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22 novembre 2024
Culture
PLAIDOYER POUR L’INSCRIPTION DE L’HÉRITAGE D’AMILCAR CABRAL AU REGISTRE MÉMOIRE DU MONDE DE L’UNESCO
Lors de la commémoration du centenaire de Cabral, Akibodé a sollicité l'appui des autorités sénégalaises pour préserver cet héritage inestimable, qui incarne les valeurs de liberté, de dignité et d’indépendance intellectuelle, culturelle et économique.
Charles Akibodé, conseiller du président de la République du Cap Vert, a plaidé à Dakar pour l’inscription de l’histoire d’Amilcar Cabral, figure de la lutte anti-coloniale, sur le registre “Mémoire du monde” de l’UNESCO.
”il est impératif que l’histoire d’Amilcar Cabral soit aujourd’hui inscrite sur le registre +Mémoire du monde+ de l’UNESCO. Et nous sollicitons vraiment l’accompagnement et le soutien des autorités sénégalaises, notamment le chef de l’Etat et son premier ministre, dans cette mission qu’on s’est donnée”, a-t-il déclaré.
M. Akibodé, historien, spécialiste du patrimoine mondial africain, s’exprimait ainsi, jeudi, à l’occasion de la commémoration du centenaire d’Amilcar Cabral.
Le résistant Amilcar Cabral (1924 –1973), également connu sous le pseudonyme Abel Djassi, est un homme politique de Guinée-Bissau et des Îles du Cap-Vert.
Il est le fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, (PAIGC), qui a permis l’indépendance de ces deux États colonisés par le Portugal.
”Cabral est une figure emblématique de la décolonisation, penseur dévoué, un homme qui a su incarner les valeurs de liberté et de dignité, et dont l’engagement, le courage et la vision, toujours d’actualité, ont transcendé les frontières”, a ainsi témoigné Charles Akibodé.
”Il est une source d’inspiration inépuisable qui rappelle que l’indépendance passe également par la liberté intellectuelle, culturelle et économique, en se basant sur nos propres savoirs et ressources”, a pour sa part soutenu la députée de la Nation caboverdienne pour la circonscription Afrique, Gisèle Lopés d’Almeida.
Selon l’ancien président de la République du Cap Vert, Pedro Verona Pires, ”le Sénégal a été d’un grand apport dans la victoire d’Amilcar Cabral face à l’impérialisme”.
”A l’époque, les combattants blessés étaient soignés à Dakar. En plus, il entretenait d’excellentes relations avec l’ancien président Léopold Sédar Senghor et beaucoup d’intellectuels de l’Université de Dakar. (…)”, a expliqué M. Pires, également président de la fondation Amilcar Cabral.
Selon le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, Bacary Sarr, ”l’héritage de Cabral doit être conservé et servi comme modèle à la jeune génération en perte de repères et de référence”.
Le programme “Mémoire du monde”, créé par l’UNESCO en 1992, vise à prévenir la perte irrévocable du patrimoine documentaire, des documents ou des collections de documents d’une valeur significative et durable, sur papier, audiovisuel, numérique ou tout autre format.
Il vise à la fois à sauvegarder ce patrimoine et à le rendre davantage accessible au grand public.
PAR Fatou Kassé-Sarr
LA SOUVERAINETÉ CULTURELLE, PILIER DE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE
La culture est notre richesse la plus précieuse. Elle nous donne les outils pour comprendre notre passé, affronter notre présent et construire notre futur
Le nouveau gouvernement, porté par une forte aspiration populaire au changement, vise la souveraineté du Sénégal. Il ne pourra réussir son projet de transformation du pays sans s'appuyer résolument sur la culture. Plus qu'un simple secteur d'activité, la culture doit être envisagée comme le socle sur lequel bâtir la souveraineté et le développement durable d’un Sénégal qui se projette sur la scène mondiale tout en restant fidèle à ses racines.
La souveraineté culturelle se réfère au droit et à la capacité d'une communauté, d'un peuple ou d'une nation à préserver, promouvoir et contrôler ses propres pratiques culturelles, ses valeurs, ses traditions et son patrimoine. Elle vise à garantir que les expressions culturelles d'une communauté soient respectées et protégées face l'homogénéisation imposée par des influences externes, qu'elles soient politiques, économiques ou sociales.
Elle est alors est un pilier essentiel de la souveraineté nationale que le nouveau gouvernement sénégalais doit impérativement prendre en compte dans sa quête de souveraineté économique.
L’histoire de notre continent a été largement racontée par l’Occident, souvent déformée pour véhiculer des stéréotypes et servir des objectifs de domination économique. Les africains se sont longtemps eux-mêmes perçus et positionnés en fonction de cette ce narratif externe. En 2024, ces stéréotypes persistent même s’ils sont contestés.
Il existe une seule manière de déconstruire cette fausse perception de l’Afrique : construire nos propres récits et les diffuser à travers la multiplicité des arts et de la culture. Des récits décomplexés qui reflètent nos spécificités culturelles et notre vision du monde.
Dans une interview récente au quotidien Le Soleil, Ibrahima Thioub dit très justement « A nous Africains de nous positionner par rapport à nous-mêmes en élaborant en toute souveraineté nos politiques mémorielles et patrimoniales qui ne doivent rien attendre de qui que ce soit ».
La souveraineté est un processus pensé et des dispositions mentales
Aujourd’hui, le Sénégal a élu un nouveau pouvoir dont le Projet vise la souveraineté du pays. Mais qu’est-ce que la souveraineté ? Et surtout que signifie la souveraineté pour une Nation africaine face aux défis contemporains (mondialisation, développement des multinationales, nouvelles technologies, etc.), ?
La souveraineté est globalement le droit à l'autodétermination et la capacité à prendre des décisions autonomes sur les plans politique, économique et social. Pour une nation africaine, la souveraineté revêt des dimensions particulières, influencées par son histoire coloniale principalement, et ses contextes politiques et sociaux spécifiques. Rechercher la souveraineté signifie donc qu’il y a une part de notre destinée qui ne nous appartiendrait pas et dont il faudrait reprendre le contrôle. Demande de se recentrer sur les intérêts nationaux et dans le même temps, puisque nous sommes au 21ème siècle, de s’ouvrir au monde.
La souveraineté donc est un processus pensé, déployé et décliné avec des fondements solides notamment la perception qu’ont les peuples d’eux-mêmes. Un peuple mentalement fort, sera en mesure de sortir de la dépendance, d’avoir cette ambition collective et d’établir des relations équitables avec le monde dit développé.
Pour moi, le slogan « Jub, Jubal, Jubanti » est une première déclinaison vers cette capacité à être souverain. Il propose une vision de la souveraineté qui ne se limite pas à l'indépendance formelle, mais qui englobe une gouvernance transparente, juste et orientée vers le développement national. Il suggère que la véritable souveraineté découle d'un État fort, responsable devant son peuple et capable de défendre les intérêts nationaux. Ce slogan en langue wolof puise ses racines dans la culture et les valeurs sénégalaises. Ses signifiants découleraient alors de référents culturels communément admis par l’ensemble des Sénégalais.
Dans ce contexte, quelle place accorder à la culture ? Quel est son apport réel dans les dispositions mentales qui permettront d’atteindre la souveraineté ?
La souveraineté culturelle est un pilier de la souveraineté nationale
Le nouveau gouvernement a présenté le référentiel Sénégal 2050 dont l’ambition est de faire du pays « une Nation souveraine, juste, prospère et ancrée dans des valeurs fortes ». La souveraineté culturelle devient alors un élément central à considérer dans sa stratégie de souveraineté économique, car elle constitue un fondement essentiel de l’identité, des valeurs, et de l'indépendance nationales.
Souvent minimisée dans les politiques de gouvernements, je pense que la culture, (équilibrée avec d'autres éléments tels que la citoyenneté, les droits politiques et les valeurs communes), est le fondement d’une Nation. Et que serait une souveraineté sans fondements ? Je ne fais bien entendu pas référence à une vision culturaliste caricaturale de repli sur soi et de rejet de l'autre, mais à la culture sous tous ses aspects (identité collective, histoire, patrimoine, manière de vivre, pratiques culturelles, design, artisanat, gastronomie, éducation, etc.). Je pense à la culture de nos terroirs. Par exemple : le ndeup, le kankourang, le nduut, l’ékonkong, que les communautés organisent sur toute l’étendue du territoire, ou encore le fonio qui nous vient des hauteurs de Kédougou. Et je m’interroge : ne méritent-ils pas d’être expliqués, transmis aux jeunes générations et valorisés comme partie intégrante de ce qu’est être sénégalais ? Quelle place donner aux expressions culturelles contemporaines qui traduisent aussi l’identité du Sénégal ?
Je pense ici à la « senegalese touch », celle qui rend le Sénégal singulier.
Il s'agit de concevoir la culture comme un ancrage solide, une source de références, qui redonne fierté, rend notre jeunesse moins poreuse à toutes sortes d'influences, qui aiguise l’esprit critique sur le monde et qui permet par la même occasion de gagner sa vie. Un fondement qui rend plus assuré, mieux assis, qui rend souverain.
La souveraineté d'une nation ne se limite donc pas à sa capacité de se gouverner sans ingérence étrangère. Elle inclut aussi la capacité à s’affirmer. C’est pourquoi la souveraineté tout court est indissociable de la souveraineté culturelle.
Les vrais récits pour reconstruire la cohésion sociale
Cette souveraineté culturelle ne signifie pas un repli sur soi, mais plutôt la capacité du Sénégal à maîtriser son propre récit, à valoriser ses traditions et ses expressions artistiques contemporaines, tout en restant ouvert aux échanges culturels mondiaux. Senghor avait dit "enracinement et ouverture". Était-ce visionnaire ? Car la vérité est que ceux qui savent d'où ils viennent tracent leur chemin sûrement et fermement.
Le Sénégal, riche de sa diversité culturelle, doit valoriser et promouvoir ses expressions artistiques et créatives. Celles-ci sont porteuses des vrais récits africains, qui remettent en question les stéréotypes et offrent une vision renouvelée de notre continent. Elles renforcent fierté et sentiment d'appartenance à une identité plurielle et dynamique.
Trop longtemps, l'histoire de notre continent a été déformée par des grilles de lecture inadaptées et des stéréotypes tenaces. Il est temps de déconstruire ces fausses perceptions à travers les arts et la culture.
Les États africains doivent investir dans la culture
La notion de "nouveaux récits" est aujourd'hui de plus en plus revendiquée par les Africains, mais elle est aussi présente dans tous les projets et orientations de la coopération internationale sous l'appellation de nouveaux récits communs. Cette construction se met en œuvre grâce au financement. À ce stade, on pourrait se poser la question suivante : pourquoi mettre autant d'efforts à financer la culture en Afrique s'il n'y avait pas un gain spécial ? Si nos gouvernements se penchaient réellement sur ces questions, ils accorderaient assurément une place stratégique à la culture.
Pourtant, le Sénégal a été précurseur en la matière avec un soft power culturel puissant. C'est d'ailleurs l'une des forces du pays sur laquelle nous surfons depuis lors. Aujourd'hui, le soft power culturel sénégalais a vécu, et je pense qu'on en subit les conséquences au quotidien. Il faudrait alors tirer des leçons du passé, regarder le monde et observer l'évolution des forces. Tirer des leçons de la position du Maroc ou bien observer la force de la K-Wave, cette fameuse vague culturelle qui nous vient de la Corée du Sud, ou bien encore se demander comment la fulgurante renaissance culturelle du Nigéria a-t-elle donné lieu à cette explosion internationale puissante de l’industrie culturelle nigériane. Et prendre le temps d’analyser : quels ont été les impacts concrets dans ces pays ? Pourquoi persistent-ils à investir dans la culture ?
La souveraineté culturelle est un investissement stratégique
Investir dans la souveraineté culturelle du Sénégal ne devrait pas être perçu comme un investissement à perte. Au contraire, c’est essentiel pour garantir que nos expressions culturelles soient respectées, protégées et promues. C'est un moyen efficace de résister à l'homogénéisation culturelle mondiale tout en positionnant le Sénégal comme un acteur culturel influent sur la scène africaine et internationale.
La culture est le socle indispensable de la souveraineté. Il est temps de reconnaître cette réalité et de la placer au cœur des politiques publiques.
Elle contribue au développement économique du Sénégal à travers plusieurs canaux, notamment le tourisme qui attire des visiteurs intéressés par notre patrimoine culturel riche et nos traditions. De plus, les industries créatives telles que la musique, le cinéma, la mode et l'artisanat génèrent des emplois et stimulent la croissance économique locale. Le pétrole et le gaz ne sont pas la panacée. Le Sénégal peut diversifier son économie et renforcer son attractivité sur la scène mondiale si elle intègre la culture au cœur de ses stratégies de développement.
SEM Samir Addahre, Ambassadeur du Maroc auprès de l’Unesco, déclarait récemment lors de la XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris : « La culture s’impose aujourd’hui comme un levier fondamental de la diplomatie ».
Cela nécessite toutefois une volonté politique forte et un engagement à long terme : une politique culturelle ambitieuse, un soutien aux acteurs culturels locaux, la protection notre patrimoine ou encore la promotion de nos traditions. Le gouvernement doit également encourager la création artistique, investir dans les infrastructures culturelles et renforcer les capacités des industries créatives.
La culture n'est pas un simple ornement, elle est le fondement sur lequel nous devons bâtir notre avenir.
En résumé, la culture est notre richesse la plus précieuse. Elle nous donne les outils pour comprendre notre passé, affronter notre présent et construire notre futur. Investir dans la culture, c’est investir dans notre identité, notre souveraineté et notre avenir.
Placer la souveraineté culturelle au cœur de notre projet de développement, c’est construire un Sénégal plus fort, plus uni et plus prospère.
Le moment est venu de reconnaître la valeur de la culture et de lui donner la place qu'elle mérite dans notre société.
Fatou Kassé-Sarr est Directrice Générale Labell’Com, organisatrice du Carnaval de Dakar.
UNE MANIA DE LA KORA QUI DEFIE LA SCENE AMERICAINE
Chanteuse, joueuse de Kora et de Piano, la star montante de la musique malienne, Wassa Kouyaté, fait son bonhomme de chemin. En tournée aux Etats-Unis, elle devient le porte-étendard de la culture mandingue sur la scène internationale.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 17/10/2024
Chanteuse, joueuse de Kora et de Piano, la star montante de la musique malienne, Wassa Kouyaté, fait son bonhomme de chemin. En tournée aux Etats-Unis, elle devient le porte-étendard de la culture mandingue sur la scène internationale.
Originaire d’une lignée prestigieuse des griots, Wassa Kouyaté est une chanteuse accomplie. Elle est une instrumentiste de talent, joueuse de la kora, un instrument traditionnellement plus fréquemment utilisé par les hommes. Mais, à l'instar de la Gambienne Sona Jobarteh et de la Sénégalaise Senny Camara, la Malienne fait figure d’exception en tant que l’une des rares femmes à maîtriser cet instrument complexe qui est rendu célèbre par les défunts comme Soundioulou Cissokho, Mory Kanté, Toumani Diabaté… Diplômée de l’Institut national des arts de Bamako, Wassa s’est vite perfectionnée à la kora qu’elle a choisie dès ses premières années de formation. Chanteuse, compositrice, la jeune star s’est imposée grâce à son talent sur la scène internationale. Son dévouement pour la musique africaine n’est plus un secret. Elle a eu à collaborer avec des artistes de renom, notamment le regretté Thione Ballago Seck. Et ses performances ont conquis un large public à travers le monde.
Tournée américaine
Actuellement Wassa Kouyaté est en tournée américaine où elle fait sensation dans plusieurs grandes villes. Ce qui est opportunité pour l’artiste de partager son art, son savoir-faire, afin d’introduire les sonorités de la kora à un public international. La chanteuse a également marqué les esprits avec la sortie de sa nouvelle vidéo intitulée «Gnagaryguassa», une œuvre qui rend hommage à la femme africaine. Ce morceau, où Wassa s’entoure de djembés, de balafons et bien sûr de sa fidèle kora, est le fruit d’une collaboration avec des musiciens aguerris. «Gnagaryguassa» témoigne non seulement de son talent, mais aussi de son engagement en faveur des femmes. Une cause qu’elle défend à travers ses compositions et ses prises de position.
Avec une vingtaine de spectacles à son actif sur la scène internationale, Wassa Kouyaté est désormais reconnue comme une ambassadrice de la musique malienne. Son surnom de «Princesse de la Kora» n’est pas un vain mot grâce à ses compétences techniques, sa capacité à moderniser et à faire évoluer les traditions musicales africaines. Du coup, la tournée américaine marque une étape décisive dans sa carrière. À travers ses créations et ses performances, Wassa Kouyaté s’affirme comme une figure montante de la scène musicale africaine, l’héritage culturel de son pays en bandoulière.
CES ACTEURS QUI ONT ATTIRE L’ATTENTION DU PUBLIC
Regarder le film «Black Tea» est un régal grâce à ses acteurs avec un casting diversifié. Bés bi dévoile le personnage et la personnalité de ces professionnels du 7e art.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 17/10/2024
Regarder le film «Black Tea» est un régal grâce à ses acteurs avec un casting diversifié. Le public a été séduit par le jeu d’acteur parfaitement maîtrisé à la lettre. Parmi les acteurs, trois ont attiré l’attention. Bés bi dévoile le personnage et la personnalité de ces professionnels du 7e art.
Nina Mélo dans le rôle de Aya De rock star au cinéma
Dès son enfance, Nina se rêve avocate ou rock star. Au collège, elle veut écrire des histoires à la Harry Potter pour se diriger à l’adolescence vers la caméra et le jeu. C’est en partie grâce aux films et séries américaines qu’elle pourra s’identifier à des personnages qui lui ressemblent et aura envie de jouer la comédie. Elle tournera dans un premier téléfilm et se sentira enfin vraiment à sa place en étant sur un plateau de tournage. L’époque durant laquelle elle voulait être une rock star est loin. Aujourd’hui, elle sent que l’interprétation lui apporte une sorte de guérison, en la connectant à ses propres émotions. Chaque personnage, d’après elle, lui apporte un message afin de la faire évoluer. À travers le métier d’artiste-interprète, elle a envie de partager des émotions auxquelles les gens peuvent s’identifier. Elle souhaite ainsi faire passer un message et apporter un certain bien-être.
Han Chang dans la peau de Cai Tel père, tel fils
Né en 1974, Han Chang est un acteur taïwanais. Il est diplômé du programme intensif d’un an du département de réalisation de l’Académie du film de Pékin. Bon sang ne saurait mentir, son père est l’acteur Kuo-Chu Chang et son frère cadet est le célèbre acteur Chen Chang. Il a fait ses débuts d’acteur dans «A Brighter Summer Day» d’Edward Yang en 1991. Il a également joué dans «Happy Together» de Wong Kar Wai en 1997. Han Chang joue désormais depuis plus de 25 ans. Ses prestations sont innombrables. Il a été nommé meilleur second rôle dans une mini-série Tv aux Golden Bell Awards avec Upstream, et meilleur premier rôle dans une mini-série TV aux Golden Bell Awards avec The Stranger.
Ke-Xi Wu dans Ying Une actrice à plusieurs distinctions
Ke-Xi Wu est une actrice et scénariste taïwanaise. En 2014, elle a été nommée meilleure actrice au deuxième Festival international du film et de la télévision du Canada et a été nommée meilleure actrice aux 15e Chinese Film Media Awards pour sa performance dans le film «Ice Poison», acclamé par la critique et présenté en avant-première au Festival du film de Berlin 2014. Le film a été sélectionné par Taïwan pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. En 2016, Ke-Xi a été nommée pour le prix de la meilleure actrice lors de la 53e édition des Golden Horse Awards pour son rôle dans «Adieu Mandalay», dont la première a eu lieu au Festival international du film de Venise, où le film a reçu le prix Fedeora du meilleur film et projeté au Festival international du film de Toronto. En 2017, elle a joué dans «The Bold», «The corrupt, and the beautiful». Le film a été nommé meilleur long métrage et a remporté le prix du choix du public lors de la 54e édition des Golden Horse Awards.
En 2019, Ke-Xi a écrit et joué dans le film «Nina Wu de Midi Z», un thriller psychologique inspiré par le mouvement #MeToo. Il a été projeté dans la section «Un certain regard» lors du 72e Festival de Cannes, récompensé d’un Excellent Screenplay Awards Taïwan, Youth Film Handbook China, et nommé pour le meilleur scénario original lors de la 56e édition des Golden Horse Awards. En 2020, Ke-Xi a participé au film américain «Sauvée par amour» réalisé par D.J. Caruso et a été sélectionnée pour le Variety’s 2020 International Women’s Impact Report de Variety. (…)
ADOPTION DU PROJET DE DÉCRET PORTANT COLLECTE DE LA RÉMUNÉRATION POUR COPIE PRIVÉE
La rémunération pour copie privée, instaurée par la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins, votée en 2008, est une redevance prélevée sur les supports d’enregistrement tels que les disques durs, les clés USB, les cartes mémoires, CD ou DVD.
Le gouvernement sénégalais a examiné et adopté, mercredi en conseil des ministres, le projet de décret portant collecte de la rémunération pour copie privée, a appris l’APS de source officielle.
Avec l’adoption de ce texte, le gouvernement satisfait ainsi une doléance vieille de plus de dix ans du monde de la culture sénégalaise.
Dès son arrivée à la tête du département de la Culture, Khady Gaye Diène avait indiqué que cette question avait été inscrite parmi ‘’les mesures urgentes’’ de sa feuille de route pour le secteur.
‘’Dans l’élaboration du plan sectoriel du ministère, nous avons mis la question de la rémunération pour copie privée parmi les mesures urgentes. Il le faut impérativement pour qu’à l’heure du bilan, le monde des arts puisse constater qu’il y a eu une avancée remarquable sur cette question-là’’, avait déclaré la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.
Elle avait fait cette déclaration lors d’une visite de prise de contact à la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), en mai dernier.
En décembre 2023, les artistes, dans leur ensemble, avaient mené une campagne pour exiger l’application effective des décrets d’application instituant la rémunération pour copie privée.
La rémunération pour copie privée, instaurée par la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins, votée en 2008, est une redevance prélevée sur les supports d’enregistrement tels que les disques durs, les clés USB, les cartes mémoires, CD ou DVD.
Elle est destinée à compenser le préjudice subi par les auteurs, artistes, éditeurs et producteurs du fait du manque à gagner résultant de cette utilisation massive et gratuite de leurs œuvres.
La rémunération pour copie privée est une directive de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) signée par le Sénégal.
Sur le continent africain, elle est notamment effective en Algérie, au Burkina Faso, au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Cap Vert.
AMADOU MAKHTAR M'BOW, PIONNIER ET MARTYR
La disparition du Sénégalais marque, selon Adekeye Adebajo, la fin d'une ère de leadership africain combatif et visionnaire, loin des "nobodies glorifiés" actuels, "souvent ternes, extrêmement prudents et politiquement conservateurs"
(SenePlus) - Dans un article publié dans Business Day et bientôt dans The Guardian, le professeur Adekeye Adebajo rend hommage à Amadou-Mahtar M'Bow, figure emblématique sénégalaise décédée le 24 septembre 2023 à l'âge de 103 ans.
Adebajo brosse le portrait d'un homme aux multiples facettes, né le 20 mars 1921 à Dakar. "M'Bow était ainsi l'incarnation vivante du 'triple héritage' d'identités africaine, musulmane et occidentale décrite par le chercheur kényan Ali Mazrui", écrit-il. Son parcours exceptionnel l'a mené de l'école coranique aux bancs de la Sorbonne, en passant par l'engagement dans les Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le professeur souligne la vision novatrice de M'Bow à la tête de l'UNESCO, citant ses propos avant sa prise de fonction : "Je me méfie un peu d'un humanisme universaliste qui masque souvent l'eurocentrisme. Je préfère le pluralisme, qui acceptent l'identité distinctive de chaque peuple". Cette philosophie a guidé son action à la tête de l'organisation.
Adebajo met en lumière les initiatives audacieuses de M'Bow, notamment son soutien au "Nouvel ordre mondial de l'information et de la communication" (NOMIC). Il explique que l'idée était de "réduire la domination des agences médiatiques occidentales dans le reportage des nouvelles mondiales", ainsi que de lutter contre "la représentation souvent culturellement insensible, stéréotypée et négative du Sud global".
Le professeur qualifie Makhtar M'Bow de "visionnaire" pour ses actions en faveur de la restitution des biens culturels. Il note : "M'Bow a été visionnaire en poussant le 'Comité intergouvernemental pour la promotion du retour des biens culturels à leur pays d'origine ou de leur restitution en cas d'appropriation illicite' en 1978 : des actions que les gouvernements européens ne commenceraient à prendre que dans les années 2010."
Cependant, Adebajo rapporte que cette vision progressiste a suscité une vive opposition de la part des puissances occidentales. Il décrit une campagne de dénigrement sans précédent, accusant M'Bow de délit d'être "anti-occidental et antisémite". Le professeur dénonce : "Le gouvernement américain - soutenu par la Heritage Foundation d'extrême droite et des médias d'entreprise complaisants - a alors lancé une chasse aux sorcières coordonnée contre M'Bow qui avait le même niveau de véracité que les procès des sorcières de Salem au 17e siècle."
L'auteur va plus loin en critiquant la couverture médiatique biaisée de l'époque. Il cite une étude révélant que "61% des sources pour les articles privés des médias grand public américains provenaient de sources officielles de Washington, 14,5% de sources occidentales hostiles 'anonymes', et seulement 21,1% de l'UNESCO elle-même". Il ajoute : "Ironiquement, la campagne médiatique diffamatoire menée par l'Occident a prouvé le bien-fondé de l'argument de M'Bow sur la nécessité de diversifier les sources d'information mondiales."
Malgré ces attaques, Adekeye Adebajo souligne l'héritage considérable d'Amdou Makhtar M'Bow. Il évoque son projet phare, une histoire de l'Afrique en huit volumes.
En conclusion, Adebajo dresse une critique parallèle entre la génération de M'Bow et les représentants africains actuels à l'ONU, qu'il qualifie de "nobodies glorifiés". Il les décrit comme «souvent ternes, extrêmement prudents et politiquement conservateurs, plus intéressés par le prestige, les avantages et les indemnités journalières de leur fonction que par le fait de dire la vérité au pouvoir».
La disparition d'Amadou-Mahtar M'Bow marque, selon Adebajo, la fin d'une ère de leadership africain combatif et visionnaire sur la scène internationale. Son combat pour la diversité culturelle et l'équité mondiale, bien que contesté de son vivant, résonne aujourd'hui avec une acuité renouvelée dans un monde en quête de pluralisme et de justice.
ENCOURAGER L’ECRITURE FEMININE
La première édition du concours «Miss Littérature» débarque au Sénégal le 18 décembre prochain. En effet, la liste des candidates présélectionnées a déjà été publiée après l’appel à candidatures clôturé le 15 septembre 2024.
Le 18 décembre prochain, Dakar accueillera la première édition du concours «Miss Littérature Sénégal». Créé en 2016 au Bénin par Carmen Fimame Toudonou, le concours «Miss Littérature» est, selon Salamata Ousmane Diallo, une initiative qui vise à faire la promotion du livre à travers la lecture et l’écriture, mais aussi à «créer une relève féminine littéraire». Et après l’appel à candidatures, informe la journaliste de la Rfm, 100 participantes, issues des 14 régions du Sénégal et âgées de 18 à 24 ans, prendront part à la phase de présélection prévue le 12 novembre 2024, pour désigner les 10 meilleures d’entre elles. La lauréate va représenter le Sénégal au concours «Miss Littérature Afrique» prévu le 25 juillet 2025 au Bénin.
La première édition du concours «Miss Littérature» débarque au Sénégal le 18 décembre prochain. En effet, la liste des candidates présélectionnées a déjà été publiée après l’appel à candidatures clôturé le 15 septembre 2024. Au total, 100 participantes, issues des 14 régions du Sénégal et âgées de 18 à 24 ans, prendront part à la phase de présélection prévue le 12 novembre 2024 au Centre culturel Blaise Senghor, pour désigner les 10 meilleures d’entre elles, avant la finale qui aura lieu le 18 décembre au Théâtre national Daniel Sorano de Dakar, selon Salamata Ousmane Diallo, journaliste à la Radio futurs médias (Rfm) et membre du comité d’organisation. Créée en 2016 au Bénin par Carmen Fimame Toudonou, cette compétition panafricaine vise à faire la promotion du livre à travers la lecture et l’écriture, mais aussi à accompagner les filles qui s’intéressent à la littérature et qui ont envie d’écrire. «L’objectif de ce concours, c’est de créer une relève féminine littéraire, mais aussi d’accompagner les jeunes filles qui s’intéressent à la littérature et qui ont envie d’écrire», précise Salamata Ousmane Diallo, ajoutant que ce concours participe également à l’éducation. Une noble intention ! Cette compétition se présente comme une opportunité pour ces jeunes filles passionnées des lettres, surtout face au constat de la sous-représentation des femmes dans le domaine de la littérature au Sénégal. «On ne voit pas beaucoup d’écrivaines au Sénégal par rapport au nombre des écrivains. Pour ce concours, ce sont des candidates qui viennent des milieux scolaires, universitaires ou qui sont déjà jeunes auteures.
Donc, ce sont des candidates qui, on le pense, peuvent bel et bien participer à ce concours et tenter leur chance de remporter le trophée national», explique la journaliste.
L’engouement pour cette première édition au Sénégal a été immédiat. «Depuis le premier jour de l’appel à candidatures, en 48 heures, on a reçu la candidature de 80 filles qui ont manifesté leur volonté de participer. Et on a senti que le besoin était là et que ces filles-là s’intéressent à la littérature», a-t-elle fait savoir, tout en précisant que la phase de présélection de ce concours se déroulera en deux étapes notamment, une épreuve écrite, qui permettra de retenir 30 candidates, puis une épreuve orale où l’éloquence, l’articulation et la maîtrise des sujets littéraires seront évaluées. «Sur les 100 candidates, on va choisir les 30 qui vont passer à la phase orale et nous choisirons les 10 qui s’affronteront en finale le 18 décembre 2024. La phase orale, c’est donc d’évaluer la capacité de la lauréate de s’exprimer, son éloquence, l’articulation et tout ce qui tourne autour de la littérature», précise Salamata Ousmane Diallo, rappelant qu’à l’issue de cette compétition, la Miss et ses 2 dauphines seront couronnées et la lauréate représentera le Sénégal à la grande finale africaine de Miss Littérature prévue le 25 juillet 2025 au Bénin.
Membre du comité d’organisation de ce concours, Salamata Ousmane Diallo exhorte également les enseignants et les professeurs à soutenir leurs candidates. «Nous lançons l’un appel à leurs encadreurs, c’est-à-dire les enseignants et les professeurs, à soutenir leurs candidates en les aidant à faire des exercices avant le 12 novembre», a-t-elle lancé. Mais ce n’est pas tout. Au-delà de ce concours, Salamata Ousmane Diallo et son équipe ambitionnent de conquérir les établissements scolaires pour y implanter des clubs de lecture et des bibliothèques. «Après ce concours, on va faire des tournées dans les établissements et essayer de créer des clubs de lecture dans les établissements qui n’en ont pas pour permettre aux élèves d’être en contact avec les livres», a-t-elle conclu.
IBRAHIMA WANE RACONTE L’HISTOIRE D’UNE FIGURE ILLUSTRE
Nombreux étaient ceux qui ont répondu, samedi dernier, à l’invitation du Professeur Ibrahima Wane pour la présentation de son ouvrage «Dr Ibra Mamadou Wane, les secrets d’un serviteur».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 16/10/2024
La grande salle de la Maison culturelle Douta Seck était trop petite pour accueillir toutes les sommités littéraires, politiques et culturelles venues assister à la cérémonie de présentation du livre du Professeur Ibrahima Wane. Dans son ouvrage « Ibra Mamadou Wane, les secrets d’un serviteur», l’universitaire rend un vibrant hommage à ce «digne fils du Fouta Toro», tout en retraçant son parcours.
Nombreux étaient ceux qui ont répondu, samedi dernier, à l’invitation du Professeur Ibrahima Wane pour la présentation de son ouvrage «Dr Ibra Mamadou Wane, les secrets d’un serviteur». La cérémonie de dédicace, organisée à la Maison de la Culture Douta Seck, a réuni des personnalités politiques, culturelles, des représentants de la société civile, des élèves et étudiants, ainsi que des amis et membres de la famille de l’auteur. Cet afflux témoigne de l’importance de Dr Ibra Mamadou Wane, considéré comme un «digne fils du Fouta», un homme qui a servi son pays avec dévouement.
Cet ouvrage de 209 pages, publié par L’Harmattan Sénégal, est à la fois un hommage d’un neveu à son oncle et un témoignage qui retrace la vie du Dr Ibra Mamadou Wane. À travers ce livre, l’auteur restitue un pan significatif de l’histoire politique et culturelle du Sénégal. Il s’agit d’un récit accessible et enrichi d’archives, y compris des photographies, qui permettent de revivre les étapes marquantes de la vie de Dr Ibra Mamadou Wane, tout en illustrant l’histoire d’un fils du Fouta Toro, dont l’impact a résonné à travers toute l’Afrique de l’Ouest.
«Cet ouvrage n’est pas un catalogue de louanges»
Abdoulaye Elimine Kane a souligné que «c’est un livre que tout vrai écrivain aimerait écrire, et que tout amateur de bons livres devrait lire» parce que «bien écrit, avec simplicité, précision et rigueur». L’ancien ministre de la Culture d’ajouter : «Ce n’est pas un livre rempli de louanges, et on peut l’aborder de plusieurs façons. Personnellement, j’ai commencé par la fin, à travers les photos, mais on peut aussi l’aborder par les souvenirs d’adolescence ou la politique.» Il a également salué la qualité du travail de recherche, précisant que «ce livre n’est pas simplement un récit sec d’une vie, il est écrit pour être lu, presque comme un conte».
Quatre axes d’intérêt du livre
Le Directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lô, qui a présenté l’ouvrage, a salué le travail d’archivage réalisé par l’auteur, soulignant la précision et la richesse des informations. «Ibra Mamadou Wane fait partie de ces bâtisseurs qui méritent d’être célébrés. Cet ouvrage va au-delà de l’hommage à un grand homme, il révèle de nombreuses facettes de notre histoire nationale et de notre mémoire collective», a-t-il déclaré.
M. Lô a également décrit les quatre axes majeurs du livre. Le premier porte sur Mboumba, un acteur clé dans le processus d’islamisation du nord du Sénégal. Le deuxième met en lumière des figures remarquables de notre mémoire collective. Le troisième traite des bénéfices d’une diplomatie fondée sur la fierté et la dignité. Enfin, le quatrième se concentre sur le parcours de Dr Ibra Mamadou Wane, un bâtisseur animé par la foi, la générosité et la solidarité fraternelle.
Très ému, le Professeur Ibrahima Wane a confié que ce livre n’est pas seulement l’histoire d’un homme. «C’est l’histoire du Sénégal, voire de l’Afrique de l’Ouest, à travers la transmission d’un patrimoine culturel, social, économique et politique, qui nous permet de relever les défis futurs», a-t-il affirmé. La cérémonie s’est terminée par des prestations musicales traditionnelles, avec Baba Maal et la troupe des Gawlo.
par Fatou Kassé-Sarr
LE XALAM2 ÉLECTRISE PARIS
Avec une énergie défiant le temps, les neuf musiciens ont offert une prestation mémorable, parcourant un répertoire riche et diversifié. Ce concert marque une étape importante dans leur tournée anniversaire, qui les mènera jusqu'à Dakar
55 ans de légende et une actualité toujours brûlante
Samedi 12 octobre, le Pan-Piper à Paris a vibré au rythme du Xalam2, groupe mythique de la musique africaine, pour un concert d’exception célébrant leurs 55 ans de carrière. Après une escale à Genève, la sortie de leur nouvel EP « Retour aux Sources », et une table ronde sur l’impact de leur musique, le groupe a offert une prestation mémorable à un public venu en nombre.
Dès les premières notes, la magie opère. Les neuf musiciens, incluant une section de cuivres, déploient une énergie scénique stupéfiante, démentant leur longévité. Le Xalam2, figurant dans le prestigieux classement des « Great Black Music » – mouvement célébrant l’excellence des musiques noires à travers le monde – prouve une fois de plus son statut de légende vivante.
Pendant près de deux heures, le groupe traverse son répertoire, chantant dans plusieurs langues africaines, affirmant ainsi sa dimension panafricaine. Ce qui frappe particulièrement, c’est la pertinence actuelle de leurs anciennes chansons. Des titres comme par exemple « Leeboon », « Walyane » ou « Nderane », abordant des thèmes tels que la place des femmes, l’immigration ou l’avenir incertain des jeunes africains, résonnent encore aujourd’hui avec une force prémonitoire. Ces paroles, écrites il y a des décennies, semblent avoir anticipé les défis contemporains, donnant à leur musique une dimension intemporelle et une actualité criante.
Le public, aussi diversifié que leur musique, unit générations et origines dans une ambiance chaleureuse, telle une grande famille rassemblée par la force de la musique du Xalam2. L’engagement social et politique du groupe, loin d’être un vestige du passé, continue donc de toucher et d’inspirer, prouvant que leur voix reste un outil puissant pour éveiller les consciences et promouvoir le changement.
Ce qui frappe également, c’est la capacité du groupe à se régénérer. De nouvelles générations de musiciens, biberonnées au son du Xalam2, apportent leur touche d’originalité, perpétuant ainsi le mythe et entrant à leur tour dans la légende. Cette fusion entre l’héritage musical et les nouvelles influences permet au groupe de rester pertinent et captivant pour un public multigénérationnel.
À la fin du concert, le public en redemande, preuve que l’énergie du Xalam2 n’a pas pris une ride. Chaque prestation laisse les spectateurs avec une envie irrépressible de replonger dans cette ambiance unique, où la musique transcende le simple divertissement pour devenir un vecteur de réflexion et de prise de conscience.
« Retour aux Sources » leur EP sorti le 21 juin 2024 est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes digitales.
La tournée anniversaire continue ! Prochain rendez-vous : Dakar, le 30 novembre 2024, pour une célébration qui s’annonce déjà mémorable. Le Xalam2 prouve une fois de plus que sa musique transcende le temps et les frontières, unissant les générations dans un même élan de joie, de partage, et d’engagement social.
felwine sarr en conversation avec mamadou diouf
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L'ÉQUILIBRE FRAGILE D'UNE NATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre traditions ancestrales et aspirations modernes, le Sénégal cherche à redéfinir son identité collective, au-delà du modèle "islamo-wolof" hérité de l'ère coloniale. Comment y parvenir ?
Dans le dernier numéro de l'émission "Chroniques d'un temps politique" animée par Felwine Sarr, l'historien Mamadou Diouf offre une analyse perspicace de la construction et de l'évolution de la nation sénégalaise.
Au cœur de son propos, Diouf révèle comment le modèle « islamo-wolof », forgé durant l'ère coloniale, a jeté les bases de l'identité nationale sénégalaise. Ce modèle, loin d'être monolithique, a progressivement intégré diverses communautés et régions périphériques, créant un tissu social complexe et dynamique.
L'indépendance marque un tournant crucial dans la formation de l'imaginaire national. Des figures comme Léopold Sédar Senghor ont œuvré à la création d'un récit commun, s'appuyant notamment sur le concept de "parenté à plaisanterie" pour tisser des liens entre les différentes communautés.
Diouf souligne l'équilibre délicat qui caractérise la construction nationale sénégalaise : d'un côté, la reconnaissance des spécificités communautaires ; de l'autre, l'émergence d'une culture politique vernaculaire partagée. Cette dualité a permis l'instauration d'un espace public où les différentes composantes de la société peuvent interagir et négocier.
Aujourd'hui, le Sénégal fait face à des tensions qui entraînent un décalage entre les imaginaires traditionnels et les aspirations nouvelles, particulièrement celles de la jeunesse. Cette génération, ancrée dans le local mais ouvert sur le monde, redéfinit les contours de l'identité nationale.
Le défi qui se présente au Sénégal, et plus largement à l'Afrique, est de repenser le concept même de nation. Mamdou Diouf plaide pour des formes de gouvernance plus souples, capables de reconnaître la pluralité des communautés tout en s'inscrivant dans ce qu'il appelle le "temps du monde" - une universalité qui ne nie pas les particularismes.