas hésité à recourir à la fraude en distribuant aux députés une fausse version du règlement Intérieur. Dites alors aux citoyens sénégalais, entre ceux qui s’emploient à dissimuler et à cautionner la forfaiture et la fraude sur les textes de l’Assemblée et celui qui ne réclame que leur rétablissement et application conformes, qui en droit et en fait, ne respecte pas l’institution parlementaire ?! Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, il appartient clairement au président de l’Assemblée et à sa majorité de modifier en bonne et due forme le règlement intérieur, en vue de fixer la date de la DPG, et c’est tout. N’est-ce pas d’ailleurs, mesdames et messieurs de l’APR-BBY, le chemin le plus court et le plus efficace pour ‘’confondre’’ le Premier ministre Sonko, si jamais il était habité d’une quelconque « peur » de décliner sa feuille de route devant l’hémicycle ?
3. N'est-il pas temps alors de dissoudre l’Assemblée nationale ? Beaucoup de bruits ont été distillés ces derniers jours sur d’illusoires possibilités pour les députés d’empêcher le président de la République de prononcer la dissolution de l’Assemblée. L’Article 87 de la Constitution dispose : « Le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature… L’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir… Le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale. » Sous cet éclairage, les dernières élections législatives ayant eu lieu le 31 juillet 2022 et les résultats définitifs officiels ayant été proclamés par le Conseil Constitutionnel en sa séance du 11 août 2022, la dissolution de l’actuelle 14ème législature devrait pouvoir intervenir soit le 31 juillet, soit le 11 août 2024, sauf à recourir aux « pouvoirs exceptionnels » que confère l’Article 52 de la Constitution au président de la république dans des situations d’exception explicitement précisées. En tous les cas, en la matière, l’avis du Conseil constitutionnel fera foi, et aucune tentative d’obstruction ou de blocage ne saurait prospérer.
4. Faire focus résolument sur les demandes populaires : L’exigence est de renforcer l’organisation du peuple et la mobilisation citoyenne, d’accélérer le pas sur le chemin de la rupture et de la mise en œuvre du Projet, afin de répondre mieux et plus vite aux attentes populaires légitimes.
Le 24 mars 2024 marque une précieuse victoire d’étape de la dynamique de révolution démocratique, sociale et citoyenne en marche dans notre pays, mettant face à face deux visions, deux orientations, deux voies et deux camps qui continuent de se confronter à propos de la gestion et de l’avenir de notre pays : Jub- Jubal- Jubbanti, ou Dëng - Dëngal - Dëngalaat ? La question de savoir qui l’emportera n’est pas définitivement résolue : il ne faut donc pas baisser la garde, le plus difficile étant encore devant nous. Les tenants ouvertement partisans du régime déchu continuent de plastronner dans les administrations centrales et locales, dans les collectivités territoriales, à l’Assemblée nationale, et restent encore nichés dans plusieurs autres stations ou institutions budgétivores, assis bien souvent sur de confortables matelas financiers indus, leur permettant de continuer à actionner divers lobbys et relais, médiatiques, économiques ou socio-culturels, sans négliger ces pratiques, mentalités et habitudes négatives sédimentées dans le corps social de chez nous, jusqu’à être considérées comme des normes intangibles de notre vivre-ensemble !
Pour briser net les manœuvres de diversion, d’intoxication, de manipulation ou de division, et endiguer les menaces de déstabilisation ou tentatives effrénées en vue d’un hypothétique retour en arrière, il est plus impératif que jamais, d’une part de renforcer l’organisation et la mobilisation populaires sous l’impulsion et la direction d’un parti Pastef plus que jamais solide et debout, d’autre part d’accélérer le pas sur le chemin de la rupture systémique pour la mise en œuvre du Projet. Dans ce cadre, renforcer la liaison avec les masses par les actions de terrain, l’information et la communication, l’organisation et les activités citoyennes ; dynamiser le parti de la base au sommet dans la perspective en particulier de la préparation et de la tenue du premier congrès ainsi que de la participation victorieuse aux prochaines échéances électorales ; mettre en œuvre tous les moyens légaux disponibles en vue de rendre effective la reddition des comptes : les nombreux rapports des corps de contrôle doivent être exploités dans la transparence et la célérité, les auteurs des crimes économiques et financiers doivent rendre gorge, tout comme les auteurs et responsables des crimes de sang doivent être identifiés et châtiés à la hauteur de leurs ignominies. Les avaleurs de terres et de plages doivent restituer aux communautés et aux citoyens spoliés ce qui appartient à tous. Jub-Jubal-Jubbanti : ce viatique ne cible pas seulement les autres ; de notre côté, des insuffisances voire erreurs de parcours sont parfois inévitables : le cas échéant, il faut savoir les corriger et les dépasser suivant la démarche dialectique : unité-critique-nouvelle unité ! D’autant plus vrai que nous-mêmes, nous portons les stigmates du système vaincu, d’où l’impératif : « Changer nous-mêmes pour changer le Sénégal et l’Afrique » ! Notre pays, sur la voie du patriotisme, de la souveraineté et du panafricanisme, a besoin de compter pleinement sur toutes ses ressources, humaines et matérielles, afin de se mettre définitivement sur la trajectoire du travail, de l’éthique et de la fraternité, de la vérité, de la justice et de l’intérêt général, pour une prospérité partagée, au service des générations présentes et futures. Nous le pouvons si nous le voulons, et si nous y œuvrons avec fermeté, lucidité et esprit d’ouverture, opiniâtreté, ténacité et persévérance.
BASSIROU DIOMAYE FAYE A REÇU LA CONVENTION DES JEUNES REPORTERS DU SÉNÉGAL
Migui Marame Ndiaye, président de la CJRS, a exposé les défis auxquels sont confrontés les journalistes sénégalais, notamment la précarité salariale, les besoins en formation et les questions de sécurité.
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a reçu aujourd’hui au palais de la République la délégation de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS), a-t-on appris de la présidence de la République.
« Migui Marame Ndiaye, président de la CJRS, a exposé les défis auxquels sont confrontés les journalistes sénégalais, notamment la précarité salariale, les besoins en formation et les questions de sécurité. Les jeunes reporters ont également plaidé pour une fiscalité plus flexible pour les groupes de presse, tout en appelant au respect strict du code de la presse », a-t-elle écrit sur Facebook.
Selon la même source, le Président Bassirou Diomaye Faye a salué l’engagement de la CJRS pour une presse éthique et dynamique.
«Votre travail est vital pour notre nation, et nous sommes déterminés à soutenir une presse libre et responsable », a déclaré le Président.
Le Chef de l’État a également insisté sur l’importance de la justice fiscale et du respect des lois, des éléments cruciaux pour la consolidation de la démocratie sénégalaise.
« Dans ce contexte, le Président a réitéré son soutien indéfectible à la presse, qu’il considère comme un pilier essentiel de la société sénégalaise. Cette rencontre intervient alors que la CJRS célèbre cette année son 20e anniversaire avec un gala et la remise du prix Mame Less Camara pour l’excellence en journalisme d’investigation », a notamment fait savoir la présidence de la république.