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23 novembre 2024
Culture
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À DAKAR, LA FOI OUVRE SES PORTES
Yoff s'enrichit d'un joyau architectural et spirituel. La résidence Cheikh Ahmadou Bamba, financée par la communauté mouride, s'ouvre à tous les musulmans. Ce lieu de prière et d'hébergement gratuit incarnent les valeurs de partage et d'unité
Dans le quartier animé de Yoff à Dakar, un joyau architectural vient de voir le jour : la résidence Cheikh Ahmadou Bamba. Ce havre de paix et de spiritualité, financé par le représentant du Khalife général des mourides, transcende les frontières confessionnelles pour devenir un véritable carrefour de l'Islam.
Imaginez un édifice majestueux de deux étages, abritant six appartements luxueusement équipés. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas un simple immeuble de standing. C'est un lieu où le Coran résonne quotidiennement, où la prière et la méditation trouvent leur écrin.
La particularité de cette résidence ? Son ouverture à tous, sans distinction. Mourides, Tidjanes, ou simples visiteurs en quête de sérénité, tous sont accueillis gratuitement. Une générosité qui fait écho à l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique du mouridisme.
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MBACKÉ BARRY, LE BERCEAU MÉCONNU DU MOURIDISME
C'est ici que tout a commencé pour Cheikh Ahmadou Bamba avant son exil légendaire. Aujourd'hui, ce lieu sacré cherche sa place entre tradition séculaire et modernité galopante
Dans l'ombre de Touba, une petite localité du Sénégal revit ses heures de gloire. Mbacké Barry, humble village à 10 km de Daara Djolof, s'impose comme le véritable point de départ de l'épopée mouride. C'est ici, le 10 août 1895, que Cheikh Ahmadou Bamba a passé sa dernière nuit avant son exil forcé, un événement qui allait façonner l'histoire du Sénégal.
Aujourd'hui, Mbacké Barry connaît un regain d'intérêt. Chaque année, des milliers de fidèles convergent vers ce lieu chargé d'histoire, transformant le village en une fourmilière spirituelle. Mais les habitants rêvent grand : un Dara moderne, de l'eau potable, des infrastructures dignes de son statut sacré.
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L'EMPREINTE SPIRITUELLE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA EN CÔTE D'IVOIRE
L'histoire de figure emblématique du mouridisme à Grand Bassam est celle d'un exil qui a engendré un héritage. En 21 jours, les graines d'une communauté florissante ont été semées sur les côtes ivoiriennes
Grand Bassam, jadis simple escale d'un exil forcé, est devenu le berceau inattendu d'un héritage spirituel florissant. Il ya plus d'un siècle, le navire transportant Cheikh Ahmadou Bamba, figure emblématique du mouridisme, jetait l'ancre sur ces rivages pour 21 jours. Ce qui semblait n'être qu'une halte imposée s'est transformée en un chapitre crucial de l'histoire mouride en Afrique de l'Ouest.
Aujourd'hui, Grand Bassam vibre au rythme d'une communauté mouride dynamique. Des dairas fleurissent dans chaque recoin de la ville, tandis que l'ancien hôtel WAF, témoin silencieux de cette époque, se dresse comme un monument à la mémoire du Cheikh. Le cimetière, où repose le fidèle Sokhna Coura Fal, est devenu un lieu de pèlerinage incontournable.
L'impact de ce bref séjour dépasse largement les frontières de Grand Bassam. D'Abidjan aux dix communes environnantes, les disciples mourides ont tissé un réseau de solidarité et de spiritualité. Ils organisent des événements commémoratifs et lancent des projets ambitieux, comme la construction de maisons Serigne dans chaque localité.
par Makhtar Diouf
ÔTEZ CE VOILE QUE JE NE SAURAIS VOIR
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son ‘’règlement intérieur’’, que deviendrait cette unité nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
En évoquant l'interdiction du voile des élèves musulmanes dans les écoles catholiques, le Premier ministre Sonko n'a pas créé un problème. Il a posé un problème. Encore qu'il aurait dû le faire sur un ton plus serein.
Ce n'est pas parce qu'on refuse de poser un problème que le problème ne continuera pas à se poser s’il n’est pas résolu. Ce problème du voile à l'école est en veille depuis près d'une quinzaine d'années dans le pays, au point de devenir lancinant, jalonné par des dates significatives sur lesquelles il est opportun de revenir.
Une pratique française et une loi française
Le 18 septembre 1989, dans un collège de la petite ville de Creil au Nord de Paris, trois élèves musulmanes portant le voile sont interdites d'entrée, puis expulsées définitivement. C’est une première.
Le 15 mars 2004, l’Assemblée nationale française vote une loi interdisant en France le port du voile dans les écoles publiques (les écoles privées ne sont pas concernées).
Une loi profondément islamophobe, qui ne peut pas étonner d’un pays qui dans l’histoire s’est d'abord distingué par les croisades entreprises du 11ème au 13ème siècle pour anéantir l’Islam.
L’interdiction dit s’appliquer au port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Les signes visés sont les plus ostensibles : le ‘’voile islamique’’, la kippa des garçons juifs, les grandes croix de certains chrétiens. Mais sont tolérés les signes discrets comme les petits bijoux (les petites croix chrétiennes portées comme pendentifs).
En fait, la mesure ne vise que l’habillement des filles musulmanes. Les juifs continuent à porter leur kippa et les chrétiens leurs petites croix comme pendentifs.
C’est ainsi que des adolescentes de 15 à 17 ans sont refusées d’entrée dans leurs écoles pour avoir porté une tenue « non conforme ». Le Collectif contre l’Islamophobie en France a recensé 130 cas d’exclusion de collégiennes ou lycéennes en raison de leur tenue vestimentaire en 2014. Dans la fonction publique française, le port du voile n’est pas permis.
La France est le seul pays d’Europe et même d’Occident où le port du voile fait l’objet de fixation. C’est le pays où le qualificatif ‘’islamique’’ est adjoint au voile, pour parler de ‘’voile islamique’’ alors que dans les pays de langue anglaise, on dit simplement head scarf (foulard de tête).
Mais cette loi rencontre de la résistance dans le pays. Elle a introduit des divisions même au sein du mouvement féministe français. Certaines féministes continuent à considérer le voile comme un symbole d’oppression, mais d’autres féministes la combattent vigoureusement. C’est le cas de Christine Delphy, figure de proue du féminisme en France, qui estime qu’aucun argument rationnel n’a été avancé pour interdire le port du voile à l’école : Une loi qui est inique, raciste, et s’inscrit dans un aveuglement collectif. Un groupe de féministes françaises ‘’Les Blédardes’’ a aussi combattu cette loi. Et ce ne sont pas les arguments qui manquent. Comment peut-on dans les écoles accepter des jeunes filles qui portent des tenues dénudant le nombril, et refuser d’autres jeunes filles qui se couvrent la tête ?
Lorsque le projet de loi d’interdiction du voile est soumis à l’Assemblée nationale française, les 14 députés du Parti communiste qui votent contre ne sont sûrement pas animés par le souci de défendre l'Islam. Ils voient simplement dans cette loi une atteinte aux droits humains.
Le 12 mars 2012, des enseignants français signent l'Appel Nous demandons l'abrogation de la loi dite ''sur le voile à l'école''.
Le Français Julien Suaudeau, écrivain enseignant aux Etats-Unis condamne ces mesures d’interdiction dans un article de presse intitulé ‘’La France contre le reste du monde’’ (7 septembre 2016) pour parler de « délire », « d’hystérie collective », « d’obsessions et névroses identitaires ».
Le sport aussi s’est invité dans le problème du voile. Actuellement, toutes les fédérations internationales de disciplines sportives (athlétisme, basketball, football, judo…) ont homologué le port du voile pour les athlètes musulmanes lors des compétitions. La seule réticence vient encore des fédérations françaises. En 2018, la firme américaine d’équipements sportifs ‘’Nike’’, en collaboration avec deux athlètes musulmanes, met au point son hijab sportif, le Nike Pro Hijab, une tenue bien adaptée, qui permet de pratiquer son sport favori tout en respectant sa religion.
Devant le succès de l’opération, en février 2019, l’équipementier français ''Décathlon'' annonce son projet de fabrication de hijab sportif avec l’argument de rendre la pratique du sport accessible à toutes les femmes dans le monde. Mais le tollé soulevé en France, surtout du côté de la classe politique, est tel que le projet est abandonné.
Ce qui amène un journaliste américain du Washington Post correspondant à Paris à écrire : La France s’est une nouvelle fois plongée dans le ridicule en parlant des vêtements que les femmes musulmanes peuvent choisir de porter ou non.
Une journaliste britannique de la BBC fait aussi part de son indignation : Les politiques français devraient arrêter avec cette obsession de décider de comment doit s’habiller une femme musulmane.
Une revisite de l’histoire de France révèle que l’Islam n’est pas la première victime de l’interdiction vestimentaire. Alain Weill (Affiches impertinentes, improbables, incorrectes, insolites, Paris : 2010) nous apprend dans ce livre que, avant même la loi de 1905 sur la laïcité, Eugène Thomas maire du Kremlin Bicêtre (proche banlieue Sud de Paris), avait signé le 10 septembre 1900 un arrêté interdisant le port de la soutane sur le territoire de la commune (rapporté par LeCanard enchaîné du 5 mai 2010). Avec des propos irrespectueux que je ne me permettrai pas de reproduire ici.
Ce qui montre que l’irrespect à l’égard de la religion ne date pas d’aujourd’hui dans une France tombée depuis des décennies dans un processus avancé de déchristianisation.
En 2012, le Comité des droits de l’homme des Nations unies, au nom du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a condamné le gouvernement français à la suite d’une plainte d’un élève d’origine indienne expulsé de son école pour avoir porté un turban ‘’sikh’’ révélant son appartenance au sikhisme (religion monothéiste indienne). Le gouvernement français est alors astreint à la double obligation de réparer l’injustice faite au lycéen par sa réintégration, le paiement d'une compensation appropriée, et d’empêcher que de semblables violations ne se reproduisent dans le futur.
Pourquoi le voile en Islam ?
Le verset 59 de la sourate 33 du Coran sur l’habillement des femmes musulmanes a surtout valeur de recommandation, de conseil dans l’intérêt même des femmes. Bien qu'adressé aux musulmanes, il concerne toutes les femmes.
Si elles doivent s’habiller comme le recommande le Coran, c’est d’abord pour qu’elles soient reconnues (you’rafna) comme musulmanes certes, mais aussi comme femmes de dignité, qui rien que par leur présentation extérieure imposent le respect et ne soient pas l’objet du voyeurisme de certains hommes et de leurs comportements malveillants.
C’est aussi pour leur éviter d’être you’zayna. Ce terme coranique est rendu dans les langues indo-européennes de traduction du verset par une gamme de mots tels que ‘’agacer’’, ‘’importuner’’, ‘’tourmenter’’, ‘’offenser’’, ‘’injurier’’ … Ils revoient tous au terme ‘’harceler’’.
Il est recommandé à la femme musulmane de s’habiller d’une façon qui impose le respect lorsqu'elle sort de son domicile. Il est certain qu’une femme dont le corps est bien couvert a bien moins de chances d’être objet de convoitise de la part de certains hommes. Il s’agit donc de mesure de prévention et de protection, d’autant plus que le harcèlement sexuel dont sont victimes bon nombre de femmes dans la rue, dans les lieux de travail, dans les transports en commun, est non seulement stressant, aliénant, mais ouvre la voie bien souvent au viol.
Pour l’Egyptienne Safinaz Kazim, le voile est un ‘’imperméable moral’’ qui permet de se dérober du viol visuel par lequel certains hommes jouissent d’une femme sans son consentement. Pour elle, cette façon de s’habiller libère la femme de l’ostentation, lui évite d’être considérée comme un simple objet de désir. C’est une illusion pour la femme de penser qu’elle se libère en dénudant aux yeux de tous une grande partie de son corps.
Il convient tout de même de préciser que la façon qu’ont certaines femmes d’Asie centrale (Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan …) de s’habiller en ''burqa'' (tout en noir, le visage couvert ne laissant voir que les yeux) relève de leur culture et non de préceptes islamiques.
Simone de Beauvoir dans son livre Le Deuxième sexe, 1949, qui est le classique de la littérature féministe, dénonce la mode féminine d’habillement qui transforme la femme en objet pour le voyeurisme des hommes,avec une société qui lui demande de se transformer en objet érotique, pour être offerte comme une proie aux désirs mâles.
Comment la femme peut-elle revendiquer d’être traitée comme une égale si elle adopte un style vestimentaire qui amène les hommes à ne se focaliser que sur son corps partiellement dénudé, faisant totalement l’impasse sur sa personnalité, ses capacités intellectuelles et professionnelles ?
On peut à cet égard relater l’expérience racontée par cette femme d’origine asiatique, vivant aux Etats-Unis, dans un article au titre suggestif Hijabed like me (‘’Voilée comme moi’’). Certainement très jolie, elle était constamment harcelée dans la rue. Étant de nature sensible, elle dit qu’elle était effrayée, se sentait mutilée, molestée, violée :
Ce n’est pas, dit-elle, ma féminité qui était problématique, mais ma sexualité, ou plutôt la sexualité que certains hommes avaient inscrite en moi, basée sur mon sexe biologique.
Elle pense trouver une échappatoire en se faisant couper court les cheveux, mais en vain. Elle se résout alors à s’habiller à la manière hijab, comme les femmes musulmanes qu’elle voyait, et relate ainsi le résultat :
Les gens me percevaient comme une femme musulmane et ne me traitaient plus comme un être sexuel avec des remarques cruelles … J’ai remarqué que les yeux des hommes ne glissaient plus sur mon corps … Auparavant j’étais dans la conception occidentale selon laquelle le port du voile est oppressif … je suis arrivée à la conclusion que cette vue est superficielle et erronée … Ce fut l’expérience la plus libératrice de ma vie … C’est ma sexualité que je dissimulais, non ma féminité. Le fait de couvrir la première permettait la libération de la seconde (Kathy Chin, 1994).
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de plus en plus d’étudiantes adoptent la tenue voilée, pour certaines, moins par conviction religieuse que par souci de faire barrage au harcèlement sexiste de leurs camarades étudiants. Ces derniers, soit les respectent, soit les trouvent moins séduisantes.
Position du judéo-christianisme
Dans le Judaïsme, les rabbins maudissent l’homme qui laisse voir les cheveux de sa femme, et la femme qui laisse voir ses cheveux est indexée comme apportant la pauvreté. Dans l’ancienne société juive, le voile était considéré comme un signe de respectabilité, de dignité, raison pour laquelle il était interdit aux prostituées de le porter. Dans la société juive actuelle, beaucoup de femmes ont tendance à substituer la perruque au voile.
Dans le Nouveau Testament, Première Lettre de Paul à Timothée, on peut lire :
Je désire aussi que les femmes s’habillent d’une façon convenable, avec modestie et simplicité ; qu’elles ne s’ornent pas de coiffures compliquées, ou de bijoux d’or, ou de perles ou de vêtements coûteux, mais d’œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu (Timothée 2 : 9).
Loi française appliquée au Sénégal
Sept ans après sa promulgation en France, la loi d'interdiction du voile poursuit son bonhomme de chemin pour atterrir au collège catholique Hyacinthe Thiandoum d'un quartier populaire de Dakar. En 2011, des élèves filles portant le voile sont exclues. La Direction de l'enseignement catholique du Sénégal (Didecs) avait décrété :
A compter de l'année scolaire 2011-2012, il ne sera plus question du port du voile dans les établissements privés catholiques du Sénégal, sous peine de renvoi temporaire ou définitif’.
L'évènement semble passer inaperçu, peut-être à cause de l'ambiance pré-électorale de l'époque, annonçant la fin du régime de Wade. Une poignée des plus de 300 établissements catholiques d'enseignement du Sénégal tentent de l'appliquer : Didier Marie à Saint-Louis, Anne-Marie Javouhey à Dakar... mais sans bruit, avec des arrangements locaux à l'amiable.
En septembre 2021, alors que le pays est au calme, l'Institution Sainte Jeanne d'Arc de Dakar (ISJA) sonne la mobilisation. Évoquant son règlement intérieur, elle renvoie des filles portant le voile. C'est alors comme un coup de foudre dans un ciel serein. C'est avec ISJA que le problème du voile à l'école atteint son paroxysme et sa diffusion avec l’appareil médiatique qui n’existait pas auparavant.
Après bien des tergiversations, un accord est conclu entre l'État et la direction de l'école sur le type de voile que devront porter les filles qui le veulent. Mais ce n'est qu'un accommodement pour calmer la situation momentanément, car cette disposition du règlement intérieur n'est pas abrogée. Le problème est désactivé mais n'est pas éteint. C'est pour cela qu'il est nécessaire qu'en toute responsabilité une décision soit prise pour vider cette affaire une fois pour toutes.
Le cas Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar
Au départ est le Patronage Jeanne d’Arc créé en 1904 par le Père Daniel Brottier. Le Patronage est une organisation sur un site donné qui réunit des enfants et des adolescents pour leur donner une formation physique, morale et sociale par des activités sportives et éducatives. Le Père Daniel Brottier donne à son patronage le nom de Jeanne d’Arc. Au début des années 1920, avec son accord, le Père Lecocq met en place à Dakar l’Association sportive et culturelle Jeanne d’Arc aux couleurs Bleu et Blanc. Le souci de ces deux prélats français est de réunir Noirs, Européens, Métis, catholiques et musulmans dans un même cercle de fraternité. Un club sportif Jeanne d’Arc est aussi créé à Bamako.
Club catholique à l’origine, la JA Dakar attire par la suite de plus en plus de musulmans, pratiquants et supporters, au point d’être considérée à un moment donné comme le club comportant le plus grand nombre de supporters. L’auteur de ces lignes a été depuis 1959 membre du club sportif JA, d’abord comme footballeur, ensuite comme membre du Comité directeur. La JA est un microcosme de l’harmonie confessionnelle au Sénégal. La présidence du club a été exercée par des chrétiens et par des musulmans. C’est une famille. Il n’y a jamais été perçu une trace de problème entre chrétiens et musulmans.
C’est dans ce sillage que le volet éducatif du patronage est concrétisé à Dakar avec la création en 1939 de l’école appelée Institution Sainte Jeanne d’Arc (ISJA) avec les mêmes couleurs Bleu et Blanc. Mais cette école a créé un problème en réchauffant l’interdiction du voile qui semblait oubliée, s'écartant ainsi de la ligne tracée par ses fondateurs.
Quid de l’unité nationale ?
L’harmonie religieuse et ethnique qui existe au Sénégal est un modèle envié partout dans le monde.
Le Premier ministre Sonko a posé un problème. L’abbé André Latyr Ndiaye avec une violence inouïe et surprenante de la part d’un prélat, s’est employé à créer un problème, pour donner à un problème d’école, une dimension communautaire susceptible de mettre face à face catholiques et musulmans. Ce n’est même pas la peine de revenir ici sur les civilités que les deux communautés se sont toujours mutuellement faites.
Ce n’est pas le Père Daniel Brottier, initiateur du Patronage Jeanne d’Arc et le cardinal Mgr Thiandoum, qui auraient approuvé la mesure d’interdiction du voile dans des écoles catholiques et les propos de cet ecclésiastique.
On ne peut pas laisser des Sénégalais inviter dans le pays une loi française, de surcroit inspirée par l’islamophobie. Si chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son ‘’règlement intérieur’’, que deviendrait cette unité nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
Certains conseillent aux parents musulmans de retirer ou de ne plus envoyer leurs enfants dans des écoles catholiques. Ce serait capituler et créer un précédent dangereux. On ne peut pas avoir dans le pays une école exclusivement pour les catholiques et une école exclusivement pour les musulmans. Que deviendrait l’unité nationale ? Les enfants sénégalais doivent dès leur jeune âge, prendre l’habitude de vivre ensemble sans distinction de religion ou d’ethnie comme l’ont fait les générations qui les ont devancés.
Dans les écoles, les élèves filles qui portent le voile le font par choix personnel. Ce n’est pas le voile qui les distingue de leurs camarades chrétiennes. La différenciation confessionnelle est visible au niveau des noms et prénoms. Et cela n'a jamais posé de problème.
Nombreux sont les parents catholiques qui envoient leurs enfants à l'école publique et à l'école privée non catholique où ils vivent en parfaite harmonie avec leurs camarades dont des filles voilées. En vertu de quoi l'école catholique doit- elle faire exception ?
Dans une interview du 16 mars 2015, l'abbé Georges Diouf nous apprend que les élèves musulmans constituent 75 pour cent des effectifs des écoles catholiques au Sénégal.
Cela dit, l'Etat ne peut pas rester en dehors de ce problème. Le ministère de l'Éducation nationale en plus des établissements d'enseignement publics, a en charge les établissements catholiques et laïcs, auxquels des subventions sont accordées chaque année.
Il faut que les hautes autorités de l'Église catholique prennent leurs responsabilités pour instruire la Direction de l’enseignement catholique d’abroger l'interdiction du voile. Cette mesure appliquée au Sénégal ne l’aurait jamais été si elle n’avait pas existé en France. Elle a été prise sept ans après le rappel à Dieu de Mgr Hyacinthe Thiandoum, trait d'union entre chrétiens et musulmans (il avait une sœur musulmane), l'année même où la loi a été votée en France. Cette mesure n'aurait jamais été prise en sa présence.
Revenons sur ces dates :
- 18 septembre 1989 : exclusion d'élèves musulmanes voilées en France
-15 mars 2004, vote de la loi antivoile en France
- 18 mai 2004, rappel à Dieu de Mgr Thiandoum
- En 2011, Pour l'année scolaire 2011-2012, la Direction de l'enseignement catholique du Sénégal (Didecs) interdit le port du voile dans les écoles catholiques.
Il existe à Dakar, un Collège protestant John Wesley qui brille par sa discrétion.
Il ne faut pas que le problème du voile soit interprété comme un problème entre catholiques et musulmans. Nombreux sont les catholiques sénégalais qui s'insurgent contre cette mesure d'interdiction du voile, trouvant qu'ils n'en voient pas l'intérêt.
Une seule solution
Ce problème doit être envisagé non pas au niveau communautaire, mais au niveau éthique et juridique.
1) Un argument souvent avancé en France par les adversaires du voile est qu’il est contraire à leurs valeurs. Seulement, les valeurs françaises ne sont pas les nôtres.
L'école privée catholique n’est pas sous régime d’exterritorialité susceptible de lui permettre d’instaurer dans le pays une loi étrangère tropicalisée en règlement intérieur. Le port du voile ne peut y être interdit.
Un règlement intérieur est au plus bas dans la hiérarchie des droits, loin derrière la Constitution et la loi votée à l'Assemblée. Un règlement intérieur est coiffé, parrainé par une loi. L'interdiction du voile à l'école catholique procède d'une loi non pas sénégalaise, mais française. Ce qui est inadmissible.
L’interdiction du voile dans les écoles catholiques est en violation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
5) Elle viole la Constitution du Sénégal qui dans son préambule proclame l’inaltérabilité de la souveraineté nationale, le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes de l’injustice, des inégalités et des discriminations.
L'article 25-3 insiste sur le devoir de s’abstenir de tous actes de nature à compromettre l’ordre, la sécurité, la salubrité et la tranquillité publics.
Le verdict rendu par le Comité des Droits de l’homme de l’ONU contre la France pour le même motif a valeur de jurisprudence au Sénégal.
Il est arrivé que le Vatican fasse son autocritique. Ce qu'a fait le pape Jean XXIII (dont une rue du centre de Dakar porte le nom) avec ''l'Aggiornamento'' (Remise à jour) proclamé lors du Concile Vatican II (1962-65). L'actuel pape François se situe dans la même démarche sur certains dossiers du passé.
L'Église catholique sénégalaise se doit en toute humilité et grandeur de faire son mea culpa (par ma faute, en latin) dans ce problème du voile à l'école.
L’abbé Georges Diouf, actuellement Directeur diocésain de l’Office National de l’Enseignement Catholique du Sénégal (ODEC), semble s'être engagé dans cette voie. En toute conformité avec les propos qu'il avait tenus dans une interview de 2015.
Très bien. Mais le prélat continue à exiger des élèves musulmanes de proscrirele refus de serrer la main d’un camarade du sexe opposé, le refus de partager une table ou un banc en classe ou dans la cour de récréation avec une personne de sexe opposé, et le refus de participer à des activités physiques en tenue scolaire en raison de convictions personnelles.
Il s'agit là d'une clause ajoutée à son texte, et qui n'a aucun fondement sociétal. Comment le prélat peut-il ignorer que dans la société africaine traditionnelle, les femmes ne serrent pas les mains des hommes ? Il gagnerait à visiter ou à revisiter L'Unité culturelle de l'Afrique noire de Cheikh Anta Diop, les travaux de Elia Mbokolo et Théophile Obenga. Il devrait aussi savoir que même à l'heure actuelle, certaines musulmanes refusent de serrer la main de musulmans avec qui elles n'ont pas de lien solide de parenté.
Pour ce qui est des séances d'éducation physique, il ne doit pas y avoir de tenue scolaire imposée. Il existe maintenant un hijab sportif reconnu par toutes les fédérations sportives internationales (mais pas en France).
Dans tous les établissements scolaires mixtes, dans les cours de récréation les élèves se regroupent entre copains et entre copines. Dans tous les campus universitaires les pavillons des étudiantes sont distincts des pavillons des étudiants.
Il est à craindre que cette clause qui n'est qu'un prétexte et non un argument convaincant ne fasse obstacle à l'abrogation de la mesure d'interdiction du voile dans les écoles catholiques. Une mesure que rien ne peut justifier.
C’est dans l’interview du 16 mars 2015 que l’abbé Georges Diouf disait : Quand on s’ouvre à l’autre, cette dimension permet d’accepter l’autre dans sa différence. L’ouverture à l’autre est très présente dans nos cultures, le respect de l’autre dans sa différence et le dialogue.
L’acceptation et le respect de la différence de l’autre, c’est ce que demandent les filles musulmanes pour porter le voile dans les écoles catholiques.
Bonne fête de l’Assomption à tous les catholiques du Sénégal et d’ailleurs.
“DOCTEUR 7 ÉTOILES”, LEÇONS DE VIE ET DE PRATICIEN D’UN NEUROLOGUE RÉPUTÉ
Le neurologue sénégalais Amadou Gallo Diop vient de sortir un livre retraçant sa trajectoire d’étudiant en médecine et de praticien à l’hôpital, sous forme de ”leçons” reçues de ses professeurs à l’université et des malades.
Dakar, 9 août (APS) – Le neurologue sénégalais Amadou Gallo Diop vient de sortir un livre retraçant sa trajectoire d’étudiant en médecine et de praticien à l’hôpital, sous forme de ”leçons” reçues de ses professeurs à l’université et des malades dont la souffrance et les attentes ont contribué à lui passer une vision de la médecine faite d’empathie et d’ouverture vers les autres.
Intitulée “Docteur 7 étoiles”, cette nouvelle publication est un condensé de la trajectoire d’un praticien réputé et “bien formé, chercheur, formateur, manager, communicateur, citoyen du monde et acteur communautaire”.
“Je n’ai fait que résumer dans un opuscule que j’ai voulu être très simple et didactique, des leçons que nous-mêmes, nous avons reçues dès que nous avons mis les pieds à l’école de médecine de Dakar, en tant qu’étudiants, en bénéficiant de ce que nos professeurs nous apprenaient, de ce que nous avons pratiqué en faisant des stages dans les hôpitaux”, a expliqué le professeur Diop en marge de la cérémonie de dédicace dudit ouvrage, jeudi.
Le neurologue, enseignant à la faculté de médecine de l’université Cheikh-Anta Diop de Dakar, dit mettre son livre au service des étudiants, qui peuvent s’imprégner à travers ses pages de cette expérience singulière consistant à “recevoir des personnes malades qui souffrent, qui viennent vers nous et qui recherchent l’amélioration, voire la sauvegarde de leur vie”.
L’ouvrage de 50 pages, scindé en sept chapitres, contient aussi une leçon de vie comme de rares métiers peuvent permettre, en ce qu’ils donnent l’opportunité d’aller “vers les populations défavorisées qui sont dans le monde rural”, mais aussi de voyager “à travers le monde”, pour apprendre des autres et d’ailleurs.
“J’ai rajouté deux annexes, le premier, c’est des conseils d’hygiène de vie”, a-t-il dit, soulignant que le médecin, l’infirmière, la sage-femme ou le manager de la santé ne peut ”rien faire”, s’il n’est pas en bonne santé.
“Dans chacune des étoiles, vous allez avoir 5 branches comme les étoiles, et chacune des branches dans le livre va vous inciter à développer des choses”, a expliqué le chef du service de neurologie du centre hospitalier national universitaire de Fann, à Dakar.
Il a cité, “en vrac”, “la sérénité, l’honnêteté, la générosité, l’organisation, la tolérance, un certain nombre de caractéristiques qui ne s’apprennent pas à l’université et qui vont venir au fil du temps”.
Concernant le coût du livre, le professeur Amadou Gallo Diop a dit que tout a été fait pour qu’il soit “accessible à tout le monde. Je peux vous assurer que personnellement, je n’ai eu aucun intérêt financier par rapport à cette affaire-là”.
“S’il y avait une surprise”, ce serait que lui-même en achète pour “les offrir à gauche et à droite”.
D’éminentes personnalités ont pris part à la cérémonie de dédicace, parmi lesquelles le professeur Fatoumata Ly, qui a loué les qualités humaines de l’écrivain en le présentant comme “un homme compétent, empathique, un pédagogue qui refuse le diktat de l’argent et l’incursion du smartphone dans l’exercice de ses fonctions”.
“Des vertus que l’auteur n’a pas hésité à transposer dans ses écrits”, a-t-elle dit dans la note de lecture qu’il a consacrée au nouvel ouvrage, appelé à servir de “viatique et de boussole aux apprenants afin d’assurer le bien-être du patient à l’avenir”.
SALON DE PROMOTION DU PAGNE TISSE, 25 PAYS AFRICAINS A DAKAR EN NOVEMBRE PROCHAIN
Dakar sera la capitale de la promotion du pagne tissé au mois de novembre prochain. Ce sera à l’occasion de la troisième édition du Salon international pour la valorisation du pagne tissé en Afrique (Sivpta).
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 08/08/2024
Dakar sera la capitale de la promotion du pagne tissé au mois de novembre prochain. Ce sera à l’occasion de la troisième édition du Salon international pour la valorisation du pagne tissé en Afrique (Sivpta).
La troisième édition du Salon international pour la valorisation du pagne tissé en Afrique (Sivpta) se tiendra au mois de novembre prochain. L’on retrouve ce tissu dans les traditions de nombreux peuples africains. Il est utilisé dans les grandes occasions et des grandes cérémonies. Ce rendez-vous entend valoriser la tradition africaine. «Le coton est l’une de nos forces de production dont l’un des produits finis est le pagne tissé qui accompagne notre quotidien. Mon questionnement personnel s’est porté sur la place qu’occupent nos produits locaux dans notre consommation. D’où cette initiative qui a été le crédo de nos pères et leaders africains, à savoir la valorisation et la consommation de ce que nous produisons», renseigne Madina Gisèle Traoré Da Silva, initiatrice du Sivpta. Plusieurs innovations sont prévues pour l’année 2024. «Cette année, nous aurons la formation en tissage et plus de 25 pays invités. Il y aura l’accompagnement des artisans dans le renforcement des capacités», explique Mme Da Sylva.
Pour cette troisième édition, la Guinée Conakry sera l’invité d’honneur. Et selon l’initiatrice, ce choix n’est pas fortuit. «Nous avons choisi la Guinée comme invité d’honneur suite à un constat que nous avons fait : au cours des assemblées nationales et des conseils de ministres, le port vestimentaire traditionnel est obligatoire et dans bien d’autres cérémonies. Nous avons apprécié cette démonstration de l’appropriation du textile africain», a-telle déclaré.
LE RÉVEIL DE LA MÉMOIRE
Déterminé à reprendre la main sur son histoire longtemps dominée par la version française, le Sénégal multiplie désormais les actes pour imposer sa lecture du drame de Thiaroye. La commémoration du 1er décembre 2024 à Dakar pourrait marquer un tournant
(SenePlus) - Dans un tournant décisif des relations franco-sénégalaises, le massacre de Thiaroye resurgit comme un enjeu majeur, mettant en lumière la nouvelle approche affirmée du Sénégal face à son ancien colonisateur. L'attribution récente par la France de la mention "Morts pour la France" à six tirailleurs africains tués en 1944, révélée par Le Monde le 27 juillet 2024, a suscité une réaction forte de Dakar, signalant un changement profond sur ce sujet sensible entre les deux nations.
Ousmane Sonko, Premier ministre, a saisi l'occasion pour affirmer la position sénégalaise : "Je tiens à rappeler à la France qu'elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d'histoire tragique." Cette prise de position illustre la volonté du Dakar de reprendre le contrôle de son narratif historique, longtemps dominé par la perspective française.
Le nouveau gouvernement sénégalais, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et Sonko, élu sur une promesse panafricaniste, a clairement indiqué son intention de faire de Thiaroye un symbole de sa politique de « rupture » avec l'ancienne puissance coloniale. Un proche de la présidence sénégalaise confie ainsi au Monde : "Si le président vient [aux commémorations], c'est pour faire un discours fort sur Thiaroye et le colonialisme, pas pour rester assis aux côtés d'autres présidents africains."
Cette posture du Sénégal place la France dans une position délicate. L'Élysée, soucieux de préserver ses relations avec Dakar tout en reconnaissant les erreurs du passé, se trouve contraint de recalibrer sa approche. Un interlocuteur proche des dossiers mémoriels au sein du gouvernement français admet auprès du journal Le Monde que "La volonté d'attribuer ces mentions était connue de Dakar. Cela serait une faute politique que de réagir [aux déclarations d'Ousmane Sonko]."
Le Sénégal ne se contente plus de gestes symboliques. Il exige une révision complète de la narration historique, l'accès total aux archives, des réparations concrètes, et la réhabilitation des tirailleurs survivants injustement condamnés. Comme le souligne un observateur sénégalais proche du pouvoir : "Cette affaire concerne le Sénégal et toutes les ex-colonies françaises en Afrique. Il y a un besoin de vérité et de justice."
Cette nouvelle dynamique a des implications profondes pour les relations France-Sénégal. D'une part, elle offre une opportunité de refondation sur des bases plus équitables et transparentes. D'autre part, elle met la France au défi de confronter pleinement son passé colonial, au-delà des gestes symboliques.
La commémoration prévue le 1er décembre 2024 à Dakar pourrait ainsi marquer un tournant décisif. Les autorités sénégalaises envisagent, à en croire des sources du Monde, d'en faire un événement panafricain majeur, en invitant des représentants d'autres pays africains, notamment ceux en rupture avec Paris comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. La présence éventuelle d'Emmanuel Macron à cet événement, pour lequel Dakar aurait donné un "accord de principe", pourrait être l'occasion d'un discours fort sur le colonialisme et Thiaroye.
Cependant, le chemin vers une véritable réconciliation reste semé d'embûches. L'historienne Armelle Mabon, qui travaille depuis plus d'une décennie sur ce dossier, souligne dans son témoignage au journal Le Monde, l'importance cruciale de l'accès aux archives pour établir la vérité : « Sans l'accès total aux archives, il est impossible de statuer sur le nombre exact de victimes et leur localisation."
Pour la France, l’enjeu est de taille. Il s'agit non seulement de reconnaître les erreurs du passé, mais aussi de repenser essentiellement sa relation avec le continent africain. La manière dont Paris répondra aux demandes du Sénégal concernant Thiaroye pourrait bien définir l'avenir de ses relations non seulement avec Dakar et le reste du continent.
Par Oumar Diaw SECK
SORANO TRAHIT SENGHOR
Pour la première fois de son histoire, l'Ensemble lyrique de Sorano s'est laissé entraîner sur la pente de l'occidentalisation. Il a repris des œuvres contemporaines en y intégrant des instruments modernes, rompant avec sa vocation originelle
Aussi bien que dans la politique, la culture peut vivre aussi la haute trahison. Tel est le cas de ce que le temple de la culture qu’est la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano a vécu ce jeudi 1er août 2024. Sur imposition du Directeur général de Sorano, El Hadj Ousmane Barro Dione avec la complicité de Ousmane Faye, manager de Oumar Pène, de Baboulaye Cissokho, directeur artistique par intérim (l’Ensemble), malgré la réticence de beaucoup d’artistes, l’Ensemble lyrique traditionnel a produit l’album « Senegal sunu réew » de 15 titres sorti, ce jeudi 1er août 2024, avec la prestation sur scène de l’Ensemble lyrique avec des guitaristes, clavistes et avec d’autres instruments occidentaux. L’album est constitué de reprises de Oumar Pène, Baaba Maal, Abdoulaye Mboup, Thione Seck, Mahawa Kouyaté, Khady Diouf, Kiné Lam entre autres. Cette production musicale et la prestation scénique constituent une haute trahison de l’esprit de Sorano et de la mission de l’Ensemble lyrique. Depuis 1966, tous les directeurs généraux et les artistes de Sorano ont respecté et développé l’âme, l’orientation et la mission sacerdotale de l’Ensemble lyrique traditionnel qui consiste exclusivement à la valorisation du patrimoine musical traditionnel du Sénégal. Et aussi la promotion et la vulgarisation des instruments traditionnels. Jamais d’instruments musicaux occidentaux-modernes à l’Ensemble lyrique traditionnel depuis son existence en 1966 tant dans la production que dans les prestations scéniques. Khalam, riti, balafon, djembé, sabar, kora, bougeur entre autres instruments traditionnels se sont toujours côtoyés pour produire des chefs-d’œuvre, de belles musiques.
Au moment où l’ère du souverainisme culturel c’est-à-dire la sauvegarde du patrimoine culturel est d’actualité, on assiste à une tentative d’agression de notre patrimoine immatériel par la nouvelle direction générale de Sorano.
Maurice Sédar Senghor, Pathé Gueye, Ousmane Diakhaté, Sahite Sarr Samb, Massamba Gueye, Abdoulaye Koundoul, tous ces directeurs généraux ont respecté et consolidé la mission de Sorano. Sauf Ousmane Barro Dione qui est en train de trahir l’esprit de Sorano. Et pourtant, il y a eu toujours des productions d’albums de Sorano avec des chanteurs comme El Hadj Faye, Thione Seck, Moussa Ngom et d’auteurs compositeurs comme Boucounta Ndiaye, mais toujours avec nos instruments traditionnels
Créé en 1965 par le poèteprésident Léopold Sédar Senghor, lancé en 1966 lors du premier Festival mondial des Arts nègres (Fesman 1), ainsi que le Ballet national La Linguère La Linguère et la troupe dramatique nationale, l’Ensemble lyrique traditionnel s’est assigné comme mission sacerdotale consistant à la valorisation du patrimoine musical traditionnel et oral du Sénégal. On a assisté froid dans le dos, avec cette production « soupe kandj » mi-figue-miraisin à la déviation de l’Ensemble lyrique traditionnel Daniel Sorano. Les nouvelles autorités en charge de la culture et l’opinion doivent prendre conscience de l’impérieuse nécessité de sauver Sorano pour la préservation de notre patrimoine immatériel traditionnel inestimable et aussi d’épargner Sorano des dérives culturelles et des déviances artistiques. Sauvons Sorano.
Oumar Diaw Seck est directeur artistique de l’Ensemble instrumental de l’Afrique de l’Ouest (USA), promoteur de la musique traditionnelle africaine aux Etats-Unis d’Amérique. oumardiawseck@gmail.com
ROBERT BOURGI ET LES TRANSPORTS DE FONDS DE L’AFRIQUE VERS LA FRANCE
Figure controversée de la Françafrique, il publie ses mémoires et fait des confidences explosives, revenant sur son parcours d'homme de l'ombre ayant exercé une influence de haute volée sur les relations politiques franco-africaines
Beaucoup prient tous les jours pour qu’il n’ouvre pas la bouche. Parce que Robert Bourgi est une bibliothèque de secrets. Notamment entre hommes politiques français et africains au point que certains l’on surnommé «fils de Jacques Foccart». «Ils savent que je sais tout : Ma vie en Françafrique», son livre-mémoire va paraitre aux éditions Max Milo.
Un condensé d’entretiens avec le journaliste Frédéric Lejeal entre souvenirs, archives et notes personnelles. «Mémoires d’une existence passée à déambuler dans les arcanes franco-africains», dit-il dans l’Avant-propos. L’influent lobbyiste y évoque ses rapports avec «de très hauts dignitaires ou l’organisation de transports de fonds de l’Afrique vers la France». Mais lui qui admet avoir profité du «système françafricain» a décidé de dénoncer ses «turpitudes» et «dérives». Comme il avait commencé à le faire depuis son entretien avec Le Journal du dimanche en 2011. Il partage avec E-Media l’Avant-propos de son ouvrage. C’est déjà beaucoup de propos.
A l’automne de ma vie, au terme d’une carrière m’ayant amené à servir des personnages en tous points exceptionnels et à en côtoyer beaucoup d’autres insipides, j’ai décidé de rassembler mes souvenirs, de nombreuses archives et notes personnelles dans cet ouvrage. Mémoires d’une existence passée à déambuler dans les arcanes franco-africains. Pour les avoir longtemps accueillis dans l’atmosphère rincée à l’encens de mon cabinet, avenue Pierre 1 de Serbie, journalistes et médias connaissent ma prodigalité en confidences et en informations de première main. Qu’elles se déroulèrent en France, en Afrique ou au Moyen-Orient, mes missions, tout comme mon rôle pour ma famille politique ou auprès des chefs d’Etat africains, étaient sues de tous et commentées avec régularité au gré de l’actualité de la Françafrique ou de la politique hexagonale.
«C’est pourtant ma stricte vérité, la seule qui compte»
Pour la première fois, j’ai cependant décidé d’aller beaucoup plus loin en convoquant toute ma vie sans exclusive, de mon enfance auprès de mes parents et de mon si fascinant père Mahmoud jusqu’à mes actions d’influent lobbyiste, en passant par mes rapports avec de très hauts dignitaires ou l’organisation de transports de fonds de l’Afrique vers la France. - Extorqués» pendant cinquante heures d’entretien avec finesse et intelligence par le journaliste Frédéric Lejeal, africaniste pointu et ancien rédacteur en chef de La Lettre du Continent, ces aveux dressent le tableau de ce qu’il m’a été donné de faire, d’entendre, de voir. Avec force détails, anecdotes et révélations, il restitue des scènes qui, par leur aspect détonant, voire ébouriffant, pourront laisser le lecteur totalement pantois. C’est pourtant ma stricte vérité, la seule qui compte.
«Les contempteurs continueront de s’employer à me discréditer»
Malgré ces témoignages et documents inédits, les contempteurs me qualifiant de «sulfureux», «d’intrigant», de «messager occulte» continueront, à n’en pas douter, de s’employer à me discréditer, ainsi qu’ils le font depuis tant d’années, en butant constamment sur les durs pépins de ma réalité. Pour stopper net leurs investigations, il leur suffit pourtant de revisionner le débat que Mediapart avait organisé, le 28 janvier 2023, entre moi et Eva Joly, juge ayant instruit l’affaire Elf, pour comprendre que le nom de Robert Bourgi reste à la source de tous les fantasmes, d’une image écornée, d’une légende falsifiée montée de toutes pièces par la rumeur, la méconnaissance, voire la calomnie.
«Des missions sensibles pour lesquelles la diplomatie officielle montrait ses limites»
Mon nom n’apparaît, en effet, à aucun moment dans cette retentissante affaire, pas plus qu’il ne ressort des multiples scandales de la relation franco-africaine, de l’Angolagate aux Biens mal acquis (BMA). Quelles furent réellement mes missions ? Du convoyage de fonds, principalement à une période où il était autorisé, des «services», de l’influence de haute intensité, des mises en relation stratégiques, des missions éminemment sensibles pour lesquelles la diplomatie officielle montrait ses limites. La libération, en 2010, de la jeune Française Clotilde Reiss, emprisonnée dans les geôles iraniennes, en est une illustration parmi beaucoup d’autres. Elle fut d’ailleurs, pour moi, un grand motif de fierté.
«Je ne conteste pas avoir largement profité du système françafricain»
Ces Mémoires me servent-ils pour autant de paravent aux critiques sur mes conduites, mon éthique, mes fréquentations ou mes choix de vie parfaitement assumés ? Évidemment, non. Décrié, le système françafricain, je ne conteste pas en avoir largement profité et l’avoir servi ad nauseum jusqu’à en dénoncer les turpitudes, les dérives et les travers, en 2011, dans le Journal du dimanche. En apportant au lecteur un regard sincère et plus encore lucide sur ce pan entier de la diplomatie et de la vie politique françaises, cet ouvrage n’est que la continuité logique de cette interview.
C’EST L’HOMME QUI A PEUR, SINON IL N’Y A RIEN
Dans un entretien qu’il a accordé à un journal espagnol, le leader du Super-Etoile Youssou Ndour s’est livré sans détour. Une occasion pour le chanteur d’échanger longuement sur sa riche carrière, ses prix et la musique.
Dans un entretien qu’il a accordé à un journal espagnol, le leader du Super-Etoile Youssou Ndour s’est livré sans détour. Une occasion pour le chanteur d’échanger longuement sur sa riche carrière, ses prix et la musique. Mais aussi d’aborder des questions de l’heure comme l’immigration clandestine, le tourisme, le développement de l’Afrique, entre autres…
Ayant grandi au Nigeria, je sais que l'Afrique est un continent complexe et divisé. Pourquoi pensez-vous que votre musique touche et connecte autant de personnes à travers l'Afrique et le monde ?
Merci pour cette question. Comme j’ai eu à le chanter dans mon album «Eyes Open» que j’ai sorti en 1992, à travers un morceau que j’avais composé « The Same », dont voici un des couplets : «Sound is the same for all the world. Everybody has a heart. Everybody gets a feeling. Let's play Rock, Reggae, Jazz, Mbalax. All around the world, the same. Pachanga, Soul music, Rhythm and Blues, the same. Samba, Rumba, Cha-cha-cha, the same.», mon inspiration vient de mon désir profond de partager les histoires et émotions communes. Vous savez, la musique a un pouvoir unique de transcender les frontières et de toucher les âmes. Quand on est musicien, on parle un langage universel qui surmonte les divisions et qui a la capacité de rassembler les gens, de leur rappeler notre humanité commune et de promouvoir la compréhension et la solidarité. La musique, c’est une mélodie et une parole qui peut parler d’amour, d’amitié, de paix et de sujets qui nous interpellent tous comme, l’environnement, l’immigration. Des sujets que nous vivons tous au quotidien et c’est pourquoi je pense qu’on s’identifie aux rythmes, aux mélodies et qu’on aime aussi les paroles. Aussi, tout au long de ma carrière, je me suis toujours ouvert aux cultures du monde, tout en y mettant l’empreinte africaine. C’est cette fusion de l’Afrique qui rencontre le monde qui plaît aussi ! Maintenant, après ma tournée mondiale avec Peter Gabriel, mon engagement pour les droits de l’homme avec la tournée d’Amnesty International en 1988 et la sortie de 7 Seconds, beaucoup de gens se sont davantage intéressés à ma carrière et mon implication dans la création.
Venez-vous d'une famille de musiciens ? Quelle a été votre source d'inspiration durant votre enfance ?
Je viens plutôt d’une famille griotte du côté de ma mère. Et en Afrique, les griots sont les gardiens de nos traditions qui sont fortement orales. Celle qui m’a le plus initié est ma grand-mère maternelle Mame Marie Sène (à qui je rends hommage avec la chanson Yakaar). Elle était une grande cantatrice traditionnelle. Ses performances étaient très appréciées dans les cérémonies familiales et sociales. Elle m’a beaucoup inspiré et donné les bases du chant.
Quelle est votre inspiration en tant qu'auteur-compositeur ?
Mon environnement est ma principale source d’inspiration. Tout me parle ! La société autour de moi que je regarde et dans laquelle mes pensées plongent pour lire son évolution, ses défis, ses bons côtés, comme aussi les moins bien. Chaque jour, les gens que je rencontre, les regards que je croise, les histoires que j'entends et les événements qui se déroulent autour de moi, tout m’inspire. C’est un état naturel qui, comme l’air, est en moi et autour de moi. Les traditions culturelles et les histoires de notre continent, l'influence de ma propre vie, de mes expériences et de mes voyages à travers le monde, jouent également un rôle crucial dans mon processus créatif.
Quel est le musicien qui a le plus influencé votre carrière ?
Ah ça, sans hésiter, c’est Peter (Gabriel). Non seulement, il m'a invité à chanter avec lui sur scène, mais il m'a également montré un respect et une considération extraordinaire durant toutes nos collaborations, tant sur scène qu'en dehors, Peter a toujours eu un intérêt profond pour les musiques du monde et lorsqu'il m'a invité à participer à son album «So» en 1986 et à la tournée « Human Rights Now », organisée par Amnesty International en 1988, j’étais certes célèbre au Sénégal et en Afrique, mais cela a donné une autre dimension à ma carrière. Peter Gabriel m'a toujours encouragé à rester fidèle à mes racines, tout en explorant de nouveaux horizons musicaux. J’en profite pour lui rendre un vibrant hommage car au-delà d’être mon ami, sa vision artistique et son engagement pour la musique et les droits humains ont profondément influencé la musique.
Qu'espérez-vous transmettre et communiquer avec votre musique ?
Comme je l’ai dit, il y a quelques semaines à l’université Berklee de Valence, je chante l’amour dans toute sa plénitude. L’amour de soi, l’amour de son prochain dans nos différences, l’amour de la nature et l’amour envers notre Créateur.
En tant qu'ancien ministre du Tourisme, que pensez-vous du mouvement anti-tourisme en Europe, en particulier à Majorque, alors que le tourisme est une source de revenus de plus en plus importante pour l'Afrique ?
Je ne vois pas forcément les choses sous cet angle. A travers le nom du mouvement Anti Tourisme en Europe, je sens un cri du cœur. Maintenant, je ne parlerai pas d’idéologie, mais j’invite le monde à s’intéresser au pourquoi de ce cri de cœur, pour interdire le tourisme dans un endroit qui, certainement avant, souhaitait en avoir et qui maintenant n’en veut plus. Le tourisme est certes une activité hautement économique, mais cela doit être une occasion de développer nos territoires et cultiver le brassage culturel dans le respect des patrimoines culturels, sociaux et environnementaux. Pour moi, il ne faut pas lier l’éventuel développement Africain avec l’abandon du tourisme en Europe. D’ailleurs pourquoi devrons nous accepter ce que d’autres rejettent, si c’est basé sur des arguments plausibles ?
En tant qu'ancien candidat à la présidence, comment auriez-vous changé le Sénégal ?
Je ne crois pas aux hommes providentiels. Pour moi, un leader doit avoir une vision partagée et soutenue par la population pour que le développement soit atteignable. Sans cohésion, point d’amélioration. Je le disais dans une de mes chansons, «Sama Dom» (Mon cher Enfant). J’y disais littéralement ceci : « si 10 personnes creusent un puits et que 10 personnes s’emploient à le recouvrir, malgré tous les efforts possibles, il ne peut y avoir que de la poussière, mais point de puits».
La corruption est-elle le moteur de l'immigration clandestine vers l'ouest ? Existe-t-il une solution ?
L’immigration clandestine ne peut se résoudre à un seul fait de corruption. Et surtout, je réfute cette pensée car, c’est comme si nous n’avons que des dirigeants corrompus. L’immigration clandestine est aussi le fruit des rapports mondiaux inégaux, de l’égoïsme des pays pollueurs de la planète, de ces pays, multinationales et organismes qui pillent nos ressources pour des miettes en retour. Quand je vois les pays dits occidentaux avoir la possibilité de s’endetter pour se développer et qu’on le refuse avec des arguments fantaisistes, je me dis que l’immigration clandestine a de beaux jours avec ce genre d’approche dans les relations entre les pays. Maintenant, il faut davantage d’efforts «de ces pays» et organismes bailleurs de fonds pour inciter, favoriser et encourager la formation, l’enseignement et la création d’emplois en Afrique
Que ressentez-vous lorsque vous voyez vos compatriotes et leurs enfants mourir en essayant d'atteindre l'Europe ?
Je suis meurtri dans ma chair. Je le dis et le répète partout, l’avenir c’est l’Afrique. Et je donne souvent aux jeunes l’exemple de ma vie. Je suis né, j’ai grandi, je vis et je me suis fait en Afrique. Je n’ai vraiment pas les mots pour matérialiser assez, tout ce que je ressens en voyant ces images. C’est très dur.
Pensez-vous que l'Occident continue à perturber délibérément l'Afrique pour ses propres intérêts ?
Vous savez, il ne faut pas se leurrer, les Etats défendent leurs intérêts et n’ont pas forcément d'amis. C’est à nous de défendre aussi les nôtres pour le bien de nos peuples. Et comme j’ai eu à le chanter, il y a une nouvelle Afrique «New Africa», avec des jeunes hommes et femmes qui entendent faire plus que leurs parents et qui n’accepteront plus le diktat de qui que ce soit. La nouvelle Afrique que j’ai tant chantée est arrivée, et la jeunesse d’Afrique est conquérante.
Est-il temps de présenter des excuses sérieuses et appropriées pour l'esclavage ?
Il ne s’agit pas de présenter des excuses car aucune excuse n’est suffisante pour panser ce crime contre l’humanité. On veut nous endormir sur des concepts de pardon. Je vous dis ceci : les noirs du monde ne sont ni revanchards ni rancuniers. Dans notre diversité, nous cherchons davantage à nous retrouver d’Afrique aux Antilles, des États-Unis à Saint-Louis du Sénégal.
Vous avez remporté de nombreux prix et chanté avec les plus grands artistes internationaux. Vous devez être fier ?
Je suis extrêmement fier de chaque prix qui m’a été dédié et chaque artiste avec qui j’ai eu à partager la scène, une séance de studio ou même faire un featuring. Je ne fais pas de préférences parmi les prix. Tout est important et je profite de cette occasion pour réitérer mon amour indéfectible à tous mes fans du monde et mes remerciements à chaque organisation, institution, société et groupe de personnes qui m’ont consacré un prix ou hommage depuis le début de ma carrière.
En tant que l'un des artistes africains les plus influents de l'histoire et l'un des plus grands chanteurs de tous les temps, quel est votre message au monde ?
L’amour et le respect mutuel pour les uns et les autres. Avoir de la considération pour l’être humain et la nature. Je pense que nos diversités doivent servir comme des richesses et pas comme une arme de division.
Quelle est, selon vous, la plus grande menace qui atteint le monde actuellement ?
L’égoïsme des gens est une menace pour l’humanité.
Qu'est-ce que le public peut attendre de votre concert à Majorque ?
La beauté de la musique africaine et un Youssou Ndour et un Super Etoile de feu !
Quel est votre plat préféré ?
Le Thieb (riz au poisson) de ma mère.
Film préféré ?
Amazing Grâce (rires), dans lequel j’ai d’ailleurs joué.
Livre préféré ?
L’Art de la niaque.
Votre boisson préférée ?
Le thé à la menthe. Ce qu’on appelle ici Ataya.
Votre pays préféré où vous aimeriez vivre ?
Le Sénégal.
Enfant, vous rêviez de faire carrière dans quoi ?
Le football.
Le meilleur conseil que l’on vous a donné ?
Toujours persévérer.
La première chose que vous faites le matin ?
Je remercie Dieu de me donner une journée de plus et pour la vie qu’Il m’a donnée.
De quoi avez-vous peur ?
Pourquoi avoir peur ? Un adage de la Côte d’Ivoire dit que, «c’est l’homme qui a peur, sinon il n’y a riennnn !»
Musique ou musicien préféré ?
Le Mbalakh bien sûr…