Face à la cherté du coût de la vie, la rentrée scolaire est une hantise pour certains parents d’élèves. Entre les frais d’inscription, les fournitures scolaires, le transport, entres autres dépenses, ils ne cachent pas leur inquiétude. Ils invitent le gouvernement à soutenir la population.
La rentrée scolaire arrive à grands pas. Chez certains parents d’élèves, la fin des vacances déclenche une certaine inquiétude. Et pour cause, l’achat des manuels scolaires, les frais d’inscription, cartables, l’achat des fournitures et parfois des uniformes d’école, ne sont pas chose aisée, surtout dans ce contexte de cherté du coût de la vie. Trouvée au marché Arafat de Grand Yoff, cette mère de famille du nom de Coumba Diop ne cache pas son stress. « Tout est devenu cher, ces dernières années. A voir comment il est aujourd’hui difficile de nourrir même une petite famille, qu’en est-t-il pour la famille qui a beaucoup d’enfants ? C’est pourquoi quand la rentrée scolaire approche, ça me stresse. J’ai trois enfants, l’un est au collège, les autres sont au lycée. Ils attendent tout de moi parce que leur père est décédé. Je m’efforce de gérer leurs études avec le peu que je gagne avec la vente de poissons mais tout le monde n’est pas sans savoir que les temps sont durs », dixit la mère de famille.
A quelques encablures d’elle, se trouve Ousmane Diallo, vendeur de légumes. Lui aussi embouche la même trompette en cette veille de rentrée scolaire. « J’ai six enfants, certains à l’école primaire, les autres au collège. Il leur faut des fournitures, des sacs et parfois même des vêtements sans oublier les frais d’inscription. Comme chaque année, la prochaine rentrée scolaire sera également très difficile pour moi. Il faut que le gouvernement soutienne les parents », martèle le père de famille.
Venue se ravitailler en poissons, Ndickou Faye, mère de trois élèves, abonde dans le même sens que les autres. « Je ne peux même pas dire la somme exacte que je dépense pour mes enfants pour chaque année scolaire. C’est très difficile dans ce contexte de conjoncture économique parce que le loyer est là, les factures d’eau et d’électricité sont là. C’est stressant, je vous assure mais Dieu merci. Il faut juste prier pour que les enfants réussissent dans leurs études. Le cas échéant, on va oublier tout l’argent qu’on a investi sur eux même si tout le monde sait que trouver de l’emploi est aussi un autre problème au Sénégal », indique cette assistante de direction dans une société de la place. Nos interlocuteurs sont d’avis que les dirigeants doivent avoir une certaine compassion pour les Sénégalais. « On en a marre de la politique qui ne finit pas dans ce pays, je demande au gouvernement de s’attaquer aux priorités. C’est mieux », déclare Ousmane Diallo.
Depuis quelques années, les parents d’élèves se plaignent de la «cherté» des frais d’inscription. C’est pourquoi l’année dernière, le gouvernement avait décidé de la baisse de ces frais. Entre autres mesures prises, on notait les frais d’inscription gratuits pour l’Elémentaire et le Préscolaire dans le public. Pour le Moyen et Secondaire dans le public, ils sont fixés à 3.000 FCFA, avec un plafond maximum de 5000 FCFA. Lequel devra être autorisé par le Conseil d’administration de l’école. Pour l’enseignement privé, une baisse de 10% était effectuée sur les frais de scolarité. Ils s’élèvent respectivement, pour le Préscolaire, l’Elémentaire, le Moyen et le Secondaire, à 2500 FCFA, 3000 FCFA, 4000 FCFA et 5000 FCFA. Ce qui avait été salué par les parents d’élèves.
UN CRD SUR LE PREMIER LYCEE NATION-ARMEE S’OUVRE LUNDI À SEDHIOU
Un Comité régional de développement consacré au Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (Lynaque) s’ouvre lundi, à Sédhiou (sud), dans l’optique de préparer la prochaine rentrée scolaire 2024-2025 pour ce nouveau modèle d’établissement scolaire
Un Comité régional de développement (CRD) consacré au Lycée nation-armée pour la qualité et l’équité (Lynaque) s’ouvre lundi, à Sédhiou (sud), dans l’optique de préparer la prochaine rentrée scolaire 2024-2025 pour ce nouveau modèle d’établissement scolaire.
Les deux premiers Lynaque ouvriront leurs portes à Sédhiou et Kaffrine dès la prochaine rentrée scolaire.
Le Lynaque se distingue par ses installations complètes et modernes, offrant un cadre d’apprentissage optimal pour les élèves, selon un document de l’Inspection d’académie de Sédhiou, mis à la disposition de l’APS.
Doté de salles de classe équipées, de laboratoires bien aménagés, et de bibliothèques adéquates, le Lynaque de Sédhiou va fournir ”une éducation de qualité supérieure”, selon l’IA.
En plus des infrastructures académiques, le lycée dispose de logements séparés pour les filles et les garçons, garantissant ”un environnement sécurisé et propice à l’étude”.
Ce nouveau lycée de Sédhiou dispose aussi de dortoirs, d’un bloc pédagogique, d’un bloc administratif, d’une salle informatique, d’un grand restaurant, d’un château d’eau, et d’un parking solaire.
La direction de l’établissement est assurée par un colonel de l’armée en tant que ”commandant d’école et un professeur d’enseignement secondaire comme directeur des études, reflétant une combinaison unique de discipline militaire et d’excellence pédagogique”, explique le document.
Cette initiative, selon l’IA de Sédhiou, marque ”une étape importante dans l’amélioration du système éducatif de la région de Sédhiou, en mettant l’accent sur la rigueur, la discipline et l’équité”.
Les LYNAQE ont pour ambition de renforcer l’excellence académique et civique des jeunes sénégalais, en alliant les forces des ministères de l’Education nationale et des Forces armées.
Ces lycées visent aussi à ”répondre aux défis contemporains en matière d’éducation, tout en promouvant le travail, le don de soi et la cohésion nationale”.
Les élèves bénéficiaires d’une bourse sont soumis à un régime d’internat, avec des logements séparés pour les filles et les garçons.
Le document fait savoir que ce cadre vise à offrir un environnement propice à l’étude et à la concentration, tout en assurant la sécurité et le bien-être des élèves.
Le personnel administratif et les enseignants sont composés de militaires et de civils, sélectionnés ”sur la base de critères très rigoureux”.
Des appels à candidature ont été lancés pour divers postes, notamment pour le directeur des études, les enseignants, les surveillants généraux, ainsi que les responsables de laboratoire et de bibliothèque.
Cette initiative marque, selon la même source, ”une étape cruciale dans la refonte du système éducatif sénégalais, en intégrant des technologies modernes et en mettant l’accent sur le développement durable.
Ce projet, d’un coût estimé à sept milliards de francs CFA, va offrir ”une éducation de qualité aux élèves, avec des infrastructures modernes et durables”.
Lancés en août 2021, les travaux du Lycée nation-armée pour la qualité de Sédhiou ont duré trois ans.
LA MARCHE ACCÉLÉRÉE VERS LA PERFORMANCE
Des lycées d'excellence aux classes préparatoires, en passant par les lycées innovants Nation-Armée, le pays multiplie les initiatives pour l'ancienne élite de demain
Au centre de toutes les attentions des décideurs politiques, l’école sénégalaise s’évertue de plus en plus à tendre vers la modernité. Pour cause, les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays ont consenti des efforts massifs pour accroître l’efficacité du système éducatif même si des difficultés persistent. Aussi ont-ils largement investi dans la mise en place de dispositifs pour une éducation de qualité et pour former des élèves prêts à affronter les exigences du monde de demain. Les lycées d’excellence, les classes préparatoires et aujourd’hui les lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Equité participent à cette dynamique.
Le Sénégal continue de déployer des moyens assez conséquents pour la performance du système éducatif malgré les divers goulots d’étranglement. Face aux innovations scientifiques et technologiques capitales, l’éducation s’évertue à répondre à des besoins grandissants pour relever les nouveaux défis d’un monde en mutation. C’est pourquoi depuis quelques années, le pays s’est inscrit sur la voie de la facilitation de l’excellence scolaire à travers des réformes et des créations d’écoles pour former des élèves prêts à affronter les exigences du monde de demain. Récemment, le ministère de l’Education nationale et celui en charge des Forces armées ont annoncé la création de lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Equité (LYNAQE). « La nouvelle école à bâtir sera donc non seulement inclusive tout en éduquant au numérique, à l’intelligence artificielle et au développement durable, mais elle devra aussi être axée sur l’humain et permettre au Sénégal de réussir sa transition citoyenne», lit-on dans le communiqué. Les premiers établissements ouvriront leurs portes dès la prochaine année scolaire à Sédhiou et à Kaffrine.
Dans le but aussi de « minorer la fuite des cerveaux après avoir tant dépensé en ressources financières et bourses d’excellence », l’ancien Président de la République, Macky Sall avait lancé en 2022 les Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) à Thiès. Créées sur le modèle des classes préparatoires françaises, les CPGE donneront accès aux écoles d’ingénieurs sénégalaises ainsi qu’aux concours des grandes écoles en France ou à l’étranger. « Nous visons un triple objectif. D’abord, il s’agit de renforcer et de diversifier l’offre pédagogique de notre système éducatif, ensuite de donner l’option à nos brillants bacheliers de poursuivre leurs études dans leurs propres milieux sociaux affectifs avec les standards de qualité requis en réduisant les risques de déperdition liés aux études à l’étranger d’autant plus que pour la plupart des jeunes bacheliers, il s’agit du tout premier séjour loin de la famille », avait déclaré Macky Sall.
Toujours sous l’impulsion de Macky Sall, le lycée d’excellence de Diourbel a fait sa première rentrée en 2016. Le concours d’entrée audit lycée est organisé par l’arrêté n° 13077 du 25 août 2016 du Ministre de l’Éducation Nationale et seuls soixante (60) candidats intègrent chaque année ce temple de l’excellence en classe de Seconde, en régime d’internat complet et avec une bourse d’étude.
La maison d’éducation Mariama Ba de Gorée qui est une école d’excellence pour filles créée sous l’égide de Léopold Sédar Senghor, qui va de la 6e à la Terminale, fait également de bons résultats scolaires. Sous le régime de Macky Sall, il avait été adopté en Conseil des ministres, le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Lycée d’Excellence Mariama BA de Gorée. En juillet dernier, le nouveau ministre de l’Education nationale, Moustapha Guirassy a promis de diligenter le décret en marge de la cérémonie de remise de prix aux meilleures élèves de l’établissement.
ET SI LE PRYTANÉE MILITAIRE DE SAINT-LOUIS AVAIT DÉJA LA VOCATION D’UN LYCÉE NATION ARMÉE
Des voix s'élèvent pour questionner la pertinence de ce projet coûteux et son impact réel sur l'amélioration du système éducatif
Dès la prochaine rentrée des classes, le président de la République Bassirou Diomaye Faye, chef suprême des armées, a décidé de créer des Lycées Nation Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe). Ces établissements visent à promouvoir l’excellence académique tout en inculquant des valeurs civiques basées sur l’éthique militaire aux 600 élèves sélectionnés par concours. Une initiative qui prouve tout l’intérêt qu’il porte à l’avenir d’une école sénégalaise inclusive où les élèves s’identifient dans la qualité et l’équité connues jusque-là chez les soldats. Mais la pertinence dans la conception souffre-t-elle de quelques lacunes de nature à modérer les performances du projet ? Et si le Prytanée militaire de Saint-Louis avait cette vocation ? « Le Témoin » a enquêté…
Pur produit de l’école sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye a très tôt compris le rôle que joue l’éducation dans la société. Et surtout quand il s’agit d’une éducation censée éveiller et développer la conscience civique et les qualités humaines dès le bas âge.
Pour mieux promouvoir l’excellence, le civisme et l’éthique dans une école inclusive, le chef de l’Etat ne pouvait pas ne pas faire recours à la rigueur militaire. D’où la création des Lycées Nation Armée pour la Qualité et l’Équité (Lynaqe) dès la prochaine rentrée des classes 2024-2025. Ces établissements implantés à Sédhiou et à Kaffrine, pour une première étape, accueilleront près de 600 élèves, de la 6ᵉ à la terminale, sélectionnés par voie de concours. Ces lycées visent à promouvoir l’excellence académique tout en inculquant des valeurs civiques solides aux jeunes Sénégalais. Comme indiqué dans le communiqué conjoint du ministre de l’Eduction nationale et de celui des Forces armées, le projet soutenu par le Premier ministre prévoit l’extension du modèle à l’ensemble des 46 départements du pays. « Les Lynaqe se distinguent par leur approche intégrée, combinant l’expertise des Forces armées en matière de discipline et de civisme avec un encadrement pédagogique de haute qualité assuré par le ministère de l’Éducation nationale. Ces lycées auront également une orientation marquée vers les sciences, les technologies et le numérique. Les infrastructures de ces établissements incluront des campus pédagogiques modernes avec des salles spécialisées, des dortoirs séparés pour filles et garçons, ainsi que des installations sportives et éducatives. De plus, une architecture bioclimatique innovante, incluant l’utilisation de briques de terre crue et de panneaux solaires rendra ces lycées autonomes et durables » font savoir les deux ministres de tutelle. A les en croire, l’initiative des établissements « Lynaqe » s’inscrit dans la volonté du gouvernement de redynamiser l’école sénégalaise en la rendant plus inclusive et en l’adaptant aux défis contemporains du numérique et du développement durable tout en renforçant les valeurs de civisme, de discipline, et de citoyenneté.
Retour à l’éducation de base !
Il est vrai que si la démocratie,signifie le pouvoir au peuple, elle n’est effective que si l’école a le rôle de diffuser voire de vulgariser l’excellence, la qualité et l’équité pour préparer les citoyens de demain à être plus conscients que ceux d’aujourd’hui. Ce qui ne saurait faire convenablement une école sénégalaise désenchantée dans une société en crise de valeurs humaines. Le vieux El Hadj M. Diagne, ancien proviseur de lycée, tient d’abord à magnifier la vision du président de la République Bassirou Diomaye Faye pour la création de ces lycées combinant éducation académique et valeurs civiques. « Pour mieux motiverson projet, le chef de l’Etat a fait appel à l’Armée connue pour sa discipline basée sur l’obéissance entière, la soumission totale, l’ordre et la rigueur dans le travail. Malheureusement certains observateurs font la confusion entre la discipline militaire, le civisme et l’équité. L’équité est trop loin de la discipline militaire. Car l’homme le plus discipliné au monde peut souffrir d’un grave déficit d’équité et de qualité, sinon de morale. Juste pour dire que la création des milliers de lycées n’est pas une solution. Mieux, on ne pourra jamais vulgariser l’excellence. C’est d’ailleurs une définition antinomique ! » estime cet ancien inspecteur de l’éducation. Selon lui, « l’Etat devrait plutôt réformer l’éducation de base qui est la clé de voute d’une société. Pour ce faire, l’accès à l’école doit être obligatoire pour tout citoyen. Parce que c’est à l’école de base que l’on apprend à l’enfant l’estime de soi, pour avoir confiance en soi, le partage équitable sur la base des goûters partagés, le civisme etc. Donc il est temps que l’école de base ait une longueur d’avance sur la société sénégalaise moyenne » pense notre doyen de l’éducation. Selon un ancien commandant du Prytanée militaire de Saint-Louis, ces lycées à connotation militaire mais relevant d’un statut civil, à l’opposé du Prytanée, existent un peu partout, notamment dans les pays voisins. « Mais cela n’a pas changé les mentalités voire les comportements chez certains de nos proches voisins. Avec la création de ces Lynaq, il convient de se demander d’ailleurs si l’Armée pourra encadrer autant de lycées ? Et comment des encadreurs militaires pourront-ils se faire obéir par des civils ? Encore, comment des proviseurs civils peuvent-ils diriger des militaires ? A mon avis, le concept même pose problème en soi. Certes, l’Armée peut offrir un concept Armée-Nation pour montrer un exemple de son intégration dans la Nation, mais pas la Nation vers l’Armée. Donc les objectifs recherchés risquent de ne pas être atteints. A mon avis, l’analyse des objectifs déclinés montre qu’il y a plus de slogan que de volonté. Et qu’une étude approfondie n’a pas été faite préalablement à la mise en pratique. D’ailleurs, le Prytanée militaire de Saint-Louis a déjà cette vocation que veulent promouvoir les nouvelles autorités avec les Lynaqe c’est-à-dire former de futurs cadres militaires et civils imprégnés de civisme et d’équité. Dans ce sens, le Prytanée militaire a fait ses preuves. Au-delà de l’Excellence académique, les anciens élèves se sont distingués dans les valeurs humaines » se félicite cet ancien officier qui a eu à commander le Prytanée militaire de Saint-Louis.
VERS LA CRÉATION DE LYCÉES NATION-ARMÉE POUR LA QUALITÉ ET L’ÉQUITE
Le projet ambitionne de rebâtir une école sénégalaise inclusive, orientée vers le numérique, l’intelligence artificielle, et le développement durable, tout en restant centrée sur l’humain.
Le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Forces armées, sous l’autorité du Premier ministre, ont récemment annoncé la création des Lycées Nation-Armée pour la Qualité et l’Équité (LYNAQE), une initiative inédite destinée à révolutionner l’éducation au Sénégal. Ce projet ambitieux, fondé sur l’éducation aux valeurs, marque une étape cruciale dans la refonte du système éducatif sénégalais pour faire face aux défis contemporains.
Les LYNAQE visent à renforcer l’excellence académique et civique des jeunes Sénégalais en alliant les forces des deux ministères. Cette collaboration se veut une réponse aux défis pressants du civisme, de la discipline, de la rigueur, et du patriotisme, tout en promouvant le travail, le don de soi, et la cohésion nationale. Le projet ambitionne de rebâtir une école sénégalaise inclusive, orientée vers le numérique, l’intelligence artificielle, et le développement durable, tout en restant centrée sur l’humain.
Les Forces armées, avec leur expertise en matière de discipline, d’organisation, et de civisme, joueront un rôle clé dans cette nouvelle structure. De leur côté, les équipes du ministère de l’Éducation nationale garantiront un encadrement pédagogique de haute qualité, assurant ainsi l’excellence académique. Ensemble, ces ministères œuvreront pour faire des LYNAQE de véritables moteurs de transformation citoyenne, de valorisation des compétences et d’accélération de la croissance au Sénégal.
Les LYNAQE se distingueront par leur conception bioclimatique innovante, avec des bâtiments en briques de terre crue, des panneaux solaires pour une gestion énergétique efficace, et un système d’approvisionnement en eau optimisé grâce à un château d’eau de 200 m3. Ces infrastructures, à la fois modernes et autonomes, visent à minimiser les coûts tout en offrant un cadre propice à l’apprentissage.
Les LYNAQE accueilleront 604 élèves, de la 6e à la Terminale, choisis par voie de concours, garantissant ainsi la sélection des meilleurs profils. Les premiers établissements seront implantés à Sédhiou et Kaffrine dès l’année scolaire 2024-2025, avec des appels d’offres pour le recrutement des enseignants et des concours d’entrée des élèves dès septembre 2024.
Le gouvernement prévoit d’étendre ce modèle à travers tout le pays, avec l’ouverture d’un LYNAQE dans chacun des 46 départements du Sénégal. Les Ministères concernés appellent tous les acteurs de l’éducation, ainsi que la société entière, à soutenir ce projet novateur.
DIOMAYE FAYE VEUT UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET LA RECHERCHE TRANSFORMÉ
L’enseignement supérieur du Sénégal subira une transformation majeure. Telle est la volonté du président de la République qui a dessiné les futurs contours de l’enseignement supérieur et la recherche du Sénégal dans les années à venir
L’enseignement supérieur du Sénégal subira une transformation majeure. Telle est la volonté du président de la République qui a dessiné les futurs contours de l’enseignement supérieur et la recherche du Sénégal dans les années à venir.
Le président de la République a parlé en conseil des ministres de ce mercredi 28 aout, du processus inclusif de transformation de notre système d’enseignement supérieur et de recherche. Il a signalé la nécessité d’une évaluation prospective des réformes et programmes issus des décisions des concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur d’août 2013. Il s’agit, à partir de cet exercice d’introspection, de repenser en profondeur la politique nationale d’enseignement supérieur, sur la base des résultats et performances du système éducatif national dans sa globalité selon le communiqué de presse du Conseil des ministres. Le Chef de l’Etat a abordé les questions liées aux enjeux, défis et besoins économiques et sociaux majeurs auxquels fait face notre Nation, ainsi que l’urgence de professionnaliser les formations afin d’adapter notre système d’enseignement supérieur au monde de l’emploi. Ainsi, a-t-il demandé au Ministre en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’engager sans délai avec les ministères et acteurs concernés, l’élaboration consensuelle et consolidée d’une stratégie nationale de développement de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, en intégrant fondamentalement la montée en puissance du Numérique et de l’Intelligence artificielle. Il a souligné la nécessité d’actualiser la loi n° 2015-02 du 06 janvier 2015 relative aux Universités publiques du Sénégal afin d’asseoir une gouvernance universitaire au niveau des standards internationaux.
Un modèle économique pour l es universités publiques
A cet effet, le Président de la République a demandé au Gouvernement de réfléchir sur un modèle économique pour les universités publiques et pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation en général. Dans cet esprit de transformation, il a souligné l’impératif d’une optimisation des dépenses en veillant à la cohérence de la carte universitaire, avec un accent particulier sur les curricula, les infrastructures, les équipements, les enseignants, les étudiants, les personnels administratif, technique et de service. A cet égard, il a indiqué la nécessité de renforcer les missions et les moyens d’action de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur (ANAQ-Sup), entité qui doit mieux superviser les formations et les diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur notamment privés. Dans le même élan, le Chef de l’Etat a insisté sur l’urgence d’un Plan maitrisé de recrutement d’enseignants dans le supérieur en assurant l’amélioration continue du taux d’encadrement des étudiants ainsi que la gestion juste du cas préoccupant des vacataires en service dans les universités et établissements d’enseignement supérieur publics. Enfin, il a demandé au Gouvernement de mieux développer et valoriser la recherche et l’innovation dans les Universités.
Satellite GAINDESAT 1A
Revenant sur le lancement historique réussi du premier satellite du Sénégal GAINDESAT 1A le 16 août 2024, aux Etats-Unis, le Président de la République a adressé ses vives félicitations au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et à l’ensemble de l’équipe du projet pour le travail exceptionnel accompli et l’engagement collectif exemplaire qui ont permis cette innovation majeure dans la politique spatiale du Sénégal. Il a demandé au Ministre en charge de la Recherche et de l’Innovation de maintenir le cap des investissements pour consolider les performances réalisées dans le développement du spatial, en mobilisant davantage l’Agence sénégalaise d’Etudes spatiales (ASES) et toute l’expertise nationale autour des impacts de ce projet majeur qui intègre notre doctrine endogène d’un Sénégal souverain.
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LE WOLOF, NOUVEAU VECTEUR D'ÉDUCATION AU SÉNÉGAL
Fini le tout-français. Des salles de classe aux maisons d'édition, en passant par les géants du web, c'est tout un pays qui se mobilise pour renouer avec ses racines linguistiques
Dans un élan audacieux visant à révolutionner son système éducatif, le Sénégal s'apprête à faire du wolof et d'autres langues locales les piliers de l'enseignement national. Cette initiative, prévue pour 2029, promet de transformer radicalement le paysage scolaire du pays.
Les autorités misent sur le multilinguisme pour booster les performances des élèves. L'idée ? Permettre aux enfants d'apprendre dans leur langue maternelle, un gage de réussite selon les experts.
Cette révolution linguistique ne se limite pas aux salles de classe. Des maisons d'édition innovantes émergent, produisant des ouvrages en langues locales. Parallèlement, les géants de la technologie s'y mettent : Google Traduction a récemment intégré le wolof et une trentaine d'autres langues africaines.
L’IEF DE GOUDIRY EN TÊTE DES RÉSULTATS DU CFEE À TAMBACOUNDA
L’Inspection de l’éducation et de la formation a réalisé un taux de réussite de 93,96% à l’issue du Certificat de fin d’études élémentaires.
Goudiry, 27 août (APS) – L’Inspection de l’éducation et de la formation de Goudiry (IEF) a réalisé un taux de réussite de 93,96% à l’issue du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), se classant ainsi en tête de l’académie de Tambacounda pour cet examen.
‘’Cette année, les enseignants se sont évertués pour reprendre cette première place au niveau régional’’, s’est félicité Bara Gaye Diongue Diagne, inspecteur de l’éducation et de la formation de Goudiry, dans un entretien téléphonique avec l’APS.
‘’Ces résultats reflètent donc la volonté des enseignants. Il y a quelques années, Gourdiry était toujours en tête pour tous les résultats au CFEE, à l’entrée en sixième et également au BFEM [Brevet de fin d’études moyennes]. Mais, il y a trois ans de cela, [il] avait perdu ce rang au niveau de la région’’, a rappelé l’IEF.
Il relève que ‘’ces résultats s’expliquent aussi par un dispositif d’encadrement efficace qui a eu des impacts significatifs dans tout le département de Goudiry’’.
‘’La disposition qui a été mis en place a bien fonctionné dans tout le département de Goudiry, notamment avec un bon fonctionnement des collectifs des directeurs d’écoles (CODEC) et un bon travail des inspecteurs sur le terrain’’, a-t-il-analysé.
‘’Notre plan, c’était de faire des encadrements, de soutenir les cellules pédagogiques à travers l’assistance des inspecteurs. On organisait aussi des essais au niveau départemental’’, a-t-il-ajouté.
Bara Gaye Diongue Diagne a noté toutefois que ”ces résultats ont été obtenus dans des conditions difficiles avec un déficit de moyens humains et logistiques”.
‘’Il faut souligner que ces résultats ont obtenus dans des conditions particulièrement difficiles, car nous avons travaillé durant toute l’année scolaire sans véhicules de service. Les deux véhicules que nous avions sont tombés en panne et ne sont pas jusqu’à ce jour réparés’’, a-t-il-déploré.
‘’Durant l’année scolaire, on sollicitait des véhicules à certains services. On demandait notamment au préfet de réquisitionner des véhicules de certains services de l’Etat pour nos déplacements’’, a-t-il-ajouté.
Il a surtout plaidé pour le renforcement des effectifs des enseignants dans le département de Goudiry, ainsi pour la mise à disposition de moyens logistiques, notamment des véhicules de service pour faciliter les déplacements des inspecteurs dans le ressort de l’inspection.
Bara Gaye Diongue Diagne a aussi demandé aux autorités d’appuyer l’IEF en matériels informatiques pour faciliter le travail des professionnels de l’éducation dans le département de Goudiry.
Dans le classement publié par le ministère de l’Education nationale, l’inspection de l’éducation et de la formation de Goudiry est suivie de l’IEF de Bakel avec un taux réussite de 83,67%.
L’IEF de Koumpentoum occupe la troisième place avec un taux de réussite de 80,18%. Celle de Tambacounda ferme la marche avec un taux de réussite de 72,87%.
KOLDA, ZIGUINCHOR ET DAKAR, LE TIERCE GAGNANT DEPUIS 2022
A part Kolda, Ziguinchor et Dakar, qui maintiennent encore le cap de l’excellence depuis 2022, dans les autres académies du pays, ça valse entre progression et contre-performances, suivant les années.
A part Kolda, Ziguinchor et Dakar, qui maintiennent encore le cap de l’excellence depuis 2022, dans les autres académies du pays, ça valse entre progression et contre-performances, suivant les années. C’est le cas de celles de Fatick, de Tambacounda et particulièrement Louga qui, cette année, occupe la 16e et dernière place à l’issue de l’examen du Cfee (Certificat de fin d’études élémentaires) et du concours d’entrée en sixième. Elle est d’ailleurs la seule académie de la session 2024 à avoir obtenu le taux de 48,27% loin en dessous de la moyenne nationale qui est de 65,53%.
Les résultats de l’examen du Cfee et du concours d’entrée en sixième ont été publiés depuis le 21 août dernier. Un total de 194.208 élèves ont obtenu le premier sésame sur les 300 832 inscrits dont 296 367 présents à l’examen. Soit un taux de réussite national de 65,53%. Un taux en baisse comparé à celui de l’année dernière où il était de plus de 82,08%. Un taux qui cache aussi des disparités entre les régions et aussi parmi les académies. La surprise, c’est que les bonnes performances sont surtout notées dans les zones périphériques ! C’est ainsi que, par exemple, l’académie de Kolda est classée première parmi les 16 académies que compte le pays. Elle a connu un taux de réussite à l’examen du Cfee et au concours d’entrée en sixième de 83,04%. Sur les 16 906 candidats qui se sont présentés à l’examen, les 13 624 ont été déclarés admis. Kolda s’impose ainsi comme la première région en termes de réussite, surpassant Ziguinchor 2e avec 79,40% de taux de réussite, mais aussi et Dakar qui, avec un taux d’admission de 70,97%, se classe en troisième position au niveau national. Pikine-Guédiawaye, avec 70,55% est quatrième au niveau national.
Bonnes performances de l’académie de Ziguinchor
Pour cette année, donc, l’académie de Ziguinchor s’est encore distinguée même si elle doit se contenter de la deuxième place cette année. Ces performances, elle les doit à ses 4 Ief (inspections de l’éducation et de la formation) notamment Bignona 2 avec 86,65%, Oussouye 82,39%, Bignona 1 avec 81,57% et Ziguinchor 73,80%. La région de Ziguinchor est en effet passée de la première place en 2022 (avec un taux de 88,48%) à la 2e place cette année. En 2022, le taux de réussite au niveau national était de 73,80% et c’est donc la région de Ziguinchor qui était en tête avec 88,48%. Elle était suivie de l’académie de Kaffrine avec 83,25% puis venait Kolda 81,61%et Kédougou avec 80,73%. Toujours en 2022, Dakar était 5e au niveau national avec un taux de réussite de 76,55%.
Louga, la dernière de la classe
L’académie de Louga, classée 16e et dernière au niveau national avec un taux de réussite de 48,27%, est véritablement un cas…d’école. C’est la seule académie qui n’a pas obtenu la moyenne nationale ! Dans cette région lanterne rouge, il faut tout de même décerner un satisfecit à l’Ief de Linguère qui a enregistré un taux de réussite de 57,28% devant les Ief de Kébémer et Louga avec respectivement 48,24% et 43,50%. Des contre-performances aux niveaux régional et départemental venues noyer l’excellent travail effectué par l’école élémentaire Gouye Segue plus connu sous le nom de Sare Dao qui a obtenu un taux de réussite de 88,9% avec des félicitations et encouragements adressés au maître de Cm2 du nom de M. Abdoulaye Sall par l’inspectrice de l’éducation de Kébémer. « L’enseignant a fait preuve de compétence, de sérieux et d’engagement sans réserve dans l’accomplissement des tâches liées à ses obligations professionnelles», écrit-elle dans sa lettre. Hélas, ces performances de l’école Gouye Segue n’ont pas pu sauver la région de Louga classée à la 16e et dernière position juste derrière l’IA de Fatick avec un taux de réussite de 51,42%. Un grand recul par rapport à 2022 où cette même région avait enregistré un bon taux de 72,83%. Elle avait fait mieux en 2023 avec un taux de réussite de 83,22%.
Pour en revenir au classement de cette année, les académies de Sédhiou (66,74%), Kédougou (65,36%), Saint Louis (64,69%) et Diourbel (62,79%) ont certes obtenu des résultats se situant un peu au-dessus de la moyenne nationale de 65,53%, mais elles peuvent et doivent «mieux faire» parce qu’il s’agit d’un examen combiné à un concours d’entrée au collège !
LE SUDES/ESR GRONDE
La section enseignement supérieur et recherche du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) ‘’exhorte vivement les autorités compétentes à […] rétablir l’ordre et le respect des textes’’
Dakar, 26 août (APS) – La section enseignement supérieur et recherche du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) ‘’exhorte vivement les autorités compétentes à […] rétablir l’ordre et le respect des textes’’, après la nomination du recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar, Ahmadou Aly Mbaye, pour un nouveau mandat.
Dans un communiqué parvenu à l’APS, le SUDES/ESR se prononce sur le mandat du recteur de l’UCAD.
‘’Comment comprendre la reconduction tacite du recteur […] pour un autre mandat de trois ans, durée qui n’est nulle part mentionnée dans les textes en vigueur ?’’ s’interroge le syndicat.
Le bureau national du SUDES/ESR tient à souligner que ‘’les textes qui régissent notre système universitaire ne sont pas des options soumises à l’interprétation individuelle mais des règles claires et impératives, qui garantissent la transparence, l’équité et la légitimité des mandats’’.
Le syndicat, en guise de soutien à ses militants qui enseignent à l’UCAD, ‘’exige le respect strict du cadre réglementaire en matière de renouvellement du mandat du recteur, afin de préserver l’intégrité de [cette] institution’’ universitaire.
Le SUDES argue que ‘’toutes les autres universités publiques sénégalaises, dont les recteurs ont été nommés dans les mêmes conditions que celui de l’UCAD, se sont conformées aux textes en vigueur’’.
Des appels à candidatures ont été lancés en 2023 en vue de la désignation des recteurs des universités Iba-Der-Thiam de Thiès (ouest), Gaston-Berger de Saint-Louis (nord), Alioune-Diop de Bambey (centre), et, récemment, cette année, pour les universités Assane-Seck de Ziguinchor (sud) et Elhadj-Ibrahima-Niass de Kaolack (centre).
C’est valable aussi pour l’université numérique Cheikh-Hamidou-Kane, selon la section enseignement supérieur et recherche du SUDES.
Le syndicat dit être ‘’prêt à engager toutes les actions nécessaires pour soutenir la section UCAD dans cette lutte cruciale pour l’avenir de nos universités publiques’’.