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29 novembre 2024
Culture
MOLY KANE REMPORTE LE POULAIN D’OR DE LA 27E ÉDITION DU FESPACO
Le réalisateur sénégalais Moly Kane a remporté, samedi, le Poulain d’or (catégorie court métrage fiction) à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco)
Ouagadougou (Burkina Faso), 24 oct (APS) – Le réalisateur sénégalais Moly Kane a remporté, samedi, le Poulain d’or (catégorie court métrage fiction) à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), a constaté l’APS.
Son film ‘’Serbi ou les tissus blancs’’ a ‘’un jeu d’acteur fort et met en avant la dignité de la femme, une jeune femme progressiste’’, a analysé le jury présidé par la cinéaste sénégalaise Angèle Diabang.
Moly Kane, qui a reçu un trophée et une enveloppe de cinq millions de francs CFA, avait déjà remporté le prix du meilleur court métrage de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
‘’Je suis très ému et content de recevoir le Poulain d’or de Yennenga pour mon peuple. Jeune que je suis, banlieusard que je suis et Pikinois. Je remercie Abel Aziz Boye et Euzeul Palcy’’, a-t-il déclaré.
Le film ‘’ Serbi ou les tissus blancs’’ raconte le traumatisme d’une jeune future mariée qui tente à tout prix de retrouver sa virginité perdue.
La veille de son mariage, Zuzana Gaye, personnage interprété par Madjiguène Seck, parcourt les rues de Dakar, de sa banlieue natale à un hôpital du centre-ville, en quête de solutions à son problème : effacer son passé et devenir la femme qu’on attend d’elle, avec la complicité de sa mère, de sa sœur et de son ex-copain.
Le réalisateur Moly Kane dénonce par ce moyen ‘’l’hypocrisie’’ qu’il y a autour de ce rite traditionnel pratiqué par plusieurs ethnies au Sénégal, en Afrique et même ailleurs dans le monde.
Lors de la cérémonie de clôture du Fespaco qui s’est déroulée en présence du président Macky Sall et de son homologue Burkinabè Christian Rock Marc Kaboré, d’autres prix ont été remportés par des cinéastes sénégalais.
Il s’agit de l’Etalon d’argent obtenu par la réalisatrice franco-sénégalaise Aïssa Maïga. Elle a reçu pour son documentaire long métrage ‘’Marcher sur l’eau’’, un trophée et une enveloppe de cinq millions de francs CFA.
C’est le deuxième prix que remporte Aïssa Maïga après celui du meilleur documentaire de l’UEMOA.
Au-delà du réchauffement climatique qui dérègle tout dans nos sociétés, le film ‘’Marcher sur l’eau’’ raconte avec poésie et humanisme la vie des communautés peuls victimes des aléas de la nature.
Le troisième prix remporté par le Sénégal est celui de la meilleur interprétation masculine, qui est revenu à Allassane Sy dans le rôle de Thierno dans le film ‘’Baamum Nafi’’ de Mamadou Dia. Il repart avec une enveloppe d’un million de francs Cfa.
L’Etalon d’or de Yennenga, la distinction suprême du Fespaco, est allé au film ‘’La femme du fossoyeur’’ de Khadar Amed de la Somalie, absent lors de la remise du trophée. Le film a été primé la veille par la critique africaine.
‘’La Femme du fossoyeur’’ raconte l’histoire d’un couple amoureux, Guled et Nasra, qui vit avec son fils Mahad, dans les quartiers pauvres de Djibouti. Ce film relate les batailles d’un homme pour sauver sa compagne et garder sa famille unie.
Le film remporte la somme de 20 millions de FCFA, le trophée ainsi que des gadgets.
Le palmarès de cette 27e édition a été très riche, selon les organisateurs.
‘’Cette édition a été riche en cinéma. C’est pourquoi la tâche n’a pas été facile pour le jury’’, a expliqué le président du jury long métrage fiction, le cinéaste Abderrahmane Sissako.
Il a remercié le Burkina Faso d’avoir maintenu cette fête du cinéma. ‘’Je suis fier d’être Africain quand je suis à Ouagadougou avec cette force de la jeunesse’’, a-t-il ajouté.
L’ÉDITION 2022 DU FESPACO PRÉVUE DU 25 FÉVRIER AU 4 MARS
La prochaine édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou aura lieu du 25 février au 4 mars 2022, a annoncé samedi le délégué général de la plus grande manifestation cinématographique africaine, Alex Moussa Sawadogo.
Ouagadougou (Burkina Faso), 23 oct (APS) - La prochaine édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou aura lieu du 25 février au 4 mars 2022, a annoncé samedi le délégué général de la plus grande manifestation cinématographique africaine, Alex Moussa Sawadogo.
Il en a fait la révélation à la cérémonie de clôture de la 27e édition du Fespaco qui se tient présentement au palais des sports de Ouagadougou 2000.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, accompagné de son épouse Marème Faye Sall, a rejoint son homologue burkinabè Faso, Rock Mark Christian Kaboré, et le ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, à la cérémonie.
Selon Alex Moussa Sawadogo, des festivaliers venant de 64 pays ont pris part à cette 27e édition du Fespaco au cours de laquelle 1500 films de 52 pays ont été projetés, pour un total de 500 projections dans les différentes salles dédiées au festival.
Le délégué général assure que pour le Fespaco professionnel, ‘’les objectifs ont été atteints’’. Ainsi, pas moins de 32 communications ont été dénombrées à l’occasion du colloque intitulé ‘’Les cinémas africains et de la diaspora, nouveaux regards nouveaux défis’’.
Le 27e Fespaco a réuni 1500 professionnels du cinéma et 1200 professionnels des médias.
‘’La fête a été belle et Ouagadougou mérite son festival’’, s’est réjoui le délégué général.
LE SÉNÉGAL REMPORTE QUATRE PRIX SPÉCIAUX AU FESPACO
Le pays invité d’honneur de cette 27e édition, a fait carton plein lors de la cérémonie
Le Sénégal a remporté quatre prix spéciaux au 27e FESPACO, dont le prix de l’intégration du ‘’Meilleur long métrage fiction’’ de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), remis au réalisateur Mamadou Dia pour son film ‘’Baamum Nafi (Le père de Nafi en pulaar), vendredi, a constaté l’APS.
Le Sénégal, pays invité d’honneur de cette 27e édition du Fespaco, a fait carton plein lors de la cérémonie officielle de remise des prix spéciaux de la plus grande manifestation cinématographique africaine.
Ils ont été honorés lors d’une cérémonie organisée dans la soirée par l’Uemoa, en présence du président de sa commission, Abdoulaye Diop, et des ministres de la Culture de Côte d’Ivoire et du Togo.
Le prix du meilleur long métrage fiction a été remis à Mamadou Dia, tandis que le prix du meilleur court métrage est revenu à Moly Kane pour son film ‘’ Serbi ou Les tissus blancs’’. Aïssa Maïga décroche, elle, le prix du meilleur documentaire pour son film ‘’Marcher sur l’eau’’.
Très ému, le réalisateur de ‘’Baamum Nafi’’, accompagné de son actrice principale Aïcha Talla, s’est dit très ‘’heureux d’obtenir le prix de l’Uemoa pour l’intégration’’ d’un montant de huit millions de francs CFA.
‘’Le film parle d’intégration parce qu’il a été tourné dans une ville imaginaire frontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. En parler, c’est important’’, a-t-il souligné.
Il est d’autant plus content, souligne-t-il, que ‘’le film a été autoproduit avec peu de moyens’’.
Le film ‘’Baamum Nafi’’ met face à face deux visions de l’islam incarnées par deux frères, Thierno et Ousmane, un imam et un candidat à la mairie. Le vrai enjeu de la bataille fratricide renvoie à la manière dont une petite ville glisse vers l’extrémisme religieux.
A travers ce film, Mamadou Dia invite à la réflexion sur la mécanique du terrorisme.
Le prix du meilleur court métrage de l’Uemoa, d’un montant de cinq millions de francs CFA, a été remis au réalisateur Moly Kane pour son film ‘’Les tissus blancs’’. C’est d’ailleurs la deuxième fois que Kane remporte cette distinction de l’Uemoa, après celle obtenue en 2013.
‘’Je suis très ému et content pour mon peuple. Je pense à toutes les personnes qui ont travaillé dans ce film et à mon professeur Abel Aziz Boye qui m’a tout donné (…)’’, a-t-il déclaré.
Il confie que c’est un parcours de combattant depuis ses début dans le cinéma, avant d’inviter à rendre grâce à Dieu.
Le film ‘’ Serbi ou les tissus blancs’’ raconte le traumatisme d’une jeune future mariée qui tente à tout prix de retrouver sa virginité perdue.
La veille de son mariage, Zuzana Gaye, personnage interprété par Madjiguène Seck, parcourt les rues de Dakar, de sa banlieue natale à un hôpital du centre-ville, en quête de solutions à son problème : effacer son passé et devenir la femme qu’on attend d’elle, avec la complicité de sa mère, de sa sœur et de son ex-copain.
Le réalisateur Moly Kane compte dénoncer ainsi ‘’l’hypocrisie’’ qu’il y a autour de ce rite traditionnel pratiqué par plusieurs ethnies au Sénégal, en Afrique et même ailleurs dans le monde.
Le Prix du meilleur documentaire de l’Uemoa, d’un montant de cinq millions de francs Cfa, a été remporté par Aïssa Maïga pour son film ‘’Marcher sur l’eau’’.
Au-delà du réchauffement climatique qui dérègle tout dans nos sociétés, le film ‘’Marcher sur l’eau’’ raconte avec poésie et humanisme la vie de ces communautés peuls victimes des aléas de la nature.
Le Sénégal a par ailleurs remporté le prix de la meilleure série télévisée avec ‘’Wala Bock, comment va la jeunesse’’ de Fatoumata Kandé Senghor. ’’C’est une série singulière qui mélange documentaire et fiction’’, a analysé le jury présidé par le Français Frédéric Lavigne.
La réalisatrice nigérienne Aicha Macky a remporté le prix de la meilleure réalisatrice de la Communauté économique des Etas de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour son film ‘’Zinder’’.
Elle succède ainsi à la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang, qui l’avait remporté au Fespaco 2019 pour son film ‘’Un air de kora’’.
Le réalisateur Yoro Mbaye qui participait au ‘’Ouaga film lab’’, organisé en marge du Fespaco, a obtenu le ‘’Prix Sud écriture ‘’ pour son projet de film ‘’Fagadaga’’. Il obtient une bourse de résidence d’écriture en Tunisie.
PRIX SPECIAUX DU 27E FESPACO: LES FILMS DE MAMADOU DIA, MOLY KANE ET ET AÏSSA MAÏGA DISTINGUES
La remise des Prix spéciaux de cette 27e édition de la biennale dédiée au septième art du continent a vu la récompense du réalisateur sénégalais Mamadou Dia qui remporté le Prix spécial de long métrage de fiction de l’Uemoa pour son film « Bammun Nafi»
Les Prix spéciaux de la 27e édition du Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou(Fespaco) ont été remis, hier. « Bammun Nafi » de Mamadou Dia et « Serbi, les tissus blancs » de Moly Kane et « Marcher sur l’eau » d’Aïssa Maïga ont tous été primés. Ils remportent à eux seuls les trois prix spéciaux de l’Uemoa.
Ouagadougou : Un moment fort dans la programmation du Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco). La remise des Prix spéciaux de cette 27e édition de la biennale dédiée au septième art du continent a vu la récompense du réalisateur sénégalais Mamadou Dia qui remporté le Prix spécial de long métrage de fiction de l’Uemoa pour son film « Bammun Nafi». Doté d’un montant de 8 millions de FCfa, il vise à « encourager les créateurs à produire des images cinématographiques, télévisuelles et vidéographiques africaines à la croissance économique et à la dynamique culturelle et politique régionale ». Moly Kane, a de son côté, gagné le Prix spécial de court métrage de fiction pour son film « Serbi, Les tissus blancs» constitué de 5 millions de Fcfa. Prix documentaire de l’Uemoa d’une valeur de 5 millions de Fcfa, « Marcher sur l’eau » de la Française d’origine malienne et sénégalaise, Aïssa Maïga, s’est adjugé le grand Prix de l’Uemoa d’une valeur de 5 millions de FCfa.
A travers ce prix, l’Uemoa veut « soutenir et encourager la créativité » dans son espace, « promouvoir les échanges culturels et renforcer l’intégration et la transformation vers une Cedeao des peuples ». Outre cette récompense, le film d’Aïssa Maïga « Marcher sur l’eau » s’est vu décerner le Prix « Femme, ambassadrice de paix » dont l’objectif est de reconnaitre et d’encourager le rôle des femmes dans la construction de la paix « dans ce climat de crises et conflits au Sahel ». Durant cette cérémonie organisée à veille de la clôture du Fespaco, le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement burkinabè a indiqué que l’organisation réussie de ce festival est « un appel à la vie, à la paix et à l’amour ». Mais aussi une « victoire contre la mort, la haine et le terrorisme ». Selon Ousséni Tamboura, cette édition Fespaco incarne l’intégrité légendaire des burkanabè. Les Prix spéciaux de cette 27e édition ont mobilisé 12 institutions et organisations qui ont contribué à hauteur de 43 millions sur un total 96 millions de Fcfa pour l’ensemble des Prix spéciaux.
PALMARES OFFICIEL DU FESPACO
« Wala bok » de Fatou Kandé Senghor, prix de la meilleure série de télé africaine
A quelques heures de la remise de l’Etalon d’or de Yennenga, le Sénégal se fait déjà distinguer avec la consécration de la série « Wala Bok» de Fatou Kandé Senghor dans la catégorie des séries télé africaine. Cette fiction sénégalaise traite de la problématique des jeunes dans la banlieue dakaroise. Elle est une façon d’offrir aux jeunes un moment de discussion pour parler de cette banlieue où plus d’un 1,5 millions de Sénégalais rentrent tous les soirs. Le jury a été séduit par la chaleur et la singularité de cette œuvre « mélangeant documentaire et fiction, et qui est traversée par l’énergie de la jeunesse ». Le deuxième prix des meilleures séries télé est revenu à « Mami Wata » distinguée surtout pour sa créativité visuelle et sa traduction « de manière métaphorique l’art du cinéma ».
L’ensemble du palmarès officiel du Festival sera disponible cette après-midi, lors de la cérémonie de cloture du Fespaco présidée par le Président de la République du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré et son homologue sénégalais, Macky Sall dont le pays est invité d’honneur de cette 27e édition.
MAMADOU DIA, REALISATEUR DE «BAMMUM NAFI » : «Nos langues mélodieuses il faut les présenter dans nos films»
Le réalisateur sénégalais en lice pour l’Etalon d’or Yennenga avec son film « Bammun Nafi » a fait part, hier, de son honneur de représenter le Sénégal à ce niveau de la compétition. Selon lui, son long métrage de fiction est un film d’amour.
Ce n’est que finalement, mercredi 20 octobre, que le réalisateur du long métrage sénégalais de fiction, en lice pour l’Etalon d’or de Yennenga, est arrivée à Ouagadougou. Mamadou Dia a toutefois manifesté tout son « honneur » d’être présent au Fespaco à travers un film qui a été autoproduit avec son associé. Contrairement à certains qui considèrent «Bammun Nafi» comme une fiction sur le terrorisme, pour le réalisateur, il s’agit d’un film d’amour. « On a très souvent dit que ce film est une fiction sur le terrorisme, mais pour moi, il s’agit d’un film l’amour. Un amour d’abord paternel entre l’imam et son fils, mais aussi d’amour romantique entre Nafi et son amoureux », précise-t-il. Cet amour, c’est aussi celui de la ville de Matam où le film a été tourné, mais aussi de toute la communauté qui y a pris part. L’amour dans l’Islam et dans la religion catholique est aussi présent, selon le Mamadou Dia, dans cette fiction. Celle-ci explore également la question de la spiritualité.
« Pour moi, cette croyance qu’on a en privé est plus importante. Dans le film, la personne qui prie le plus, c’est Ousmane, alors qu’il est la personne la moyen gentille », soutient-il. Dans « Bammun Nafi », le réalisateur s’est également battu pour que le pulaar soit la langue de son film. « Ce film s’est imposé en pulaar. C’est une victoire de ne pas le doubler parce que tous les acteurs ont une voix particulières. Nos langues mélodieuses, il faut les présenter dans nos films, il faut que les gens entendent nos langues. », explique-t-il.
MULTIPLE PHOTOS
FESPACO, LE PRIX SPÉCIAL DE LA VILLE DE OUAGA RENOMMÉ ABABACAR SAMB MAKHARAM
La 27e édition du Festival rend ainsi hommage au ciénaste sénégalais, pionnier du septième art en Afrique et co-fondateur de l'événement
Le Prix spécial de la ville de Ouagadougou porte désormais le nom d’Ababacar Samb Makharam, réalisateur, scénariste et producteur sénégalais. Ababacar Samb est pionnier du cinéma africain, par ailleurs premier Secrétaire Général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), co-fondateur du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco).
Homme de culture au talent multidimensionnel, Ababacar Samb Makharam entre au Conservatoire d’art dramatique de Paris en 1955 et fonde une troupe de théâtre, «Les Griots». Il ira ensuite parfaire sa formation en Italie, au Centro sperimentale di cinematografia, la grande école de cinéma établie à Rome. Réalisateur de talent, il avait fait sienne la défense des productions cinématographiques africaines. Né le 21 octobre 1934 à Dakar (Sénégal), c’est en 1987 qu’il tire sa révérence.
Parmi ses productions les plus connues figurent «Jom», un long métrage réalisé en 1981. Une réalisation qui met en avant l’incarnation de la mémoire africaine, dans multiples facettes de résistance face à l’oppression. Une résistance affichée autant par le colonisé face aux colonisateurs, le domestique face au maitre, le travailleur face au patronat. L’endurance dans toute sa noblesse et sa splendeur est ainsi représentée.
Il est également à l’origine du court métrage «Et la neige n’était plus» réalisé en 1965. Le film traite du parcours d’un jeune boursier sénégalais qui revient de France. Il se voit alors confronter aux nouvelles réalités africaines. Ici, les problèmes qui se posent à la jeunesse africaine sont exposés avec franchise, courage et surtout humour.
«Kodou», parmi ses productions les plus connues du public est un long métrage réalisé, en 1971 qui évoque l’histoire d’une jeune fille nommée Kodou. Elle se soumet, un peu par bravade, à une pratique de tatouage. Mais, au milieu de la cérémonie, et tandis que les matrones l’encouragent de leurs chants, Kodou prend la poudre d’escampette, offensant ainsi gravement les traditions séculaires du village. Cette posture de fuite en avant engendrent des moqueries et même un rejet de sa famille par la société.
Décédé à l’âge de 53 ans Ababacar Samb Makharam a marqué son époque, à travers son apport pour le développement du cinéma africain. Grand créateur, peu connu du grand public d’aujourd’hui, il n’en demeure pas moins une figure marquante du cinéma.
«Le prix spécial de la ville de Ouagadougou qui s’appelle désormais prix Ababacar Samb Makharam est composé d’un trophet, d’une attestation et d’une enveloppe financière de trois (3) millions de FCFA. Depuis l’édition de 2009, la ville de Ouagadougou décerne un prix spécial au meilleur film traitant des thèmes en lien avec le développement économique et socio-culturel des villes ; les grands fléaux urbains ; le rôle de la ville dans la recherche de la paix, les rapports d’amitiés et de solidarité entre les peuples», précise une note parcourue par lesoleil.sn.
«ABDOULAYE WADE ETAIT DANS L’ESPRIT DE KWAME NKRUMAH»
Palabres avec… José Pentoscrope, économiste et initiateur du prix Fetkann Maryse Conde
Responsable associatif et militant des Droits de l’Homme, José Pentoscrope est particulièrement sensible au devoir de mémoire. Le prix Fetkann Maryse Condé est organisé par le CIFORDOM, le Centre d’Information, Formation, Recherche et Développement pour les originaires d’Outre-mer. Cette association, basée à Massy, est présidée M. Pentoscrope. Economiste, il est l’initiateur de ce prestigieux prix. Le prix Fetkann encourage la participation de tous les citoyens du monde quels que soient leur origine, leur âge et leur nationalité. Mis en place en 2004, suite à l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001, il récompense des productions littéraires. Il a choisi Dakar et le Théâtre Daniel Sorano pour annoncer la prochaine remise de prix prévue au mois de novembre à Paris et aussi pour célébrer les 20 ans d’existence de cet événement qui a fini par s’imposer malgré les difficultés. Rencontre avec un militant soucieux de réparer les nombreuses injustices subies par le peuple Noir.
M. Pentoscrope, parlez-nous des difficultés que vous rencontrez dans l’organisation de ce prix ?
Nous rencontrons énormément de difficultés, car c’est un prix vraiment militant. Il est né avec une forte opposition. Parce que nous nous attaquons à de vieilles citadelles. Du moins, on nous a juste pris pour des opposants qui voulaient faire bouger les lignes. Or ce n’était pas du tout le cas. Nous voulions juste être nous-mêmes et permettre à ceux qui viennent de chez nous d’avoir également un prix. C’est vraiment notre seul objectif. La plupart des jurys des grands prix sont entre eux. Le jury du prix Fetkann est un jury composé de tout le monde. Nous récusons la notion de races. Nous ne parlons jamais en termes de couleurs. Nous parlons en termes d’humains. Il n’y a pas de problèmes de couleurs ou de compétences. Les gouvernements de l’époque pensaient que le prix s’en prenait à la France par rapport à l’esclavage et à la colonisation.
D’habitude, vous sélectionnez presque une centaine de livres. Comment se fait alors le choix au vu du nombre important d’œuvres choisies ?
Cela fait aussi partie des difficultés que nous rencontrons. Lorsque vous voulez lire des livres, d‘abord il faut les acheter. La première difficulté pour une association pauvre a été de demander des subventions que nous n’obtenions pratiquement jamais. Dans un domaine comme celui-là, les portes sont le plus souvent fermées. C’est ce qui explique d’ailleurs que nous avons procédé avec prudence. Nous avons voulu d’abord avoir des fondements solides avant de nous lancer. Lorsque nous avons fait le tour des éditeurs en leur disant que nous allions lancer ce prix. Ils nous ont dit oui mais il fallait acheter. Nous avons donc constitué un petit fonds de réserve avant de démarrer. Ainsi on a attendu deux ans avant de lancer nos activités. Le Prix a été créé en 2001, mais la première dotation a eu lieu en 2004. Après avoir réussi à glaner quelque chose durant deux à trois ans, nous avons contacté les éditeurs en leur demandant deux livres pour les faire circuler parmi les membres du jury. Ils nous ont dit qu’ils peuvent nous donner un, mais qu’il faut acheter le deuxième. Ce premier écueil passé, il fallait trouver des membres du jury compétents mais également sérieux.
Cela veut-il dire que rien n’a été facile pour vous dans le cadre de l’organisation de ce prix ?
Effectivement, il a fallu toujours se battre un peu plus pour faire ses preuves et convaincre les plus sceptiques. Nous devions répondre à certains critères et faire comme tous les autres car les prix sont remis à date fixe. Nous avons choisi le mois de novembre pour notre part. Et depuis 2004, nous remettons les prix toujours la troisième semaine du mois de novembre à Paris. Et la cérémonie de remise a eu lieu au café de Flore. Ce lieu constitue un sommet de la culture française car c’était le fief de Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Pourtant, lorsque l’équipe qui organise l’événement s’est rendue pour la première fois au café de Flore pour demander d’y organiser la manifestation, la réponse fut négative. On nous a rétorqué que nous n’étions pas sérieux ni rigoureux et si on vous accepte, vous allez gâcher la réputation de la maison. On ne s’est pas découragé pour autant et nous avons cherché des soutiens dont un académicien que nous connaissions. Cet académicien nous a suivis car il était avec nous pour l’inauguration de la salle Toussaint Louverture. Il s’est dit que si nous étions capables de faire ça, nous devrions pouvoir relever ce nouveau défi sans problèmes. Ainsi, il a plaidé notre cause au niveau de la Direction du Café Flore et finalement nous avons pu accéder au lieu pour organiser notre première cérémonie de remise de prix. Finalement, le Directeur nous a reçu et a accepté du bout des lèvres de nous accueillir. Il a tenu cependant à nous dire que c’était juste pour la première édition. Mais devant le succès de la cérémonie, c’est lui-même qui m’a proposé de revenir la prochaine fois. A l’entendre, au vu de la qualité des personnes qui étaient venues mais aussi des lauréats et de la qualité des débats, nous avions bien notre place au café Flore. Depuis, nous n’avons jamais quitté les lieux. L’année dernière, nous n’avons pas pu organiser à cause du confinement. L’autre difficulté est liée à la catégorie « Jeunesse ». Lorsque vous demandez à des enseignants de lire des livres hors programme, ce n’est jamais facile et il faut les relancer constamment pour arriver à les convaincre. Voici en gros les difficultés.
Pourquoi avez-vous choisi Dakar pour votre point de presse ?
Je suis très heureux d’être au Sénégal car j’ai besoin de l’aide des Sénégalais pour ce prix. Je souhaite y trouver des ambassadeurs du prix Fetkann à cause de la qualité des intellectuels du pays de Senghor. Les Sénégalais sont des ambassadeurs de leur propre dignité. Et c’est assez suffisant pour justifier le choix de Dakar qui me ravit au plus haut point.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à choisir Maryse Condé ?
En 2013, nos relations que nous avions aux Etats Unis nous ont convaincu qu’il fallait accoler quelque chose au Fetkann. La FetKann, c’est la fête de la canne à sucre. Parce qu’il faut savoir que l’esclavage a permis à nos ancêtres de travailler la canne à sucre avec beaucoup de difficultés, d’habilité et d’imagination. Ils ont réussi à la transformer en sucre. Ainsi, on a compris qu’il fallait accoler le nom d’une personnalité. Comme c’est un prix littéraire, on a forcément pensé à quelqu’un qui évolue dans le domaine de la littérature. On a alors ouvert une large concertation aussi bien en Afrique, aux Caraïbes, aux États Unis et dans l’Hexagone. Ensuite, il y a eu un certain nombre de noms qui sont sortis du lot. On a pensé à Senghor, à Toni Morrison, Aimé Césaire, René Maran, le premier lauréat du prix Goncourt etc. Finalement, on a choisi Maryse Condé qui est une grande militante et une grande écrivaine. Et surtout, ce qui est essentiel pour nous, elle avait un lien avec l’Afrique. Nous sommes panafricanistes et partisans des Etats Unis d’Afrique. C’est pour cela que j’ai bien aimé les relations que j’avais à l’époque avec le Président Wade parce qu’il avait bien compris tout cela. Il était vraiment dans l’esprit de Kwame Nkrumah qui était un des pères du panafricanisme. Ce lien important qui relie l’Afrique aux Caraïbes Maryse Condé l’a bien porté parce qu’elle a enseigné en Afrique. Ainsi, elle a eu à donner des cours au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso et par la suite elle a servi à l’Université de Columbia aux USA. Quand on lui a fait la proposition, elle a dit qu’elle a accepté parce que c’est un prix militant. C’est un prix qui prône l’humain. C’est aussi un prix qui prône l’égalité homme femme et elle est aussi militante féministe. Voilà la raison pour laquelle nous avons choisi Maryse Condé. Nous n’avons pas regretté notre choix parce que le monde entier a reconnu ses qualités. Puisqu’elle a eu le prix Nobel de littérature quelques temps après et d’autres grandes distinctions.
Quels sont les critères de choix pour les différents participants?
Nous recevons tous les textes qui font l’éloge de l’homme, du respect des autres et de la tolérance. Les textes que nous refuserons, par exemple, ce sont des textes de Monsieur Zemour. Des textes qui font l’apologie du racisme ne feront jamais partie de notre sélection. Nous n’avons pas de complexes à avoir car nous sommes aussi intelligents que tous les autres.
«UN FILM SUR L’AMOUR PATERNEL ENTRE L’IMAM ET SON FILS, L’AMOUR ROMANTIQUE ENTRE AÏCHA ET SON AMOUREUX…»
Mamadou Dia, réalisateur de Baamoum Nafy, sur son long métrage
Par Malick GAYE (Envoyé spécial à Ouaga) |
Publication 22/10/2021
Logé dans la catégorie des favoris à l’Etalon d’or du Yennega de la 27ème édition du Fespaco, Baamoum Nafy est perçu comme un film qui souligne la stupidité de l’extrémisme religieux. Mais en réalité «c’est un film sur l’amour paternel entre l’imam et son fils, sur l’amour romantique entre Aïcha et son amoureux et sur l’amour de sa ville», pour le réalisateur. Mamadou Dia dit n’attendre rien de spécial du Fespaco, mais ne boudera pas son plaisir s’il est sacré.
Baamoum Nafy (le père de Nafy, en français), porte étendard du Sénégal au Fespaco, est en compétition pour l’Etalon d’or du Yennenga. A cet effet, Mamadou Dia est revenu largement sur sa réalisation et ses aspirations. Perçu comme un film qui traite du terrorisme, Baamoum Nafy est, pour le réalisateur, la réponse imagée de deux interrogations. «En 2014 quand je suis arrivé aux Usa je me présentais en disant que Mamadou veut dire Mouhamed et je me mettais à expliquer. Si j’étais d’une autre religion je n’aurais pas à le faire. Je disais aux Américains qu’au Sénégal qon a un cimetière mixte pour musulmans et catholiques, on a une mosquée avec une cloche. Malgré ces explications, ils ne sont pas convaincus. Et la 2ème raison c’est l’élection de Trump. Comment a-t-on pu élire une personne comme ça dans un pays aussi démocratique ? Ce sont deux raisons qui m’ont poussé à faire un film qui parle de l’amour dans l’islam et le christianisme. C’est un film qui parle de l’humanité», a dit Mamadou Dia. Qui, interpellé sur la thématique de l’extrémisme religieux, a affirmé que son objectif était d’exalter «l’amour paternel entre l’imam et son fils, l’amour romantique entre Aïcha et son amoureux et l’amour de sa ville». Ce long métrage, qui a obtenu le salut de la critique, a été tourné dans la région de Matam par faute de moyens. «C’est un plaisir, un honneur et une responsabilité d’être là. C’est une autoproduction avec l’apport d’autres financiers.
A part les deux acteurs principaux, tous les autres n’étaient pas des acteurs. Ils viennent de la ville natale. La présence de Baamoum Nafy au Fespaco est un remerciement. C’est un choix qui s’est imposé parce qu’on voulait tourner très vite et on n’avait pas autant d’acteurs en puular. On n’avait pas aussi beaucoup d’argent, c’est pourquoi on a fait le choix de Matam où je connais beaucoup de monde comme Aïcha. Je suis allé la bas plutôt pour faire des ateliers», a détaillé le réalisateur. Pour Mamadou Dia, le simple fait de voir son film en compétition est, en réalité, une victoire. A cet effet, il a affirmé qu’il n’attend rien du Fespaco et que s’il obtient un prix il ne boudera pas son plaisir.
Interpellé sur la langue puular, Mamadou Dia a martelé que «le film s’est imposé en puular, car je rêve et écris en puular. C’est une victoire pour nous de ne pas doubler le film parce la voix des acteurs sont très particulières. En plus, nos langues sont mélodieuses, il faut les présenter dans nos films». L’imam Thierno (père de Nafi) et Ousmane sont deux frères germains mais l’islamisme radical va les diviser. Thierno est aimé par sa communauté de Yonti. Il est modéré et tolérant. Son frère, Ousmane, se revendiquant d’être El hadj Ousmane, prête allégeance à des terroristes et veut apporter un autre islam au sein de la communauté.
Pour mener à bien sa «vision», Ousmane est candidat à la mairie de Yonti. Une fois maire, il lui sera facile d’imposer l’islam de ses amis (terroristes). Avec l’argent, beaucoup de personnes ont fini par se ranger derrière lui. Son fils unique, Tokara, a forniqué, alors qu’il devrait se marier dans peu de jours. Le gourou demande à Ousmane d’abattre publiquement son fils afin qu’on soit rassuré de sa «bonne foi» pour le groupe. Dilemme. Ousmane et son fils mourront la même nuit. Yonti retrouvera son ancienne vie. Tokara, quant à lui, est le promis de Nafy, sa cousine germaine. Nafy est la fille de l’imam Tierno. Elle aimait son fiancé et cousin Tokara, mais n’était pas prête à abandonner ses études. Dans le film, après le décès de Tokara, elle part à Dakar pour fréquenter l’université.
MARCHER SUR L’EAU DE AÏSSA MAÏGA, PHOTOGRAPHIE D’UNE VIE DEVASTEE PAR L’EAU
Au Nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l’eau. Chaque jour, Houlaye 14 ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village.
Par Malick GAYE (Envoyé spécial à Ouaga) |
Publication 22/10/2021
Le réchauffement climatique a des conséquences sur la vie des populations insoupçonnées. Houlaye, jeune fille de 14 ans, se voit propulser à la tête de sa famille à cause de ce problème. Son père, éleveur, passe ses journées dans la brousse pendant que sa mère est à la recherche de la pitance en ville. Elle se démène pour occuper leur place dans la famille, tout en s’accrochant à ses études. Récit d’une vie difficile que l’eau aurait pu simplifier.
Au Nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l’eau. Chaque jour, Houlaye 14 ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village.
Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d’être assidus à l’école. L’absence d’eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher au-delà des frontières les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, il suffirait d’un forage pour apporter l’eau tant convoitée au centre du village et offrir à tous une vie.
C’est ce que Aïssa Maïga, la réalisatrice sénégalo-malienne, a voulu montrer dans son documentaire Marcher sur l’eau. En compétition au Fespaco, le documentaire a été projeté mardi dernier. «Ce qui m’a vraiment intéressée, c’est de mettre mon attention sur une communauté, un village, avec des personnes à travers lesquelles le spectateur pourra s’identifier. J’ai voulu aborder, par le problème du manque d’eau, l’impact sur les enfants, sur l’école, la façon dont les femmes sont frappées de plein fouet, etc. L’important a été que tout le monde soit représenté. Maintenant, il est vrai que les voix féminines ont retenu un peu plus mon attention. Notamment à travers le parcours des jeunes filles et des mamans. Elles sont impactées de façon très frontale par le réchauffement climatique, ne serait-ce que quand elles donnent naissance ou qu’elles doivent faire les toilettes. Cette question est cruciale chez elles», a-t-elle expliqué.
Derrière le prétexte du réchauffement climatique se cache la forte capacité de résilience de la gent féminine. En effet, dans ces contrées, les hommes occupés à faire brouter le détail n’ont pratiquement pas le temps pour leur progéniture. Les femmes, à la recherche de la pitance, s’éloignent du village pour travailler comme femmes de ménage dans les villes et abandonnent leurs enfants.
C’est dans ce contexte que Houlaye, adolescente, joue à la fois le rôle de père et mère pour ses frères et sœurs tout en essayant de continuer ses études. «Dans cette communauté peulh wadaabé, les femmes sont souvent amenées à quitter le village pour trouver des moyens de subsistance, faire des tresses, vendre de la pharmacopée, faire du ménage, être employées de maison dans les capitales des pays voisins, etc.
Pendant ce temps-là, elles laissent leurs enfants au village. Ce qui m’a encore plus intéressée c’est comment les enfants se comportent quand leurs mamans ne sont pas là et que leurs papas partent aussi avec les bétails dans les pâturages. Il était intéressant de voir comment une jeune fille est mise à la tête de sa famille, tout ce qu’elle doit endurer et ce à quoi elle doit faire face», explique Aïssa Maïga.
«Houlaye a 14 ans quand ses parents partent et qu’elle doit prendre soin de la petite famille tout en continuant à aller à l’école, l’approvisionner en eau, s’occuper de ses petits frères et surtout garder le moral malgré le manque qu’elle ressent. Donc, la question de comment rendre à l’écran l’extraordinaire force que toute une génération doit mettre en œuvre et la dignité du peuple sahélien était primordiale», a argumenté la réalisatrice sénégalo-malienne.
KOUTHIA N’A JAMAIS ÉTÉ DÉSIGNÉ MEILLEUR HUMORISTE AFRICAIN
D’après un responsable rédactionnel du groupe GFM, qui a largement diffusé l’information de la « consécration » de Kouthia, c’est « l’intéressé même du groupe qui a donné l’information à ses collègues
L’humoriste sénégalais Samba Sine alias Kouthia déclaré « meilleur humoriste d’Afrique ». Cette information diffusée mercredi par les différents supports de son groupe de presse, a été reprise par une grande partie des sites d’informations et certains hommes politiques.
L’artiste même a fait une réaction filmée après la déclaration de son prix décerné, selon lui par un jury du Fespaco au Burkina Faso. « J’ai reçu la bonne nouvelle alors que j’étais au travail. C’est un honneur pour moi, je me félicite », a-t-il déclaré en Wolof.
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (Fespaco), qui se tient au Burkina Faso, est une occasion de célébrer des acteurs du cinéma africain. Durant ce festival, les prix sont décernés selon les deux catégories qu’ils soient longs ou courts métrages. Nous pouvons noter entre autres : Le Grand prix, Etalon Yennenga, mention spéciale jury, prix de la meilleure interprétation masculine, féminine, prix meilleure décoration, meilleur son, meilleure image… Il s’agit de prix qui distinguent les acteurs du cinéma africain, selon les paramètres techniques et théâtraux du septième art. Selon l’envoyé spécial du quotidien national Le Soleil, présent à Ouagadougou : « le Festival ne décerne en aucun cas des prix qui distinguent l’humour précisément. Le prix du meilleur humoriste d’Afrique n’existe pas au Fespaco ».
Par ailleurs, une cérémonie s’est tenue en marge du Fespaco, ce dimanche 17 octobre 2021. Il s’agit du « Celebrities day ». C’est une activité privée organisée en partenariat avec le Fespaco. La troisième édition s’est tenue afin d’honorer des artistes dont le rôle a été déterminant pour la promotion de la culture et du cinéma. Didier Awady, Oumou Sy, Germaine Acogny et Marième Niang dite « Mère Diagne » de la série «Maîtresse d’un homme marié » ont été consacrés. Ainsi, durant cette cérémonie, l’artiste Kouthia n’a pas été primé. Des journalistes culturels sénégalais sur place informent que le nom de Kouthia n’a même pas été évoqué pour un quelconque prix. Par contre, l’envoyé spécial du Soleil précise que Samba Sine a finalement été retiré de la liste des récipiendaires après que les responsables de la cérémonie ont constaté son absence.
D’après un responsable rédactionnel du groupe GFM, qui a largement diffusé l’information de la « consécration » de Kouthia, c’est « l’intéressé même du groupe qui a donné l’information à ses collègues. Les différents canaux du groupe ont participé à vulgariser l’œuvre de notre collègue », a-t-il renseigné à Lesoleil.sn. Plusieurs tentatives pour joindre l’artiste sont jusque-là restées vaines.
LES PORTE-DRAPEAUX DE LA DELEGATION SENEGALAISE
‘’EnQuête’’ vous présente les autres ‘’soldats sénégalais’’ à la présente édition de cette biennale du cinéma du continent dont la cérémonie de clôture est prévue le 23 octobre prochain.
BABACAR SY SEYE (envoyé spécial à Ouagadougou) |
Publication 22/10/2021
Quatre courts métrages fictions et documentaires sénégalais sont en compétition, à la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Après le portrait de la réalisatrice Mame Woury Thioubou, ‘’EnQuête’’ vous présente les autres ‘’soldats sénégalais’’ à la présente édition de cette biennale du cinéma du continent dont la cérémonie de clôture est prévue le 23 octobre prochain.
Abdoulahad Wone : Pour un deuxième sacre
Abdoulahad Wone est un réalisateur et producteur sénégalais né le 22 avril 1976 à Diourbel. Il devient, en 1998, le premier monteur Avid sénégalais formé à l’Ina. En 2009, il entreprend la réalisation de son premier long métrage, ‘’Justice Divine’’. Ce film est l’élément précurseur du projet ‘’Tundu Wundu’’, prix de la Meilleure série au Fespaco 2017. Et pour l’édition 2021 de cet évènement du cinéma africain, sa série ‘’Dérapages’’ est sélectionnée en compétition officielle. Cette série, qui a été primée au festival Vues d’Afrique et au festival Teranga Movies Awards, connait un très grand succès au Sénégal et en Afrique.
Fatou Kandé Senghor : Polyvalente
Fatou Kandé Senghor a fait des études en langues, civilisations et filmologie à l’université Charles de Gaulle de Lille, en France. Artiste, réalisatrice de films documentaires de création, de séries télé et de fiction, elle est aussi formatrice en photo/vidéo pour des jeunes en rupture d’apprentissage avec le système classique. Fatou Kandé Senghor est la fondatrice de Waru Studio, un espace d’art à Dakar où gravitent jeunes artistes, cinéastes et chercheurs afin d’explorer l’intersection entre l’art, les technologies et la politique. Elle a réalisé la série ‘’Walabok’’ qui est en lice au Fespaco 2021. Ce film dresse le portrait d’une certaine frange de la jeunesse sénégalaise à travers le prisme de la culture hip-hop, dont la banlieue représente très souvent le meilleur champ d’expérimentation.
Toumani Sangaré : Un révolutionnaire
Toumani Sangaré est un réalisateur-producteur basé à Bamako, Dakar et Paris. Il est membre fondateur, en 1995, de Kourtrajmé Productions avec Romain Gavras, Kim Chapiron et Ladji Ly. Le collectif prend rapidement de l’ampleur et s’entoure alors de grands noms du rap et du septième art tels qu’Oxmo Puccino, Vincent Cassel ou encore Mathieu Kassovitz qui font régulièrement des apparitions dans les différents projets. Humour, violence et sincérité s’entremêlent dans ses réalisations. Depuis 2017, il réalise des séries et long métrages en Afrique. Il a aussi ouvert, en 2021, l’école Kourtrajmé au Sénégal. Sorti en 2020, son film ‘’Wara’’ est en compétition au Fespaco cette année.
Mamadou Dia : Un autre grand espoir
Le réalisateur sénégalais Mamadou Dia a obtenu son Master en réalisation/Ecriture de la New York University Tisch of the Arts. Son long métrage ‘’Baamum Nafi’’ (Le père de Nafi, en pulaar) est retenu pour concourir à la distinction suprême, l’Etalon de Yennenga, sur une liste de 17 films de seize pays. Parmi les réalisateurs sénégalais, Mamadou Dia est le seul à avoir une œuvre dans la catégorie long-métrage fiction. Son film continue sa tournée dans les festivals, puisqu’il a fait sa première au festival international de Locarno en 2019 où il a remporté le prix de la Meilleure première œuvre et le Léopard d’or de la section Cinéastes du présent. Son précédent film, ‘’Samedi Cinéma’’, a fait sa première aux festivals de Venise et de Toronto en 2016.
Dans ses œuvres, le réalisateur sénégalais explore la fine frontière entre réalité et fiction, en puisant dans des expériences personnelles et professionnelles. Beaucoup espèrent que ‘’Baamum Nafi’’ remporte l’Etalon d’or de Yennenga à cette 27e édition du Fespaco. En tout cas, il retient sans doute l’attention du jury.
Aminata Ndiaye Leclerc : Avocate-historienne
Amina est née à Kaolack, au Sénégal. Après l’obtention d’une Maîtrise en espagnol à l’université de Toulouse, elle est engagée comme cadre commercial à Air Afrique, à Abidjan. Installée ensuite à Paris, elle produit, avec sa société Guelwaar Production, quatre documentaires de création. Aminata Ndiaye Leclerc rencontre un succès d’estime, en coréalisation avec Eric Cloué, ‘’Valdiodio Ndiaye, l’Indépendance du Sénégal’’. Déjà sélectionné au festival de Cannes en 2000 et sélectionné dans de nombreux festivals, ce documentaire est en compétition officielle de la 27e édition du Fespaco. Il met en lumière la lutte de Valdiodio Ndiaye pour l’obtention de l’indépendance du Sénégal.
Moly Kane : L’as de Ciné-Banlieue
Moly Kane a suivi une formation en écriture audiovisuelle à Ciné-Banlieue, au Sénégal, en 2008 et une formation en documentaire à l’Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son (France 2012). Il est l’initiateur du projet ‘’Cinemareek’’ et fondateur du Festival international de court-métrage de Dakar, Dakar Court. Il est membre fondateur du festival Ciné-Banlieue et le créateur de la maison de production Babubu Film. ‘’Les Tissus Blancs’’, son quatrième film court métrage, a été sélectionné au festival de Toronto, au Canada, en 2020, nominé au prix Unifrance 2020, remporte le Best Short film Bronze au festival de El Gouna, en Egypte. Cette année, ‘’Les Tissus Blancs’’ fait partie des quatre courts métrages fiction et documentaire sénégalais qui sont sélectionnés au Fespaco.
Aïssa Maïga : Actrice et réalisatrice
Aïssa Maïga, qui est d’abord connue en tant que comédienne, a joué dans ‘’Les poupées russes’’ de Cédric Klapisch ou ‘’Bamako’’ d’Abderrahmane Sissako (rôle pour lequel elle a été nominée aux Césars dans la catégorie Meilleur espoir féminin). Elle cultive une versatilité de jeu par la diversité de ses rôles. En 2016, elle est à l’affiche dans ‘’Bienvenue de Marley-Gomont’’ de Julien Rambalidi, où elle incarne Anne, une mère de famille africaine. Le film relate l’immigration d’intellectuels africains à travers l’histoire de famille du rappeur Kamini. Elle a également tourné en Afrique du Sud et à Lagos, au Nigeria, ‘’Comatose’’ de Mickey Madoda Dubé. Aïssa Maïga est aussi devenue réalisatrice par la suite. Elle a réalisé ‘’Marcher sur l’eau’’. Ce film fait partie des sélections éphémères ‘’Le cinéma pour le climat’’ du festival de Cannes 2021. ‘’Marcher sur l’eau’’ a été tourné dans le nord du Niger, entre 2018 et 2020 et raconte l’histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir l’accès à l’eau par la construction d’un forage. Ce film est en lice dans la catégorie Documentaire long métrage.
Fama Reyane Sow : Amoureuse du cinéma
D’origine franco-sénégalaise, Fama Reyane Sow est une scénariste, réalisatrice et productrice basée à Dakar, au Sénégal. En 2015, au Fespaco, elle gagne un prix avec son scénario de long métrage ‘’Satché’’ pour lequel elle va travailler en maison d’écriture avec Sud écriture (Dora Bouchoucha, Lina Chabaane) formée par Jacques Fieschi aux techniques d’écriture de scénario. Passionnée de cinéma et de séries TV, la jeune réalisatrice Fama Reyane Sow écrit tout le temps de nouveaux scénarios de longs et courts métrages, et des bibles de séries Tv. Son court métrage ‘’Anonymes’’, produit par Cinékap, est sélectionné au Fespaco 2021. Le film relate l’histoire d’une jeune fille le temps d’une journée, sa famille, ses amis, son travail et ses rêves. On découvre son univers et ses pensées à travers la petite voix qu’elle a dans la tête et ses histoires imaginaires. Elle vit sa routine quotidienne sans savoir comment va se terminer la journée.
Amath Ndiaye : L’innovateur
Amath Ndiaye est le réalisateur de ‘’Ganja’’, un film certes artistique, mais qui sensibilise sur les méfaits et dangers de la consommation des produits illicites. Ce film fait partie des 29 films en compétition dans la catégorie Films d’animation. Il est déjà un classique, car pour la première fois au Sénégal, un film d’animation 3D entièrement en wolof est réalisé par une jeune équipe de Sénégalais. ‘’Ganja’’ séduit et a remporté le prix du Meilleur court métrage au festival Image et vie. Amath Ndiaye débute sa carrière avec l’infographie et l’animation dans les années 2000, et monte une structure de production dénommée Obelus film & Animations Studio. C’est par la suite qu’il fait la rencontre d’Adbel Aziz Boye qui l’incite à se lancer dans la prise de vue réelle. Il réalise son premier film, ‘’Geuti goudi’’ en 2012, une œuvre dont le style est novateur, car le film est muet.
Pierre Maurice Lopy : Jeune pouce
Pierre Maurice Lopy est un jeune étudiant, cadreur, monteur photographe, acteur et cinéaste sénégalais. Il commence sa carrière au cinéma en tant que régisseur. Puis en 2020, il se tourne vers la réalisation avec un court métrage intitulé ‘’Daan Dolé’’ (Résilience) avec l’encadrement du Forum Media-Center de Dakar. Sur les 25 films d’écoles africaines en lice au Fespaco 2021, figurent trois films sénégalais, dont ‘’Dann Dolé’’ ou ‘’Résilience’’ que Lopy a réalisé avec Forum Media-Center.
Abdou Aziz Basse : ‘’Le montage m’a ouvert le chemin’’
Ayant réussi au concours de l’Esavc Marrakech en 2017, Abdou Aziz Basse a continué sur le chemin de sa profession. Il a obtenu sa Licence en montage-scripte cinéma. ‘’Le montage m’a ouvert le chemin jusqu’à Niamey et tout récemment en juin 2021, j’ai occupé le poste de Data-manager sur la 2e partie du tournage d’un film documentaire ‘Les dialogues du fleuve’ d’Alassane Diago, sélectionné au Yennenga post-production du Fespaco 2021’’, relate-t-il. Son projet ‘’Ila Kiko ou Marque Tribale’’ a été sélectionné et tourné à Lagos (Nigeria). Ce court-métrage a remporté le Stylo d’or de la meilleure fiction d’école au First Short, Festival panafricain de film d’école de Yaoundé en avril 2021 au Cameroun. ‘’Ila Kiko’’ est aussi en compétition (Film des écoles) à cette 27e édition du Fespaco.
Astou Bassène : La passionnée
Passionnée d’écriture et de cinéma, Astou Bassène, qui a fait des études en audiovisuel numérique jusqu’à la Licence professionnelle, décide, en 2018, de passer à la pratique. Dans la foulée, la jeune femme acquiert ses propres expériences sur le monde du cinéma et de l’audiovisuel, notamment sur l’écriture du scénario, le cadrage, la réalisation, le montage, la photographie, etc. Astou Bassène de l’Isep de Thiès (école) a réalisé ‘’Polia’’ (13 mn) qui est en compétition à la présente édition du Fespaco.