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1 décembre 2024
Culture
MOHAMED MBOUGAR SARR, LA LITTÉRATURE ET LA VIE
Consacré en cette rentrée littéraire, cent ans après le prix Goncourt de René Maran, « La plus secrète mémoire des hommes », le nouveau roman de l’auteur sénégalais, est un superbe éloge de l’existence
Jeune Afrique |
Nicolas Michel |
Publication 03/11/2021
Il y a une douce ironie dans le sacre littéraire et médiatique du jeune sénégalais Mohamed Mbougar Sarr (31 ans) qui vient de remporter le prix Goncourt 2021, la plus prestigieuse récompense littéraire française. Son nouvel opus est en effet tout entier construit autour d’une tragique histoire restée dans les annales : la fascinante trajectoire de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, prix Renaudot en 1968 pour Le Devoir de violence, avant que des accusations de plagiat ne viennent entraver une carrière extrêmement prometteuse dans le monde des lettres et ne le poussent à s’effacer de la scène jusqu’à sa mort, le 14 octobre 2017, à Sévaré.
Roman policier
Après trois romans remarqués – Terre ceinte, Le Silence du chœur et De purs hommes –, Mbougar Sarr a imposé son tempo à la rentrée littéraire française avec La Plus Secrète Mémoire des hommes, roman « total » dédié à Yambo Ouologuem et placé sous les mânes du poète chilien Roberto Bolaño. « Bolaño a eu une influence majeure, capitale pour l’écriture de ce texte, confie le jeune auteur sénégalais, lecteur précis et compulsif. Il m’a permis de mêler les genres, de jouer avec, en suivant un principe ludique d’hybridation et de fragmentation de la linéarité. Il a ouvert un champ d’expérimentation en phase avec le réel que nous vivons, de plus en plus chaotique, troublant, qui correspond à notre façon de naviguer à travers le temps et que l’on parvient pourtant, étonnamment, à digérer. »
La Plus Secrète Mémoire des hommes suit une trame de roman policier : bouleversé par la lecture du Labyrinthe de l’inhumain, texte devenu introuvable d’un mystérieux T.C. Elimane, l’apprenti écrivain Diégane Latyr Faye se lance dans une longue enquête visant à découvrir qui fut ce sulfureux auteur trop tôt disparu. Cette quête impossible conduit le romancier en devenir au cœur même du labyrinthe de la création, là où s’entremêlent tous les genres ; roman initiatique, récit érotique, histoire d’amour, essai philosophique, compte rendu journalistique, poésie, biographie, témoignage, satire, pamphlet politique…
« Au fond, qui était Elimane ? écrit Mbougar Sarr. Le produit le plus tragique et le plus abouti de la colonisation […] Elimane voulait devenir blanc et on lui a rappelé que non seulement il ne l’était pas, mais qu’il ne le deviendrait encore jamais malgré tout son talent. Il a donné tous les gages culturels de la blanchité ; on ne l’en a que mieux renvoyé à sa négreur. Il maîtrisait peut-être l’Europe mieux que les Européens. Et où a-t-il fini ? Dans l’anonymat, la disparition, l’effacement. Tu le sais : la colonisation sème chez les colonisés la désolation, la mort, le chaos. Mais elle sème aussi en eux – et c’est ça sa réussite la plus diabolique – le désir de devenir ce qui les détruit. » On ne saurait mieux condenser, en quelques lignes, le drame de Yambo Ouologuem.
LA PLUS SECRÈTE MÉMOIRE DES HOMMES, UN LIVRE FONDATEUR
L'auteur et journaliste Elgas parle du roman de Mohamed Mbougar Sarr tout juste vainqueur du Goncourt 2021. Un ouvrage unaninement salué par la critique
L'auteur et journaliste Elgas parle du nouveau roman de Mohamed Mbougar Sarr, vainqueur du Goncourt 2021. Un ouvrage unaninement salué par la critique.
LE GONCOURT POUR MOHAMED MBOUGAR SARR
Le plus prestigieux des prix littéraires français a été décerné mercredi au Sénégalais, qui devient à 31 ans le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à être consacré par cette récompense. Il est aussi un des plus jeunes lauréats
Le trentenaire a obtenu six voix au premier tour, a annoncé Philippe Claudel, secrétaire général du Goncourt, au restaurant Drouant, pour "La plus secrète mémoire des hommes" (ed.Philippe Rey), roman qui s'inspire du destin maudit de l'écrivain malien Yambo Oulologuem.
"Je ressens beaucoup de joie. Tout simplement", a-t-il déclaré à la presse à son arrivée à Drouant, au coeur de Paris.
"Il n’y a pas d’âge en littérature.On peut arriver très jeune, ou à 67 ans, à 30 ans, à 70 ans et pourtant être très ancien", a-t-il ajouté.
D'autres voix sont allées à Sorj Chalandon pour "Enfant de salaud" (Grasset) et au Haïtien Louis-Philippe Dalembert pour "Milwaukee Blues" (Sabine Wespieser).Aucune ne s'est portée sur Christine Angot avec "Le Voyage dans l'Est" (Flammarion), qui avait remporté la semaine précédente le prix Médicis.
"Avec ce jeune auteur, on est revenu aux fondamentaux du testament du Goncourt. 31 ans, quelques livres devant lui. Espérons que le Goncourt ne lui coupera pas son désir de poursuivre", a commenté Philippe Claudel, du jury.
"Ça c'est fait au premier tour. C'est écrit de façon flamboyante. C'est un hymne à la littérature", a souligné Paule Constant, autre membre du jury.
Mohamed Mbougar Sarr succède à Hervé Le Tellier, dont le roman "L'Anomalie" avait été primé l'année dernière lors d'une cérémonie en visioconférence, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Le prix Goncourt, décerné par un jury de sept hommes et trois femmes, rapporte un chèque de 10 euros mais il garantit des ventes en centaines de milliers d'exemplaires.Hervé Le Tellier a même dépassé le million en moins d'un an.
Le prix Renaudot, annoncé juste après au même endroit, a été décerné à Amélie Nothomb pour "Premier sang" (Albin Michel), consacré à son père, décédé en 2020.
GONCOURT 2021, L'HEURE DU RENOUVEAU OU DE LA CONSÉCRATION ?
Le plus prestigieux prix littéraire français, le Goncourt, choisira-t-il le renouveau, avec son premier lauréat sénégalais ou haïtien ou consacrera-t-il un écrivain reconnu ?
Sarr, Dalembert, Angot ou Chalandon... À quelques heures de la remise de la récompense littéraire, deux éditeurs puissants, habitués aux récompenses, Grasset et Flammarion sont confrontés aux deux maisons d'éditions indépendantes, Philippe Rey et Sabine Wespieser.
Le plus prestigieux prix littéraire français, le Goncourt, choisira-t-il le renouveau, avec son premier lauréat sénégalais ou haïtien ou consacrera-t-il un écrivain reconnu? Réponse mercredi à la mi-journée.
Ce prix français est remis, comme le veut la tradition, à l'heure du déjeuner au restaurant Drouant, dans le quartier de l'Opéra, à Paris. Quatre auteurs sont finalistes du plus ancien prix littéraire français, qui récompense depuis 1903 «le meilleur ouvrage d'imagination en prose, paru dans l'année» et écrit par un auteur d'expression française. Désigné comme favori par les journalistes littéraires qu'a interrogés la revue Livres Hebdo, le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, 31 ans, semble avoir séduit plusieurs jurés avec La plus secrète mémoire des hommes (éditions Philippe Rey). Milwaukee Blues (éditions Sabine Wespieser) du Haïtien Louis-Philippe Dalembert semble partir de plus loin.
Sinon, le jury pourrait couronner Christine Angot avec Le Voyage dans l'Est (Flammarion), récit percutant de l'inceste dont elle a été victime, ou Sorj Chalandon avec Enfant de salaud (Grasset), où il évoque les années sombres de son père sous l'Occupation allemande. Les deux romans sont considérés parmi les meilleurs de leurs auteurs respectifs. Les chances de Christine Angot semblent avoir été compromises par le prix Médicis qu'elle vient tout juste de décrocher.
Ce Goncourt est une confrontation entre deux éditeurs puissants, habitués aux récompenses, Grasset (groupe Hachette) et Flammarion (groupe Madrigall), et deux petits indépendants, novices dans ce domaine. Louis-Philippe Dalembert et Mohamed Mbougar Sarr ont pour point commun d'être défendus par une maison qui porte le nom de celui ou celle qui l'a fondée et la dirige encore. Pour ce type de maison, rivaliser avec les grands du secteur, «c'est extrêmement important à la fois sur le plan symbolique, et sur le plan économique», a dit l'éditrice Sabine Wespieser sur la chaîne de télévision France 24 vendredi. «J'ai un imprimeur qui est prêt à appuyer sur le bouton à 12h45 le mercredi 3 novembre, pour rouler 200.000 exemplaires».
Dix euros
Quant à Philippe Rey, il s'est fait discret sur sa manière d'appréhender le jour J. Mais il a travaillé intensément ces derniers mois pour faire connaître au grand public un jeune écrivain, adoubé par la critique. Le prix Goncourt, décerné par un jury de sept hommes et trois femmes, rapporte un chèque de dix euros, mais il garantit des ventes en centaines de milliers d'exemplaires. Le sacre en 2020 de L'Anomalie, roman fantasque d'Hervé Le Tellier, avait généré en librairie un engouement jamais vu depuis L'Amant de Marguerite Duras en 1984, avec plus d'un million d'exemplaires vendus.
Cette année, les thèmes sont plus graves: l'inceste chez Christine Angot, la mythomanie d'un père engagé avec les nazis chez Sorj Chalandon, le racisme et les violences policières chez Louis-Philippe Dalembert, et la difficulté de la littérature africaine à se faire reconnaître chez Mohamed Mbougar Sarr. Un autre prix littéraire, le Renaudot, est également remis mercredi au restaurant Drouant. Le plateau est relevé pour cette édition, avec en vedette parmi les quatre finalistes la Belge Amélie Nothomb, pour Premier sang (Albin Michel). Même si ce jury aime parfois surprendre, en allant chercher le consensus en dehors de ses sélections, il a retenu trois autres livres très appréciés de la critique: La Carte postale d'Anne Berest (Grasset), Murnau des ténèbres de Nicolas Chemla (Cherche-Midi) et Le Voyant d'Étampes d'Abel Quentin (L'Observatoire).
PROMO LBD EDITIONS SORT DEUX LIVRES POUR SON BAPTEME DU FEU
L’Association des Anciens du Lycée Blaise Diagne, plus connue sous l’appellation Promo LBD, a lancé une nouvelle maison d’édition du même nom et les deux ouvrages présentés étaient, en quelque sorte, son baptême du feu…littéraire
Le lycée Blaise Diagne (LBD) de Dakar a accueilli, samedi matin, la cérémonie de lancement et de dédicace de deux livres publiés par la nouvelle maison d’édition créée par les anciens élèves de cette vénérable et véritable institution dans le système éducatif sénégalais. L’Association des Anciens du Lycée Blaise Diagne, plus connue sous l’appellation Promo LBD, a lancé une nouvelle maison d’édition du même nom et les deux ouvrages présentés étaient, en quelque sorte, son baptême du feu…littéraire.
Unis et avec le dynamisme du coordonnateur de l’édition, Abou Mbow, les anciens de ce lycée qui fut d’excellence ont procédé au lancement de deux ouvrages que sont : « Glissades » de la professeure Adama Sidibé et « Regards Croisés sur le football sénégalais des indépendances » de feu Youssoupha Ndiaye et Oumar Dioum. Il y avait foule, mais aussi beaucoup d’émotion samedi dernier au cours de cette belle cérémonie familiale. Les anciens élèves du Lycée Blaise Diagne ont tenu à organiser cette grande première dans ce lycée qui les a forgés et leur a tout donné. D’éminentes personnalités ont tenu à rehausser de leur présence cette manifestation. On pouvait noter l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, les Professeurs Abdoulaye Sakho, Maguèye Kassé, Amadou Sène, premier étudiant sénégalais entré au prestigieux MIT (Massachussetts Institute of Technology), Mathiam Thiam, Khady Kane Diallo, Rokhaya Daba Fall, le procureur Ibrahima Ndoye, notre Directeur de Publication Mamadou Oumar Ndiaye, etc. Babacar Mbaye Ndack, qui faisait office de maître de cérémonie, a tenu à rappeler la très belle épopée de ce lycée d’Excellence qui a accueilli de nombreux cadres.
A la suite de sa brillante attention, les deux ouvrages ont été présentés au public avant que les auteurs ne s’adressent brièvement au public. Il faut retenir que le premier ouvrage, consacré au football sénégalais des indépendances, constitue un dialogue à distance entre un acteur du dedans, Youssoupha Ndiaye, et un témoin du dehors, Omar Dioum. Brillant magistrat avec une carrière professionnelle qui a débuté en 1966, M. Youssoupha Ndiaye a marqué de son empreinte la Justice sénégalaise d’abord en sa qualité de juge puis de président des principales juridictions de Dakar, il présidera par la suite la Cour Suprême, la Cour de Cassation et enfin le Conseil Constitutionnel. Comme pratiquant sportif, il a joué à l’US Gorée, à la Saint Louisienne et en équipe nationale. Il a été ainsi de la grande épopée des Jeux de l’Amitié de 1963 en étant meilleur buteur et médaillé d’or.
Dans sa préface, le Professeur Abdoulaye Seck, ancien ministre de l’Agriculture et aujourd’hui ambassadeur du Sénégal en Italie, en sa qualité de président de Promo LBD, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de l’éminente personnalité que fut le président Youssou Ndiaye. « Les enseignements à tirer de cet homme merveilleux sont nombreux et il faut les transmettre à la postérité qui doit s’en servir comme source d’inspiration. Nous félicitons les auteurs de notre PROMO LBD qui ont eu l’initiative d’entreprendre cet exercice d’écriture pour garder en mémoire toute cette belle expérience en saluant leur performance pour leur dire vivement qu’ils viennent de réaliser une victoire sur l’oubli », a écrit l’ancien ministre de l’Agriculture et Président de la PROMO LBD. Lequel était représenté à la cérémonie par le vice-président Habib Diakhaté. Le Pr Abdoulaye Sakho, agrégé de droit et spécialiste du sport, présent à la cérémonie, a aussi tenu à saluer cette belle initiative.
L’auteur Omar Dioum (qui a rédigé par ailleurs « Lumières noires »), un de nos nombreux savants hélas méconnus (même s’il réfute ce terme préférant se présenter avec modestie comme un chercheur) en particulier diplômé de l4Ecole Polytechnique de Lausanne, a ouvert son cahier de souvenirs pour raconter avec de nombreuses anecdotes cette belle époque. Pr Adama Sidibé, l’auteur du second ouvrage, « Glissades », a tenu à féliciter Abou Mbow et son équipe pour avoir réussi à réaliser ce travail titanesque à bien des égards.
En décidant d’investir le champ de l’édition, les anciens du Lycée Blaise Diagne veulent apporter leur pierre à l’édifice et surtout relever le défi de maintenir toujours haut, le flambeau de cette auguste institution. Pour ce faire, ils comptent redorer le blason de l’école, qui a perdu son lustre d’antan, en favorisant ce genre d’initiatives.
LE CRITIQUE BABA DIOP REÇOIT UN TANIT D’OR EN HOMMAGE A SON "PARCOURS EXCEPTIONNEL"
Il a reçu sa distinction des mains du directeur général des JCC Ridha Behi et de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, samedi à Tunis, lors de la cérémonie officielle de la 32e session (30 octobre-6 novembre).
(APS) - Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop a reçu, samedi dernier, un Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), en récompense de son "parcours exceptionnel" et pour services rendus au cinéma africain.
Il a reçu sa distinction des mains du directeur général des JCC Ridha Behi et de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, samedi à Tunis, lors de la cérémonie officielle de la 32e session (30 octobre-6 novembre). "Je suis comblé pour cette reconnaissance des JCC. J’ai été honoré au cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 2019, je ne peux qu’être fier si les deux grands festivals du continent africain m’honorent", a déclaré Baba Diop. Il dit dédier son trophée à "l’ensemble des critiques africains, à tous les journalistes culturels sénégalais et au peuple sénégalais". "C’est une reconnaissance que je partage avec la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) créée ici aux JCC en 2004, avec l’Association sénégalaise de la critique, avec mon pays le Sénégal. C’est un hommage rendu à l’ensemble des critiques d’Afrique", a-t-il ajouté. Baba Diop a été président de la FACC de 2009 à 2013. Il a été aussi président de l’Association sénégalaise de la critique cinématographique de 2007 à 2009. M. Diop, journaliste au groupe Sud Communication (privé), enseigne le cinéma à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il estime que cette distinction "marque l’intérêt" que le secteur du cinéma porte à son travail, lui qui fréquente depuis plusieurs années les Journées cinématographiques de Carthage. "C’est une vieille affaire entre Carthage et moi’’, a lancé Baba Diop, remerciant les pères fondateurs des JCC, premier festival africain créé en 1966 par le Tunisien Tahar Cheriaa, avec les Sénégalais Sembène Ousmane et Ababacar Samb Makharam, ainsi que l’Ivoirien Timoté Bassolé qui ont œuvré à son développement. "Carthage m’a permis d’être en rapport avec d’autres cinématographies du Moyen-Orient, le Liban, la Palestine, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, des cinémas qu’on n’a pas l’habitude de voir au Sud du Sahara et aussi les cinémas de la Libye, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie", a souligné Baba Diop. "Cela vous ouvre des horizons quant à l’Afrique et les différents types de cinématographies qui se côtoient ici aux JCC", ajoute Baba Diop. Il affirme porter Carthage et son festival dans son cœur. "Carthage et son festival font partie de ma géographie sentimentale, j’y compte aujourd’hui des amis, j’ai eu des discussions plusieurs fois avec des journalistes, des réalisateurs, des acteurs et des producteurs. Je suis connu dans ce festival et forcément je le soutiens", insiste Baba Diop.
Sollicité souvent pour partager son expérience aussi bien dans "La quotidienne" (le journal du festival) que lors des tables-rondes, le critique sénégalais estime que les Journées cinématographiques de Carthage reste "un festival majeur sur le continent qui a fait émerger beaucoup de cinématographiques africaines et de réalisateurs". Baba Diop dont la passion pour le cinéma remonte au début des années 1970, au ciné-club du lycée Charles De Gaulle à Saint-Louis et bien avant, avec le Père Jean Vast (1921-2005), dans la vieille ville tricentenaire, estime que les politiques doivent aider davantage les cinématographies africaines.
Le cinéma, argue-t-il, est "le reflet d’un pays" et constitue "une source de réflexion, ce n’est pas seulement la distraction, c’est la connaissance aussi, c’est l’éducation, c’est un lieu d’humanisme, on emmagasine les mémoires avec beaucoup de cinéastes rencontrés". Il a fait part de sa fierté de voir que "beaucoup de jeunes aujourd’hui s’intéressent à la critique cinématographique", notant que le cinéma offre la possibilité de "suivre l’évolution d’un pays à travers son cinéma et ses préoccupations à travers les thématiques développées dans les films".
Des hommages ont été rendus aussi à d’autres professionnels du cinéma tunisien, arabe et africain. Il s’agit de l’actrice égyptienne Nelly Karim, du producteur Anwar Sadek Sabbah et du critique de cinéma et journaliste Khamais Khayati (Tunisie). La Libye et la Belgique sont les pays invités d’honneur de cette 32e session des Journées cinématographiques de Carthage
LIBÉRER LES ÉNERGIES TRANSFORMATRICES
Comment faire du dividende démographique, des nouvelles technologies et des ressources naturelles des leviers d'élaboration d'un nouveau contrat social sénégalais ? C'est le défi de SenePlus à travers son ouvrage collectif à lancer ce mercredi 3 novembre
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué invitant l’opinion à un échange-débat sur les thèmes abordés dans son ouvrage collectif #Enjeux 2019-2024, Sénégal, réflexions sur les défis d’une émergence publié dans la foulée de la dernière présidentielle, mercredi 3 novembre au siège de L’Harmattan Sénégal.
« SenePlus et L’Harmattan Sénégal invitent un large public à participer à une conversation autour des grandes questions abordées dans l’ouvrage collectif de 528 pages, #Enjeux 2019-2024, Sénégal, réflexions sur les défis d’une émergence.
SenePlus, qui se veut un espace d’exploration et d’expression libre et plurielle des décideurs et des leaders d’opinion, s’est ouvert à des universitaires, des éditorialistes, des activistes, des experts, des citoyens concernés, de diverses générations et avec des regards croisés, qui ont scruté les grandes problématiques et les secteurs-clés du sociétal, du culturel, de l’économique et du politique.
Cette compilation de textes écrits avec des sensibilités différentes ambitionne plutôt de dépasser la simple cartographie des obstacles et des freins au développement et de mettre en avant les exigences de bon sens qui pourraient être fédératrices d’une action commune. Elle prétend participer de manière hardie à libérer la pensée et l’action publique et individuelle. Les exigences de bon sens apparaîtront clairement au fur à mesure de l’approfondissement du processus qui mène à des conversations ouvertes, diverses et non-partisanes.
À une époque où le citoyen a peu de lisibilité sur l’offre politique, sur les partis politiques et leurs orientations idéologiques, où l’accent est plutôt mis sur des individualités présentées comme des messies, quoi de plus salutaire que de poser le débat en termes de faire société ensemble ?
Au vu de tous nos challenges, politiques et économiques, comment faire de nos cultures et de nos fondements sociétaux de véritables ressorts d’élévation de la jeunesse ? Comment transformer le dividende démographique, les nouvelles technologies de l’information et les ressources naturelles nouvellement découvertes, en leviers pour élaborer ensemble un nouveau contrat social sénégalais ?
Où voulons-nous aller et comment y parvenir ? Qui décide de l’agenda et qui s’assure du contrôle de conformité entre le cahier des charges et la mise en œuvre ? Comment s’assurer que les actes sont conformes aux promesses ?
L’invitation de SenePlus et L’Harmattan Sénégal est celle d’une conversation qui doit s’appuyer sur les acquis de notre vivre-ensemble, de notre génie politique, de nos atouts économiques et de l’impérieuse nécessité de bâtir une société plus juste et plus équitable, surtout à l’endroit des plus jeunes, des femmes, des personnes vivant avec un handicap.
La conversation est ouverte à tous. Autour d’Alymana Bathily, Penda Mbow et Pape Abdoulaye Sène, plusieurs co-auteurs de cet ouvrage collectif seront présents pour discuter de ces textes de journalistes et spécialistes émérites parmi lesquels Boubacar Boris Diop, Abdoulaye Elimane Kane, Aram Faal, Mohamed Mbougar Sarr, Elgas, Abdou Fall, Rokhaya Cissé, Selly Ba, Abdou Salam Fall, Hawa Ba, Ousseynou Beye, Almamy Wane, Ndongo Sylla, Fanny Pigeaud, Babacar Buuba Diop, Mamadou Sakho, Mamadou Mao Wane, Racine Demba, Youssoupha Mbargan Guissé, Ndiaga Gueye et bien d’autres.
Rendez-vous est pris pour mercredi 3 novembre à 16h très précises à L’Harmattan Sénégal, sur la VDN, 200 mètres avant d’arriver à la Cité Keur Gorgui quand on vient de l’UCAD. Au besoin, voici le numéro de L’Harmattan Sénégal : +221 33 825 98 58. »
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TAKING BACK AFRICA’S STOLEN TREASURES
Panel sur la restitution des oeuvres d’art africain avec l’écrivaine sénégalaise et analyste de politiques Fatoumata Sissi Ngom, le journaliste britannique Barnaby Phillips, et Mwazulu Diyabanza, activiste congolais
Dans le cadre du festival nigérian Aké Arts and Book Festival, panel sur la restitution des oeuvres d’art africain avec l’écrivaine sénégalaise et analyste de politiques Fatoumata Sissi Ngom, auteure du roman Le silence du totem, le journaliste britannique Barnaby Phillips, auteur de “Loot : Britain and the Benin Bronzes”, et Mwazulu Diyabanza, l’activiste congolais mondialement célèbre pour ses actions, et qui s’introduit dans les musées européens pour dérober et rendre les statues aux ancêtres africains.
Ce panel en anglais est modéré par l’écrivain et poète ghanéen Nii Ayikwei Parkes, auteur de nombreux livres dont Tail of the Blue Bird (Notre quelque part).
Les panélistes ont exploré plusieurs sujets importants, notamment la resocialisation des objets et la décolonisation des musées africains, la nécessité pour l’Afrique de prendre le leadership sur le sujet, et l’importance de mettre en place des politiques accompagnatrices : tourisme, économie, villes durables, environnement, etc.
BABA DIOP RECOMPENSE A TUNIS
Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop a reçu, samedi, un Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), en récompense de son "parcours exceptionnel" et pour services rendus au cinéma africain.
Tunis (Tunisie), 31 oct (APS) - Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop a reçu, samedi, un Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), en récompense de son "parcours exceptionnel" et pour services rendus au cinéma africain.
Il a reçu sa distinction des mains du directeur général des JCC Ridha Behi et de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, samedi à Tunis, lors de la cérémonie officielle de la 32e session (30 octobre-6 novembre).
"Je suis comblé pour cette reconnaissance des JCC. J’ai été honoré au cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 2019, je ne peux qu’être fier si les deux grands festivals du continent africain m’honorent", a déclaré Baba Diop.
Il dit dédier son trophée à "l’ensemble des critiques africains, à tous les journalistes culturels sénégalais et au peuple sénégalais".
"C’est une reconnaissance que je partage avec la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) créée ici aux JCC en 2004, avec l’Association sénégalaise de la critique, avec mon pays le Sénégal. C’est un hommage rendu à l’ensemble des critiques d’Afrique", a-t-il ajouté.
Baba Diop a été président de la FACC de 2009 à 2013. Il a été aussi président de l’Association sénégalaise de la critique cinématographique de 2007 à 2009.
M. Diop, journaliste au groupe Sud Communication (privé), enseigne le cinéma à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il estime que cette distinction "marque l’intérêt" que le secteur du cinéma porte à son travail, lui qui fréquente depuis plusieurs années les Journées cinématographiques de Carthage.
"C’est une vieille affaire entre Carthage et moi’’, a lancé Baba Diop, remerciant les pères fondateurs des JCC, premier festival africain créé en 1966 par le Tunisien Tahar Cheriaa, avec les Sénégalais Sembène Ousmane et Ababacar Samb Makharam, ainsi que l’Ivoirien Timoté Bassolé qui ont œuvré à son développement.
"Carthage m’a permis d’être en rapport avec d’autres cinématographies du Moyen-Orient, le Liban, la Palestine, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, des cinémas qu’on n’a pas l’habitude de voir au Sud du Sahara et aussi les cinémas de la Libye, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie", a souligné Baba Diop.
"Cela vous ouvre des horizons quant à l’Afrique et les différents types de cinématographies qui se côtoient ici aux JCC", ajoute Baba Diop.
Il affirme porter Carthage et son festival dans son cœur.
"Carthage et son festival font partie de ma géographie sentimentale, j’y compte aujourd’hui des amis, j’ai eu des discussions plusieurs fois avec des journalistes, des réalisateurs, des acteurs et des producteurs. Je suis connu dans ce festival et forcément je le soutiens", insiste Baba Diop.
Sollicité souvent pour partager son expérience aussi bien dans "La quotidienne" (le journal du festival) que lors des tables-rondes, le critique sénégalais estime que les Journées cinématographiques de Carthage reste "un festival majeur sur le contient qui a fait émerger beaucoup de cinématographiques africaines et de réalisateurs".
Baba Diop dont la passion pour le cinéma remonte au début des années 1970, au ciné-club du lycée Charles De Gaulle à Saint-Louis et bien avant, avec le Père Jean Vast (1921-2005), dans la vieille ville tricentenaire, estime que les politiques doivent aider davantage les cinématographies africaines.
Le cinéma, argue-t-il, est "le reflet d’un pays" et constitue "une source de réflexion, ce n’est pas seulement la distraction, c’est la connaissance aussi, c’est l’éducation, c’est un lieu d’humanisme, on emmagasine les mémoires avec beaucoup de cinéastes rencontrés".
Il a fait part de sa fierté de voir que "beaucoup de jeunes aujourd’hui s’intéressent à la critique cinématographique", notant que le cinéma offre la possibilité de "suivre l’évolution d’un pays à travers son cinéma et ses préoccupations à travers les thématiques développées dans les films".
Des hommages ont été rendus aussi à d’autres professionnels du cinéma tunisien, arabe et africain.
Il s’agit de l’actrice égyptienne Nelly Karim, du producteur Anwar Sadek Sabbah et du critique de cinéma et journaliste Khamais Khayati (Tunisie).
La Libye et la Belgique sont les pays invités d’honneur de cette 32e session des Journées cinématographiques de Carthage.
INITIATIVE «TAARAL NDAKARU», L’ART POUR EMBELLIR LES BIDONVILLES
C’est avec un workshop en art plastique que le lancement du projet Taaral Ndakaru a eu lieu la semaine dernière à Sandial, un quartier traditionnel de Dakar
C’est avec un workshop en art plastique que le lancement du projet Taaral Ndakaru a eu lieu la semaine dernière à Sandial, un quartier traditionnel de Dakar.
La manifestation avait pour thème : «Taarou Thiébou dieune, notre plat national qui mérite une préservation de toutes ses composantes.» Cela à un moment où l’on parle de «la rareté du bon poisson ainsi que de la cherté des légumes et autres condiments».
L’art est un moyen de rendre belle la réalité. Et ce n’est pas Mamadou Ndiaye Thia, artiste-plasticien et lauréat du premier prix du Salon national des arts plastiques du Sénégal, qui dira le contraire pour avoir fait de l’embellissement des bidonvilles son combat personnel. C’est ce qui lui vaut, en tant que directeur, d’initier le projet Taaral Ndakaru lancé les 14 et 15 de ce mois-ci pour faire des bidonvilles se trouvant dans les 19 communes de la capitale sénégalaise, les plus «beaux endroits». «Le projet a démarré, d’autres étapes seront dans d’autres villes de Dakar, embellir les murs, des bidonvilles, les espaces pour avoir des galeries d’exposition et des airs de jeux pour les enfants», informe Mamadou Ndiaye Thia en parlant du lancement du projet dans le quartier traditionnel de Sandial, situé dans la commune du Plateau.
En partenariat avec la ville de Dakar Art culture (Aac), le Festival miroir international de Dakar (Fesmir), l’initiateur de ce projet de souligner «que ce qui nous a amené à ce projet c’est d’apporter notre touche à l’embellissement des bidonvilles, parce qu’en réalité, la face cachée de Dakar, ce sont ces bidonvilles-là. Je donne l’exemple du quartier où je j’habite et où je travaille, Sandial. C‘est un quartier traditionnel qui se situe à Ponty, au 57 avenue Georges Pompidou, derrière la pharmacie Guignon, l’hôtel Ganalé, jusqu’au Centre culturel français, c’est un grand bidonville où les gens ne peuvent imaginer ce qui se passe à l’intérieur, avec un bouillonnement très dense où se côtoient beaucoup de métiers, telles la menuiserie, la mécanique et la tapisserie. Il y a des gens qui vivent ici», ajoute l’artiste peintre. Et ce dernier de rajouter en parlant de l’autre objectif visé : «il y a tellement de Bidonvilles à Rebeuss, Sandial, au Diamono, Rue Grasland, nous voulons en faire des galeries et transférer la Biennale de Dakar dans ces lieux», avance-t-il. Avant de dire que l’effet recherché est de faire en sorte que «les populations puissent s’approprier de la Biennale en réalité». «Quand ça se passe, la Biennale de Dakar, les populations ne savent pas, c’est le monde de la culture qui est informé», déclare Mamadou Ndiaye Thia.
Revenant sur le thème du projet Taarou Thébou dieune, l’artiste-plasticien de souligner que le choix du thème «renvoie à un combat que nous menons pour Taaral Ndakaru». «Quand vous dites Taaral Ndakaru, d’abord les étrangers tels que les touristes, s’ils arrivent à midi, c’est le plat national qu’ils demandent. Quand le plat national n’est pas embelli par manque de bons poissons, ça pose un problème. Nous plaidons pour que nous puissions avoir des poissons qui sont en voie de disparition», souligne l’artiste-plasticien.