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21 avril 2025
Culture
LE DERNIER COUP D'ESSAI AFRICAIN DE NETFLIX
Le leader du streaming en difficulté sur ses marchés historiques, avance ses pions en Afrique. Sa dernière trouvaille : une téléréalité 100% africaine aux recettes similaires à celles des plus gros succès du genre
On se croirait presque dans "L’incroyable famille Kardashian", du nom de l’ancienne tranche favorite de la chaîne E!. Mais si la nouvelle émission de téléréalité de Netflix ne raconte pas les coulisses d’une riche et célèbre famille américaine, elle n’en imite pas moins les codes, à travers le casting et le décor notamment.
"Young, Famous and African" (Jeune, célèbre et africain) disponible sur la plateforme américaine de streaming depuis le 18 mars, met en vedette pour cette saison inaugurale, une dizaine de stars africaines, parmi lesquelles l’actrice Nigériane Annie Macaulay-Idibia et son époux musicien 2Baba, l’artiste Tanzanien Diamond Platnumz, l’animatrice de télévision Sud-Africaine Khanyi Mbau, et la femme d’affaires Ougandaise Zari Hassan, entre autres.
Vision africaine du bling-bling
Le ton est donné dès les premières secondes avec des têtes d’affiche dont le quotidien n’envie rien à celui des riches fortunés Européens ou Américains. Champagne et caviar à table, habillements de haute couture, déplacements en jet privé… le style de vie ostentatoire est assumé jusque dans le discours. Il s’agit pour les acteurs, comme le titre le suggère, de révéler cette Afrique qui a réussi, quitte à tomber parfois dans l’extravagance.
Le scénario se déroule en Afrique du Sud, un pays décrit par Khanyi Mbau comme le carrefour portuaire du continent. « Si vous êtes en Afrique, c’est là où se trouve l’argent », renchérira Diamond Platnumz. Durant sept épisodes, d’une quarantaine de minutes environ chacun, le téléspectateur est plongé dans le quotidien cossu de ces personnages ayant réussi dans leur domaine respectif. Une relation d’amitié chahutée, avec la dramaturgie caractéristique de ce genre de fiction.
Stratégie marketing
Avec « Jeune, célèbre et africain » créée par Peace Hyde et Martin Asare-Amankwa, tous deux Ghanéens, Netflix tente une énième manœuvre de séduction en direction de l’Afrique via un nouveau genre. C’est, en effet, la première série de téléréalité africaine de la spécialiste de la vidéo à la demande. L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant le continent. Objectif : se positionner sur ce marché à fort potentiel, mais dont elle ne détient qu’une part congrue pour l’instant.
Dépassée par des plateformes locales plus anciennes telles qu’Iroko ou encore Showmax, la firme de Palo Alto ne compte que deux millions d’abonnés en Afrique. Très loin de ses 221,8 millions au total. Son catalogue est surtout en manque de contenus exclusivement africains. Ce qu’elle s’emploie depuis peu à corriger avec le développement de talents locaux, la signature de partenariats avec des acteurs du cinéma et même le lancement d’offre gratuite, au Kenya par exemple.
C’est presque une question de survie pour ce géant dont la croissance s’essouffle. L’Afrique pourrait donc constituer pour lui une bouffée d’oxygène face à une concurrence féroce dans les autres régions.
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UN ROMANCIER NE CAPTE JAMAIS RIEN D'AUTRE QUE L'INQUIÉTUDE AMBIANTE
Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, a déclaré jeudi soir à Dakar n'être pas "surpris par la polémique" au Sénégal sur un de ses livres traitant de l'homosexualité, lors de sa première conférence publique au pays depuis sa distinction
L'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, a déclaré jeudi soir à Dakar n'être pas "surpris par la polémique" au Sénégal sur un de ses livres qui traite de l'homosexualité, lors de sa première conférence publique dans son pays depuis sa distinction.
Mbougar Sarr, qui vit en France, a remporté en octobre 2021 le Goncourt, la plus prestigieuse distinction littéraire en France, pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes" (éditions Philippe Rey et Jimsaan), une fiction sur la vie du défunt écrivain malien Yambo Ouologuem.
L'écrivain, né en 1990, est auteur de quatre livres dont "Terre ceinte" (2014), "Silence du coeur" (2017) et "De purs hommes" (2018). Ce dernier, se rapportant à l'homosexualité, relate l'histoire d'un homme dont le cadavre est déterré puis traîné par une foule hors d'un cimetière.
Mis en lumière par le prix Goncourt malgré son antériorité, l'ouvrage "De purs hommes" a été mal accueilli par certains qui ont estimé que l'écrivain s'y montre favorable à l'homosexualité, un phénomème largement assimilé à une déviance au Sénégal.
"La polémique et les amalgames ne m'ont pas surpris. Depuis longtemps, j'ai été préoccupé par une question, ce que signifie être romancier aujourd'hui", a-t-il affirmé, devant un public formé notamment de chercheurs, d'élèves et d'étudiants.
"Un romancier est quelqu'un qui ne capte jamais rien d'autre que l'inquiétude ambiante. Tout mon esprit est de garder l'essentiel. Mon travail est un travail de fiction. Tout ce qu'on peut proclamer sur moi comme fantasme et caractérisation est dérisoire", a-t-il dit, lors de la conférence organisée par le site d'information sénégalais Seneplus.
"Lorsqu'on a une oeuvre qui est attaquée, on est le moins bien placé pour la défendre. Il y a quelque chose de mortifère pour l'auteur qui est attaqué de dire +voilà ce que j'ai voulu faire, quelles sont mes intentions+", a indiqué l'écrivain de 31 ans.
"Quand on est celui qui a créé l'oeuvre, c'est difficile et même pas souhaitable de se défendre. Tout ce que j'ai à dire est dans mon travail littéral. La réponse est là", a-t-il poursuivi.
"A côté de cela, il y a un espace de débat qu'il faut toujours maintenir. Dans nos sociétés traditionnelles, il y a toujours eu des traditions, des rituels, des configurations qui privilégiaient des formes de tolérance. Comment les cadres qui permettaient une forme de tolérance ont été détruits", s'est-il demandé.
L’UCAD CELEBRE SON PARRAIN
Depuis quelques années, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et les autres instituts universitaires célèbrent Cheikh Anta Diop et, plus exactement, en prélude du 31 mars qui est la journée du parrain
L’édition 2022 des Journées portes ouvertes de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) a été ouverte hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Cette rencontre, qui va durer trois jours, regroupe des chercheurs et membres du personnel administratif, technique et de service de l’Ifan qui cherchent à offrir au public l’opportunité de vulgariser la vie et l’œuvre de Cheikh Anta Diop et, par extension, contribuer à donner davantage de visibilité à leur institut.
Depuis quelques années, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et les autres instituts universitaires célèbrent Cheikh Anta Diop et, plus exactement, en prélude du 31 mars qui est la journée du parrain. Une façon pour les chercheurs de faire découvrir au public et aux jeunes chercheurs, le riche patrimoine de l’Institut fondamental d’Afrique noire, qui abrite le laboratoire Carbone 14 où le professeur a séjourné pendant plus de 20 ans. «Nous célébrons une figure emblématique de l’Institut fondamentale d’Afrique noire, qui a largement contribué à son rayonnement scientifique en laissant au continent africain, un héritage de libération intellectuelle sans précédent.
Les Journées portes ouvertes de l’Ifan sont aussi une occasion de créer un lien entre les chercheurs et les jeunes», déclare Adjaratou Omar Sall, la présidente du comité d’organisation. Selon elle, ces journées portes ouvertes que l’Ifan organise chaque année, aident les étudiants et les jeunes chercheurs à comprendre, à découvrir les œuvres de Cheikh Anta Diop, à travers une série de visites sur le lieu historique, des panels, expositions, hackathons, activités scientifiques et artistiques, mais aussi des projections de film. «Ces journées portes ouvertes constituent des moments de réflexions sur la vie de l’Institut afin de mieux relever les défis, consolider les acquis, mais également vise à préparer l’avenir de l’Ifan pour qu’il puisse tirer des profits et opportunités de ce monde en pleine mutation», a-t-elle ajouté.
Cette célébration, faite en synergie avec les acteurs de l’université pour vulgariser l’œuvre du professeur Cheikh Anta Diop, vise aussi à rendre plus visible le patrimoine de l’Ifan. Axé sur le thème : «Emulation, mutualisation, solidarité», l’objectif de cette édition, d’après les organisateurs, est de permettre à la nouvelle génération de s’approprier la pensée du scientifique émérite et de débattre des grandes questions qu’il a soulevées tout au long de sa vie.
Cheikh Mbacké Diop, le fils du parrain et représentant de la famille Cheikh Anta Diop, se dit être très sensible à cette démarche qui vise à ouvrir la science en direction de la société par le biais de vecteurs ludique, artistique, linguistique d’une part, et les panels de réflexions, de discussions d’autre part, qui intéressent directement les modalités de la recherche. Pour M. Diop, la recherche scientifique a toujours constitué une préoccupation constante pour le parrain, Cheikh Anta Diop. «La recherche scientifique l’a conduit à créer, au sein de l’Ifan, le laboratoire radiocarbone, le laboratoire Carbone 14», a rappelé Cheikh Mbacké Diop, fils du parrain.
A l’en croire, il y a trois aspects qui ont caractérisé la démarche et le travail de Cheikh Anta Diop concernant ce laboratoire de l’Ifan. «Le premier aspect, c’est la prise en compte de la réalité de terrain et c’est son pragmatisme, parce qu’il fallait aussi dans sa construction qu’il a réalisée, adapter certains dispositifs à la condition du pays. Ensuite, sa rigueur scientifique et le souci de la précision des mesures et datations. Et enfin, le troisième aspect, sa dimension prospectrice», a souligné M. Diop qui souhaite que ce travail du parrain puisse inspirer les jeunes générations dans la construction de «notre futur humain commun, non seulement à l’échelle du pays, du continent africain, mais également à l’échelle de notre planète qui est notre maison commune».
Pour Saliou Diop, le porte-parole du mouvement Carbone 14 de l’université Cheikh Anta Diop, cette célébration entre dans le cadre de la restauration de la conscience historique dont Cheikh Anta Diop faisait mention par rapport à son époque. «Mais aujourd’hui, la conscience historique par rapport à notre époque, c’est mettre Cheikh Anta au-devant de la scène. Montrer à l’espace public qui est Cheikh Anta, inviter la population, le monde entier, à s’approprier, découvrir, apprendre et lire Cheikh Anta Diop pour voir un peu ce qu’il a eu à faire», fait-il comprendre.
LES ACTEURS DES CULTURES URBAINES CHERCHENT LE BON TEMPO
Les acteurs des cultures urbaines veulent faire un dans le département. C’est le sens de la mise sur pied de l’Association Tengeej Hip Hop (T2 H) qui regroupe des entrepreneurs des cultures urbaines, des associations et structures, des artistes et autres.
Les acteurs des cultures urbaines veulent faire un dans le département. C’est le sens de la mise sur pied de l’Association Tengeej Hip Hop (T2 H) qui regroupe des entrepreneurs des cultures urbaines, des associations et structures, des artistes et autres.
Les initiateurs s’étaient donné rendez-vous samedi au centre culturel Maurice Guèye pour le lancement de la structure qui ambitionne de placer les cultures urbaines au cœur du développement durable dans le département. «L’idée est de créer une synergie entre les structures culturelles qui existent déjà au niveau du département», a indiqué Emmanuel Boutopo, entrepreneur culturel et porte-parole du jour. «Il s’agira de répertorier et promouvoir les bonnes pratiques de gestion associative, d’impliquer et accompagner les organismes se trouvant dans département, de contribuer à l’amélioration de la qualité de production et de diffusion des œuvres artistiques et à la formation des jeunes aux métiers des musiques urbaines et des arts», a-t-il poursuivi en déclinant entre autres les missions de T2H.
Ces entrepreneurs culturels ambitionnent aussi de travailler à faciliter la participation citoyenne à la vie artistique et culturelle locale et s’érigent encore en porteurs de voix des acteurs du milieu auprès des autorités. «Je salue l’esprit de compréhension des uns et des autres qui a permis la création de cette plateforme qui va permettre de synchroniser l’action des différentes structures», s’est réjoui le rappeur PPS, un des initiateurs de T2H. «C’était une demande des acteurs», a encore relevé le rappeur surnommé The writah, assurant que des rencontres pour la mise sur pied de T2H avaient débuté au mois d’octobre. «On va se battre pour que les générations futures soient dans de meilleures conditions», a affirmé PPS, faisant référence au manque de salles de spectacles, de formation aussi qui est un sérieux handicap pour l’essor des cultures urbaines dans le département.
AKABA REND HOMMAGE A ABDOULAYE NDOYE ET INSA WADE
EXPOSITION «Expression singulière» à la Place du Souvenir africain - C’est dans un esprit de découverte et de souvenir que le public a visité, jeudi dernier, l’exposition à clé multiple de l’artiste-peintre, Akeba, intitulée «Expression singulière»
C’est dans un esprit de découverte et de souvenir que le public a visité, jeudi dernier, l’exposition à clé multiple de l’artiste-peintre, Akeba, intitulée «Expression singulière» et qu’abrite la Place du Souvenir africain. Cette exposition au moins d’une soixante dizaine de tableaux, de taille et de cadrage variés, rend un vibrant hommage à Abdoulaye Ndoye, une référence dans le domaine artistique du Sénégal et Seydina Insa Wade, le père du folk sénégalais, décédé le 9 mai 2012. Une exposition qui va se poursuivre jusqu’au 31 mars.
L’exposition artistique de l’artiste-peintre, Abdourahmane Ba, plus connu sous le nom de Akeba, qui se poursuit au niveau de la Place du Souvenir africain jusqu’au 31 mars, constitue une grande fenêtre pour découvrir les œuvres riches de 5 artistes peintres, scénographes, à savoir Khalifa Ababacar Dieng, Kiné Aw, Abdoulaye Ndoye, Bathie Sambou et Akeba pour rendre hommage à Abdoulaye Ndoye et Seydina Insa Wade.
L’exposition, composée au moins de 70 toiles de différents volumes et couleurs, aborde différentes thématiques à travers plusieurs techniques et le processus de création attire l’attention du public venu nombreux. Organisant l’expo en collaboration avec la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, l’artiste-peintre, Akeba, a précisé que ce projet d’exposition en hommage à Abdoulaye Ndoye et Insa Wade date de 3 ans. «Abdoulaye Ndoye a été professeur des Beaux-arts pendant plus de trente ans et a formé toute la génération des artistes d’ici mais très peu connus. Et Seydina Insa Wade inventeur du folk. Et depuis 3 ans, j’ai ce projet parce que ces deux personnes-là ont accompagné ma vie artistique. Ils m’ont beaucoup influencé et c’est à travers ça que j’essaye de leur rendre hommage», a-t-il expliqué.
Pour lui, en leur rendant hommage à travers cette exposition, il essaye de concilier également les différentes formes d’art artistique, c’est-à-dire la peinture comme dans le cadre de l’hommage rendu à Abdoulaye Ndoye, où il a fait intervenir d’autres artistes locaux qui sont des élèves de Abdoulaye Ndoye mais aussi l’expression corporelle, c’est-à-dire de la chorégraphie, en cohérence avec l’exposition. Il aussi expliqué que le maître-mot de cette exposition, c’est également de montrer qu’au niveau local, il est possible de faire de très grandes choses mais à une double condition : «qu’on oublie nos égoïsmes individuels et qu’on travaille pour après soi ou pour autre que soi. Parce que, quand on prend comme ancrage l’amitié véritable, pas l’amitié qu’on décrète, on peut faire du miracle. Et c’est le message fondamental de cette exposition», a indiqué Akeba, l’artiste-peintre, et par ailleurs directeur du Développement durable au niveau de la Sen’Eau.
En vérité, dit-il, l’exposition c’est une «expression singulière». Mais pour être honnête, il n’est pas l’inventeur d’une telle idée. «Moi, je suis parti sur un titre expression plurielle, parce que j’ai toujours envie de réunir différentes formes d’art artistique en une exposition picturale pour ne pas faire juste une exposition de peinture, mais réunir différentes formes d’art artistique», a-t-il fait savoir. *Akeba a soutenu que cette exposition est également une exposition d’amitié. «C’est une expo d’amitié, une expo de talent. Il y a des gens qui sont venus des Etats-Unis, de Londres juste pour l’exposition», a laissé entendre l’artiste, avant d’ajouter que c’est aussi une rencontre «improbable» entre les graffeurs prè-historiques et les graffeurs modernes.
Abdoulaye Ndoye : «Cette exposition, c’est une grande générosité»
Diplomé de l’Ecole nationale des arts, département supérieur de l’éducation artistique et de l’Académie royale supérieure de Bruxelles, Abdoulaye Ndoye, professeur à l’Ecole nationale des arts, pendant 30 ans, et à l’Institut de coupe, couture et mode de Dakar, est considéré comme une référence dans le domaine artistique au Sénégal et à l’étranger. Se réjouissant de cette exposition faite en son honneur parce que, dit-il, c’est extrêmement difficile au Sénégal de voir honoré quelqu’un pendant qu’il est vivant et surtout au niveau des arts plastiques. Il ne se rappelle pas, en tout cas, que des évènements de ce genre quelqu’un l’a organisé de cette manière. «Abdou avec sa générosité, il a voulu commémorer Abdoulaye Ndoye, à travers cette exposition. Et je trouve que c’est d’une grande générosité. Je suis tellement fier, parce que c’est extrêmement difficile qu’on honore quelqu’un pendant qu’il est vivant au Sénégal. Donc, je suis fier d’être là en tant que grand-frère et en tant que professeur. Car, ils disent que je suis leur professeur, mais non, en réalité, je ne fais qu’accompagner pour restituer, pour donner aux jeunes cette expérience qu’ils n’ont pas», se satisfait Abdoulaye Ndoye.
JOURNEE MONDIALE DU THEATRE, LE CRI DU COEUR DES ARTISTES
La célébration de la Journée Mondiale du Théâtre a été marquée par l'expression de nombreuses revendications des artistes.
La célébration de la Journée Mondiale du Théâtre a été marquée par l'expression de nombreuses revendications des artistes. La comédienne, Seune Sène, très connue dans le paysage culturel, a saisi l'occasion pour dire aux autorités compétentes en charge du ministère de la Culture de donner plus d'attention aux artistes comédiens Sénégalais." Nous les artistes comédiens sommes très fatigués, a-t-elle lancé. Notre secteur est complètement laissé en rade et relégué au second second plan. A l'instar du FOPICA pour le cinéma, le théâtre a besoin d'un fonds immédiat pour redorer son blason. Nous lançons un message à Monsieur le Président de la République pour qu'il fasse un effort pour soutenir notre secteur".
La cérémonie marquant la célébration de la Journée mondiale du théâtre s'est tenue, ce matin, au Théâtre National Daniel Sorano. La plupart des acteurs et responsables du théâtre étaient sur place.
Parmi les réclamations des artistes, celle de la mise en œuvre d'un plan de rémunération à travers la SODAV a également été soulevée.
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STL OU LA BELLE REVANCHE DES FILLES EN SCIENCES
Plus de filles scientifiques, de femmes leaders, de femmes en politique... dans les prochaines années ; les solides bases d'une société plus inclusive, plus juste, sont en train d’être posées efficacement et sans grand bruit par Shine to lead
Dans cet entretien, la vice-présidente de Shine to lead (STL) , Rokhaya Solange Mbengue Ndir, rappelle la mission et les objectifs de cette association qui trace progressivement sa toile dans l’autonomisation des femmes au Sénégal.
Depuis plus de 4 ans, Shine to lead recrute et accompagne des jeunes lycéennes des séries scientifique dans leur formation et leur épanouissement émotionnelle en vue de faire d’elles des leaders dignes de ce nom demain. De ce fait, ces lauértes de l'association Shine to lead sont les fleurs de l’espérance pour le Sénégal et l’Afrique dont elles seront des futures légataires.
Les dirigeantes de l’association sont déterminées à aller plus loin en recrutant de plus en plus de filles pour peu que les partenaires suivent et continuent leur appui pour cette belle cause. Les détails avec Rokhaya Solange Mbengue Ndir.
BRILL RÉCLAME 100 MILLIONS FCFA AU GROUPE FUTUR MÉDIA
Sur la base d’une citation directe, Djibril Mbaye Fall reproche à la chaîne de télévision et aux sponsors de la série « Taille Fine », d’avoir utilisé un extrait de l’une de ses chansons sans son consentement
Bouba Ndour du Groupe Futur Média a comparu, hier, à la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Sur la base d’une citation directe, Djibril Mbaye Fall alias Brill reproche à celui-ci, au GFM et aux sponsors de la série « Taille Fine », d’avoir utilisé un extrait de l’une de ses chansons sans son consentement. Il réclame 100 millions de francs CFA, en guise de dédommagement. Étant seul à comparaître à la barre, Bouba Ndour a contesté les faits.
Pour avoir utilisé une des chansons de Djibril Mbaye Fall alias Brill dans la série «Taille fine» diffusée sur la Tfm, Bouba et Birane Ndour du Groupe Futur Média, ainsi que leurs sponsors sont poursuivis pour le délit de violation du droit d'exploitation de l'œuvre et du droit moral de l'auteur sur son œuvre. Selon les termes de la citation directe qui leur a été servie, il est mentionné que Bril avait, depuis le 14 avril 2021, constaté que la Tfm a diffusé sur ses plateformes en ligne YouTube et la télévision par câble ou satellite, une série télé dénommée «Taille fine» utilisant comme seul générique des extraits de la chanson «Sama beug-beug » sans son autorisation.
Face aux juges du tribunal correctionnel de Dakar, Bouba Ndour, seul à avoir déféré à la convocation, s’est dit étonné par la citation directe qui lui a été servie par Bril. Tout en contestant les faits qui lui sont reprochés, il soutient qu’il a, au préalable, sollicité l’aval de l’artiste, avant d’utiliser la séquence de la chanson dans la série. Ce, par le biais de Pathé Dia, dit-il. « Bril, je le connais de nom. C’est avec son consentement qu’on a utilisé la séquence de la chanson. Chaque année, durant les mois de ramadan, on produit des sketchs. C'est le monteur qui a attiré mon attention sur l'existence de la chanson. Je me suis rapproché du directeur de la production de la télé. Je lui ai fait savoir que je veux 25 secondes. Dia a appelé directement l'auteur. Il m'a dit que je n'avais pas à l'appeler. Il me donne son accord », a soutenu Bouba Ndour.
En tant que producteur, le prévenu précise qu’il n’ose pas utiliser l’œuvre d’un tiers sans son consentement. Le comparant de marteler qu’il a été extrêmement surpris, quand 2 mois après, l’artiste lui a servi une citation. N’ayant aucune autorisation écrite de Bril sur l’utilisation de son œuvre, Bouba Ndour renseigne pour sa défense : « Ce sont des choses qui arrivent tout le temps. Je ne pensais pas qu'il allait me traîner en justice. Je tiens à la parole. Ce sont des artistes qu'on connaît. Nous avons aidé Pape Birahim à évoluer dans musique. Ça m'a étonné ».
En réponse à la question du substitut du procureur de la République sur la rémunération de la partie civile sur les bénéfices engendrés, grâce aux sponsors, Bouba Ndour précise que l’autorisation était gratuite. « Il n'a pas donné de prix. La diffusion s'est arrêtée au mois de ramadan. Les sketches sont diffusés simultanément à la télé et à travers toutes les autres plateformes. Au moment de son accord, il n'y avait pas de sponsors », a-t-il expliqué.
Entendu à titre de témoin, Pathé Dia a conforté les déclarations du prévenu, avant de préciser : ‘’Je ne connais Brill que de nom. Je sais que c'est un artiste. Nous n'avons pas de relations particulières. C'est moi qui l'ai appelé au téléphone. C'était à la demande de Bouba. J'ai appelé un de mes contacts qui m'a passé son numéro. C'était la première fois que je l'appelais. Quand je l'ai eu, il était d'accord sur le principe. Avec les artistes, ça se passe comme ça. Comme c'est un extrait de 30 secondes, je ne voyais pas la gravité. Notre devoir, c'était de demander son autorisation ».
L’avocat de Bouba Ndour contre-attaque et réclame 200 millions à Brill
Prenant la parole, l’avocat de la partie civile, Me Souleymane Soumaré, n’a pas manqué de rappeler que l’œuvre artistique est protégée par la Sodav. La robe noire a regretté le fait que la contrefaçon ne soit pas maîtrisée au Sénégal. Ce, malgré la clarté de la loi sur ce fait. Il a réclamé la somme de 100 millions de francs CFA pour dédommager son client.
A la suite du maître des poursuites qui a requis l’application de la loi pénale, l’avocat de la défense a contesté la citation directe servie à ses clients. « On ne cite pas les noms propres des prévenus. C'est extraordinaire et contraire à la loi. La citation est nulle. On nous a servi une littérature. On a repris des dispositions dont les sens restent méconnus », a décrié la robe noire. « L'autorisation expresse n'existe pas dans cette affaire, mais, la cession par voie orale ou à l'écrit (…) Il faut respecter sa parole. On a commencé à perdre cette vertu de la parole donnée », a poursuivi Me Cissé qui sollicite la relaxe de ses clients.
« Nous demandons au tribunal de le condamner à nous payer un montant de 200 millions de mille francs CFA. C'est du sabotage », a-t-il conclu.
L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 13 avril prochain.
UN CHANT ÉCARLATE, LE DERNIER ROMAN DE MARIAMA BÂ, PLUS ACTUEL QUE JAMAIS
Le deuxième livre de l’écrivaine et militante féministe sénégalaise paraît pour la première fois en France. Un ouvrage moins connu qu’« Une si longue lettre », mais tout aussi moderne
Jeune Afrique |
Julie Gonnet |
Publication 26/03/2022
Sa Si longue lettre est devenu un classique de la littérature au Sénégal et a éveillé des générations de féministes sur le continent et au-delà. Mais c’est l’autre roman, moins connu, de Mariama Bâ, Un chant écarlate, qui a réellement bouleversé la journaliste afropéenne Axelle Jah Njiké. « Il a scellé dans mon cœur mon admiration pour son œuvre », confie-t-elle en prologue d’une nouvelle édition de l’ouvrage proposée par la jeune maison Les Prouesses. Si le deuxième et dernier livre de cette figure militante de la littérature sénégalaise, publié à titre posthume en 1982, a déjà été traduit en sept langues et réédité cinq fois dans son pays d’origine, c’est la première fois qu’il est accessible aux lecteurs français, belges et suisses.
Mariages broyés
L’ombre du racisme plane très vite sur l’idylle dakaroise entre Mireille, fille de diplomate français, et Ousmane, rejeton d’un ancien tirailleur pauvre et invalide. Elle doit affronter son père – « bien sûr qu’on peut fraterniser avec le Nègre mais on ne l’épouse pas », tonne-t-il. Lui sait parfaitement que « choisir sa femme en dehors de la communauté est un acte de haute trahison ». Qu’importe, les deux amants, sûrs de leurs sentiments, finissent par mettre leurs familles respectives devant le fait accompli de leur mariage. Mais les différences culturelles vont bientôt peser de tout leur poids sur leur histoire. Mireille s’adapte mal à la vie en communauté, au manque d’intimité, à des comportements épinglés crûment par Mariama Bâ.
Pour cette lébou musulmane, née à Dakar en 1929 dans une famille aisée, les unions mixtes semblent condamnées dès la racine. « On ne bâtit pas l’avenir sur des passés sans liens. Tant de ménages mixtes sont broyés par l’incompréhension », fait-elle dire à Boly, l’ami de Ousmane. Au point que, rapporte sa fille et biographe Mame Coumba Ndiaye dans la postface, son « chant » est apparu intolérant à certains critiques de l’époque. La principale intéressée, décédée à 52 ans d’un cancer, n’a jamais pu répondre. Elle qui a vu ses trois mariages se briser « ne fait que brosser la dure et affreuse réalité de ce qui survient souvent aux femmes quand elles ont tout délaissé pour consacrer leur vie entièrement à un homme », considère sa fille.
LES ACTEURS INVITÉS À CONVAINCRE LES AUTORITÉS DE LA PERTINENCE DU PLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT DU THÉÂTRE
Le document du Plan stratégique de développement du théâtre (Psdt) a été présenté aux autorités du ministère de la Culture et de la communication, sous l’impulsion de la Direction des arts.
En prélude de la Journée mondiale du théâtre, prévue le 27 mars 2022, la Direction des arts du ministère de la Culture et de la communication a organisé hier à la Maison de la culture Douta Seck, avec les différents acteurs du sous-secteur, un atelier pour le partage et la validation du Plan stratégique de développement du théâtre (Psdt). Le budget de ce-dit plan s’élève à 1 milliard 883 millions 500 mille francs CFA.
Le document du Plan stratégique de développement du théâtre (Psdt) a été présenté aux autorités du ministère de la Culture et de la communication, sous l’impulsion de la Direction des arts. Sa mise en œuvre est prévue pour durer 3 ans. Son objectif est de créer un cadre de formation des acteurs, d’élaborer de véritables espaces de diffusion et de plateformes, de structurer et formaliser les acteurs du théâtre et d’améliorer l’accès au financement.
Dans cet élan, le document est articulé autour de trois grands axes, à savoir la structuration et le développement du sous-secteur du théâtre, le développement des infrastructures et des plateformes de diffusion et la coordination, mise en œuvre, suivi et évaluation de développement du théâtre. Et tout cela, pour un budget de 1 milliard 883 millions 500 mille francs Cfa, a indiqué Louis Dione, qui faisait la présentation de ce Plan stratégique de développement du théâtre (Psdt). Ce nouveau plan stratégique traduit la volonté des acteurs du sous-secteur de trouver une nouvelle voie pour le théâtre, à défaut de trouver son lustre d’antan et sa créativité perdue.
En effet, pour la validation de ce plan stratégique, le Secrétaire général du ministère de la Culture et de la communication, Habib Léon Ndiaye, «invite» les acteurs à convaincre les autorités administratives sur la pertinence et l’opportunité de mettre en place leur fonds, mais également qu’ils impliquent les autres acteurs des départements ministériels, notamment le ministère des Finances et du budget. «Il faut également un cadre normatif, des organes de gouvernance pour mettre en place ce fonds», a-t-il insisté.
Pour Habib Léon Ndiaye, le contexte actuel des artistes et acteurs culturels appelle à une structuration et une professionnalisation de ce sous-secteur important. «Aujourd’hui, la contribution des industries culturelles n’est plus à démontrer, au regard du rôle joué dans plusieurs pays. C’est pourquoi il est heureux de constater que vous, bénéficiaires directs des politiques culturelles, vous avez compris les enjeux de l’heure, en tenant les assises pour prendre le destin du théâtre sénégalais en mains», explique M. Ndiaye.
Et de poursuivre : «L’élaboration d’un document d’orientation est un long processus qui demande de l’énergie et des moyens, et le département s’y attèlera.» Pour donner à ce plan toutes les chances de réussite, il «exhorte» également les acteurs à trouver les meilleurs profils qui vont intégrer le comité de suivi du plan, ainsi que des stratégies abouties.
Cette présentation du Plan stratégique de développement du théâtre a vu la participation des acteurs du théâtre des 14 régions du Sénégal, des comédiens, metteurs en scène, dramaturges, scénographes, décorateurs, costumières, maquilleurs, promoteurs, producteurs et entrepreneurs, et en présence du metteur en scène, Mamadou Seyba Traoré, et Abdoulaye Koundoul, le Directeur général du Théâtre national Daniel Sorano.