«Masks» est une série de toiles que l’artiste sénégalais Tampidaro expose à la Galerie Art Box de Dakar. Connu pour ses panoramas colorés de la capitale sénégalaise, Tampidaro plonge cette fois dans l’univers des masques, mais selon le style bien particulier qu’est le sien. Cet article a été réalisé dans le cadre d’un programme de Noocultures et a été encadré par la critique d’art Hanou Amendah.
Par une rencontre avec le masque africain, Picasso bouleversa le monde de l’art. Sur les pas du maître, Tampidaro, le peintre autodidacte. Mais là où le maître espagnol s’est intéressé à l’esthétique des masques africains, le jeune artiste sénégalais, lui, en fait une interrogation sur la nature profonde de l’homme. La série «Masks» est une réflexion sur l’état psychologique de l’homme. Tampidaro, Ibrahima Bocoum de son vrai nom, pose son regard sur l’homme, la nature et le monde animal. Pour cette exposition à la Galerie Art Box des Almadies (Dakar), il revisite les masques, ces objets singuliers de l’art africain. Et ici, ils prennent des formes inhabituelles comme souvent dans le travail de l’artiste : couleurs vives, figures caricaturées, formes déjantées aux têtes plus carrées que rondes avec des bouches énormes, des visages avec des inscriptions et incrustations à profusion. Forêt enchantée (2023) représente un visage d’homme à la forme triangulaire qui émerge d’une sorte de masque aux contours réguliers. Les yeux, peints en orange, ainsi que la bouche énorme se détachent d’une touffe de cheveux et sont surplombés par une petite tête d’oiseau. Les yeux aux grosses orbites fixent l’horizon. Des plumes grises, striées de noirs, sont enfoncées dans les cheveux de l’homme. Pour comprendre les œuvres de Tampidaro, ses choix esthétiques singuliers ainsi que son attachement à une vision psychologique de son environnement, il faut remonter dans son passé et son parcours de vie.
Artiste autodidacte
Tampidaro est un artiste autodidacte. Dans le quartier de la Médina où il est né, la vie est faite de solidarité et d’entraide. La croissance démographique aidant, la Médina est devenue trop exiguë pour les milliers de gens qui y vivent. Mais les relations humaines en sortent plus renforcées. C’est dans cette atmosphère exaltée, survoltée et totalement désordonnée que Tampidaro grandit au sein d’une famille d’artistes. Son père et ses frères sont artistes, et sa mère teinturière. Aux côtés de cette dernière, naissent les premières tentatives. L’artiste utilise d’abord les matériaux de sa mère pour bricoler ses toiles. Décidé à réussir dans cette passion qui l’a écarté très tôt de l’école, il trouve tout de même le moyen de se former à l’espace «Car Rapide» pendant 7 ans, auprès de Mamadou Sadio, un artiste autodidacte connu pour ses peintures aux couleurs vives et d’inspiration «Pop Art». Entre les journées à l’atelier et la nécessaire recherche d’un travail salarié, il met au point sa technique : une vision de la réalité de son quartier, la Médina, conforme à ses fantasmes d’artiste, ses sentiments et son ressenti. Les routes prennent alors des couleurs vives et les bâtiments semblent danser. Et quand il fait le portrait de ses «Fous», il leur donne les attributs que l’imaginaire collectif leur prête. Des yeux qui voient tout, des bouches qui renferment une sagesse intrinsèque. Loin de rechercher l’exactitude dans la représentation de son environnent urbain, il cherche à exprimer fondamentalement, à la manière de Van Gogh avec The Stary Night (1889), un ressenti, des impressions.
Derrière les couleurs vives et les formes déjantées, Tampidaro pose une véritable réflexion sur l’homme et son interaction avec son environnement. Cette réflexion est le fruit d’une rencontre fortuite avec un malade mental. De cet échange, naissent de vraies interrogations qui ne vont plus le quitter sur la nature profonde de l’être humain, ses motivations et la notion de folie. Sommes-nous plus sains d’esprit que ces malades mentaux qui nous entourent ? Être bien habillé et avoir des aptitudes sociales suffisent-ils pour dire notre humanité ? Ses pinceaux traduisent ces questions sur la toile, ainsi que les réponses qui nourrissent son imaginaire. Avec la série les «Fous» produite en 2022, l’artiste examinait alors la face cachée de l’être humain à travers des portraits aux frontières de l’humanité et de la folie. Chacun des personnages représentés y arbore un sourire énorme, comme pour rire de nos certitudes de mortels qui se disent sains d’esprits. Cette série, où il fait siennes les réflexions que ce malade mental a partagées avec lui, est devenue d’ailleurs l’une des plus populaires de l’artiste et l’a amené à poursuivre l’exploration des facettes cachées de l’être humain. La série avec les masques est une continuation naturelle de cet examen psychologique des humains.
Un miroir révélateur
Les toiles de la série «Masks» sont des portraits pour la plupart. Ils représentent des visages sous des masques. Chez Tampidaro, les masques ne servent ni à cacher ni à occulter. Ils servent plutôt à révéler la nature profonde de l’homme. On est comme face à un miroir révélateur, comme le démontre si bien Forêt enchantée (2023). Derrière le visage souriant des hommes, se cachent souvent les pensées les plus effrayantes. L’âme humaine est capable des pires atrocités, et elles sont commises par l’homme sur ses semblables, mais aussi sur la nature et les animaux. Les squelettes d’animaux évoquent ces innombrables espèces disparues, détruites par la folie de l’homme, ses débordements et excès. L’homme, cet animal qui se transforme en prédateur, n’a pas qu’un seul visage. Et les toiles de Tampidaro sont un voyage au cœur de cette dualité entre l’homme et l’animal. Derrière chaque masque, transparaissent des pulsions bestiales. A l’intérieur de chaque masque, des signes et des symboles sont gravés. Des cercles ou des lignes qui se rejoignent pour former des figures géométriques. Parfois en noir ou en couleurs vives, ces signes pointent vers l’existence d’un monde parallèle que l’artiste explore constamment dans ses œuvres. Esprits du visage (2023) représente un double visage sur lequel le nez est tracé en blanc ainsi que le contour des yeux. Alors que l’un des yeux a une forme normale, l’autre est formé d’un globe énorme, au fond duquel brille un iris orangé. Un deuxième visage pousse dans l’arrière du crâne, avec des excroissances en forme de corne. L’ensemble est certes effrayant, mais l’harmonie des couleurs vient tempérer la peur. Ici, l’humanité semble s’être effacée. Elle a laissé la place à la nature bestiale de l’homme dans son entreprise de prédation.
Lâcheté de l’homme ?
Au-delà de la pure prédation et de la rapacité des hommes, l’artiste s’émeut également de la façon dont les animaux deviennent des objets de négociation spirituels, sacrifiés parfois sur l’autel de l’irresponsabilité des hommes. Le calice présent dans le portrait Forêt enchantée (2023), qui permet de recueillir le sang des bêtes lors de sacrifices rituels ou de séances de libations pour implorer les mânes des ancêtres, indique comment les humains se servent des animaux pour expier leurs fautes ou rejeter toute responsabilité. Quand une série d’accidents survient sur une route, les conducteurs évoquent très souvent la responsabilité des génies et des esprits qui peuplent la brousse. Pour Tampidaro, il s’agit là d’une fuite de responsabilité. «Ce ne sont pas ces choses qui nous font du tort, mais bien le fait que les humains eux-mêmes ne sont pas très éduqués. Ils prennent de l’alcool, ne dorment pas assez, ne prennent pas soin de leurs véhicules. Alors quand il y a un accident, ce ne sont pas les êtres surnaturels. Je veux que les gens comprennent qu’ils sont les responsables de tout ce qui se passe, pas la nature qu’on se plaît à accuser toujours.» Dans l’univers de Tampidaro, les animaux sont très présents et ils crient leurs souffrances face aux mauvais traitements qu’ils subissent. Dans les rues de Dakar, les chiens errent et vivent en bandes sauvages. Ils sont souvent maltraités et chassés à coups de pied. Ces traitements, Tampidaro ne les accepte pas. «Ici au Sénégal, les animaux sont marginalisés. Les chiens et les chats errants sont persécutés alors qu’ils font partie de nous», explique l’artiste.
Peintre du chaos urbain
Le regard sur les animaux de rue à Dakar n’est pas un élément isolé dans les thématiques qu’aborde Tampidaro. De la même façon qu’il étudie avec minutie l’âme humaine, il décortique également les mouvements de la ville. L’artiste est bien connu pour ses représentations du chaos urbain de Dakar, lui donnant une touche artistique unique. Sous sa palette, la ville prend un autre visage. Elle est folle, elle est dynamique, elle est décousue, mais elle déborde de joie. Sous les pinceaux de Tampidaro, les visiteurs découvrent une ville surréaliste où les bâtiments sont penchés, voire courbés, les routes ne sont pas noires, elles arborent des couleurs vives et sont parfois rouges, parfois jaunes ou même vertes. Les personnages sont toujours dessinés dans des proportions exagérées. Ils sont souvent d’un noir profond et portent des vêtements colorés. Leurs bouches énormes sont peintes d’une couleur fluorescente. S’il s’inspire de scènes de rue qu’il observe, son œil d’artiste nous rend les scènes dans une représentation à la fois caricaturale et joyeuse. «Dans la rue, les gens se saluent, partagent les mêmes bancs autour des gargotes», raconte-il. Les personnages de cette ville sont des êtres chaleureux qui rendent ce chaos très attractif. Tampidaro décrit en somme une communauté de citadins qui se donnent la main, s’épaulent et dont la rue, l’espace public, est le lieu de fraternité et de bien-être.
Cette convivialité caractérise fortement le quartier de sa naissance, la Médina, et donne ce ton de joie et de bonne humeur à ses toiles. Tout comme lui, Ndoye Douts, un artiste plasticien récemment décédé et dont l’atelier était installé au cœur de la Médina, s’inspirait beaucoup de l’univers chaotique de la ville dans ses toiles. Mais Ndoye Douts dépeignait surtout le foisonnement des maisons qui se chevauchent et se superposent. Les villes africaines, souvent capturées dans les photos et décrites uniquement sous le signe du chaos, prennent une dimension humaine dans l’œuvre de ces artistes. Ils ne cherchent d’ailleurs jamais à le cacher. Ils en bouleversent le sens, en montrant la vie foisonnante qui en est issue et comment toutes les espèces, humains, animaux et plantes, y trouvent une place.
En peul, sa langue maternelle, Tampidaro signifie «s’arrêter quand on sera fatigué». Alors Tampidaro continue encore et encore de tracer sur ses toiles, les tares de la société et de l’homme. Tampidaro continue de s’inspirer du «Pop Art», en ce sens qu’il produit à l’infini les mêmes scènes de vie quotidienne et les mêmes personnages en utilisant les couleurs les plus violentes et les plus gaies. Qu’il s’agisse de masques ou de représentations de la ville, Tampidaro inscrit son œuvre inlassablement dans l’expression des sentiments, des désirs et des fantasmes cachés.
LA RESISTANCE !
Balai traditionnel face à la modernité - Au Sénégal, dès les premières lueurs de l'aube, les femmes, munies de balai, nettoient concessions et ruelles. Même si le balai moderne est plus utilisé, force est de reconnaître que celui traditionnel résiste.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 06/07/2024
Au Sénégal, dès les premières lueurs de l'aube, les femmes, munies de balai, nettoient concessions et ruelles. Même si le balai moderne est plus utilisé, force est de reconnaître que celui traditionnel résiste toujours.
7 heures passées de quelques minutes. A l'est une couleur orangée montre le soleil en plein gésine. Il accouchera bientôt de ses premiers rayons qui viendront sécher la rosée matinale. Comme d’habitude, les femmes se lèvent avec l'astre pour démarrer les tâches ménagères. La première chose à laquelle elles s’adonnent souvent : balayer la cour de la maison. Et beaucoup utilisent encore le balai traditionnel à manche. Ce balai artisanal est un emblème domestique et féminin. Beaucoup de garçons qui ont tenté de balayer ont été souvent réprimandés par leurs parents. Parce que la société en a fait une affaire de femme. Dans tous les cas, ce balai résiste toujours au temps malgré l’usage de plus en plus fréquent des balais modernes. Mère de trois enfants, Absa Mbane est fidèle à son balai traditionnel car, d’après elle, «les tiges du balai traditionnel ont une connotation qui rassemblent et protègent la famille». Mme Faye, première épouse d’une famille polygame, de teint clair, taille élancée, drapée d’un «meulf» rouge blanc, renseigne qu’elle utilise trois sortes de balais : un balai long pour nettoyer les artères, la voie publique, un autre avec manche pour la maison et un balai court pour les toilettes. «Ce n’est pas parce que je refuse la modernité où j’aime me fatiguer, mais le balai local à ses secrets que les jeunes d’aujourd’hui ignorent. Non seulement c’est écolo mais également ça protège», insiste-t-elle.
«Avec le balai en plastique, il y a toutes sortes de maladies»
Dans une autre maison sise à Keur Mbaye Fall, Yaye Fall plus connue sous le pseudo de «Mère diamant noir» est catégorique. Chez elle, c’est le balai traditionnel la vedette de la propreté. «Ici, personne n’ose utiliser le balai moderne. Je ne badine pas avec ça et mes belles-filles le savent très bien. Les brindilles du balai viennent du sorgho et qui parle de sorgho fait référence à l’abondance. Nettoyer sa maison avec ses tiges peut rendre la maison prospère», explique-t-elle avec assurance. Elle poursuit : «Depuis que nous avons commencé à utiliser le balai en plastique, il y a toutes sortes de maladies, il y a des tensions dans les foyers, maintenant, c'est la précarité dans les familles. Revenons à l’orthodoxie et croyons à nos traditions que nous ont léguées nos grands-parents». La soixantaine consommée, Binetou Sarr, chapelet à la main droite, intervient dans la discussion et étale ses connaissances sur le sujet. Elle fait une révélation. «Beaucoup de mariages ne durent pas parce qu’on refuse la tradition. Au temps, lorsqu’une femme regagnait son domicile conjugal l’ustensile qu’on lui remettait en premier, c’était le balai et la calebasse qu’on appelle (lawtaan)», rappelle la dame, tout en regrettant que cette tradition soit négligée de nos jours. «Notre balai local résiste et continuera à résister au temps car celui dit cantonnier est éphémère», dit-elle.
Quand la nouvelle génération opte pour la modernité
L’histoire du balai n’est pas seulement l’affaire des mères de famille mais les vieux aussi ont leur grain de sel. Trouvé en train de nettoyer son enclos de moutons à l’aide d’un balai artisanal, Idrissa Goudiaby loue les qualités de cet outil. Selon lui, le balai artisanal est meilleur que celui dit cantonnier, privilégié par la nouvelle génération. «Les jeunes d’aujourd’hui sont des partisans du moindre effort. Ils ne savent pas que le balai local provient de la Casamance et renferme beaucoup de bienfaits et de secrets. Ces tiges étaient une sorte de preuve de souvenir des récoltes fructueuses. Mieux, elles étaient même un symbole de fertilité», se remémore le vieux Idrissa Goudiaby. Cependant, la nouvelle génération ne croit plus à ces pratiques ancestrales et parle de l’évolution du monde. Pour le jeune couple Sène, cela est révolu. «Quand je regagnais le domicile conjugal, on m’a donné un gros balai que je devais utiliser uniquement pour ma chambre pour, disaient mes parents, conjurer le mauvais sort. Mais moi, je ne l’ai utilisé que rarement. C’est mon mari qui m’a dit : ‘’tu enlèves ce balai de la chambre où tu sors de la chambre.’’ Quand ma mère l’a su, elle était dans tous ses états, mais après je me suis dite que ce sont des futilités. J’ai 12 ans de mariage Alhamdoulillah, je vis bien avec ma petite famille. Et pourtant j’utilise le cantonnier car je ne peux pas me courber pour balayer», explique Mme Sène.
«Le balai moderne nous évite les maux de dos»
Dibor Ndour est femme de ménage dans une entreprise. De son côté, elle dit : «Pourquoi vouloir se fatiguer alors que la modernité a tout réglé. Cela fait des années que je n’utilise plus ce balai local, si ce n’est que pour laver les carreaux des toilettes», insiste la dame habillée en robe Wax. «Moi, je ne connais pas le balai local car chez mes parents, on utilise que les balais cantonniers. Car c’est plus pratique, et ça nous évite les maux de dos. Nos grands-parents n’avaient pas le choix, c’est pourquoi ils utilisent le balai local. Franchement, dites-moi qui veut souffrir ?», s’interroge Fanta Sall Mbaye, roulant les yeux, les mains autour des reins. La jeune fille de poursuivre : «Je suis persuadée que certaines courbatures étaient dues au balai traditionnel, car elles se courbaient à tout moment pour balayer toute une maison, et souvent de grandes. Maintenant tout cela est révolu, on fait de faux ongles pour faire le ménage tranquillement car nous sommes modernes. Même les serpillères sont révolues. Les balais étaient donc une sorte de preuve ou de souvenirs des récoltes passées et fructueuses» renchérit-elle par un sourire.
LE BALAI, OBJET DOMESTIQUE, SOCIAL ET POLITIQUE
Ses usagers sont multiples. Ses valeurs sociales traditionnelles sont tout aussi mystiques. Le balai sert à rejeter les impuretés, saletés, mais recèle bien d’autres vertus. Ce sont là les fonctions propres et dérivées de cet objet. Plusieurs finalités.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 06/07/2024
Pour le commun des mortels, le balai n’est rien de plus que cet outil qui sert à nettoyer la saleté, ce qui dérange ou gêne. Mais, dans nos sociétés traditionnelles, il a aussi une fonction mystique. On l’adore à bien des égards. On l’abhorre à certains lieux et moments. Le candidat Bassirou Diomaye Faye a-t-il, sous ce rapport, dissimulé une «arme» mystique derrière un message politique ? A l’occasion de la deuxième édition de la Journée nationale de mobilisation sociale «Setal sunu rew» prévue aujourd’hui, Bés bi balaie plus large et décortique cet objet dans tous ses sens. Histoire, mystique et signification dans les communautés, message politique, interdits, usage domestique, chaine de fabrication, la résistance malgré le balai moderne…
Ses usagers sont multiples. Ses valeurs sociales traditionnelles sont tout aussi mystiques. Le balai sert à rejeter les impuretés, saletés, mais recèle bien d’autres vertus. Ce sont là les fonctions propres et dérivées de cet objet. Plusieurs finalités. Surtout qu’il présente différentes formes pour divers usagers au gré du milieu dans lequel on est. Les balais traditionnels africains et asiatiques, ce sont des brindilles de tige de sorgho, de coco ou de paille de riz qui sont employées pour nettoyer la maison, de la cour à la devanture, en passant par les différents coins et recoins par les femmes. Outil de ménage, le balai est présent partout, dans tous les pays et toutes les traditions. Selon les origines et les traditions des uns et des autres, il détient une place particulière. En lui-même, il est un symbole d’unité à travers ses tiges assemblées.
Des croyances médiévales européennes, aux réalités traditionnelles africaines
Dans l’Europe médiévale, le balai est associé à la magie et à la sorcellerie. Ainsi, dans l’imaginaire populaire, il était courant d’affabuler les sorciers aux êtres maléfiques qui se déplaçaient en volant sur des balais. En Afrique, des us et coutumes étaient également associés au balai, dans le but de donner une identité et surtout d’avoir en soi des repères bien précis. En lui-même, il est un symbole d’unité. Par les tiges assemblées, il représente un peuple, une nation unie, d’où l’anecdote «l’union fait la force» que son format suggère. Cela met en avant le fait qu’un seul individu ne peut tout faire. Cet objet domestique joue dans certains cas le rôle de détenteur et traqueur «du vrai ou du faux». En Afrique, le balai est aussi symbole de purification, de nettoyage spirituel. Il a une forte valeur mystique et mystérieuse, car à la fois utilisé comme moyen pour se débarrasser du mauvais œil et des mauvais esprits. Mais aussi comme arme de protection. D’où l’attention très particulière que les Sénégalais ont portée sur le balai que le candidat Bassirou Diomaye Faye a brandi à chacune de ses sorties durant la campagne électorale qui l’a menée à la présidence de la République du Sénégal au soir du 24 mars 2024.
DIVERSITE ET ORIGINE QUI A INVENTE LE BALAI ?
l existe toute une panoplie de balais de par le monde. Et leurs fonctions varient d’un lieu à un autre. C’est ainsi qu’on trouve le balai coco, qui est le plus répandu. Il y a aussi le balai demi-tête, le balai cantonnier, le balai en caoutchouc, le balai paille de riz, le balai à frange, entre autres. Mais une question demeure sans réponse : qui a inventé le balai ? De ce que l’on en sait, cet objet remonte aussi longtemps que les sociétés humaines elles-mêmes. En revanche, on peut dire avec certitude que le balai mécanique a été inventé par Melville Reuben Bissell de Grand Rapids dans le Michigan. C’est en tout cas lui qui en a déposé le brevet en 1876 aux ÉtatsUnis. Bissell a commencé à en vendre en 1883. D’où le nom de «balai Bissell» parfois donné à cet objet.
QUAND SONKO EXPLIQUAIT LA «VRAIE» HISTOIRE «CE QUE LE VIEUX A DIT A DIOMAYE SUR LE BALAI»
Durant toute la campagne présidentielle, le candidat de la Coalition «Diomaye Président» avait par-devers lui un balai. Pour dégager un régime. Mais d’autres considéraient aussi que c’était un objet mystique. C’est à Fatick que l’enfant de Ndiaganiao a choisi de brandir ce cadeau qu’il tient d’un vieux «Aguène» (Diola) étant, lui, un «Diambogne» (Sérère). Il dira que le vieux lui a dit, en lui tendant le balai, «de nettoyer le Sénégal», ce qu’il compte faire, s’il est élu au soir du 24 mars 2024, avec beaucoup de passion, disait-t-il. Près de deux mois après son élection, à la veille du lancement de la journée de nettoyage dénommée «Set-Setal Sénégal», le Premier ministre Ousmane Sonko est revenu sur l’histoire du balai de son candidat en campagne électorale. Une histoire jamais racontée. «Je vais révéler aujourd’hui l’histoire du balai. Lorsque nous avions clôturé notre meeting de campagne à Bignona tard dans la nuit, un vieil homme d’un âge très avancé a été guidé vers notre voiture, Président Diomaye et moi. Et il m’a demandé de dire au candidat que les populations d’un village du nom de Diégoune se sont réunis et ont prié pour lui avant de lui remettre le balai pour qu’il fasse le nettoyage une fois au palais. De balayer tout le Palais, le Sénégal et toute l’Afrique. C’est pourquoi le Président tient énormément à ce balai… C’est ça le volet symbolique», a-t-il raconté. Mais pour lui, «dans le domaine de la gouvernance, de la justice il faut également utiliser le balai afin de nous débarrasser de tout ce qui plombait le développement du pays», a ajouté Sonko.
CULTURE - LE BALAI TRADITIONNEL, UN SYMBOLE SOCIAL FORT
Africa green magazine : L’Afrique comme tout autre continent a des us et coutumes. Dans le but de donner une identité et surtout d’avoir en soi des repères bien précis. Dans chaque pays, et ce, selon les origines et les traditions des uns et des autres, le balai détient une place. En lui-même, il est un symbole d’unité, les tiges assemblées, il représente un peuple, une nation unie, d’où l’anecdote «l’union fait la force». Cela met en avant le fait qu’un seul individu ne peut tout faire. Excepté cet aspect du balai, il faut dire que ce outil domestique joue dans certains cas le rôle de détenteur et traqueur «du vrai ou du faux».
Les différents types de balais adaptés aux besoins professionnels
•Le balai coco. C'est le plus répandu. ...
•Le balai demi-tête. ...
•Le balai cantonnier. ...
•Le balai en caoutchouc. ...
•Le balai paille de riz. ...
•Le balai à frange.
NOUS LANÇONS UN APPEL A TOUS LES SENEGALAIS AFIN QU’ILS VIENNENT GARNIR LES STADES LORS DES FINALES
Les différentes finales de la Coupe du Sénégal de la saison 2023/2024 promettent d’être passionnantes, avec de magnifiques affiches au programme.. Au micro de Wiwsport, Me Augustin Senghor a profité de l’occasion pour lancer un appel aux Sénégalais
Les différentes finales de la Coupe du Sénégal de la saison 2023/2024 promettent d’être passionnantes, avec de magnifiques affiches au programme. Hier, vendredi 5 juillet 2024, le président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a fait un appel aux Sénégalais pour venir garnir les stades lors des finales.
La finale chez les filles se déroulera ce samedi entre les Aigles de Médina et JOG au stade Djagaly Bakayoko, en attendant les autres finales. Au micro de Wiwsport, Me Augustin Senghor a profité de l’occasion pour lancer un appel aux Sénégalais : « Nous lançons un appel à tous les Sénégalais pour venir garnir les stades lors des finales, en commençant par la finale des filles qui aura lieu au stade Djagaly Bakayoko à Grand Yoff. C’est à proximité, que tout le monde s’y rend. Le mercredi, les jeunes joueront, en particulier les U17 et U20, et l’entrée sera gratuite pour les filles et les jeunes. Ainsi, les gens pourront assister à la célébration du football sénégalais qui met fin à la saison. Le samedi 13 juillet, nous vous convions au stade Abdoulaye Wade, notre fierté. Nous avons certes remporté la CAN, mais nous sommes également reconnus pour avoir l’un des stades les plus magnifiques en Afrique, et c’est là que se déroulera la finale entre MPC et Férus Foot.» Il a profité de l’occasion pour s’exprimer sur les mesures à prendre lors de ces événements majeurs : « Nous avons pris en compte les mesures à prendre pour soutenir les équipes. Nous avons choisi un fils sénégalais qui est entrepreneur et qui confectionne des vêtements pour les équipes de football, Tanor Confection, et nous lui avons confié la responsabilité d’équiper les équipes finalistes. Il sera assuré par la Fédération pour l’équipement de toutes les équipes. Il est prévu que le football soit lié à certains secteurs de l’économie locale dans les années à venir afin de pouvoir élaborer des produits tels que les maillots et les articles que nous fabriquerons nous-mêmes pour les supporters. Il est inhabituel de se rendre en Europe, en Chine ou en Turquie afin d’acheter des produits que les fils sénégalais peuvent produire », a-t-il conclu.
BEACH SOCCER, LA MAURITANIE BAT LE SENEGAL EN MATCH AMICAL
L’équipe nationale de beach soccer du Sénégal s’est inclinée devant celle de la Mauritanie, 4 buts à 6, lors d’un match amical joué vendredi à Dakar
L’équipe nationale de beach soccer du Sénégal s’est inclinée devant celle de la Mauritanie, 4 buts à 6, lors d’un match amical joué vendredi à Dakar.
Les Lions affrontaient l’équipe mauritanienne, dans le cadre de la préparation des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue cette année en Égypte.
Un second match amical est prévu entre les mêmes équipes, samedi à 17 h 00, à la plage de Diamalaye, où s’est déroulée la rencontre de ce vendredi.
L’équipe nationale de beach soccer du Sénégal a entamé, lundi, les préparatifs des éliminatoires de la CAN, auxquelles prendront part 14 pays.
Les rencontres vont se dérouler en deux manches : aller (19-21 juillet) et retour (26-28 juillet).
Le Sénégal, champion d’Afrique en titre, va affronter la Guinée, qui aspire à participer pour la première fois à une phase finale de la CAN.
La Confédération africaine de football n’a pas encore fixé le calendrier de la Coupe d’Afrique des nations de beach soccer.
LA CRAINTE QU’INSPIRE UNE VICTOIRE DU RN AUX LEGISLATIVES EST FONDEE
La perspective d’une arrivée à la tête du gouvernement français du Rassemblement national (RN) nourrit une certaine crainte chez les immigrés africains de France, qui redoutent un durcissement des lois sur l’immigration
Paris, 6 juil (APS) – La perspective d’une arrivée à la tête du gouvernement français du Rassemblement national (RN) nourrit une certaine crainte chez les immigrés africains de France, qui redoutent un durcissement des lois sur l’immigration, a déclaré à l’APS, le Franco-togolais, Patrice Anato, défait dès le premier tour des législatives dans la circonscription de Seine-Saint Denis.
”La crainte pour les immigrés africains de voir le Rassemblement national arriver au pouvoir est bien fondée. Cela inquiète parce que le fond idéologique reste le même’’, a-t-il indiqué lors d’un entretien.
Historiquement, le parti fondé par Jean Marie Le Pen était restée négationniste, antisémite et raciste. Et certains propos émanant de certains hommes et femmes actuellement démontrent que la formation politique n’a pas changé, a laissé entendre Patrice Anato, qui briguait un siège de député sous la bannière d’Ensemble pour la République (pouvoir sortant)
”Les sondages restent des sondages, mais il y a une forte probabilité que le Rassemblement national obtienne la majorité à l’Assemblée nationale et peut être même une majorité absolue”, a-t-il fait valoir.
Selon l’ancien député à l’Assemblée nationale française, les estimations montrent que le RN peut avoir la majorité absolue ou relative. En tout état de cause, le RN arrivera devant toutes les formations ou coalitions au soir du dimanche 7 juillet, le jour du second tour des législatives.
La crainte qu’inspire cette perspective est justifiée, car l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national sera un saut vers l’inconnu pour les migrants africains qui ne savent pas si la formation d’extrême droite a vraiment changé, a-t-il fait observer.
Il a ainsi évoqué certains aspects du programme du RN dont les immigrés redoutent l’application au sujet notamment du durcissement des lois sur l’immigration.
De l’avis de Patrick Anato, l’essentiel du programme du Rassemblement national fait peur aux Africains de France.
Il souligne toutefois que le RN pourrait, s’il parvenait au pouvoir, être rattrapé par la réalité de la politique.
Il a ainsi cité l’exemple de la présidente du Conseil en Italie, parvenue au pouvoir avec d’une certaine manière les mêmes idées. Giorgia Méloni avait promis un durcissement de la lutte contre l’immigration en Italie, mais a changé de fusil d’épaule une fois au pouvoir. Elle devenue beaucoup plus calme sur certaines considérations sur l’immigration.
‘’Si demain le RN arrive au pouvoir dimanche 7 juillet, la réalité de la politique va les rattraper, car faire partir de France tous les immigrés, c’est fragiliser l’économie français’’, a fait valoir le candidat malheureux aux législatives.
Il a par exemple insisté sur le fait que beaucoup d’immigrés évoluent dans des secteurs délaissés par les Français. ‘’Si on prend en compte ces facteurs, on peut se dire que tous ces slogans du RN ne pourront pas être mis en œuvre’’, a-t-il soutenu.
LA POSITION DU PRESIDENT FAYE SUR LA FISCALITE DES ENTREPRISES DE PRESSE EN RELIEF A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE WEEK-END
Les quotidiens dakarois de ce samedi s’intéressent à divers sujets de l’actualité dont le plus en vue est la position du chef de l’Etat sur la fiscalité des entreprises de presse.
Dakar, 6 juil (APS) – Les quotidiens dakarois de ce samedi s’intéressent à divers sujets de l’actualité dont le plus en vue est la position du chef de l’Etat sur la fiscalité des entreprises de presse.
Le Quotidien informe que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a mis à profit l’audience qu’il a accordée vendredi à la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) pour rappeler ‘’l’obligation légale pour toute entreprise de payer les impôts afin de soutenir les efforts de l’Etat dans la prise en charge des besoins de la population’’.
Selon le journal, le chef de l’Etat considère que ‘’les exonérations fiscales ne doivent pas être perçues comme un droit acquis et ne doivent pas être la règle quand elles surviennent à la suite de violations manifestes de la loi fiscale (…)’’. ‘’Paiement des impôts des entreprises de presse : Diomaye fisc ses règles’’, ironise le journal.
Sud Quotidien retient surtout cette mise en garde du président Faye : ‘’Cette histoire de fraude fiscale, c’est fini.’’ Le journal souligne que le chef de l’Etat a ‘’réitéré la fermeté de son gouvernement sur le règlement de la fiscalité des médias’’. Selon le journal, il a prévenu que ‘’les 40 milliards de FCA de fiscalité des entreprises de presse doivent être payés et que le chantage ne passera pas’’.
Vox Populi signale toutefois qu’il s’est dit ‘’disposé à écouter les pistes de solutions pour sortir les acteurs de la presse de leur situation’’.
En politique, Sud Quotidien livre le ‘’verdict des juges et de la société civile’’ sur la question du retrait ou du maintien de l’exécutif au sein du Conseil supérieur de la magistrature.
Le journal relève que l’ancien procureur de la CREI, Alioune Ndao, et l’ancien président de l’Union des magistrats sénégalais (UMS), Souleymane Téliko, ‘’votent pour le retrait’’, tandis que l’ancien doyen des juges, Demba Kandji et le président du Conseil constitutionnel ‘’optent pour le maintien’’. Il ajoute que le président-fondateur du Think Tank Africa Jom Center a revu sa copie, conseillant désormais au président Faye d’’être à l’aise’’ et de faire ‘’le choix de l’efficacité’’.
Sur un tout autre sujet, WalfQuotidien tente d’expliquer les raisons du maintien du Conseil constitutionnel dans le cadre de la réforme de la justice, préconisée par les assises consacrées récemment à ce secteur.
Evoquant la modification du Code de la famille prônée par les Assises de la justices, L’Observateur annonce une ‘’réforme polémique’’, relevant que ‘’l’avortement médicalisé et la puissance paternelle’’ sont les deux question qui ‘’fâchent’’.
Le quotidien L’As écrit à propos du bras de fer sur la déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko, que le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, ‘’s’en est ouvert’’ au chef de l’Etat.
A propos de la tenue ce samedi, à Saint-Louis, de la deuxième journée d’investissement humain dite ‘’Sétal sunu réew’’, le Soleil souligne que ‘’les autorités administratives, en concertation avec la municipalité, les services chargés du nettoiement et de l’assainissement, ont mobilisé des moyens matériels et humains pour la réussite de l’évènement’’.
Le quotidien national indique que le lancement de cette journée sera présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Vox Populi revient sur la sortie de ‘’frères d’armes’’ du soldat Fulbert Sambou, disparu en novembre 2022, lesquels estiment que ‘’justice doit être rendue pour les amis et la famille éplorée’’.
Le sujet fait aussi la une de l’Info, qui indique ‘’le Collectif des camarades d’armes de Fulbert Sambou est monté au créneau hier [vendredi] pour s’insurger contre les déclarations récentes de l’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice Ismaila Madior sur cette affaire non élucidée’’.
BAMBEY DEPOURVU DE BLOC OPERATOIRE
Les références au sein du service de la maternité et de la gynécologie dépassent les compétences de l’hôpital où des médecins restent impuissants face à l’urgence
Le district de Bambey qui polarise plus d’une trentaine de postes de santé connait un nombre très important de référence des femmes enceintes en situation d’urgence vers Diourbel. Une démarche qui rend difficile la prise en charge de la santé de la reproduction et contribue à l’augmentation des cas de décès maternels dans cette localité.
Le district sanitaire de Bambey est en nette évolution sur la prise en charge de la santé de la reproduction. Si, dans le cadre de la sensibilisation, l’adhésion aux différents programmes est acceptée par les populations malgré quelques réticences, les professionnels de la santé dans cette localité peinent dans l’offre de soins. Dans le domaine de la santé de la reproduction, rien que pour le district de Bambey, 100 à 150 accouchements peuvent être enregistré dans cette structure.
Cependant, les références au sein du service de la maternité et de la gynécologie dépassent les compétences de l’hôpital où des médecins restent impuissants face à l’urgence. Une situation qui est due à l’absence de bloc opératoire pour les soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Selon le médecin-chef de service adjoint, Dr Marième Maty Dioum, toutes les références se font à Diourbel pour la prise en charge des urgences. «Nous n’avons pas de bloc opératoire pouvant prendre en charge des cas d’urgence en maternité dans le cadre de la prise en charge de la mère et de l’enfant. La seule alternative est de les référer». Pour Djibril Thiarré, superviseur de soin de santé primaire, «nous avons des difficultés par rapport à la prise en charge des urgences surtout celles chirurgicales. Nous effectuons énormément d'évacuations au niveau de l'hôpital régional de Diourbel par jour. Le nombre est incalculable. Parfois on peut même en faire 10 dans la journée. Ceci a causé certains devoirs parce qu'on est passé dans ses 3 dernières années avec au moins 6 décès maternels. Après la répartition, il y a eu une tendance baissière, vu les efforts qui ont été faits dans ce sens. Ceci n'est pas sans cause car Bambey à une population de 422128 habitants en 2024 et il mérite un hôpital de niveau 1. A défaut, au moins un bloc opératoire pour pouvoir prendre en charge les urgences chirurgicales au niveau du département de Bambey». Et d’ajouter : «nous avons une position centrale qui fait que même ceux qui sont aux alentours de Bambey viennent ici pour se soigner. Bambey est un carrefour qui mérite beaucoup d'attention. Pour le bloc le site est déjà identifié dans le centre de santé. On a tout planifié mais jusqu'à présent depuis deux ans rien n'a été fait».
A en croire le médecin-chef de district adjoint de Bambey, les décès maternels notés dans le district de Bambey étaient évitable, si la prise en charge était faite à temps. «Le cas de cette année, la maman a suivi toutes ces consultations. Elle était bien portante mais il y a eu une complication au moment de l’accouchement et il fallait référer. Elle est décédée en chemin. Si les conditions étaient réunies avec un bloc de soins obstétricaux d’urgence, on aurait pu la sauver», a-t-elle déclaré. Et de faire le plaidoyer pour l’implantation d’un bloc opératoire qui pourra prendre en charge les cas évoqués.
Pour sa part, la maitresse sage-femme du district de Bambey, Françoise Awa Gueye Kama, dira : «nous avons une population très jeune dans le district de Bambey. Les familles donnent en mariage leurs enfants très jeunes. On est souvent confronté à des grossesses à risque et dans ces cas, la référence est l’idéal. Nous sollicitons vraiment de nos autorités de la santé, l’implantation d’un bloc opératoire qui va non seulement soulager la population de Bambey en termes de coût mais aussi le personnel de Diourbel de cette charge de travail. Dans les autres postes de santé très reculés de la ville, les sage femmes préfèrent référer à Thiès qui est plus proche d’eux que Diourbel».
Rappelons que ces informations ont été obtenu dans le cadre d’une caravane presse organisée par l’Association des journalistes en santé population et développement, en collaboration avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant dans la région médicale de Diourbel qui polarise le district de Bambey, du 3 au 5 juillet dernier.
UNE INDÉPENDANCE À GÉOMÉTRIE VARIABLE
Si le rôle majeur joué lors de la présidentielle de 2024 a été loué, la justice sénégalaise n'a pas échappé à la critique sur des affaires aux relents politico-judiciaires
Du 8 au 12 juillet prochain, une délégation d’éminents juges du Forum des juges et juristes africains (AJIF) conduite la juge émérite et universitaire de renom Danielle Darlan de la Centrafrique se rendra à Dakar. L’objectif de cette visite est d’exprimer la solidarité du continent africain aux membres du pouvoir judiciaire du Sénégal pour la résilience et le courage dont ils ont fait preuve au début de l’année lorsqu’ils ont garanti le respect de la constitution, dans des circonstances extrêmement difficiles, pour assurer que les élections se tiennent dans les délais prévus par la loi fondamental de notre pays. Toutefois, force est de reconnaitre que cette même justice a failli à plusieurs reprises dans différents dossiers aux relents politiques.
La présence de l’Exécutif dans le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ne lie pas les magistrats si l’on se réfère à l’organisation de la présidentielle de 2024 ? La plupart des analystes s’accordent que le Conseil constitutionnel, a contre, toute attente, infligé un ciglant revers au chef de l’État en lui demandant dans un premier temps, le respect du calendrier républicain qui est d’organiser les élections présidentielles selon les dispositions de la Constitution. Cette première déroute actée, il revenait au président Macky Sall de choisir une date pour la tenue de l’élection présidentielle. Des justificatifs ont été trouvés pour l’organisation de la présidentielle à une date qui dépasserait les délais impartis. Là également, le Conseil constitutionnel a tordu la main de celui qui fût président de la République pour décider d’une date qui allait circonscrire la présidentielle dans le temps constitutionnel. Un coup de maitre !
Le rôle de la justice avait été salué, et le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, l’a rappelé lors de la prestation de serment du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Le Conseil constitutionnel a aussi fait étalage de sa force dans le choix des candidats.
Mieux, un juge qui décide selon son intime conviction, on l’a senti lors de l’exclusion d’Ousmane Sonko, des listes électorales. Après la décision de l’Etat, le tribunal d’instance de Ziguinchor, a jugé la décision illégitime en demandant la réintégration de l’exclu. Une décision que confirmera le tribunal de grande instance de Dakar, après le recours des avocats de l’Etat du Sénégal. L’arrestation d’un chef religieux à Podor a valu au magistrat Ngor Diop, une procédure disciplinaire. L’ancien président du Tribunal de Podor a été affecté en août 2020 comme conseiller à la Cour d’appel de Thiès. L’Union des magistrats sénégalais (UMS) avait porté le combat. Le juge a été rétabli dans ses droits par la chambre administrative de la Cour Suprême.
A côté de ses cas qui ont confirmé l’exemplarité de la justice sénégalaise, les nombreuses arrestations à la vielle de la présidentielle ont conforté les défenseurs des droits humains dans leur idée que les décisions judiciaires sont dictées. Il a été constaté beaucoup de mandats de dépôt et d’entraves à la liberté de Sénégalais sous prétexte d’une atteinte à la sureté de l’Etat, la participation à une manifestation interdite ou plus grave encore, le terrorisme. Des personnes inculpées sont devenues libres sans jugement au nom d’une loi d’amnistie décidée par le président de la République Macky Sall, à quelques semaines de la présidentielle de 2024.
Les démêlées judiciaires d’Ousmane Sonko ont été assimilés à des représailles du pouvoir de Macky Sall contre un aspirant au fauteuil présidentiel. Pis, l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar qui a valu au maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, une détention synonyme de sa non-participation à la présidentielle de 2019, est jugée arbitraire.
ALIOUNE TINE D'ACCORD AVEC DIOMAYE FAYE SUR LA RÉFORME DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MAGISTRATURE
Alors qu'il défendait jusque-là le retrait de l'exécutif du CSM, le président fondateur du Think Tank Afrikajom Center opère un revirement et justifie désormais la position nuancée du chef de l'État
Alioune Tine se démarque lui aussi de sa position initiale sur la question de la présence ou non du chef de l’Etat au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour s’aligner à la nouvelle position nuancée du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Interpellé hier, vendredi 5 juillet par Sud Quotidien, le président fondateur du Think Tank Afrikajom Center a évoqué l'expérience «catastrophique» du président de la Cour de Cassation du Burkina Faso à la tête du Conseil supérieur de la magistrature de ce pays, pour justifier sa nouvelle position.
Décidément, la résolution de l’équation du retrait ou non du chef de l’Etat du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’est pas pour demain. En effet, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’est montré très nuancé sur cette question lors de la remise du Rapport général de ces assises de la Justice, nonobstant sa ferme ambition de quitter la présidence de cette structure chargée de la gestion de la carrière des magistrats exprimé lors de la cérémonie d'ouverture de ces assises, ne semble pas être seul. La preuve, interpellé hier, vendredi 5 juillet 2024, sur cette nouvelle position nuancée du président Diomaye Faye, le doyen Alioune Tine, président fondateur du Think Tank Afrikajom Center, qui s’était distingué ces derniers jours à travers ses appels au président de la République à ne pas «céder à la pression, car la République des juges n’existe pas», dit lui aussi «comprendre parfaitement la position du Chef de l'Etat». Mieux, poursuivant son propos, l'expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l'homme au Mali invite même le chef de l’Etat à être à l'aise et de faire «le choix de l'efficacité».
Pour justifier également sa nouvelle position, Alioune Tine évoque l'expérience «catastrophique» du président de la Cour de Cassation du Burkina Faso à la tête du Conseil supérieur de la magistrature de ce pays. «Je comprends parfaitement la position du Chef de l'Etat, il avait donné sa position ; mais les choses ne sont pas aussi tranchées au regard des expériences connues dans la sous-région», a-t-il fait remarquer d’emblée. Avant de développer : «Je viens de raccrocher avec un ancien ministre du président Roch M. Ch. Kaboré, qui a présidé la Commission justice des États généraux du Burkina qui a décidé de faire du président de la Cour de cassation le président du Conseil supérieur de la magistrature. Il semble que l'expérience a été catastrophique et il ne conseille pas au président Diomaye de quitter la Présidence du Conseil supérieur de la magistrature». Concluant son propos, Alioune Tine d’assurer : «Aujourd'hui, personnellement, je suis plus nuancé. Après avoir écouté le Président Diomaye, je lui dirai : ‘’soyez à l'aise et faites le choix de l'efficacité’’»