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30 novembre 2024
Éducation
PR MARY TEUW NIANE VEUT CORRIGER LE DEPHASAGE CULTUREL DU SYSTEME EDUCATIF
Dans un entretien spécial accordé à L'As tv, Pr Mary Teuw Niane non moins président du Mouvement pour la transformation nationale (Mtn/MotnA) est revenu sur les grands axes de son programme, tout en mettant le curseur sur la réforme du système éducatif.
L'ancien ministre de l'Enseignement Supérieur veut un système éducatif adapté aux réalités socioculturelles du Sénégal. Dans un entretien spécial accordé à L'As tv, Pr Mary Teuw Niane non moins président du Mouvement pour la transformation nationale (Mtn/MotnA) est revenu sur les grands axes de son programme, tout en mettant le curseur sur la réforme du système éducatif.
Universitaire, ancien recteur de l'UGB et ex ministre de l'Enseignement Supérieur, Pr Marie Teuw Niane aurait manifestement commis un crime de lèse majesté de ne pas mettre l'accent sur l'éducation, dans son programme. C'est pourquoi le président du Mouvement pour la Transformation nationale (MTN/MOTNA) et candidat à l'élection présidentielle compte mettre l'éducation au cœur de ses priorités s'il est élu président de la République. «J'ai une vision de l'ensemble du système éducatif. J'ai une vision de l'enseignement supérieur que j'avais commencée à dérouler jusqu'en 2019. Mais j'ai une vision du système en entier», a fait savoir Pr Marie Teuw Niane lors de cet entretien accordé à l'AS TV avant d'ajouter : «Notre système, il est d'abord en déphasage avec ce que nous sommes. Nous parlons nos langues nationales, ce n'est pas dans le système. Nous sommes des croyants musulmans, chrétiens ou religieux traditionnels, ce n'est pas à l'école. Nous avons des valeurs de culture et de civilisation que nous ont laissées nos ancêtres, ça aussi, ce n'est pas à l'école. Il y a d'abord ce premier grand déphasage.» Le deuxième grand déphasage, d'après lui, c'est que pour construire le développement d'un pays, il faut des gens compétents et surtout une jeunesse compétente. «Or nous avons défavorisé la formation professionnelle. Donc il faut redresser cette insuffisance», prône-t-il en outre. Mettant toujours en évidence les grands axes de son programme sur le plan éducatif, l'ancien ministre déclare : «C'est pourquoi notre système éducatif introduira dès le début les langues nationales, l'enseignement des religions. L'enfant musulman apprendra sa religion musulmane. L'enfant chrétien apprendra sa religion chrétienne.» Dans les réformes qu'il prône aujourd'hui pour un système éducatif adapté, il y a, selon lui, l'introduction des valeurs de culture et de civilisation.
Dans le même ordre d'idées, il a indiqué aussi que son programme prendra en charge l'enseignement des métiers. Soulignant dans la foulée que l'Etat a péché sur ce plan. Déclinant toujours sa vision, Pr Mary Teuw Niane a estimé qu'il va soutenir l'Entrée en sixième. «En CM2 on ne fera que le certificat. Il faut permettre à tous les jeunes d'aller jusqu'au niveau de 10 ans. Mais en CM2, on les divise en deux. Une moitié va faire les cursus actuels mais renforcée en sciences et en technologie et en initiation à un métier, et l'autre moitié va faire ce qu'on appelle les collèges polyvalents de formation professionnelle et technique», renseigne le membre de l'Académie nationale sciences et techniques. Par ailleurs, il signale qu'après le Bac, il y aura, s'il est élu président de la République, les universités telles qu'elles existent aujourd'hui, les ISEP. «Et nous aurons les universités nationales technologiques. Et nous voulons en créer cinq. À Matam, à Mbacké, à Mbour, à Vélingara et à Tambacounda», promet-il non sans indiquer qu'ilfaudra introduire aussi le numérique dès le primaire.
S'exprimant par la même occasion sur la fermeture de plusieurs universités, l'ex-patron de l'enseignement supérieur affirme : «Je suis très peiné par la fermeture des universités qui est une très mauvaise chose. Pour nous, le socle de la transformation nationale que nous voulons, c'est l'éducation et la formation. C'est grave que la plus grande université sénégalaise puisse fermer ses portes depuis presque 6 mois.» Et de son avis, les mêmes causes ont produit les mêmes effets, à savoir la massification des universités. «Lorsque j'étais arrivé au ministère de l'Enseignement Supérieur en 2012, j'avais trouvé une université de Dakar autour de 100 mille étudiants, et l'une des premières préoccupations que j'ai eues, c'est de réduire le nombre d'étudiants en jouant sur l'orientation des bacheliers, en jouant aussi sur le fait qu'une partie des bacheliers était orientée vers le privé pour que l'université puisse accueillir un nombre correct d'étudiants. Quand je quittais, le cadre était à 76 mille étudiants. Mais malheureusement quand j'ai quitté, dès la rentrée suivante, le gouvernement a pris la décision de ne plus orienter les bacheliers dans le privé», révèle Pr Niane
«L'ETAT EST COUPABLE»
A l'en croire, l'État est d'abord coupable. «Parce que c'est l'Etat qui a produit la massification», s'insurge-t-il. Toutefois, il trouve inadmissibles les événements qui se sont passés à l'UCAD. Le temple du savoir, insiste-t-il, c'est ce qu'on a de mieux et la jeunesse, c'est le besoin qu'elle a : «le besoin de formation. Maintenant, il est du rôle de l'Etat de pacifier l'espace universitaire», trouve le candidat à l'élection présidentielle. Poursuivant son diagnostic, il précise: «On était arrivé à normaliser la situation. Et c'est ce retour en arrière qui est incompréhensible.»
«ON NE PEUT PAS ENLEVER LA POLITIQUE A L'UNIVERSITE »
Il rappelle aussi que c'est illusoire de vouloir enlever la politique de l'université. «Parce que d'abord, c'est là où on forme les cadres qui vont diriger la nation. S'ils n'apprennent pas la politique à l'université, où est-ce qu'ils vont l'apprendre ? Ça a été toujours comme ça et dans tous les pays du monde. Mais autant on a des idées politiques, autant l'université n'est pas un espace de confrontations partisanes. Il faut éviter d'en faire un espace de confrontations partisanes», recommande l'enseignant. Citant les exemples de Me Abdoulaye Wade, Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Bathily, il pense que les professeurs membres de partis politiques sont nombreux. «Le débat n'est pas dans le fait qu'il y ait de la politique à l'université. Le débat, c'est d'éviter de faire de l'espace universitaire un espace de confrontations partisanes», prône-t-il.
Revenant sur sa candidature, il a fait savoir qu’à l'heure actuelle, ils ont dépassé les 50 mille parrains. Nous avons dépassé aussi les 8 régions où nous avons les 2 000 parrains. Donc nous remplissons les conditions pour être éligible au niveau de la présidentielle de 2024», rassure le candidat. Toutefois, il a demandé pour la prochaine fois que les candidats qui ont des députés ne puissent pas participer au parrainage citoyen.
LE CRI D'ALARME DES ÉLÈVES DE NIANI TOUCOULEUR
Les élèves du collège de Diamaguène Sine ont entamé une grève le 28 novembre pour réclamer de meilleures conditions d'études. Depuis son inauguration en 2013, l'établissement pâtit d'un manque criant d'infrastructures et d'enseignants
Les élèves du Collège d’enseignement moyen de Diamaguène Sine, dans la commune de Niani Toucouleur, étaient en grève le 28 novembre 2023. Ils réclament l’affectation d’un professeur d’espagnol, de table-bancs ainsi que la construction de salles de classe pour pouvoir étudier dans des conditions acceptables, selon Amadou Diallo, vice-président du gouvernement scolaire du collège, le seul dans toute la commune.
Le Principal du collège, Ibrahima Diallo, confirme les dires de l’élève. «Le Cem, construit en 2013, manque de tout. Il n’y a pas de bloc administratif, de salle des professeurs, de mur de clôture, en plus du déficit d’enseignants. Cela a poussé les élèves à aller en grève. Nous interpellons les autorités pour qu’elles viennent aider le Cem en l’équipant pour soulager les élèves et les professeurs parce que les enseignements se font depuis 2013 sous des abris provisoires», a plaidé M. Diallo.
Le maire de la commune de Niani Toucouleur, Seydou Ba a joué aux sapeurs-pompiers pour que les élèves suspendent leur grève. «Je sais que le collège n’est pas de la compétence de la municipalité, mais j’ai jugé nécessaire de venir les rassurer pour qu’ils arrêtent la grève», a martelé Seydou Ba, non sans préciser que les revendications des élèves sont légitimes. Un déplacement qui a bien payé car les élèves ont suspendu leur mot d’ordre de grève en attendant de voir l’évolution de la situation. Cependant, avertit Amadou Diallo, vice-président du gouvernement scolaire, «d’ici quinze jours, si nous n’avons pas gain de cause, nous allons reprendre la grève».
LE MODELE HISNUL-ABRAR
Au Sénégal, la mendicité forcée des enfants talibés constitue une véritable préoccupation. Etat et religieux tentent de lutter avec détermination contre ce phénomène. Le daara Hisnul Abrar est un exemple achevé du concept daara- ferme agricole.
Au Sénégal, la mendicité forcée des enfants talibés constitue une véritable préoccupation. Etat et religieux tentent de lutter avec détermination contre ce phénomène. Le daara Hisnul Abrar est un exemple achevé du concept daara- ferme agricole.
Enfants en régime d’internat
La mendicité forcée des talibés est considérée comme l’une des pires formes de travail des enfants. La place de l’enfant n’est pas dans la rue mais plutôt dans les structures d’apprentissage. C’est ce qu’a compris Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre en érigeant le Daara Hisnul Abrar dans la commune de Thiel, une collectivité locale située dans l’arrondissement de Barkédji, dans le département de Linguère. Pour rallier ce daara distant de la ville de Touba de 120 kilomètres, le visiteur passe par Thiel en empruntant une piste sablonneuse et impraticable. Ce daara baptisé Hisnul Abrar par Serigne Mountakha Mbacké signifie «la protection générale contre tout malheur». Dans ce temple du savoir, mis sur pied depuis 2021, les apprenants, une soixantaine, ont des horaires bien déterminés. Les heures de cours débutent à 9h pour se terminer à 13h avant de reprendre l’après-midi, de 15h à 18h30. Hisnul Abrar est bâti sur le modèle de Khelcom avec des pauses. Les plus petits sont chargés de pratiquer les zikr après la prière du crépuscule. A Hisnul Abrar, pour chaque repas, les talibés observent une pause le temps de bien se rassasier avec de délicieux mets pour lesquels trois cuisinières ont été engagées moyennant un revenu mensuel conséquent. Les repas sont gracieusement offerts par le marabout. Il y a à boire et à manger sans bourse délier. Les talibés sont dans un régime d’internat. Tout est à la charge du marabout et fondateur.
Les priorités : Eau, bitumage et téléphonie
Si l’urgence est le bitumage de la route qui mène dans ce lieu du savoir, la sur-priorité est la construction d’une structure dédiée à la prise en charge médicale des apprenants, mais aussi des populations environnantes. Mais il y a aussi l’électrification de la zone, l’adduction d’eau au profit des villages ainsi que l’amélioration du réseau de la téléphonie. Dans ce daara, il y a une exploitation agricole. «Pour la présente campagne, la récolte est estimée à plus de 50 tonnes. Tout l’argent issu de la vente de cette production, le quintuple de celle de l’an dernier, sera intégralement offert au khalife général des mourides, en guise de hadiya», renseigne Serigne Djily Ndiaye, le coordonnateur des travaux champêtres. Il renchérit : «Deux tracteurs ont été mobilisés requérant chacun deux conducteurs. Ils sont tous des saisonniers. Ajouté à cela, cinq permanents et trois dames qui s’occupent de la cuisine.» D’ailleurs, cette exploitation a reçu la semaine dernière le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. «Serigne Bassirou est un modèle de réussite, un exemple à suivre. Les jeunes doivent s’inspirer d’une telle personne animée d’un esprit entrepreneurial. En suivant les traces de tels marabouts, les jeunes peuvent s’éviter l’émigration clandestine et gagner leur vie au pays. L’Etat ne ménagera aucun effort pour accompagner toutes les personnes comme Serigne Bassirou», a dit Samba Ndiobène Ka.
Interpellé sur les conflits récurrents entre bergers et agriculteurs, le ministre de l’Agriculture, au-delà de faire un plaidoyer, a invité «les deux parties à plus de tolérance et de compréhension, les uns à l’égard des autres. Que chacune évite de porter préjudice à l’autre ou de se faire justice soi-même». Et le porte-parole du khalife de révéler : «Je ne suis là que pour travailler pour Serigne Touba. Tout ce que j’ai je le partage avec la population. S’il le désire plus que moi, je le leur cède entièrement.»
MATAM AFFICHE UN TRES FAIBLE TAUX BRUT DE SCOLARISATION
La région de Matam (nord) affiche un taux brut de scolarisation de 9,9%, un pourcentage jugé « très faible » comparé à la moyenne nationale qui est de 18,2%, a indiqué le coordonnateur régional de la petite enfance, Iba Diaw.
Matam, 6 déc (APS) – La région de Matam (nord) affiche un taux brut de scolarisation de 9,9%, un pourcentage jugé « très faible » comparé à la moyenne nationale qui est de 18,2%, a indiqué le coordonnateur régional de la petite enfance, Iba Diaw.
»La région de Matam connaît encore des difficultés dans la prise en charge de la petite enfance, notamment par rapport au nombre d’enfants qui ont accès aux structures [dédiées]. L’indicateur reste le taux brut de scolarisation qui est de 9,9%, un pourcentage très faible », a-t-il dit à la cérémonie officielle de lancement de la Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits.
La manifestation s’est tenue à l’école maternelle El Hadji Mamadou Guèye de Matam, en présence de l’adjointe du préfet de ce département, Ndèye Diombana Cissé, et d’un représentant du maire de la commune.
Le coordonnateur régional estime que beaucoup d’efforts doivent être faits dans la région pour contribuer de manière significative au relèvement du taux au plan national.
Il a rappelé que le secteur de la petite enfance à Matam était confronté à d’autres problèmes liés au manque d’équipements, d’intrants de qualité », et d’un « personnel d’encadrement ».
»Nous voulons inculquer les valeurs de paix aux enfants. On a tous senti cette violence notée dans le monde, à travers les conflits qui n’épargnent personne. Que ce soit dans les communautés, dans les sociétés et même entre les nations. On sent toujours des conflits qui portent préjudice à la condition humaine », a fait savoir Iba Diaw.
Le coordonnateur dit attendre l’investissement des collectivités territoriales sur la prise en charge de la petite enfance, précisant que pour la région de Matam, c’est encore timide.
»On veut sentir les collectivités locales s’investir dans ce secteur. Aujourd’hui, des études scientifiques ont montré qu’un investissement dans ce domaine permet d’assurer un développement durable, c’est-à-dire préparer un adulte qui sera capable d’abord de se prendre en charge mais aussi de protéger sa communauté », a laissé entendre M. Diaw.
Plusieurs activités de divertissement sont prévues au cours de cette semaine, axée sur le thème de « l’éducation à la paix dès la petite enfance ». Une journée du jeu, une activité de plaidoyer sur le développement intégré de la petite enfance et une journée régionale du conte se tiendront à la case des tout-petits de Kanel.
CHEIKH OUMAR HANN ANNONCE LE RECRUTEMENT DE 500 ENSEIGNANTS EN ARABE À TOUBA
Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Hann a annoncé, mardi, à Touba, le recrutement prochain de 500 enseignants en langue arabe dans la fonction publique.
Le ministre de l’Education nationale, Cheikh Oumar Hann a annoncé, mardi, à Touba, le recrutement prochain de 500 enseignants en langue arabe dans la fonction publique.
‘’On a pris la décision de recruter 500 ‘’ndongo daara’’, enseignants en arabe dans la fonction publique’’, a-t-il dit à sa sortie d’audience avec le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Cette rencontre entre dans le cadre des préparatifs de la Journée nationale des daara et de la remise du Grand prix international du Chef de l’État pour le récital du Coran prévu le 16 décembre.
Pour prétendre à ce poste, a-t-il expliqué, ‘’il faut avoir le baccalauréat sénégalais ou avoir (…) la reconnaissance de la communauté des daara pour exercer le métier d’enseignant arabe.’’
Cheikh Oumar Hann a signalé que ‘’le tiers des enfants qui devaient être à l’école sont dans des daara, un secteur très important dans le dispositif de l’éducation nationale.’’
Cela justifie, a-t-il expliqué, le choix du président de la République de demander à ce que des mesures concrètes soient prises pour l’intégration de cette communauté dans le système de l’éducation nationale.
Le ministre de l’Education a également fait part au khalife de la décision du chef de l’État de mettre à la disposition des daara un montant de 6 milliards de francs CFA, destinés à leur financement et l’achat de 3000 tonnes de riz pour 8800 daara déjà identifiés.
S’agissant du Grand prix international du Chef de l’Etat, Macky Sall pour le récital du Coran, il a indiqué que la ‘’la sélection nationale est terminée. Les autres concurrents internationaux sont attendus dans la semaine.’’
Il a sollicité l’implication de tous les acteurs pour faire de ce concours, ‘’l’un des meilleurs en termes de qualité et de respect de la foi.’’
LA CONFEMEN POSE LA REFLEXION
En Afrique francophone, les difficultés en mathématiques sont réelles chez les élèves. Près de 60% des élèves du primaire n’ont pas le niveau minimum en mathématiques.
Des acteurs de la communauté éducative se réunissent depuis hier, mardi 5 décembre à Dakar. Ce, dans le cadre de la conférence de consensus autour du thème «Enseignement et apprentissage des mathématiques au primaire». Organisée par la Confemen, elle est la première à se tenir sur le continent africain.
En Afrique francophone, les difficultés en mathématiques sont réelles chez les élèves. Près de 60% des élèves du primaire n’ont pas le niveau minimum en mathématiques. C’est ce qu’a fait savoir le secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (Confemen), Abdel Rahmane Baba-Moussa hier, mardi 5 décembre, lors de l’ouverture de la Conférence de consensus en Afrique. Organisée parla Confemen, en partenariat avec le Centre national d’études des systèmes scolaires (Cnesco), et en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, la rencontre qui est axée sur le thème : «Enseignement et apprentissage des mathématiques au primaire», devra permettre de valoriser les résultats en mathématiques issus des évaluations internationales du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (Pasec2019).
Parmi les causes des difficultés des élèves en mathématiques, le secrétaire général de la Confemen évoque «la question de la langue d’enseignement», «la diversité de l’accès selon que l’on soit garçon ou fille», entre autres. Selon lui, «les études ont montré qu’il faut faire un travail à l’amélioration de la formation initiale et continue des enseignants».
En effet, la conférence de consensus en Afrique va aussi permettre «d’élaborer des recommandations consensuelles formulées par un jury d’acteurs de la communauté éducative, composé de la société civile, d’enseignants, de parents d’élèves, d’inspecteurs». Et le Sénégal compte mettre en œuvre ces recommandations.
«Le gouvernement du Sénégal s’est engagé à mettre en place des dispositifs réels, des infrastructures de qualité mais aussi en allant vers la révision des curricula», a fait savoir Khadidiatou Diallo, directrice de cabinet du ministre de l’Education nationale.
Pour sa part, le secrétaire général de la Confemen souligne : «Cette conférence de consensus devrait faire désormais partie intégrante de nos actions avec les pays et constituer une suite logique, après la publication des résultats de évaluations menées par le Pasec».
Au programme de la conférence de consensus, il y a des exposés d’experts sur des pratiques éducatives et pédagogiques. La rencontre qui prend fin ce jeudi 6 décembre, est devenue la première à se tenir sur le continent africain.
PLAIDOYER POUR L’ENROLEMENT ET LE MAINTIEN DES FILLES A L’ECOLE
Journée nationale de l’éducation des filles. Une occasion pour indexer les causes de la déscolarisation et de faire un plaidoyer pour les filles à l’école
C’est par une randonnée pédestre que les autorités académiques et les partenaires de l’école ont célébré la journée nationale de l’éducation des filles. Une occasion pour indexer les causes de la déscolarisation et de faire un plaidoyer pour les filles à l’école.
Dans la continuité de la célébration de la journée nationale de l’éducation des filles, l’inspection d’académie de Rufisque a organisé ce samedi, une randonnée pédestre. Une occasion pour les autorités académiques d’insister sur le rôle des chefs d’établissements dans le maintien des filles à l’école, en conformité avec le thème de cette édition qui porte sur le «maintien des filles à l’école, la responsabilité des directeurs, des directrices et des chefs d’établissements»
Ainsi, du siège de l’inspection d’académie à la préfecture de Rufisque, élèves, autorités académiques, chefs d’établissements et des partenaires de l’éducation dans le département et la marraine, Mme Patricia Diagne de la fondation Sococim ont porté des pancartes sur lesquelles, on pouvait des messages favorables à la scolarisation et au maintien des filles à l’écoles
Il s’agissait pour les randonneurs de dénoncer les facteurs de déscolarisation des filles comme les mariages et les grossesses précoces entre autres. Adja Marième Diagne en classe de première au lycée moderne de Rufisque a souligné que la question de l’enrôlement et du maintien des filles à l’école se pose avec acuité et interpelle tout le monde. «Les causes du non maintien des filles à l’école sont diverses. Nous constatons que les mariages précoces ont fait partie des causes, mais nos politiques les ont combattues. Cependant, la vulnérabilité de la couche féminine liée aux faits tels que la pauvreté et la précarité contribuent grandement à la déscolarisation des files», a affirmé Adja Marième Gaye, présidente du gouvernement scolaire du Lycée Moderne de Rufisque.
Patricia Diagne marraine de la journée et admirateur général de la fondation Sococim a rappelé le rôle important que peut jouer la scolarisation des filles dans la transformation économique du pays. Ils soulignent «la multitude de bénéfices sociaux et économiques que peut engendrer une éducation plus poussée et de qualité pour les garçons mais aussi pour les filles», a soutenu Mme Diagne. Elle s’est félicitée des progrès notés en termes de qualité, notamment par rapport aux résultats obtenus dans les écoles de Rufisque. Elle a décerné une mention spéciale à l’Inspecteur d’académie pour la mobilisation notée à l’occasion de cette randonnée et réaffirmé l’engagement et le soutien de la fondation Sococim pour le secteur de l’éducation dans le département de Rufisque.
Pour sa part, l’inspecteur d’académie Mamadou Diop a remercié la marraine pour l’appui constant en faveur de l’éducation dans le département de Rufisque.
«L’administratrice générale de la fondation Sococim n’est jamais sourde aux appels de l’éducation. Elle est très attentionnée à ce propos et elle prend même en charge les questions de l’éducation au-delà même de ce qu’on lui demande», a témoigné M. Diop.
MULTIPLE PHOTOS
L'ŒUVRE DE CHEIKH ANTA DIOP DEMEURE EXCLUE DE L’ÉCOLE
Depuis sept ans, le collectif JàngCAD se bat pour que la pensée du savant sénégalais soit enseignée dans les programmes scolaires. Ils espèrent que le prochain régime saura enfin concrétiser cet hommage à un illustre intellectuel africain
Vendredi 29 décembre 2023, Cheikh Anta Diop, toujours ignoré au Sénégal, aurait eu 100 ans.
37 ans après sa disparition le 7 février 1986, son immense œuvre scientifique saluée à travers le monde, reste méconnue de beaucoup de Sénégalais parce que non enseignée dans les curricula scolaires. Pourtant, de nombreuses voix se sont toujours élevées pour se demander : «Pourquoi la pensée de Cheikh Anta Diop n'est-elle pas enseignée dans les programmes scolaires sénégalais ?»
C'est en février 2014, à la suite de riches échanges sur Facebook autour de la question, que le groupe « Pour l’enseignement de la pensée de CAD » ou JàngCAD a été créé en marge de la commémoration du 28ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop. Le succès viral de cette initiative a aussitôt poussé les initiateurs à lancer une pétition pour demander l’enseignement de la pensée de CAD dans les établissements scolaires sénégalais.
Une coordination composée de profils académiques et professionnels diversifiés est mise en place pour réfléchir sur le suivi de la pétition et l'établissement d'un programme d'activités permettant la vulgarisation de la pensée du savant africain.
Lamine Niang (Canada), Khadim Ndiaye (Canada), Daouda Gueye de Pikine (représentant de la pétition au Sénégal), Aminata Diaw Sall (Sénégal), Omar Géy(Canada), Djiby Diagne (New-York) Youssouf Sow (Chine), Moussa Yadine N'diaye (Sénégal) Sow Sunny (Maroc), Mamadou Moustapha S. Sakho (Sénégal), Naby Souleymane Youla Ndiaye (Sénégal) composaient l'équipe de pilotage.
Depuis la naissance du Groupe JàngCAD, trois actions d’envergure ont été posées avec des résultats probants.
La première phase, débutée à partir de février 2014, a consisté à vulgariser la pétition sur les réseaux sociaux et dans les médias classiques afin de recueillir les signatures de Sénégalais et d'Africains qui partageaient cette noble cause.
Ensuite, la deuxième phase est lancée en février 2015. Elle a consisté à prolonger la pétition sur le terrain à travers une "Tournée nationale Cheikh Anta Diop" qui a mobilisé 15 volontaires. Ces derniers se sont rendus tour à tour dans les lycées, collèges et universités de Dakar, Mbour, Thiès, Louga et Saint-Louis pour une campagne de sensibilisation sur l'œuvre de Cheikh Anta Diop et la collecte de signatures dans le cadre de la pétition. Ainsi, plus de 25 000 signatures ont été recueillies au Sénégal et dans la diaspora. Il faut souligner, à cette étape, l’implication et la collaboration de diverses personnalités scientifiques et universitaires pour permettre l’avancée et l’aboutissement de la pétition.
Enfin, depuis la fin de la tournée de février 2015, la dernière phase consistant à entrer en contact avec les autorités administratives et étatiques pour leur présenter la pétition a été mise en oeuvre. Des députés de l’Assemblée nationale et des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ont été rencontrés en mars 2015 dans le but de plaider la cause de cette initiative et d’aider à sa réalisation.
Toutes les signatures collectées ont été acheminées au bureau du Premier ministre de l’époque, Mahammed Boun Abdallah Dionne, et enfin, le président de la République Macky Sall, dans une audience de plus de plus de deux heures, a reçu le représentant du Groupe JàngCAD,au Sénégal, M. Daouda Guèye en janvier 2016 à la veille de la commémoration du trentenaire du décès de celui qu’on surnomme fièrement le dernier pharaon. Lors de cette rencontre, le président a affirmé lui-même qu’il ne comprenait pas pourquoi les travaux du chercheur ne sont toujours pas enseignés dans les écoles, avant d’ajouter que : « cela se fera ». Et, au Conseil des ministres du 10 février 2016, la décision est annoncée par le chef de l'État Macky Sall de l'introduction des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les curricula.
Quelques semaines plus tard, le Premier ministre Mahammed Dionne après avoir consulté les signatures, a mis en place une commission composée d’intellectuels et d’universitaires familiers avec la pensée de l’auteur de « Civilisation ou barbarie » afin de travailler sur les modalités pratiques de l’enseignement des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les écoles. Un représentant du Groupe JàngCAD siège d’ailleurs dans cette commission.
En septembre 2016, le ministre de l'éducation Serigne Mbaye Thiam et ses services ont organisé à Saly un séminaire de trois jours, regroupant des enseignants de tous les niveaux et de différentes disciplines, sur le thème : "Méthodologie de l'introduction de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les curricula, de la maternelle à la terminale"
De notre son côté, le Groupe JàngCAD, suivant de très près l’évolution administrative de ce dossier, a continué à travailler pour maintenir la demande d'introduction de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les programmes scolaires au cœur de l'actualité. Pendant deux ans, des rencontres périodiques ont été tenues pour discuter de l’évolution du plaidoyer et mettre en place d’autres activités pour le renforcer. C'est dans ce sens que, pour la commémoration de la 30e anniversaire de la disparition de l’auteur de Nations nègres et culture : de l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, une exposition sur le thème « Pourquoi la pensée de Cheikh Anta Diop n'est pas enseignée dans nos établissements scolaires ?» a été organisée à l'université Cheikh Anta Diop, sur les Allées Balla Gaye. Cette exposition a été suivie d’une conférence de presse pour expliquer les projets du collectif.
Il faut aussi ajouter la parution deux livres didactiques de Khadim Ndiaye (Canada) sur la pensée de Cheikh Anta Diop. Il s'agit de Conversation avec Cheikh Anta Diop (2016) et un recueil de textes intitulé Cheikh Anta Diop par lui-même : itinéraire, pensées, confidences, opinions et combats (2023), pour souligner le centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop.
Malgré les efforts constants du collectif "Pour l'enseignement de la pensée de Cheikh Anta Diop", la décision présidentielle prise en février 2016 suivie de la mise en place d’une commission par le Premier ministre et l’organisation d’un séminaire par le ministre de l’éducation nationale, il est fort regrettable de constater, sept ans plus tard, que la cause n’a pas véritablement connu de réelles avancées concrètes.
En ce centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop, et avec l'alternance qui s'annonce au plan politique en 2024, le Groupe JàngCAD espère vivement qu'un régime souverainiste, nationaliste qui comprend mieux l'importance des contenus de la pensée de Cheikh Anta Diop, introduira avec diligence cette pensée dans les programmes scolaires sénégalais.
DEFIS DE L’EDUCATION A LA PAIX DES TOUT-PETITS
Lancement semaine nationale de la petite enfance, ce lundi. Top départ pour une semaine d’activités, de réflexion et de plaidoyer pour le bien-être et l’avenir des toutpetits, sur toute l’étendue du territoire national
Les autorités vont donner le coup d’envoi de la Semaine nationale de la petite enfance, ce lundi 4 décembre. Il s’en suivra une série d’activités qui seront déroulées, jusqu’au 11 décembre courant, dans plusieurs localités du pays en faveur de la petite enfance. Le thème de cette dix-septième (17e ) édition est : «L’éducation à la paix dès la petite enfance».
Top départ pour une semaine d’activités, de réflexion et de plaidoyer pour le bien-être et l’avenir des toutpetits, sur toute l’étendue du territoire national. Les autorités lancent, ce lundi matin, la Semaine nationale de la petite enfance. La cérémonie officielle de cette édition, la 17e du genre qui se déroulera du 4 au 11 décembre 2023, est prévue au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Rose, «sous la présidence effective du président de la République Macky Sall», annonce un communiqué de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (ANCTP). En plus du lancement, suivi d’une exposition et d’une cérémonie officielle présidée par le chef de l’Etat, plusieurs programmes sont au menu de ces 7 jours «d’activisme» notamment, entre autres, «l’inauguration de cases des tout-petits, les 07 et 08 décembre à Thiamène dans le département Louga et à Richard-Toll dans le département de Dagana», indique la source. Aussi l’ANCTP, en partenariat avec la Banque mondiale, profitera-t-elle de cette semaine pour «partager l’enquête sur le développement de la petite enfance menée récemment». «Nous avons travaillé à innover, en réduisant un peu les activités menées au niveau de Dakar pour les décentraliser dans les régions». Il y a également l’organisation d’une randonnée pédestre, le samedi 09 décembre. Une journée de réflexion et des engagements, avec les partenaires techniques et financiers, sur les stratégies et moyens de promotion de l’éducation à la paix, marquera la dernière activité avant la clôture de l’événement à Dakar.
…ET DU RELEVEMENT DU TAUX BRUT DE PRESCOLARISATION
Déjà, justifiant le choix du thème retenu, face à la presse, le lundi 27 décembre dernier, la Directrice générale de l’ANCTP, Mme Maïmouna Cissokho Khouma, a rappelé que «depuis 2007 l’agence organise une semaine dédiée aux tout-petits. Dans le but de rester dans le même sillage que l’année dernière, dont le thème tournait autour de l’éducation aux valeurs, l’éducation à la citoyenneté, le Comité scientifique a jugé nécessaire de poursuivre la réflexion autour de ces valeurs en choisissant de mettre l’accent sur la paix, de promouvoir l’éducation à la paix dès la petite enfance».
Mme Maïmouna Cissokho Khouma n’a pas manqué de préciser que l’ANCTP prend en charge toute la petite enfance, à savoir les cases des tout-petits, les écoles maternelles publiques, les garderies communautaires, entre autres, depuis 2010. «Nous avons en charge près de 3 000 structures, plus de 800 cases des tout-petits sur l’étendue du territoire national», a-t-elle relevé, ajoutant que l’agence «accompagne et encourage les communautés à en créer davantage, parce que parmi nos missions, il y a cette promotion du modèle de la case des tout-petits»
Toutefois, a-t-elle reconnu, il se pose le défis de la préscolarisation, pour l’augmentant de façon significative du taux brut de fréquentation du cycle préscolaire qui est de 18,6%, depuis 2022. «Nous faisons face à plusieurs défis. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de réalisations à travers l’accès, la construction de la case des tout-petits, la réhabilitation et l’équipement, mais il reste à relever le taux de fréquentation», a-t-elle soutenu lundi dernier à Dakar.
CAMPUS DÉSERTÉ, DÉMOCRATIE EN SURSIS
Premier lieu de contestation de l'opposition, l'UCAD a été fermée il y a plus de six mois suite aux manifestations contre Ousmane Sonko. Avec 93 000 étudiants toujours sans cours, la plus grande université du pays symbolise l'impasse d'une crise profonde
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
Plus de six mois après sa fermeture administrative, l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) demeure dans l'impasse. Comme le révèle Jeune Afrique dans un article paru ce samedi 2 décembre 2023, la plus grande université du Sénégal peine à sortir de la crise politique qui l'a plongée dans l'inactivité depuis juin dernier.
Située en plein cœur de la capitale sénégalaise, l'UCAD joue historiquement un rôle majeur sur la scène politique et sociale du pays. Depuis sa création dans les années 1960, elle est le théâtre récurrent de manifestations étudiantes et de contestation de l'opposition. Selon le média panafricain, c'est notamment vrai durant la présidence d'Abdoulaye Wade (2000-2012), lorsque le campus universitaire était devenu un bastion de la dissidence.
Mais c'est en juin 2023 que la situation a atteint son paroxysme. À l'origine, la condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko pour "corruption de mineures". Une décision de justice qui a immédiatement déclenché d'intenses manifestations à travers le pays. Sur son campus, l'UCAD a alors vu déferler la colère des étudiants, conduisant à de graves affrontements avec les forces de l'ordre.
Face aux débordements, les autorités ont décrété dans l'urgence la fermeture de l'université.Plus de six mois après, rien ne semble avoir évolué, comme le souligne Jeune Afrique. Avec 93 000 étudiants toujours privés de cours, l'UCAD demeure le symbole d'une crise politique profonde, à quelques mois des échéances électorales de février 2024. Et sur son campus déserté, désormais silencieux, c'est tout le Sénégal qui semble suspendu à son avenir incertain.