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11 mars 2025
LES RÉSULTATS DE LA MISSION DE THIERNO MADANI À MÉDINA GOUNASS
Un communiqué indique que «les deux parties (en conflit) ont été sensibilisées sur la nécessité de vivre dans entente et des promesses et engagements ont été pris pour parfaire la relation et la cohabitation».
« Des acquis jamais obtenus depuis 45 ans ». C’est le résumé du résultat de la médiation de Thierno Madani Tall entre les communautés de Médina Gounass, le 28 juin dernier.
Un communiqué indique que «les 2 parties ont été sensibilisées sur la nécessité de vivre dans entente et des promesses et engagements ont été pris pour parfaire la relation et la cohabitation». La note ajoute : «La mission a débuté chez le khalife Thierno Amadou Tidiane Ba où des tête-à-tête ont eu lieu en privé et à la mosquée, de 11h à 17h.
Puis, elle s’est rendue chez Thierno Mounirou Baldé, khalife du Fouladou, de 18h à 22h.» La source précise que le doyen de la communauté Fouladou de Dakar, Thierno Abdoul Wahab Seydi était dans la délégation et a «exprimé devant le khalif Thierno Amadou Tidiane Ba, son souhait pour une bonne cohabitation entre les deux communautés».
Thierno Madani Tall, qui était accompagné d’une délégation de 26 personnes qui a quitté Dakar et de 12 personnes venues de Tamba, a «vivement remercié toute la population de Médina Gounass et environs».
CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS, LES CONTOURS D’UN CADRAGE FACE AUX OBJECTIFS
"Un audit organisationnel et du personnel de la CDC et de ses filiales a été commandité afin d’améliorer l’efficacité de l’institution publique et d’optimiser les ressources humaines", renseigne un communiqué de la CDC.
Le nouveau Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) n’a pas mis beaucoup de temps pour impulser une nouvelle dynamique. « Dans un souci de restructuration et de réappropriation des actifs de la CDC notamment les filiales, la Direction générale a pris une série de mesures allant de la recomposition des Conseils d’administration, des changements de Directeurs généraux ou de certains postes clé au sein desdites filiales », nous apprend un communiqué de la direction générale parvenu à Emedia.
Dans le même sillage, poursuit le texte, « un audit organisationnel et du personnel de la CDC et de ses filiales a été commandité afin d’améliorer l’efficacité de l’institution publique et d’optimiser les ressources humaines ». À noter, avec notre source, que l’Inspection générale d’Etat a détaché une mission d’audit des comptes de la CDC et de ses filiales.
L’un dans l’autre, explique le communiqué, « ces différentes mesures prises auront pour conséquence : La rationalisation du portefeuille de la CDC ; l’harmonisation et l’efficience dans la poursuite des missions dévolues à la CDC ; la sécurisation des investissements de la CDC ; le ciblage, la finalisation et la livraison les projets hautement prioritaires ; l’anéantissement les risques opérationnels pour la CDC et l’assainissement de la gouvernance financière de la CDC ».
LE DON CORÉEN DE MICROPHONES À L’ASSEMBLÉE EST UNE HONTE SELON GUY MARIUS SAGNA
"Quand je vous dis que cette Assemblée est tout sauf nationale c’est pas de la plaisanterie. Elle ne s’intéresse pas à la présence militaire française au Sénégal, ni au franc CFA, ni à rien ayant un rapport avec la souveraineté", s'est-il indigné.
Le député Guy Marius Sagna a dénoncé, mardi, le maintien de l’inscription « Republic of Korea. Koica » sur les microphones offerts, dans le cadre de la rénovation de la sonorisation de l’hémicycle, par la République de Corée.
« Quand je vous dis que cette Assemblée est tout sauf nationale c’est pas de la plaisanterie. Elle ne s’intéresse pas à la présence militaire française au Sénégal, ni au franc CFA, ni à rien ayant un rapport avec la souveraineté. Comment peut-on accepter dans notre Assemblée des choses comme cela? », s’est-il indigné.
Selon lui, si i l’inscription “Republic of Korea. Koica” a été imposée, tolérée le premier jour de l’utilisation de l’hémicycle réhabilité, « c’est que ces micros ont été offerts par la Corée. »
« Je ne dis pas qu’un pays ne doit pas accepter de dons. Mais c’est une honte qu’une assemblée nationale accepte ce genre de dons et qu’en même temps qu’elle refuse depuis septembre 2022 de rendre compte aux 165 députés de la gestion de ses budgets. Il y a quelques semaines, le bureau de l’Assemblée nationale du Sénégal a informé avoir reçu un don de la coopération chinoise constituée de: 60 ordinateurs fixes, 60 tablettes, 30 laptops et une ambulance », a-t-il fait savoir.
Le leader du FRAPP trouve inacceptable que l’assemblée nationale approuve ces dons.
« Est-il acceptable qu’en notre nom à nous 18 millions de Sénégalais.e.s que l’Assemblée nationale accepte ces dons et donnent dans le même temps des Sukëru koor, des appuis Tabaski…aux députés ? », s’est-il interrogé.
« Voilà l’assemblée nationale que nous n’aimons pas, l’Assemblée nationale que nous ne voulons plus, l’Assemblée nationale que nous allons balayer. Cela me rappelle quand je suis allé au siège de l’Union Africaine et qu’il y avait des inscriptions chinoises sur toute la sonorisation », fulmine -t-il.
Guy Marius Sagna d’ajouter qu’il ne faut pas s’étonner de voir « nos parlements et autres institutions régionales et sous-régionales avoir des positions de laquais de l’impérialisme et ne pas représenter nos peuples. Comme quand la CEDEAO encourageait les Etats membres à signer les accords de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne. »
SAMBOU BIAGUI DÉCLINE SA FEUILLE DE ROUTE À LA TÊTE DE LA MAISON DE LA PRESSE
A la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Bara Ndiaye, il a dit son engagement à faire de cet édifice dédié à la presse sénégalaise, “une ruche bourdonnante d’activités et d’inventions, avec des idées novatrices”.
Dakar, 2 juil (APS) – Le nouveau directeur général de la Maison de la Presse-Babacar Touré, Sambou Biagui, compte faire de cette structure publique un cadre d’échanges, avec l’ambition de contribuer à raffermir, par ce biais, les liens entre professionnels des médias.
Pour ce faire, M. Biagui mise aussi sur l’organisation de sessions de renforcement de capacités au profit des journalistes.
S’exprimant, mardi, à l’occasion de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Bara Ndiaye, il a dit son engagement à faire de cet édifice dédié à la presse sénégalaise, “une ruche bourdonnante d’activités et d’inventions, avec des idées novatrices”.
Il s’agira, selon lui, de mettre en place “un cadre d’échanges mensuel pour raffermir les liens et offrir aux futurs reporters, un cadre de renforcement de capacités (radio, télévision, presse écrite) et dans tous les supports de communication où des experts animeront des panels de haut niveau”.
Sambou Biagui a évoqué plusieurs chantiers qu’il compte mettre en œuvre en relation avec les ministères et directions et services de l’État. Il a notamment cité “l’organisation des rencontres […] afin de mieux faire connaître au grand public tout ce dont dispose la Maison, en termes d’opportunités d’hébergement et de restauration”.
Il a également invité les journalistes, techniciens et professionnels des médias, à davantage “s’approprier” la Maison de la Presse-Babacar Touré et d’en faire un “cadre de travail et de recherche où il fait bon vivre”.
“Je m’engage ainsi à poursuivre le développement de cet espace, à encourager l’innovation et à promouvoir une culture d’excellence et de collaboration avec toute la presse nationale et internationale”, a-t-il déclaré.
INTERVIEW EXCLUSIVE AVEC L'ATHLÈTE LOUIS FRANÇOIS MENDY
Le nouveau champion d'Afrique aux 110m haies s'exprime quelques jours après la polémique autour de sa prime dérisoire (80.000).
iGFM (Dakar) Le nouveau champion d'Afrique aux 110m haies, Louis François Mendy, a accordé une interview exclusive à IGFM, quelques jours après la polémique autour de sa prime dérisoire (80.000). Sans hésiter, l'athlète sénégalais est revenu sur cette affaire qui a fait grand bruit dans le pays. Celui qui représentera le Sénégal aux JO de Paris, a aussi analysé sa performance lors des 23es championnats d'Afrique tenus à Douala la semaine dernière. Ci-dessous la première partie de l'interview.
"À Douala, je ne peux pas me réjouir de cette performance. Je cherchais plutôt la médaille que la performance. Les conditions n'étaient pas réunies à 100% pour que je puisse faire une grosse performance."
Sa médaille d'or à Douala
"L'objectif était juste d'être champion d'Afrique afin de pouvoir poursuivre ma saison tranquillement parce qu'on nous avait dit que ce n'était pas un bon stade. C'est en ce moment que je me suis dit que ce serait difficile d'avoir une bonne performance. Ce qu'il faut c'est d'avoir la médaille d'or et passer à autre chose. C'est ce que j'ai fait finalement. Je me rappelle bien, j'avais perdu ce titre en 2022, à cause d'une chute. Après, je me suis juré que je ferai le maximum au prochain champion d'Afrique. J'étais sur une bonne pente et là je suis devenu champion d'Afrique. Je sais me concentrer.
Je suis satisfait car ce n'est pas donné à n'importe qui de devenir champion d'Afrique. Déjà, dans les hôtels, les voyages...parfois c'est un peu compliqué. Si Dieu t'aide à devenir champion d'Afrique, tu es content même si c'est en 15 secondes.
On connaît bien ce qui se passe en Afrique. Tous les moyens ne sont pas réunis surtout dans certains pays. Avec moi, c'est un peu compliqué. Mais j'ai une bonne mentalité. Je me prépare en conséquence, c'est ma façon de vivre. Je me prépare à tout, c'est ce que me dit mon grand-père. Il faut faire focus et savoir ce que l'on veut. C'est la détermination. Il y a quelque chose qu'on oublie souvent, c'est la discipline. Si tu l'as, c'est bon. Il y a la rigueur, le mental aussi."
Embrouille avec le ministère des Sports
"Quand l'affaire a fait du bruit, c'est mon papa qui m'a appelé. Le président du Comité olympique (Diagna Ndiaye) et Amadou Dia Ba m'ont aussi appelé. Diagna a fait un appel à trois entre lui, mon père et moi pour essayer de me calmer. Ils m'ont dit que le ministère va s'en occuper. D'après les échos que j'ai eus, le ministre (sports) avait décidé de nous recevoir avec nos médailles. Mais moi je suis rentré directement en France mais on est en Afrique, il y a toujours des promesses. Après, j'ai appris que ce sera peut-être lors de la cérémonie de remise du drapeau avant les jeux olympiques. On m'a demandé de me calmer, qu'ils allaient régler ça autrement. Après tout, je suis quelqu'un qui ne parle pas trop aux médias, ni sur les réseaux sociaux. Mais parfois, il faut que tu parles pour que les gens sachent ce qui se passe."
Sa nuit cauchemardesque après la prime dérisoire de 80.000
"J'ai un mental extraordinaire, je fais focus souvent. J'ai un mental de fer car j'ai traversé beaucoup d'épreuves dans ma vie. Ceux qui me connaissent le savent. Quand j'ai fait ce post, pour dénoncer ce qui s'est passé, j'ai parlé à Amadou Dia Ba et à mon DTN aussi que je remercie beaucoup. Après j'ai tourné cette page. J'avais tenté de joindre ma maman pour lui en parler, mais c'était impossible car elle avait un décès. J'avais éteint mon téléphone pour dormir. À mon réveil vers 6h du matin pour prier, j'ai rallumé mon téléphone et j'ai vu que j'avais reçu beaucoup de messages. C'est après que j'ai reçu l'appel de Diagna. Le lendemain aussi, j'ai reçu d'autres appels. Finalement, je me suis concentré sur ma propre personne parce que je ne pouvais pas répondre aux commentaires.
Je suis passé à autre chose, car j'ai une compétition cette semaine et il y a d'autres échéances qui arrivent. La vie, ce n'est pas que Louis François. Certes, je ne peux oublier ce qui s'est passé, car le coup est déjà parti mais je dois aussi me concentrer sur mon avenir."
VALIDATION DU SCHÉMA D’AMÉNAGEMENT TRANSFRONTALIER INTÉGRÉ DU BASSIN DU FLEUVE SÉNÉGAL
L’espace présente des enjeux cruciaux en matière de développement économique, de préservation de l’environnement et de cohésion sociale. Face à ces défis, une approche concertée est essentielle pour assurer le succès des actions entreprises.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Moussa Bala Fofa, a présidé, lundi, l’atelier de validation du Schéma d’Aménagement Transfrontalier Intégré (SATI – BFS) du bassin du fleuve Sénégal.
Selon Moussa Bala Fofana, cette rencontre fait suite à l’atelier de pré-validation des livrables du SATI, organisé à Dakar du 11 au 13 décembre 2023, qui avait permis de restituer le rapport global du schéma d’aménagement.
Les travaux de ces trois jours visent à consolider le SATI et son plan d’action, et à préparer les documents nécessaires à la réunion de validation politique, laquelle sera présidée par le ministre, en présence de ses homologues ministres chargés de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, de la gestion des frontières, ainsi que des autorités de l’UEMOA, des maires et des acteurs du bassin du fleuve Sénégal.
L’espace transfrontalier du bassin du fleuve Sénégal présente des enjeux cruciaux en matière de développement économique, de préservation de l’environnement et de cohésion sociale. Face à ces défis, une approche concertée et collaborative est essentielle pour assurer le succès des actions entreprises.
Les défis englobent la paix, la sécurité, la gestion des ressources naturelles, ainsi que les échanges économiques, sociaux et culturels. Le SATI constitue donc un instrument indispensable pour renforcer la coopération entre les différents pays riverains du fleuve Sénégal. Sa mise en œuvre permettra de garantir une gestion durable de cet espace et de promouvoir un développement harmonieux des territoires qui le composent.
La mise en œuvre du Schéma d’Aménagement Transfrontalier Intégré (SATI) et de son plan d’action, une fois validés, représente un enjeu majeur pour le renforcement de la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que pour l’accès au foncier et aux services de base. Sur le plan transfrontalier, cela contribuera au désenclavement et au renforcement des liens culturels, sociaux et économiques.
par Nioxor Tine
SUS AUX PARLEMENTAIRES PUTSCHISTES
Le nouveau régime ne pourra pas faire l’économie d’un référendum pour une nouvelle Constitution inspirée des Assises. C’est seulement ainsi que le peuple souverain pourra couper l’herbe sous le pied des réactionnaires nostalgiques de Benno-APR
A quelques jours de la fin purement symbolique d’un prétendu état grâce accordé au régime Pastef, l’actualité nationale est dominée par un brouhaha persistant et factice, dont le dernier thème porte sur la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko.
Incapacité a déchiffrer les signaux politiques
Toute cette agitation stérile ne fait que confirmer le fait que la coalition Benno Bokk Yakaar, devenue, plus que par le passé, une nébuleuse aux contours imprécis, continue, tout de même de remplir sa fonction d’écran, pour masquer ses basses œuvres d’auxiliaire attitré de la Françafrique.
En outre, les politiciens du Benno-APR ont amplement prouvé, depuis leur accession au pouvoir en 2012, leur incapacité congénitale à procéder à une lecture correcte de la scène politique et à tirer des leçons des différentes consultations électorales tenues, ces douze dernières années.
La Macky Formula, en matière politique, a toujours privilégié l’argument de la force (radiations, interdictions, arrestations, violences verbales et injures…), c’est-à-dire une approche mécanique et brutale, par rapport à la force de l’argument, une approche dialectique, prenant en compte la nature contradictoire des phénomènes sociopolitiques.
C’est ainsi qu’il faut comprendre le refus des leaders de la majorité de reconnaître et de tirer les leçons du recul électoral patent et de la perte de majorité de leur coalition aux élections locales et législatives tenues respectivement en janvier et juillet 2022.
Par la suite, le président Macky Sall, au lieu de pacifier l’arène politique, comme le suggérer les résultats électoraux, a initié une répression tous azimuts contre le Pastef, qu’il finira par dissoudre, tout en rendant son président inéligible.
Cette fuite en avant finira par le coup d’État constitutionnel du 3 février dernier, à savoir, le report, sine die l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024, signant la faillite totale du Benno-APR, qui a, ainsi, fini par perdre toute crédibilité.
Ne voilà-t-il pas maintenant que les perdants de la dernière présidentielle persistent dans l’erreur, car, même ayant perdu le pouvoir, Benno Bokk Yakaar continue de faire montre de désinformation, de manipulation, et de diabolisation de ses adversaires politiques, bref de s’opposer de la même manière, dont elle a gouverné le pays, pendant douze ans.
Mais ce que les ténors de Benno Bokk Yakaar oublient, c’est que plus d’une décennie de gestion opaque, peu vertueuse voire rocambolesque de l’Etat, les disqualifie, jusqu’à nouvel ordre, de nous seriner des leçons de « bonnes manières républicaines ».
La preuve en est fournie par le fait qu’ils envisagent un nouveau putsch, parlementaire, en empêchant le nouveau président de dissoudre l'Assemblée nationale et de tenter d’avoir sa nouvelle majorité, alors que l’urgence serait plutôt de réorganiser leur formation politique éclatée et de procéder à un aggiornamento politique.
Des contradictions antagoniques
Si on part du postulat, qui veut, que la plus grande injustice puisse être habillée d’une forme juridique parfaite, on comprend qu’il faille relativiser ces normes institutionnelles désuètes – qu’on veut sacraliser - ayant permis la mise en place et le maintien, depuis 1960, d’un système de prédation, qui a fini de rendre notre pays exsangue. Il s’agit plutôt de s’atteler à une refondation institutionnelle, de fond en comble et le plus tôt sera le mieux.
C’est bien pourquoi, les désaccords entre le nouveau régime et l’ancienne coalition présidentielle sont plutôt rassurants, car témoignant précisément et pour la première fois, de contradictions antagoniques entre tenants de la continuité néocoloniale et partisans de la « transformation systémique », c’est-à-dire de la rupture avec l’ordre ancien.
Lors des deux précédentes alternances de 2000 et de 2012, vainqueurs et vaincus finissaient toujours, par se retrouver, à force de reniements, de transhumance…Dans ce cadre, les référendums du 7 janvier 2001 et du 20 mars 2016, ainsi que divers autres projets de loi sur le ticket présidentiel de 2011 ou le parrainage citoyen constituent des cas d’école en matière de de tripatouillages de la Constitution pour renforcer l’hyper-présidentialisme, dans le but de perpétuer le système néocolonial.
De réels risques de déstabilisation
A travers leurs gesticulations, on peut entr’apercevoir, une volonté avérée de déstabiliser le nouveau régime « patriotique », se réclamant de l’anti-système.
La première appréhension a trait à la cooptation de l’ancien président de la République du Sénégal comme « mercenaire à col blanc ou VIP » pour le compte de l’ancienne métropole coloniale, par le biais d’un emploi peu flatteur pour un ancien chef d’État, d’envoyé spécial et président du Comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples.
Il y a également le cas de ce général, qui ne cesse d’inquiéter, car soupçonné depuis longtemps, d’être un protégé et un inconditionnel de Macky Sall, pressenti pour un scénario de putsch à la gabonaise, il vient d’être, comme par hasard, nommé par M. Macron (encore lui), au grade d’officier de la Légion d’honneur française. Cela amène naturellement à se poser la question du devenir des armes acquises par le ministère de l’Environnement, dans le cadre d’un contrat pour la fourniture d’équipements de sécurité, de véhicules d’intervention…etc., qui auraient déjà servi, dans la répression de certaines manifestations.
Comment ne pas remarquer l’activisme fébrile de certains patrons de presse, (spéculateurs fonciers patentés ou bénéficiaires de montages financiers aussi douteux qu’obscurs), qui ont toujours été à la marge des joutes politiques partisanes et qui montent maintenant au créneau pour discréditer et combattre le nouveau pouvoir porté par le Pastef et le camp patriotique ?
Tous ces agissements ne sont pas sans rappeler les Russes blancs, féodaux, monarchistes combattant contre la révolution russe d’Octobre 1917, les opposants cubains basés à Miami ou les contras nicaraguayens, soutenus financièrement par les États-Unis, qui cherchaient à reprendre le pouvoir, alors aux mains de Daniel Ortega, chef du front sandiniste de libération nationale (FSLN).
Quelle parade face aux tenants de l’ordre ancien ?
Depuis le 24 mars 2024, s’est ouverte l’ère de la « transformation systémique », appelée à opérer des ruptures dans la conduite des affaires de l’Etat. Une des tâches prioritaires du nouveau pouvoir se réclamant du patriotisme est précisément d’amener la classe politique à se dépêtrer de la médiocrité ambiante dans laquelle elle se complaît depuis la première alternance de 2000, passant le plus clair de son temps à discuter sur le sexe des anges, occultant les questions essentielles touchant à la vie de la Nation. Le premier ministre, agitateur politique hors pair, doit maintenant prendre de la hauteur et refuser de se laisser entraîner dans la fange politicienne par des forces réactionnaires inféodées à la Françafrique, qui n’ont plus aucune perspective politique dans notre sous-région.
Après sa victoire électorale retentissante, Pastef devrait maintenant, sortir de sa position défensive et adopter une approche prospective, ce qui suppose, que les tâches politiques, ne soient pas confinées à des sorties aussi épisodiques que spectaculaires du président du parti.
En lieu et place d’une primature jouant un rôle de tour de contrôle avec toutes les pesanteurs y afférentes, il s’agit de libérer l’initiative militante au sein du Pastef et des partis alliés, qui doivent être les véritables sentinelles de la « transformation systémique ».
Les instances du parti doivent renouer avec les bonnes pratiques de concertation régulière et d’élaboration de positions partagées.
Il est vital de rompre avec l’immobilisme ambiant d’un gouvernement, qui donne l’impression de gérer les affaires courantes, passer de l’étape de dénonciation à celle de rectification par les actes, en ne brimant pas les initiatives populaires ni celles des travailleurs, mais au contraire en les soutenant.
Tout indique enfin, que le nouveau régime, qui a signé le pacte de bonne gouvernance du Sursaut Citoyen, ne pourra pas faire l’économie d’un référendum pour une nouvelle Constitution inspirée de l’agenda des Assises nationales et de la CNRI, qui permettra une approche globale et non fragmentaire de résolution des problèmes.
C’est seulement ainsi que le peuple souverain, debout comme un seul homme, pourra couper l’herbe sous le pied des réactionnaires nostalgiques du Benno-APR.
Pour désamorcer la crise née de la DPG, le président de l'Assemblée s'active afin de rapprocher les points de vue. Ses discussions en coulisses avec les patrons des différents groupes parlementaires visent à trouver une issue au conflit
Le bras de fer entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale va bientôt connaître son épilogue. En effet, de sources bien informées au sein de l’institution parlementaire, le président Amadou Mame Diop a pris langue avec les différents groupes parlementaires pour dépasser la crise.
La technique de la main droite a été trouvée pour tirer le Sénégal du labyrinthe dans lequel il se trouve. En effet, le Premier ministre et l’Assemblée nationale sont en guerre ouverte sur fond de polémique autour de la déclaration de politique générale. Une crise qui s’est matérialisée par l’annulation, samedi, de la séance plénière sur le débat d’orientation budgétaire que devait défendre le ministre des Finances et du Budget.
Pour trouver une issue à cette situation, le président de l’Assemblée nationale, selon une source bien renseignée au sein du Parlement, s’est saisi de l’affaire. Fidèle à sa réputation d’homme de l’ombre, Amadou Mame Diop a pris son bâton de pèlerin pour dénouer la crise. Le président de l’institution parlementaire ne veut pas être un facteur de blocage à la résolution du conflit même si l’annulation du débat d’orientation budgétaire estl’initiative du bord politique auquel il appartient.
C’est pourquoi, il a pris langue avec les présidents de groupes parlementaires. Ainsi, les trois groupes qui constituent l’Assemblée nationale vont se concerter pour enjamber la crise. Donc, selon notre source, d’ici demain ou après-demain, les choses vont bouger.
Il faut dire que des bonnes volontés telles que Babacar Guèye et Alioune Tine ont tenté de jouer les bons offices entre le Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale. Mais le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar dit douter de la neutralité de ces médiateurs. Le groupe dit avoir « pris conscience en toute responsabilité qu’il faut dépasser la crise ». Surtout que, selon notre source, l’ancien président de la République Macky Sall a joué un rôle en coulisse pour calmer les ardeurs de ses camarades de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Il a demandé aux députés de rester républicains. Il faut dire que cette crise est née de la déclaration de politique générale. Le Premier ministre a, en effet, été invité par le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi composé majoritairement de députés de Pastef de ne pas tenir sa déclaration de politique générale sur la base de l’actuel règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui est un «faux» et «usage de faux».
En conséquence, dans une réponse adressée à un député de Yewwi Askan Wi, Guy Marius Sagna, le 28 juin, Ousmane Sonko a menacé, en cas de carence de l’Assemblée, d’ici le 15 juillet 2024, de tenir sa déclaration de politique générale devant une assemblée constituée du peuple sénégalais souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens apolitiques. « Ce sera l’occasion d’un débatlibre, ouvert et, à coup sûr, de qualité largement supérieure », avait-il ajouté. Une pilule qui passe mal chez le groupe Benno Bokk Yaakaar qui accusait déjà, lors d’un point de presse, ses collègues de Yewwi Askan Wi de couvrir le Premier ministre qui n’aurait pas, fait-il noter, de programme. C’est pourquoi, majoritaire dans le bureau de l’Assemblée nationale, ledit groupe a fait annuler le débat d’orientation budgétaire.
BAC 2024, DES CANDIDATS DÉTENTEURS DE TÉLÉPHONES EXCLUS
"On a retrouvé des portables sur certains candidats, suffisant pour qu’ils soient expulsés parce que le règlement l’interdit formellement", a déclaré Babacar Niang, proviseur du nouveau lycée de Kaolack.
Quelque 64 candidats au baccalauréat ont été expulsés aujourd’hui par le président du jury 1506 du centre nouveau lycée de Kaolack pour détention de téléphones.
« On a retrouvé des portables sur certains candidats, suffisant pour qu’ils soient expulsés parce que le règlement l’interdit formellement. C’est d’abord le surveillant qui, après avoir demandé qui sont ceux qui ont des téléphones, les a rassemblé, avant de les remettre au président du Jury qui leur a tout simplement demander de quitter la salle », déclare Babacar Niang proviseur du nouveau lycée de Kaolack, au micro de iradio.
Ces candidats sont, en majorité, des arabisants. Toujours au micro de iradio, ces derniers déplorent le fait qu’ils ont reçu « des convocations rédigées en français qu’ils ne parviennent pas à lire pour comprendre ce qui est permis ou non au niveau de la salle d’examen ».
Le centre nouveau lycée de Kaolack abrite deux jurys. Le jury 1506 avec 418 candidats et celui qui porte le N° 1509 avec 409 candidats.
Par Hamidou ANNE
LE VOTE RN EN FRANCE, LA MALADIE DE NOTRE TEMPS
En 2007, ce parti, qui avait encore à sa tête Jean Marie Le Pen, n’avait réussi à faire élire qu’un seul député. En 2012, le parti arrive à faire élire deux députés. En 2017, ils sont huit. En 2022, 89 élus font leur entrée à l’Assemblée nationale
En France, le premier tour des Législatives a confirmé le bon score du parti Rassemblement national aux Européennes. Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, il était presque évident que le Rn allait amplifier ses résultats pour poursuivre sa marche vers le pouvoir. Ce 30 juin, ce sont douze millions d’électeurs français qui ont voté pour un parti qui sera la première force politique au Palais Bourbon s’il n’obtient pas la majorité absolue pour gouverner pour la première fois le pays. En face, malgré la sidération, les adversaires du Rn ont dès l’annonce de la dissolution, tenté de s’organiser pour faire barrage. Le système Macron, qui a turbulé en 2017 la vie politique française, acte sa fin dans des conditions troubles et inédites. Emmanuel Macron a été un météore fulgurant de la vie politique française. Enarque (Promotion Senghor), banquier d’affaires, Secrétaire général de l’Élysée et éphémère ministre de l’Economie, l’homme est un cas atypique en sciences politiques. N’ayant jamais été élu auparavant, il a réussi à faire une Opa sur la 7ème puissance mondiale en trahissant celui qui lui a mis le pied à l’étrier, François Hollande, pour lui succéder. Il se disait «ni de gauche ni de droite». Ses référentiels orientaient les observateurs vers un profil libéral, probusiness, partisan d’une startup nation. Il devait ringardiser la vieille classe politique française habituée au clivage gauche-droite. Il sera celui qui aura fait rentrer 89 députés d’extrême-droite à l’Assemblée nationale française et fait voter une loi sur l’immigration saluée par…l’extrême-droite.
En se penchant sur les scores du Rn de ces quinze dernières années, on voit sa progression vertigineuse. En 2007, ce parti, qui avait encore à sa tête Jean Marie Le Pen, n’avait réussi à faire élire qu’un seul député. En 2012, le parti arrive à faire élire deux députés. En 2017, ils sont huit. Les Législatives de 2022, après 5 ans de pouvoir de Emmanuel Macron, 89 élus font leur entrée à l’Assemblée nationale. Le niveau actuel du Rn n’étonne que très peu les observateurs familiers de la scène politique française. Le parti a été normalisé, ses thèmes relatifs à l’immigration, à la sécurité et à l’islam, sont au cœur du débat public français. Un gramscien rigoureux dirait que le Rn a remporté la bataille culturelle, car désormais c’est sur ses thèmes que la classe politique et les intellectuels débattent dans les médias. Il y a une normalisation de la parole raciste et xénophobe en France, orientant très souvent, à travers des médias complices, la parole outrancière vers les populations arabes et noires. Il ne faut pas se tromper d’analyse ni vouloir se ranger dans un verbe politiquement correct pour atténuer le motif raciste dans le vote Rn. Dans un article intéressant de la revue Grand Continent, les ressorts de l’adhésion au Rn sont analysés. Outre le sentiment du déclassement, le motif identitaire reste fondamental dans le vote Rn. Dans l’étude, 84% des électeurs Rn placent directement l’immigration (légale et illégale) comme étant la principale cause de l’insécurité en France. A la question de savoir s’ils sont racistes, 54% des électeurs du Rn répondent par «plutôt» ou «un peu». Un peu plus de la moitié (51%) de l’électorat Rn dit des Français de confession musulmane qu’ils ne sont pas des «citoyens français comme les autres». Le Rn est un parti dangereux pour ses thèses normalisant l’inégalité des citoyens devant la loi et devant les opportunités. Les déclarations de ses leaders sur les Français binationaux -qui nous touchent directement au regard de notre importante diaspora dans ce payssont symptomatiques d’une politique que l’extrême-droite mène quand elle est en responsabilité. La hausse significative des actes racistes durant la campagne des Législatives, dit beaucoup du climat en France. Envisager l’impact d’une victoire du Rn sur la libération de la parole et des actes racistes fait froid dans le dos.
Comme tous les partis populistes, le Rn n’a pas un programme économique sérieux et crédible. Il surfe sur les peurs, accentue les fractures sociales, flatte les postures outrancières et polarise le rejet de l’institutionnalisation du pouvoir par les élites. Le Rn pointe l’autre comme responsable des malheurs des ouvriers, des retraités et de tous les précaires auxquels la gauche ne s’adresse plus. Le parti d’extrême droite a attiré 57% du vote ouvrier tandis que la coalition de gauche n’a glané que 21% des suffrages du même segment.
Partout les populistes montent, arrivent au pouvoir et déchirent le tissu social par la peur, la violence verbale et physique et la banalisation du racisme et de la xénophobie. Leur Adn est le rejet, au lieu de «faire mélange» comme le dit la belle expression de Jean-Pierre Chevènement. Ce fut le cas récemment dans d’autres pays dont le nôtre. Le Rn va certainement un jour arriver au pouvoir. Mais il faut seulement noter qu’en France, face à cette éventualité, il y a encore une presse, des universitaires et une élite intellectuelle qui font barrage. Là-bas, face à l’hydre du fascisme, ils ont fait face, déployant énergie, engagement et talent. Face à la peste brune, des esprits armés de la promesse républicaine, ont fait flotter le drapeau des nôtres, nous, partisans partout de la liberté et de l’égalité. Ce ne fut pas le cas pour le Sénégal, où un aréopage de journalistes et d’intellectuels a choisi le déshonneur de la collaboration pour faire advenir le pire.