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22 novembre 2024
Culture
À DAKAR, L'ESSOR DE LA CUISINE DE RUE
Du petit-déjeuner au casse-croûte nocturne, les vendeurs ambulants nourrissent la ville à toute heure. Cette tendance, autrefois réservée aux ouvriers, séduit désormais toutes les classes sociales
(SenePlus) - Dans un article intitulé "Dakar : la révolution de la street food", le journal Le Monde dresse un portrait saisissant de l'évolution de la restauration de rue dans la capitale sénégalaise. Cette tendance, devenue indissociable du mode de vie dakarois, témoigne d'une transformation profonde des habitudes alimentaires et sociales.
"Il ya une vingtaine d'années, manger dans la rue était réservé aux enfants et aux ouvriers", explique le géographe Malick Mboup au Monde. Aujourd'hui, la clientèle s'est considérablement diversifiée, incluant « les employés, les cadres pressés, les touristes et la petite bourgeoisie ». Cette évolution a même fait "reculer une vieille règle de politesse selon laquelle il est plutôt mal vu de manger dans la rue, à la vue de tous", souligne le chercheur.
L'offre s'est également enrichie, reflétant le cosmopolitisme de la ville. Des plats traditionnels comme le thieb côtoient désormais des créations hybrides et des spécialités importées. Comme le note Tamsir Ndir, chef et consultant, "La street food dakaroise, c'est la rencontre entre les tendances mondiales et le porte-monnaie du Sénégalais".
L'aspect économique joue un rôle crucial dans ce phénomène. Seydou Bouzou, un vendeur de dibi haoussa, peut gagner jusqu'à 10 000 francs CFA (15,40 euros) lors des bonnes journées. Pour de nombreux Dakarois, ces options abordables sont essentielles. "Dans beaucoup de foyers, on prévoit un repas par jour. Pour le reste, chacun se débrouille. Les collations entre 100 et 1 000 francs CFA permettent de manger plus d'une fois par jour", explique Ndir au Monde.
La street food est même devenue tendance, comme l'affirme Najma Orango, influenceuse sur les réseaux sociaux. Des initiatives comme le festival de la street food organisé par Tamsir Ndir depuis 2019 contribuent à cette valorisation. "La première année, des quinquagénaires qui avaient perdu le réflexe du repas dans la rue remerciaient les exposantes de leur faire redécouvrir le goût de leur enfance. Les beignets de rue, c'est du patrimoine", raconte-t-il.
Au-delà de son impact culturel, ce secteur représente une source d'emplois importante. Selon le journal, la street food emploierait entre 120 000 et 180 000 personnes au Sénégal, majoritairement dans le secteur informel. Malick Mboup explique : "C'est un moyen de démarrer une activité économique rapidement, avec un investissement minime, pour des retours d'argent souvent modestes mais rapides et quotidiens".
Ainsi, la street food à Dakar illustre non seulement une évolution des goûts et des habitudes, mais aussi une transformation économique et sociale profonde de la capitale sénégalaise.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
UNE ODE POUR LA RENAISSANCE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est de notre responsabilité, nous les Africains où que nous soyons, d’œuvrer pour le rétablissement de nos valeurs, de notre conscience historique, de nos ressources culturelles, de nos créations
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 05/10/2024
La renaissance africaine est une démarche qui propose un ensemble de valeurs en rupture avec les représentations euro-centristes et les négations de soi qui effacent et dévalorisent la conscience historique africaine.
Ce partage de résolutions communes doit s’accompagner d’une unité africaine avec pour levier un postulat qui permet d’œuvrer pour la renaissance : une unité culturelle avec la réappropriation du patrimoine historique et des valeurs africaines ainsi que l’exercice des langues nationales ; mais aussi une unité économique et monétaire avec une réelle exploitation des richesses naturelles du continent et enfin une unité politique d’où doit émerger une véritable démocratie participative qui aura pour fondement la pensée africaine le Ubuntu, la justice cognitive, la défense des droits humains fondamentaux et la lutte contre les corruptions, l’impunité et le népotisme.
Il est une de ces valeurs qu’il convient de mettre en lumière, celle de l’engagement politique qui doit être accompagné d’une intégrité sans faille.
Il s’agit ici de dénoncer les accessions au pouvoir qui ne sont pas acquises au moyen simple de la démocratie. Le suffrage universel doit être transparent et le pouvoir ne se conquiert pas à coup d’élections truquées, achetées. La conquête des plus hautes responsabilités d’Etat doit s’exercer par l’intelligence, par une exigence politicienne saine et par une vraie démarche intellectuelle. Un chef d’Etat est un homme tourné vers son peuple et qui doit mesurer, écouter et rendre possible les ambitions de celui-ci dans une cohérence républicaine et démocratique.
Certains gouvernants africains sont des usurpateurs qui tuent la créativité africaine. Ils sont les complices du grand banditisme international qui maintient le continent dans la misère crasse, le chaos, la guerre. Ils sont les assassins des forces vives du continent, de l’intégrité, de l’excellence intellectuelle et de l’entendement humain.
Comme le souligne l’ancien président Thabo Mbeki, grand défenseur de la renaissance africaine, « tant qu’il en sera ainsi, notre continent restera en marge de l’économie mondiale, pauvre, sous-développé et incapable de décoller. »
Et ce ne sont pas que des mots réservés à l’élite, aux cadres, aux intellectuels, c’est le cri de tous les peuples quels qu’ils soient.
Il ne s’agit plus de promesses, de discours pour mieux piller les États et leurs richesses. Il s’agit de rendre compte de ses actes et un homme d’Etat qui ne défend que ses intérêts personnels est un imposteur. L’Afrique n’est pas un continent mineur, des hommes et des femmes sont prêts à se battre pour son développement durable à l’échelle mondiale.
Cette prise de conscience doit s’accompagner de la réappropriation des richesses culturelles, historiques, intellectuelles de la pensée africaine. Nous possédons dans l’histoire antique des modèles d’intelligence et de démocratie en harmonie avec la société que nous voulons construire : les intellectuels du Moyen-âge, l’université des savoirs enracinée à Tombouctou durant des siècles, les savants africains de l’Égypte antique qui maîtrisaient les sciences physiques, spirituelles et sociales, « deux milles ans en avance sur les Européens de Grèce ».
Cinq cents ans d’esclavage et de pouvoir colonial ont réduit à néant ce fantastique héritage. Il est de notre responsabilité, nous les Africains où que nous soyons, d’œuvrer pour le rétablissement de nos valeurs, de notre conscience historique, de nos ressources culturelles, de nos créations qui sont exhibées de par le monde sans que l’on soit directement, sans intermédiaire crapuleux, impliqués dans la défense de ce patrimoine.
La connaissance de soi et l’ouverture du champ des possibles sont les seules issues pour recouvrer la dignité, la confiance et l’estime de soi.
La démarche de la renaissance africaine est une méthode de lutte perpétuelle contre les chefs d’Etat tyranniques, contre les népotismes, contre la misère intellectuelle, contre l’imposture, contre le crime organisé.
Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre encore que plusieurs générations d’africains soient sacrifiées au seul profit de quelques hommes illégitimes et malhonnêtes.
Hommes politiques, hommes de culture, savants, chercheurs, cadres, artistes, intellectuels, ouvriers, paysans, chômeurs, enseignants, revenons à la « terre mère ».
Hommes, femmes, jeunes de tout le continent et de la diaspora, rassemblons-nous pour créer l’unité africaine de demain qui ainsi constituée formera l’image belle et renouvelée du continent et que l’on nomme la renaissance africaine.
« Pour toi je bâtirai
Un continent de pleine lune
Avec des terres sans frontières
Sans castes
Sans propriétés
Sans mépris
Et sans haine
Où grandiront
De beaux nénuphars noirs
Fleuris par les soleils de nos libertés !
Et je foudroie l’envahisseur et ses valets
Tous les nouveaux
Chiens de garde
Avec pour force
Ma seule folie ensoleillée
Brodée de conscience historique
Comment voulez-vous
Que je me soumette »
Extrait La parole du baobab, poésie, éditions Acoria, Paris, 1999.
Amadou Elimane Kane est enseignant, poète écrivain.
ALIOUNE MBAYE NDER JUBILE : 30 ANS DEJA !
Carrière, péripéties et avenir musical, Carrière, péripéties et avenir musical
Entretien réalisé par Sitapha BADJI |
Publication 05/10/2024
Durant les mois d’octobre, novembre et décembre, l’artiste musicien Alioune Mbaye Nder va communier tous les samedis, à Thiossane, avec ses fans pour fêter ses 30 ans de carrière. C’est lors d’une séance de répétition que l’artiste a accordé un entretien à «L’as quotidien» pour faire un flash-back sur le chemin parcouru et toutes les difficultés rencontrées ainsi que les succès. Le musicien a aussi expliqué les causes de son long silence. Alioune Mbaye Nder invite les jeunes à écouter les titres «migration et courage», et aux politiques, il les exhorte à revisiter le titre «Positivez !».
Quel est le bilan que vous tirez de ce parcours artistique ?
Il est extrêmement positif. Je rends grâce à Dieu qui nous a prêté longue vie, ce n’est pas évident parce que le monde de la musique demande une certaine constance. En un mot, on rend grâce. Il n’y a rien à changer ni à corriger dans ce parcours parce que j’ai compris que non seulement c’est ma passion, mais également mon métier et qui dit métier se plie à ses règles et dans le cas de la musique, il faut être prêt à affronter tous les obstacles qui vont se dresser sur son chemin d’artiste.
Avec le recul, quels sont les conseils que vous avez pour les jeunes artistes ?
Il faut être patient et très méfiant parce que c’est un métier très vicieux. La patience, c’est parce que tu peux faire aujourd’hui un album qui ne va te rapporter ses fruits que 30 ans après, et c’est ce qui m’est arrivé personnellement. Il peut arriver également que ça marche au début...
Dans ce best off «30 ans...», le titre «Sey yi : les mariages», vous déplorez les divorces... quel est le problème des jeunes couples ?
Il y a trop de divorces. Je n’arrive pas à comprendre si c’est une question de mentalité, ou bien de responsabilité, ou si c’est par manque d’amour. C’est compliqué parce que le mariage, c’est sacré. Donc, il faut prendre le temps d’y voir plus clair avant de s’engager... Un mariage, c’est pour la vie. Ce qui fait que les mariages résistent à toutes les difficultés, c’est la sincérité des conjoints et l’amour. C’est les deux maîtres mots du fondement d’un foyer durable, ce n’est pas qu’une question de moyens financiers. Le mariage par intérêt n’a pas de bénéfice...
Le titre «africa» est un cri du cœur sur la situation du continent. Comment voyez-vous l'avenir de l’Afrique ?
Le constat est qu’il y a beaucoup de richesses et d’hommes de valeur. Mais la question que je me pose tout le temps, c’est : est-ce qu’il n’y a pas quelque part où nous sommes perdus ? Malgré les grands hommes du continent ainsi que des guides religieux, on ne parvient pas à sortir de la pauvreté. C’est quoi le problème ? Comment se fait-il que nos richesses qui sont exploitées, nous n’en bénéficions pas assez ; elles sont sources de tensions alors que la question que tous les africains doivent se poser c’est, comment développer le continent ? (...). Mais on ne sait pas c’est quoi le problème. Il faut creuser pour savoir où se situe le fond du problème.
Alioune Mbaye Nder avait fait une longue pause. Qu’est-ce qui est à l’origine de ce silence musical ?
C’est difficile d’en parler. Mais pour dire de façon synthétique, c’est parce qu’on ne peut pas partager de la joie dans la tristesse. J’avais un proche qui vivait des moments difficiles alors que je ne pouvais pas en parler. Je l’ai vécu avec cette personne. C’est dire qu’en 30 ans de carrière musicale, il y a toutes sortes de péripéties. Cette personne était malade et avant de me quitter, elle m’a parlé, et c’est deux semaines après qu’elle est partie à jamais. Je lui avais fait une promesse par rapport à la musique et la famille. Elle m’a demandé de prendre soin de la famille et de poursuivre ma carrière. «Parce que je ne suis pas Dieu, et je ne peux pas réparer le monde» ; ce sont ses derniers mots.
Vous avez rendu hommage, dans l’album de 18 titres, à «Marième». Qu’est-ce qu’elle représentait dans votre carrière artistique ?
C’est beaucoup de choses. Une personne avec qui vous avez partagez 30 ans de vie commune. Elle m’a beaucoup apporté, m’a beaucoup soutenu et m’a permis d’évoluer personnellement... C’est elle qui m’a aidé à parfaire mon français et moi je lui ai appris à parler wolof. Et elle a compris que je suis un artiste...
Il y a aussi des titres cultes comme «Deureum yaye», «Serigne Mansour...». Comment s’est fait le choix ?
Le titre «Deureum Yaye» c’est en réalité, «Migration» le vrai titre ; c’est une chanson composée en 1992, et c’est une question d’actualité, l’immigration irrégulière. Je disais aux candidats à la migration que les efforts qu’ils déploient pour avoir de l’argent à l’extérieur, s’ils le déployaient sur leur terre d’origine, ils auraient de l’argent in situ... Il y a d’autres titres qui ne sont pas dans l’album comme «pansement, super thiof...». On va certainement revisiter le répertoire pour les 35 ans de parcours. C’est un répertoire qui m’a permis de tisser un lien avec les sénégalais qui ont porté le projet de Nder. Ceux qui ont aimé ma musique ont entre 30 et 35 ans, y compris les jeunes musiciens.
Vous avez invité dans l’album de jeunes artistes, notamment Waly Seck, Sidi Diop, Aïda Samb, Ngaaka Blindé, Momo Dieng. Est-ce un choix purement marketing ?
J’ai rendu à ces artistes un hommage. J’ai remarqué que les jeunes ont quelque chose d’Alioune Mbaye Nder. C’est parce que ce que j’ai travaillé il y a de cela 30 ans est une musique de qualité qui m’a permis d’être une référence pour de jeunes artistes. Ils sont devenus de grands artistes tout en faisant de Nder leur référence, c’est donc un acte de reconnaissance par rapport à ce que j’ai œuvré. C’est un rêve pour ses jeunes et un honneur pour moi de partager des morceaux avec ces jeunes artistes.
Comment était l’ambiance de studio ?
C’était fou et naturel. Ils me disaient : père chante, Papa chante, alors que je suis plus jeune qu’eux (éclat de rire).
Avec toute cette expérience, quelle est votre lecture de la scène musicale sénégalaise ?
J’ai remarqué qu’il y a quelques artistes qui se battent pour être constants. Seulement, un artiste professionnel doit avoir un plan de carrière. Il faut aussi avoir une vision et beaucoup d’ouvertures pour mieux exploiter son talent et vendre ses œuvres... Pour exporter sa musique, il faut avoir un bon staff professionnel. Il ne faut pas chercher que du buzz. J’ai aussi remarqué que le rythme prend le dessus sur les messages, c’est une bonne musique mais qui ne peut pas être durable. Ce n’est pas une musique de scène.
Qu’est-ce qu’il faut pour rendre effective l’industrie culturelle ?
Il faut que le gouvernement redouble d’efforts en élaborant de bonnes politiques culturelles. Il faut également pousser davantage pour avoir une industrie. Quand on parle de culture, on pense à Senghor qui a fait du Sénégal un pays culturel...Seulement, il n’y a pas une réelle contribution des institutions pour l’épanouissement des artistes. Les mélomanes doivent également acheter les produits des artistes et les soutenir via les plateformes. Il y a aussi le rôle de l’État sur les questions de redevances pour copie privée et la question du statut de l’artiste pour permettre aux artistes, créateurs et métiers connexes de vivre dignement de leur travail.
Quel est la suite de la carrière d’Alioune Mbaye Nder ?
C’est de poursuivre la série de concerts que j’ai démarrés à Thiès avec le maire de la ville, Dr Babacar Diop. La culture, la musique, le cinéma, les arts plastiques... ont un rôle important. Je vais voir les autres élus pour que les spectacles soient offerts au public gratuitement.
Quel est le message que vous avez à lancer ?
Aux jeunes, je demande d’écouter les morceaux, « ourage et migration» et aux politiques, j’invite de revisiter la chanson d’Alioune Mbaye Nder intitulée «Positivez !»
par Ousseynou Nar Gueye
À CHAQUE SÉNÉGALAIS, SON YOUSSOU NDOUR
Ce 1er octobre 2024, il célèbre ses 65 ans, en route vers 66. "Joyeux Happyversaire !" encore, au nom de tous nos Tractonautes, à l'iconique Kor Aïda Sans Pagne (ou champagne? on ne le saura jamais) Coulibaly, Youssou "Ennnn' ddouuur"
Voici le mien, lors de notre avant- dernière rencontre, il y a 10 ans, avant celle de 2023. La fois d'avant encore, je l'ai vu en février 2012 à l'hôtel Le NDiambour, alors qu'il voulait être candidat à la présidentielle et il m'avait dit lire mes tribunes sur l'élection wadisée, dans Seneweb, avec un grand enthousiasme et un important intérêt, me souriant de sa grande banane d'éternel jeune homme .
Puis la fois d'avant, l'avant-dernière fois, nous nous vîmes le samedi 27 décembre 2014 avec Youssou Ndour, et prîmes une photo, avec moi, réprimant mon sourire à une blague. Youssou qui a été mon patron le plus emblématique.
De janvier 2001 à début 2007, je fus son responsable de Projets, chargé du copyright, de l'édition musicale, des relations avec le milieu des producteurs de musique, sherpa spécial en direction d'El Hadj Ndiaye (PCS 2000 ), et de Mamadou Konté, les grands fauves. Et aussi, j'étais chargé du projet de création d'une école des métiers techniques de la musique en coopération avec la ville d'Issoudun en France (Youssoudun?), Secrétaire Général de "l'association des activités du festival de musique DK 24" dont Youssou Ndour était Président; association non dissoute à date de 2024....
J'ai créé l'acronyme CIPEPS, asso des producteurs de musique, nommément Coalition Interprofessionnelle des Producteurs et Éditeurs Phonographiques du Senegal, en 2004-2005, en ai écrit les statuts et l'ai faire entrer au Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) en 2007.
Lamine Fall, qui m'appelle maître et mentor (et son ami Dave me nomme..le Gourou, lol), en est aujourd'hui le Secrétaire Exécutif de cette Cipeps là , en 2024, et ce depuis 2006, au sein du CNP.
La création de la CIPEPS matérialise la "volonté politique" de Youssou de pacifier l'espace sénégalais de la production musicale, notamment dans ses rapports d'alors avec El Hadj Ndiaye, qui étaient exécrables (Ndiaye et sa Pyramide Culturelle du Sénégal bénéficiant d'un important soutien financier et logistique des Présidents Diouf puis Wade, ce que Y. ND n'avait pas)... et avec feu Mamadou Konté (repose en paix, Mamadou..."Mamadou m'a dit"...), qui étaient empreints de jalousie fielleuse de la part de ce dernier, sans vouloir offenser sa mémoire.
"A chaque Sénégalais, il y a son Youssou Ndour''. Ce 1er octobre 2024, il célèbre ses 65 ans, en route vers 66. Route 66, comme aux USA. 66 comme le nombre de tant d'incantations-égrenages de chapelets rituels, en Islam.
J'ai vendu un concert de Youssou Ndour aux Nations Unies sous le SG de l'ONU Ban Ki Moon, ce qui m'a valu mon premier voyage aux USA en 2004. Avec Mbacké Dioum, en diatigui cornaqueur à New York au Sofitel (celui là même où survint l'affaire DSK) où passa me visiter mon frère d'armes Ibou Wade, mangeai un soupou kandia d'anthologie venu de Harlem et où je résidais à plus de 20 étages au dessus du sol à quelques pas de Time Square, Mbacké Dioum donc nous parla de la rumeur positive enflante sur le talent d'un certain Akon ; rappeur US d'origine Thiam sénégalaise. Encore inconnu en Afrique.
Mon premier visa américain de 10 ans en 2003 donc. New-York où je partis en rdv avec EMI Music et Sony Music, et avec la réalisatrice de cinéma et productrice Elizabeth Chai Vasarhelyi, reçue quelques mois plus tôt à Dakar à mon bureau des Almadies et à mon domicile de la Cité des Magistrats aux Mamelles, avec son époux blond et preneur de vues.
Vasarhelyi, dont j'ai supervisé le montage juridique du (projet de) film documentaire de 102 minutes, "Youssou Ndour : I bring What I Love", finalement sorti en 2008, un an après mon départ de chez la "Youssou Ndour Family Business".
Un documentaire produit par 57th & Irving Productions : En 2005-2006, Elizabeth Chai Vasarhelyi suit la tournée de Youssou N’Dour, classé parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde par le Time Magazine l’année suivante. On le connaissait jusque-là comme porte-voix de l’Afrique. Il devient alors porte-parole de l’Islam, une religion qu’il veut faire exister aux yeux du monde occidental au-delà de l’intégrisme. Intégrant une dimension sacrée à sa musique, il propage un message de tolérance fédérateur qui trouvera des détracteurs dans son pays, où il est pourtant extrêmement populaire. Le film promeut ce message tout en nous embarquant dans la vie de la tournée, rythmée par l’expression si riche des chansons de Youssou Ndour, dans la lignée des plus grands griots.
Résumé de ce premier film documentaire long-métrage d'Elizabeth Chai Vasarhelyi ? "Au point culminant de sa carrière, Youssou N’Dour a décidé de composer “Egypt”, un album religieux dédié à une vision tolérante de l’Islam, enregistré au Caire avec l’orchestre de Fathy Salama. C’est une période critique et un tournant dans la carrière de Youssou. Son courageux message musical a été chaleureusement accueilli dans les pays occidentaux, mais a créé de sérieuses polémiques au Sénégal. Pendant plus de deux ans, la réalisatrice Elizabeth Chai Vasarhelyi a suivi Youssou N’Dour à travers le monde, le filmant en concert mais aussi dans des moments plus intimes avec sa famille et son entourage. “I Bring What I Love” est le recueil d’un voyage difficile. Youssou y a assumé sa démarche, se posant en voix d’espoir", dans un monde qui sortait de la guerre américaine en Irak.
Je fus ainsi Coordonnateur des quatre managers internationaux de Youssou Ndour. Incluant Thomas Rome, manager américain de Youssou et avocat new yorkais, qui prendra ma suite dans ce rôle de coordonnateur en 2007. Thomas Rome m'appelait "Mazarin". Incluant aussi Michelle Lahana La Gazelle pour la France; Mady Dramé pour l'Afrique, et son manager pour le Royaume-Uni.
J'ai finalisé la convention de partenariat avec le Africa Festival de Würzburg en Bavière allemande, où je me suis rendu .
Mon DESS Mastère en politiques culturelles et gestion des Arts option politiques culturelles internationales m'a préparé à ce rôle, auprès de Y.ND.Obtenu en 1999, sous la houlette de ma directrice de mémoire, aussi stricte que belle et maternelle : Brigitte Remer.
Hasard ou signe du destin : en 2007, mon poulain Lamine Fall la rencontre à Alexandrie en Egypte où Brigitte Remer est devenue directrice du Centre Culturel français. J'avais soutenu Lamine à partir pour l'université Léopold Sédar Senghor, mise en place par l'Organisation de la Francophonie (OIF) à Alexandrie. Pour y passer un diplôme en gestion culturelle, validant ses acquis de manager d'artiste, Lamine Fall, historique manager d'Alioune Mbaye Der, dirige la Sarl OSCAR depuis 10 ans (gestion d'accès événementiels. Et enfin, nous avons partagé le projet d'accompagnement fourni à l'AMAA (Association des managers et Agents d'Artistes du Senegal), financé par l'ADEPME et le 3FPT (2021 - 2022) où Lamine a été un excellent formateur.
Mes quatre années antérieures, de 1995 à 1998, comme directeur de l'Alliance française de Saint-Louis, m'ont aussi préparé à ce rôle d'ingénierie culturelle auprès de l'immense Youssou Ndour (Kaar Kaar, machallah...).
A Saint-Louis, je m'attelais, entre autres, à organiser la Fête de la Musique quand les représentants locaux du ministère de la Culture avaient fait défaut. Avec l'appui de la Gouvernance de Saint-Louis et de la Radio de Teranga FM (notamment de Ben Makhtar Diop, mais aussi de Golbert Alioune Badara Diagne). Teranga FM où j'eus une émission hebdomadaire pendant mes années Ndar-Ndar, D'are D'art : "Francophonie au bout des Ondes".
En janvier 2021, ce sont les initiales Y.ND (wolofisées en Waiyyendi) qui composent le titre du premier de mes deux romans, le second, sorti en décembre 2023, étant "Immeuble Nal, Douala".
La dernière fois que j'ai vu Youssou Ndour ? En mai 2023, à l'ancien palais de justice à son Forafricc (Forum Africain des Industries Créatives et Culturelles) où j'ai été paneliste invité par la Fondation Youssou Ndour pour les industries culturelles et créatives , FYNICC. J'y ai ete panéliste sur un thème des enjeux du numérique sur la création et les arts. Panel partagé avec mon ami et frère l'avocat Maître Sylvain Sankale, et avec ma soeur Ngone Ndour, PCA re-redoublante de la SODAV. Un panel modéré par Maître Nafissatou Tine , avocate et PDG à Bruxelles de Sunulex. La fille d'Alioune Tine, lequel était assis au premier rang, ce jour-là.
Youssou, et Aby Ndour étaient aussi aux premiers rangs.
L'occasion pour moi de lui taper la bise et de saluer son époux.Plus tard, dans l'imposant hall de l'ancien Palais de Justice de Dakar qui accueille le FORAFRICC, je serre la main pèle- mêle, aux tontons flingueurs de la Youssou Ndour Family and Team : le toujours souriant Mara Dieng, le Bastos toujours jeune Mbaye Dieye Faye (né lui aussi le 1er octobre comme Youssou Ndour, mais un an plus tard, en 1959), Saint-Louis Mané, binôme stellaire de Youssou; le volcanique petit-frère -à-vie Bouba Ndour, directeur des programmes de la TFM; l'encostumé éternellement encravaté Kamou Seck, chef de protocole...Lors de mon panel, ma vieille branche Bernard Vershueren de Creative Africa est au fond de la salle : ce fils adoptif du deuxième plus grand acteur sénégalais après feu Douta Seck et avant feu Ousseynou Diop ("l'homosexuel" du film Touki Bouki): feu James Campbell né Badiane.
"Joyeux Happyversaire !" encore, au nom de tous nos Tractonautes, à l'iconique Kor Aïda Sans Pagne (ou champagne? on ne le saura jamais) Coulibaly, Youssou "Ennnn' ddouuur".
Qui est l'un des cinq noms les plus connus du Sénégal depuis 40 ans. Sans discontinuer. Soit depuis 1984 qu'il a fait irruption sur la scène internationale, parmi les plus connues comme équivalent du Sénégal, quand vous rencontrerez des étrangers chez eux.
Youssou qui depuis 1974, a été le subconscient artistique et musical des Sénégalais, qui adorent le mbalakh et les ballades folk. Alors que l'opposant Abdoulaye Wade fut leur subconscient et l'impensé politique de 1974 à 2000.
Depuis Wade, Diouf, Macky , sont passés. Nous en sommes à PR Diomaye désormais.
Reste dans la postérité des noms qui sonnent égaux au nom du Sénégal ailleurs dans le monde : Senghor, Wasis Diop, le footeux El Hadj Diouf, Diomaye et toujours et encore : ...Youssou Ndour.
Gâteau d'anniversaire pour tous !
Avec l'interprète de la chanson "Juum" : nit ku dul juum amuul.
65 ans? Waouh! Bès bu déllusi moo néx..
Ça ne rajeunit personne. J'ai moi-même 52 ans. Li maa wèèsu dey delussé, mèlni sèètu....
Au maroquin de la Culture qu'a occupé difficultueusement Youssou, il faut tout de même nommer un homme ou une femme de Culture ; et non un fonctionnaire ou un enseignant de la Culture.
Et je ne désespère pas d'être nommé un jour ministre de la Culture, des industries culturelles et créatives, du patrimoine, de la Communication et de l'éducation populaire, de mon pays le Sénégal, sous ce "Diomayat" 2024-2029, pourquoi pas?
Ou plus assurément (kaar kaar..), sous un prochain "Birimat",inch'Allah, de 2029 à 2034, quinquennat de mon leader de parti (UDP Kiraay), mon grand frère et tête de liste de la Coalition Pôle Alternatif 3ème Voie, Birima Mangara, pour les Législ'Hâtives du 17 novembre 2024.
Mon courant de pensée politique au sein de UDP Kiraay de mon frère l'ex Ministre au Budget (2014-2019) Birima Mangara est : Options Nouvelles Générations (O.N.G) - Woorna Niu Gérer, en wolof.
Yallah baakhna. Même si, " bu nieup khamé foo jeum, doo fa massa ègg...." (vous la connaissez hein, celle-là !).
Yalna Yallah dooli sütüra, à tous les muñkat, que nous sommes et que nous nous efforçons de rester, jour après jour, Sisyphe remontant toujours notre rocher vers le haut de la montagne. Tout ce qui monte finit par converger.
Ousseynou Nar Gueye est éditorialiste (Tract.sn) et Communicant.
LE KANKOURANG DE LA DISCORDE
Des actes de vandalisme impliquant des Kankourang ont secoué le quartier Darou Salam, laissant derrière eux blessés et dégâts matériels. La collectivité mandingue de Mbour condamne fermement ces débordements qu'elle qualifie de "barbarie"
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 04/10/2024
Suite et fin du feuilleton des violences qui ont émaillé la sortie du Kankourang en début de semaine au quartier Darou Salam. La collectivité mandingue de Mbour, à l’occasion d’un point de presse tenu le lendemain des événements à son siège social, a condamné vigoureusement ce qu’elle considère comme des actes de barbarie. Son secrétaire général a martelé que l’essence du Kankourang est aux antipodes de la violence et a invité les autorités administratives à intervenir pour la réglementation du Septembre mandingue. Du côté du dioudiou Cissé Kounda, l’on invoque des nécessités d’ordre spirituel pour expliquer les sorties intempestives du Kéwoulo. Son coordinateur est convaincu que le Kankourang peut, en période de circoncision, sortir à tout moment si les circonstances le recommandent. Pendant ce temps, les victimes annoncent qu’elles vont ester en justice.
24 heures après les violences survenues au quartier Darou Salam où des Kankourang aidés de leurs « Selbés » (accompagnants) ont vandalisé trois maisons et blessé cinq personnes suite à la révolte et la prise en otage du Kéwoulo par des jeunes du quartiers excédés par la fréquence de la sortie du protecteur des circoncis, la collectivité mandingue de Mbour, unique entité légalement reconnue et autorisée à organiser des cérémonies de circoncision de la communauté mandingue du département de Mbour, n’a pas tardé à réagir.
Selon son secrétaire général, les actes commis lundi dernier ne sont rien d’autre que de la barbarie et du vandalisme. « Nous regrettons profondément ce qui s’est passé car le Kankourang est un moyen d’éduquer les gens. Pendant longtemps il y a eu une cohésion nationale qui a permis un vivre-ensemble ayant abouti à perpétuer le legs. Notre rôle est de le préserver dans une ville où nous habitons avec les autres communautés » a dénoncé Aïdara Diop.
Selon notre interlocuteur, les membres de la collectivité mandingue, qui est la gardienne de ce patrimoine, avaient senti cette violence venir avec la prolifération des cellules qui poussent comme des champignons. « On avait vu venir et nous avions alerté lorsque nous avons rencontré le président de la République, le PM et le ministre de la Jeunesse. Le 18 août dernier, nous avions saisi le ministre de l’intérieur pour l’avertir sur la prolifération des cellules et les risques graves de troubles à l’ordre public. Nous avons organisé une marche pour alerter, nous avons saisi le procureur de la République. Certes, nous faisons confiance en l’autorité mais nous n’avons pas manqué d’alerter cette dernière. La police administrative a la responsabilité d’organiser toutes les manifestations, malheureusement ce que nous redoutions s’est produit» a précisé M. Diop.
La collectivité dégage toute implication dans ces actes de vandalisme ayant entraîné des blessés graves et des dégâts matériels importants au quartier de Darou Salam. « Il ne s’agissait pas de la collectivité mandingue mais nous avons une responsabilité morale de soutenir la victime. Il faut prendre des dispositions parce que le Kankourang n’est pas seulement culturel mais aussi économique, psychologique. Le Kankourang a une vocation de paix. C’est ainsi que nous présentons à nos concitoyens des excuses pour les exactions qu’ils ont subies car cela ne relève que de la barbarie et du vandalisme. Le Kankourang a une mission protectrice et non d’agression, il ne doit faire aucunement preuve de violence » persiste le porte-parole du jour de la collectivité mandingue.
Le dioudiou Cissé Kounda se défend et invoque des préoccupations d’ordre spirituel…
De son côté, le dioudiou Cissé Kounda, pointé du doigt dans ces violences, s’est lui aussi prononcé par la voix de son coordinateur, El-Hadj Kaoussou Cissé. Devant le local même du dioudiou sis au quartier Oncad, les membres de cette aile considérée comme dissidente par la collectivité mandingue, ont exprimé leurs regrets par rapport à la tournure des événements de lundi dernier.
Pour El-Hadj Kaoussou Cissé, le Kankourang et ses accompagnateurs ont agi de la sorte par instinct de survie, car, explique t-il, après que la vie du Kéwoulo, désarmé, déshabillé puis pris en otage a été mise en danger, il fallait coûte que coûte réagir pour laver cet affront fait selon lui à toute la communauté mandingue.
Notre interlocuteur estime toutefois qu’il y a une incompréhension qui s’est posée sur les heures et jours de sortie du Kankourang. Il a martelé à ce propos que le Kéwoulo, durant la période des circoncisions, peut, si les circonstances l’exigent, sortir à tout moment, n’importe quel jour de la semaine. Pour lui, c’était le cas lundi dernier car le Kankourang, à l’en croire, s’était rendu dans ce quartier pour régler des problèmes spirituels. « Il y a des préoccupations d’ordre spirituel qui peuvent survenir quand on a la charge de veiller sur 160 circoncis. En ce moment-là, seul le Kankourang peut y apporter les réponses idoines » a-t-il argumenté.
EL Hadj Kaoussou Cissé de finir par démonter le mauvais procès qui est fait au dioudiou Cissé Kounda qui, à ses yeux, « est un dioudiou totalement ancré dans la voie tracée par les anciens et qui par conséquent bannit la violence sous toutes ses formes ».
Dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique à Mbour, les victimes des Kankourang au quartier Darou Salam promettent d’ester en justice.
LE KANKOURANG, DU MYTHE À LA PERVERSION
Ce rite initiatique, jadis garant de la transmission des savoirs mandingues, se transforme en spectacle touristique sulfureux. Les "nuits blanches" du samedi deviennent synonymes d'excès en tout genre, menaçant l'intégrité culturelle de la tradition
El Hadj SOW, Envoyé spécial à Mbour |
Publication 04/10/2024
Depuis plusieurs semaines, les activités de ce qu’il convient d’appeler le « septembre mandingue » battent leur plein à Mbour. Une période culturelle rythmée par les sorties inopinées du « Kankourang », un rite initiatique pratiqué dans la capitale de la Petite côte depuis 1904. Le « Kankourang » est à la fois le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. En tant que tel, il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue. De nos jours, le mythe du Kankourang, lequel est pourtant érigé au rang de patrimoine immatériel mondial par l’Unesco, est en train de s’effondrer du fait de nombreuses déviances perverses mais aussi des troubles à l’ordre public, des actes d’agression et des vols provoqués lors des passages du Kankourang.
Mbour a vécu comme depuis plus d’un siècle maintenant la fièvre du Kankourang en ce mois de septembre, qui est la période d’initiation choisie par la collectivité mandingue de la ville. Cette année, du fait d’une coïncidence avec le Magal et le Maouloud, les activités du fameux septembre mandingue vont empiéter sur ce mois d’octobre. D’où la quatrième et dernière sortie du Kankourang prévue pour le week-end prochain. La parade chorégraphique du Kankourang est toujours entourée d’anciens initiés et de sages de la communauté. Ses apparitions sont ponctuées d’une danse saccadée qu’il exécute en maniant deux coupe-coupe et en poussant des cris stridents. Ses suivants, armés de bâtons et de feuilles de rônier, marquent la cadence de leurs refrains et tambours.
Ce spectacle fascinant, comme les années précédentes, draine des foules immenses tous les dimanches à Mbour. Mieux, les « férus » de Kankourang, au nombre desquels beaucoup de touristes étrangers et de simples curieux, anticipent « la fête » par des veillées nocturnes appelées les « samedis de nuit blanche ».
Cette pratique, malheureusement, du fait du potentiel de perversité qu’elle draine, est en train de porter un sacré coup à la réputation du « septembre mandingue » de Mbour que beaucoup de personnes commencent à assimiler à un grand rendez-vous de déviances perverses.
C’est un secret de Polichinelle que ces fameuses nuits blanches sont pour beaucoup de gens des moments de débauche et de consommation effrénée d’alcool.
En ce troisième samedi, la ville grouille de monde dès les premières heures. A Saly, cité touristique par excellence, des contingents de fêtards arrivent par plusieurs groupes. Ils viennent pour leur écrasante majorité de Dakar et de Thiès et, dans la station balnéaire ou à Mbour même, louent des studios et appartements meublés. Ou alors des résidences hôtelières où grands viveurs, prostituées de luxe et maitresses du dimanche se défoncent le temps d’un long week-end de Kankourang. Un gérant de ce type de réceptif hôtelier, sous le couvert de l’anonymat, nous a confié avoir fait le plein de réservations. Il indique qu’il en est ainsi tous les samedis durant le septembre mandingue. Et, par ricochet, en ce début du mois d’octobre. Cette réalité révèle un fait têtu, les pratiques perverses qui accompagnent ces soirées Kankourang.
Quand les « bébés Kankourang » foisonnent !
En effet, pendant les trois mois de la période de circoncision et les sorties périodiques du Kankourang, il n’est pas rare de ramasser des préservatifs usés dans les rues de Mbour. Ceci traduit une réalité passée sous silence : le libertinage sexuel.
Pendant cette période faste, les pharmacies et les boutiques de quartiers qui vendent des condoms ne désemplissent pas. Les pilules du lendemain, également appelées comprimés anti-grossesses, connaissent également un succès fou. Les filles averties en usent et en abusent, comme du reste elles font avec le sexe. D’autres préfèrent un planning « kankourang » afin d’éviter les grossesses non désirées. La preuve par ces milliers de préservatifs gracieusement distribués pour lutter contre les grossesses et les maladies sexuellement transmissibles. Malheureusement, toutes ces précautions n’empêchent pas des grossesses « accidentelles ». D’ailleurs, les enfants nés entre les mois de mai et juin c’est-à-dire neuf mois environ après septembre sont surnommés « Bébés Kankourang ». Ils sont tellement nombreux qu’ils risquent d’être stigmatisés au sein de la communauté mbouroise. Indignée par ces pratiques, une dame rencontrée au quartier Thiocé livre ses vérités crues. « Si des jeunes de sexes différents restent en ambiance jusqu’au petit matin, il est fort probable qu’il y ait desjeux de jambes en l’air. Donc, au lendemain de cet événement, c’est assez normal de voir des filles être enceintes », regrette-t-elle.
De l’amour en plein air !
Le comble dans ce libertinage, c’est lorsque des jeunes franchissent le Rubicon jusqu’à entretenir des rapports charnels dans les rues à des heures tardives. Un Mbourois outré par cette débauche sans nom raconte. Il dit : « Je travaille comme vigile. Je finis mon service à cinq heures du matin. Une fois, l’année dernière, en rentrant du travail, j’ai aperçu plus de quatre couples en train de faire l’amour en plein air dans les rues. Je n’en croyais pas mes yeux. Et je sais qu’il y en a parmi ces gens qui m’ont reconnu et qui ont prié de toute leur âme pour que je ne les reconnaisse pas » témoigne notre interlocuteur. Pour assouvir leurs besoins en pareille circonstance, les concernés squattent aussi les bâtiments en construction, d’autres n’hésitent pas à le faire dans leur propre véhicule aux vitres teintées, loin des yeux indiscrets. Toujours est-il que les gens viennent de partout, Thiès, Kaolack, Dakar etc., pour les besoins de ces cérémonies.
Face à ce tableau sombre, la collectivité mandingue de Mbour qui est la structure fédérant les membres des cellules de la commune de Mbour et du village de Mboulème, dans la commune de Malicounda, a appelé le vendredi 30 août dernier à une large mobilisation de ses membres pour préserver la culture de la communauté.
L’impuissance des conservateurs face à la dérive !
C’est ce qui explique cette marche de protestation sur un parcours d’à peu près deux kilomètres et initiée par des conservateurs mandingues. « Cet évènement est un acte de résistance visant à protéger et à préserver notre identité culturelle » ont prêché les organisateurs. Avant d’indiquer : « La culture mandingue, vieille de plusieurs siècles, est un trésor que nous avons hérité de nos ancêtres. Elle est le socle de notre existence, la source de notre fierté, et un guide pour les générations futures. Mais aujourd’hui, cette culture est menacée par des individus sans scrupules, dont l’unique motivation est l’argent. Ces personnes organisent des événements comme le Kankourang, détournant ainsi sa signification profonde pour en faire un simple spectacle mercantile, au mépris de nos traditions et de nos valeurs ancestrales. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que notre patrimoine est dénaturé. Nous devons agir ! Cette marche est l’occasion de montrer notre détermination à protéger notre culture, à la garder authentique et à la transmettre intacte aux générations futures » lit-on dans le manifeste d’information et de sensibilisation.
Rappelons-le, le Kankourang est à la fois le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. En tant que tel, il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue. Ce rituel, qui s’est étendu à d’autres communautés et groupes de la région, est l’occasion pour les jeunes circoncis d’apprendre les règles de comportement qui garantissent la cohésion du groupe, les secrets des plantes et leurs vertus médicinales ou des techniques de chasse. La tradition connaît un recul en raison de la rapide urbanisation de la plupart des régions du Sénégal et de la Gambie, et de la réduction des surfaces des forêts sacrées, transformées en terres agricoles. Le rituel s’en trouve banalisé, minant l’autorité du Kankourang.
LE GRAMMY AWARD DE FEU ALI FARKA TOURE VOLÉ
La famille de feu Ali Farka Touré, légende internationale de la musique malienne, a découvert la disparition de l’un des Grammy Awards de l’artiste à son domicile de Lafiabougou.
La famille de feu Ali Farka Touré, légende internationale de la musique malienne, a découvert la disparition de l’un des Grammy Awards de l’artiste à son domicile de Lafiabougou.
Le vol du Grammy Award, survenu durant une période d’absence de Vieux Farka Touré, fils d’Ali Farka, démontre la fragilité des symboles culturels. Ce n’est pas la première fois qu’une nouvelle aussi bouleversante se produit au Mali. Connu pour avoir fait rayonner la musique malienne sur la scène mondiale, Ali Farka Touré a remporté deux Grammy Awards au cours de sa carrière. L’un des deux, un symbole précieux d’une longue carrière dédiée à la valorisation du blues sahélien, a été dérobé à son domicile, situé dans un quartier populaire de Bamako. Selon les premières déclarations de Vieux Farka Touré, aucun recours légal n’a été entamé, la famille espérant une restitution volontaire.
Cet acte déplorable rappelle une affaire similaire survenue en avril 2024, lorsque le réalisateur malien Souleymane Cissé, primé au Festival de Cannes pour ses œuvres cinématographiques, s’est vu dérober son Carosse d’or à Bamako. À l’époque, ce vol avait suscité une grande émotion, car il s’agissait du deuxième africain à remporter ce prix à Cannes. Après plusieurs semaines de recherche, le trophée avait finalement été retrouvé. La perte de ces objets n’est pas seulement matérielle. Selon un acteur culturel, ces prix incarnent l’âme d’une nation, témoignant de la contribution du Mali à l’art mondial. Le Grammy d’Ali Farka Touré, tout comme le trophée de Cissé, symbolise la reconnaissance internationale de l’ingéniosité culturelle malienne.
Alors que la famille Touré reste dans l’attente d’un geste de bonne foi de la part du ou des responsables, l’affaire soulève des questions sur la préservation du patrimoine. De nombreuses voix s’élèvent pour demander à ce que le Mali renforce la protection de ces icônes culturelles. Ce vol, à la portée symbolique immense, rappelle à quel point les héritages, même les plus tangibles, peuvent être fragiles. L’incident soulève également des préoccupations plus larges sur la sécurité des trophées culturels remportés par des artistes maliens. Nombreux sont ceux qui plaident pour la mise en place d’un musée dédié à ces prix et récompenses. Pour le cas de Ali Farka Touré, un appel à la restitution a été lancé, mais aucune plainte officielle n’a encore été déposée, la famille souhaitant avant tout que ce symbole de fierté nationale retrouve sa place. La date exacte du vol du Grammy Award d’Ali Farka Touré n’est pas encore connue, mais son fils a découvert le méfait à son retour de tournée le 28 septembre 2024.
UN RENDEZ-VOUS CULTUREL INCONTOURNABLE POUR LES AMOUREUX DU THEATRE
Dans quelques jours, la ville de Dakar vibrera au rythme de la deuxième édition du Festival International de Dakar Théâtre Humour, un événement annuel qui attire des milliers de passionnés de culture, de théâtre et de danse.
Dans quelques jours, la ville de Dakar vibrera au rythme de la deuxième édition du Festival International de Dakar Théâtre Humour, un événement annuel qui attire des milliers de passionnés de culture, de théâtre et de danse. Prévu du 3 au 6 octobre 2024, ce festival sera une occasion pour les acteurs de célébrer la diversité et la richesse des cultures locales et internationales, offrant une expérience immersive à travers des spectacles et des panels. Le thème choisi cette année est : « Femme, miroir et espoir - Djigéen Dji Gën ».
Cela fait des années que le théâtre sénégalais est en léthargie. Fort de ce constat, raviver cet art devient plus que jamais un leitmotiv pour redonner à la capitale sénégalaise sa place d’antan. Pour Yacine Sané, initiatrice du Festival International de Dakar Théâtre Humour, la capitale sénégalaise était en train de perdre sa place depuis le décès de l’un de ses pionniers, Macadou Mbengue, en 2014. « L’objectif premier du festival est de redonner au théâtre sa place au Sénégal, mais également de rehausser les productions de théâtre professionnel. La capitale sénégalaise était une plaque tournante des créations, mais cela s’est estompé depuis un bon moment. Faute de moyens, les compagnies ne produisaient plus », explique-t-elle.
Cette année, les amoureux du théâtre auront l’occasion de découvrir des artistes venus des quatre coins du monde, avec des performances allant des danses traditionnelles africaines aux chants folkloriques, en passant par la présentation de nouvelles créations. Le programme met également à l’honneur le Mali. « C’est une compagnie malienne, une grosse production, qui va faire l’ouverture du festival. Cette troupe est très bien connue et a fait le tour du monde », informe Yacine Sané.
En plus des spectacles en plein air, un panel sur le thème « Quel dénouement à la crise du théâtre sénégalais ? » sera proposé. Une aubaine pour les acteurs. Il sera question de discuter des maux qui gangrènent le théâtre professionnel sénégalais, selon Yacine Sané. Par ailleurs, de nombreux ateliers seront proposés pour renforcer les capacités des directeurs de festival venus des quatre coins du continent africain.
Le festival promet d’être un espace de rencontre et de partage, où petits et grands pourront découvrir et apprécier les différentes facettes du patrimoine culturel africain et mondial. Que vous soyez passionné de musique, amateur d’art ou simplement curieux, ne manquez pas ce rendez-vous exceptionnel. Soyez prêts à plonger dans un tourbillon de couleurs, de sons et de saveurs.
DECONSTRUIRE LES RECITS POUR MIEUX COMPRENDRE
Dans le cadre du projet Opportunities, la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en partenariat avec le théâtre Royal Flamand Kvs, a présenté, ce vendredi, la pièce théâtrale intitulée «Hannibal», une pièce qui aborde l’émigration clandestine
Dans le cadre du projet Opportunities, la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en partenariat avec le théâtre Royal Flamand Kvs, a présenté, ce vendredi, la pièce théâtrale intitulée «Hannibal», une pièce qui aborde la thématique de l’émigration clandestine. Ce projet, qui rassemble des chercheurs, des Ong et des professionnels du théâtre, vise à offrir une perspective géographique et transculturelle large sur la «migration, l’émigration et l’immigration», mais aussi un «aperçu» des différentes politiques migratoires en termes de pays d’origine, de pays d’arrivée et de principales destinations de la migration.
La Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, en partenariat avec le théâtre Royal Flamand Kvs, a présenté, ce vendredi à Sorano, la pièce théâtrale intitulée «Hannibal», qui présente la migration comme un phénomène de tous les siècles et qui montre en même temps qu’il faut voir les deux côtés de l’histoire. «De toutes les conversations que nous avons eues, nous revenons toujours à la même histoire : l’Afrique et l’Europe doivent créer un récit commun autour de la migration sur un pied d’égalité.» Telle est la conviction des membres du projet Opportunities, un consortium international dédié aux questions migratoires.
En conférence de presse mercredi dernier, Aly Tandian, directeur du Laboratoire d’études et de recherches sur le genre, l’environnement, la religion et les migrations (Germ) de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, et Cie ont soutenu que la question des migrations est l’un des grands enjeux du 21e siècle. Mais malgré cela, sa légitimité est «fragile», voire «contestée», alors que les migrations internationales ont été considérées, dans le rapport du Programme mondial des Nations unies pour le développement, comme un facteur «essentiel du développement humain». Et disent-ils, «les opinions publiques et les gouvernements peinent souvent à accepter certaines réalités telles que l’objectif du vivre-ensemble dans un monde cosmopolite, la nécessité de revisiter la citoyenneté ou encore l’influence des Etats de départ dans la gestion des migrations». Face à cette situation, ajoutent-ils, « les politiques migratoires sont souvent en décalage par rapport à la réalité des flux».
D’après eux, les nouveaux enjeux tels que le changement climatique, l’urbanisation galopante de la planète autour de mégapoles, la part des moyens d’information ne cessent de tracer les grandes tendances des migrations futures. «Un bras de fer est souvent engagé entre les pays de départ et les pays d’installation, peu désireux de sacrifier une part de leur souveraineté dans ce domaine emblématique du contrôle des frontières, au prix de milliers de morts et de violations quotidiennes des droits de l’Homme. C’est autour de ces paradoxes que se déclinent les migrations, dans leur diversité et leur complexité. Et le Sénégal n’échappe pas à ces paradoxes, car il est confronté à de nombreux défis liés aux migrations. Un défi se pose chaque jour sur les côtes sénégalaises : les jeunes partent et beaucoup périssent.» Et à en croire Oumar Sall, auteur et critique, il y a l’impression que tout ce qui a été fait jusqu’ici ne sert à rien. «Le mal est profond. On a l’impression que rien ne bouge. Il n’y a pas encore deux ou trois mois, si on fait le cumul des nombres de jeunes qui ont péri en mer, c’est énorme», déplore-t-il. De son côté, le directeur du Théâtre national Daniel Sorano estime qu’il est important de s’arrêter un moment pour évaluer tous les projets et initiatives qui ont été lancés sur la question de la migration. «Le phénomène de l’émigration clandestine persiste», a dit Ousmane Barro Dione, tout en soulignant qu’à travers cette pièce de théâtre Hannibal, le maximum de Sénégalais seront «sensibilisés». De son avis, le meilleur facteur pour sensibiliser les populations, du point de vue culturel, «ne peut que passer par le théâtre».
«La migration, c’est un problème d’humanisme»
Une idée que partage Aly Tandian, directeur du Germ de l’université Gaston Berger de Saint-Louis. A l’en croire, ce projet Opportunities, comme son nom l’indique, est une opportunité pour le Sénégal de lutter contre l’émigration clandestine. «C’est une chance pour le Sénégal d’accueillir le groupe Kvs. Ce projet nous aide à déconstruire, à avoir une idée de la migration. Il donne aussi l’opportunité d’avoir un enrichissement mutuel, un dialogue commun, une compréhension et une conversation égales», explique-t-il, tout en soulignant que la migration, ce ne sont pas seulement des questions de transfert d’argent. «La migration, ce sont des questions de souffrance, des espaces qui sont traversés, un capital immatériel qui est obtenu, c’est également l’absence ou la présence d’une politique migratoire», analyse-t-il. Chercheur à l’université Gaston Berger de SaintLouis, il rappelle que depuis plusieurs années, l’Etat du Sénégal s’est mobilisé, mais «malheureusement la réponse n’est pas encore trouvée». Abondant dans le même sens, le Directeur artistique de Kvs Bruxelles, Michael De Cock, dira également que la migration, c’est un problème d’humanisme et d’égalité, de dialogue entre humains. «Ce n’est pas un problème sénégalais ni africain, c’est un problème mondial. Donc, ça dépasse largement l’anecdotique», a-t-il indiqué.
Pour rappel, le projet Opportunities rassemble 8 partenaires européens d’Autriche, de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Italie, des PaysBas, du Portugal et de Roumanie, ainsi que 3 partenaires africains du Ghana, du Sénégal et de la Mauritanie. Et selon une note remise à la presse, grâce à la collaboration transnationale entre partenaires européens et africains, le projet offre non seulement une perspective géographique et transculturelle large sur la migration, l’émigration et l’immigration, mais il donne également un aperçu des différentes politiques migratoires en termes de pays d’origine (Ghana, Sénégal), de pays de transit (Italie, Mauritanie, Roumanie), de pays d’arrivée (France, Portugal) et de principales destinations de la migration (Belgique, Allemagne, Autriche). L’objectif principal de cette collaboration interdisciplinaire, selon eux, est d’initier des changements d’attitude et de perspective sur les discours dominants sur la migration dans la sphère publique européenne.
ZACHARIA SALL EXPLORE L'EXIL AVEC BRIO
Dans son nouveau recueil "Puissances sans frontières", le poète emporte le lecteur dans un tourbillon d'émotions et d'images. L'exil y est dépeint dans toute sa complexité, entre souffrances et rêves d'ailleurs
(SenePlus) - Le poète sénégalais Zacharia Sall revient sur le devant de la scène littéraire avec son nouveau recueil intitulé "Puissances sans frontières" paru aux éditions L'Harmattan/Sénégal. Dans cet ouvrage, l'auteur livre une réflexion poignante sur l'exil, les frontières et la quête identitaire.
"Puissances sans frontières" déploie un éventail d'images puissantes et de formes poétiques variées pour plonger le lecteur dans l'univers complexe de ceux qui, comme le dit Sall, voient que "tout est dans l'amour des risques qui font de l'« exiler une puissance sans frontière ». Sa poésie, ancrée dans la réalité mais touchante à l'universel, peint des tableaux saisissants de chagrins, de solitudes, mais aussi d'amours et d'espoirs.
Le recueil aborde les défis et les souffrances liés à l'exil, évoquant notamment la douleur des mères séparées de leurs enfants partis. Les mots de Sall, crus et sincères, sont empreints d'une rage contenue mais aussi d'une profonde aspiration à la liberté et à la dignité.
Un extrait du recueil donne le ton de l'œuvre : "Aucune politique ne porte l'idéal de mon sein sinon le poème". Zacharia Sall y affirme sa conviction que la poésie est le vecteur idéal pour porter "le grand message de la dignité qui porte la liberté des libres".
"Puissances sans frontières" promet d'être une lecture à la fois belle et profonde, offrant un regard unique sur l'expérience de l'exil et la quête universelle de sens et d'identité.