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26 novembre 2024
Culture
BAYE MBAYE, LA NOUVELLE VOIX D'OR DES CHANTS RELIGIEUX
Héritier d'une tradition séculaire, ce prodige de 16 ans transforme chaque mélodie en une expérience transcendante. Formé dès le berceau à l'art du panégyrique, il porte en lui l'héritage d'une lignée de maîtres
Dans les ruelles sablonneuses de Tivaouane, une étoile montante illumine désormais le firmament musical sénégalais. Baye Mbaye, jeune prodige au timbre mielleux, bouleverse le paysage des chants religieux avec une ferveur qui transcende les générations.
Héritier d'une lignée de chanteurs sacrés, ce petits-fils de maître coranique a stupéfié le public lors de sa première apparition au stade de Tivaouane. Son interprétation magistrale d'un poème panégyrique a marqué les esprits, révélant un talent brut façonné dès l'âge tendre de deux ans.
Guidé par son oncle, véritable mentor et gardien des secrets ancestraux, Baye Mbaye allie tradition et modernité. Sa capacité de mémorisation hors du commun et sa voix envoûtante en font déjà l'un des espoirs les plus prometteurs de sa génération.
Malgré un succès fulgurant, le jeune virtuose garde les pieds sur terre, fidèle aux valeurs de sa famille. Porté par une ambition sans limite, Baye Mbaye aspire à gravir les sommets de son art, promettant de faire vibrer les cœurs au rythme de ses mélodies sacrées pour les années à venir.
TAÏBA NIANG, UN LIEU DE MÉMOIRE PEU CONNU DE LA TRAJECTOIRE D’EL HADJI MALICK SY
Ce village est un chapitre méconnu mais crucial dans l'épopée spirituelle du grand marabout. Terre de promesses et d'abondance, elle a été le théâtre d'une transmission de savoir et de foi qui perdure jusqu'à aujourd'hui
Le village de Taïba Niang, peu connu de la grande majorité des fidèles tidianes du Sénégal, est un lieu de mémoire qui marque une étape importante dans les pérégrinations intellectuelles et spirituelles d’El hadji Malick Sy, le fondateur du foyer religieux tidiane de Tivaouane.
Taïba Niang est situé à environ 9 kilomètres de Ndiarndé et à quelque 70 kilomètres de Tivaouane. Selon la tradition, c’est Mame Madior Amar qui a signalé à son père Mame Coumba Amar, le personnage exceptionnel qu’était Seydi Hadji Malick Sy, un homme très versé dans les sciences islamiques.
Le dignitaire local avait alors fait transmettre un message sans équivoque à El Hadj Malick Sy, évoquant son désir de se placer et de rester sous sa tutelle spirituelle jusqu’à la fin de ses jours. Ce qui, selon lui, ne laissait à Maodo qu’une alternative : s’établir à Ndiarndé ou emmener son hôte avec lui dans ses différentes pérégrinations.
Installé à Ndiarndé à la suite d’un hivernage dont les récoltes de mil étaient en deçà des attentes, El Hadj Malick Sy, qui était à la recherche de terres fertiles, s’est vu recommander une zone réputée pour la fertilité de son sol. Il s’agit des étendues abritant l’actuel village de Taïba Niang.
Le patriarche de Tivaouane était accompagné, lors de son déplacement, par un de ses neveux, Abdou Faty Niang, époux d’une de ses filles Sokhna Fatou Sy. El Hadji Malick Sy, qui s’apprêtait alors à aller en pèlerinage à la Mecque en 1883, confie à ce dernier la direction scientifique et spirituelle de cet endroit abritant des champs et un centre d’enseignement arabo-islamique, pour la formation spirituelle des disciples.
Abdou Faty Niang devait poursuivre la formation et l’encadrement spirituel des adeptes, qui s’inquiétaient pour la continuité des enseignements qu’il leur dispensait. El hadji Malick Sy l’investissait, dans le même moment, de la mission de vulgarisation des enseignements islamiques et de propagation de la confrérie tidiane, dont il était devenu l’un des principaux porte-étendards en Afrique de l’Ouest.
Son implantation à Taïba a coïncidé avec des récoltes très abondantes.
Un legs bien entretenu par ses fils et petits- fils
Conscient de l’importance de ce village dans la trajectoire de son père El Hadji Malick Sy, qui l’a fondé, le défunt khalife général des Tidianes, El Hadji Abdoul Aziz dit Dabakh avait instruit, à son tour, son neveu Serigne Bassirou Niang de travailler à faire renaître la localité. Ce à quoi ce dernier s’est attelé.
Son successeur, Serigne Mansour Sy ‘’Borom Daara Dji’’ a aussi travaillé au développement du village, en le raccordant au réseau électrique. Ce petit-fils d’El Hadji Malick Sy, connu par son vaste savoir, dont il gratifiait les disciples lors de la nuit du Gamou, est à l’origine de la piste latéritique desservant le village. Il y a également construit une mosquée et une maison pour lui-même.
Taïba Niang est aussi reconnu pour être l’endroit où les fils ainés d’El Hadji Malick Sy, en l’occurrence Serigne Babacar et Sidy Ahmed y ont fait leurs humanités et ont appris le Coran auprès de Mame Mor Khoudia Sy et Malick Sarr.
Le legs est aujourd’hui entretenu par le fils d’El Hadji Abdoul Aziz, Serigne Babacar Sy Abdou, par ailleurs beau-fils de Serigne Abdou Faty Niang, qui y anime un Gamou annuel.
Parmi les lieux de mémoire qu’abrite le village, un majestueux baobab qui a abrité la mémorable causerie du khalife Serigne Babacar Sy axée sur la colère de Dieu à laquelle s’expose toute personne portée à semer la discorde et la mésentente dans les familles.
Il est établi que deux des enfants de Seydi Hadj Malick reposent à Ndiarndé, où ils avaient aussi grandi. Il s’agit de Seynabou, fille de Sokhna Rokhaya Ndiaye, une sœur de Serigne Babacar Sy, ainsi que de Cheikh Tidiane Sy, fils de Sokhna Yacine Dieng. Malick Fawade, un neveu de Hadj Malick qui portait la bouilloire et la natte de prière de Maodo, repose aussi à Ndiarndé. Il était toujours à ses côtés, pour transmettre son message et lui servir de muezzin.
SAPEURS-POMPIERS EN ALERTE MAXIMALE POUR LE GAMOU
En quelques heures, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers a dû intervenir sur neuf accidents, faisant 30 victimes dont 10 dans un état grave. Face à cette situation, les autorités redoublent d'efforts, déployant un dispositif sans précédent
La Brigade nationale des sapeurs pompiers a recensé une trentaine de blessés, dont dix dans un état grave, dans neuf accidents enregistrés sur les routes menant à Kaolack à l’occasion du Gamou, manifestation religieuse commémorant l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamed (PSL).
‘’A ce jour, samedi 14 septembre 2024, à 13 heures, 21 sorties ont été effectuées dont neuf pour accidents de la circulation ayant occasionné 30 blessés dont 10 graves’’, a déclaré à l’APS le commandant de la troisième compagnie d‘incendie et de secours de Kaolack (centre), Djibril Sall..
Il a rappelé que dans le cadre de la couverture sécuritaire et médicale du Gamou international de Médina Baye, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers s’est engagé depuis vendredi à porter secours et assistance et la protection contre les incendies et périls de toutes natures et pouvant menacer le bon déroulement de cet évènement religieux.
Tenant compte de la particularité du Gamou de Médina Baye, un dispositif adapté composé de plus de cent-soixante gradés et sapeurs ainsi que vingt-cinq engins d’incendie et de secours a été mis en place, s’articulant en deux échelons.
Le premier prend en charge toutes les demandes de secours au niveau de Médina Baye et environnants alors que le second prend en compte les axes menant à Kaolack, avec des pré-positionnements de moyens à Gandiaye, Mbirkilane, Fass Barigo et Ndoffane, pour rapprocher davantage les secours, a expliqué le commandant Sall.
‘’Sachant que les pèlerins en provenance des îles du Saloum, empruntent le fleuve Saloum, trois moyens nautiques ainsi que des véhicules de plongée ont été positionnés entre Foundiougne et Kaolack’’, a-t-il signalé.
Pour parer aux éventuels manques en eau, trois citernes de grande capacité, d’une contenance de 30 m3, ont été déployés pour assurer un bon approvisionnement des fidèles en eau.
‘’Nous profitons de cette occasion pour demander, encore une fois de plus, aux usagers de la route de faire preuve de prudence, des respecter le code de la route. Nous demandons également aux insulaires qui voyagent en pirogues pour rallier la ville de Kaolack de respecter le port du gilet de sauvetage’’, a lancé le commandant Djibril Sall.
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QUAND LA DIVERSITÉ FAIT FOI
Le Sénégal semble avoir trouvé une formule unique pour concilier laïcité et visibilité religieuse. Mais pour combien de temps encore ? Souleymane Bachir Diagne et Hady Ba décortiquent la question dans cet entretien passionnant
Dans un entretien croisé captivant diffusé sur iTV, le professeur Souleymane Bachir Diagne et Hady Ba explorent les nuances complexes du paysage religieux sénégalais, offrant un regard novateur sur le thème "Religion et Religions".
Au cœur de leurs échanges, une vision unique de la laïcité sénégalaise émerge, contrastant avec le modèle français. Cette approche, qualifiée de « contrat social sénégalais », permet une coexistence harmonieuse des différentes confessions tout en maintenant la neutralité de l'État.
Les deux intellectuels soulignent le rôle crucial de l'islam confrérique et du soufisme dans le façonnement de cette cohésion nationale. Ces traditions spirituelles, axées sur le perfectionnement individuel et l'ouverture à la diversité, constituent un rempart contre l'intolérance religieuse.
Cependant, l'entretien met également en lumière les défis contemporains. La montée en puissance des réseaux sociaux et la dégradation du débat public menacent ce fragile équilibre. Diagne et Ba insistent sur l'urgence de revitaliser l'espace public, appelant à un retour à l'argumentation respectueuse et à l'éducation citoyenne.
Ce dialogue entre deux générations de penseurs sénégalais offre une réflexion profonde sur l'avenir du pays. Il rappelle que le modèle de coexistence pacifique du Sénégal, loin d'être acquis, nécessite un engagement constant de tous les citoyens pour être préservé et renforcé.
LE FESTIVAL “AU TOUR DES CORDES”, UN RENDEZ-VOUS CULTUREL INTERNATIONAL
Ablaye Cissoko, le promoteur du festival qui se tiendra du 31 octobre au 2 novembre à Saint-Louis, a annoncé que cette édition attirera des artistes venus des quatre coins du monde.
La quatrième édition du festival ”Au tour des cordes”, prévue du 31 octobre au 2 novembre prochain, se veut un rendez-vous culturel internationale pour plusieurs artistes venant de l’étranger, a affirmé, vendredi, son promoteur, le koriste sénégalais Ablaye Cissoko.
”Dans quelques semaines, on va fêter la quatrième édition. C’est un grand challenge. C’est beaucoup de travail, c’est beaucoup d’énergies, mais la motivation domine tout”, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
Le promoteur de ce rendez-vous culturel annonce que plusieurs artistes en provenance de l’étranger vont prendre part à l’édition 2024.
”Des artistes sont venus des Etats-Unis, de Suède, d’Asie parce que ce festival se veut international”, a-t-il rappelé.
Selon le virtuose de la kora, ”cet événement va plus que jamais revêtir un caractère international”. ‘’Des musiciens nous viennent des Etats-Unis, de Belgique, de France, du Burkina, du Mali, du Nigeria, de l’Espagne, de l’Italie, du Venezuela et voilà, j’en passe. Donc, il se veut vraiment international”, insiste-t-il.
Il déclare que son souhait “était qu’on puisse voir le monde à partir de Saint-Louis, à travers nos instruments”.
Il a dit avoir parcouru certains pays à travers le monde, en valorisant et en représentant la tradition, la culture sénégalaise, d’où l’idée de ”mettre en place ce projet”.
Pour l’édition de cette année, Ablaye Cissoko dit envisager des stages, mais également des masterclass en se basant sur des artistes sénégalais.
Parlant du concept ”Au tour des cordes”, le grand maître de la kora dit vouloir faire une liaison à travers son instrument de musique à cordes qu’est la kora entre Saint-Louis et le reste du monde pour faire découvrir les autres cultures, mais également les autres traditions.
Selon lui, le lycée de jeunes filles Ameth Fall et l’Institut français figurent parmi les lieux choisis pour abriter ce festival.
Le festival ”Au tour des cordes’’ se déroule chaque année dans la ville historique de Saint-Louis. Au-delà de l’aspect musical, les aspects historique et culturel ont une grande importance pour le fondateur résidant dans la ville depuis une trentaine d’années, souligne un document transmis à l’APS.
Il ajoute que le fondateur de ce festival, très connu à travers ses sublimes notes de kora et ses nombreux duos musicaux à travers le monde avec des compatriotes comme des artistes étrangers, a souhaité célébrer ce patrimoine traditionnel tout en créant un dialogue entre les peuples et les artistes issus de tous les horizons.
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LE CRI DES TRÉSORS VOLÉS
Avec « Dahomey », Mati Diop signe un documentaire aussi innovant que nécessaire sur la restitution des œuvres d'art africaines. En donnant la parole aux objets eux-mêmes, elle offre une perspective inédite sur ce chapitre douloureux de l'histoire
La cinéaste franco-sénégalaise Mati Diop frappe fort avec son nouveau documentaire "Dahomey". Dans une interview exclusive, elle lève le voile sur ce film audacieux qui donne littéralement la parole aux 26 trésors royaux du Bénin, récemment restitués par la France.
"J'ai voulu que ces œuvres racontent elles-mêmes l'histoire de leur pillage", explique Diop. Le film capture le voyage de retour de ces artefacts, offrant une perspective inédite sur la restitution du patrimoine africain.
La réalisatrice met en lumière la jeunesse africaine, dont la voix résonne à travers le film. "Ils sont lucides sur les enjeux diplomatiques", souligne-t-elle, évoquant leur compréhension aiguë des implications de cette restitution.
Diop refuse le didactisme, préférant une approche poétique et fantastique. "C'est politique de s'autoriser à être libre dans la forme", affirme-t-elle, revendiquant le droit à un imaginaire affranchi des contraintes du militantisme traditionnel.
"Dahomey" s'annonce comme une œuvre percutante, mêlant histoire, politique et art pour aborder les stigmates persistants du colonialisme. Un film qui promet de secouer les consciences et de ravir le débat sur la restitution du patrimoine africain.
GOREE PLAIDE POUR LA DIVERSIFICATION DE L’OFFRE TOURISTIQUE
Le maire de la commune de Gorée, Me Augustin Senghor, a appelé, jeudi, à la diversification de l’offre touristique afin de proposer de nouveaux produits aux visiteurs de l’Ile-mémoire.
Dakar, 13 sept (APS) – Le maire de la commune de Gorée, Me Augustin Senghor, a appelé, jeudi, à la diversification de l’offre touristique afin de proposer de nouveaux produits aux visiteurs de l’Ile-mémoire.
‘’Pour développer un tourisme dans un espace aussi réduit, il faut avoir la capacité de se recréer, pouvoir toujours proposer quelque chose de nouveau aux visiteurs’’, a-t-il préconisé.
Il s’exprimait à l’occasion de l’inauguration des ‘’sentiers culturels et naturels du castel’’, une série de dédalles et de marches, située derrière le fort du Castel, le point culminant de l’île qui s’élève à 36 mètres.
Selon le maire de Gorée, si les visiteurs viennent toujours pour la Maison des esclaves ou pour la plage, à un moment donné ils ne viendront plus.
‘’A chaque fois qu’ils voient dans les réseaux sociaux de nouveaux espaces à découvrir, ils viendront et surtout ils feront venir d’autres visiteurs’’, a-t-il déclaré, ajoutant que le viatique de la municipalité est d’‘’améliorer notre environnement et notre espace culturel pour mieux y vivre’’.
Cette inauguration marque une étape majeure du projet d’amélioration des infrastructures locales et de préservation du cadre de vie sur l’île. Elle a été rendue possible grâce au partenariat entre la Commune de l’Île de Gorée, l’Agence Française de Développement (AFD), Small Islands Organisation (SMILO) et le Conservatoire du littoral, selon un document de la municipalité.
LE DOCUMENTAIRE ”20 ANS APRES” DE MOUSSA TOURE PRIME AU FESTIVAL DU FILM DE KAZAN
Le film ‘’20 ans après’’ du réalisateur sénégalais Moussa Touré a été primé à la vingtième édition du festival international du film de Kazan dénommé ‘’Altyn Minbar’’ qui s’est déroulé du 6 au 11 septembre dans la capitale du Tatarstan, en Russie
Le film ‘’20 ans après’’ du réalisateur sénégalais Moussa Touré a été primé à la vingtième édition du festival international du film de Kazan dénommé ‘’Altyn Minbar’’ qui s’est déroulé du 6 au 11 septembre dans la capitale du Tatarstan, en Russie, a appris, jeudi, l’APS des organisateurs.
Le long métrage de Touré, président de l’Association des cinéastes sénégalais et associés (Cinéseas), a reçu le prix du meilleur documentaire.
”Cette année, le débat du jury a porté sur trois œuvres. La commission a réussi à déterminer le gagnant. Il s’agissait du film +20 ans après+ de Moussa Touré du Sénégal’’, a dit le Saoudien Misphera Almusa membre du jury sur le site du festival.
Le documentaire gagnant est une ode à la résilience consacrée à Francine, un ancien enfant soldat de la République démocratique du Congo ex Zaire qui, à l’âge de 12 ans, s’est engagé pendant la guerre de 1997 dans l’armée et démobilisé quelques années plus tard.
Dans une vidéo publiée sur le réseau social Watshapp, Moussa Touré a dédié son prix à sa défunte mère, décédée en 2022, six mois avant la fin de la réalisation du film.
‘’je voudrais remercier aussi le cinéma sénégalais parce que c’est le cinéma sénégalais qui m’a façonné’’, a dit le réalisateur tout en remerciant la direction de la cinématographie.
Pour lui, ‘’le Kazan, le Tatarstan et l’Afrique ont quelque chose de commun’’.
Le cinéaste était accompagné du secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (Fopica) Alioune Kéba Badiane.
Le festival connu aussi sous le nom de ‘’Festival international du cinéma musulman de Kazan’’ a reçu la participation de cinéastes de 47 pays avec une sélection de 144 films dont 51 étaient en compétition dans les différentes catégories.
Selon les organisateurs, tous les films présentés reflètent ‘’des valeurs spirituelles et morales universelles et des traditions culturelles qui véhiculent les idées de rétablissement de la paix, de tolérance religieuse et d’humanisme’’.
Avec sa devise ‘’Par le dialogue des cultures – vers une culture du dialogue’’, le festival du film de Kazan créé en 2005 appelle ‘’le monde entier, dans le langage du cinéma, à l’amitié et à la coopération entre les représentants de toutes les nationalités et religions’’.
CELEBRER LA CREATION AFRICAINE ET DECONSTRUIRE LES STEREOTYPES
La troisième édition du festival «Africamía» est prévue du 27 au 29 septembre 2024 à Tenerife dans les îles Canaries (Espagne).
La troisième édition du festival «Africamía» est prévue du 27 au 29 septembre 2024 à Tenerife dans les îles Canaries (Espagne). Cet événement, dirigé par la Franco-Sénégalaise Sara Maurin Kane, filleule de l’artiste Joe Ouakam, a pour but de bâtir un pont culturel entre l’Afrique et les Canaries. A l’occasion de cet événement qui vise également à surmonter les inégalités sociales et culturelles, le rappeur sénégalais Nix et son groupe, ainsi que le film «L’Appel à la danse» de Diane Fardoun, tourné au Sénégal avec notamment Germaine Acogny, seront à l’affiche.
Après un franc succès des deux premières éditions, Tenerife, dans les îles Canaries, s’apprête à accueillir la troisième édition du festival Africamía. Ainsi, pendant 3 jours (27, 28 et 29 septembre 2024), cette édition va mettre en lumière des artistes africains, mais aussi renforcer les liens culturels entre l’Afrique et les îles Canaries, une région où les populations migrantes sont de plus en plus nombreuses. Dirigé par la Franco-Sénégalaise Sara Maurin Kane, filleule de l’artiste Joe Ouakam, le festival ambitionne de bâtir un pont culturel entre l’Afrique et les îles Canaries. «Bien qu’elles fassent partie de l’Union européenne, les îles Canaries sont situées dans l’archipel de Macaronésie, qui appartient géographiquement au continent africain. Tenerife a toujours accueilli des migrants du monde entier. Mais ces dernières années, elle a également accueilli une nouvelle catégorie de migrants originaires d’Afrique qui fuient une vie économique et/ou sociale difficile», explique dans un document, Sara Maurin Kane, la directrice artistique du festival. Alors, par ce festival, les organisateurs veulent également déconstruire les stéréotypes et préjugés qui perdurent à propos de la création africaine. «Nous souhaitons créer un moment d’échanges entre les différentes populations de l’île, migrants et locaux, en invitant des artistes de grande qualité, déconstruisant les stéréotypes et préjugés qui perdurent à propos de la création africaine. L’événement Africamía vise aussi à surmonter les inégalités sociales et culturelles, à promouvoir la diversité et à traiter spécifiquement du rôle des femmes dans le monde artistique», précise Sara Maurin Kane.
Avec cette édition 2024, Africamía propose une programmation pluridisciplinaire avec des expositions, des projections de films en Vo, de la gastronomie, des spectacles de danse, des concerts, des Dj set et des ateliers pour le jeune public, a fait savoir la Directrice artistique de l’événement. Evidemment, les activités prévues lors de ce festival de 3 jours vont mettre en valeur le métissage culturel qui existe sur l’île de Tenerife grâce à sa position géographique sur l’axe Afrique-Europe et de dépasser les frontières géographiques et artistiques. Cependant, l’édition précédente, rappelle la médiatrice culturelle Sara Maurin Kane, avait déjà accueilli des artistes tels que la chanteuse congolaise Fanie Fayar, le photographe sénégalais Antoine Tempé, l’artiste Audrey d’Erneville, le commissaire d’exposition Mohamed Cissé, la styliste Adama Paris ou encore la styliste Khadija Ba de l’Artisane. «Cette année, nous programmons le rappeur Nix et son groupe pour une résidence artistique, des ateliers scolaires et un concert, la danseuse Nshoma Nkwabi de la Tanzanie pour un spectacle de danse et des ateliers scolaires, le film L’Appel à la danse de Diane Fardoun tourné au Sénégal avec notamment Germaine Acogny et la Dj Tysha Cee du Congo pour un Dj set», a annoncé Sara Maurin Kane. «En plus du public de Tenerife, il est très important pour nous d’inviter des immigrants d’Afrique à participer à cet événement», a-t-elle précisé, soulignant l’absence notable de racisme dans cette zone cosmopolite. Outre la célébration des arts, Africamía vise également à ouvrir un dialogue sur la situation des migrants. «Nous voulons créer un moment de convivialité et d’échanges autour des cultures du continent africain si proche et pourtant si lointain en connectant les îles Canaries à d’autres territoires», fait-elle savoir.
LE RAP AU SÉNÉGALAIS EN PLEIN EBULLITION
Le rap a gagné du terrain sur la scène musicale sénégalaise, malgré certains manquements. Qu’est-ce qui a permis cette montée en puissance ?
Le rap a gagné du terrain sur la scène musicale sénégalaise, malgré certains manquements. Qu’est-ce qui a permis cette montée en puissance ?
Le rap sénégalais évolue-t-il ? Les artistes s’adaptent à leur époque en mélangeant les styles. Dire que les rappeurs ont attiré un public considérable par rapport à il y a quelques années, relève de l'euphémisme. Cette évolution a été favorisée par un environnement propice. On assiste à un essor des métiers liés aux cultures urbaines, notamment la formation des professionnels de la scénographie (son, lumière, vidéo).
Entrepreneur culturel, directeur du festival du Civisme, manager d'artistes et responsable de la structure Prom'art Compagnie, Christian Tity Mendy juge cette évolution très appréciable, vu la qualité des vidéos, le travail abattu par les beatmakers et le talent des réalisateurs de clips. Il constate également ‘’une évolution à travers les affiches d'albums et tout ce qui tourne autour de l'artiste’’.
Monsieur Mendy soutient que le streaming a joué un grand rôle, car la musique ou le rap sénégalais peut être écouté partout dans le monde dès lors que le son est officiel. Cela permet aujourd'hui à l'artiste de se faire découvrir par un autre public, de gagner de l'argent grâce au streaming, mais aussi via les réseaux sociaux et le numérique.
Dans la même veine, Waly Ba, grand mélomane et éditeur de livres, mentionne qu'il y a ‘’une évolution indiscutable’’, principalement au niveau de la forme.
Selon lui, ‘’en ce qui concerne les arrangements, la composition sonore et l'organisation rythmique, nous avons connu une évolution significative au cours de la dernière décennie’’. Mais, prévient-il, ‘’cela n’est point étonnant, car c’est une tendance naturellement liée à la courbe évolutive du rap mondial, qui tire toutes les pratiques du rap, d’ici comme d’ailleurs, vers le haut. Il faut suivre et s’adapter ou disparaître’’.
Concernant cette nécessité de suivre la tendance, le manager d'artistes souligne également qu'il reste du travail à faire pour que tous les artistes ressentent cette évolution. ‘’C'est seulement une partie qui en bénéficie. Prenons l'exemple des artistes vivant dans des régions reculées qui rencontrent des difficultés de connexion et d'enregistrement. Pour moi, il faut continuer à travailler beaucoup pour que les jeunes soient plus responsables et professionnels’’.
Sonorités locales
Aujourd’hui, les artistes s'inspirent beaucoup des sonorités locales. Christian Tity Mendy déclare : ‘’C'est normal. Vous savez, la musique est un produit et pour vendre ce produit, il faut naturellement une différence, disons une identité de marque. Actuellement, on parle de l'internationalisation du rap sénégalais. Les solutions qui nous permettent d'exporter notre musique passent d'abord par notre identité musicale. De nombreux ingénieurs du son ont compris cela et travaillent avec leurs artistes dans cette direction afin de faciliter l'exportation de leur musique.’’
Waly Ba abonde dans le même sens. Lui aussi trouve cette tendance tout à fait logique et normale. Il encourage une création stylistique ancrée dans la culture locale. ‘’En principe, cela devrait s’accentuer davantage. Pour glaner des Grammys un jour dans ce genre musical, il faudra comprendre qu’on n’y parviendra jamais en imitant, en prenant tout chez les autres. Nous ne pourrons réussir qu’en nous adossant à notre identité propre, à notre patrimoine rythmique, sonore, et tout ce que vous voulez. En un mot, il faut s’approprier davantage cet art en l’enrichissant par une invention stylistique ancrée dans notre culture’’, estime-t-il.
Cependant, il met en garde contre un mélange maladroit des influences locales et étrangères ‘’Il ne s’agit pas de faire du bric-à-brac en combinant de manière gauche l’en-soi et l’ailleurs. Malheureusement, c’est parfois le cas. À ce sujet, le groupe Daara J nous offre une leçon magistrale. Ils le font très, très bien’’, poursuit M. Ba.
Concernant l’utilisation du mbalax par les rappeurs, il l'apprécie positivement. ‘’Le mbalax ne peut pas rester tel qu’il fut ad vitam aeternam. Je ne suis pas pour la disparition définitive du mbalax pur et dur, tel que proposé par exemple par Fallou Dieng il y a quelques décennies ; mais les réalités du marché international de la musique nous imposent des transitions qu’il est difficile d’ignorer’’, estime-t-il.
Samba Peuzzi, par exemple, est un artiste qui n'hésite pas à apporter une bonne dose de mbalax dans son rap, ce qui lui avait valu des critiques de certains rappeurs. Cela ne l'a guère dérangé. Grâce à son talent, il s'est imposé et a su vendre son style musical. Aujourd'hui, il est l'un des artistes les plus écoutés, ayant conquis un large public jeune ainsi que la gent féminine. ‘’Parlez encore de ma façon de rapper. Ce n’est pas la peine de demander. C’est moi qui fais ce genre de son. ‘J'ai gâché le rap’. C’est ce qu’ils ont dit. Mais je m’en moque’’, a raillé Samba Peuzzi dans un titre ‘’Lou Yakou Yawa’’.
Interrogé sur ce phénomène, Christian Tity Mendy déclare : ‘’C'est un artiste qui a très tôt compris ce qu'il fallait faire pour se démarquer. Vu que le mbalax est une musique populaire, en créant des sons qui sonnent mbalax, on obtient forcément plus de visibilité, c'est-à-dire un public plus large qui commence à s'intéresser à ta musique.’’
Selon lui, Samba Peuzzi a utilisé cette stratégie, car c’est un artiste talentueux, proche des jeunes. ‘’La musique n'a pas de barrières et le rap, même s'il a des règles depuis sa création, doit être abordé de manière très professionnelle. S'il est trop basique, on risque de ne pas ressentir l'essence du rap, voire de le dénaturer’’, affirme le manager d’artistes et entrepreneur culturel.
Dip Doundou Guiss
Concernant la particularité de l’artiste Dip, Christian Tity Mendy loue son charisme et son comportement, qu'il juge très profonds : ‘’Il est respecté et incarne même le respect. Pour moi, il est une source de motivation pour les jeunes artistes, au-delà de son talent. Il dit souvent dans ses chansons que son rêve est de devenir milliardaire ou chef d'entreprise. Son style de rap est particulier et sa vision très claire’’, a-t-il indiqué.
Waly Ba souligne que Dip a un talent hors norme. ‘’Hors normes’’ ? Le rappeur a lui-même qualifié sa vie ainsi dans un morceau où il évoque les difficultés de la vie et promet qu'il en sortira. ‘’À tous points de vue, il est au-dessus de la mêlée. J’entends certains le comparer à un grand rappeur de la banlieue, mais franchement, la comparaison n’est pas possible pour moi. Dip, c’est l’invention permanente. Il a initié un style, une manière de rapper ; la foule a suivi. Ses épigones, ses pâles imitateurs ont fini par se rendre compte qu'il était déjà ailleurs, bien loin devant’’, soutient Waly Ba.
Selon lui, Dip possède une plume et une langue incomparables. Sa technique d’écriture est unique, ses paroles sont marquées par un lyrisme qui nous embarque dans une réflexion philosophique sur notre propre ego. Il a aussi un flow irrésistible. ‘’Il ne lui manque rien pour continuer à être le meilleur de sa génération’’, ajoute Waly Ba. Toutefois, certains fans de Keity soutiennent qu'il n'égale pas encore ce dernier.
L’ancienne génération
Waly Ba a vécu le premier grand tournant du rap sénégalais au début des années 90, marqué par le morceau ‘’Dundu Gu Déé Gun’’ du groupe Rapadio. À leur suite, des ‘’posse’’ (crew) de grand talent ont su élever le rap sénégalais à des hauteurs insoupçonnées. ‘’En termes de lyrics, cette génération où l'on trouve pêle-mêle Fata El Presidente, BMG 44, Daara J est absolument incomparable’’, magnifie l’éditeur passionné.
Selon lui, ces rappeurs avaient vraiment quelque chose à dire et savaient le dire de manière remarquable, malgré les moyens techniques limités de l’époque. Aujourd'hui, il estime que la génération actuelle est bien moins ambitieuse en termes de contenu. ‘’Tout et n'importe quoi sont transformés en message, ce qui ne cadre pas avec l'esprit originel du rap’’.
Jeunes talents
Concernant la génération actuelle, Waly Ba, en dehors de Dip qu'il considère comme le meilleur, estime que ‘’les plus belles expressions du rap sénégalais viennent des régions, particulièrement de Diourbel et de Mbour’’. Christian Tity Mendy, quant à lui, trouve que les jeunes talents sont techniquement forts et rappent très bien. Il cite Gun Mor de Keur Mbaye Fall, qui a déjà sorti des projets et remporté des trophées aux Galsen Hip Hop Awards. ‘’Il est très bon et sa vision est profonde. Je lui souhaite un avenir radieux’’, ajoute Mendy.
Ce dernier a également cité Mist Cash, Tall Bi, le groupe Akatsuki, etc. "Nous avons de jeunes pétris de talent. Avec un peu d'aide, ils peuvent contribuer à promouvoir le rap sénégalais à l'échelle internationale", dit-il.
Carrière internationale
En ce qui concerne la percée internationale, il reste encore beaucoup à faire. Peu d'artistes sénégalais ont acquis une renommée internationale, contrairement à leurs homologues nigérians. C’est pourquoi Christian Tity Mendy souligne l'importance de travailler sur l’identité musicale locale. ‘’Il faut que les producteurs, les promoteurs, les ingénieurs du son, les artistes, etc., organisent des réflexions à ce sujet. Il est également nécessaire que l'État prenne des mesures favorables à l'internationalisation de notre musique. En prenant l'exemple du Nigeria, il est important de noter deux aspects majeurs : la contribution de l'État et la taille de sa population’’, explique-t-il.
Le travail préalable n'est pas mince. Selon M. Mendy, il est essentiel que les diffuseurs de musique et les producteurs soient accessibles partout au Sénégal. Il met également en avant la nécessité de lutter contre la piraterie et de permettre aux artistes de promouvoir le tourisme local. ‘’Nous avons un beau pays. Des artistes comme Didi B, Asake ou Ckay, stars ivoiriennes et nigérianes, viennent ici pour tourner leurs clips. Ces images du pays peuvent attirer l'attention des grands producteurs’’, ajoute Tity, tout en invitant les artistes sénégalais à faire plus de collaborations avec des artistes étrangers pour mieux exporter leur musique.
Participation de Hakill dans ‘’Nouvelle École’’
Interrogé sur la participation de Hakill à l'émission ‘’Nouvelle École’’ en France, Christian Tity Mendy s’est montré encourageant. ‘’Ce n’était pas une évidence, mais Hakill est un grand artiste. Sa participation à cette compétition reflète sa volonté de se faire un nom, puisqu'il souhaite relancer sa carrière en France. Quant à son élimination, je pense que ce jour-là n'était tout simplement pas chanceux pour lui. Hakill a un niveau très élevé et n'avait même pas besoin de participer à ce concours, mais c'était son choix et je le respecte. Je lui souhaite une belle carrière’’, a-t-il affirmé.
Et bien que la langue ne soit pas une barrière dans la musique, l’utilisation d’une langue internationale peut grandement aider un artiste cherchant à se faire un nom à l’échelle mondiale. Hakill semble avoir pris conscience de cela, mais montre encore quelques hésitations. Il a le talent nécessaire pour être un grand artiste, mais semble toujours en quête de sa voie.
Lors de son passage à ‘’Nouvelle École’, il a commencé par rapper en français avant de passer au wolof, affirmant qu'il représentait le Sénégal. Ce choix a pu paraître incohérent pour un public francophone, mais il a reçu le soutien de certains fans sénégalais qui estiment que s'il avait mieux alterné entre le français et le wolof, sa prestation aurait été mieux perçue.
L’importance des cyphers
Cet épisode met en lumière l’importance des Cyphers, qui deviennent de plus en plus rares. Pourtant, Christian Tity Mendy estime que ‘’les cyphers sont des espaces où les artistes peuvent se confronter loyalement. C’est dans les Cyphers que les meilleurs amis peuvent se lancer des défis sans rancune. Cela favorise le développement des artistes et leur permet de s’entraîner et de communiquer’’. Il souligne que Dip et Ngaaka Blindé ont passé beaucoup de temps dans ces exercices. Mendy invite donc les acteurs culturels à en organiser davantage, car selon lui, ‘’bon nombre de jeunes artistes peuvent émerger grâce à ces cyphers et devenir parmi les meilleurs dans le futur’’.