SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 février 2025
MOUSTAPHA DIOP ET COMPAGNIE EN FLAGRANT DÉLIT DE MAUVAISE GOUVERNANCE
Dans le lot des rapports publiés hier, il y a celui sur la gestion de la commune de Louga de 2015 à 2018. Il a été adopté à l’unanimité par la chambre des collectivités territoriales de la Cour des comptes en sa séance du 2021
Dans le lot des rapports publiés hier, il y a celui sur la gestion de la commune de Louga de 2015 à 2018. Il a été adopté à l’unanimité par la chambre des collectivités territoriales de la Cour des comptes en sa séance du 2021. Durant la période sous revue, la juridiction financière a reproché au maire Moustapha Diop et à ses hommes, entre autres, de n’avoir pas bien géré la dotation mensuelle des véhicules de service en carburant ; mais également leur manque de transparence par rapport à certains mandats payés.
La gestion du carburant dans la mairie de Louga a retenu l’attention des contrôleurs de la Cour des comptes. Dans leur rapport définitif, ils ont indiqué que la règlementation prévoit une dotation mensuelle de 350 litres au véhicule de fonction et de 200 litres pour un véhicule de service. Et à Louga, il a été noté que la dotation mensuelle de 500 litres du véhicule de service affecté au Secrétaire municipal dépasse la dotation mensuelle réglementaire des véhicules de service de 200 litres.
Mais le Maire avance que le budget a toujours été voté avec le carburant déjà réparti par service. Et qu’il s’agit donc d’une délibération du conseil municipal que le Maire exécute en mettant à la disposition de chaque service la dotation qui lui est allouée. Néanmoins, se défend-il toujours, les sorties globales et les bons de sortie définitive de carburant sont d’abord constatés et signés par le comptable des matières avant leur soumission au Maire pour validation. Cependant, l’édile affirme que depuis la revue, le carnet de bon de sortie définitive est modifié par le comptable des matières afin que chaque service puisse émarger devant sa dotation mensuelle.
Pour autant, la Cour souligne que dans la gestion publique, il faut distinguer la phase d’acquisition du carburant et la phase de consommation. «La première relève des finances publiques et de la comptabilité publique avec les étapes classiques suivantes : budgétisation, engagement, liquidation, ordonnancement et paiement. La deuxième phase ressort de la comptabilité des matières, et spécifiquement de la gestion du carburant suivant les dispositions réglementaires précitées : distinction véhicule de service et véhicule de fonction notamment, dotation fixée réglementairement pour chaque catégorie de véhicule», lit-on dans le rapport de la Cour des Comptes. Sur un autre registre, notamment le niveau élevé des commandes de carburant, le Maire se justifie en pointant, parmi d’autres éléments de réponse, le carburant pour les véhicules de liaison notamment pour l’acheminement du courrier et des délégations vers Dakar où réside le maire et vers d’autres régions ; le carburant pour les véhicules mis à la disposition des chefs religieux à l’occasion des nombreux gamou et ziyar locaux.
Mais la Cour souligne, à nouveau, que les dotations de carburant sont destinées aux véhicules de service de la commune utilisés dans le cadre du fonctionnement normal du service. Et dans ses conclusions, elle considère que la gestion du carburant n’a pas suivi les dispositions réglementaires en vigueur. Avant de demander au Maire de confier la garde des tickets de carburant ou leur équivalent au comptable des matières ; de faire cesser les sorties globales de carburant par service budgétaire ; et de veiller à une dotation de carburant des véhicules de service en conformité avec la réglementation, à savoir 200 litres par mois et par véhicule de service.
DOUTES SUR LES MANDATS PAYES
Par ailleurs, la mairie de Louga a été épinglée par rapport à des mandats payés sans états émargés. Sur ce, les enquêteurs de la Cour des comptes ont indiqué que plusieurs mandats qui ont été payés au billeteur durant la période sous revue ne sont pas accompagnés d’états émargés. En plus de la décision municipale autorisant la dépense, sont joints aux mandats respectivement un répertoire des évènements religieux et invitations adressées au Maire, dressé par la Commission des Affaires religieuses et un certificat administratif attestant de cette participation.
Interpellé lors de l’instruction sur l’absence des états émargés, le billeteur avait tenu à souligner, qu’à l’exception des secours aux indigents et sinistrés ainsi que les subventions aux ASC, pour toutes autres participations, son rôle a consisté à récupérer l’argent au niveau du Trésor et le verser, pour le compte de la commission en charge des cérémonies religieuses, au Secrétaire municipal ou au gestionnaire.
Cependant, se désole la Cour des comptes, aucun document n’atteste de la remise des fonds aux personnes citées. Sur l’ensemble de la période, note-t-elle, ces paiements s’élèvent à 102 000 000 FCFA pour les cérémonies religieuses et à 98 900 000 FCFA pour les autres types de participation.
Dans ses recommandations, la Cour demande au Maire de cesser d’émettre des mandats au bénéfice du billeteur en dehors des mandats pour paiements collectifs ; de mettre en place toutes les conditions réglementaires prévues pour les paiements collectifs par billeteur. Elle a aussi demandé au Billeteur de faire émarger systématiquement les bénéficiaires de ses paiements sachant signer ; de ne payer qu’en présence des membres de la commission de paie et en faisant signer auxdits membres les états d’émargement ; de conserver soigneusement ces pièces justificatives et de renseigner régulièrement les registres d’encaissement et des paiements.
LA DGID AUSSI EPINGLEE
La Direction générale des impôts et des domaines (DGID) n’a pas été épargnée par le rapport 2021 de la Cour des comptes.
La Direction générale des impôts et des domaines (DGID) n’a pas été épargnée par le rapport 2021 de la Cour des comptes. Les enquêteurs estiment ainsi que le fait que les écarts entre notifications et redressements soient si importants remettent en cause, à tout le moins, la qualité des contrôles.
Le premier constat est que dans la procédure de contrôle concernant plusieurs sociétés, les droits ne sont pas confirmés à la suite de notifications de redressement. A titre d’exemple, note-t-on, en 2018, pour GCO, après notification d'un montant de 13 377 246 304 F CFA de droits simples et 5 497 148 608 F CFA de pénalités, aucune confirmation n'est intervenue par la suite. Dans d'autres cas, soulignent les enquêteurs de la Cour des comptes, ce sont des écarts très importants entre les notifications et les confirmations qui ont été constatés. «Il en est ainsi en 2017 pour la SOCOCIM qui enregistre des écarts de 818 421 871 F CFA en droits simples et 204 605 468 F CFA en pénalités et Dangote pour 3242 175 318 F CFA d'écart en droits simples et 3 997 654 122 F CFA en pénalités», lit-on dans le rapport. Et selon la Cour des Comptes, le fichier de la DGID ne permet pas d'apprécier les justificatifs de ces écarts.
De plus, souligne-t-elle, en 2017, pour plusieurs sociétés comme Ciments du Sahel, SOMIVA, SEPHOS et DANGOTE, la procédure de contrôle n'a pas abouti pas à l'émission d'un titre de perception malgré les confirmations des droits d'un montant global de 9 604 999 571 F CFA (droits simples et pénalités).
Or, selon le Code général des impôts, le service des impôts ayant procédé aux régularisations de droit établit les titres de perception (..) dès la confirmation du redressement nu au procès-verbal. Non sans ajouter que le titre de perception, établi en double exemplaire par le service des impôts, est visé et rendu exécutoire par le Directeur du service des impôts compétent. Le titre de perception rendu exécutoire est transmis au comptable public compétent pour recouvrement. Sur ce point, le Directeur général des Impôts et des Domaines signale que la notification de redressement ne constitue pas, a priori, un montant incontestablement dû. Pour se justifier toujours, il ajoute que ces réclamations primitives s'inscrivent dans le cadre d'une procédure contradictoire prévue pour les dispositions du Code général des Impôts. Dès lors, il affirme que c'est au stade de la confirmation des redressements que les montants peuvent être considérés comme étant définitivement dus et réclamés sur la base de titres de perception, si le contribuable ne parvient pas dans le délai de réponse qui lui est imparti, à produire un ou des justificatifs probants aux yeux de l'administration. Tel a été le cas, dit-il, pour les sociétés en cause, en ce sens que les redressements notifiés et ceux confirmés sont différents, eu égard aux éléments justificatifs de fait et de droit fournis par ces contribuables.
S'agissant de l'absence de titres de perception après la confirmation des droits, la Cour des comptes estime que le DGID a produit un tableau en y indiquant les références des titres émis. Toutefois, relativise-t-elle, les copies des titres ne sont pas jointes.
En outre, la juridiction soutient que le tableau ne contient que quelques dossiers de contrôle. «Sur plusieurs contrôles importants, le DGID n'a fourni ni de copie de titre ni de référence ni aucune autre explication. C'est le cas, par exemple, pour SOCOCIM redressée en 2018 pour un montant total de 14 995 520 325 F CFA. Il en est de même pour d'autres tels que AIG, SERPM et MEC », indique le rapport de la juridiction financière.
La Cour rappelle dans la foulée que les montants des redressements notifiés peuvent être différents de ceux confirmés après justification probante, certes. Mais le fait que les écarts entre notifications et redressements soient si importants remet en cause, à tout le moins, la qualité des contrôles. En effet, ces écarts permettent d'apprécier le taux d'abandon des poursuites qui est un indicateur de la qualité du contrôle fiscal comme rappelé dans le rapport de gestion de 2018 de la DGID. Il s'y ajoute que toute notification de redressement confirmé doit faire l'objet d'un titre de perception. La DGID n'a pas la faculté d'y déroger. La Cour demande ainsi au Directeur général des Impôts et des Domaines de veiller à l'émission des titres de perception après la confirmation des droits conformément au Code général des impôts.
NON-TRANSMISSION A LA COUR DE DONNEES SUR LES DEPENSES FISCALES
Par ailleurs, pour s'assurer de l'importance et de la régularité des dépenses fiscales, en l'absence des rapports publics y relatifs, la Cour informe, par trois lettres successives, avoir demandé à la DGID de lui fournir les données portant sur les montants annuels des dépenses fiscales par nature de recettes et par catégories de bénéficiaires pour la période 2015-2018.
LE SPECTRE DU FONCIER, CONTRE-FEU OU DIVERSION SOCIALE
L’État sénégalais ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude. Ancien ou actuel régime, si des Sénégalais ont acquis des terres en bonne et due forme, aucune autre raison d’ordre idéologique et propagandiste ne peut venir à bout de la légalité...
L’État sénégalais ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude. Ancien ou actuel régime, si des Sénégalais ont acquis des terres en bonne et due forme, aucune autre raison d’ordre idéologique et propagandiste ne peut venir à bout de la légalité, fondement principal de l’État de droit. Il y va de la sécurité juridique. « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation de pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ». En espérant que l’appréciation de la légalité des décisions prises en la matière s’apprécie à la date à laquelle elles ont été prises, le président de la République, M. Bassirou Diomaye Faye, doit dire par quel moyen il compte remettre en cause les titres légalement attribués dans le domaine du foncier.
« Il s’agit d’un accaparement et d’un usage frauduleux d’espaces collectifs sur lesquels on ne peut faire un usage privé ou exclusif. Un usage qui constitue une menace sérieuse pour l’environnement et la santé publique », a dit Alioune Tine pour battre en brèche les propos de Maître Doudou Ndoye. Alors que ce dernier parle de droit, l’autre nage et se débat dans des considérations affectives. Crève-cœur est la progressive privatisation du littoral, révoltante est prédation foncière sans commune mesure. Pour autant, la liberté pour l’État de modifier des droits existants implique nécessairement la compensation des détenteurs de droits pour les pertes qui peuvent leur être ainsi causées. C’est de cette manière seulement que la puissance publique peut se conformer au standard minimum d’une société civilisée.
Quand Macky Sall est arrivé au pouvoir en 2012, il avait enclenché une chasse aux sorcières. Dans l’affaire Karim Wade, les opposants, dont le Pastef, avaient décrié les procédures au motif du renversement de la charge de la preuve en cours au sein de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Même procédé, même raisonnement, la lutte légitime contre la corruption à travers une juridiction d’exception violait les droits de la défense de la personne inculpée et ne garantissait pas son droit à un procès équitable. Après tout, Staline avait entrepris et réussi la collectivisation à marche forcée sur fond d’une propagande intensive.
L’actualité relative au foncier a enseveli très vite la question des nominations sans appel à candidature. En plus de ravir le buzz aux faits et gestes de gouvernement, l’épée du torero pointée en direction des magouilles survenues sous les magistères passées aura le mérite de maintenir la flamme de l’adhésion populaire. Action de communication, l’initiative du président Faye vise à assurer le soutien des populations malgré la réalité ingrate du pouvoir et de susciter le refoulement psychique de toute désillusion. Tout compte fait, tant que la soumission de l’administration au droit ne s’en trouve pas affectée, libre à vous autres, hommes et femmes politiques, de vous faire plaisir.
« Nous ferons détruire toutes les constructions illégales », a indiqué le colonel Papa Saboury Ndiaye, patron de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol (DSCOS). Tant qu’il s’agira de raser ces excroissances clandestines, personne de sensé n’y trouvera à redire. Cependant, le droit acquis formellement est lié à la propriété et non au propriétaire. « Nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. »
LES MICMACS DE PAPE MALICK NDOUR
Plusieurs irrégularités ont été relevées durant cette période, allant du cadre juridique au détournement de deniers publics, en passant par des surfacturations et autres délits financiers.
La Cour des comptes vient de publier les rapports concernant la gestion des affaires publiques sur les années 2021, 2022 et 2023. Pour la dernière année, des faits de détournements, de surfacturations, de dysfonctionnements dans le mécanisme de financement et de remboursement de la dette, des incohérences dans le paiement des engagements, l’absence de concordances entre les relevés bancaires etc. sont imputés aux coordonnateurs du Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC) de 2018 à 2021.
Plusieurs irrégularités ont été relevées durant cette période, allant du cadre juridique au détournement de deniers publics, en passant par des surfacturations et autres délits financiers. Pour ce qui est du cadre juridique, la cour dénonce la nomination non prévue par les textes juridiques régissant le PRODAC d’Abdoulaye Seydou Sow comme président de conseil d’orientation non prévu par les textes, qui n’a pas été en mesure d’exercer les attributions ou prérogatives liées à sa nomination, en raison de l’inexistence d’un conseil d’orientation au PRODAC. Pour ce qui est de la gestion financière, de nombreux dysfonctionnements affectent le mécanisme de financement et de remboursement de la dette envers la société Locafrique qui a conclu, en février 2016, avec l’Etat du Sénégal une convention de financement d’un montant total de 29 600 536 000 FCFA. A cet égard, il est noté un dispositif complexe de couverture financière du remboursement de la dette, un dépassement du montant des créances cédées par rapport au reliquat à verser, la violation d’une disposition budgétaire relative au remboursement de la dette de l’État, le non-respect des paiements effectués via le compte de dépôt, un surplus de paiement sur les effets cédés à la BNDE et une absence de maîtrise de la situation de remboursement de la dette.
En effet, La société Locafrique a reçu entre 2016 et 2017, trois paiements tirés directement sur le compte de dépôt du PRODAC. Ces montants constituent le remboursement d’une partie de la dette de l’Etat et renferment les deux billets à ordre arrivés à échéance en avril et octobre 2017 d’un montant total de 6 367 179 623 FCFA. Par la suite, les neuf (9) billets à ordre restants et présentant une somme totale de 29 349 553 182 FCFA ont été cédés à des banques. Le cumul entre les montants reçus par Locafrique et les billets cédés s’élève à 38 455 645 642 FCFA alors que le total des billets émis en 2016 est de 35 716 732 805 FCFA.
Ainsi il apparaît un surplus de 2 738 912 837 FCFA. Pour ce qui est du paiement des engagements de l’Etat envers la BNDE, il ressort des constatations que l’ordre de virement n° 449 du 24 septembre 2021 n’a pas été exécuté par le coordonnateur Pape Malick Ndour alors qu’à cette date, le solde du compte de dépôt présentait une situation créditrice de 1 350 164 912 FCFA et que la disposition relative au remboursement de la dette de 1 248 320 802 FCFA n’a pas été respectée, bien que le montant soit budgétisé par la loi. Interpellé sur la question, l’ancien Coordonnateur du PRODAC explique que l'annulation du premier ordre de virement est intervenue au mois de décembre lorsque le Trésor l’a informé n’avoir pas effectué le virement et que le risque de ne pouvoir payer les salaires de décembre, pour insuffisance de fonds, était devenu réel, afin de compléter le montant de 1 248 320 802 F.
Absence de concordances entre les relevés
Il faut également préciser que la revue a constaté que des ordres de paiement effectués via le compte de dépôt du PRODAC au titre du remboursement des crédits ne sont pas suivis d’effet immédiat et que les bénéficiaires n’ont pas reçu les montants exactement prélevés sur ledit compte. Il en est ainsi des paiements faits pour le compte de la BNDE en 2020 et 2021.En effet, les montants prélevés sur le compte de dépôt du PRODAC au profit de la BNDE sont reversés à cette dernière à des dates différentes de la situation présentée dans les relevés. En principe, du moment où un ordre de virement est effectué et validé par le Trésor, le montant débité sur le compte doit être viré directement sur celui du bénéficiaire. Ainsi, le montant de 1 240 320 802 FCFA a été reversé en 2022 à la BNDE alors que, selon la banque, l’intégralité des effets lui ont été payés. Interpellé sur ce montant, Papa Malick Ndour déclare n’avoir autorisé que le paiement de la somme de 248 320 802 F CFA, au 31 mai 2022. Cette somme venant s'ajouter au montant de 1 000 000 000 F CFA qui avait été payée en 2021 pour couvrir totalement les obligations impayées, dues à la BNDE et estimées à 1 128 320 802 F CFA.
En outre, l'analyse du livre de paie a montré que des agents du PRODAC ont bénéficié d’indemnités payées sur le budget du PDEAS. Il s’agit, entre autres, des coordonnateurs et du spécialiste en passation des marchés et approvisionnement (SPMA) (Ibrahima Cissokho candidat recalé pour défaut de parrainage à la dernière présidentielle) qui perçoivent, en plus de leur salaire, une indemnité mensuelle de 500 000 FCFA. Le coordonnateur Papa Malick Ndour touchait un salaire mensuel de 5 millions de FCFA, 500 000 d’indemnités mensuelles soit une indemnité cumulée de 15 250 000 FCFA. Ainsi, durant la période sous revue, 48 000 000 FCFA tirés sur le budget du PDEAS ont été distribués en indemnités à des agents qui émargent déjà dans le budget du PRODAC.
Pape Malick Ndour : «J'ai servi mon pays...»
«Content et tout à la fois fier de la publication du rapport de la Cour des comptes. Pour ma gestion au Prodac, mes réponses ont été assez claires sur chaque question posée par la Cour. Quand la Cour t'épingle, elle demande au ministère de la Justice d'ouvrir une information judiciaire et elle te traduit devant la chambre de discipline financière ou elle t'oppose une interdiction d'exercer une fonction publique. J'attends de mes adversaires le partage d'une quelconque recommandation issue du rapport ou de la Cour. Aussi, elle sollicite le procureur pour l'ouverture d'une information judiciaire contre moi, de même que ma traduction devant la chambre de discipline financière pour le remboursement d'un seul centime détourné, ou elle m'oppose une interdiction d'exercer une fonction publique. Pour le reste, mentez encore contre moi, il en restera toujours. J'ai servi mon pays avec loyauté et dévouement aux côtés de notre leader Macky Sall et je suis fier de ma contribution», a-t-il réagi à L’As.
« JE N’AI DÉTOURNÉ AUCUN FRANC »
Face à la presse, ce mercredi, Me Moussa Diop, ancien directeur de Dakar Dem Dikk a balayé d’un revers de main les conclusions du rapport de la Cour des comptes portant sur la période 2017 à 2020.
Face à la presse, ce mercredi, Me Moussa Diop, ancien directeur de Dakar Dem Dikk a balayé d’un revers de main les conclusions du rapport de la Cour des comptes portant sur la période 2017 à 2020. Avec des documents à la main, l’avocat a soutenu qu’il a toujours fait dans la transparence. « Je dois préciser que je n’ai pas peur du président Macky Sall, mais je le respecte. J’ai toujours respecté les textes et règlements de ce pays. À l’époque, lorsque j’ai été limogé pour des raisons politiques parce que j’étais contre le 3e mandat. Et si j’étais coupable de ce qu’on a dit, je vous assure que je n’échapperai pas », a-t-il dit devant les journalistes qui étaient nombreux à faire le déplacement chez lui sis à liberté 6.
Revenant sur le véhicule de fonction, il a précisé que la voiture est là et il circule avec depuis quatre ans maintenant. « Un voleur qui circule dans le pays avec une voiture volée depuis quatre ans, ça c’est grave », raille-t-il.
Par ailleurs, il assume avoir satisfait des doléances qu’il avait trouvé sur place après sa nomination. Cependant, précise-t-il, il n’a commis aucune malversation, aucun détournement. S’adressant aux journalistes, il leur demande de bien s’informer avant de divulguer certaines informations. L’avocat a même menacé de servir des citations directes. Pour finir, Me Moussa Diop a réaffirmé son engagement envers la transparence et a exprimé sa confiance dans le fait que la vérité finira par triompher.
Pour rappel, le rapport a fait état d’une «augmentation de salaires de 30 000 FCFA a été accordée en 2018 par le Directeur général à 2346 agents soit 75 % de l’effectif composé des conducteurs, receveurs, techniciens et les auxiliaires de sécurité. Elle a induit une charge supplémentaire annuelle de 844 millions de FCFA sur la masse salariale. A cela s’ajoute, une revalorisation des indemnités kilométriques en 2018 qui sont passées de 70 000 FCFA à 150 000 FCFA pour les directeurs et 100 000 FCFA pour les chefs de division. Ces augmentations de salaires et d’indemnités qui sont venues alourdir la masse salariale à partir de 2017 ont été consenties sans l’autorisation du Conseil d’administration suite aux cessions de terrains et de créances alors que ces ressources sont ponctuelles», indique le rapport. Or, ajoute-t-il, «en matière de rémunération, seul le barème des salaires est disponible mais il ne fixe que les salaires de base alors que les autres éléments de la rémunération (sursalaire, indemnités, primes) ne sont pas dans le barème et n’ont pas fait l’objet d’autorisation du Conseil d’Administration». Si Me Moussa Diop soutient que le Conseil d’administration a «salué l’augmentation des salaires», estimant que c’est «un moyen idéal de maintenir la paix sociale», en revanche, la Cour des comptes constate qu’il «demeure constant que le Conseil d’administration n’a pas délibéré sur l’augmentation des salaires».
L’USSEIN VEUT UN AUGMENTATION DU BUDGET DU CROUS-SS
L’Inter-syndicat des travailleurs du Centre régional des œuvres universitaires et sociales du Sine-Saloum a célébré la fête internationale du Travail avec comme principale revendication l’augmentation du budget de cette structure
Kaolack, 1er mai (APS) – L’Inter-syndicat des travailleurs du Centre régional des œuvres universitaires et sociales du Sine-Saloum a célébré la fête internationale du Travail avec comme principale revendication l’augmentation du budget de cette structure rattachée à l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) de Kaolack (centre).
Face à la ‘’situation préoccupante’’ que traverse le CROUS-SS, les travailleurs estiment qu’il est devenu ‘’impératif’’ pour eux de se mobiliser et de revendiquer leurs ‘’droits légitimes’’.
”Notre direction souffre d’un sous-financement chronique qui compromet gravement notre capacité à fournir des services de qualité et à garantir de bonnes conditions de travail pour tous’’, a notamment déclaré Moustapha Bâ, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs des universités du Sénégal (SATUS), section CROUS-SS.
Il a fait cette déclaration mercredi, au siège de l’institution, dans la commune de Kaolack, à l’occasion de la commémoration de la fête international du travail, une célébration ‘’sobre’’ mais ‘’symbolique’’, avec la remise d’un cahier de doléances au directeur général du CROUS-SS, Ousseynou Diop.
Ces travailleurs ont fait état d’une ‘’situation intolérable’’, avec ‘’des projets retardés, des équipements vétustes et des services essentiels compromis’’.
‘’Nous sommes confrontés à des défis quotidiens en raison de ce manque de financement. Les ressources insuffisantes entravent notre capacité à répondre aux besoins de notre communauté et à assurer le bien-être de nos collègues’’, s’est indigné M. Bâ, un des porte-parole de cette intersyndicale.
Les travailleurs ont exigé également des investissements dans les infrastructures, les équipements et les services, l’achèvement et la livraison des chantiers de l’université, ainsi que la généralisation de l’indemnité de logement, le relèvement de l’âge à la retraite à 65 ans, la revalorisation de la pension de retraite et le reversement des cotisations sociales, pour garantir des conditions de travail ‘’sûres et adéquates’’.
Ils ont réclamé aussi l’instauration d’un système d’absorption des vacataires et autres contractuels, le reclassement et l’avancement des agents.
Pour un budget initialement estimé entre dix et onze milliards de francs CFA, le CROUS-SS ne reçoit que deux milliards de francs CFA, ce qui est insuffisant, surtout que les locaux provisoires qui abritent cette université sont en location, indique-t-on.
Ce qui pousse Mamadou Bineta Badiane, secrétaire général du Syndicat des travailleurs des établissements scolaires et universitaires du CROUS-SS, a lancé un ‘’appel solennel’’ au chef de l’Etat.
”Monsieur le président de la République, votre prédécesseur nous avait promis qu’au mois d’avril nous allions rejoindre nos campus. Des efforts ont été faits mais nous attendons que votre gouvernement puisse les pérenniser’’, a plaidé M. Badiane.
Le patron des Renseignements viré
Le chef de l’Etat est en train de placer ses hommes de confiance au niveau des points sensibles. Après Moussa Fall qui a été remplacé par Martin Faye à la gendarmerie, Bassirou Diomaye Faye a nommé le général de division El Hadji Daouda Niang, Délégué général au Renseignement national, en remplacement du général de corps d'armée Cheikh Sène qui est admis à la 2e section. Le nouveau patron des renseignements du Sénégal était jusque-là ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal en République de Côte d'Ivoire
Oumar Sow de la Cse reçu par Sonko
Les radars de «L’As» qui ont hâte de voir une rupture chirurgicale se faire dans notre pays à l’instar du coup de maître de Bdf hier avec le scandale Mbour 4 où il a littéralement dévoilé les détails de ce dossier qui devrait déboucher sur une purge de beaucoup de délinquants fonciers et financiers, se sont penchés sur la feuille d’audience du Premier ministre Ousmane Sonko. Hier, «L’As» a appris avec surprise qu’il a taillé bavette avec le richissime homme d’affaire Omar Sow patron de la Cse qui d’ailleurs a gagné à coup de surfacturation le marché des tours de la Rts. On ne sait ce qu’ils se sont dit, mais on est pressés de savoir si rupture y aura dans ce domaine-là aussi. Qui vivra verra !
Diomaye efface Macky du Csm
On croyait qu’il bluffait mais nak, Bdf, derrière son sourire et son regard hagard, ne bluffe pas. Eh bien ! Alors que le président Abdoulaye Ndiaye de la cour suprême était attendu pour être installé ce matin, hier en pleine fête de travail, les décrets abrogeant les décisions in extrémis de Macky Sall lors de son dernier Csm, ont été publiées. Ainsi donc, Ciré Aly Bâ va poursuivre, le temps que le président Bdf désigne, à l’occasion d’un Csm, un autre président. Il a d’ailleurs effacé toutes les décisions prises, y compris celle relative à la nomination des juges et procureurs du pool financier
Ousseynou Ly remplace Yoro Dia
Le palais a une nouvelle voix. Après Yoro Dia qui était peu prolixe, voilà un autre porte-parole de la présidence. Ousseynou Ly, connu sous le nom de guerre Citizen Ly, a été nommé ministre conseiller, porte-parole de la Présidence. Il n’est certes pas connu comme un communicant à l’instar de Dr Dia, mais sur les réseaux sociaux, il est une star. C’est vrai que la com de l’opposition qu’il maîtrisait n’a rien à voir avec celle institutionnelle, mais il faut dire que Ousseynou Ly a un bon profil. Proche de Sonko, il avait fait un texte qui lui a valu des perles à la veille de la présidentielle. S’il prend le poste avec humilité, il pourra bien porter la parole et l’image de Diomaye qui est même plus facile à vendre.
Un chef de cabinet pour Diomaye
Lentement mais sûrement, Bdf met en place son cabinet. Après le directeur de Cabinet Mary Teuw Niane, il a nommé son chef de cabinet en la personne Pape Mada Ndour qui est un diplomate qui faisait office de chef de protocole jusque-là, parfois indisposant le patron du protocole de la Présidence, Mamadou Ndiaye. Le chef de cabinet est donc un diplomate de carrière en service à l’époque au Maroc où il a été viré pour ses accointances avec le Pastef. Beaucoup craignaient qu’il ait des problèmes avec le protocole d’Etat puisqu’il était déjà dans les habits sans être nommé. Avec cette nomination, il va devoir être le bras politique de Diomaye Faye. Macky Sall avait nommé Badji, Mame Niang, Moustapha Diakhaté et Matar Bâ comme chef de cabinet, mais son vrai chef de cabinet a toujours été Pape Samba Diop qui faisait le boulot avec maestria et discrétion.
Incendie à Walf Du feu à Walfadjri !
Du vrai feu différent de celui des projecteurs. En effet, un incendie s’est déclaré, dans la nuit de mardi dernier, dans les locaux de Walf Tv. Le feu a ravagé une partie des installations de la télévision, un des supports médiatiques du groupe. Aussitôt informés, les Sapeurs-pompiers se sont transportés sur les lieux afin de maîtriser le feu qui avait atteint un niveau difficile à éteindre, selon le journaliste Issa Tine. Des dégâts matériels ont été enregistrés puisqu'un studio où se faisait une grande partie des émissions de la chaîne a été complètement consumé. Toutefois, aucune perte en vie humaine n’a été notée. Jusque-là, l’origine de l'incendie reste à déterminer.
L’Ums rencontre le Garde des Sceaux mardi
L’Union des magistrats du Sénégal(UMS) sera reçue mardi par le ministre de la justice. Cette rencontre qui intervient après la publication du décret abrogeant toutes les nominations au dernier conseil supérieur de la magistrature risque d'être houleuse. Si l’on sait que l’UMS avait saisi le ministre, suite aux rumeurs qui circulaient sur la volonté du Président Diomaye Faye d’abroger les décisions de son prédécesseur. Encore que cette décision du chef de l’Etat est prise à 24h de la prise de fonction du nouveau premier président de la Cour suprême, Abdoulaye Ndiaye. Selon certaines indiscrétions, le président de la République a été informé de la prise de fonction du magistrat Ndiaye par le ministre des Finances. Qui prendra la responsabilité d'attaquer le décret ? L’Ums et les magistrats concernés se renvoient la balle. Si pour l'Ums, c'est aux magistrats concernés d'attaquer le décret, pour ces derniers, c'est à elle de porter le combat en tant que « syndicat». Il nous revient, par ailleurs, que c’est le magistrat Bassirou Mbaye qui est pressenti au poste de premier président de ladite Cour. Il est réputé être un proche de l’actuel Premier ministre.
Paul Sène tué par Marie Ngom
Dans le village de Nianing, situé au sud de la commune de Malicounda (Mbour), un homme répondant du nom de Paul Sène a été tué. Dans la matinée du mercredi, une femme du nom de Marie Ngom a poignardé Paul Sène au niveau du coup. La victime originaire du quartier Gandiol (même village) s'affale au sol, perd énormément de sang avant de perdre la vie sur place. Le drame ayant eu lieu au niveau de la gare routière du village, situé à quelques mètres de la brigade, les éléments de la gendarmerie sont intervenus pour arrêter l'auteur du crime. La présumée meurtrière a été mise aux arrêts avant d'être envoyée dans une autre brigade afin d'éviter que la brigade ne soit attaquée par la population en colère. Finalement, le corps sans vie de Paul Sène a été acheminé à la morgue de l'hôpital départemental Thierno Mansour Barro de Mbour par les sapeurs-pompiers.
Les cafards de Dame Diop au 3 Fpt
La Cour des comptes a également rendu public l’audit de performance du Fonds du financement de la formation professionnelle et technique (3 FPT) sur la gestion 2015-2019. Il est constaté que l'ancien Directeur général, Dame Diop, a profité du Plan-car mis en place pour l’acquisition de véhicule pour le personnel cadre. En effet, l’ex ministre de la Formation professionnelle s’est payé à son profit un véhicule Toyota Prado pour un montant de 30 000 000 FCFA, dont 21 000 000 FCFA à la charge du 3 FPT. Cet avantage, notent les vérificateurs de la Cour des comptes, n'est pas conforme aux dispositions du décret n°2014- 1186 du 17 septembre 2014 modifiant le décret "2012-1314 du 16 novembre 2012 fixant la rémunération des directeurs généraux, directeurs, présidents et membres des conseils de surveillance des agences, qui prévoit, en son article 11, que le Directeur général n'a droit qu'à un véhicule de fonction.
Bamba Fall se noie dans ses «secours» aux indigents
La Cour des comptes qui a contrôlé la gestion de la commune de Médina sur la période 2015-2018 a relevé des écarts dans l'exécution des dépenses de secours aux indigents. Le maire Bamba Fall a affecté une part importante de ressources de fonctionnement aux dépenses de nature d'assistance aux couches nécessiteuses de la population. A cet effet, le maire a ordonné durant la période sous revue plusieurs dépenses au titre de secours indigents. Globalement, 20,78% des recettes de fonctionnement ont couvert les secours aux indigents pour un montant de 622 534 000 FCFA. Il apparaît qu'à la première étape, la commission des Affaires sociales saisit le Centre de Promotion et Réinsertion sociale (CPRS) pour l'instruction des demandes. Celui-ci procède à des enquêtes sur les demandeurs en vue de statuer sur l'état d'indigence de ceux-ci. La proposition de la liste des bénéficiaires attributaires des secours est faite par la commission au maire. Une décision est alors prise par ce dernier qui ordonne le paiement aux bénéficiaires de l'aide par l'émission de mandats individuels à percevoir au guichet du Trésor. L'équipe de vérification a relevé que cette procédure n'est pas formalisée. Il est également constaté qu'il n'y a pas de critères de sélections prédéfinis ni de règlement intérieur de la commission chargée de la sélection des bénéficiaires, fixant la forme des demandes de secours et la nature de ceux-ci. Puis, à l'analyse, il s'avère que les mandats de paiement des dépenses de secours aux indigents ne sont pas accompagnés des pièces justificatives. Il est constaté qu'en lieu et place de certains bénéficiaires nommément cités, c'est le billeteur de la commune, M. Arona Fall, qui a perçu les montants mentionnés sur les mandats.
Plus de 2 milliards perdus dans les accidents de travail
Les accidents de travail coûtent excessivement cher à la caisse de sécurité. D’après le chef de subdivision de la prévention de la caisse de sécurité sociale, Mor Diagne, plus de 2 milliards de FCFA sont dépensés par an pour réparer les accidents de travail. Cependant, il souligne que sur les 5 ou 10 dernières années, les cas d'accidents au Sénégal ont connu une baisse de 2 000 cas par an. Il souligne que 5 secteurs d'activités font en moyenne 60% des accidents. Il s’agit entre autres du secteur de l'industrie agroalimentaire, le secteur extractif au niveau des carrières, des bâtiments électriques, le commerce et le secteur maritime
LES RACINES DU MAL QUE LE NOUVEAU REGIME TENTE DE COUPER
Les écologistes réclament l’annulation du dernier décret portant déclassification de la bande des filaos et signé par l’ex-président, Macky Sall. Plus de 800 hectares sont en jeu
Bés Bi le Jour |
Pape Ibrahima NDIAYE |
Publication 02/05/2024
Les écologistes réclament l’annulation du dernier décret portant déclassification de la bande des filaos et signé par l’ex-président, Macky Sall. Plus de 800 hectares sont en jeu. Un dossier pas tranché par la Cour suprême, le 25 avril dernier, et renvoyé pour instruction. Un deuxième renvoi, loin de décourager l’Association pour la justice environnementale (Aje). Pendant ce temps, des maraîchers de la bande redoutent l’avancée de la saignée des arbres. Face à la polémique du bradage foncier sur le littoral, le régime de Diomaye Faye semble jouer les arbitres.
Dans la salle d’audience, l’affluence n’est pas au rendez-vous. Mais ça se sent : le poids du dossier pèse sur l’ambiance. Face aux juges, deux Aje (Association pour la justice environnementale) et (Agent judiciaire de l’Etat), une dame. Sur la table du tribunal, 4 dossiers dont celui de la déclassification de la bande de filaos de Guédiawaye. Le Président de la deuxième chambre administrative l’ouvre en premier avant de le ranger en une phrase. «Le dossier AJE/État a été retiré de l’ordre du jour pour instruction», fait savoir le magistrat, sans donner plus de détails. Au sortir du Temple de Thémis, une maraîchère, s’approche des journalistes. La dame voilée, en tenue traditionnelle, se présente comme une victime du fameux décret. Pendant ce temps, Mamadou Lamine Diagne se livre à une séance de questions-réponses. «C’est la deuxième fois que le juge renvoie le dossier. Mais pour instruction cette fois-ci», explique avec un brin d’espoir le Directeur exécutif de l’Aje. Et d’ailleurs, il ne perd pas de temps pour poursuivre le combat. L’écologiste prend la direction des filaos, en compagnie d’habitants de la zone, sur le chemin de ce qu’il qualifie de «désastre écologique». Tous indexent des actes posés par l’ancien régime qui «ouvrent la porte au bradage foncier».
«Les décrets à l’origine de la saignée des arbres»
Cheikh Pouye semble perdu. Cet habitant de Guédiawaye de retour de la Cour suprême fixe du regard les travaux d’un bâtiment. Il se dit «choqué» par le rythme à la fois de destruction et de construction sur le site près du rond-point Malibu. «Je n’ai pas les mots, c’est juste un désastre», répète le cinquantenaire qui cache sa tristesse derrière ses lunettes noires. «Petits, je jouais ici avec mes amis, nous y faisions nos feux de camp. Mais regardez maintenant ce qu’il est devenu», regrette avec insistance le gestionnaire en Btp. Mamadou Lamine Diagne appuie sa désolation et expose les décrets qui, selon lui, sont à l’origine de l’abattage de la bande de filaos. D’après le directeur de l’Association pour la justice environnementale, le Président Macky Sall a pris 3 décrets principalement. «D’abord en 2018, 4 hectares de la bande au profit de l’Union des magistrats du Sénégal, 23 pour des infrastructures publiques et puis 45 hectares accordés à la communauté layène», souligne-til. Ensuite, il ajoute qu’«entre 2021 et 2023, l’ancien locataire du palais a déclassé 150 hectares de la forêt et 826 hectares».
«L’argument de la ‘’cause d’utilité publique’’ ne tient pas la route»
L’acte réglementaire qui date du 5 avril 2023 a été signé par Macky Sall et cosigné par l’ex-Premier ministre Amadou Ba. Son article premier approuve et rend exécutoire le Plan d’urbanisme de détails (Pud) alors que le deuxième (article) trace les zones concernées : de la bande de Yeumbeul Nord à Tivaouane Peulh en passant par Malika. Il est prévu également une Zac (Zone d’aménagement concertée) de 44 hectares. «Mais derrière ces chiffres, se cache la réalité sur le terrain», prévient Thaddée Adiouma Seck. Le juriste environnemental en veut pour preuve l’autre décret également contesté, celui du 4 juin 2021 de 150, 58 hectares et qui met en exergue le Plan d’urbanisme de détails de la bande du littoral de Guédiawaye. Il estime que l’argument pour «cause d’utilité publique ne tient pas la route».
DES MARAICHERS DE MALIKA REDOUTENT LES BULLDOZERS : «JE PREFERE MOURIR QUE DE ME FAIRE INDEMNISER ET QUITTER SES TERRES»
A première vue, rien ne prouve qu’il y a une vie. Et pourtant sur les terres rasées de la bande, côté Malika, le contraste est saisissant. Au pied des arbres qui tiennent encore debout, le maraîchage bat son plein. Des hectares de verdure contre le désert des bulldozers. Libasse Ndiaye, fils du terroir, est en train de labourer. Au même moment, l’un de ses fils arrose un champ de manioc de près de 4 hectares d’exploitations maraîchères. «Je préfère mourir que de me faire indemniser et quitter ses terres», anticipe l’agriculteur âgé de 64 ans. La raison : tous ses enfants ont quitté l’école pour les activités agricoles. «Ils cherchent à nous chasser des lieux alors les jeunes, au lieu de prendre la mer, commencent à réussir leur vie dans l’agriculture. Incompréhensible !», fulmine Libasse Ndiaye. Ce sentiment d’impuissance face à la boulimie foncière est aussi ressenti par les femmes maraîchères. Adama Ndaw, l’une d’entre elles, confie que son mari est à l’extérieur. Pas question de baisser les bras. Elle travaille dans le maraîchage depuis 4 ans et pour aider sa famille et son époux dans les dépenses quotidiennes. Son sort dépend en quelque sorte du combat que les écologistes mènent pour la préservation de la bande de filaos. Selon Mamadou Lamine Diagne, de Dakar à Saint-Louis, «plus de 20 mille personnes s’activent dans la bande et 80% de fruits et légumes consommés dans la capitale y sont produits». Autre désagrément. Il souligne que la plupart des travaux s’attaquent aux zones tampons qui protègent contre l’avancée de la mer.
SUSPENSION DES PROCEDURES DOMANIALES ET FONCIERES : LA VOLONTE DU NOUVEAU REGIME ET LES ATTENTES DES ECOLOGISTES
Les nouvelles autorités du pays veulent apparemment y voir plus clair, dans les zones minées par des litiges fonciers. Sur instruction du ministre des Finances et du budget, la Direction générale des Impôts et domaines a annoncé la «suspension des procédures domaniales et foncières». Dans le viseur des plus hautes autorités du pays, il y a, entre autres, le Plan d’urbanisme de détails de Guédiawaye et celui de Malika. Deux zones qui mobilisent l’Association pour la justice environnementale. Audelà de cet acte, les écologistes réclament des réformes judiciaires pour la sauvegarde des sites écologiques. Pour Thaddée Adiouma Seck, la bande de filaos de Guédiawaye est un cas d’école. Il explique en posant une question : «Comment l’Etat peut déclasser une bande de filaos dont l’importance n’est plus à prouver alors que le Sénégal a ratifié des conventions internationales contre la déforestation ?» Sa réponse est une piste de solution. Il propose des réformes en profondeur pour renforcer la justice environnementale. Le juriste environnementaliste cite l’exemple de notamment de l’article L.107 de l’ancien Code de l’environnement qui conditionne la saisine de la justice sur les questions environnementales à l’obtention d’un agrément délivré par le ministère de tutelle. «Un verrou à faire sauter», fustige M. Seck. Un plaidoyer si près si loin de la Cour Suprême. Et au milieu du scénario que devrait retracer l’instruction annoncée par la haute juridiction : des filaos à terre et d’autres qui tiennent sur un bout de terre entre Guédiawaye et Malika.
UNE NOUVELLE GREVE DE 120 H DESABUSE LES USAGERS QUI INTERPELLENT LES AUTORITES
L’intersyndical des Travailleurs des Collectivités Territoriales (ISTCTS) a reconduit, ce lundi son mot d’ordre de grève de 120 heures du lundi 29 avril au vendredi 3 mai 2024
L’intersyndical des Travailleurs des Collectivités Territoriales (ISTCTS) a reconduit, ce lundi son mot d’ordre de grève de 120 heures du lundi 29 avril au vendredi 3 mai 2024. Les travailleurs ont lancé un appel aux nouvelles autorités pour une prise en charge sérieuse des revendications légitimes de travailleurs des collectivités territoriales qui réclament depuis près de deux années la revalorisation de leur salaire, le relèvement du point indiciaire et l’augmentation des indemnités au personnel de santé, comme l’ont déjà perçu les agents de l’Etats depuis 2022. Porte fermée, une dizaine d’usagers était présente devant le centre d’état civil de Grand Yoff pour récupérer ou déposer des papiers.
Les travailleurs des collectivités territoriales ont continué, hier, de poursuivre leur plan d’action. Dans un communiqué signé par les présidents Daouda Gacko, Daouda Badiane, Amadou Bamba Diop et Moussa Sissokho, l’intersyndicale se dit plus que jamais déterminé à continuer la lutte pour réclamer justice et décrète 120 heures de grève, les lundi 29, mardi 30, Jeudi 2 et vendredi 3 mai 2024. « Ça fait des mois que nous sommes en grève depuis et nous avons reconduit 120 heures. Depuis le régime du Président Macky Sall, aucune solution n’a été apportée à nos problèmes. Quant aux nouvelles autorités, elles connaissent très bien nos revendications parce que le Premier ministre, Ousmane Sonko, était le maire de Ziguinchor et il est au courant de tout », a déclaré l’officier d’état civil de la commune de Grand Yoff parlant d’un manque de volonté politique de la part des autorités. Actuellement, il y a des conséquences désastreuses par rapport à ces grèves. Les populations sont sans interlocuteur et vont prendre leur mal en patience en continuant de subir les conséquences de grèves régulières des travailleurs des agents municipaux. Poursuivant, Pape Demba Diouf soutient que les travailleurs des collectivités territoriales sont très fatigués et leur grève est très légitime. Ajoutant que les syndicalistes étaient devant leur ministre de tutelle Balla Moussa Fofana et il leur a dit que leur grève est légitime, mais qu’il va trouver de solutions. Depuis lors, rien n’a changé. Pour lui, les autorités n’ont pas toujours de volonté politique pour tirer l’affaire au clair. Mais la vérité est que si elles veulent régler le problème, elles vont le faire. Rappelant que dans le code général des collectivités locales, avec la fonction publique locale et la communalisation intégrale de 2014, le président de la République avait dit que quand les fonctionnaires de la Fonction publique auront une augmentation, ça allait se répercuter directement dans les collectivités territoriales. Les travailleurs estiment lutte pour cette application depuis maintenant deux ans sans succès. Notre interlocuteur déplore que le président de la République Macky Sall ait augmenté les salaires des maires et des percepteurs sans penser à ceux. Ce qu’il considère comme une insulte aux agents des collectivités territoriales.
Le gouvernement continue de faire la sourde oreille
« Nous avons une population qui est aux abois mais qui ne veulent pas comprendre certaines choses parce que si c’était les enseignants, les parents d’élèves rueront dans les brancards pour exiger au gouvernement de faire face. Mais avec les collectivités territoriales, les populations ne disent plus rien. C’est la raison pour laquelle le gouvernement aussi fait la sourde oreille. Mais s’il y avait une réaction vive de la population sénégalaise même pour un jour, le gouvernement va régler le problème des travailleurs des collectivités territoriales », a déclaré l’officier d’état civil pour qui la seule solution aux problèmes des usagers est d’interpeler le gouvernement pour qu’il règle leurs problèmes parce qu’ils sont des pères de famille et souffrent énormément avec des salaires dérisoires, des conditions de travail inexplorables et inhumaines alors qu’ils sont au début et à la fin de beaucoup de travaux. « Avec la grève, nous pouvions dire qu’on ne donne pas de certificat d’inhumation, mais on est sensible malgré le début de notre grève jusqu’à présent on délivre le permis d’inhumer, parce que qu’on est des humains et en face, il y a des gens qui n’ont même pas le sens du patriotisme. En premier lieu, notre grève devrait être le combat des usagers car s’ils tapaient sur la table, le gouvernement va régler le problème », a expliqué M. Diouf.
Quant aux usagers qui ont effectué le déplacement pour déposer ou récupérer des documents, ils sont rentrés sans leurs papiers administratifs. « J’ai déposé depuis samedi, on m’avait donné rendez-vous à 12 heures pour récupérer l’extrait de naissance de mon fils, mais j’ai trouvé la porte fermée et ils m’ont dit qu’ils sont en grève jusqu’au 3 mai prochain », a dénoncé Elisabeth Sané en état de grossesse très avancé. Venu de Dalifort, la quarantaine, Moussa Ndiaye s’était déplacé à l’état civil pour déposer le certificat de non déclaration de son enfant en classe d’examen. Mais il dénonce cette grève qui porte atteinte au droit des usagers. Selon ces derniers, les autorités doivent régler le problème des travailleurs pour qu’ils puissent arrêter leur grève qui dure depuis des mois.
ARRÊT DES TRAVAUX DU PÔLE DAGGA-KHOLPA: LES DÉTAILS D’UNE MESURE
Durant la phase de lotissement, la société "Qualité Végétale Sénégal" ainsi que les résidents locaux ont exprimé leur opposition à la mise en œuvre du projet.
Les travaux du programme de 100 mille logements, initié par le régime du Président Macky Sall dans la commune de Diass, au niveau des villages de Dagga-Kholpa, connaissent un coup d’arrêt.
Au Pôle Dagga-Kholpa, cœur du programme de 100 mille logements, situé dans la commune de Diass, l’arrêt des travaux est déjà effectif. Pour traduire cet arrêté en actes, le chef de la Division de l’urbanisme de Thiès a adressé à M. Tidiane Diawara, représentant de la Sci Nouvelle Ville, une note dans ce sens, pour lui demander l’arrêt du programme de 100 mille logements, situé dans la commune de Diass. Selon le document signé par Jules Bernard Cabo, le chef de Division régionale de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, il a demandé l’arrêt des activités sur instruction du Gouverneur de la région de Thiès, qui a été saisi de l’affaire également. «Par arrêté n°024204 du 4 juillet 2023, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique vous avait autorisé, sous réserve du droit des tiers, votre projet de lotissement situé dans la zone de Diass. A cet effet, au cours de l’exécution des travaux de lotissement, la Société dénommée «Qualité végétale Sénégal» ainsi que les populations exploitant dans la zone se sont opposées à la réalisation de votre projet. M. le Gouverneur, saisi de l’affaire, également informé des agissements notés et des menaces de troubles à l’ordre public, m’a instruit de vous faire part de sa décision pour un arrêt immédiat des travaux en cours. En attendant d’apporter des solutions au règlement du conflit, M. le Gouverneur attache du prix au respect de la présente décision», précise la note.
Dès l’annonce de cette nouvelle, le Collectif pour la défense des intérêts des villages impactés par le Pôle urbain Daga-Kholpa a sorti lui aussi un communiqué pour se féliciter des mesures prises par les autorités en vue de la suspension provisoire des procédures domaniales et foncières dans certaines zones du pays, particulièrement dans le Pôle urbain Daga-Kholpa dont la mise en œuvre a rencontré, durant trois longues années, la résistance, voire l’hostilité manifestée de la communauté.
D’ailleurs, le collectif «salue cette étape importante vers une plus grande transparence de ce projet aux lourdes conséquences sur les conditions de vie économiques et socio-culturelles de la population de Diass en général et des villages impactés en particulier. Le Collectif Pudk encourage les autorités à évaluer le Pôle urbain Daga-Kholpa qui n’est rien d’autre qu’un partage des terres des populations autochtones au profit d’une élite et d’une minorité nantie».
Le Cpudk exige le retrait des baux et la restitution des terres
Toutefois, le collectif, qui regrette ce «carnage foncier», invite les nouvelles autorités à poser des actes forts. «Tous les baux octroyés devront être retirés et restitués à la communauté spoliée pour faire revenir la sérénité. Le Collectif Pudk reste toujours ouvert à toute initiative des autorités tendant à prendre en charge les préoccupations des populations des villages impactés en particulier et de la commune de Diass de façon générale», souligne le communiqué.
Le projet de mise en place du Pôle urbain de Daga-Kholpa a, depuis trois ans, toujours rencontré la résistance de la part de certains villageois rassemblés au sein d’un collectif pour la défense de leurs intérêts. Ces derniers demandaient une plus grande implication et une prise en compte de leurs préoccupations par les initiateurs du projet du pôle.
Depuis l’annonce en grande pompe du démarrage des travaux du Pôle urbain Dagga-Kholpa par le Directeur général de la Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru/Sa), ce dernier s’est heurté à la résistance des populations impactées par ce projet. «Les populations des villages impactés, jusque-là ignorées, ne sauraient accepter, sans garanties préalables, un projet aux conséquences incertaines sur les conditions de vie économiques et socio-culturelles de la communauté. Par conséquent, le collectif et l’ensemble des mouvements et associations de la commune de Diass rejettent, à l’unanimité, ledit projet, au vu de ses impacts négatifs», a déclaré le porte-parole du collectif.
Malgré tout, les autorités en charge de ce pôle urbain ont toujours fait la sourde oreille. Les populations ont toujours demandé de plus amples informations sur le projet ainsi que sur ses probables impacts dans la commune, en vue d’une correction rapide et nécessaire, mais n’ont jamais obtenu un écho favorable.
Ainsi, à ce jour, aucun tracé réel de délimitation du pôle n’est précisé. En sus, il n’y a, à vrai dire, aucune information et aucune visibilité sur ce projet aux allures d’une spoliation foncière. «Nous ignorons les tenants et les aboutissants de ce pôle qui a été fait sans nous et, donc, contre nous. L’absence de démarche participative dans la conception et la mise en œuvre de ce projet motive les plaintes régulières et la réticence de la part des populations. La résistance, voire l’hostilité manifestée par les populations, a occasionné, à plusieurs reprises, l’arrêt des travaux dans la zone», regrette ce membre du collectif.
Le pôle a pour vocation le décongestionnement de Dakar, à travers la mobilisation et le développement intégré de plusieurs milliers d’hectares de terrains à travers le pays. Et le coût du plan d’aménagement de cette zone de 400 ha est estimé à 37 milliards de francs Cfa.