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19 avril 2025
Culture
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«CETTE ANNÉE, JE LANCE MA CARRIÈRE SOLO»
Artiste musicien, philippe Coly est l’une des figures de la musique gospel au Sénégal. A ans 15 ans d’expérience au compteur, il prépare un concert se prépare à lancer sa carrière solo.
Il était l’un des principaux guests de cette grande première d’Armand Koffi, au théâtre national Daniel Sorano, ce samedi 30 avril 2022. En marge de l’événement Philippe Coly nous livre ses impressions. Pour lui, c’était tout simplement glorieux de voir le succès de ce concert voulu par Dieu et accepté par son peuple.
Philippe Coly est l'un des visages du gospel au Sénégal. Après un quart de siècle de parcours dans la mission, il veut passer à une autre étape. Face à AfricaGlobe, ce basse à la puissance vocale frémissante, annonce la mise en orbite de sa carrière solo cette année 2022, avec un album en vue et en concert en cours de préoaration. Le détail dans cette vidéo sur AfricaGlobe Tv.
FAFA MAG DÉCERNE LE PRIX DE LA BEST AFRO MANAGER DE L’ANNÉE, LE 21 MAI PROCHAIN À PARIS
FaFa Mag, un magazine basé en France, compte lancer le 21 mai prochain à Paris, un prix dont l’ambition est de promouvoir et mettre en lumière le travail des femmes entrepreneures de la diaspora africaine.
Dakar, 3 mai (APS) - FaFa Mag, un magazine basé en France, compte lancer le 21 mai prochain à Paris, un prix dont l’ambition est de promouvoir et mettre en lumière le travail des femmes entrepreneures de la diaspora africaine.
La première édition de ce prix va désigner "la meilleure afro entrepreneure parmi les 7 afro managers" accompagnés par FaFa mag "tout au long de l’année 2022", indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Le public et le jury auront l’opportunité de choisir la lauréate, qui sera désignée comme "la Best Afro Manager de l’année".
"Par cette initiative, peut-on lire, FaFa Magazine souhaite mettre en avant des projets entrepreneuriaux remarquables et favoriser le réseautage grâce à la présence de nombreux entrepreneurs, coachs en business et personnalités afro-descendantes", peut-on lire.
Annie Faye HUMAIR, fondatrice de Shea’Biscus (Suisse), Rokaya Ndiaye, fondatrice de Gdustyl (France) et Takine Camara, Fondatrice de Beauté Charismatij (France) sont parmi les candidates en lice.
De même que Aurelia Otto, fondatrice de accessoire maison afro ( France), Marguerite Correa, fondatrice de A New Wind (Etats-Unis), Awa Diagne, fondatrice de Chic and Glamour by Eva (France) et Koudieji Maguiraga, fondatrice de Okandi.
FaFa Mag se veut le premier magazine digital exclusivement dédié aux femmes et entrepreneures féminines de la diaspora africaine.
Ce média lancé en avril 2020, se donne pour vocation de "mettre en lumière les femmes d’ici et d’ailleurs en valorisant leur travail au travers d’articles savamment rédigés par une équipe de chroniqueuses qui partagent la même vision de l’entreprenariat féminin".
Ses promoteurs constituent un groupe de 15 femmes d’horizons professionnels différents, réparties à travers la France, les États-Unis, le Canada, l’Irlande et le Sénégal et "chez qui la magie des réseaux sociaux a opéré".
FaFa Mag mise sur l’innovation et compte une rubrique intitulée "Afro manager du mois", grâce à laquelle le magazine met en avant, à chacune de ses sorties, "le projet entrepreneurial mais surtout innovant d’une femme de la diaspora".
DES DANSES ENTRE PERVERSION ET ÉVOLUTION
La danse, comme toutes les formes et pratiques artistiques, a subi par les temps plusieurs perversions. Ceci, avec les faits de la mondialisation et l’ouverture des jeunes générations
La danse, comme toutes les formes et pratiques artistiques, a subi par les temps plusieurs perversions. Ceci, avec les faits de la mondialisation et l’ouverture des jeunes générations. Toutefois, ces influences ne viennent pas souvent avec grand bonheur. Certains observateurs et critiques populaires indexent une malheureuse agression de nos mœurs et le déni de l’héritage culturel. D’autres, plutôt avisés, y voient une évolution qui répond bien au principe du geste artistique, sans non plus défendre l’aliénation.
La danse est l’une des pratiques les plus populaires au Sénégal. Et c’est sans nul étonnement qu’elle a, à plusieurs épisodes, défrayé les plus folles chroniques. Celles des voyeurs ont souvent été bien servies. On a connu la sulfureuse histoire de « Guddi Town », en 2005, avec la danseuse Ndèye Guèye et sa clique. Durant une soirée privée dans une discothèque, elles ont trémoussé à une telle frénésie qu’elles ont, pour certains prudes, déchiré le pagne de la pudeur et se sont dénudées pour le spectacle. Il n’aura d’ailleurs pas fallu grand geste, tant les pagnes dont elles s’étaient couvertes n’avaient voilé que ce qui devait nécessairement l’être. Le fait divers fera grand bruit et la Division des investigations criminelles (Dic) les arrêtera pour outrage et atteinte aux bonnes mœurs.
Trois décennies plus tôt, c’était Youssou Ndour qui titillait les gentilles mœurs. Par son tube « Saf safati », dans l’album « Diongoma », il popularisait la fameuse danse « ventilateur-climatiseur ». Chantez « Ventilaateur, kiliimatizeur » ! La concupiscente mélodie était distillée par une lascive voix féminine. Aux deux époques, les vertueux n’ont pas manqué de crier au scandale. Selon eux, c’étaient là des exercices qui portaient une sournoise atteinte à la morale et ne reflétaient en rien « nos » danses. Par ce reproche, ils illustraient par certaines danses comme le « ndawrabine », le « gumbé », le « diambodong », le « wango », le « fital », etc. « Ce qui caractérise nos danses sont leur proximité aux sources de nos patrimoines », définit Dr Aïssatou Bangoura, ancienne pensionnaire de Mudra Afrique. En cela, elle soutient bien également que nos danses sont le reflet de nos cultures et de nos valeurs.
La danse reste très prisée. Sur le réseau social Tik Tok, sur presque chaque capsule, l’internaute se prête à une danse. Souvent, c’est pour mettre en valeur les formes (ou rondeurs) et l’allure du cadre. La même observation intervient au visionnage de clips vidéo ou autres séances de « tannbeer » moderne. « Ubbil Mbarka Ndiaay » et les tenues aguicheuses gardent, en effet, leur meilleure cote. Comment en est-on arrivé à ces formes de danse qui violeraient les valeurs en partage du Sénégal ?
Dr Aïssatou Bangoura, la première et unique auteure de thèse de doctorat sur la danse au Sénégal, semble relativiser. Elle signifie déjà que la danse est thérapie, passion et divertissement. Au vu de l’environnement des réseaux sociaux qui sont espace d’exubérance et de lutte contre la timidité, le recours à ces danses pourrait être toléré. De suite, la danse, au Sénégal notamment, accepte bien les emprunts culturels.
De plus, note Dr Aïssatou Bangoura, l’intérêt des Sénégalais pour la danse est la résultante de sa politique culturelle qui a toujours reposé sur l’enracinement et l’ouverture. « Ceci permet de définir l’identité de nos danses, qui est justement l’affirmation de soi et l’acceptation de l’autre ; l’identité impliquant toujours l’altérité. Cette politique avait amené à la création d’établissement comme Mudra Afrique », rappelle l’enseignante à l’Isac (Institut supérieur des arts et des cultures). Cette antenne de Mudra Bruxelles, qui était soutenue par le poète-président Léopold Sédar Senghor et dirigée par Germaine Acogny, avait pour mission de créer une nouvelle gestuelle inspirée de nos valeurs et ouverte à la modernité. Cette pratique devait cependant tenir compte de nos identités et de ce qui caractérise proprement nos danses. Mais, qu’est-ce qui définit nos danses ?
Dr Aïssatou Bangoura croit d’abord bon de préciser qu’on danse partout au Sénégal, et que tous nos évènements sont accompagnés par la danse. La danse permet d’exprimer ce qui est ressenti, avec un rythme qui suscite des émotions et des émotions qui entretiennent le rythme. C’est une expression par le geste de nos patrimoines, de notre culture, de nos identités et de nos personnalités communes. Il faut ainsi comprendre ce qui nous définit pour le traduire en mouvements corporels, et donc définir nos danses. Outre cela, nos danses sont véhicules de (nos) valeurs. À ce propos, Dr Bangoura s’inquiète du risque de la disparation des danses traditionnelles, si on ne les conserve et ne s’y intéresse pas. « On risque de rejoindre la préoccupation de André Malraux qui disait, lors du Festival mondial des arts nègres en 1966, que « l’Afrique a changé la danse dans le monde, … mais sa danse séculaire est en train de mourir et il appartient aux gouvernants de la sauver », considère l’enseignante. Cette marque identitaire de nos danses a été portée notamment par le Ballet La Linguère et le Ballet Sirabadral de la Compagnie nationale Daniel Sorano.
Elle estime par ailleurs que cet objectif est un impératif social. Elle fait constater que toutes les valeurs qui tournent autour de la danse sont des valeurs humanistes.
La première voie vers le modernisme de nos danses
La première rupture est intervenue avec la création du premier ballet africain, en 1958, par le Guinéen Fodéba Keita. « Les Ballets africains Keïta Fodéba avaient la particularité d’être montés sur des scènes à l’italienne. Ce qui était inédit car, dans nos cultures, nos danses se déroulaient sur les grandes places de nos villages au milieu d’un public circulaire qui participaient à l’action autant que les batteurs, danseurs et musiciens. La collaboration était proche », renseigne Dr Aïssatou Bangoura. Ce changement d’espace a d’abord soulevé l’ire des critiques européens à l’époque. Dr Bangoura se souvient d’ailleurs que c’est à cette époque que le préjugé caricatural du Noir ayant le rythme dans le sang a été largement propagé. Fodéba Keita avait répliqué, à travers l’article intitulé « La danse africaine et scène », en défendant vigoureusement l’authenticité de nos danses, « qui ne relevaient ni du folklore encore moins de l’exotisme », et posait le problème de leurs identités ».
par Seydou Ka
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, UNE PHILOSOPHIE DE LA TRADUCTION
Le travail de traduction est une des réponses aux conséquences de la domination linguistique. Cette conviction est au cœur de l’ouvrage que vient de publier Souleymane Bachir Diagne intitulé "De langue à langue"
Le travail de traduction est une des réponses aux conséquences de la domination linguistique. Cette conviction est au cœur de l’ouvrage que vient de publier Souleymane Bachir Diagne intitulé « De langue à langue. L’hospitalité de la traduction » (Albin Michel, 175 p., 2022). Le philosophe sénégalais, en humaniste convaincu, y déploie une « éthique de la réciprocité » et un « optimisme de la traduction » qui ne signifie toutefois pas naïveté.
La question de la traduction, de l’universel et du pluriel, est au cœur de la démarche philosophique de Souleymane Bachir Diagne. Depuis son premier ouvrage, « Boole, 1815-1864. L’oiseau de nuit en plein jour » (Bélin, 1989), il ne cesse de faire dialoguer différentes traditions philosophiques (africaine, islamique et chrétienne). Un intérêt qui s’explique peut-être par le parcours de l’auteur qui revendique une triple culture – africaine, française et américaine – et parle plusieurs langues. L’ouvrage qu’il vient de publier, intitulé « De langue à langue. L’hospitalité de la traduction » (Albin Michel, 175 p., 2022), constitue ainsi une sorte de synthèse de cette réflexion philosophique qui traverse en filigrane toute son œuvre. Comme il l’explique lui-même dans l’introduction, cet ouvrage présente « une réflexion sur la traduction et sur sa capacité, son pouvoir de créer une relation d’équivalence, de réciprocité entre les identités, de les faire comparaître, c’est-à-dire paraître ensemble sur un pied d’égalité, en faisant que de langue à langue on se parle et se comprenne ». Il s’agit là de l’essence de la traduction (la mise en rapport) pour reprendre l’expression d’Antoine Berman.
À la vision de la traduction comme instrument de domination, de hiérarchie entre les langues, Souleymane Bachir Diagne, en philosophe humaniste, oppose une « éthique de la traduction » afin de créer de la réciprocité, de la rencontre dans une humanité commune. « Faire l’éloge de la traduction, écrit-il, n’est pas ignorer qu’elle est domination. C’est célébrer le pluriel des langues et leur égalité » (p. 19). Dans cet échange, qui n’est pas transaction, mais « charité », tout le monde gagne, parce que de manière générale, traduire est « faire communauté humaine avec les locuteurs de la langue qu’on traduit ». Ainsi, l’éthique de la traduction, c’est de « faire humanité ensemble ».
À travers l’expérience de la pensée de Willard Van Orman Quine (1908-2000), Diagne montre que si la traduction se montre de prime abord comme une situation d’asymétrie coloniale, elle se retourne en affirmation de l’égalité et en proclamation d’une identité humaine partagée. C’est l’une des leçons qu’on peut tirer de la scène de traduction qu’évoque Amadou Hampâté Bâ dans la biographie qu’il a consacrée à celui qui fut son tuteur, son maître et guide spirituel, intitulée « Vie et enseignement de Tierno Bokar. Le Sage de Bandiagara » (Paris, Seuil, 1980).
Traduire l’orature
La rouerie de l’interprète Oumar Sy pour éviter à Tierno Bokar la prison lors de son interrogatoire par le commandant de Cercle dans l’affaire opposant les « onze grains » au « douze », est un cas d’école. Censé être un simple truchement de l’administration coloniale, l’interprète s’est arrogé un rôle de médiateur (culturel). Pourtant, l’interprétation manipulatrice d’Oumar Sy ne fut pas pour autant une traîtrise ou une trahison de sens, nous dit S. B. Diagne, mais au contraire un acte véritable de traduction, parce que « traduire, c’est prendre en compte la totalité du contexte culturel dans sa complexité ».
D’ailleurs, à l’image d’Amadou Hampâté Bâ, toute une génération d’interprètes coloniaux devinrent tout simplement interprètes de soi et de leur culture donnant naissance à ce qu’on appellera « littérature de traduction ». En traduisant « l’orature », ils imposent à la langue impériale « la douce violence du métissage que crée le commerce de langue à langue ». Dès lors, l’essence de la traduction devient une « fertilisation croisée » pour reprendre l’expression du poète mauricien Edouard Maunick. L’auteur fait une lecture similaire à propos des traductions jadis effectuées par les artistes européens des avant-gardes, Picasso en particulier, en position de médiateurs, du langage visuel d’artefacts qui furent eux-mêmes des médiateurs et non des intermédiaires ou des truchements.
L’argument décisif de Souleymane Bachir Diagne dans cet ouvrage est le suivant : le philosophe est par essence un traducteur. Il rappelle que la « translatio studii », autrement dit le transfert, d’une culture à une autre, d’une langue à une autre, de la pensée grecque a fait du latin en Europe, et ce pendant des siècles, l’idiome par excellence de la philosophie. Le même mouvement a été observé dans le monde musulman (cf. Souleymane Bachir Diagne, « Comment philosopher en islam ? », Editions Panama, 2008). Contre « l’érection de barbelés » autour de la philosophie, supposée être le bien propre de l’Occident, le philosophe sénégalais s’inscrit plutôt dans un mouvement de décolonisation de l’histoire de la philosophie. Le mythe (moderne) faisant du logos le propre de l’Occident est « enfant du colonialisme », écrit-il.
Traduire la parole de Dieu
Mais ce travail se heurte parfois à une sorte « d’ethno-nationalisme linguistique ». Ce qu’illustre la célèbre disputation publique qu’évoque Souleymane Bachir Diagne, qui eut lieu à Bagdad, à la cour du vizir, en l’an 932, et qui a opposé le philosophe logicien Abu Bishr Matta ibn Yunus au grammairien Abu Sai al-Sirafi, sur le sujet de l’universalité des catégories et de la logique aristotélicienne.
Face à la colère d’al-Sirafi dirigée contre les inévitables hybridations que la traduction impose à la langue de la Révélation (l’arabe), Abu Bishr Matta répond que le travail de traduction conserve l’universel, ou mieux : que l’universel est précisément ce qui se conserve dans la traduction. Pour S. B. Diagne, si la colère qu’il manifeste continûment dans le débat ne rend guère sympathique l’arrogant grammairien, elle ne l’aveugle cependant pas sur la vérité de la position qu’il soutient, « que l’universel doit faire fond sur le pluriel des langues, qu’aucune d’elles n’est le logos incarné sur lequel toutes doivent se régler » (p. 121). Diagne pose une autre question plus redoutable : comment traduire la parole de Dieu ? C’est au fond, relève-t-il, la question théologique et philosophique que pose la scène des premières pages de « L’Aventure ambiguë » de Cheikh Hamidou Kane que tous les lecteurs connaissent par cœur – quand la langue de Samba Diallo a fourché en récitant son verset… Cette scène pose la question de ce que S. B. Diagne appelle, d’une part, la « traduction verticale » de la parole de Dieu, qui est « descente » de l’infini et de l’éternel dans la finitude et la temporalité d’une langue humaine, d’autre part les « traductions horizontales » de cette parole, lorsqu’elle est rendue dans d’autres langues humaines. La Révélation, dit-il, est aussi « le temps de la traduction en langue arabe », pendant les vingt-trois années durant lesquelles elle s’est déroulée. À cette traduction « horizontale » s’insère ce que l’anthropologue sénégalais Fallou Ngom (Boston University) a appelé « l’ajamisation » de la parole de Dieu. En effet, l’expansion de l’islam a aussi eu pour conséquence une « mise en rapport » de l’arabe avec des « ajami » multiples, persan, turc, urdu, peul, mandé…, que manifestent les hybridations que ces langues ont connues en conséquences des traductions. « L’ajamisation manifeste la valeur du pluralisme en affirmant l’égale noblesse des langues humaines et leur ennoblissement continu par la traduction » (p. 157).
Pour que les langues « s’entre-connaissent »
Pour faire référence à un célèbre verset coranique, dans le travail de traduction, les langues « s’entre-connaissent ». C’est au nom de ce principe que Souleymane Bachir Diagne s’oppose à la démarche du philosophe rwandais Alexis Kagamé (1912-1981) sur la philosophie bantu-rwandaise de l’être, qui relève d’une « ethnologie de la différence », parce qu’elle est « relativiste et séparatiste ». Au modèle relativiste et séparatiste d’une décolonisation de la pensée, il oppose un modèle traductif qu’incarne le philosophe ghanéen Kwasi Wiredu (décédé en janvier 2022) qui, en même temps qu’il appelle les philosophes africains à travailler dans les langues africaines, montre aussi tout l’intérêt qu’il y a à aller et venir de la langue anglaise à la langue akan pour ainsi dire mettre « à l’épreuve de l’étranger » concepts et arguments philosophiques. « Parce que les langues ne nous enferment pas dans des philosophies grammaticales incommensurables, le philosophe en général, le philosophe africain en particulier, pensera en traducteur, de langue à langue ». Et, l’entre-deux langues permet de sortir de l’enfermement, parce que la traduction contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie.
Par Vieux SAVANE
UN HYMNE À LA COMPASSION
Le roman "De purs hommes" nous installe au cœur des relations complexes entre la société sénégalaise et l’homosexualité. Déterrer un cadavre. Le couvrir d’insultes. Lui refuser une sépulture. N’est-ce pas interpellant dans un État démocratique et laïc ?
Parce que la rumeur lui était parvenue sur son orientation sexuelle présumée, l’iman avait refusé qu’Amadou puisse être enterré au cimetière du village. En manque d’argent, ne pouvant même pas le faire garder à la morgue, voilà sa mère confrontée à la difficulté de veiller sur sa dépouille. Seule, dans un tête-à-tête livide avec son fils unique, elle s’est retrouvée à lui donner le bain mortuaire, à essayer de le protéger des morsures de l’étouffante et suffocante chaleur qui faisait que son cadavre commençait à se décomposer.
Face à ce corps en putréfaction, fruit de la chair de sa chair, l’odeur fétide qui embaumait l’atmosphère cauchemardesque participait à alourdir la désespérante solitude de la maman éplorée. Dans la moiteur de cette nuit obscure visitée par l’horreur, elle se voyait condamnée à dormir, ou plutôt, à veiller le cadavre de son enfant, étendu à même la natte, dans une pièce dépouillée, envahie par l’odeur de la mort, à la merci de parasites de toutes sortes. Des milliers d’asticots, à l’assaut du cadavre, rivalisaient avec une multitude de mouches nécrophages. Y flottait une odeur de charogne.
La mort plastronnait avec une insolence qui s’était délestée de toute humanité, piétinant les espoirs qu’une mère nourrissait à l’ endroit de son fils et qui avaient fondu comme karité au soleil. Désormais, il ne lui serait plus d’aucun secours. Et elle se devait de lui assurer une sépulture. Acculée, sachant que« l’argent rachète tout, même le dégoût », elle s’était résolue à s’attacher les services de fossoyeurs cupides pour enterrer clandestinement son fils au cimetière.
De ses bijoux confidentiels, elle devait alors se défaire, pour les brader à vil prix. Seulement, tout se sachant, s’entendant, dans un village, même la plus petite toux de l’étranger de passage, elle a été victime de vociférations menaçantes. Au petit matin de ce jour funeste, une foule surexcitée s’était approchée de son domicile, la bouche en feu, déversant des insultes et autres insanités. Au-dessus de leurs épaules était exhibé un cadavre, celui d’Amadou, extrait violemment de son éternité.
Ivre d’elle-même, toute à sa folie furieuse, portée par une audace qui bouscule les limites, la horde sauvage lui a servi cette injonction, cruelle et définitive : « Va enterrer ton goor-jigeen de fils ailleurs ». Un bannissement ! Au fait, Amadou aimait-il les hommes ? Aimait-il les femmes ? Sa maman n’en savait rien. Ce dont elle était sûre par contre, c’était la fierté qui l’habitait. Exemplaire, son fils l’était. Il l’aidait. Elle l’aimait.
Peu lui importait alors l’emballement de la rumeur, inquisitrice, au-delà de la frontière de l’intime. Elle retenait simplement qu’Amadou avait été très tôt confronté à la disparition de son père qui avait déserté la vie alors qu’il n’avait que 3 ans. Qu’elle a élevé seule ce fils unique, se consacrant entièrement à sa réussite sociale. Au moment où ce dernier s’apprêtait à boucler cette année là son cycle universitaire, le malheur s’était invité chez elle par effraction, privant son garçon de cette sépulture et des rites cultuels qui font humanité.
Après avoir refermé la dernière page « De Purs Hommes », continue de nous tarauder cette profanation d’un cadavre soustrait des entrailles de la terre. Puisant son déroulé dans l’actualité brûlante, la construction narrative du roman nous installe ainsi au cœur des relations complexes que la société sénégalaise entretient avec l’homosexualité. Déterrer un cadavre. Le couvrir d’insultes. Lui refuser une sépulture. Nourrir un tel sentiment de puissance et de haine. Toiser ainsi les forces tutélaires. N’est-ce pas interpellant de s’offrir un tel pouvoir dans un Etat démocratique et laïc ? Tel est le nœud de la problématique qui travaille ce troisième roman de Mohamed Mbougar Sarr.
Bien loin d’une quelconque promotion de ceci ou cela, dans le sillage de ses aînés, « Terre Ceinte (2014)», « Silence du Chœur (2017) », il invite à refuser de s’abîmer dans des certitudes mortifères. Il convie plutôt à une introspection, un retour sur soi, sans lesquels n’est possible aucun recul critique, gage de savoir, d’ouverture, de liberté. D’humanité donc. Ce qui oblige assurément à interroger l’homo senegalensis et à méditer notamment sur les propos du philosophe béninois, Paulin Hountondji, pour lequel en effet : celui ou celle « qui sait, qu’il ne faut pas tuer, qu’il ne faut mentir, qu’il ne faut pas voler ni faire du tort à son voisin, et qui fait de son mieux pour se rendre utile aux autres et à sa société, selon ce que lui dicte sa conscience , vaut mieux qu’une personne qui parlerait tout le temps de Dieu pour chanter ses louanges et prêcher sa parole, mais qui n’aurait aucun scrupule à mentir, à voler, à tuer et à léser autrui de mille manières ».
Porté par la subtilité et la délicatesse d’une écriture touchante et bouleversante, fouetté par l’irruption soudaine et incontrôlée d’une violence bestiale, « De Purs Hommes » est un hymne à la mesure, à la compassion. Un hymne au vivre ensemble. On n’en sort pas indemne.
SOUS LE SIGNE DU MÉMORIAL DE GORÉE-ALMADIES ET JEUNESSE DANS LA RENAISSANCE AFRICAINE
L ’édition 2022 de la Journée nationale de Commémoration des résistances et du souvenir aux victimes des traites négrières et de leurs abolitions s’est tenue avant-hier, mercredi 27 avril 2022, en partenariat avec le Musée des Civilisations Noires (MCN).
Le Musée des Civilisations Noires a accueilli avant-hier, mercredi, sous l’égide du ministère de la Culture et de la Communication une manifestation autour du thème : «Mémorial Gorée- Almadies et jeunesse pour une renaissance africaine». Elle a été organisée par la Fondation mondiale pour le Mémorial et la Sauvegarde de Gorée, à l’occasion de la Journée nationale de Commémoration des résistances et du souvenir aux victimes des traites négrières et de leurs abolitions.
L ’édition 2022 de la Journée nationale de Commémoration des résistances et du souvenir aux victimes des traites négrières et de leurs abolitions s’est tenue avant-hier, mercredi 27 avril 2022, en partenariat avec le Musée des Civilisations Noires (MCN). A l’initiative de la Fondation mondiale pour le Mémorial et la Sauvegarde de Gorée, elle a été marqué par un panel autour du thème : «Mémorial Gorée-Almadies et jeunesse pour une renaissance africaine», suivi de discussions. Une exposition «Hommages aux précurseurs» et la projection d’un film documentaire étaient aussi au programme commémoratif. Ce panel a été animé par Amadou Lamine Sall, Secrétaire général Mémorial de Gorée, Dr Fatou Sow, Hamady Bocoum Directeur général du Musée des Civilisations Noires, Éloi Coly, Conservateur en chef de la Maison des esclaves de Gorée, Mamadou Berthé architecte-conseil, entre autres, en présence de quelques étudiants et lycéens.
Demba Fall, le Secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, a défini le Mémorial de Gorée-Almadies comme un édifice qui se donne une mission «d’amplificatrice de mémoire pour cet héritage». Il a rappelé l’importance de ce mémorial, en somme. Éloi Coly, lui, affirme que le triangle de Gorée n’existe nulle part ailleurs. Revenant sur l’importance de connaître son histoire et de revoir l’estime de soi qui est perdu à travers l’éducation que nous transmettons à nos enfants, il a déclaré que «c’est l’éducation qui libère».
Pour Mamadou Berthé, «le pouvoir et le savoir étaient déjà en Afrique, avant même l’arrivée des colons» et que «s’il n’y avait pas eu la traite l’Afrique ne serait pas appauvrie». Il a relevé que «l’Afrique a toujours été très riche en intelligence» car il a été établi que «les mathématiques sont nées en Afrique, mais cette information a été gommée». Le docteur Abdoulaye Mbengue, quant à lui, s’est beaucoup plus intéressé à la «décolonisation de la mentalité et au leadership de la jeunesse pour faciliter le développement de ce cher continent africain».
Selon lui, «ce n’est pas dans l’intérêt des occidentaux qu’on se développe.» Il a insisté sur le leadership : «s’il n’y a pas d’éthique, il n’y a pas de leadership... alors soyez des serviteurs et vous serez des leaders».
L’activiste panafricaniste, initiateur du mouvement les États Unies d’Afrique, présent à la rencontre, a soutenu qu’il faut une révolution globale des États africains car «ils» ont falsifié l’histoire. Il a annoncé son ambition de créer un concept de «Porte du Retour», en réponse à la fameuse «Porte aller sans retour» de Gorée. Les lycéens (Lycées de Pikine et Bambylor) ont eu à faire de petits exposés sur l’historique et la géolocalisation de Gorée, pour apporter un peu plus d’illumination à cette journée de commémoration. Cette dernière a également permis aux intervenants et aux cibles jeunes d’aborder les multiples fonctions éducationnelle, pédagogique, didactique, historique, «diasplomatique», multilatérale, géoculturelle, géostratégique et géopolitique dudit Mémorial.
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QUAND LA BLOUSE BLANCHE FAIT BON MÉNAGE AVEC LE MICRO
Artiste polyvalent, le Dr Guy Armand Koffi est avant tout pharmacien de profession, musicien par passion et biologiste en devenir puisqu’il s’est donné pour mission de soigner les corps par le médicament et les cœurs par le chant sacré.
Âgé d’une trentaine d’années, le Dr Guy Armand Koffi exerce son métier de pharmacien en officine, poursuit ses études de spécialisation en biologie, tout en menant au pas de charge sa carrière artistique. Pour lui, tout est question d’organisation et de foi en Dieu qui permet tout et qui donne la force de réussir ce qui est entrepris en son nom.
Armand Koffi est né et a grandi en République de Côte d’Ivoire, son pays d’origine. Studieux et brillant élève, très tôt dès l’adolescence, il intègre le séminaire pour sa formation à la fois intellectuelle et spirituelle. Les voies du Seigneur étant insondables, il change de trajectoire mais ne renonce pas à Dieu.
Plutôt que de servir Dieu comme prêtre, il décide de le servir à travers les chorales qu’il a intégrées aussi précocement dès l’âge de 12 ans. Malgré son jeune âge, il avait suffisamment l’imagination fertile en tant que compositeur. De cette période à ce jour sa production est prodigieuse et tutoie les 225 chants, notamment liturgiques. Mais Armand Koffi c’est bien plus que la composition, voire la création musicale.
Artiste polyvalent et presque complet, il a maintes cordes à son arc : auteur-compositeur, interprète, metteur en scène, chorégraphe, décorateur de scène, percussionniste, maître de chœur. Ce prodigieux talent artistique, il le dédie au Père céleste.
« C’est un artiste qui a eu une inspiration débordante. De par ses compositions musicales, au-delà de l’harmonie qu’il y met dans ses compositions, ce sont des musiques qui ont tendance à te mettre dans un état de spiritualité assez intense », témoigne Abel Sanou qui, ex-président de la chorale saint Pierre Julien Eymard qui a collaboré avec l’artiste. Il ajoute : « Il faut reconnaitre que Armand Koffi est un bosseur. C’est quelqu’un qui bosse, qui ne rechigne pas au travail qui n’a pas peur du travail et qui a l’amour du travail bien fait ».
Pour sûr, le jeune artiste n’est ni le produit fini d’un conservatoire, ni d’une école des beaux-arts et pourtant, il excelle dans l’art de la musique chrétienne sacrée. Musicien dans l’âme, il est à la fois théoricien et praticien parce qu’en plus de transmettre (enseigner la musique) en tant que maître de chœur, il compose, chante et interprète. Il s’agit d’un ténor dont la puissance vocale fait vibrer des cathédrales. Il en a aussi bien dans les aigues que les graves. Une voix qui tranche avec la corpulence de l’homme.
Vif et svelte, un peu réservé, ce musicien passionné de belles harmonies est de taille moyenne. La vivacité se lit constamment dans son regard d’artiste et la discrétion dans son pas malgré sa démarche, quelquefois martial tel un soldat. Longtemps resté à l’ombre des chorales, c’est en 2018 qu’il a jeté les dés en se lançant officiellement. Depuis lors, il enchaine des singles. Le jeune artiste y trace patiemment, mais très sereinement son chemin. Son nom est aussi associé à de la rigueur dans son entourage. « Il est très rigoureux et tous ceux qui sont autour de lui peuvent témoigner de cela. Il les pousse à avoir cette rigueur du travail bien fait », confie le maître de choeur Bertin Vivien Biamou-Bamou.
Armand Koffi «apporte surtout de la fraicheur» dans la musique religieuse chrétienne d’Afrique. Il y puise d’ailleurs dans les profondeurs du riche patrimoine culturel du continent. Compositeur prolifique et aguerri, Armand Koffi semble composer à tour de bras et aucune occasion n’est mauvaise pour lui inspirer un son. Travailleur endurant, il doit cumuler depuis quelques années le boulot, les études et la carrière artistique. En tant que croyant, tout est grâce.
Membre du collège des maitre de chœur de la chorale panafricaine saint Pierre Julien Eymard (Paroisse Saint Joseph de Médina) qu’il a intégrée à son arrivée à Dakar, il a laissé ses empreintes à jamais dans cette chorale qui est allée en se modernisant au fil du temps. C’est après 5 singles qu’il a décidé de se dévoiler après une longue réflexion. Guy Armand Koffi a notamment sorti entre autres :
«Amour infini» (2019)
«Praise» (2020)
«Alpha Omega» (2021)
«Mon berger» (20221
« Nul n’est comme toi » (2022).
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DES TRIBUNES DE CHORALES AUX SCÈNES DE SALLES HUPPÉES DE SPECTACLES
Le Dr Guy Armand Koffi, à l’occasion de la sortie de son premier album, donne un grand concert ce samedi 30 avril 2022, au théâtre national Daniel Sorano, accompagné des artistes Fulgence Gackou, Philippe Coly, Urbain Nassalang et Cie
L’artiste chantre ivoirien Guy Armand Koffi avec son équipe, accompagné de l'un des plus grands groupes gospel de la Côte d’Ivoire, ainsi que des chantres du Sénégal, donnent un méga concert, le samedi 30 avril 2022, au théâtre national Daniel Sorano, à l'ocassion de la sortie officielle de son premier album.
C'est l'événement de cettte fin du mois. Placé sous le signe de la Reconnaissance à Dieu, Guy Armand Koffi a réussi à déplacer spécialement le groupe Eden, l'un des plus grands groupes de musique chrétienne de la Côte d'Ivoire.
Aussi, le jeune artiste, qui s'est vu propulser de plain-pied dans la mission d'évangélisation par le chant, a réussi à fédérer autour de lui les chantres les plus célèbres et les plus talentueux du Sénégal à l'occasion de cet événement qui, selon toute vraissemblance, restera mémorable pour les férus de la musique gospel. Ainsi, seront de la partie, les chantres Philippe Coly, Fulgence Gackou, Hubert Nassalang, Jules Badji, Denise, Nushca. "On promet plein de surprises à nos invités dont quelques chants extraits de mes premiers singles" a-t-il dit dans un entretien accordé à la Radio Futurs Médias (RFM, privée).
Après avoir sorti 5 singles, ce premier album intitulé « ReconnaiSens », composé de 8 titres, signe la consécration de ce jeune artiste qui se fraie peu à peu le chemin dans la musique gospel au Sénégal, son pays d’adoption. ReconnaiSens, c'est à la fois, une action de grace à Dieu pour ce qu'il a fait dans la vie de l'artiste, mais aussi le sens, la direction que le jeune catholique pratiquant entend donner à sa propre vie. Armand travaille à ce que tout ce qu'il fait soit guidé par l'action de l'esprit Saint.
Accueilli au pays de la Teranga depuis plus de dix ans, Guy Armand avait quitté sa Côte d’Ivoire natale pour y faire ses études en pharmacie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Formation qu’il a terminée en beauté depuis 4 ans et officie dans une officine à Dakar comme pharamacien.
C’est pendant ses dernières années d’étude que la mission qui sommeillait en lui s’est révélée au grand jour. Alors qu’il était maître de chœur principal de la Chorale Saint Pierre Julien Eymard (Paroisse Saint Joseph de Médina). Cet appel à la mission d’évangélisation, il l’a accueilli favorablement sans rechigner en s’y consacrant profondément et parallèlement à sa fonction de pharmacien, compte non tenu de ses études de spécialisation en biologie.
Précédemment, Armand avait passé ses années d’études de collège et lycée cumulées dans un séminaire pour y devenir prêtre. Mais toujours à l’écoute de son Dieu, après le BAC, il a compris qu’il était appelé à une autre mission : la pharmacie pour soigner physiologiquement et le chant liturgique pour soigner spirituellement et ramener les âmes à Jésus Christ.
En définitive, le Dr Guy Armand Koffi est Pharmacien de profession, musicien par passion et biologiste en devenir puisqu’il s’est donné pour mission de soigner les corps par le médicament et les cœurs par le chant sacré.
Au-delà de la musique
Armand ne sait pas que chanter et danser. Artiste polyvalent et presque complet, Guy Armand a maintes cordes à son arc : auteur-compositeur, interprète, metteur en scène, chorégraphe, décorateur de scène, percussionniste. Ce prodigieux talent artistique, il le dédie au Père céleste. La chorale Saint Pierre Julien Eymard est fortement se mobilise pour aller soutenir son maître de choeur.
LE SAMU SOCIAL MISE SUR L’ART
Prenant en charge des enfants en rupture familiale ou en situation difficile, l’ong Samu social Sénégal mise sur l’art pour aider ces enfants à se «refaire»
Prenant en charge des enfants en rupture familiale ou en situation difficile, l’ong Samu social Sénégal mise sur l’art pour aider ces enfants à se «refaire». C’est à travers une exposition que ces derniers ont réalisée dans le cadre de la clôture du projet «Renforcer la protection des enfants en danger dans la rue dans le contexte de crise sanitaire liée au Covid-19» qu’un des responsables de cette exposition, Pape Ngom, directeur des opérations de Samu social Sénégal, l’a fait savoir.
Le Samu social du Sénégal utilise l’art pour aider les enfants en situation difficile à pouvoir se «reconstruire». D’ailleurs, une exposition-vernissage des œuvres réalisées par ces enfants s’est tenue dans les locaux de cette Ong. Une façon de clôturer en beauté le projet «Renforcer la protection des enfants en danger dans la rue dans le contexte de crise sanitaire liée au Covid-19». «Dans le cadre de la prise en charge psychosociale des enfants, il y a une exposition qui forge l’imagination des enfants à travers des objets d’art que les enfants eux-mêmes sont en train de faire au niveau des centres d’accueil durant leur séjour. Main¬tenant, il y a un matériel qui est mis à leur disposition, des objets d’art qui leur permettent de confectionner des objets nés dans leur imagination. Nous exposons aujourd’hui ces objets. Il y a des portes clefs, des tableaux d’art, etc., il y a un moniteur qui est là pour orienter la fabrication et on met à leur disposition certains éléments comme de la laine. Les tableaux représentent un peu le parcours des enfants. Souvent en termes de thérapie, ce tableau même nous pousse à avoir une orientation par rapport à l’histoire de l’enfant», soutient Pape Ngom, directeur des opérations de Samu social Sénégal. «Tu peux demander à un enfant de faire une représentation de sa famille, il va dessiner la maman par exemple avec une grande ampleur et le père avec une petite ampleur. Ça veut dire que cet enfant a plus d’estime pour sa maman que pour son père. Ou bien le père est tout simplement à l’origine de sa situation de rue en quelque sorte. On utilise l’art comme thérapie», poursuit M. Ngom. Et ce dernier de souligner que «ça montre également leur degré de sociabilité au niveau du centre». «L’enfant qui arrive au centre n’est pas en mesure de confectionner de très beaux tableaux mais au moment où il s’est resocialisé, il commence à s’intégrer, à être beaucoup plus lisible et pourra confectionner des tableaux d’une manière beaucoup plus visible», argumente-t-il avant de dire que «ça nous aide dans la thérapie».
Thérapie par l’art
Parlant des œuvres dont des tableaux d’art, des portes clefs confectionnés par ces enfants, M. Ngom de soutenir qu’elles sont stockées au niveau du Samu social en attendant de voir ce qu’il y a lieu de faire avec en se projetant dans le futur. «On montre ça aux partenaires. Maintenant, nous sommes en train de réfléchir à comment valoriser ces expositions. Et peut-être que ça pourrait aider les partenaires ou bonnes volontés qui pourront soutenir cette initiative-là», déclare le directeur des opérations au niveau du Samu social Sénégal. Mis en œuvre depuis juin 2020 et ce, jusqu’au 31 décembre 2021, le pro¬jet «Renforcer la protection des enfants en danger dans la rue dans le contexte de crise sanitaire liée au Covid-19» permet une meilleure prise en charge des enfants en situation difficile, avec l’appui de l’Agence française de développement (Afd) qui a dégagé une enveloppe de 82 millions, permettant ainsi d’augmenter les capacités d’accueil des centres. L’un qui est situé à Ouakam, est passé d’une capacité de 30 à 60 places et l’autre, au sein du Samu social, passe de 30 à 110 places, selon la directrice, Mme Béatrice Seka
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LA MÉLODIE SELON RUDY GOMIS
Retour sur l'entretien accordé en mars 2021 à Didier Awadi par l'ex-leader vocal de l'Orchestra Boabab, décédé mercredi à Ziguinchor