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9 mars 2025
LES NOUVEAUX HABITS DE LATIF COULIBALY
L'ex-SG du gouvernement se livre à cœur ouvert. Dans un réquisitoire impitoyable, il dénonce les dérives du régime déchu et l'humiliation subie lors de la présidentielle. Engagé aux côtés d'Amadou Bâ, il appelle à une opposition "républicaine" (1/2)
Propos recueillis par :Zaynab SANGARÈ |
Publication 21/06/2024
En retrait de la scène publique nationale depuis l’annonce de sa démission du gouvernement, à la veille de la présidentielle du 24 mars dernier, l’ancien Secrétaire général du gouvernement, sous le magistère du président Macky Sall, Abdou Latif Coulibaly, a accordé cette interview au Témoin. L’occasion pour l’ancien journaliste d’effectuer un large tour d’horizon de l’actualité politique marquée notamment par l’avènement de nouvelles autorités à la tête de notre pays.
Dans la deuxième partie de cet entretien, que nous publierons mardi prochain, il aborde sa pratique du journalisme, son œuvre littéraire, les faits et les hommes qui l’ont inspiré pour le mener à la pratique d’une passion et d’un métier, alors qu’il n’avait que sept ans. Depuis lors, le virus ne l’a plus jamais quitté alors pourtant que Latif aurait pu choisir de faire une carrière de juriste, en particulier de magistrat ou d’avocat, vu ses études de droit. Encore une fois, l’attrait du journalisme a été plus fort pour cet enfant du Saloum dont le grand-frère siège au Conseil constitutionnel après avoir été président de la Cour Suprême !
Le célèbre journaliste d’investigation reconverti en homme politique a, en outre, levé un coin du voile sur une initiative politique portée sur les fonts baptismaux par un groupe d’hommes et de femmes ayant fini de dessiner les contours et les objectifs politiques majeurs d’une opposition responsable et républicaine. Grand entretien avec un éminent journaliste et un brillant homme politique pas adepte de la langue de bois pour un sou !
Le Témoin : Depuis votre démission du gouvernement, vous vous exprimez peu. Pourquoi parlez-vous si peu, pour ne pas dire presque pas, vous que l’on a connu plutôt loquace ?
Croyez-bien que mon attitude ne marque nullement -j’insiste bien sur ce point -, un désintérêt par rapport à la chose politique et encore moins l’activité politique. Je dois reconnaître qu’après mon départ de l’équipe gouvernementale, je me suis un peu réservé, après avoir parlé dans les médias pour expliquer les raisons de ma décision. Je suis toutefois resté actif en politique, en soutenant de toutes mes possibilités la campagne électorale du candidat Amadou Bâ. Nous avons perdu la bataille électorale. Seulement, il faut en convenir, là où notre candidat a subi un échec électoral, notre régime, quant à lui, a connu une débâcle politique, sans précédent sûrement dans le pays. Cette débâcle n’est pas le fruit d’un hasard. En tant que collectif politique, nous avons au contraire, par moments et en certaines occasions, volontairement travaillé à rendre inévitable cette débâcle.
On notera dans l’autocritique ce qui s’est passé dans la gouvernance des affaires publiques, en particulier, dans les orientations politiques définies, dans le secteur judiciaire et dans celui de la sauvegarde de l’intégrité dans la gestion des deniers publics. On a cru pouvoir nous dispenser dans ces domaines d’une extrême rigueur, sous le prétexte fallacieux, pensait-on, que nous étions des champions en matière de réalisations économiques. Et pour conclure que ce sont de telles réalisations qui intéresseraient prioritairement les populations. Le réveil de nos illusions aura été brutal et fatal. Nous avons manqué de jugement dans notre gouvernance, particulièrement au cours des trois dernières années.
Il s’y ajoute la qualité de la prise en charge plus que défaillante des intérêts de la candidature portée par Amadou Bâ. A l’arrivée, le comportement global de certains dirigeants de l’Alliance Pour la République (APR), dans leurs localités respectives, ainsi que l’attitude hostile de Macky Sall envers « son candidat », à la fin de la campagne électorale, auront ajouté à l’humiliation subie, pour la transformer en une terrible débâcle politique.
Pourquoi parler d’humiliation ?
Je parle d’humiliation, en considérant l’écart enregistré entre le candidat de Benno et celui de l’opposition, mais en pensant également à la volteface du président de la République qui s’est ostensiblement mis au service du PASTEF. Je voudrais dire qu’en effet, depuis la proclamation des résultats du scrutin, j’avais décidé de geler toutes mes activités dans Benno et dans l’APR, en attente d’une initiative politique majeure dans laquelle je pourrai éventuellement continuer mon engagement politique. J’ai été trop blessé par tout ce qui a été fait au nom de notre alliance, selon le bon vouloir de l’intérêt d’un clan, redoutant tant la perte du pouvoir que ses conséquences.
Si ce n’est pas secret, pouvez-vous nous dire si l’initiative dont vous venez de parler est en voie d’être mise sur les rails ?
Bien sûr que oui ! D’ailleurs, un des membres notoires du collectif des initiateurs, en l’occurrence, l’ancien ministre Cheikh Oumar Hanne en a déjà parlé devant des journalistes de la chaîne ITV. Je me sens aujourd’hui soulagé de savoir qu’elle va bientôt être portée sur les fonts baptismaux par un groupe d’hommes et de femmes décidés à continuer à mener des activités politiques autour de personnalités dignes de confiance à cet égard. Je m’honore d’y avoir été associé dès le début des discussions pour dessiner les contours et les objectifs politiques majeurs. L’initiative va se réaliser autour de celui qui incarne, par la posture de leader, par les compétences et l’expérience, le profil d’un dirigeant qui pourrait assumer cette nouvelle responsabilité. Tous ceux qui ont pris part aux réflexions ayant abouti à la mise en place de cette initiative, ont pensé à Amadou Bâ. Il en assurera le leadership. Il l’accepte avec enthousiasme et détermination et s’apprête à assumer cette mission avec d’autant plus d’ardeur que c’est le suffrage universel même qui l’a indiqué aux initiateurs. N’oublions pas que l’ancien Premier ministre a fait un score de 36% à la dernière élection présidentielle. C’est, entre autres, ce score qui valide son choix et lui confère naturellement sa qualité de chef de l’opposition politique nationale. Une telle initiative ne peut manquer à son devoir de s’ouvrir à tous les démocrates sincères, à tous ceux qui sont en politique dans d’autres entités ou désireux d’en entreprendre. Cette nouvelle initiative se construit avec un leadership intégrant parfaitement l’idée d’un dirigeant qui assume ses charges avec la pleine conscience qu’il ne saurait être un chef majestueusement assis sur un trône, comme maître absolu disposant à sa guise d’un droit de vie et de mort politique sur tous ses camarades. Il s’agira de conduire une dynamique politique autour d’un chef qui ne pense pas que tout doit partir de lui, se ramener à lui, avant de se conclure, comme, lui-même et seul, en a le désir.
Est-ce que vous citez d’autres personnes: femmes et hommes, jeunes et adultes prenant part à cette initiative.
Je comprends votre impatience, mais je souhaiterais être compris également. Je crois en avoir un peu trop dit. Je préfère laisser l’avantage et le soin aux initiateurs réunis dans un cadre officiel pour vous en faire l’annonce. L’opposition devrait davantage se structurer et mieux définir ses objectifs et les priorités de l’action politique à mettre en œuvre, pour espérer conduire une dynamique oppositionnelle efficace et efficiente, sans rancune, ni ressentiment, afin d’incarner une alternative au pouvoir en dépassant l’idée d’une simple alternance si jamais elle arrive à réussir sa mission.
Comment appréciez-vous les accusations de corruption qui ont été portées contre des juges du Conseil Constitutionnel à la veille de la dernière élection présidentielle ?
Je ne voudrais pas revenir sur cette accusation tant je la trouve ridicule. J’ai vécu cela avec sérénité car je les savais fausses et mensongères. Je ne cesserai jamais d’opposer un mépris souverain aux accusateurs qui, avec le ou leurs commanditaires, cherchaient à légitimer maladroitement un coup d’Etat constitutionnel que les juges ont fait avorter. Et heureusement pour ce pays.
En son temps aviez-vous eu l’occasion d’échanger avec Amadou Bâ sur les accusations portées sur deux juges et sur les événements que nous connus ?
Ce n’est pas que je soutenais. C’est nous qui l’avionsinvesti comme candidat. Mon devoir était d’aller avec lui jusqu’à la fin, avec responsabilité et loyauté. En sa qualité de Premier ministre et moi Ministre Secrétaire général du Gouvernement, j’étais son premier collaborateur dans la hiérarchie administrative. Aucune question n’était tabou dans nos discussions. Au besoin nous parlions de tout.
Comment jugez-vous les premiers pas du président Bassirou Diomaye Faye sur la scène internationale ?
Je dirai que, sur la scène internationale, le Sénégal s’est taillé une place diplomatique certaine dont l’envergure dépasse depuis longtemps le gabarit et la taille réelle de notre poids économique. C’est une réalité qui bénéficie aux nouvelles autorités si toutefois ces dernières se montrent à la hauteur pour pouvoir préserver ces acquis indéniables qui ont été construits depuis des décennies par leurs prédécesseurs. Sur la scène internationale, ces nouvelles autorités n’existent pas encore, considéré autrement, sinon que placé sous le parapluie de la diplomatie, celle de l’Etat du Sénégal. Ces autorités doivent maintenant travailler à exister par elles-mêmes, mais aussi et toujours par la diplomatie du Sénégal. Dans son état actuel, cette diplomatie se présente comme une sorte d’objet très fragile ne s’accommodant nullement de rhétoriques conflictuelles ou d’approximations qui lui seraient fortement préjudiciables.
Si on vous demandait de citer les principaux défis auxquels le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko sont confrontés, que diriez-vous ?
Ces défis tournent autour d’une bonne organisation de la gouvernance ; la justesse et la mesure des décisions à mettre en œuvre pour lancer leur politique parla construction, la définition d’un cadre théorique et opérationnel de mise en œuvre de nouvelles politiques publiques, qui ne saurait nullement se suffire de slogans, de pétitions de principe faites sur une base idéologoque, aux contours encore assez approximatifs, du point de vue conceptuel. Elles doivent aussi prendre conscience, je crois que c’est déjà fait, à en croire du moins le chef de l’Etat, On peut le croire en relisant certains communiqués du Conseil des ministres dans lesquels le président de la République revient souvent sur cette question.
Pensez-vous, à l’instar de certains acteurs politiques ou observateurs nationaux et internationaux qu’il y ait actuellement un bicéphalisme au sommet de l’Etat sénégalais ?
Nous avons d’autant plus des raisons de nous interroger que le bicéphalisme en développement est certainement voulu et désiré par les deux têtes de l’Exécutif. Seulement, il n’est pas organisé, juridiquement s’entend par des textes clairs. C’est le président de la République élu qui l’a librement consenti. ;Et, lui, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, tant que rien ne le gêne dans la pratique et qu’il s’en accommode sans aucun souci, ni orgueil, on peut alors ne pas nourrir trop de craintes. Pour l’instant du moins, disons-nous !
Quelles sont vos relations actuelles avec l’ancien président Macky Sall ? Pourquoi aviez-vous démissionné de vos fonctions de ministre ?
Je n’entretiens aucune relation avec Macky Sall, depuis le jeudi 8 février. Il m’a reçu dans la nuit du jeudi 8 février 2024, soit cinq jours après avoir déposé ma lettre. La cause de ma démission relève aujourd’hui du passé. Je l’avais déjà dit, quand je constatais que le chef de l’Etat croyait, à tort, pouvoir suspendre l’histoire de ce pays, en tentant de faire annuler l’élection, pour se donner ainsi dix mois de prolongation de mandat. Il en voulait, d’ailleurs, au début de l’opération, vingt-quatre mois. Je ne supportais pas cette méprise totale sur ses comme je ne l’avais pas supporté quand, en 2012, Abdoulaye Wade avait voulu cette même prolongation dont l’annonce aux Sénégalais fut confiée à l’ancien président du Nigéria, Olosegun Obasanjo. Macky Sall disait à ce sujet : « le président de la République ne pouvait augmenter même d’une journée son mandat ». Devenu certainement amnésique après douze ans de pouvoir grisant, Macky Sall pensa que cette augmentation envisagée, qu’il avait lui-même refusée à Wade, était un dû pour lui.
A l’aune de la politique de souveraineté et rupture intergénérationnelle mise en œuvre par les nouvelles autorités, comment entrevoyez-vous l’avenir de ce pays ?
Je ne crois absolument pas à cette notion qui, pour moi ne rime à rien. « Les générations se suivent dans un pays, et chacune d’elles découvre, dans une relative opacité, sa mission la remplit ou bien la trahit », disait Fanon.
Votre analyse sur la position de l’Afrique par rapport aux conflits de la géopolitique ?
L’Afrique essaie d’exister, tant bien que mal. Pour l’Afrique sûrement sa place dans ce contexte est intéressante et même importante. Il faut cependant se montrer réaliste. Pour ce qui concerne l’AES (Ndlr, Alliance des Etats du Sahel constitue du Mali, du Burkina et du Niger), j’ai envie de dire que chaque Etat a le droit de se trouver des alliances et des cadres de coopération à la seule condition que ces cadres servent et fassent faire des pas qualitatifs à la cause des peuples. Si c’est pour satisfaire des égos, faire dans le populisme afin de tromper les peuples, ce serait déplorable.
Et sur le souhait du président Diomaye Faye de faire revenir ces pays de l’AES dans la CEDEAO ?
Je pense que ce n’était pas une mauvaise chose d’aller voir des voisins. Je suis conscient que, pour les démocrates, la visite dans les pays de l’AES peut susciter des interrogations légitimes. Mais enfin, en Afrique, si on doit choisir des interlocuteurs en fonction de critères démocratiques, on n’en aura pas beaucoup. Ayant entendu le président Faye dire qu’il n’était dans ces pays avec les habits d’un médiateur, la précision était à mon avis opportune. De toutes façons une médiation de sa part n’aurait servi à rien. Laissons le temps faire son œuvre pour que chacun revienne à la raison. Vous savez, dans des pays vivant les circonstances politiques qui sont les leurs, il est presque impossible de s’y faire entendre.
N’êtes-vous pas avis que les discours radicaux des jeunes leaders populaires africains ont une bonne part de responsabilité dans les nombreuses morts de jeunes lors de révoltes populaires ?
Ce ne sont pas que les discours mais c’est le comportement en totale rupture avec les règles élémentaires et les règles de base de la vie en société qui sont souvent bafoués qui en sont les causes. Ces discours ne sont parfois rien d’autre que de terribles aveux d’impuissance et d’échecs que l’on tente ainsi de dissimuler par des discours enflammés et radicaux. Pour certains, il s’agit de produire des discours pour tenter d’embrigader les masses sous-informées, en vue d’en faire du bétail politique. Pour d’autres dirigeants, il s’agit d’utiliser des techniques de propagande politique pour mystifier les électeurs. Les populistes en action politique peuvent se révéler dangereux pour un peuple.
En quoi les populations peuvent-elles être amenées à avoir des regrets en portant des populistes au pouvoir suprême ?
Instruit par les leçons tirées de l’histoire, en particulier des enseignements tirés de la pratique politique de certains Etats, comme l’Allemagne et l’Italie, à la fin des années 30, jusqu’au milieu des années 40 (39-45), j’ai appris à me méfier des populistes. Je me souviens avoir écrit un article dans lequel j’alertais en attirant l’attention sur un type de communication qui se mettait savamment en branle dans notre pays et qui empruntait beaucoup ses méthodes à la stratégie de mise sous hypnose des peuples. Je disais qu’il y avait matière à réflexion à ce sujet.
Pourquoi aviez-vous cru devoir alerter et dire qu’il y avait matière à réflexion à ce sujet ?
J’alertais d’abord en étant conscient que cette méthode de communication opérait par un travestissement translucide monumental qui partait d’un ou de plusieurs faits réels autour du ou desquels on construit astucieusement une montagne de contrevérités. Aussi, tente-t-on par cette méthode de communication politique d’émerveiller, de séduire, en vue d’embastiller les consciences, en embrigadant les opinions. Par là, la posture de sauveur du peuple affichée opère bien et développe ses pleins effets du fait de l’énormité des choses dites ponctuées d’accusations mensongères et de calomnies n’épargnant personne parmi les dépositaires de l’autorité publique. On joue avec le paroxysme de l’invraisemblable. Comme dans un scénario de film fantastique, on s’amuse avec un désarmant aplomb avec la naïveté, l’ignorance des masses, ainsi que sur la crédulité, supposée ou réelle, d’une opinion publique qui reste encore moyennement formée à la complexité de la gouvernance, à la subtilité de la conduite des affaires publiques. On escompte produire des effets politiques massifs pour dresser des fanatiques chauffés à blanc qui aideront à renforcer les moyens de la propagande bien élaborée pour embarquer l’opinion publique.
Je pense ici à tout ce que nous dit l’excellent ouvrage publié en 1937 à Paris par Hünenberg, un homme d’Etat et intellectuel allemand. Il a expliqué ce que signifie « la propagande en tant qu’arme en politique ». En Allemagne nazie et en Italie fasciste, c’est bien cette méthode qui aidera à produire les atrocités de la deuxième guerre mondiale. Pour ceux qui l’ont suivie, la conférence à laquelle le Premier ministre avait convié la jeunesse de son parti rappelait par endroits et en des séquences précises certaines clés de la méthode. Un propagandiste de l’époque : « je considère la radio comme le moyen de conditionnement des masses le plus moderne et le plus important ». Apparemment, le Pastef utilise des codes et méthodes avoisinant beaucoup celles d’il y a un peu plus de 70 ans dans sa volonté d’embarquer les masses.
Aujourd’hui, le discours politique construit par la direction de ce parti et par ses partisans veut faire sonner dans l’oreille de certains citoyens l’idée que le politicien Ousmane Sonko signifie la bonne gouvernance, la transparence et la droiture. Et comme pourrait dire l’autre : « l’Internet est le moyen de conditionnement des masses le plus moderne et le plus important ». Pour saisir le mode opératoire de la propagande de Sonko, il suffit de revisionner le film du dernier épisode projeté lors de sa dernière conférence devant la jeunesse de son parti qui entra en transe quasi hystérique, pour ponctuer chaque parole du chef par des tonnerres d’applaudissements. Cela a bien marché le 24 mars 2024. Pourquoi alors arrêter une méthode qui fonctionne, au grand bonheur du parti et de celui de ses militants ? Ceux-ci en redemandent, à juste raison, d’ailleurs !
DIOMAYE DIT NON À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO
Le président sénégalais était courtisé pour prendre les rênes de l'organisation. Son profil prometteur faisait de lui un candidat idéal pour dénouer les crises secouant certains États. Mais il a finalement décliné l'offre d'après Africa Intelligence
(SenePlus) - C'est un scénario qui aura finalement fait long feu. Selon les informations du magazine Africa Intelligence, Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais, a décidé de décliner la proposition de plusieurs capitales ouest-africaines de se porter candidat à la présidence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Pourtant, le nom de Bassirou Diomaye Faye avait été ardemment poussé par plusieurs pays de la région. "En raison de son profil jeune et dynamique, pouvant potentiellement faciliter le retour des États suspendus comme le Mali et le Burkina Faso", écrit Africa Intelligence. Une candidature francophone séduisante, alors que la présidence aurait dû théoriquement revenir à un pays francophone, conformément à l'alternance établie au sein de l'organisation.
Malgré ces pressions, le chef d'État sénégalais a finalement renoncé, sur les conseils de ses proches conseillers. La situation politique délicate qu'il doit gérer au niveau domestique aurait également pesé dans la balance, le poussant à décliner cette opportunité régionale.
Ce refus de Bassirou Diomaye Faye laisse désormais la voie grande ouverte à la reconduction de Bola Ahmed Tinubu, l'actuel président nigérian de la Cedeao. Une perspective qui, bien que critiquée pour son bilan mitigé selon Africa Intelligence, semble se concrétiser "en l'absence d'autres candidats crédibles".
La succession du président Tinubu, dont le mandat arrive à échéance en juillet prochain, n'aurait en effet "suscité qu'un intérêt limité parmi les États membres". Des dirigeants comme Patrice Talon, Alassane Ouattara ou Faure Gnassingbé, bien qu'éligibles, n'ont pas non plus manifesté d'intérêt pour le poste.
Dès lors, sauf rebondissement de dernière minute, un nouveau mandat de Bola Ahmed Tinubu à la tête de la Cedeao semble se profiler. Une perspective qui, conclut Africa Intelligence, "est accueillie sans grand enthousiasme par les membres de l'organisation régionale".
Cet éclairage exclusif, basé sur les informations du magazine Africa Intelligence, met en lumière les défis et les atermoiements ayant entouré le choix du prochain leader de cette instance cruciale pour la stabilité et l'intégration en Afrique de l'Ouest.
LES MINISTRES JEAN BAPTISTE TINE ET SERIGNE GUEYE DIOP SONT VENUS, ONT VU ET ONT COMPRIS
Les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine, et de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, étaient en visite de terrain, ce jeudi 20 juin 2024, dans le département de Tivaouane.
Les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean Baptiste Tine, et de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop, étaient en visite de terrain, ce jeudi 20 juin 2024, dans le département de Tivaouane. Une visite qui fait suite aux conflits récents liés au blocage pendant 15 jours des activités minières et logistiques des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), parles populations mais aussi pour les besoins du lancement de la campagne agricole.
Les ministres de l’Intérieur et de l’Industrie ont été accueillis à la direction du site minier de Darou Khoudoss (Département de Tivaouane) et sur deux sites d’exploitation de mines, au village du secteur des mines à Ndomor et au site des sondages dans le village de Ngomène. Des discussions ont été tenues à huis clos entre les ministres et les directions des différents sites. A l’issue de ces entretiens, les ministres n’ont pas voulu faire de déclarations, prétextant n’être pas en mesure de se prononcer sur certaines affaires, les discussions étant toujours en cours. Ils promettent de donner les conclusions dans les touts prochains jours. Il faut juste dire que les deux ministres ont été accueillies, à toutes les étapes, par des populations en furie, arborant des brassards et teeshirts rouges, avec des pancartes et des rues décorées en rouge. La direction des ICS a expliqué que que « le déplacement des ministres intervient à la suite du blocage pendant 15 jours des activités minières et logistiques des ICS par les populations demandant des nouvelles impenses non conformes aux règlementations et aux pratiques de toutes les sociétés minières ».
Pourquoi une telle situation ?
Les ICS disent conduire simultanément des travaux d’exploration et d’exploitation dans le cadre des concessions minières pour l’exploitation des phosphates de chaux de Tobène Nord et de Tobène Sud, renouvelées en 2008 par décret et valables jusqu’en 2033. L’exploitation permet d’évaluer les caractéristiques du minerai en quantité et en qualité à travers des sondages. Cette première phase d’étude et d’analyse préalable est nécessaire à la planification de la mine, avant toute décision d’investissement. Vient ensuite la phase d’exploitation qui requiert le transfert des droits d’usage des terres afin que le minerai puisse être extrait, traité et transformé.
Des compensations financières sont prévues à chaque phase, rappelle la direction des ICS. La « Phase d’exploration : compensation pour les trous de sondage de quelques centimètres pratiqués sur le sol et les éventuels dégâts causés aux cultures sur la saison impactée. Les propriétaires des champs gardent l’usage de leurs terres et il n’y a pas d’engagement quant à une acquisition future ». La « Phase d’exploitation : compensation faisant l’objet d’une négociation tripartite (ICS, impactés et administration) avec signature d’un accord qui permettra le transfert définitif des droits d’usage des terres aux ICS ».
L’objet du blocage actuel, selon la direction des ICS, découle de la nouvelle demande des personnes impactées quant à la compensation de la dernière campagne d’exploration. Et d’expliquer : « Cette campagne de sondage, comme celles menées depuis des décennies, a été effectuée en conformité avec les procédures légales établies quant à la réalisation des sondages et au règlement des impenses. Cependant, les personnes dont les champs ont été sondés demandent que les sillons laissés par les véhicules soient indemnisés au barème de l’acquisition des droits des terres pour l’exploitation, ce qui ne se fait dans aucune société minière au Sénégal, voire du monde entier »
Et de poursuivre : « À la suite du premier blocage, en mi-mai, les ICS ont accepté, à titre exceptionnel, d’indemniser pour les sillons à hauteur de deux saisons agricoles et un forfait par hectare afin d’aider les impactés à niveler les sillons, en plus des impenses habituelles telles que le trou de sondage et les dégâts aux cultures. Il est établi que les ICS ne sauraient prendre l’engagement d’acquérir des zones faisant l’objet de sondages d’exploration (avec des résultats incertains) et ne peuvent, par conséquent, compenser sur les mêmes montants pour les terres acquises à des fins d’exploitation minière ». La direction générale précise que « les ICS ont toujours été, en toutes circonstances, dans les dispositions d’octroyer des compensations justes, en accord avec les modalités de calcul et les règles définies. Il y a aussi lieu de noter que les ICS n’ont jamais varié dans leur disposition à honorer ces compensations ». Malgré les blocages récents de ses sites, les ICS, en tant qu’entreprise responsable, disent avoir pris les mesures nécessaires permettant d’assurer la continuité de la production d’engrais pour le programme de l’État (Lire encadré).
« LES ICS ONT RETROUVE LEUR RANG DE PREMIER PRODUCTEUR D’ENGRAIS PHOSPHATES D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE »
Les Industries Chimiques du Sénégal, selon ses responsables, ont été créées, pour valoriser le phosphate sénégalais, jusqu’alors exporté à l’état brut. La mine de phosphate se trouve dans la zone de Mboro, à une centaine de kilomètres de Dakar. Deux usines d’acide phosphorique sont localisées à Darou, dans la région de Thiès, et une usine d’engrais à Mbao, en banlieue de la capitale. Les engrais sont destinés au marché national et à la sous-région. Depuis 2014, poursuit la direction, « grâce aux investissements et à la gestion rigoureuse de la direction ainsi qu’au travail conséquent des travailleurs, la société connait u ne phase de croissance durable, contrairement aux décennies précédentes jalonnées de crises régulières qui ne permettaient plus de produire, d’appuyer les communautés, ni d’assurer les emplois. Les ICS ont retrouvé leur rang de premier producteur d’engrais phosphatés d’Afrique subsaharienne ».
Les ICS disent être la seule société minière qui transforme le minerai au Sénégal et qui crée ainsi des emplois supplémentaires et de la valeur ajoutée à l’échelle nationale. Le minerai extrait est transformé en acide phosphorique, puis une partie de cet acide est utilisé pour la production d’engrais complexes NPK. Les engrais phosphatés sont nécessaires à une bonne croissance des végétaux et permettent de meilleurs rendements agricoles.
Par Moussa KAMARA
ENFANCE ET ADOLESCENCE, VIGILANCE OU DECHEANCE
Encadrer et surveiller ses enfants feront d’eux de bons musulmans, adultes et respectueux de leurs parents et très utiles à la société.
Cette semaine, j’ai eu à échanger dans les réseaux sociaux avec une personne d’une civilité exquise. Quand on tombe sur ce genre de personne, il est souvent très difficile de contenir sa joie tant ce produit est rare, bien qu’existant sur le Net. D’ailleurs c’est quelqu’un que je connais très bien dans la vie active et réelle et sa présence sur le Net, loin de me surprendre, me rassure et me conforte. Parce que, lui, son activité sur les réseaux sociaux est plus instructive et éducative par-delà sa fonction d’imam, très instruit et très moderne. Nous avons parlé de la situation en France où notre Président s’est rendu ce mercredi et dont le Président Macron l’a reçu à déjeuner hier jeudi. Tout le monde est au courant que l’Occident use avec intelligence et compétence de différents moyens de communication pour entrainer le reste du monde dans sa perversité décadente. Alors quoi de plus naturel que les imams, et pas seulement eux, le traquent et le dénoncent autant que faire se peut.
Les Occidentaux abrutissent nos jeunes et autres avec l’introduction de drogues dures par la grâce et la magie de l’argent facile. Ils passent par le cinéma, la télé, les Bd et presque tous les sports et d’autres supports pour distiller les messages LGBT. Avec l’interdiction d’interdire, ils ont atteint le comble.
Toutes nos valeurs nous distinguent profondément des leurs alors je ne vois pas comment ils peuvent nous imposer les droits LGBT. Pour les musulmans que nous sommes, notre foi ne saurait souffrir de malfaisances nauséabondes. La foi nous vivifie et consolide notre attachement à l’Islam. En ces moments où certains pères de familles négligent ou même oublient les intérêts de leur progéniture et de leurs familles en général, les fléaux qui peuvent capter cette progéniture et ces familles sont divers et nombreux. Tout le monde doit prendre le temps d’élever et d’éduquer sa famille dans la pure tradition islamique. C’est plus utile de grandir avec des valeurs islamiques que d’apprendre sur le tard ces valeurs. La différence entre un adulte récent toubène (converti) et les autres qui ont blanchi sous le harnais de la religion islamique est souvent patente malgré le prosélytisme du premier. Envoyer son môme au jardin d’enfants où il apprend plus à chanter, danser et fêter mardi gras et autres n’est pas mauvais en soi mais leur faire apprendre le Coran à la maison par un vrai maitre me semble tout autant indispensable. Encadrer et surveiller ses enfants feront d’eux de bons musulmans, adultes et respectueux de leurs parents et très utiles à la société.
LA REFORME DU CADRE LEGISLATIF DU SPORT EN GESTATION
Khady Diène Gaye a présidé hier, jeudi 20 juin, l’atelier de partage de l’avant-projet de loi relative aux activités physiques et sportives.
Pour une meilleure structuration et un développement plus harmonieux du sport sénégalais, un avant-projet de loi relative est en gestation. Au cours d’un atelier de partage de l’avant-projet de loi relatif aux activités physiques et sportives, la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a relevé cette exigence de réforme du cadre législatif et règlementaire. Elle porte principalement sur la loi 84 touchant la charte du sport. Une loi qui a, selon elle comme pour les acteurs du mouvement sportif, atteint ses limites.
Khady Diène Gaye a présidé hier, jeudi 20 juin, l’atelier de partage de l’avant-projet de loi relative aux activités physiques et sportives. Une occasion pour la ministre des Sports de rappeler les enjeux de cette réflexion dont la finalité et de faire évoluer le cadre juridique qui régit le code du sport sénégalais. « Il faut noter que depuis une quinzaine d’année, le diagnostic de la situation des activités physiques et sportives met en exergue le cadre non conforme du cadre juridique. Dans le cadre de l’analyse de la situation, l’Etat et le mouvement sportif se sont toujours accordés sur l’inadéquation des textes législatifs, réglementaires qui régissent le sport au Sénégal, tant à l’évolution de la pratique que de son environnement ».
La patronne du sport sénégalais estime que la loi n°84-59 du 23 mai 1984 a aujourd’hui atteint ses limites. « Cette initiative rentre dans le cadre de nos plans d’action sectoriels que nous avons érigés au rang des actions prioritaires, mais urgentes. Parce que le projet de société que les Sénégalais ont validé au soir du 24 mars 2024 réserve une place très importante au sport. Aujourd’hui, pour mettre en œuvre les mesures phares que nous avons annoncés, il faudra d’abord que nous fassions des réformes sur notre manière de faire, issue de la loi n°84-59 du 23 mai 1984, régissant la charte du sport. Cette loi n’est plus en phase avec ce qui se passe aujourd’hui dans le monde du sport en général, notamment dans les aspects du professionnalisme, du financement, le dopage et l’intelligence artificielle…
C’est pour cela que nous avons convié aujourd’hui les acteurs du secteur pour mettre en place une loi consensuelle », a déclaré la ministre des Sports. La ministre des Sports a rappelé que la réforme est arrivée à sa phase terminale et aboutira par un projet de loi qui sera déposé à l’Assemblée nationale. « En vérité, ce travail a été entamé en 2013 et dès notre arrivée, le Président de la République a instruit une dynamique de changement qui va permettre de mettre en œuvre les projets annoncés. Nous avons ainsi mis en place un comité restreint qui a travaillé sur ce qui était déjà là, mais aussi les contributions des différentes ressources partenaires. Nous pouvons dire que nous sommes dans la phase finale. Mais comme c’est une loi, il y a des étapes à suivre jusqu’à l’Assemblée Nationale. Cet atelier permettra de synthétiser toutes les données », a conclu Madame Khady Diène Gaye.
IBRAHIMA WADE PRESIDENT DU CNOSS. « IL Y A URGENCE… »
Membre du comité de réflexion, Ibrahima Wade, vice-président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS), s’est réjoui de la réflexion qui en son sens obéit à une urgence. « Vous savez comme on l’a dit, le code date de plus de dix ans après une réflexion qui a été engagée en 2013 et qui malheureusement n’a pas pu aboutir. Ajouté à cela, le cadre juridique qui régit le code du sport sénégalais présentement date de 1984. Cela montre aujourd’hui qu’il y a urgence car le sport entre-temps est devenu un enjeu de société, un enjeu économique, politique », se félicite le vice-président du Cnoss. « Beaucoup de choses ont évolué depuis, donc il était normal que cette réflexion soit lancée. En tout cas, le comité olympique et les fédérations ne peuvent que se réjouir et profiter de l’occasion pour féliciter Madame le ministre des Sports qui a pris à bras le corps ce chantier. C’est un hommage que nous devons à ceux qui ont eu à engager cette réforme il y a quelques années », ajoute-t-il.
VATICAN CHOISIT ABBE JEAN-BAPTISTE VALTER MANGA
Ziguinchor connait déjà son évêque. Il répond au nom de Jean-Baptiste Valter Manga. L’annonce de la nomination s’est faite hier, jeudi 20 juin, par le nonce épiscopal.
Ziguinchor connait déjà son évêque. Il répond au nom de Jean-Baptiste Valter Manga. L’annonce de la nomination s’est faite hier, jeudi 20 juin, par le nonce épiscopal.
Après moins de trois années sans évêque, le diocèse de Ziguinchor vient d’accueillir la nomination de son Pasteur, Mgr Jean-baptiste Valter Manga par le Saint Père, le Pape François. Membre du clergé de Ziguinchor, le nouvel évêque ne sera pas en terrain inconnu puisqu’il y a vécu une grande partie de sa vie pour ne pas dire toute a vie. Jusqu'à présent vice-recteur du Grand Séminaire Notre-Dame de Brin et vicaire de la paroisse du Bon Pasteur d'Enampore, l’évêque du diocèse de Ziguinchor reste un homme discret, courtois et toujours prêt à rendre service. Son amour pour le Christ dépasse les frontières de la vie sacerdotale de son diocèse. Le religieux a répondu favorablement à l’appel du journal Sud quotidien pendant la période de carême 2024 à l’image de ses confrères, les abbés Roger Gomis, Christophe Sène de l’archidiocèse de Dakar, Etienne Mbengue du diocèse de Thiès et Augustin Sambou du diocèse de Ziguinchor dans notre rubrique La marche vers Pâques. Une première édition devenue une réussite puisque des lecteurs nous avaient sollicité pour augmenter le temps de parution qui se faisait deux fois par semaine. La joie de Sud quotidien reste immense de voir un de ses collaborateurs à la tête d’un diocèse. Que le Saint Esprit l’habite et guide ses pas pour mener à bien le peuple de Dieu.
Mgr Jean-Ba comme l’appellent affectueusement ses pairs, ses fidèles et amis, est né le 18 juin 1972 à Oussouye dans le Sud du Sénégal. Il a fait ses études de philosophie au Séminaire philosophique de Brin de 1993-1995 avant d’étudier la théologie au Grand Séminaire de Sébikhotane 1995-2000.
Selon Abbé Roger Gomis qui a donné l’information, l’homme de Dieu a obtenu une licence en théologie biblique au Collège des Bernardins (Paris) en 2009, et un doctorat en ethnologie et anthropologie à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, EHESS (Paris), en 2015.
Ordonné prêtre le 20 décembre 2000, Mgr Jean Baptiste Valter Manga a occupé les fonctions de professeur de mathématiques et de sciences naturelles, au petit séminaire de Ziguinchor et responsable de la commission des vocations (2000-2006) ; curé de la paroisse St. Benoît à Nema (2015-2021) ; Professeur au Grand Séminaire de Brin et à l'Université Assane Seck de Ziguinchor (2015 à ce jour) ; Vicaire de la Paroisse de Nyassia (2021-2023) ; Secrétaire général de la Pastorale d'ensemble du diocèse et Responsable de la Formation continue des prêtres (2021 à ce jour). Depuis 2023, il est Vicerecteur du Grand Séminaire Notre Dame de Brin et Vicaire de la Paroisse du Bon Pasteur d'Enampore. Mgr Jean Baptiste Valter Manga occupe ainsi le poste laissé vacant depuis le départ de Mgr Paul Abel Mamba Diatta, nommé évêque du diocèse de Tambacounda, au Sénégal Oriental, par le Saint-Père, le jeudi 4 novembre 2021. Mgr Paul Abel Mamba, l’ancien évêque de Ziguinchor a succédé à Mgr Jean-Noël Diouf dont la démission du diocèse de Tambacounda, pour raison de santé, a été acceptée par le Pape François en 2017. Nommé administrateur du diocèse de Ziguinchor, le 27 juillet 2010, il Mgr Mamba Diatta sera nommé, moins de deux ans après, évêque le 21 avril 2012.
CES GOULOTS D’ETRANGLEMENT DE L’ECOLE
Alors que des nuages noirs s’amoncelaient au-dessus du système éducatif avec le contexte politique et électoral agité, l’école sénégalaise est toujours confrontée au déficit d’enseignants et à l’existence des abris provisoires dans certaines académies
Malgré une année scolaire 2023-2024 qui est en phase d’être bouclée sans grandes perturbations, alors que des nuages noirs s’amoncelaient au-dessus du système éducatif avec le contexte politique et électoral agité, l’école sénégalaise est toujours confrontée au déficit d’enseignants et à l’existence des abris provisoires dans certaines académies de l’intérieur du pays. Ce problème majeur n’est pas sans conséquences dans le bon déroulement des enseignements-apprentissages. D’ailleurs, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a demandé d’accorder une importance particulière à ces questions en Conseil des ministres. La décision du ministre de l’Education de procéder à un recensement du personnel enseignant devrait également permettre de faire l’état des lieux du personnel enseignant en vue d’un recrutement ou d’un redéploiement d’enseignants.
En Conseil des ministres le 5 juin dernier, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a relevé la place de l’école dans le PROJET de transformation systémique du Sénégal. Dans ce cadre, il a évoqué plusieurs points dont le manque d’infrastructures scolaires et le déficit d’enseignants face à des effectifs d’élèves sans cesse croissants. Il a ainsi demandé au Premier ministre d’accorder une attention particulière à « la planification, sur les cinq prochaines années, des recrutements d’enseignants dans toutes les matières face aux besoins exprimés et aux postes budgétaires arbitrés » mais aussi à « l’éradication des abris provisoires et à la mise en œuvre avec les Ministres concernés (Education nationale, Formation professionnelle, Urbanisme et Collectivités territoriales, Finances et Budget) d’un programme concerté de réalisation d’infrastructures scolaires adaptées et d’amélioration de l’environnement pédagogique dans toutes les Académies du pays ». C’est pour dire que la question du déficit d’enseignants et l’existence des abris provisoires est toujours d’actualité au Sénégal.
L’école sénégalaise reste confrontée à ces difficultés qui compromettent le bon déroulement des enseignements apprentissages. Concernant le personnel enseignant, le ministre de l’Education nationale Moustapha Mamba Guirassy a pris les devants dès sa prise de fonction. Il a lancé un « recensement exhaustif du personnel enseignant en service dans les écoles, établissements et structures relevant de son département ».
L’objectif de cette initiative est de « dresser une photographie exhaustive et précise de la répartition de nos ressources humaines », rapportait la note ministérielle. Une initiative saluée par les syndicats d’enseignants. « Un recensement de personnel est toujours une bonne chose, en ce sens qu’il permet non seulement de faire l’état des lieux du personnel du secteur, mais aussi de connaître les éventuels besoins et de faire une bonne planification. Je ne sais pas quels sont les objectifs finaux ; mais à notre sens, ce recensement permettra de s’apercevoir du déficit que connaît le secteur et de se mettre à l’évidence qu’il faut, dans les meilleurs délais, avoir une politique bien réfléchie de recrutement conséquent d’enseignants. Ce recrutement, que nous souhaitons de tous nos vœux, doit se faire en toute transparence et de manière démocratique », avait dit le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), Amidou Diédhiou.
Pour sa part, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (Sels/A), Pape Mbaye Mary Sylla déclarait : «Le recensement du personnel enseignant, annoncé par le ministre de l’Education nationale, est une décision normale que nous saluons. Nous pensons aussi que tous les autres secteurs doivent faire la même chose parce qu’en réalité, il s’agit d’un audit pour voir si tous ceux qui émargent au niveau de son département, sont effectifs. Il ne faut pas perdre de vue que le système a un déficit de plus de 7000 enseignants. Donc, le recensement va lui permettre de faire deux choses. D’abord, ça entre dans le cadre de la bonne gouvernance des ressources parce que c’est sûr et certain que ceux qui ne seront plus là, vont voir leurs salaires coupés. Ensuite, ça doit préparer logiquement un redéploiement de personnel là où il y a un surnombre ». Il faut dire que depuis quelques années, le déficit d’enseignants dans le milieu scolaire persiste, entravant ainsi le bon déroulement des enseignements.
L’ancien ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Anne avait attribué le problème aux retraites, aux décès, aux démissions, aux mises en disponibilité ou en position de stage. Tout de même, le déficit d’enseignants a été aggravé par le fait que les concours de recrutement des élèves-maîtres et des professeurs ont connu des retards. Lors du conseil interministériel consacré à la rentrée scolaire tenu le 22 septembre 2023, Cheikh Oumar Anne, avait dénombré 8.883 enseignants manquants du préscolaire au lycée, en plus d’un manque de 110 inspecteurs de l’enseignement à travers le pays.
Concernant les abris provisoires, ils sont toujours en abondance dans les Académies de l’intérieur du pays comme à Sédhiou, à Kolda. Syndicats, société civile comme députés n’arrêtent pas de soulever la question qui plombent la qualité de l’éducation au Sénégal. En 2023, en marge de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle, à Kaffrine, l’ancien ministre de l’Education nationale avait dénoncé les défaillances des entreprises sénégalaises sélectionnées dans le cadre du Programme de remplacement des abris provisoires et d’ouvrages annexes (PROPAP).
A l’en croire, l’Etat du Sénégal a mis 50 milliards de FCFA, depuis 2016, alors que le nombre de salles réceptionnés ne fait même pas 800. Ce, sur 6000 abris provisoires à remplacer. Les défis à relever dans le secteur de l’éducation restent donc nombreux et risquent de menacer à terme l’immense espoir placé dans la formation à la base de ressources humaines qualifiées et compétentes pour porter le projet de développement du pays.
LE SENEGAL EST EN TRAIN DE FINALISER LE TRAITEMENT DE 491 DEMANDES DE NATURALISATION
L’État du Sénégal est en train de finaliser les procédures de naturalisation de 491 réfugiés établis dans la vallée du fleuve Sénégal (nord), signe des avancées notées dans ce domaine, a déclaré hier, jeudi, à Dakar, le vice-amiral Oumar Wade
L’État du Sénégal est en train de finaliser les procédures de naturalisation de 491 réfugiés établis dans la vallée du fleuve Sénégal (nord), signe des avancées notées dans ce domaine, a déclaré hier, jeudi, à Dakar, le vice-amiral Oumar Wade, président du Comité national de gestion des réfugiés, personnes déplacées et apatrides (CNRPD). Quatre cent quatre-vingt-onze demandes “sont en cours de traitement auprès des services compétents, et nous espérons les finaliser durant cette année 2024”, a-t-il dit à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des réfugiés. “La procédure de naturalisation menée par l’État du Sénégal a permis à 313 réfugiés vivant dans la vallée du fleuve Sénégal de bénéficier d’un décret de naturalisation en 2023”, sachant que 61 réfugiés avaient été précédemment naturalisés. Cinq parmi eux “recevront ici, à titre symbolique, ce document essentiel sur le plan juridique, ce qui va leur donner des possibilités d’intégration socioéconomique”, a dit le vice-amiral, chef d’état-major particulier du président de la République. “Ces données sont en deçà des objectifs visés” par le Sénégal, a-t-il signalé lors d’une cérémonie consacrée à la Journée mondiale des réfugiés.
La question de la naturalisation, a signalé Oumar Wade, “est une illustration parfaite du thème de la célébration de la Journée mondiale des réfugiés, la solidarité avec les réfugiés”. Il assure que l’État du Sénégal, signataire des protocoles et conventions des Nations unies, “a pris l’option résolue d’intégrer les réfugiés dans la communauté nationale”. Le président du CNRPD rappelle que le Sénégal a adopté en 2022 la loi portant statut des réfugiés et apatrides. L’État sénégalais renforce ainsi leur protection juridique et sociale. Oumar Wade souhaite que les Sénégalais fassent preuve de solidarité avec les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides. “Ces personnes qui ont fui les violences et les persécutions” ont besoin de “bonnes conditions de vie” au Sénégal, a-t-il affirmé. “Il faut qu’on leur assure la santé et un environnement sécurisé”, a ajouté le président du CNRPD. Le représentant au Sénégal de l’agence des Nations unies chargée des réfugiés, Ali Mahamat, a exprimé sa gratitude envers les autorités sénégalaises pour le geste de “solidarité majeure” consistant à délivrer des décrets de naturalisation à “400 réfugiés mauritaniens qui vivent au Sénégal”.
L’ATTEINTE DE L’AUTOSUFFISANCE, LA SEULE SOLUTION DURABLE
Au Sénégal, les tensions sur le prix et la disponibilité du riz sont récurrentes. La seule solution pour faire face à cette situation serait, selon les experts, l’atteinte de l’autosuffisance en riz en bonne fois pour toutes
Au Sénégal, les tensions sur le prix et la disponibilité du riz sont récurrentes. Quelques jours avant l’annonce de la baisse opérée par le nouveau régime sur certaines denrées de première nécessité, les consommateurs dénonçaient une hausse supposée sur le prix du riz brisé non parfumé. Des allégations que certains importateurs et le Service du commerce régional de Dakar ont démenties. Hausse ou pas, de toutes les façons, ce qui est clair, c’est qu’on note souvent des pressions sur le prix et la disponibilité du riz sur le marché national. La seule solution pour faire face à cette situation serait, selon les experts, l’atteinte de l’autosuffisance en riz en bonne fois pour toutes. D’autant plus que cette option est une anticipation sur les grandes mutations du commerce international.
Ces derniers jours, avant la mesure de baisse des prix de certaines denrées de consommation courante (une mesure qui attend la réunion du Conseil national de la consommation pour être effective), des rumeurs couraient sur une augmentation du prix du riz brisé non parfumé. Du coup, certains détaillants accusaient les grossistes d'avoir augmenté le prix du sac de riz brisé non parfumé. Des allégations qui ont été démenties par les importateurs de riz et commerçants qui précisent qu’une baisse de 20 000 FCFA par tonne a même été constatée. De son côté, le chef du Service régional de Commerce de Dakar Amadou Touba Niane qui a été interpellé sur cette question avait précisé, en ce moment-là, que la tonne coûtait entre 360 000 et 370 000 FCFA contre 380 000 FCFA, un mois auparavant. Donc, selon lui, il n’y pas de hausse de prix. En tout cas, même s’il n’y a pas eu une flambée sur prix du riz, la réalité est que la disponibilité du produit fait souvent défaut. En effet, ces dernières années, plusieurs cas de hausse du prix sur le marché ont été constatés. Ces disfonctionnements notés dans la distribution du produit sont souvent dus à des facteurs exogènes, notamment la conjoncture économique.
Pour contourner toutes ces difficultés auxquelles fait face le Sénégal pour approvisionner correctement le marché en riz, le gouvernement de Macky Sall avait misé sur la production locale. En effet, dès son accession à la magistrature suprême, celui-ci avait proclamé sa volonté de réaliser l’autosuffisance en riz en 2017. Macky Sall avait ainsi estimé urgent de produire suffisamment pour satisfaire les besoins du Sénégal en riz. En 2014, l’Etat du Sénégal avait injecté 74 milliards de FCFA pour l’atteinte de cet objectif. Parallèlement, les autorités ont porté leur slogan « Autosuffisances en riz en 2017» dans toutes les régions du pays. Quelques années après, on apprenait que les productions de riz paddy pour la campagne 2017/2018 étaient d’1 million 15 mille 334 tonnes, soit une augmentation de 7% par rapport à la campagne 2016/2017. Alors que l’objectif des autorités était d’atteindre une production d’1 million 80 mille tonnes de riz blanc, soit 1 million 600 mille tonnes de riz paddy à l’horizon 2017. L’échéance a été donc reportée jusqu’en 2019. Toutefois, cette autosuffisance en riz n’est toujours pas une réalité au Sénégal. Aujourd’hui encore les nouvelles autorités sont contraintes de redoubler d’effort pour l’atteinte de cette autosuffisance en riz au Sénégal. Car, malgré tout, cette option pour l’autosuffisance est une anticipation sur les grandes mutations du commerce international.
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J'AVAIS UNE PROFESSION, MAIS J'AI ENFIN CHOISI MA PASSION
Il est des passions dont on ne réussit pas à s’en débarrasser facilement. Même quand elles sont mises en veilleuse ou négligées, ils finissent toujours par prendre le dessus et s’imposent.
C’est selon toute vraisemblance ce qui a dû se produire avec Huguette Coly Dilata, une styliste modéliste qui a enfin trouvé son chemin, sa passion dans la mode.
Analyste programmeuse de formation, après plusieurs années d’exercice, elle a opéré un virage à 180 pour se lancer dans la mode.
Son parchemin en poche, elle ne s’eut même pas besoin d’aller faire un stage avant de commencer sa carrière. Elle n’eut non plus besoin d’aller se faire employer par un tiers. Elle décide de s’établir à son propre compte. Mieux, l’idée de lancer une école va vite germer sur la base de la suggestion d’un collaborateur. Elle tente de résister avant de céder, et ce, au plus fort de la pandémie de Covid- 19 ou tout dans le mode était plus qu’incertain.
Tenace, elle finit par réussir son projet d’école avec des matières plus que complètes pour ce secteur. Ouvrant de facto beaucoup de perspectives pour ses apprenants.
Aussi curieux que cela paraisse son école capte aussi des personnes qui comme elle avaient une carrière professionnelle bien remplie, mais qui décide d’investir le secteur de la mode et du stylisme. C’est le cas de cet expert financier qui a travaillé 20 ans dans la finance et décide de vire sa passion de la mode ou encore de cette ingénieure en génie civil, cette autre diplômée en hôtellerie entre autres profils.