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22 novembre 2024
Culture
EXPO "DEVOIR DE MÉMOIRE", UN MODÈLE D’ENGAGEMENT CULTUREL
Le programme promeut un travail d’équipe en créant trois vitrines d’art en dialogue, rendant hommage aux artistes disparus, explorant les migrations et valorisant le rôle de la femme dans la société.
Prévue à l’île de Ngor, dans le cadre de la Biennale de Dakar, l’exposition ‘’Devoir de mémoire’’ est constitutif d'un triplé visant, selon Adjaratou Faye de Creative District, à asseoir un travail collaboratif et d'équipe, créant trois vitrines d'art en dialogue sur le passé et sur le présent, à travers l'hommage aux artistes disparus, l'exploration de mouvements migratoires et la valorisation du rôle de la femme dans la société.
Dans le cadre de la 15e édition de la Biennale de l'art africain contemporain Dak'Art 2024, Creative District, spécialisé dans l'accompagnement, la formation et la production de projets culturels, organise une exposition autour de la thématique ‘’Devoir de mémoire’’. Cette exposition, qui se décline en axes, aura lieu du 7 novembre au 31 décembre à Keur Yaadikoone, collaborateur de ce projet de co-construction. Le vernissage aura lieu le 15 novembre, moment phare de cet événement.
La première activité est intitulée "Honneur à la mémoire des artistes disparus". Cette section vise à rendre hommage à des figures emblématiques de l'art sénégalais, notamment Joe Ouakam, Djibril Diop Mambéty, Samba Félix Ndiaye, Bouna Médoune Sèye et Mouhamadou Douts Ndoye. ‘’Ces artistes ont profondément marqué le paysage artistique et culturel du Sénégal, et ont, dans leur parcours, suscité les interrogations des spectateurs sur des sujets sociaux et éthiques ouvrant une porte sur le dialogue", a indiqué Mamadou Ndiaye, agent à Keur Yaadikoone.
Il note d’ailleurs que l'engagement de Keur Yaadikoone, c'est d'’’offrir un cadre de mémoire et une plateforme de promotion artistique, dans le sillage des objectifs de Dak’Art visant à élargir les possibilités des artistes africains faiblement représentés dans les événements internationaux, mais aussi participer à l'élaboration de discours sur l'esthétique adaptée au continent africain’’.
La deuxième activité est ‘’La traversée des pirogues’’, vecteur culturel dans le courant migratoire. Ce volet invite les artistes à explorer la pirogue comme symbole de transmission culturelle, de migration et d'échanges entre civilisations, d’après Adjaratou Kosse Faye de Creative District. ‘’La traversée devient ainsi une métaphore du voyage, de la quête identitaire et du dialogue interculturel. L'ambition est de construire un pont entre les acteurs culturels d'Afrique et d'Europe’’.
Pour cela, seront exposés des artistes tels que Zineb Bennani-Smires (Maroc), Aurore Venot (France), Gloire Isuba (RDC), Idriss Kitota (RDC), Emmanuel Koto (RDC), Dean Marshall Momble (CI) ou encore Catheris Mondombo (RDC), avec la collaboration de la fondation Maono. Il s’agit d’explorer les thématiques de la migration et de l'identité à travers l'art.
Il y a une troisième activité : ‘’L’éveil féminin’’. Celle-ci, à travers une exposition collective d’artistes d’horizons divers, met en avant des perspectives féminines, des animations interactives et des discussions sur les défis et les succès des femmes dans le monde de l’art. L’objectif est de mettre en lumière les contributions positives des femmes et leur rôle dans la société. Les artistes exposants sont des plasticiens venant de divers pays d'Afrique.
‘’Le programme d'exposition ‘Devoir de Mémoire’ est constitutif d'un triplé, visant à asseoir un travail collaboratif et d'équipe, créant trois vitrines d'art en dialogue sur le passé et sur le présent, à travers l'hommage aux artistes disparus, l'exploration de mouvements migratoires et la valorisation du rôle de la femme dans la société’’, a relevé Adjaratou Faye.
En outre, au-delà des expositions et des discussions, il est prévu de la danse traditionnelle léboue avec les percussions du théâtre national Daniel Sorano, des formations en photo, en DJing, etc., une soirée slam au coucher du soleil avec feu de camp, une résidence d’artistes venant de plusieurs pays et des projections de films pour rendre hommage à Djibril Diop Mambéty, Félix Samba Ndiaye, etc.
Ainsi, les organisateurs veulent que l’exposition sur l'île de Ngor, avec son thème "Devoir de mémoire", se positionne comme un événement phare qui ne se limite pas à l’exposition d'œuvres d’art, mais qui propose une véritable expérience immersive et engagée. Pour eux, grâce à des récits artistiques puissants et à une programmation variée d'activités interactives, cet événement aspire à transformer les perceptions et à créer un espace de réflexion, d’analyse et de compréhension.
AGNÈS BREZEPHIN REMPORTE LE GRAND PRIX LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR DU DAK'ART 2024
L'artiste martiniquaise a été distingué pour son œuvre ‘’Fil (s) de soi (e)’’, à l’ouverture de la 15e Biennale de l’art africain contemporain, Dak’Art 2024.
Le Grand prix du Chef de l’Etat Léopold Sédar Senghor a été décerné, jeudi, à Dakar, à l’artiste martiniquaise Agnès Brezephin pour son oeuvre ‘’Fil (s) de soi (e)’’, à l’ouverture de la 15e Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art 2024), a constaté l’APS.
‘’Une installation, qui dès le titre, invite le spectateur à un dialogue subtil, presque à une mise en garde sur ce qu’il s’apprête à découvrir ou à ressentir’’, a expliqué le jury présidé par Michèle Magena (RDC) dans sa note de délibération.
La lauréate 2024 a reçu son prix des mains du chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, qui a présidé la cérémonie d’ouverture officielle du Dak’art 2024, au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose.
Le prix est doté d’une enveloppe de 20 millions de francs CFA, a précisé l’animatrice et journaliste Oumy Ndour.
Agnès Brezephin, très émue par cette distinction et en larmes jusqu’à la fin de la cérémonie, a exprimé sa gratitude.
‘’Je suis…, c’est très compliqué…Je me suis rendue compte que c’est ici chez moi, en faisant la pièce, en l’installant, c’est incroyable ! Ça bouscule plein de choses dans ma tête, de décisions pour le futur, c’est incroyable, je ne pensais pas que j’allais avoir cette forte émotion’’, a-t-elle dit d’une voix entrecoupés de sanglots. Des sanglots de joie.
La gorge serrée, Agnès Brezephin déclare avoir des couleurs, des fils de soie, mais ‘’pas de mot’’. ‘’Pour la première fois de ma vie, je suis très heureuse, vraiment très heureuse. Enormément d’émotions. Un prix qui m’a beaucoup touchée ’’, a-t-elle exulté en recevant les chaleureuses félicitations des autres artistes.
Elle souligne le caractère ‘’extraordinaire’’ de la Biennale de Dakar qui, dit-elle, ‘’donne une chance incroyable lors qu’on est sélectionné. Mais rien que le fait d’exposer, c’est magique. On rentre dans du merveilleux avec ce prix’’.
Le Grand prix Léopold Sédar Senghor a été attribué à l’artiste éthiopien Tegene Kunbi (2022), Leila Adjovi (Bénin 2018) et Youssef Limoud (Egypte, 2016). Driss Ouadahi (Algérie) et Olu Omoda (Nigéria) ont été primés en 2014 et Youness Baba Ali (Maroc) en 2012.
Le jury a fait son choix parmi 58 artistes de 27 pays sélectionnés dans l’exposition internationale ‘’IN’’ dans laquelle figurent cinq artistes sénégalais.
Le prix du sculpteur Ousmane Sow pour le droit de suite, remis par la Coopérative d’art contemporain, est revenu à la Jamaïcaine Sonia Barrett pour son œuvre ‘’Map-Lective’’.
Le prix de la mairie de Dakar, d’une valeur de cinq millions, a été attribué à l’artiste sénégalais Manel Ndoye dont l’œuvre exposée dans le pavillon Sénégal réinvente le langage de la tapisserie traditionnelle sénégalaise.
Les prix de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont été attribués respectivement à l’artiste togolais Clay Apenouvon et à la plasticienne sénégalaise Dior Thiam.
‘’C’est incroyable, juste incroyable, c’est la première fois que je participe dans le IN, je suis très contente’’, se réjouit Dior Thiam qui vit en Allemagne.
Le premier, avec son œuvre ‘’Grande fenêtre sur le large’’, offre une représentation radicalement abstraite et poignante sur l’immigration et ses tragédies, tandis que la seconde dont l’œuvre est intitulée ‘’Particles 1 et Particles 2’’, présente des portraits de peinture de femmes ayant participé à la résistance en Afrique.
Ils ont reçu chacun une enveloppe de cinq millions de francs CFA.
Le Prix du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, d’une valeur de dix millions, a été remis à l’artiste ougandais Ronald Odur pour ‘’The fabric of identity’’.
Il remporte ainsi le prix de la révélation de cette 15e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (du 7 novembre au 7 décembre).
LE NUMÉRIQUE, UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR POUR VALORISER LE PATRIMOINE IMMATERIEL
L’économie culturelle “est de plus en plus numérique”, a fait observer le chef de l’État, en présidant la cérémonie d’ouverture de la 15ᵉ édition de la Biennale d’art contemporain de Dakar, qui se poursuivra jusqu’au 7 décembre prochain.
Les acteurs du secteur de la culture doivent davantage profiter des opportunités du numérique pour mieux valoriser le patrimoine immatériel du Sénégal, a insisté, jeudi, à Dakar, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
L’économie culturelle “est de plus en plus numérique”, a fait observer le chef de l’État, en présidant la cérémonie d’ouverture de la 15ᵉ édition de la Biennale d’art contemporain de Dakar, qui se poursuivra jusqu’au 7 décembre prochain.
”Le numérique offre donc une opportunité à saisir dans la valorisation de notre patrimoine immatériel. Le secteur culturel national devra davantage saisir et exploiter ces potentialités considérables offertes par le numérique”, a-t-il déclaré.
Le numérique occupe une place de plus en plus importante dans l’économie de la culture au point de devenir “incontournable pour valoriser, sur les différentes plateformes, les créations de nos artistes et offrir davantage d’opportunités d’emploi aux jeunes”, a-t-il souligné.
Il a évoqué, à ce sujet, un rapport de l’UNESCO de 2018 qui appelle à “replacer les politiques culturelles, la créativité au cœur du développement”.
Ce document, ajoute le chef de l’État, renseigne que ”les technologies numériques ont transformé l’achat de valeurs culturelles, si bien que l’économie culturelle est de plus en plus numérique”.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye a réaffirmé ”l’intérêt particulier” qu’il accorde à l’économie de la culture, dans le sens de “soutenir toutes les filières et favoriser l’achat d’entreprises et d’industries culturelles créatives vecteurs d’emploi pour les jeunes et les femmes en particulier”.
Le secteur de la culture renferme ”un fort potentiel en création de richesses et d’emplois, qu’il importe […] d’organiser, d’exploiter, par un accès facilité aux données culturelles, l’accompagnement des créateurs par la professionnalisation et le financement entre autres”, a relevé le chef de l’État.
En cela, il a promis un “renforcement de la décentralisation culturelle par un soutien plus affirmé à l’administration culturelle locale et aux événements sur l’ensemble du territoire national”.
”Je tiens, à ce propos, dans un souci d’équité territoriale, à ce que notre culture bénéficie à tous nos compatriotes et que parallèlement, le besoin d’expression culturelle ainsi que la valorisation du patrimoine des communautés soient comblés, car il y va de notre cohésion nationale”, a souligné le président de la République.
Bassirou Diomaye Faye a également appelé à un “sens élevé des responsabilités” pour “cultiver les vertus de solidarité, de concertation, de collaboration entre l’institution étatique et les professionnels de la culture, entre les artistes eux-mêmes et avec nos partenaires aussi”.
DAKAR, CAPITALE DE L'ART AFRICAIN CONTEMPORAIN
La cérémonie d’ouverture de la quinzième (15e) édition de la biennale de l’Art africain contemporain (DAK’ART) sera présidée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, au grand théâtre de Dakar.
La cérémonie d’ouverture de la quinzième (15e) édition de la biennale de l’Art africain contemporain (DAK’ART) sera présidée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, au grand théâtre de Dakar. Cet événement va se dérouler du 07 novembre au 07 décembre, dans la capitale Sénégalaise.
Reportée par le biais d’un communiqué en date du 25 avril 2024, pour des raisons organisationnelles, la biennale de l’Art africain contemporain (DAK’ART) reste fidèle à son ambition : promouvoir et diffuser la créativité et les arts visuels africains à l'échelle internationale. Si la décision de rapport de cette 15e édition, annoncée le 25 avril 2024, a suscité des remous parmi les acteurs de la culture, elle a également permis d'ajuster l'événement pour mieux répondre aux attentes des artistes.
Cependant, Mouhamadou Zulu Mbaye, président de l'Association des Artistes Plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD), exprime ses préoccupations face aux coûts supplémentaires engendrés pour les artistes et déplore le manque d'implication des professionnels dans l'organisation. Il en appelle aux autorités pour mieux intégrer le Village des Arts dans le label de cet événement, espérant ainsi une collaboration plus constructive et un soutien accumulé pour les infrastructures. Malgré un budget d'un milliard de francs CFA alloué, les critiques fusent quant aux matériels, financiers et préparatifs, jugés insuffisants par les artistes. Certains rappellent que DAK'ART, initié par la Communauté des Arts plastiques en 1992 et soutenu par l'État sénégalais, a su gagner en notoriété internationale, attirant des créateurs d'Afrique, d'Amérique et d'Europe.
La Biennale de Dakar reste un événement phare pour les arts contemporains africains, avec une portée et une influence qui dépasse les frontières du continent. Ce qui fait que les attentes des artistes et du public pour cette édition sont élevées et beaucoup espèrent que l'événement saura relever les défis d'organisation et offrir une vitrine digne de l'art africain.
LE RAP FÉMININ SÉNÉGALAIS EN PREMIÈRE LIGNE POUR LES DROITS DES FEMMES
Depuis les années 90, des voix féminines ont émergé dans le "Rap Galsen" pour défendre les droits des femmes et dénoncer les maux de la société. À travers des textes engagés, des artistes comme Sista Fa et Keisha brisent les tabous.
Le rap sénégalais dénommé ‘’Rap galsen’’ se conjugue également au féminin depuis la fin des années 90 avec les pionnières telles que Fatim Sy allias ‘’sista Fa’’ et Absa Dème ”Keisha” qui portent la voix des sans voix particulièrement celle des femmes.
Ces deux pionnières du mouvement hip hop évoluent dans des groupes mixtes et engagés.
Sista Fa est membre du groupe ‘’Wa BMG44’’ (Wa Bokk Mënmën Guëstu) qui signifie littéralement ”tous ensemble pour mieux réfléchir” en wolof. Le 44 renvoie à 1944 année du massacre des tirailleurs Sénégalais par le France à Thiaroye dans la banlieue de Dakar. Keisha est du groupe ‘’Domou Djolof’’ (fils du pays).
Toutes les deux formations sont ancrées dans leur terroir orientent leur musique plus vers les causes des femmes et en général sur les tares de la société sénégalaise.
Sista Fa ou encore les jeunes comme Aminata Gaye allias ‘’Mina la voilée’’, Selbe Diouf connue sous le nom d’artiste de ‘’Sister LB’’ ‘’féministe engagée’’ et tant d’autres, développent des thèmes spécifiques comme les violences basées sur le genre ou encore les problèmes politiques.
A l’image de Ami Yerewolo du Mali, Natacha Flora Sonloué alias ‘’Nash’’ de la Côte d’Ivoire, Aïcha Bah dite ”Ashley” de la Guinée (elle rappe contre la pédophilie et la polygamie), ou Kayiri Sylvie Toé alias ‘’Féenoose’’, Burkinabé vivant en Allemagne, les stars du hip hop Sénégalais utilisent leur musique pour défendre la cause des femmes et des enfants.
Fatim Sy parle ”des violences basées sur le genre et précisément de la fistule obstétricale, pour dénoncer tous ces vices des hommes dont sont victimes les femmes et leur progéniture’’.
‘’Actuellement, je travaille plus sur les violences faites aux femmes, aux enfants’’, confie-t-elle.
Défendre la cause des femmes et des enfants
Trouvée au siège de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) où elle occupe le poste de trésorière dans le bureau, Sista Fa souligne l’importance de leur message dans la vie des populations.
Elle indique avoir participé à des campagnes de sensibilisation contre l’excision dans les régions de Kédougou ou de Kolda (sud du Sénégal).
Selon plusieurs rapports, notamment ceux du journal américain de médecine tropicale et d’hygiène de 2015 et celui de l’UNICEF de 2022 intitulé mutilations génitales au Sénégal : bilan d’une étude statistique, la région de Kédougou enregistrait à elle seule, un taux de 92% de cas de mutilation génitale, contre 88% pour Kolda.
Sûre de son combat pour le changement, Fatim Sy, dit vouloir continuer sur cette lancée pour défendre la cause des femmes et des enfants.
‘’Je suis en train de faire un album qui parle de l’excision des femmes, de la violence faite aux femmes et aux enfants’’, annonce-t-elle.
Elle cite l’exemple d’une association dirigée par la féministe Wasso Tounkara dénommée ‘’Genji’’ qui s’active dans la réalisation de telles chansons.
‘’En général, on est nombreuses à dénoncer ces fléaux à travers des featuring. On peut être à quatre voir cinq rappeuses sur un son pour parler de ces thématiques’’, explique l’artiste, précisant que la plupart des compositions sont réalisées en langues locales, pour toucher tout le monde.
Présidente de la commission genre de l’AMS, ”Sista Fa”, mouille non seulement le maillot pour l’égalité et l’équité au sein de la population, mais aussi pour les travailleuses dans les métiers de la musique.
‘’Notre objectif est de faire valoir les droits des femmes, non seulement au sein de la société sénégalaise, mais aussi dans le milieu de la musique, pour leur permettre de bénéficier par exemple d’un congé de maternité’’, ajoute-t-elle.
A l’en croire, elle et ses consœurs de l’association ont décidé de dénoncer des sujets parfois tabous aux yeux de la société.
‘’Quand on te dit qu’un marabout a couché avec un enfant de 4 ou 5 ans, par exemple, ce sont des sujets tabous. On a pris la décision d’en parler’’, laisse-t-elle entendre.
Elle ajoute : ‘’même si on peut avoir des problèmes, en tant que maman et rappeuse j’ai pris la décision de parler pour les sans-voix, on se doit de le faire’’.
Trouvant certains genres musicaux très folkloriques, Sista Fa estime que le rap est porteur d’un message.
‘’(…) il y a trois ou quatre mois, pendant que le pays brûlait (allusion au processus électoral), j’ai fait plusieurs singles, dont l’un intitulé Bu ko sax jéem (n’essaie même pas de le faire), en featuring avec le mouvement ”Y en a marre” (un groupe de rappeurs activistes)”, rappelle Sista Fa.
Cette musique a été, selon la rappeuse, réalisée pour dire ‘’non’’ à un ”troisième mandat” de l’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall.
Dans ses propos, elle dit à l’ancien Président qu’il ne s’en sortira pas, car le Sénégal appartient à tout le monde.
‘’Tu ne t’en sortiras pas. Le Sénégal, c’est notre affaire à tous et non une propriété privée. Tu sais mieux que nous que tu vas quitter le pouvoir, donc pas la peine de te cacher (…)’’, scande celle qui revendique son ‘’rap politique’’.
‘’Je suis politique. Je fais du rap politique. J’ai fait partie des plus grands groupes où les gens avaient vraiment peur de leur message (…)’’, martèle Fatim Sy.
Dans chaque chanson, ces femmes rappeuses véhiculent des messages sur l’égalité du genre, le courage, les droits des femmes, contrairement à certains hommes qui évoquent très souvent l’amour ou encore la femme dans leur tube, note-t-elle.
De son côté, Sister LB promet le succès à la femme dans son flot intitulé ‘’maa la dig tekk’’ (Je t’ai promis une conversation).
Elle promet à la femme que la victoire viendra, d’où son appel à ne jamais abandonner.
‘’Tu m’as montré la voie et mon fardeau n’est pas lourd. La route cahoteuse signifie que je vois; Allume le courage et vois ce qui t’attend et je t’y mènerai’’, fait-elle valoir, demandant ainsi aux gens d’avoir confiance en eux et d’oublier leurs ennemis.
‘’(…) Elles ont cette possibilité de se mettre en face et de pouvoir dénoncer les tares de la société. Elles ont cette force, elles ont le micro’’, martèle le président de l’AMS, Daniel Gomes.
Trouvé dans son bureau, il se félicite de voir comment Sister LB et Sista Fa inspirent du respect partout où elles sont invitées, grâce aux messages et valeurs qu’elles incarnent.
Il souligne le fait que beaucoup, au début du hip hop sénégalais, soient restées dans le stéréotype dans leurs messages.
‘’Jusqu’à présent, elles ont quand même réussi à ne pas se laisser étouffer justement par des personnes que je traiterais un peu de rétrogrades’’, dit-t-il.
Pour le lead vocal du groupe Oréazul, ces femmes sont arrivées en se disant qu’elles ont aussi ‘’droit au chapitre’’, après que leurs parents aient compris les frontières à ne pas franchir dans le rap.
‘’Je pense que si le message est dit, il l’est plus pour les jeunes de la génération d’il y a 15-20 ans, qui sont aujourd’hui devenus des personnes adultes’’, explique-t-il.
Contrairement à leurs frères, les mots clés utilisés dans leur musique sont souvent liés à la promesse, au combat, à la victoire et au travail, entre autres.
L’impact du rap féminin sur la société
Devant l’institut privé de gestion (IPG) situé au quartier populaire liberté 4 dans la région de Dakar, Mouhamadou Dior, un des mélomanes du rap Galsen, note ”l’impact positif’’ des messages délivrés par les rappeuses sur la jeunesse sénégalaise.
‘’Elles sensibilisent sur les violences basées sur le genre, sur la maltraitance des hommes, sur la façon dont on doit se défendre (…)’’, évoque-il.
Ces rappeuses, poursuit Mouhamadou Dior, lancent des messages pour motiver les autres en les poussant à ne pas se laisser faire et à dénoncer les tares de la société.
Entouré de ses proches, Haruna, étudiant en informatique dans le même institut, estime que les messages lancés par ces femmes permettent de prendre ‘’conscience et de rester plus vigilant’’. ‘’Elles permettent souvent aux gens de prendre conscience et de rester plus vigilants dans les familles, de plus surveiller leurs enfants aussi, parce qu’on entend souvent parler des cas de viols concernant les petites filles, des maltraitances, etc.’’, souligne-t-il.
par Mohamed Mbougar Sarr
À PROPOS DE L’AFFAIRE SÉVERINE AWENENGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est ironique que l’opposition et le pouvoir soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance
Sur ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Séverine Awenengo », je voudrais dire quelques mots. D’emblée, je confesse une honteuse faute : je vais commettre à l’égard de ce livre la même injustice que la plupart des commentateurs de son actualité : je ne l’ai pas encore lu, ce qui devrait pourtant être le préalable élémentaire à toute discussion sérieuse le concernant. Naturellement, je le lirai bientôt et en reparlerai peut-être ici même, après lecture. Foi candide dans le geste élémentaire de la bonne foi critique : lire d’abord, commenter et juger ensuite. Il n’est pas certain - j’ai déjà, en toute modestie, une solide expérience à ce propos - que cette bonne foi intéresse le plus, en matière de controverse intellectuelle et littéraire au Sénégal. Mais c’est un autre sujet. Je précise aussi que je ne connais pas personnellement Madame Awenengo.
Le malentendu, comme souvent, semble venir de la confusion, calculée ou involontaire, entre l’approche scientifique - mais cela peut aussi valoir pour l’approche fictionnelle - d’un sujet et l’apologie politique ou morale de ce sujet. En l’occurrence, tout indique qu’on suspecte (ou, pour certains, qu’on accuse franchement) la chercheure de « défendre » ou « encourager » ou « légitimer » l’idée d’une autonomie de la Casamance. Et la suspicion semble s’appuyer sur le seul fait (je souligne) qu’elle y consacre un essai, fruit d’années de labeur, de lectures, d’analyses, de terrain. Je ne suis pas naïf au point de croire encore qu’il existe une « neutralité » (au sens d’une innocence absolue, d’une « perspective de Sirius » objectivement détachée) de la recherche académique. Il va de soi que tout travail universitaire est plus ou moins « situé » ; que tout chercheur, toute chercheure a d’inévitables biais (théoriques ou personnels) ; que la démarche scientifique, aussi rigoureuse soit-elle, s’effectue toujours dans un contexte politique et social auquel elle n’échappe pas, et avec lequel elle doit composer, y compris dans la gestion des affects que ce contexte génère.
Je sais tout cela. Seulement, je sais aussi que : 1) le travail universitaire obéit à des protocoles, des contrôles, des relectures, des critiques externes qui font que n’importe quoi ne se publie pas n’importe comment ; 2) que la suspicion d’un agenda politique « caché » d’un universitaire peut être confirmée ou infirmée par l’examen patient et rigoureux de son historique de recherches et de publications ; 3) qu’au cas où, pour une raison ou une autre, une proposition universitaire « suspecte » ou « problématique » sur un sujet réussissait à être publiée malgré tous les sas de validation, les autres universitaires, spécialistes de cette question - et il y a, sur la question de ce livre, de nombreux spécialistes, et beaucoup sont Sénégalais - la liront, la critiqueront, la réfuteront, au besoin.
Pour toutes ces raisons, j’ai trouvé très triste la manière dont cette affaire a été politisée, ramenée à des considérations navrantes sur la nationalité de l’universitaire impliquée et sa légitimité, à cause de ses origines, à traiter de ce sujet. Ce procès ne me paraît pas juste, et pour tout dire, je le trouve inquiétant. Si la légitimité à s’occuper de certains objets d’étude était indexée à la nationalité ou l’origine des universitaires, toute une bibliothèque de la connaissance humaine n’aurait jamais vu le jour. Qu’on imagine un seul instant ce qui se serait passé si celui qui est peut-être le plus grand chercheur de ce pays, Cheikh Anta Diop, avait été cantonné dans ses recherches à sa nationalité ou à son origine.
Il est tout à fait ironique que l’opposition et le pouvoir, pour des raisons absolument inverses - et toutes mauvaises à mon sens -, soient tombés d’accord sur la condamnation de l’ouvrage. Ce seul fait devrait alarmer. L’éditeur a fini par renoncer à le présenter à Dakar. Je ne vois pas de quoi se réjouir. Si, dans ce pays, la politisation systématique - ou même ponctuelle - de la production scientifique ou littéraire devait être le baromètre de la vie des livres, livres que, la plupart du temps, on ne lit pas, ou superficiellement, il y aurait de quoi être inquiet. Mais peut-être le conditionnel est-il superflu, et qu’il est déjà trop tard. Ce n’est pas la première fois, au Sénégal, que des politiques, pour de raisons bien faciles, accusent un livre et/ou son auteur de vouloir déstabiliser un pays ou pervertir sa culture.
La Casamance est un sujet « sensible », me dit-on. C’est vrai et je comprends, à la lumière de l’histoire récente, qu’on puisse craindre son instrumentalisation à des fins malintentionnées. Cependant, c’est presque au nom de cette « sensibilité » qu’il faut pouvoir accepter des travaux universitaires sur la question. Car ils éclairent, complexifient, donnent une profondeur historique, questionnent autrement et, in fine, je crois, produisent un savoir plus complet, débarrassé des mythes et des fantasmes, sur un sujet. Il n’est pas toujours obligé que la crainte sociale soit opposée à la nécessité de la connaissance. Celle-ci peut dissiper celle-là.
J’entends aussi que « ce ne serait pas le bon moment » pour parler de cette question. Prudence salutaire, peut-être. Mais elle entraîne une question dans sa foulée : quel serait le bon moment ? Je crois qu’il n’y a jamais de « bon » moment pour parler d’une question dite « sensible », pour la simple raison - et pardon pour la tautologie qui va suivre - que le propre de la « sensibilité », lorsqu’on l’entretient par la précaution du silence ou le report sine die, est de ne jamais être moins sensible. Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas (scientifiquement) d’un sujet qu’il devient moins sensible dans le temps. A n’importe quelle époque, par temps d’élection ou non, il demeurera sensible. Et ce qui est tout le temps sensible et impossible à aborder mue inévitablement en tabou. Il faut absolument l’éviter, à mon sens.
KAMEL DAOUD REMPORTE LE PRIX GONCOURT 2024 AVEC SON ROMAN "HOURIS"
L’académie souligne que ce roman “montre combien la littérature, dans sa haute liberté d’auscultation du réel, sa densité émotionnelle, trace aux côtés du récit historique d’un peuple, un autre chemin mémoire”.
L’écrivain français d’origine algérienne Kamel Daoud a remporté, lundi, le prix Goncourt 2024 pour son roman “Houris”, a annoncé l’académie du Goncourt sur son site.
“Le prix Goncourt 2024 a été décerné au premier tour de scrutin, par six voix, à Kamel Daoud pour son roman +Houris+ paru aux éditions Gallimard France”, écrit l’académie.
Avec ce livre, l’académie Goncourt “couronne un livre où le lyrisme le dispute au tragique, et qui donne voix aux souffrances liées à une période noire de l’Algérie, celles des femmes en particulier”, expliquent les jurés du Goncourt, qui se sont réunis au restaurant Drouant à Paris pour rendre public le nom du lauréat.
L’académie souligne que ce roman “montre combien la littérature, dans sa haute liberté d’auscultation du réel, sa densité émotionnelle, trace aux côtés du récit historique d’un peuple, un autre chemin mémoire”.
Kamel Daoud, né le 17 juin 1970 à Mesra, en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d’expression française naturalisé français en 2020.
En 2014, son roman, “Meursault contre-enquête”, rencontre un grand succès. Il obtient le prix des Cinq continents de la Francophonie 2014, le prix Goncourt du premier roman en 2015.
Le livre est traduit dans trente-quatre langues. Il sera aussi adapté au théâtre par Philippe Berling pour le festival d’Avignon en 2015.
L’autre finaliste, Hélène Gaudy, auteure du livre “Archipels”, a obtenu deux voix, tandis que Gaël Faye, avec “Jacaranda”, et Sandrine Collette, avec “Madelaine avant l’aube”, ont eu chacun une voix.
LE NEW YORK TIMES RÉVEILLE LA MÉMOIRE DE MARIAMA BÂ
Le quotidien new-yorkais fait revivre le destin exceptionnel de cette romancière sénégalaise. De l'École Normale de Rufisque aux plus hautes distinctions littéraires, elle a tracé un chemin d'émancipation pour des générations de femmes
(SenePlus) - Dans un portrait saisissant consacré à Mariama Bâ, le New York Times (NYT) révèle le parcours exceptionnel d'une femme qui a marqué la littérature africaine et le combat pour les droits des femmes au Sénégal post-colonial.
Née le 17 avril 1929 à Dakar, Mariama Bâ grandit dans un contexte où, comme le souligne le NYT, les opportunités pour les filles étaient rares sous le régime colonial français. Élevée par sa grand-mère dans une famille musulmane Lebu après la mort précoce de sa mère, elle bénéficie du soutien crucial de son père, Amadou Bâ, fondateur du Mouvement Autonomiste Africain.
"Vous avez un don", lui dit sa directrice d'école, rapporte le quotidien américain. À 14 ans, ses résultats exceptionnels la distinguent de ses camarades destinées à devenir secrétaires. "Tout le monde sauf vous. Vous êtes intelligente", lui déclare Berthe Maubert, sa directrice, l'orientant vers l'École Normale de Rufisque.
Son premier roman, "Une Si Longue Lettre", publié en 1979, remporte le premier prix Noma pour l'édition en Afrique. Selon le New York Times, ce livre figure parmi les 100 meilleurs ouvrages sur l'Afrique du XXe siècle selon la Columbia University Libraries. "Mon cœur se réjouit chaque fois qu'une femme émerge de l'ombre", écrit-elle dans ce roman devenu un classique.
"Nous devons donner, dans la littérature africaine, aux femmes noires une dimension à la mesure de leur engagement, aux côtés des hommes, dans les batailles pour la libération", déclare-t-elle devant l'Assemblée nationale du Sénégal en 1979, comme le rapporte le Times.
Décédée prématurément d'un cancer du poumon le 17 août 1981 à l'âge de 52 ans, Mariama Bâ laisse un héritage considérable. Le journal américain souligne qu'elle a fondé le Cercle Fémina, une organisation féministe, et qu'une école porte son nom sur l'île de Gorée depuis 1977, un hommage du président Léopold Sédar Senghor.
Son œuvre, notamment "Une Si Longue Lettre", continue d'être largement étudiée dans les écoles d'Afrique de l'Ouest. Comme le rappelle le New York Times, citant la journaliste Kidi Bebey dans Le Monde en 2021, son roman "questionne la condition féminine : les codes régissant les relations avec les hommes, l'importance des castes et, surtout, la polygamie."
À travers ses écrits et son engagement, Mariama Bâ a incarné la voix d'une génération qui se découvrait dans une nation nouvellement indépendante, laissant une empreinte indélébile dans la lutte pour l'égalité des sexes au Sénégal et au-delà.
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SONKO VOIT ROUGE À PROPOS DU LIVRE SUR LA CASAMANCE
"Elle n'a pas à écrire sur le Sénégal". Le Premier ministre s'en est violemment pris à l'ouvrage "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", y voyant des intentions cachées de la France
(SenePlus) - Le Premier ministre Ousmane Sonko a violemment réagi ce vendredi 1er novembre 2024 à la publication d'un ouvrage sur la Casamance, lors d'un meeting électoral à Ziguinchor. Dans le viseur du chef du gouvernement : "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", un livre de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS.
"J'en ai discuté avec le président de la République et ce livre-là, personne n'en fera la promotion ici au Sénégal. Ce livre ne sera ni autorisé ni commercialisé au Sénégal", a déclaré le Premier ministre face aux militants. La tension était déjà montée d'un cran après l'annulation, le 26 octobre dernier, d'une séance de dédicace prévue à la librairie "Aux 4 vents".
Le Premier ministre voit dans cette publication des intentions cachées, alors que la France avait déjà "clarifié la question de l'appartenance totale et intégrale de la Casamance au Sénégal" dans les années 1990 avec Jacques Charpy. "Puisqu'ils ne peuvent pas revenir sur leur témoignage et ne peuvent plus parler d'indépendance, ils glissent sur la notion d'autonomie", dénonce-t-il.
"Si cette Française veut écrire, elle n'a qu'à aller écrire sur la Corse ou la Nouvelle Calédonie qui demandent leur indépendance à la France", lance Sonko, avant de réaffirmer : "Nous sommes un État unitaire. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, les mêmes réalités vont s'appliquer sur chaque portion du territoire national."
Face à ce qu'elle décrit comme un "climat potentiellement dangereux", l'historienne défend la nature scientifique de son travail dans un communiqué transmis à l'AFP. Elle dénonce des "commentaires malveillants et infondés" et assure que son livre "ne vise aucunement à rouvrir les fractures". Les éditions Karthala dénoncent quant à elles "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique".
Une réponse qui n'a visiblement pas convaincu le chef du gouvernement, qui attend plutôt de la France qu'elle livre "les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, les tortures qu'elle a menées, les travaux forcés" ou encore "les archives de Thiaroye 44".
Cette controverse fait écho à celle de 2010, lorsqu'un autre livre sur le conflit casamançais, "Le conflit de Casamance - Ce que disent les armes" de Jean-Claude Marut, également publié chez Karthala, avait été interdit. Un précédent qui illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise, alors que cette région du sud, séparée du reste du pays par la Gambie, reste marquée par l'un des plus anciens conflits d'Afrique, ayant fait des milliers de victimes depuis le soulèvement indépendantiste de décembre 1982.
AMADEUS SORT ‘’TAARU SÉNÉGAL’’, EN HOMMAGE AUX PIONNIERS DE LA MUSIQUE SÉNÉGALAISE
L’opus présenté lors d’une séance d’écoute est une production de treize morceaux dont l’un intitulé ‘’Jëli’’ a été conçu en duo avec l’artiste populaire Waly Ballago Seck. Il caracole aujourd’hui à plus de sept millions de vues sur youtube.
Le chanteur sénégalais Massamba Amadeus sort à Dakar son premier album dénommé ‘’Taaru Sénégal’’ (la beauté du Sénégal en wolof) dans lequel il rend hommage aux pionniers de la musique sénégalaise, a constaté l’APS.
‘’Taaru Sénégal, est un vibrant hommage aux pionniers de la musique sénégalaise, c’est une immersion dans la culture du pays et principalement la musique traditionnelle’’, a souligné, jeudi, Massamba Amadeus, citant ses devanciers dans cette discipline artistique tels que Youssou Ndour, Fatou Guewel, Kiné Lam, Coumba Gawlo Seck, Ma Sané, entre autres.
S’inspirant de leur travail, l’artiste porte aussi cet héritage dans sa création artistique.
L’opus présenté lors d’une séance d’écoute est une production de treize morceaux dont l’un intitulé ‘’Jëli’’ a été conçu en duo avec l’artiste populaire Waly Ballago Seck. Il caracole aujourd’hui à plus de sept millions de vues sur youtube trois semaine après sa mise en ligne.
‘’Le thème central de cet opus est l’amour sous toutes ses facettes, abordé avec profondeur et émotion, tout en faisant un focus sur les femmes sénégalaises, véritables piliers de la société. J’aime beaucoup chanter l’amour et je l’assume’’, a-t-il déclaré lors de cette présentation.
Pour Massamba Amadeus de son nom à l’état civil Saliou Samb, ‘’Taaru Sénégal’’ est bien plus qu’un album. ”Il célèbre l’authenticité de la richesse musicale du pays’. C’est mon mémoire de master en plus, parce que j’ai quitté l’université au niveau de la licence [Il a obtenu sa licence en communication à l’UGB] et mes camarades qui ont continué les études ont déjà eu le master’’, a-t-il relevé.
Revenant sur son style musical, l’artiste a précisé qu’il chante en ‘’Afrofusion’’ qui, comme son nom l’indique, est une fusion de diverses sonorités du continent même s’il reste attaché aux rythmes sénégalais pour marquer son identité.
Amadeus qui était finaliste du Prix Découvertes RFI en 2023 creuse ainsi son sillon dans la musique après ses débuts dans le rap en 2013 au lycée dans sa ville de Richard-Toll au nord du pays.
Un concert est prévu au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose pour promouvoir cette production, a-t-il fait savoir.