SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 décembre 2024
Éducation
PAR Tamsir Anne
QUELLE POLITIQUE LINGUISTIQUE POUR LE SÉNÉGAL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Il devrait s’agir de trouver un système original, multilingue, qui élève les langues nationales à une égale dignité que le français et qui s’ouvre davantage à d’autres grandes langues internationales
La question des langues nationales s’est invitée de façon inattendue dans le débat politique national. Des commentaires faits par le chef de l’état sur l’écriture des langues nationales avaient dans une récente sortie soulevé une vague de protestations et inspiré des mises au point. Ce qui est important ici est de rappeler que la codification des langues nationales est régie par plusieurs décrets dont le premier est le Décret présidentiel no 71566 du 21 mai 1971. Des décrets ultérieurs en 1975, 1985 et 2005 ont apporté des ajustements et correctifs nécessaires. Bien que les défis à ce niveau soient mineurs, des réformes s'avéreront, comme pour toute langue vivante, toujours utiles dans le futur. Les questions fondamentales de ce débat, auxquelles la classe politique dans son ensemble devrait répondre, sont plutôt relatives à la place et au statut que les hommes politiques aspirant à diriger le Sénégal entendent accorder aux langues nationales. Quelles stratégies ont-ils définies dans leurs programmes concernant ces problématiques et quelles mesures concrètes prévoient-ils d'adopter pour les mettre en œuvre ?
Aucun programme de leader politique ne semble, à notre connaissance, esquisser de politique linguistique claire, allant au-delà de simples pétitions de principes et constats d'échec. Leurs positions, quelle que soit par ailleurs leur affiliation politique, restent généralement vagues et évasives. Le temps d’une campagne électorale la créativité des uns et des autres pour trouver des noms porteurs d’adhésion populaire (Aar Senegaal, Ànd defar Senegaal, Bennoo Bokk Yaakaar, Taxawu Senegaal, Yewwi Askan etc.) ne connaît plus de limite. Cependant, une fois élus, ils reviennent systématiquement au français, une langue que, selon les estimations les plus optimistes, plus de trois quarts de la population ne comprennent pas. Le français serait-il la barrière, dont parlait Cheikh Anta Diop il y a plus de quatre décennies, que les politiciens érigent arbitrairement entre eux et la population pour échapper au contrôle populaire ? Comment s’étonner dès lors que la participation citoyenne tant proclamée demeure un vœu pieux ? Lorsque l'écrasante majorité des populations se sent déconnectée ou ne comprend pas le sens des politiques publiques formulées dans une langue qui leur reste étrangère, le dialogue de sourds devient inévitable. Le sens des textes législatifs et juridiques, des programmes politiques, économiques et sociaux élaborés majoritairement sans leur concours leur reste globalement opaque et inaccessible. Pourtant, la dimension linguistique est évidente dans les diverses crises récurrentes qui secouent notre société : crise de la citoyenneté, crise des valeurs, divorce entre administration et administrés, crises politiques et sociales.
La démocratie par exemple, étymologiquement le gouvernement du peuple par le peuple en langue grecque, ne peut véritablement fonctionner dans une langue que le peuple ne comprend pas. Le débat démocratique, hormis les périodes électorales, reste essentiellement le domaine d'une minorité ayant le privilège de maîtriser la langue française. La question du troisième mandat qui a fortement secoué les fondements de notre système démocratique lors des deux premières alternances est édifiante à ce sujet. Car, en dehors de ses aspects proprement juridiques, il s’est également agi d’une querelle sémantique sur l'interprétation d'une disposition de la constitution, qui à notre sens, n’aurait dû souffrir d'aucune ambiguïté. Si l’on s’en souvient encore, l’un des experts français, commis il y a plus d’une dizaine d’années par le président Wade, avait laconiquement déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une question de droit mais de français.
En réalité, contrairement à des préjugés tenaces, la question des langues nationales n'est ni une préoccupation dépassée ou secondaire, mais se trouve bien si l'on y regarde de près au cœur des défis du monde moderne. L’exemple de l’Union Européenne, dont nous nous suffisons des langues, devrait nous donner à réfléchir. L’UE est en effet aujourd’hui la grande championne de la diversité linguistique dans le monde avec un total de vingt-quatre langues officielles. Tous les actes juridiques de l’Union doivent être disponibles dans ses 24 langues officielles. La charte des droits fondamentaux de l’Union postule par ailleurs le droit pour tout citoyen de communiquer avec les institutions européennes dans l’une des 24 langues officielles de l’UE, et les institutions sont tenues de lui répondre dans la même langue. L'argument de la diversité linguistique, utilisé dans le contexte sénégalais pour écarter l'impératif de considérer effectivement les langues nationales dans toutes les politiques publiques, perd de son poids au regard de ces expériences. Les énormes avancées technologiques dans le domaine du traitement automatique des langages naturels permettraient également de réduire sensiblement la complexité de certains problèmes.
Une autre idée reçue voulant réduire la langue à un simple outil de communication, à un « code dépersonnalisé » est également à rejeter. Au-delà d’être l’outil de communication le plus sophistiqué qui se puisse concevoir encore, la langue est loin d’être neutre ; elle véhicule toujours une vision spécifique du monde et transporte des valeurs, des modes de vie et de pensée. La langue est autant une mémoire qu'une empreinte distinctive d'une culture qui se construit et s'articule à travers elle. Elle modèle, comme disait le linguiste américain Sapir, du seul fait qu’elle est langue l’univers intellectuel, moral, spirituel, que nous pensons. Par conséquent la crise des valeurs et la crise de la citoyenneté devraient être réexaminées sous ces différentes optiques.
La crise endémique de l’école également, qui implique autant la baisse générale du niveau des élèves que la perte de compétence non seulement en français mais aussi dans les langues nationales, mériterait l’exploration de nouvelles pistes.
L'Unesco recommande depuis des décennies un modèle d'enseignement multilingue basé sur les langues maternelles pour améliorer significativement les performances des apprenants. Les nombreuses études et programmes menés depuis plusieurs années par l’organisation internationale convergent dans leurs résultats sur les points suivants : les enfants qui apprennent les six à huit premières années de leur scolarité formelle dans leur langue maternelle ont non seulement de meilleurs résultats scolaires que leurs pairs qui reçoivent un enseignement dans une langue qui leur est totalement étrangère, mais ils développent également une plus grande aptitude à apprendre une autre langue étrangère et obtiennent de meilleurs résultats dans les disciplines scientifiques. Enfin, sur le plan psychologique, un enseignement dans la langue maternelle renforce l'estime de soi et favorise la créativité, au lieu d'une simple mémorisation par cœur. Il va sans dire, espérons-nous, que de tels résultats ne sauraient en rien découler automatiquement de l’introduction des langues nationales. Plusieurs autres facteurs clés de succès, d’ordre politique, social, culturel et organisationnel sont tout aussi déterminants. Bref il devrait s’agir de trouver un système original, multilingue, qui élève les langues nationales à une égale dignité que le français et qui s’ouvre davantage à d’autres grandes langues internationales, africaines d’abord, mais aussi au chinois et japonais par exemple. La prise en compte effective des langues nationales dans un enseignement multilingue, loin d'impliquer un chauvinisme ou une volonté de repli sur soi, peut bien au contraire signifier plus d'ouverture sur le monde sans pour autant se suicider culturellement.
La politique a de toute évidence un rôle capital à jouer dans cette grande entreprise de transformation de nos différents systèmes sociaux. La tâche est certes ardue et demande des efforts conjugués et l’adhésion de tous les segments de la société. Elle sera même le labeur cumulé de plusieurs générations, mais notre génie propre, notre capacité de tirer profit de l’expérience d’autres peuples ainsi qu’une volonté politique inflexible nous permettront de relever à coup sûr, haut la main, tous les défis. Nous sommes convaincus que la maîtrise et le développement des langues nationales sera comme en Europe a l’époque de la Renaissance le catalyseur d’un renouveau intellectuel, scientifique, politique, culturel et moral.
Dans ce domaine comme dans d'autres, nous devons seulement avoir le courage de faire nos propres expériences, d'apprendre et de tirer profit de nos erreurs, plutôt que de continuer à vivre avec des leçons, des certitudes et des vérités qui ne sont pas les nôtres.
Dr. Tamsir Anne est Senior IT-Consultant, auteur-chercheur.
FLSH, LES ENSEIGNEMENTS EN PRÉSENTIEL REPRENNENT LE 3 JANVIER
Le doyen de la faculté des Lettres et sciences, Alioune Badara Kandji, dans une note, a informé de la reprise des enseignement en présentiel du second semestre de l’année universitaire 2022 - 2023 à partir de ce 3 janvier.
Le doyen de la faculté des Lettres et sciences, Alioune Badara Kandji, dans une note, a informé de la reprise des enseignement en présentiel du second semestre de l’année universitaire 2022 - 2023 à partir de ce 3 janvier. Elle court jusqu’au 31 janvier.
A cet effet, il est demandé aux étudiants de se rapprocher de leurs départements respectifs pour les emplois du temps des enseignements.
Depuis plusieurs semaines, les syndicats d’enseignants du supérieur fustigent la fermeture de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. La faculté des Lettres est la première à annoncer une reprise en présentiel.
VERS LA CREATION D'UN LYCEE D'EXCELLENCE A NDIOUM
Un lycée d’excellence verra bientôt le jour à Ndioum, a annoncé le maire de la commune, Cheikh Oumar Anne, soulignant que l’établissement pourra accueillir mille élèves issus de toutes les académies du Sénégal.
Ndioum (Podor), 26 déc (APS) – Un lycée d’excellence verra bientôt le jour à Ndioum, a annoncé le maire de la commune, Cheikh Oumar Anne, soulignant que l’établissement pourra accueillir mille élèves issus de toutes les académies du Sénégal.
M. Anne, également ministre de l’Education nationale, s’exprimait à l’occasion de la réunion du Conseil municipal de la commune de Ndioum, en présence de l’adjoint au préfet du département de Podor, Fodé Kaba Ndao.
Le lycée dont le coût et la date de démarrage des travaux n’ont pas été révélés »verra très bientôt le jour », a dit le maire, soulignant que »le site a été retenu ».
Selon lui, les conseillers municipaux ont affecté 10 hectares pour la construction de l’infrastructure.
Cet établissement d’excellence »va fortement contribuer à améliorer l’offre éducative et la qualité des enseignements dispensés dans le pays », a t-il dit.
»Outre les salles de classes, le bloc administratif, il comportera des dortoirs pour les élèves qui y résideront en régime d’internat », a-t-il fait savoir.
Le Conseil municipal a également délibéré sur 4 hectares pour la construction d’un deuxième collège, déjà ouvert dans le quartier de Ndioum Walo.
En 2024, la municipalité va »injecter 10 millions de francs Cfa pour la réfection et la réhabilitation des établissements scolaires de la commune », a informé le maire Cheikh Oumar Anne.
Les conseillers ont examiné et adopté, à l’unanimité, le projet de budget de la commune de Ndioum, pour l’exercice 2024 arrêté la somme de 174.970.000 FCFA contre 176. 794.103 FCFA. Il a connu une baisse d’ 1.824.103 en valeur absolue et d’1,3% en valeur relative.
THÉOPHILE OBENGA INVITE LA JEUNESSE PANAFRICAINE À POURSUIVRE LE COMBAT DE CHEIKH ANTA DIOP
Cheikh Anta Diop a aussi travaillé pour une Afrique solidaire, forte et digne dans un Etat fédéral, pour que les peuples africains vivent et survivent mieux dans le futur, a souligné l'égyptologue congolais
Dakar, 26 déc (APS) – L’historien et savant sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-2023) dont on célèbre le centenaire de la naissance, a permis, »à travers son œuvre, de restaurer la conscience historique africaine (…), instituant l’unité culturelle de l’Afrique noire », a souligné, mardi, l’historien et égyptologue congolais Théophile Obenga.
« A travers son œuvre, Cheikh Anta Diop a opéré une rupture avec les schémas logiques de l’histoire du monde décrite par l’Occident. Il a restauré la conscience historique africaine dans toutes ses longues durées temporelles, instituant l’unité culturelle de l’Afrique noire », a dit l’ancien ministre des Affaires étrangères de la République du Congo.
Il s’exprimait en vision conférence au cours d’un panel organisé à Dakar, à l’occasion de la célébration du centenaire de Cheikh Anta Diop du 26 au 29 décembre au musée des Civilisations noires. »Cheikh Anta Diop et l’égyptologie : convergence histographique de l’antiquité à nos jours » est le thème dudit panel.
« Dans l’Antiquité, comme dans les temps modernes contemporains, de grands esprits comme Homère, Platon, Aristote, Schuhl, Bernal et Burkert, ont déposé, dans l’historiographie mondiale, que l’Egypte pharaonique était à la source de la philosophie et des sciences de la Grèce antique », a-t-il rappelé.
Selon lui, « pendant longtemps, l’Occident impérialiste, non sans mauvaise conscience, a fabriqué le fragile paradigme du +miracle grec+ dans l’Etat moderne.
Il estime que « c’est Cheikh Anta Diop qui a rendu l’Egypte pharaonique dans son univers culturel natif négro-africain.
M. Obenga est revenu sur l’œuvre de Cheikh Anta Diop pour « une Afrique solidaire, forte et digne ».
« Cheikh Anta Diop a aussi travaillé pour une Afrique solidaire, forte et digne dans un Etat fédéral, pour que les peuples africains vivent et survivent mieux dans le futur », a-t-il martelé.
Il souligne que « toutes les critiques eurocentristes de l’œuvre de Cheikh Anta Diop étonnent par leur indigence intellectuelle, leur approximation scientifique et leur incapacité de vérité ».
Théophile Obenga a invité la « jeunesse panafricaine à se mettre debout » pour poursuivre le combat de Cheikh Anta Diop.
LES TRAVAUX DE CHEIKH ANTA DIOP, SOURCE D’INSPIRATION INTARISSABLE POUR TOUTES LES GÉNÉRATIONS
Sa contribution inestimable à la compréhension des civilisations africaines, particulièrement à travers ses travaux en égyptologie, demeure une source d’inspiration intarissable pour les générations présentes et futures, a déclaré Aliou Sow
Dakar, 26 déc (APS) – Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, a indiqué, mardi, que les travaux en égyptologie de l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop demeure « une source d’inspiration intarissable pour les générations présentes et futures ».
S’exprimant lors d’un colloque international d’égyptologie organisé à Dakar, il a souligné que cette rencontre « revêt une signification exceptionnelle à plusieurs égards dont l’impact transcende le temps et l’espace ».
« Sa contribution inestimable à la compréhension des civilisations africaines, particulièrement à travers ses travaux en égyptologie, demeure une source d’inspiration intarissable pour les générations présentes et futures », a déclaré le professeur Aliou Sow.
« En organisant cet événement au sein du musée des Civilisations noires, a souligné Aliou Sow, nous célébrons également la symbiose entre la recherche académique et les expressions culturelles. »
Selon lui, « cette union symbolise la volonté commune de promouvoir l’excellence, la diversité et la coopération intellectuelle dans le domaine de l’égyptologie, partant des Civilisations noires de manière générale ».
Il estime que le Professeur Cheikh Anta DIOP a exploré plusieurs dimensions des sciences sociales et expérimentales pour aboutir à des « résultats exceptionnels » qui ont servi à replacer l’hégémonie de la civilisation africaine au cœur du processus de création continue de l’humanité.
Il rappelle que « ses recherches approfondies ont jeté une lumière nouvelle sur la richesse linguistique du continent, mettant en évidence la complexité et la profondeur des langues africaines, souvent négligées ou sous-estimées dans le contexte académique mondial ».
« Explorer l’état actuel de l’Egyptologie est d’une importance cruciale dans le contexte académique contemporain », a-t-il fait valoir. Il estime que « ces progrès permettent une compréhension plus approfondie des artefacts égyptiens, ouvrant de nouvelles perspectives sur la vie quotidienne, les croyances religieuses et les interactions sociales dans les civilisations anciennes’’.
Il ajoute que « l’Égyptologie d’aujourd’hui s’efforce de promouvoir une approche inclusive et globale de l’étude des civilisations égyptiennes, intégrant des perspectives variées et remettant en question les interprétations traditionnelles’’.
« Célébrer l’Afrique noire et la civilisation africaine, c’est célébrer la véritable place de l’Afrique dans le concert des nations, c’est également explorer l’Egyptologie et ce qui en découle comme conséquence et savoir irriguant du côté majestueux du continent africain », a-t-il dit.
Il est d’avis que sans nul doute « ce colloque offrira une plateforme privilégiée aux chercheurs, enseignants, et étudiants pour partager des connaissances novatrices, stimuler des débats éclairés et établir des liens fructueux au-delà des frontières académiques’’.
« Les échanges qui auront lieu au cours de ces journées contribueront indubitablement à l’enrichissement intellectuel de chacun, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles perspectives et approches dans le domaine de l’égyptologie », a-t-il estimé.
VIDEO
DES QUESTIONS À 1000 DOLLARS DE SAMIRA FALL
Qui a dit que les liens de sang étaient sacrés ? N’a-t-il pas vu toutes ces familles entre elles se marabouter ? Si l’amour n’a pas de prix, qui est-ce qui fixe la dot ? Si l’humain n’a qu’un seul cœur, comment peut-il signer polygamie ?
Qui a dit que les liens de sang étaient sacrés ? N’a-t-il pas vu toutes ces familles entre elles se marabouter ? Qui a dit que l’argent ne pouvait pas tout acheter ? Si l’amour n’a pas de prix, qui est-ce qui fixe la dot ? Si l’humain n’a qu’un seul cœur, comment peut-il signer la polygamie ? Si la couleur de peau ne compte pas pourquoi, les Sénégalaises se dépigmenteraient -elles? Musulmans aux reins bardés de ceinture sde sécurité. Est-ce vraiment normal?
Voici autant de questions pertinentes, et même percutantes que pose la slameuse Samira Fall. Une série d'interrogations qui questionne nos certitudes et nos convictions sur certains faits de notre société comme la polygamie, l’amour, le mariage, l’argent, etc. Des questions auxquelles l'artiste n'apporte aucune réponse. Mais plutôt laisse chacun méditer pour éventuellement trouver ses propres réponses. Ce sont des questions tout en slam.
Samira Fall et l'artiste espagnole Puy Barral ont donné un concert la semaine dernière au Centre culturel espagnol de Dakar dans le cadre d'un programme dénommé "Cuando nadie se acuerde" en vue d'honnorer la littérature orale contemporaine. Regardez !
PAR Amadou Sarr Diop
REVISITER L’ŒUVRE DE CHEIKH ANTA DIOP AU PRISME DE LA REFONDATION DES ÉTUDES AFRICAINES
EXCLUSIF SENEPLUS - Diop pourrait contribuer à l’émergence de foyers épistémologiques africanistes qui investissent la question du devenir de l’Afrique dans un contexte de globalisation où notre continent continue à occuper l’échelle des marges
S’il est impossible de refonder la production des savoirs en Afrique, sans faire référence à l’historique des conditions de naissance des études africaines, revisiter la pensée de Cheikh Anta Diop s’avère être un impératif majeur.
En effet, Cheikh Anta Diop a écrit une des plus belles pages de l’historiographie africaine, dans le sens de redonner à l’Afrique et les Africains une place centrale dans l’évolution historique de l’humanité. Cependant, en fonction des nouveaux enjeux liés au renouvellement des études africaines, la pensée de Cheikh Anta Diop doit être revisitée dans la perspective d’un dépassement épistémologique pour donner un souffle nouveau aux discours sur l’Afrique. L’explication proviendrait de l’apport de la pensée Cheikh antéenne dont les travaux ont imprimé aux études africaines une orientation qui a véritablement pu asseoir les bases de la production des savoirs sur l’Afrique à partir de nos propres épistémès. Mon propos se veut une invite à faire de l'œuvre de Cheikh Anta Diop une source d’inspiration, en l’inscrivant dans le débat de notre époque marqué par le surgissement de modèles d’intelligibilité qui défient les grandes théorisations issues des philosophies de l’histoire.
L’œuvre de Diop pourrait indiscutablement contribuer, à cet effet, à l’émergence de foyers épistémologiques africanistes qui investissent théoriquement la question du devenir de l’Afrique en termes d’émancipation dans un contexte de globalisation où notre continent continue à occuper l’échelle des marges.
La centralité de la théorie de Cheikh Anta Diop peut être située dans la démarche déconstructiviste de « la grande destinée historico-transcendantale de l’Occident ». Tout au long de son itinéraire de chercheur, il a procédé à une sorte d’exploration, au sens de Balandier, des univers de vie des peuples africains afin de contribuer par « le détour » à la découverte de nouvelles lignes de sens des réalités historiques d’un continent mis en marge par l’historiographie occidentale dans la longue destinée de l’humanité. Pour cette raison, l’apport de Cheikh Anta Diop à la naissance d'un ordre épistémique africaniste est sans équivoque. Par ce Bowoa appelle « l’herméneutique des fondements », Cheikh Anta Diop s'est investi à procéder à la coupure historiographique qui inscrit son œuvre dans la négation de l'ordre épistémologique occidental au filtre duquel se sont diffusés les savoirs sur l’Afrique et les Africains. Par le défi de ce que Mafèje désigne comme une épistémologie de l’altérité, il a fait émerger dans le domaine des sciences sociales un champ africaniste qui soit l’émanation de chercheurs africains. En effet, la rupture avec l’ordre normatif de production du savoir imposé par les canons de pensée des théories issues du monde occidental a été la principale préoccupation de Cheikh Anta Diop. Dans cette optique, il prône la désaffiliation de l’historiographie africaniste de l’eurocentrisme du discours, afin que les africains parlent pour eux, sur eux-mêmes, pour faire entendre au monde la voix authentique de l’Afrique. L’objectif étant de libérer les penseurs africanistes de l’extraversion théorique où les sociétés africaines sont étudiées à partir de canons méthodologiques et théoriques conçus et construits pour d’autres univers de vie. L’originalité théorique de Diop a consisté à revisiter les civilisations égypto-nubiennes pour déconstruire les discours sur l’Afrique et ouvrir un immense champ d’investigation dans l’étude des sociétés africaines. L’auteur de Nations nègres et cultures n’a cessé de dénoncer, à cet effet, dans une démarche sans complaisance, la construction de l’universalisme ambiant par la négation et par l’effacement des autres cultures au profit de la culture occidentale. Il y a un danger, selon Cheikh Anta Diop, « à s'instruire de notre passé, de notre société, de notre pensée, sans esprit critique, à travers les ouvrages occidentaux ». L’auteur de Civilisation et barbarie est d’avis que le principe de la restauration historique et culturelle de l’Afrique, par la référence sans équivoque aux antiquités égypto-nubiennes, est la seule voie de salut pour les peuples africains. Ce rattachement de l’Afrique noire, par Cheikh Anta Diop, à son foyer ancestral égyptien a un effet épistémologique sur l’historiographie africaniste. La démarche de Cheikh Anta Diop a consisté, par conséquent, à réinventer le discours sur l’Afrique par un éclairage scientifique des codes symboliques par lesquels se construisent et se reconstruisent les représentations et les formes de sociabilité propres aux univers vie des sociétés africaines. Dans le contexte de la guerre « des régimes de vérités », pour reprendre une expression de Michel Foucault, et de la confrontation des rationalités occidentale et négro africaine, Cheikh Anta Diop a impulsé aux études africaines le sens de l’indépendance et de l’innovation théorique.
En lisant l'œuvre de Cheikh Anta Diop dans le sens de l’histoire, on peut constater aussi bien pour ses détracteurs que pour ses propres partisans le travers d’une certaine forme d’historicisme. D’une part, ceux qui ont porté la critique à l'égyptologue sénégalais lui reproche d'être un penseur qui se délecte au passé, à l’histoire de l’Egypte pharaonique et d’autre part, ceux qui ont accordé une pertinence scientifique aux thèses de Cheikh Anta Diop ont failli pour ne pas repenser son œuvre au-delà des débats d’époque qui ont généré l'égyptologie cheikh antéenne.
Accusé à tort, par ses détracteurs, d’être un penseur du passé qui s’est trop focalisé sur les civilisations antiques de l’Egypte pharaonique, Cheikh Anta Diop se révèle, pour autant, un penseur littéralement tourné vers le futur. Le regard sur l’Afrique des origines n’est nullement un oubli au présent et au futur de l’Afrique. Sa référence aux antiquités africaines a pour but d’enraciner les sociétés africaines dans leur terreau civilisationnel pour mieux envisager leur devenir. Dans l’approche de Cheikh Anta Diop, la restitution de la civilisation égyptienne pharaonique n’est pas une posture qui clôt toute perspective à interroger le présent pour penser le futur de l’Afrique. Elle n’est pas une posture passéiste, mais le sens d’une introspection qui éclaire sur la praxis qui serait une sorte de balise des voies et moyens pour la réinvention du futur de l’Afrique face aux enjeux toniques de la domination séculaire à laquelle le continent africain est confronté. Le retour aux civilisations égypto-nubiennes est un détour, une meilleure prise en charge des réalités du présent, pour envisager l’avenir comme un champ de possibles. Reprenant le professeur Djibri Samb, le recours à l’Egypte des origines chez Cheikh Anta Diop est une forme de réhabilitation de la conscience historique africaine qui, « s’ouvrant à l’avenir et reliée à l’origine, devient une conscience historiale, au sens heideggerien ». C’est dans cette perspective que se situe le caractère engagé du discours historique cheikh antanéen qui relie le passé à son avenir où le présent se définit comme temps de réflexivité critique et d’engagement pour une épistémologie au service de l’Afrique. L’engagement épistémique n’est que scientifique, il est aussi dans l’œuvre de Cheikh Anta Diop un engagement dans le sens de la réécriture de l’histoire africaine, pour le meilleur devenir du continent noir pensé termes d’intégration des États postcoloniaux.
Dans cette dialectique du dépassement, il s’agit d’établir le lien entre l’éclairage des mutations actuelles du monde et les enjeux historiques auxquels les sociétés africaines sont confrontées. L’emboîtement de cette triple temporalité, à savoir le passé historique, le présent et l’avenir, est devenu un espace de questionnement dont le regard rétrospectif de Cheikh Anta Diop peut contribuer à établir ce qu’il est convenu d’appeler la réinvention de l’Afrique par le génie de l’esprit africain. Il nous faut donc repenser et refaire, au prisme du paradigme de Cheikh Anta Diop, l’Afrique dans la mondialisation. Notre assertion dérive du constat que le basculement du monde de l’ordre bipolaire à celui de la globalisation s’est accompagné de changement de registres analytiques dans le domaine de la pensée, en particulier dans celui des sciences humaines. Alors, les anciennes catégories de pensée sont de plus en plus remises en question par un nouvel ordre du savoir qui obéit à la variation des niveaux de détermination épistémique. Dans cette ambition de repenser les Afriques et les Africains dans le contexte de la globalisation, il s’agit d’inscrire l'œuvre de Cheikh Anta Diop aux débats de notre époque. Si les théoriciens les plus en vue dans le champ de l’africanisme sont partisans de l’afro mondialisme, la pensée de Cheikh Anta Diop nous offre des outils pour faire face à ce nouveau courant, béni et labellisé dans les milieux intellectuels occidentaux. Le tort du courant afro mondialiste c’est l’adoption d’une posture de capitulation face à l’entreprise de construction de foyers épistémologiques africanistes dont la pensée de Cheikh Anta Diop constitue une œuvre pionnière. En effet, les penseurs de l’afro mondialisme sont d’avis qu’il faut penser l’avenir de l’Afrique par le Temps du monde, celui de la globalisation porteuse du déclin des différences au nom de l’uniformisation des modes d’être et de penser. Les sociétés africaines sont alors appelées à insérer leurs temporalités au Temps de la mondialisation, en se conformant au nouvel ethos civilisationnel qui encadre le devenir des sociétés postmodernes.
Il est évident que la mondialisation ne coupe pas le monde en deux entités opposées, mais elle en fait deux univers de vie aux réalités et préoccupations différentes dont chacun vit, selon ses spécificités propres, les effets de cette unité systémique du monde. Si la mondialisation est synonyme d’extension des réseaux commerciaux et informationnels dans les pays développés, elle affecte plutôt les pays du Sud sous l’angle de leur dépendance au nouvel ordre économique et politique mondial né au début des années 90. La globalisation est porteuse, dit-on, de dissolution des différences. Mais en réalité, elle n’a pas que des effets univoques ; elle est loin d’araser toutes les singularités. Il nous faut donc avoir notre propre regard d’africanistes sur le Temps du monde où se diluent nos univers existentiels. En définitive, la mondialisation ne peut pas servir de prétexte pour mettre une croix sur l’africanisme, au nom d’un afro mondialisme qui se résume à un simple arrimage des études africanistes aux nouveaux paradigmes dominants des épistémès occidentales.
Avec l’héritage cheikh antéen, s’ouvre un horizon des possibles, celui du défi à la refondation des discours sur l’Afrique adossée à des de foyers épistémologiques africanistes dont le principe de base sera l’engagement pour une démarche afro centrée. Il s’agit ici de faire face au défi de l’innovation théorique et méthodologique dans l’étude des réalités historiques et sociologiques des sociétés africaines en devenir. Le message légué aux générations futures par Cheikh Anta est le refus de la capitulation : il s’agit ne pas de se rendre. Il nous exhorte à se démarquer de cette catégorie d’intellectuels africains qui, tout en exhortant les élites politiques à inventer leurs propres modèles de gouvernance économique et politique, refusent de s’appliquer ce principe d’autonomie, d'indépendance, dans le domaine de la production des savoirs. La décolonisation de l’Afrique n’est pas seulement politique et économique dont la responsabilité incomberait aux élites politiques, elle est aussi, avant tout, une exigence épistémique et paradigmatique qui interpelle les universitaires, les chercheurs et intellectuels que nous sommes. C’est la belle leçon à retenir de l’apport monumental de l’œuvre de Cheikh Anta Diop dans la construction d’un ordre épistémologique africaniste qui participerait à l’émancipation de notre continent. C’est en sens que le projet de Diop est incontestablement une contribution pour faire éclore, comme le soutient Jean Marc Ela, « ces voies capables de réinstaller l’Afrique au cœur des débats scientifiques de notre époque ».
Amadou Sarr Diop est sociologue, enseignant-chercheur, professeur assimilé à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
LA RÉFORME FRANÇAISE DE L’IMMIGRATION VUE DE DAKAR
Depuis l'adoption par le Parlement français d'un texte durcissant les conditions de séjour pour les étudiants étrangers, c'est l'incertitude qui prédomine à l'Ucad. Épreuves supplémentaires, budget alourdi : le rêve français s'éloigne pour certains
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/12/2023
Des milliers d'étudiants sénégalais sont dans l'incertitude depuis l'adoption de la loi immigration par le Parlement français le 19 décembre dernier. En durcissant les conditions de séjour pour les étudiants étrangers, cette réforme risque de compliquer encore davantage leur parcours universitaire en France, selon certains d'entre eux interrogés par Franceinfo.
À l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, les nouvelles dispositions suscitent l'inquiétude. Près de 14 000 étudiants sénégalais poursuivent chaque année leurs études supérieures dans l'Hexagone. La loi prévoit notamment d'instaurer le versement d'une caution financière à l'arrivée sur le territoire français.
"Il est préférable d'adoucir les lois par rapport à une immigration scientifique", estime Samba Ndiaye, étudiant en administration publique qui envisage de faire un doctorat en France. La procédure est déjà longue et coûteuse, ajoute Thione Dieng, étudiant en droit public qui a échoué deux fois dans ses tentatives pour continuer en France. "Dès que j'ai une admission, j'essaye de trouver une solution. Si je n'en trouve pas, je vais laisser comme ça", confie-t-il à Franceinfo.
Aloïs Diouf préfère pour sa part terminer son master au Sénégal. "C'est une manière pour la France de dire aux étudiants africains de rester chez eux", regrette le jeune homme, qui voit dans cette loi un moyen de dissuader les départs.
Chaque année, plus de 30 000 candidatures sénégalaises sont examinées par Campus France pour des études dans l'Hexagone. Mais avec les nouvelles mesures, qui devront encore être validées par le Conseil constitutionnel, le rêve français risque de s'éloigner pour certains.
«LE DEPARTEMENT DE SANTE NE COMPTE QUE 6 ENSEIGNANTS»
En marge des premières journées médicales organisées par l’Unité de formation et de recherches (Ufr), Bés bi a interrogé Pr Ousseynou Ka, directeur de l’Ufr Santé et développement durable de cette université
L’Université Alioune Diop de Bambey va mettre l’année prochaine sur le marché du travail sa première promotion de médecins. En marge des premières journées médicales organisées par l’Unité de formation et de recherches (Ufr), Bés bi a interrogé Pr Ousseynou Ka, directeur de l’Ufr Santé et développement durable de cette université.
Que peut-on dire de l’Ufr Santé et développement durable de l’Université de Bambey ?
L’Ufr Santé et développement durable est composée de trois départements. Il y a le département de Santé communautaire qui forme des étudiants qui, après leur sortie, vont travailler dans le système de santé en accompagnant dans le cadre de la prévention. Il y a aussi le département de Développement durable où les étudiants seront capacités pour qu’après leur formation, ils puissent travailler dans les Ong, dans les projets et programmes mais aussi dans la mise en œuvre des actions de développement durable. Le 3ème département, qui est né il y a de cela 6 ans, est celui de la médecine qui forme des médecins qui vont appuyer le système. L’utilité de cette Ufr en général et plus particulièrement le département de médecine, c’est d’accompagner tous les projets initiés par l’Etat du Sénégal avec comme objectifs améliorer la santé des populations. Le département de santé est en convention avec les hôpitaux Heinrich Lübke de Diourbel, Ndamatou de Touba et en cours de convention avec les hôpitaux Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, Thierno Birahim Ndao de Kaffrine et celui de Fatick. Ce que nous voulons, c’est mettre à la disposition de ces structures des ressources humaines de qualité. On fait aussi de la formation continue. C’est-à-dire quand il y a des préoccupations dans des domaines précis et qui relèvent de nos compétences, on vient les appuyer. Tout ce qu’on veut, c’est quand on recrute des spécialistes, on les met à la disposition de ces structures de santé. On a des médecins à l’hôpital Lübke et un chirurgien généraliste à Cheikh Ahmadoul Khadim. C’est pour appuyer davantage les ressources humaines et élever la qualité des prestations de service de ces structures sanitaires. Le ministère a une grande préoccupation dans la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles et plus particulièrement contre le cancer. Nous avons recruté un histo-embryologiste qui est un spécialiste qui règle maintenant le problème de la prise en charge médicale du frottis. Pour faire cet examen et la biopsie, les femmes étaient obligées d’aller jusqu’à Dakar. Avec ce médecin qui exerce aussi à l’hôpital Lübke, tous les examens de frottis et de biopsie sont traités par lui. L’autre objectif, c’est celui de mettre en place un hub de tout ce qui est en rapport avec le cancer. Et, le ministère a mis à notre disposition du matériel qui sera dédié au département de médecine. On va mettre en place ce hub pour la prise en charge des maladies non transmissibles, plus particulièrement le cancer. On aimerait davantage soulager les populations victimes de cancer.
Avez-vous les moyens de vos ambitions dans la formation des futurs médecins ?
On forme à Diourbel des médecins. Ils sont en stage dans les hôpitaux de Ndamatou, Matlaboul Fawzény, Cheikh Ahmadoul Khadim, Lübke. Lors du Magal de Touba, ces étudiants en 6ème année de médecine se sont investis dans la prise en charge des fidèles. Ils sont des habitués de la région. Lorsqu’ils termineront leurs études, ce sera très facile de les recruter et de les mettre à la disposition de ces structures de santé. Ils vont contribuer à améliorer la qualité des soins et des prestations.
Quelles sont vos difficultés ?
On a pas mal de difficultés. La première difficulté majeure, c’est qu’on n’a pas assez de Per (Personnel d’encadrement et de recherche) à notre disposition. Le département de santé ne compte que six enseignants et on aimerait vraiment avoir des enseignants dans tous les domaines pour qu’ils viennent nous appuyer dans ce sens-là. Pour pallier le déficit d’enseignants, l’Ufr est appuyée par les collègues de Thiès, de l’Ucad et de Gaston Berger. Le souci majeur, c’est qu’on mette à notre disposition des enseignants pour bien mener notre mission. L’avantage, c’est que ces médecins ne vont pas quitter. Ils seront des permanents et seront mis à la disposition des hôpitaux. On a recruté un «intériste» qui gère les urgences de Lübke. En recrutant ces enseignants, il y a un double intérêt pour les enseignements mais aussi que les spécialistes restent dans la région.
LA NOUVELLE GÉNÉRATION INVITÉE À S’APPROPRIER LA PENSÉE DE CHEIKH ANTA DIOP
Nous sommes appelés à sortir des sentiers battus et à examiner de manière critique l’œuvre de Cheikh Anta Diop et à imaginer la manière dont ses idées peuvent éclairer les défis du 21ᵉ siècle, selon le recteur de l'UCAD
Dakar, 21 déc (APS) – Le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Ahmadou Aly Mbaye, a appelé, jeudi, la nouvelle génération à s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop pour ‘’faire face aux défis actuels auxquels l’Afrique est confrontée’’.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture du centenaire du savant et historien sénégalais, M. Mbaye estime que ‘’la tâche qui incombe à la nouvelle génération consiste à s’approprier la pensée de Cheikh Anta Diop pour faire face aux défis de notre temps’’.
« À travers les panels, colloques et expositions qui se tiendront tout au long de ce centenaire, nous sommes appelés à sortir des sentiers battus et à examiner de manière critique l’œuvre de Cheikh Anta Diop et à imaginer la manière dont ses idées peuvent éclairer les défis du 21ᵉ siècle », a déclaré le recteur de l’UCAD.
« Cheikh Anta Diop, cent ans après : les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique » est le thème choisi pour ce centenaire.
Selon Ahmadou Aly Mbaye, cette commémoration « offre une occasion pour renforcer les liens entre les différentes disciplines pour ainsi favoriser la collaboration entre les différentes branches du savoir ».
« Nous nous trouvons dans une période cruciale de l’histoire où l’éducation, la recherche et l’engagement politique sont plus que jamais nécessaires pour relever les défis auxquels l’Afrique est confrontée », a-t-il souligné.
Il appelle les jeunes élèves et étudiants à « perpétuer » les idées de Cheikh Anta Diop « pour contribuer à l’éducation, à la recherche et à la construction d’une Afrique unie et prospère ».
« Cheikh Anta Diop était un homme d’une polyvalence académique exceptionnelle et nous sommes appelés à émuler son esprit d’ouverture et d’exploration dans nos domaines d’expertise respectifs », a dit Ahmadou Aly Mbaye.
Il ajoute que « les institutions, telles que l’UCAD, doivent dans le contexte actuel s’engager à la formation de leaders africains conscients de leur héritage culturel et engagés dans la résolution des problèmes contemporains ».
« Faisons de ce centenaire un moment mémorable, un catalyseur de changements intellectuels et une étape cruciale dans la construction d’une Afrique forte, audacieuse et résolument tournée vers l’avenir », a lancé le recteur de l’UCAD.