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26 avril 2025
Culture
LE COURT METRAGE EN DEBAT
Les trois réalisateurs Mo Harawe de la Somalie, Marie Clémentine Dusabejambo du Rwanda et Salam Zampaligré du Burkina Faso ont revisité les spécificités du genre au cours d’un panel hier.
Par Mame Woury THIOUBOU – (Envoyée spéciale à Ouagadougou) |
Publication 25/02/2025
Le court métrage comme lieu d’expérimentation, d’apprentissage et de formation. Les trois réalisateurs Mo Harawe de la Somalie, Marie Clémentine Dusabejambo du Rwanda et Salam Zampaligré du Burkina Faso ont revisité les spécificités du genre au cours d’un panel hier.
– Trois cinéastes, trois pays et trois regards. «Le court métrage : espace de liberté et d’émergence de nouveaux talents», c’est autour de ce thème que Mo Harawe, réalisateur somalien en compétition pour l’Etalon d’or du long métrage fiction avec The village next to paradise, Marie-Clémentine Dusabejambo et Salam Zampaligré ont débattu ce lundi à la mairie de Ouagadougou. Pour ces cinéastes, court métrage rime avec liberté. «C’est un genre dans lequel on a le temps d’expérimenter sa liberté. Il n’y a pas de restriction, sauf le temps. Et on doit réfléchir à la manière de traiter son sujet. C’est sur ce terrain que vous pouvez expérimenter et aller au-delà des normes», estime le réalisateur somalien, auteur de 4 courts métrages. Selon lui, ce genre rend fort et résilient face à la difficulté du long, notamment la distribution ou le financement. Il est également formateur du point de vue du réalisateur burkinabè, Salam Zampaligré. Revenant sur son expérience, il estime que le court métrage est une école. «Le court permet d’apprendre. Animateur de cinéclub, je connaissais pas mal de choses sur les théories du cinéma. Mais devant faire un film pour entrer à la Femis, je me suis demandé comment je fais ce film, où je dépose ma caméra.» «Dans un court métrage, chaque seconde compte. Et quand on débute, on a souvent un budget restreint», ajoute Marie Clémentine.
Le Somalien Mo Harawe a inscrit son nom dans les livres du cinéma africain en remportant, en 2023, le Poulain d’or du court métrage. Pourtant, il est né dans un pays en guerre et où le cinéma n’a pas vraiment eu une histoire. «Le défi, ce n’est pas de faire des films, mais que les populations puissent regarder ces films. Le contexte fait que les gens sont plus portés vers la littérature et les poèmes. En Somalie, le poète est au top dans la création et le cinéaste en bas», résume le réalisateur dont le compatriote, Khadar Ahmed, a remporté la récompense suprême lors du Fespaco 2021, signe de la naissance d’un mouvement profond et salvateur qui permet de porter à l’écran des histoires singulières d’un pays en souffrance.
Genre à part entière, le court métrage est aussi un espace d’apprentissage, d’expérimentation et de formation. Autodidacte et appartenant à la génération post-génocide, la Rwandaise Marie Clémentine estime que dans son pays, «le court a été une passerelle». Dans ce Rwanda d’après-génocide, des collectifs de jeunes s’étaient créés. Et c’est en rejoignant un de ces collectifs que la réalisatrice commence sa carrière cinématographique. «Après le génocide, les cinéastes n’avaient pas l’expérience de parler d’eux-mêmes. Et le défi, c’était de se comprendre soi-même et de comprendre ce qu’on était en train de raconter. Il fallait de la liberté et de la créativité.» Liberté, mais aussi responsabilité face aux générations futures dans le contexte de ce pays en reconstruction.
Le court, un passage obligé ?
Aujourd’hui, difficile pour un réalisateur de ne pas passer par la case court métrage avant de s’attaquer à un long. Beaucoup de cinéastes ont dû se prêter à cet exercice. Angèle Diabang, désirant développer l’adaptation d’Une si longue lettre en long métrage, malgré la réalisation de plusieurs documentaires, a d’abord réalisé Ma coépouse bien aimée, «pour voir comment diriger des acteurs et maîtriser un plateau». Même cas de figure pour Ramata-Toulaye Sy. Avant d’aller vers la réalisation de Banel et Adama, c’est avec Astel que la jeune réalisatrice expérimente ses choix esthétiques et ses dispositifs. Mais pour le réalisateur somalien, cette façon de voir est le résultat de l’influence du capitalisme. «Ceux qui posent cette question sont dans une perspective capitaliste», dit-il. En effet, l’accès sélectif à des fonds de financement rend quasi obligatoire pour les réalisateurs le fait de présenter la preuve qu’ils maîtrisent leur sujet. «Je pense que c’est un passage obligatoire», souligne Salam Zampaligré.
Hors des circuits de distribution
Malgré ses spécificités, le court métrage reste quelque peu en marge, en termes de financement comme de distribution. Obligé de tourner son économie vers la télévision, le court métrage est souvent absent dans les salles de cinéma, déplore le réalisateur burkinabè. «Le premier canal de distribution des courts métrages, ce sont les festivals. C’est un genre marginalisé, et économiquement, il n’existe même dans les télévisions qu’après un succès en festival.» Cette marginalisation est perceptible également dans les guichets de financements, tournés vers la production d’abord.
Entrée en lice de Demba
C’est ce lundi que le film de Mamadou Dia, Demba, est entré en lice dans la compétition officielle des longs métrages fiction de cette 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). La toute première projection a été remarquablement suivie par une foule nombreuse au Ciné Burkina. Une deuxième projection est prévue aujourd’hui à 20h 30 au Canal Olympia Yennenga de Ouaga 2000. Traitant de la maladie mentale à travers l’histoire de Demba, le film est une plongée dans la vie d’un homme qui a perdu sa femme et qui souffre de dépression.
LE TANDEM MAROC-SÉNÉGAL RÉVOLUTIONNE LE SEPTIÈME ART AFRICAIN
L'avenir du cinéma africain se dessine peut-être entre Casablanca et Dakar. La récente moisson de prix internationaux récoltée par des films issus de cette collaboration révèle l'émergence d'une puissance créative insoupçonnée
(SenePlus) - La collaboration cinématographique entre le Maroc et le Sénégal s'affirme comme une alliance particulièrement fructueuse, donnant naissance à des œuvres remarquées et saluées lors de festivals internationaux prestigieux. Cette coopération, initiée aux Ateliers de l'Atlas du Festival International du Film de Marrakech, illustre selon Le Desk, la une nouvelle dynamique du cinéma africain contemporain.
Deux films issus de cette collaboration maroco-sénégalaise ont récemment été distingués dans des festivals majeurs. "Ne réveillez pas l'enfant qui dort" de Kevin Aubert a été "récompensé par le Prix spécial du jury international du meilleur court-métrage dans la section Generation 14plus à la 75e édition du Festival international du film de Berlin". Ce premier film du réalisateur, produit par Chloé Ortolé de Tangerine Production et co-produit par La Luna Productions et les Free Monkeyz de Casablanca, impressionne par sa maîtrise formelle.
Le Desk souligne la "rigueur chirurgicale" de la mise en scène d'Aubert, "où chaque mouvement de caméra semble pensé pour traduire l'enfermement intérieur de Diamant, son héroïne". Le film raconte l'histoire de cette adolescente dakaroise de 15 ans qui "aspire à devenir cinéaste" mais qui, "confrontée aux attentes familiales qui divergent de ses ambitions, [...] choisit une forme de résistance silencieuse en plongeant dans un sommeil profond et inexplicable".
Parallèlement, le journal met en avant "Wamè", réalisé par Joseph Gai Ramaka et produit par Yanis Gaye de Gorée Cinéma, qui a remporté le Prix étudiant au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Décrit comme "une œuvre hypnotique en noir et blanc qui plonge dans les profondeurs de la mémoire collective africaine", ce film "impose son univers sensoriel" dès les premières images, avec "des silhouettes d'hommes ramant jusqu'à l'épuisement, des visages marqués par l'effort et le sel, un océan tour à tour protecteur et menaçant".
Le journal précise que Ramaka "s'inspire des mythes lébous pour inscrire son film dans une temporalité suspendue, entre la tragédie du passé et l'urgence du présent", avec en arrière-plan "la mémoire du massacre de Thiaroye en 1944 [qui] plane sur le récit, comme un spectre silencieux dont la résonance tragique habite chaque plan".
Un élément déterminant de cette collaboration réside dans la post-production des deux films, réalisée à Casablanca au sein de Free Monkeyz, structure dirigée par Julien Fouré et Youssef Barrada. Selon Le Desk, "les réalisateurs et leurs équipes ont passé plusieurs semaines au Maroc, collaborant étroitement avec des professionnels locaux pour peaufiner le montage, le son et l'étalonnage de leurs œuvres".
Julien Fouré souligne l'importance stratégique de cette démarche : "Il est crucial de développer les compétences locales pour que le Maroc devienne un acteur incontournable dans la région. Le Maroc dispose d'infrastructures compétitives et peut offrir des conditions attractives pour les productions du continent. Si nous renforçons notre coopération avec d'autres pays africains, nous pourrons créer un réseau solide pour la post-production".
Cette approche vise notamment à "fournir des services de post-production compétitifs en Afrique, afin de retenir les talents et les financements sur le continent, et d'éviter que les subventions allouées ne soient dépensées à l'étranger", explique la publication.
Ces succès s'inscrivent dans une dynamique plus large portée par le collectif Yetu (Un)Limited, une plateforme fondée en 2024 par des producteurs africains, dont Yanis Gaye et Chloé Ortolé, les producteurs des deux films primés. D'après Le Desk, ce collectif "vise à promouvoir une narration authentique et diversifiée du continent, en mutualisant les ressources et en partageant les expériences pour développer des projets ambitieux".
Le journal souligne que "Yetu se distingue par son modèle d'entreprise durable et ses processus créatifs endogènes, répondant aux besoins d'un public africain, diasporique et international en quête de récits cinématographiques authentiques".
Les distinctions obtenues par ces deux films dans des festivals internationaux majeurs "soulignent l'efficacité et la pertinence de la co-production entre le Maroc et le Sénégal", conclut Le Desk. Ces succès démontrent que "l'alliance entre les talents africains et des structures collaboratives comme le collectif Yetu peut ouvrir de nouvelles perspectives pour le rayonnement du cinéma africain sur la scène mondiale".
À travers cette collaboration exemplaire, conclut l'article, "cette génération de cinéastes et de producteurs construit un cinéma où la mémoire et le présent dialoguent, où l'expérimentation formelle devient un moyen d'explorer des réalités complexes, et où le Maroc et le Sénégal continuent de tisser, ensemble, des liens cinématographiques riches et durables."
texte collectif
CULTURE ET NATURE EN DANGER
Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont en péril
Le Sénégal se trouve à un carrefour critique, où la préservation de son héritage culturel et de son environnement devient une urgence. Face à des menaces croissantes sur ses trésors naturels et artistiques, une coalition d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs économiques lance un appel à l’action. Il est temps de réconcilier modernité et tradition, et de protéger un patrimoine unique qui pourrait disparaître si des mesures radicales ne sont pas prises. La survie de notre identité et de notre environnement est en jeu : il est impératif d'agir avant l’effacement irrémédiable.
Quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines - Wole Soyinka
L’Afrique, terre de mémoire et d’espérance, berceau de récits millénaires et d’horizons ouverts sur l’infini de l’univers, vacille aujourd’hui entre l’éclat d’un patrimoine inestimable et les ombres menaçantes de la modernité mal apprivoisée. Son âme culturelle, fragile écrin de vérités profondes, et son environnement, miroir de ses légendes et gardien de ses peuples, appellent à un sursaut. Car le temps presse, et le silence des actions pourrait bientôt laisser place au fracas de pertes irréparables.
Le Sénégal, emblème de cette Afrique résiliente, dépasse le simple territoire : il est notre histoire vivante, notre espace économique partagé, et un site culturel d'une richesse immense, trop souvent négligée. C’est sur cette terre que se forgent nos espoirs, nos luttes et nos rêves collectifs. Pourtant, dans ces terres sénégalaises, nous sommes témoins d’une dégradation alarmante de l’environnement et des œuvres d’art, menaçant notre patrimoine naturel et culturel, pilier de notre identité commune.
Ces préoccupations nous hantent. Elles rappellent que les débats sur l'Afrique ne sont pas l'apanage des politiques. Ils engagent chacun de nous, car l'avenir de notre continent est une responsabilité partagée.
Il existe une urgence, non de simples mots mais de sens profond : celle pour le Sénégal de se réapproprier une souveraineté culturelle vacillante sous le poids d’un monde uniformisé. Comment peut-il laisser le vent de la mondialisation effacer les traces indélébiles de ses ancêtres, leurs danses, leurs contes, leurs savoirs ? Pourtant, des lieux témoignent encore de la grandeur de son génie créatif.
Par exemple, la Maison Ousmane Sow, par sa majesté et son souffle intemporel, raconte ce qu’est le corps humain : une vérité incarnée, un temple de résilience, un pont entre l’art et la science. Ces sculptures, immobiles et pourtant si vibrantes, rappellent que le passé nourrit l’avenir, que le geste ancestral peut éclairer les enjeux technologiques d’aujourd’hui.
Mais ce sanctuaire est menacé. Les dommages collatéraux de la boulimie foncière et de la désorganisation urbanistique ont des conséquences désastreuses sur la durabilité des œuvres. Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont aujourd’hui en péril. À cela s’ajoute un problème crucial : l’urbanisation anarchique bloque l’accès à ce lieu d’art et de mémoire, érigeant des murs là où il faudrait des passerelles.
Quand les mots nous manquent face à ces défis, nous nous tournons encore vers le poète et l’artiste, ces échos des émotions profondes et des vérités silencieuses. Comme l’affirmait Wole Soyinka, « quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines. » Pourtant, nos racines, nourries par un passé fertile, doivent irriguer notre avenir. Il nous faut faut donc retrouver le pacte brisé : une harmonie avec l’environnement.
L’environnement sénégalais, ce vaste poème de sable, de forêts et de mers, murmure un appel à l’écoute. Le désert qui avance, les mangroves qui s’effacent, les forêts sacrées qui tombent sous les coups des tronçonneuses, tout cela dépasse la simple perte matérielle. C’est une déchirure de l’âme collective, une rupture du pacte scellé avec la terre par nos ancêtres.
Dans la Casamance des mythes et des génies protecteurs, la forêt n’était pas seulement un lieu. Elle était un sanctuaire, une mémoire vivante, un pont entre le visible et l’invisible. Mais aujourd’hui, le bruit de la modernité semble plus fort que le murmure des arbres. Pourquoi le Sénégal tournerait-il le dos à cette sagesse ancienne ? Pourquoi laisserait-il les lois aveugles de l’économie réduire la nature à une simple ressource, alors qu’elle est avant tout une alliée ?
L’Afrique, ce continent fertile, a produit des arbres majestueux dont les racines s’étendent au-delà des frontières de ses États. Ces racines doivent nourrir nos peuples, faire fleurir nos espoirs et porter des fruits pour les générations futures. Renouer avec ces pratiques n’est pas une régression, mais un acte de lucidité, un retour à l’essentiel : construire un roman culturel collectif
Pour que l’Afrique rayonne, il faut construire un roman culturel collectif, ancré dans nos mythes, nos légendes et nos récits. Toute civilisation survit par la force de ses histoires. Nos paysages, traditions, rites, littératures et mémoires forment un grand tissu culturel, précieux et fragile, qui porte notre continent, notre humanité et nos rêves partagés.
La Maison Ousmane Sow, tel un phare, peut guider ce renouveau. Elle est la preuve que la culture, loin d’être un luxe, est un moteur de transformation. Elle montre que l’art peut être à la fois ancrage et envol, qu’il peut inspirer des réponses aux défis contemporains. Mais elle ne pourra remplir ce rôle que si elle est préservée, si son accès est garanti, si elle devient le symbole d’une ville pensée pour ses habitants et non contre eux.
Notre cri de cœur est donc un appel à l’action et à l’espoir.
Ce n’est pas un adieu, mais une promesse que le Sénégal doit se faire à lui-même, une promesse que ses enfants doivent porter : celle de ne pas sombrer. Préserver sa souveraineté culturelle et retrouver son harmonie avec l’environnement ne sont pas des choix secondaires. Ce sont des nécessités vitales, des actes d’amour pour sa propre identité et pour les générations à venir.
Alors qu’il se relève. Qu’il protège ses trésors. Qu’il planifie ses villes avec sagesse. Qu’il réconcilie modernité et nature. Qu’il inspire sa jeunesse avec les exemples de ses géants, comme Ousmane Sow. Qu’il montre au monde qu’un Sénégal en harmonie avec lui-même peut devenir un modèle universel.
Le temps presse, mais il n’est pas trop tard. Qu’il agisse, avant que les échos de ses richesses ne deviennent de simples souvenirs.
Signataires de l’appel pour la souveraineté culturelle
Acogny, Germaine – Fondatrice École des Sables
Anne, Mama – Productrice Audiovisuelle, Suisse
Badiane, Alioune – Artiste, Sénégal
Ba, Babacar – Consultant
Ba, Fatimata Kiné Diallo – Écrivaine, Sénégal
Bocoum, Hamady – Directeur de recherche-Classe Exceptionnelle, UCAD
Bounaffaa, Hicham – DG Phare des Mamelles
Celac, Catherine – Présentatrice/Journaliste
Dembele, Cheikh Raphaël – Ingénieur Économiste Logistique et Transports
Diagne, Amadou Lamine Sall – Poète, Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Diallo, Aïssatou – CEO La Maison BINAF SARL
Diallo, Maitre Boucounta – Avocat à la cour, Sénégal
Diokhane, Bara – Avocat, Sénégal
Diop, Aminata Johnson – Fondatrice de l’Agence Culturelle Africaine et du Pavillon Africain
Diop, Mamadou – Professeur, USA
Diop, Moustapha – DG
Daf, El Hadji Moctar – Inspecteur Principal Navigabilité des aéronefs, Enquêteur technique accidents et incidents d'avions
Dike, Ifeoma – Art Advisor
Dione, Boubakar – Directeur juridique de Bpifrance
Fall, Me Ousseynou – Avocat à la cour
Fall, Me Aly – Bâtonnier élu du Barreau du Sénégal
Fortes, Laura – Journaliste, RTS 1
Gueye, Ousmane – Artiste, Sénégal
Kane, Amadou – Ancien Ministre, Ancien PDG Banque BICIS
Kane, Amadou Elimane – Écrivain, France
Kane, Pape Samba – Journaliste, écrivain, Dakar
Kassé-Sarr, Fatou – DG Labell'Com et promotrice du Carnaval de Dakar Suñu Cosaan
Lamko, Koulsy – Écrivain, Directeur Hankili So Africa, Mexico
Loum, Moustapha – Ingénieur Agro-alimentaire
Mbaye, Malick – Expert supérieur en télécommunications et en informatique
Mboup, Fatou – Entrepreneure, Administratrice générale de la Fondation Amadou Mahtar Mbow pour les savoirs endogènes
Ndaw, Seyda Magatte – Opérateur économique
Ndiaye, Me Moustapha – Notaire, Président de la Biennale de Dakar
Ndiaye, Saïdou – Gérant, SND Consulting
Ngom, Pap' Amadou – Entrepreneur, Paris
Niang, Alioune Badara – Consultant, Sénégal
Sagna, Mahamadou Lamine – Enseignant/Chercheur, USA
Samb Sall, Ghaël – Présidente du Fonds d’Archives Africain pour la Sauvegarde des Mémoires et directrice des Éditions Vives Voix
Sarr, Bousso – Chef d’entreprise
Sarr, Seynabou Dia – CEO Global Mind Consulting Group
Senac, Gerard – Président Honoraire d’Eiffage Sénégal
Sidibé, Papa Mady – Investisseur professionnel
Sougoufara, Mama – DG ICS
Sow, David – Logistique Canal+Sénégal
Thiam, Chef Pierre – Culinary Ambassador, Agriculture Durable, États-Unis
Top, Lhadj – Acteur culturel
Touré, Kémo Jr. – CEO Wutiko
Touré, Famory – Ingénieur Télécommunications
Vogt, Helmut – Fondateur École des Sables
Wane, Sawda – Informaticienne, USA
Wone, Amadou Tidiane – Conseiller du président
DAKAR NIGHT MARKET, UNE AUTRE DISTRACTION
Dans les jardins de l’Hôtel de ville, fleurit une idée ingénieuse : permettre aux parents d’avoir un temps pour respirer, tout en participant à booster l’économie de la capitale. Un concept importé qui fait le bonheur des Dakarois
«On ne peut rien faire à Dakar.» C’est une phrase rabâchée par certains parents pour dénoncer le manque d’activité pour la famille. Une chose que le Dakar night market est en train de corriger. Il est désormais possible de sortir avec les enfants et de s’épanouir. Des activités sont proposées en famille tout en ayant un caractère économique. Visite guidée dans les jardins de l’Hôtel de ville de Dakar.
Dans les jardins de l’Hôtel de ville, fleurit une idée ingénieuse : permettre aux parents d’avoir un temps pour respirer, tout en participant à booster l’économie de la capitale. C’est Dakar night market. Un concept importé qui fait, pour le moment, le bonheur des Dakarois. L’objectif est de mettre en avant les produits locaux tout en offrant un cadre propice à l’épanouissement. De la cuisine éthiopienne aux spécialités typiquement sénégalaises, les amateurs de gastronomie, souvent empêchés de savourer leur passion à cause de responsabilités familiales, y trouveront un havre de paix.
En effet, les stands, bien organisés, offrent aux parents la possibilité de trouver un moment en confiant leurs enfants à Mame Bineta. La trentaine passée, elle n’a d’yeux que pour les enfants. Son stand niché à côté des escaliers qui font face à l’embarcadère, elle se fond dans l’univers des enfants. C’est difficile de lui arracher un mot tant elle est concentrée sur ses activités manuelles. Dans son stand, les bambins sont les rois ! Tout ce qui est généralement encadré ou interdit aux enfants dans la maison, leur est autorisé ! Les momes s’en donnent à cœur joie : de la peinture et d’autres activités, sous la surveillance étroite de Mame Binta. «Mon travail consiste à encadrer l’enfant de telle sorte qu’il puisse s’appanouir sans se blesser ou se salir. Il faut que l’enfant se sente comme chez lui. Ce qui va permettre aux parents de s’occuper d’autres choses», dit-elle, en se pressant de redonner une feuille blanche à une gamine. A Dakar night market, les activités manuelles ne sont pas la seule attraction pour les bambins.
Les petits en quête de sensations fortes peuvent passer du temps au toboggan installé juste avant les escaliers. Et le tout devant les parents qui s’adonnent à la prière du crépuscule.
Dakar night market n’est pas réservé qu’aux familles ! De l’artisanat à la mode, sans oublier les produits parapharmaceutiques, tout y est vendu. Les articles ludiques ont une place de choix dans les stands. Aliou Diarra, le président du Gie des handicapés de Velingara, expose le travail des membres de son association. Il vend des tableaux sous forme de puzzle. «Je fabrique du matériel didactique et ludique sous forme de puzzle en bois. Je découpe toutes les régions de la carte du Sénégal. Je viens de terminer la carte de la Cedeao avec l’Alliance des Etats du Sahel. Je fais l’alphabet arabe comme français. Je fais aussi le corps humain», détaille-t-il, tout en continuant de déballer ses cartons. Son handicap ne le gêne point. Et n’est pas un argument de vente. «Les gens sont surpris de voir qu’au Sénégal, des personnes font ce travail. J’ai commencé à le faire depuis 1989. C’est un don que je suis en train de transmettre en formant des jeunes en situation de handicap. L’objectif est de leur montrer qu’on peut réussir dans la vie sans tendre la main. Tendre la main pour gagner sa vie n’est pas digne», dit-il. C’est tout l’objectif de ce marché de nuit. «L’idée de faire un marché de nuit est inspirée des villes asiatiques. J’ai voulu l’adapter au contexte local. Dakar night market permet à différents vendeurs de différentes catégories, la mode, la beauté, les cosmétiques, l’animation, de présenter leurs produits. Et chaque soir à 20 heures, il y a une parade culturelle. A 21h, il y a une démonstration culinaire. Ce soir (samedi), ce sont les Frères Guissé qui vont animer», affirme Aziz Agbo Panzo. Le fondateur de Cooking with Aziz and friends (Cowaf), un groupe de cuisine qui fait de l’événement culinaire à travers le monde, explique que les Dakarois ont répondu présent car lors de la première édition, plus de 2000 entrées ont été vendues.
Ce qui lui fait dire que pour la prochaine édition prévue au mois d’avril, ce chiffre va s’accroître. Aziz Agbo Panzo ambitionne même de délocaliser le marché dans les autres communes de la capitale pour se rapprocher des populations
EYTI ROOTS, UN ENGAGEMENT MUSICAL EN MOSAÏQUE
Parcours, album, spiritualité, combats…L’artiste musicien Assane thiam, alias Eyti roots, est membre fondateur, avec son frère jumeau, du groupe de reggae intitulé : Dom Dialaw.
L’artiste musicien Assane thiam, alias Eyti roots, est membre fondateur, avec son frère jumeau, du groupe de reggae intitulé : Dom Dialaw. En 2004, le groupe sort son premier single sur l’émigration clandestine. En 2010, il met sur le marché, l’album de 16 titres, «Am Ak Ñakk».
Les artistes jumeaux ont perdu leur grand frère le jour de la sortie de l’album. Ce qui a freiné l’élan du groupe qui s’est relancé un an après. C’est en 2014 qu’Eyti a démarré sa carrière solo en sortant un mixtape de 23 titres. Il a signé avec un label sis au Canada pendant 4 ans.Il a travaillé, durant cette période, avec l’Organisme «Le Redevenez des Écoles Francophones en Réseau». En 2022, ils ont composé un deuxième album à Paris. La même année, Eyti a rencontré à Dialaw Amina avec qui il s’est lancé dans la production d’un projet d’album : «Eyti ROOTS». Dans cet entretien, le musicien a décrypté le produit de 13 titres.
Quelle est la place de la spiritualité dans votre musique ?
Dans le titre, «Acrobaties mind», c’est une prise de conscience avec le recul et en m’interrogeant sur ce qui me fait chanter. C’estlà que j’ai compris que la musique est spirituelle. Le son « Un rêve on marche avec » est un morceau inspiré de Cheikh Ahmadou Bamba et son disciple Cheikh Ibrahima Fall. Au-delà de l’inspiration de l’artiste, l’environnement dans lequel il baigne est important. Ma musique, quel que soit le thème, est teintée de spiritualité...
Le huitième titre de l’album «Diadieuf Fall». que représente cette forme de reconnaissance de nos spiritualités ?
Ce que j’aime le plus dans ma vie, c’est la reconnaissance. Quand on rend grâce à Dieu, c’est une forme de reconnaissance. Le mérite de Mame Cheikh Ibrahima Fall, c’est le fait qu’il ait fait acte d’allégeance. Ce qui est une forme de reconnaissance. Le titre qui lui est dédié met en exergue les valeurs qu’il a incarnées. C’est des exemples de spiritualité.
Il y a des notes d’Amapiano dans l’album. Est-ce une forme d’ouverture musicale ?
C’est pour marquer son temps. C’est la force de la musique. A l’extérieur, j’ai expérimenté diverses formes de musiques. Ma base, c’est le reggae mais la musique n’a pas de frontière. Youssou Ndour a produit un album reggae. L’album qui lui a valu un disque d’or, c’est un album «Égypte» d’inspiration religieuse. Quand j’ai découvert la musique Amapiano, j’ai aimé, c’est une musique qui transmet une énergie purement africaine. Et c’est des notes qui donnent une originalité avec des textes en wolof, et constituent une coloration.Il y a aussi des musiques caribéennes qui sont diffusées dans les îles éponymes. Ce sont des musiques et cultures d’origine africaine. L’album est composé pour toucher des mélomanes à travers le monde...
Le titre « Mama Africa »...
Je ne peux pas être africain et médire sur le continent. Il faut mettre en avant les potentialités du continent qui a des références, Nkrumah, Lumumba, Sankara, Cheikh Anta Diop, Mame Bamba... J’ai chanté l’Afrique. Je donne des pistes de solution dont l’unité du continent. Le titre Am Ak Ñakk », de l’album éponyme sorti en 2010, est une exposition de nos valeurs. Pour dévaloriser la guerre, il faut chanter la paix. On a besoin d’énergie positive. Le Roots, c’est les racines de nos origines.
L’album est traversé par des messages. quel est votre analyse de la musique qui est de plus en plus dominée par le fun ?
C’est parce que nous sommes dans un monde du divertissement dont le contraire est la spiritualité. Le manque de messages est aussi lié par les mauvaises influences et une compétition malsaine.
Quel est l’impact du projet ?
J’ai travaillé sur des projets avec des gens. Seulement, cet album émanant de mes inspirations solo est un projet mûri. C’est une œuvre visant à toucher l’humanité. C’est un projet qui apaise, donne du courage, des ondes positives. Les relations et l’ouverture musicale m’ont permis de faire des colorations dans ma musique.
Quelles étaient les difficultés lors de la production de l’album ?
L’homme se découvre quand il se mesure à l’obstacle. L’évolution a des incidents. La musique ce n’est pas qu’un métier, c’est une vie. C’est ce qui fait qu’il y a tout le temps des challenges et défis à relever pour atteindre ses objectifs tout en respectant nos engagements.
Comment vous faites la promotion de l’album ?
Il y a une équipe derrière qui a la charge du positionnement de l’album sur le marché. Des animateurs ont aussi bien accueilli le produit. La nouvelle technologie avec le digital est un plus mais nous sommes dans la communication à travers les médias tours pour défendre le projet. L’étape suivante, ce sera les show-cases pour permettre aux mélomanes de vivre l’album en live. Tu es à Dialaw, dans la Petite côte. Comment est-ce que le projet s’allie avec le tourisme ? Notre musique a permis de vendre la destination. On a un jumelage avec Atlanta (Etats-Unis d’Amérique), c’est grâce à un de nos clips vidéo. Les artistes sont une marque de fabrique et des ambassadeurs de leur culture à travers le monde. Les artistes musiciens ont un rôle à jouer dans la communauté, on est des entrepreneurs et acteurs de développement.
Quelles sont les perspectives ?
On a fait notre devoir en produisant un album de qualité avec une vision universelle. Les autres pans du projet jouent aussi leurs partitions. La communauté s’est approprié le projet, il est donc sur une bonne rampe. Je réitère que la musique, ce n’est pas un projet, c’est une vie.
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
SYMBIL ET LE DÉCRET ROYAL DE FATIMÉ RAYMONNE HABRÉ
Parler d’une des facettes peu relatée de la traite arabe en Afrique noire, c’est ce que fait, l’épouse du défunt président de la République du Tchad, Hissène Habré, Fatimé Raymonne Habré Dans son roman intitulé, « Symbil et le décret royal»
Parler d’une des facettes peu relatée de la traite arabe en Afrique noire, c’est ce que fait, l’épouse du défunt président de la République du Tchad, Hissène Habré, Fatimé Raymonne Habré. Dans son roman intitulé, « Symbil et le décret royal », l’auteure lève le voile sur le harem.
A travers l’histoire d’une jeune fille qu’elle a choisie comme personnage principal, Mme Habré évoque la situation des esclaves noirs déportés vers les pays arabes. Des faits qu’elle estime que les arabes « tentent d’effacer » dans les annales de l’histoire, parce que jugées « tabou ». Ainsi, de page en page, l’auteure nous fait decouvrir des expériences féminines tirées de cette douloureuse épisode de traite arabe.
« J’ai voulu vraiment parler de ces expériences vécues, des douleurs, des peines, des joies, des rêves biaisés tirés d’une histoire », a-t-elle soutenu, le mardi 18 février dernier, pendant qu’elle présentait son ouvrage à l’Institut français de Dakar.
En fait, le livre met en exergue le récit de Symbil, une jeune fille de 15 ans enlevée par des caravaniers, près de la palmeraie, en plein désert du Sahara. La romancière revient alors, sur le parcours de la jeune fille dans tout son péril jusqu’à ce qu’elle soit vendue par un harem d’un sultan arabe.
« Cela me permet, de décrier complètement c’est quoi un harem et comment on y vit; quelle est son évolution et tous les problèmes qui se trouvent au niveau de ce livre: la question de l’esclavage, toute la douleur qu’on peut en ressentir », a rapporté Fatimé Rayonne Habré.
En réalité, souligne l’épouse de l’ancien président tchadien, que le harem, ce n’est pas ce qu’on pense. «Parfois, les peintres orientalistes ont vraiment beaucoup fantasmé au niveau du harem où on voit que des belles femmes et tout; c’est loin d’être la réalité. Le harem, c’est la matrice de la monarchie. C’est là que vont naître les princes. Ce n’est pas du tout simplement une question de dire, c’est pour le roi et c’est la satisfaction de sa libido. Non, pas du tout », a dénoncé la juriste de formation.
Mme Habré explique également que le harem permet, dans le temps, aux clans d’organiser et de garder le pouvoir. « À partir de ce moment-là, vous avez le harem, le devoir dynastique qui est attribué aux femmes pour pouvoir donc procréer, assurer une descendance et garder le pouvoir », fait-elle savoir.
Le lecteur suit cette histoire jusqu’à ce que Symbil retourne chez elle, en Afrique, à plus de dix mille kilomètres, soixante-cinq ans après. Elle avait 80 ans. « Elle aura passé 65 ans et ses parents n’ont aucune nouvelle. Qu’est-ce qu’elle est devenue sur le plan de son identité aussi? On va voir que son identité a été écrasée complètement alors qu’elle revient chez elle et essaie de s’insérer dans sa société », détaille Fatimé Raymonne Habré.
Il convient de noter que ce roman a remporté le Grand prix du livre Féminin Ken Bugul, édition 2024.
L’ASSASSINAT HORRIBLE DE LUMUMBA ET L'INDEPENDANCE AFRICAINE EN DEBAT
Le Musée des Civilisations Noires de Dakar a démarré, samedi 22 février, son activité intitulée « Black History Month », une célébration annuelle visant à honorer l'histoire et les contributions des peuples africains et de la diaspora.
Le Musée des Civilisations Noires de Dakar a démarré, samedi 22 février, son activité intitulée « Black History Month », une célébration annuelle visant à honorer l'histoire et les contributions des peuples africains et de la diaspora. L'événement a débuté par la projection du film "Lumumba" du réalisateur haïtien Raoul Peck, suivi d'un débat animé par des figures intellectuelles et politiques de premier plan.
L a projection du film "Lumumba" a permis de rendre un hommage cinématographique à un martyr de l'indépendance congolaise. Le film "Lumumba",retraçant la vie et le combat de Patrice Lumumba, héros de l'indépendance congolaise, a été projeté devant un public composé d’élèves du lycée John F Kennedy, d'étudiants, d'intellectuels et de militants panafricains. Ce documentaire poignant rappelle le parcours de Lumumba, depuis son ascension politique jusqu'à son assassinat en 1961, un événement qui a marqué l'histoire de l'Afrique et du monde. En outre, le film atteste la cruauté de ses bourreaux. Et met en lumière les luttes pour l'indépendance africaine, les interférences étrangères et les défis de la néo colonisation.
RÉFLEXIONS SUR L'INDÉPENDANCE ET LES RÉPARATIONS
Après la projection, un débat animé par Dr Oumar Dia a réuni des intervenants : Fodé Roland Diagne, Pr Aziz Salmone Fall, Dr Djamila Mascat et Dr Dialo Diop. Les échanges ont porté sur les thèmes de l'indépendance africaine, les réparations historiques, et la nécessité d'une unité continentale pour faire face aux défis actuels
Fodé Roland Diagne a souligné l'importance de tirer les leçons des luttes passées, notamment celles du Congo, pour construire une indépendance réelle et non formelle. Il a rappelé que les indépendances africaines, souvent octroyées, ont été marquées par des interférences étrangères,notamment celles de l'ONU et de l'OTAN, qui ont contribué à affaiblirlesmouvements de libération. Pour sa part, le Pr Aziz Salmone Fall, spécialiste des réparations, a abordé la question des compensations dues aux peuples africains pour les crimes commis pendant la colonisation et la traite transatlantique. Il a insisté sur la nécessité d'une solidarité africaine et internationale pour obtenir justice et réparation.
Cependant, Dr Djamila Mascat, philosophe et chercheuse, à l’Université d’Oustrecht, Pays Bas a, quant à elle, évoqué les défis actuels de l'Afrique, notamment la persistance du racisme systémique et la nécessité de réécrire l'histoire africaine pour qu'elle soit enseignée de manière véridique aux générations futures.
VERNISSAGE : UNE EXPOSITION SUR LES VICTIMES DU RACISME
La journée s'est achevée parle vernissage d'une exposition mettant en lumière les victimes du racisme systémique à travers l'histoire. Les œuvres, commandées à de jeunes artistes africains, rappellent que le racisme, bien que souvent non nommé, structure encore aujourd'hui les relations sociales et économiques à l'échelle mondiale. Cette exposition, bien que temporaire, a permis de rappeler que les luttes contre le racisme et pour l'égalité restent d'actualité. Cette célébration du Black History Month au Musée des Civilisations Noires s'inscrit dans un cadre plus large de commémoration des centenaires de naissance de grandes figures de l'émancipation africaine, dont Patrice Lumumba, Malcolm X et Franz Fanon. Ces événements visent à honorerla mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et à inspirer les générations futures à poursuivre le combat pour une Afrique unie et libérée. Cette journée a été l'occasion de rappeler que l'histoire africaine, souvent méconnue ou déformée, doit être réappropriée et enseignée avec rigueur, ont affirmé les intervenants.
L’ALLIANCE FRANÇAISE DE ZIGUINCHOR, LE COMBAT POUR LA RECONSTRUCTION
Lecture, débats d’idées, promotion de la pensée universelle, réception de résidents qui viennent du reste de l’Afrique et du monde, notamment de la Guyane, de la Guadeloupe, etc. C’est à cela que servait l’Alliance française de Ziguinchor Incendiée
Il est des jours où tout peut basculer dans les minutes qui suivent. Il est également des scènes de chaos qui peuvent anéantir, en seulement quelques secondes, les investissements planifiés des décennies durant. L’Alliance française de Ziguinchor (Af), qui n’a pas résisté à la furie des jeunes manifestants, a été brûlée en 2023. Elle a été dévastée ! Près de deux ans après l’incendie, cet établissement se bat pour la restauration de son environnement d’antan afin de pouvoir y recevoir son monde habituel.
Lecture, débats d’idées, promotion de la pensée universelle, réception de résidents qui viennent du reste de l’Afrique et du monde, notamment de la Guyane, de la Guadeloupe, etc. C’est à cela que servait l’Alliance française de Ziguinchor. Mais, le 1er juin 2023, tout a basculé. Cet espace a été incendié lors des manifestations politico-judiciaires liées à l’affaire Ousmane Sonko. Cette nuit-là, des jeunes en colère ont lancé des cocktails Molotov dans ce site. Très vite, les flammes déciment tout sur leur passage. L’Alliance s’écroule. Il n’y reste plus rien. La bibliothèque, le matériel informatique, les six salles de cours, la salle de spectacle avec sa jauge de 500 places, l’espace campus France, la médiathèque, le bloc administratif, la salle dédiée aux séances d’incubation, le restaurant … Tout a été emporté par les flammes. Hélas ! Les 4300 m2 sont partis en fumée. La terre de l’Alliance se noircit et change de physionomie. Au lendemain de cet « acte criminel », toutes les activités ont été à l’arrêt. Plus de séance de lecture et de révision pour les élèves et les étudiants, pas d’endroit pour les manifestations culturelles et de productions audiovisuelles… Ce qui a résisté aux flammes, ce sont les arbres au sein desquels l’on contemple des oiseaux qui ne cessent de gazouiller. Ils maintiennent la flore intacte. En revanche, aucun bâtiment n’y est sorti de terre. Tout se fait dans des conteneurs qui servent de bureaux au personnel. À l’Alliance, il faut tout reprendre. Donc, tout est y urgence.
Directrice de l’Alliance française de Ziguinchor depuis septembre 2020, Nathalie Carratié-Faye a eu la malchance de tomber sur plusieurs épisodes malheureux.
« On ne tue pas la parole et la pensée »
D’abord, la Covid-19, ensuite la première manifestation de mars 2021, celle du 15 mai 2023 qui a vu brûler la maison des artistes et enfin les échauffourées de juin 2023 ayant occasionné le chaos. Elle évoque ces tragiques événements avec le cœur meurtri. « Aujourd’hui, nous sommes dans une grande difficulté », pleure Nathalie Carratié-Faye. Ces difficultés dont elle parle ont véritablement commencé le soir du 1er juin 2023. Les images ahurissantes de cet incendie ont très vite fait le tour de la toile. Qui pour arrêter les flammes cette nuit-là ? Personne !
Pour Mme Faye, c’est un dommage collatéral, mais également un « acte criminel » et odieux à la fois. « Tous ces événements ont rendu la programmation et la vie un peu difficiles au sein de l’Alliance. Pourtant, les gens manifestaient de l’autre côté. Ça partait dans tous les sens. Nous avons payé un lourd tribut lors de ces manifestations. Le 1er juin 2023, il n’y avait personne dans la rue. Il n’y avait pas de manifestation. Ce jour-là, des jeunes ont lancé des cocktails Molotov dans l’Alliance. Malheureusement, un des petits espaces contenait des bombonnes de gaz et ça a propulsé le feu », regrette la maîtresse des lieux.
Des jeunes qui arpentaient les rues de la capitale régionale du Sud ont profité des scènes de violence pour s’attaquer à l’Alliance française qui, pourtant, accueille les citoyens du Sénégal et du monde entier. Après cet épisode tragique, l’administration a décidé de s’organiser pour rouvrir les portes de l’Alliance au public. Une phase et une transition difficiles pour la directrice Nathalie Carratié-Faye et tout son personnel. Au mois de septembre 2023, l’Alliance reprend progressivement ses activités. Pour atteindre cet objectif, il a fallu la mobilisation de tous. « Dans un premier temps, nous avons, avec le soutien de tous, procédé au nettoyage de l’Alliance afin d’offrir au public un espace propre. Nous avions des produits inflammables à l’intérieur de l’Alliance et c’était dangereux. Nous nous sommes mobilisés. Parce que, pour nous, on ne tue pas la parole et on ne tue pas aussi la pensée », a-t-elle soutenu.
Les choses bougent. À notre passage à l’Alliance française de Ziguinchor, la semaine dernière, nous y avons trouvé des étudiants de l’Ufr Santé de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Cette après-midi-là, Ibrahima Koné et ses camarades se sont donné rendez-vous dans cet espace pour une réunion préparatoire de leurs journées de consultations gratuites et de don de sang. Pour ce jeune futur médecin, l’Af est un cadre agréable qui a besoin d’être refait.
1,3 milliard de FCfa nécessaire
Détruire ce qui a été construit peut aller très vite. Mais, la reconstruction peut durer une éternité. Pour tout refaire afin de permettre à l’Alliance française de Ziguinchor de retrouver son visage d’antan, il faut mobiliser un budget colossal. D’après la responsable des lieux, l’enveloppe financière tourne autour de 2 millions d’euros, environ 1 milliard 300 millions de FCfa.
Selon Mme Faye, cet investissement vaut le coût. « Cette Alliance est au service des Sénégalais. Ce sont les enfants qui viennent ici pour apprendre. Nous allons tout refaire avec du bioclimatique parce qu’on pratique l’inclusion des personnes vivant avec un handicap. Nous sommes très actifs », déclare Nathalie Carratié-Faye. Pour sa part, le président du Conseil d’administration de l’Af de Ziguinchor, Upahotep Kajor Mendy, indique que la structure qu’il a l’honneur de diriger travaille aux côtés de la Direction pour la reconstruction de l’Af de Ziguinchor qui, soutient-il, va prendre en compte les préoccupations environnementales. Dans le nouveau projet de reconstruction, M. Mendy estime que le patrimoine architectural de la Casamance sera jalousement conservé. « L’Af de Ziguinchor se situe à quelques mètres du lycée Djignabo et beaucoup d’élèves venaient passer du temps dans ce cadre qui appartient à tous les Ziguinchorois et à toutes les populations. L’Af est une institution encrée dans notre patrimoine. Les gens viennent de façon spontanée. Nous sommes là pour combattre la pensée unique », poursuit Upahotep Kajor Mendy.
Dans cette volonté de reconstruire l’Af de Ziguinchor, le président du Conseil d’administration invite les Ziguinchorois et toutes les bonnes volontés à se joindre à eux afin de rendre « plus beau et attrayant cet espace ». De plus, il rappelle que le dîner de gala est une « belle occasion pour réussir le projet de reconstruction ».
Dans cette phase de reconstruction, le ministère français des Affaires étrangères a promis de venir en aide à l’Alliance française de Ziguinchor. Outre ce soutien, le Premier ministre Ousmane Sonko, dit-on, a adressé une correspondance à Mme l’Ambassadrice de France au Sénégal pour lui faire savoir que le gouvernement va apporter son assistance à l’Alliance française de Ziguinchor afin de l’aider à réussir le projet de réhabilitation. « Nous sommes plutôt positifs. Cette maison devient de plus en plus très dynamique. Il y a des étudiants de l’Ufr Santé et des élèves du lycée Djignabo qui passent le plus clair de leur temps au sein de l’Alliance. Nous avons de vraies difficultés de travail. Moi, je n’ai pas de bureau, idem pour le reste de l’équipe. Donc, le besoin est pressant », indique Nathalie Carratié-Faye, invitant les uns et les autres à croire en eux « parce qu’au sein de l’Alliance, nous, nous croyons en nous ».
Un dîner spectacle pour se relancer
Dans une dynamique de recherche de fonds devant servir à la reconstruction totale de l’Alliance française de Ziguinchor, la directrice et son équipe ont concocté plusieurs stratégies. Outre la collecte déjà faite à Dakar, un dîner a été organisé le 15 février 2025 dans les jardins de l’Alliance française de Ziguinchor. Faire de l’Alliance française de Ziguinchor une institution aussi belle qu’une jeune fille. C’est la volonté de la Direction et du Conseil d’administration de cet établissement qui combattent la pensée unique et figée. À l’Alliance, le personnel n’a jamais baissé les bras et tout le monde est maintenu à son poste. Cette énergie intense et cet élan du cœur ont permis de maintenir cette maison du peuple qui, à tout prix, veut se relever ! Mais, ça sera avec l’appui de tous !
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
AMADOU LAMINE SALL OU L’OEUVRE LITTÉRAIRE QUI S’INSCRIT DANS LE TEMPS POÉTIQUE
EXCLUSOF SENEPLUS - Sa poésie caresse infiniment nos idéaux d’amour, de paix et de conjugalité. Elle est soyeuse et douce comme un tissu de lumière, tout en foudroyant les mensonges et les illusions qui conduisent au néant
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
La poésie est art et maîtrise du langage par une expression qui travaille le son, le rythme, les images. La poésie donne de l’intensité aux langues du monde par le sens et les sonorités et de la transcendance aux maux de l’humanité. Issue de la parole orale ancestrale, la poésie relève du sacré et de la justice qui s’élèvent dans le temps et se mélangent à toutes les voix ailées de l’histoire. La poésie est synonyme de “faire et créer”. La poésie, au sens plein du terme, demeure la Création, comme le commencement du verbe.
Le poète est un “faiseur de vers”, il est le créateur qui traverse les siècles, utilisant la versification ou la prose pour dépeindre des émotions qui se fabriquent selon les contextes et les époques. Le poète vit tel un artiste du logos qui chemine au sublime avec en bandoulière sa seule folie ensoleillée. Le poète est un sculpteur de mots qui élève la beauté au rang de la postérité car il connaît les métaphores, les analogies, les allitérations, les oxymores et les anaphores.
Amadou Lamine Sall est de cette famille des grands poètes qui cherchent encore et toujours, dans la parole sacrée, ce qui est au plus juste et plus profond de nos esprits.
Dans Mantes des Aurores, (le chant reprendra), on est pris dans un tourbillon poétique avec un rythme fulgurant qui alterne des vers longs et des vers de deux mots seulement. C’est comme un dispositif lyrique qui s’échappe des pages, créant, de manière intemporelle, des paysages africains peints avec des mots. Les allégories, figures multiples de l’amour, et les anaphores s’entremêlent comme dans un ballet savamment construit. De plus, la langue française entre en résonance avec la langue maternelle qui surgit toujours en rupture et avec force. Et l’aventure amoureuse devient ici l’allégorie poétique pour embrasser l'amour et la paix comme seules devises. L’amoureuse incarne ici la confidente, celle à qui le poète parle de l’usure et de l’absurdité du monde. Le poète réclame la justice contre le délire des fauves qui salissent les espérances .
Te mentir
Pour que tu ne connaisses jamais la haine
Dans le recueil Comme un iceberg en flammes, titre formé en véritable oxymore, le poète s’affranchit encore de tout académisme. La femme aimée est le réceptacle de tant de souffrances qui s’amoncellent comme des cadavres putrides dont il faut saluer la mémoire, tout en s’extirpant de la mort, aidé par des mains de miel et pour faire dresser des murailles de soleil. Ces poèmes ressemblent à une course haletante contre la mort en faveur de la vie, de la paix et de l’amour qui enlacent tous les vents des saisons. Et toujours résonne cette poésie sonore aux anaphores multiples qui se déploient tout au long des pages comme une déclaration lancinante qui survit à tous les orages. Les images poétiques sont vives, sans détour, traversant des montagnes d’aphorismes qui saisissent, comme autant de vérités si promptes à éclairer l’alphabet du genre humain. La poésie devient onguent et par sa langue plantureuse qui brûle parfois, elle est salvatrice et guérisseuse.
Aidez-moi
Aidez-moi à m’asseoir sur le tapis des sonorités
Aidez-moi à désherber le champ des souffrances
Pour Le locataire du néant, le poète s’incarne dans un long souffle saccadé dont la respiration douloureuse est le cœur du poème lui-même. Construit comme un long chant, ce poème unique possède une forme esthétique qui produit un effet poétique asphyxiant qui ne cesse de se reproduire pour mieux nous encercler. Le poète entame une mélopée pour survivre, nous attirant dans son sillage. Et nous le suivons pour capter son désarroi et ses désillusions car l’amour n’est décidément pas une marchandise.
Locataire du néant
il nous faut ainsi porter le monde
à travers les routes je sais mal dessinées
Dans Kamandalu, le poète s’apaise avec des textes épurés et libres qui virevoltent sur la page, laissant la place à l’espace du temps et à l’inspiration vagabonde, avec toujours pour seule boussole l’amour et le repos des corps. La poésie ici s’éloigne des fracas du monde, pour abriter la connivence amoureuse, pour laisser faire l’amour, comme une tente montée sous les étoiles. Les analogies de l’amour qui se confondent au marbre des éléments de la terre sont chargées d’envolées lyriques qui rappellent la cosmogonie africaine, arcane fondateur de l’environnement parfumé de l’essence ancestrale.
Dans la loge de ta bouche
dans le ruisseau de ta gorge
sur l’îlot de tes lèvres
Ainsi la femme aimée devient ici la personnification allégorique de la terre nourricière car seules les deux réunies peuvent encore sauver les écorces torturées. Même au fond du gouffre, le poète déclare : il me reste Dieu et la poésie.
Pour terminer avec J’ai mangé tout le pays de la nuit, le poète Amadou Lamine Sall parachève une œuvre qui s’inscrit dans le temps et dans l’épaisseur des feuilles des arbres. Et le poète réaffirme encore et encore que seuls l’amour, le regard et le verbe sont les alliés de l’homme et de la femme pour bâtir un monde à la hauteur des promesses et des attentes.
La poésie d’Amadou Lamine Sall est riche et transportée par des signaux fantastiques qui s’apparentent aux sources sacrées du verbe. Elle caresse infiniment nos idéaux d’amour, de paix et de conjugalité. Elle est soyeuse et douce comme un tissu de lumière, tout en foudroyant les mensonges et les illusions qui conduisent au néant. Les fondements du cosmos sont revisités pour mieux renaître au son des métaphores parfaitement maîtrisées, tout en restant sensibles et à la hauteur de nos fièvres. Ainsi, il faut lire - ou relire - la poésie d’Amadou Lamine Sall, exaltée par son propos et fougueuse par son esthétique. Amadou Lamine Sall, qui de sa génération a tracé un espace poétique et littéraire majeur, est une figure fondatrice de la littérature africaine contemporaine.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
Amantes d’Aurores, Amadou Lamine Sall, les éditions Feu de brousse et L’orange Bleue, 1998.
FELWINE SARR, UNE VOIX QUI TRANSCENDE LES FRONTIÈRES
L'écrivain-économiste engagé, porte la voix d'une Afrique en quête de justice et de reconnaissance. Entre restitution d'œuvres d'art spoliées et combat pour la démocratie au Sénégal, il dessine les contours d'un nouveau dialogue entre les continents
Par un froid hivernal à Montréal, Felwine Sarr, figure majeure de la pensée africaine contemporaine, rencontre ses lecteurs pour parler de son dernier roman écrit à Colobane. L'écrivain sénégalais, qui explore les thèmes de l'amour et de la résistance, incarne une nouvelle génération d'intellectuels africains engagés sur plusieurs fronts.
La France l'a choisi comme expert pour un projet d'envergure historique : la restitution des œuvres d'art et objets culturels africains spoliés pendant la période coloniale. Cette mission s'inscrit dans une démarche plus large de reconstruction mémorielle, permettant au continent africain de retrouver les pièces manquantes de son patrimoine historique.
Dans son pays natal, le Sénégal, Sarr s'est distingué par son engagement contre l'autoritarisme. Après trois années marquées par des tensions démocratiques et des violences sociales, il témoigne de la résilience de la démocratie sénégalaise. En tant qu'économiste, il porte un regard critique sur les déséquilibres du commerce mondial, plaidant pour une fonte profonde des règles qui désavantagent les nations africaines.
Face aux défis contemporains qu'il qualifie de "temps crépusculaires", notamment la tragédie qui se déroule à Gaza, Sarr refuse de céder au cynisme. Pour lui, l'art et la création littéraire constituant des remparts essentiels contre la déshumanisation croissante de notre époque.
Dans les bibliothèques où il rencontre son public, Sarr démontre sa vision de l'amour, un concept qu'il préfère incarner plutôt que définir. Ces échanges, empreints d'une authentique générosité, illustrent sa conviction que la littérature peut maintenir vivante la flamme de notre humanité commune.