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21 avril 2025
Culture
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INSTITUTO CERVANTÈS DE DAKAR, UN NOUVEL ESPACE CULTUREL POUR LE SÉNÉGAL
La reine Letizia Ortiz, épouse de Felipe VI, roi d’Espagne a inauguré ce lundi 13 décembre, le tout premier centre culturel espagnol de l’Afrique subsaharienne à Dakar en présence des autorités espagnoles et du ministre de la Culture Abdoulaye Diop
La reine Letizia Ortiz a inauguré le premier Instituto Cervantes (centre culturel espagnol), ce lundi à Dakar, en présence des membres du Gouvernement espagnol et du ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop et Mme Olga Cabarga, l’ambassadrice d’Espagne à Dakar. C’est un nouvel espace culturel qui s’offre ainsi au Sénégal et qui s’insère désormais dans la panoplie d’espaces déjà existant dans le pays. (Voir la cérémonie complète dans cette vidéo avec les différentes prises de parole en français et en espagnol).
L’instituto Cervantès de Dakar vise à promouvoir la culture et la langue espagnoles dans toute l'Afrique subsaharienne à partir du Sénégal où l'intérêt pour cette langue va croissante. Avec 350.000 étudiants, le Sénégal compte parmi les pays qui détiennent le plus grand nombre d’apprenants de cette langue, derrière la Cote d’Ivoire (566.000) et le Benin (412.000), indique l’APS.
Le centre culturel fera le renforcement de capacités destinés aux professeurs d’espagnol, contribuera à l’enseignement de l’espagnol, offrira la possibilité aux artistes espagnols et sénégalais de se produire, entre autres activités.
En plus de permettre à l’Espagne d’étendre sa présence, l’institut a également pour missions de collaborer avec les professeurs de langue espagnole afin de les aider dans leur travail et les donner des instruments et moyens pour qu’ils puissent bien le faire, a souligné Luis Garcia Montero, le directeur de la structure-mère, l’Institut Cervantès.
Ce bâtiment autonome de deux étages, une villa des années 1960 rénovée, dispose de quatre salles de classes, d’une bibliothèque, d’une salle polyvalente multimédia pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes, plusieurs bureaux et des espaces extérieurs pour des activités culturelles.
Implanté sur un terrain de plus de 1.500 mètres carrés et mitoyen , mitoyen au restaurant Le Relais de Fann, le centre est doté d’espaces extérieurs permettant d’abriter des activités culturelles, académiques et de loisirs.
LA FAMILLE OMARIENNE RETRACE LA VRAIE HISTOIRE DU SAINT HOMME
Dire la vérité, rien que la vérité sur l’histoire d’El Hadj Omar Tall, telle est la démarche qui a abouti à la production de l’ouvrage : ‘’El Hadj Omar, le tranchant du sabre’’.
Coédité par Thierno Seydou Nourou Tall et el hadj Abdoulaye Seck, l’ouvrage ‘’El hadj Omar Tall, le tranchant du sabre’’, a été dévoilé samedi dernier au grand public. Cette cérémonie de dédicace a été l’occasion pour El hadj Abdoulaye Seck de retracer les grandes lignes de la vie et l’œuvre d’El hadji Omar, devant les dignitaires de la famille Omarienne, des intellectuels, des amis et proches.
Dire la vérité, rien que la vérité sur l’histoire d’El Hadj Omar Tall, telle est la démarche qui a abouti à la production de l’ouvrage : ‘’El Hadj Omar, le tranchant du sabre’’. « Dans cette affaire, il y a un mensonge en majuscule », a tranché d’emblée El Hadj Abdoulaye Seck avant de remettre une autre couche : « Le sabre qu’on nous a présenté en grande pompe au palais, cette cérémonie était celle du ridicule parce que cette sabre est fausse. On a embobiné la plus haute personnalité de ce pays. On l’a embarquée dans une bouffonnerie et les Africains doivent refuser cela et ramener la véritable histoire africaine», martèle le co-auteur.
Investi d’une mission de rétablir la vérité sur l’histoire d’El Hadj Omar, Thierno Seydou Nourou Tall et El Hadj Abdoulaye Seck ont présenté une autre version des faits. Décliné en quatre tomes dont le premier est titré « La fourche », le second « Le Semis », puis « Labeurs en secousses » et le quatrième intitulé « Jets et dénouement ». L’ouvrage est entre le genre dramatique et la chanson de geste. Il présente également le caractère multisectoriel d’El Hadj Omar Taal, savant et érudit, chef de guerre et homme d’Etat dans tous ces aspects. Les pérégrinations de l’homme ont aussi été tracées, d’autant qu’El Hadj Omar voyageait pour diverses raisons, notamment relatives à ses attributs de chef religieux, « acquis à toutes les élévations de l’esprit ».
Les auteurs ajoutent qu’il était par ailleurs au service de son peuple et défendait des valeurs de sa race. L’ouvrage, tout comme les chansons de geste, clame les hauts faits d’El Hadj Omar. Il est en effet qualifié dans ce récit de résistant et conquérant hors pair, combattant à la fois le colonisateur et les chefs autochtones, oppresseurs du peuple noir. « Tel fut le sens de sa vie de garant défenseur des valeurs africains et religieuses ». C’est donc le lieu de revisiter les personnes qui ont impacté dans les humanités de l’homme. « L’ouvrage nous fait ainsi découvrir l’essentiel des protagonistes de l’histoire de cet homme atypique : ses parents, ses maîtres, sa famille et son peuple », souligne la préface du livre. La production de cet ouvrage est animée essentiellement, selon son co-auteur, par un devoir de relater la vraie version de l’histoire d’El Hadj Omar et du continent par extension. « C’est un devoir de contribution à l’histoire, à la captation de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique. Il faut qu’on mette tout ce qui n’est pas africain, sénégalais dans la poubelle et qu’on essaye de redémarrer pour notre propre identification.
Résumant l’ouvrage par le Semis, le labeur, la secousse et la perspective, El Hadj Abdoulaye Seck assume que « le tranchant du sabre » est la version authentique du récit. « La version Omarienne vient d’une initiative d’El Hadj Seydou Nourou Tall qui a demandé à son fils Thierno Mountaga Tall d’écrire sur l’œuvre d’El Hadj Omar. Ce dernier a commencé son écriture en 1964 et l’a terminé en 2006, soit 42 ans de rédaction, de voyage, de documentation, de combat pour acquérir cette vérité sur l’histoire d’El Hadj Omar. Le plus important dans cette affaire, c’était qu’on dise la vérité sur El Hadj Omar ».
LANCEMENT DES BLUES DU FLEUVE : «FIFIIRE» ET CHANTS LEBOUS
Une file de pirogues, l’une d’elles ayant à son bord, le lead vocal du Dandé Léniol, Baba Maal. Cette année, la spécificité est l’accompagnement de cette régate par des chants lébous.
Cette année encore, c’est la régate des Soubalbés qui a ouvert les festivités, au Festival des Blues du fleuve. Une régate d’une dizaine de pirogues, venues de localités soubalbés comme Wandé, Diaynga, Wordé et Koylel. Un défi sur le fleuve, d’une trentaine de minutes, où les nombreux spectateurs admiraient les différentes équipes voguer avec leurs batteurs de tam-tams, accompagnées de chœurs lébous. C’est une série de klaxons qui annonce l’arrivée des deux premières pirogues, avec, à leur bord, des rameurs et batteurs de tam-tams. Les festivaliers étaient sur les deux bords du fleuve (au Sénégal et en Mauritanie), pour admirer ce spectacle spécial.
Une file de pirogues, l’une d’elles ayant à son bord, le lead vocal du Dandé Léniol, Baba Maal. Cette année, la spécificité est l’accompagnement de cette régate par des chants lébous. Au moment où les regards étaient rivés sur les jeunes Soubalbés qui rivalisaient de prestation sur les eaux, sur la terre ferme, Barham Ciss et des danseurs lébous traditionnellement vêtus, assuraient un spectacle de Ndawrabine. Une ouverture des Blues aussi riche en chorégraphie, n’a jamais eu lieu, de l’avis de plusieurs abonnés à ce festival. Les Soubalbés et les Lébous, à travers le beau spectacle qu’ils ont produit durant plus d’une demi-heure, ont prouvé qu’ils n’ont pas que l’activité de pêche comme similitude.
Pour une activité que le promoteur n’avait pas envisagée pour cette édition, mais que ses proches ont conseillée et même organisée, la régate de cette année a été une bonne introduction au thème de la 14ème édition. Dès la première activité, le festival a mis en exergue deux peuples, maîtres des eaux : les Soubalbés, maîtres des eaux douces et les Lébous, maîtres des eaux marines. Si les piroguiers, qui assuraient le fifiiré, étaient composés essentiellement de jeunes, quelques Dialtabés, les dignitaires chez les Soubalbés, étaient sur la rive pour s’assurer que tout a été bien fait.
A noter que sur la terre ferme, les femmes soubalbés, habillées en tenues traditionnelles, y sont allées avec leurs chants.
JOURNAL D’UNE CONFINÉE, PAR ANNIE JOUGA
RAMADAN D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - C’est bizarre cette façon de montrer que nous Sénégalais sommes plus musulmans que tous, au lieu de l’être … tout simplement. Jeune, le jeûne ne m’est jamais apparu comme quelque chose imposée de façon si visible à tous
#SilenceDuTemps - Vous ai-je déjà dit combien j’apprécie les retours de chroniques, les conseils, les critiques … Je m’en nourris.
Certains retours sont de véritables « morceaux choisis », des chroniques dans la chronique, ne devrais-je pas les monter bout à bout … j’en tirerai sûrement un bon parti.
Vous pensez que je suis en train de « m’économiser », en vous incitant à faire la chronique à ma place ou en partie, vous poussant à me fournir des angles d’attaque inconsciemment ou pas, c’est un peu comme ça que cela se passe.
Que disait encore le poète-président ? « Le donner et le recevoir ». Nous y voilà !
C’est si beau dans ce monde de repli, d’exclusion, de profit, d’égoïsme …
Mais revenons à une des sources de mes chroniques, ah ! ces mangues en ont fait saliver plus d’un, Charles de Praia évidemment prêt à me soudoyer avec une bouteille de Punch, c’est tentant. D’autres, intéressés par la photo annoncée et pas vu. Oui c’est mon « truc », mettre le lecteur en appétit.
Pour le moment, le lobby sans photo est fort et l’emporte sur les autres qui veulent voir, limite … toucher.
J’aime bien laisser dans le questionnement, dans le doute, chacun peut se faire le film qu’il veut, c’est plus sympa ainsi.
Une des toutes premières chroniques, la première je crois dans laquelle je parlais du ménage, de sa difficulté et … de ma chaise anglaise récurée et sans donner la suite de l’affaire, Madeleine de Paris me demande « alors la chaise ? …, parce que moi je me disais que tu avais si bien frottée que tu l’avais cassée ! » Lol, ce n’était pas du tout ça mais j’ai bien aimé.
La chronique sur le parcours du patrimoine aura plu et fait dire de si belles choses autour de cette conscience du patrimoine, son appropriation, « …traverser l’espace public sans le voir… »
L’Éthiopie, ah l’Éthiopie ! Un moment de famille et d’amis partagé, des souvenirs parsemés de beaucoup d’amour, à rendre jaloux ceux qui n’ont pas trouvé l’opportunité d’y aller chercher tous les non-dits de ceux qui connaissent et leur fait dire « j’imagine que vous vous laissez emporter par la tendresse contenue dans ces chroniques…univers aimant, curieux, ouvert sur la beauté du monde … »
D’autres encore sont prêts à sauter dans le premier avion pour venir faire ces balades, et regarder autrement ce Dakar-là, qui se retrouve dans les mêmes lieux visités çà et là dans ce monde. Ils sont plongés dans la salle obscure à l’évocation de films et de toute ma passion pour le cinéma ou encore certains que j’arrive à mettre en appétit à l’évocation de mon festival sur le poisson …
Et puis il y a les rêves-projets des chroniques qui sont « soutenus, encouragés … » comme le cadre de vie meilleure avec en prime le vélo dans Dakar ou encore vivre à la Somone …
Et toujours ceux qui appellent, ça va plus vite et c’est plus direct pour dire les choses qui portent !
Je vous adore.
Et comme le rappelle Adeye Ababa « il est venu le temps des cerises… »
Jour 58
Nous fêtons la Korité cette fin de semaine, Korité C. Lorsque la semaine dernière le président s’est adressé à la Nation, nous avions compris que « otage » d’une certaine population, il avait dans son viseur le ballet des Sénégalais qui vont et viennent ces jours de grandes fêtes, de Dakar et des autres grandes villes vers leurs villages ou villes moins importantes que leur lieu de vie, vers leurs lieux de reconnaissance, d’origine. Nous l’avions compris ainsi, les libérer pour la fête !
Hier, par un rétropédalage de cascadeur, le ministre de l’Intérieur est monté au créneau pour dire le contraire : « restez chez vous ! », célèbre invite depuis C.
Que s’est-il passé ? Se sont-ils rendu compte qu’il y avait un risque avec cette grande « ouverture » vers les zones moins contaminées ? Se sont-ils rendus compte que malgré tout, les gens sont responsables et ne se lancent pas aussi facilement dans la gueule du loup ?
C’est bizarre cette façon de montrer que nous Sénégalais nous sommes plus musulmans que tous, au lieu de l’être … tout simplement !
Pendant le Ramadan, il fait bon de montrer que l’on jeûne, on interpelle le voisin « yan’ngui si koor ou yan’ngui si weer » (as-tu jeuné ou … coupé ?). Mosquées pleines à craquer les vendredis du mois et surtout le dernier d’avant la fête ! Cette foule incroyable durant la prière du Nafila …
Et puis il y a, moins maintenant d’ailleurs, dans la rue, le regard désapprobateur du jeûneur sur … le fumeur, ou sur celui qui ose manger en pleine rue !
Jeune, le Ramadan ne m’est jamais apparu comme quelque chose imposée de façon si visible à tous. Je ne me souviens pas d’avoir senti de regard et encore moins de mots sur mon comportement qui aurait pu être « hors norme », ni même entendu relaté des faits similaires.
Ce qui a vraiment changé, ce sont les crachats, qui trop nombreux avant sont aujourd’hui un peu plus confidentiels, même s’ils existent encore.
Bref, le Ramadan était plutôt un moment intéressant car nous allions couper chez des copains qui, faisant semblant ou pas de jeûner nous invitaient à partager un bon repas mais pas du tout ces grandes fiestas d’aujourd’hui.
J’ose le dire, c’était un bon moment et paraît-il que le Ramadan C. aussi puisque les pesanteurs sociales réduites, et donc la Korité C. …
Étudiante, je décide d’aller passer les vacances en Algérie chez mon amie Djamila : « surtout ne viens pas maintenant c’est le Ramadan » ! Assez perplexe, je lui réponds « mais je sais ce que c’est Djamila, je suis quand même sénégalaise. » « Alors, si tu insistes … ! Et surtout viens avec de la charcuterie, ça nous manque drôlement… »
C’était en 1974. Me voilà débarquée à Alger pour un mois de vacances, avec mon amie Danièle, bonne française blonde aux yeux verts, accompagnée de son petit copain de l’époque. Dès l’aéroport d’Alger, premier choc : « tu ne remarques rien Danièle ? ». Il n’y avait que des hommes, les yeux rivés sur la blonde et la négresse.
Mon amie habitait dans le quartier résidentiel d’Alger, et la maison immense résidence sur trois niveaux, avec deux entrées à des niveaux différents, ouvrant sur des rues parallèles. Alger, très belle ville est construite sur une colline, avec un très beau quartier résidentiel qui sentait bon le jasmin, avec des demeures de rêve, d’architecture mi occidentale – mi-orientale et ses fameuses terrasses où il fait bon vivre, qui ont joué mais surtout dans la Médina un rôle prépondérant dans la bataille d’Alger aux dépens des militaires français.
La charcuterie arrivée à bon port et placée à l’abri du regard indiscret, c’est-à-dire de maman, tantes et petit frère trop bavard ! Bien accueillie me voilà voulant faire un programme de voyage dans le pays, j’en rêvais tant !
Mes amies étant Kabyle, il me fallait aller vers là-bas. Elles m’en avaient parlé avec un si grand intérêt « tu n’y penses pas aller chez la grand-mère pendant le Ramadan …, no way ! » Ça commence bien …
Nous n’avons pas été très loin dans le pays mais les petits voyages pas très éloignés d’Alger m’ont conquis et interpellé. En même temps, défilait devant moi la Provence française. Du pareil au même, juste peuplée d’Algériens. C’était un mois d’août, les plages bondées d’Algériens en famille.
Je comprends, enfin façon de parler …, la douleur des Français chassés de leurs terres. Ils l’avaient reproduite à l’identique, les paysages s’y prêtant à merveille.
Je faisais tous les matins ma visite chez le boulanger pâtissier du coin question de permettre à mes amies qui feignant de jeûner, de tenir jusqu’ à la coupure.
Nous allions souvent visiter la Médina, moment que j’adorais. Trop belle, nous y allions assez tard, en fin d’après-midi, question de ne pas croiser trop de monde mais ça ne manquait pas. Systématiquement certains hommes sur notre passage s’étonnaient que des femmes soient dehors à pareille heure alors qu’elles devraient être au fourneau... et ils nous insultaient …
Le soir après la coupure, nous sortions, les rues étaient noires de monde, les terrasses de café bondées aussi et toujours étions-nous accompagnées du frère, du beau-frère… Ma carte d’identité était le « sésame » pour pouvoir consommer de l’alcool.
Je n’ai jamais regretté ce voyage et j’imagine avec du recul combien j’ai dû les embarrasser mes amies mais elles ont joué le jeu et m’ont mis tous les jours devant la réalité algérienne. Rien à voir avec ce que j’imaginais et surtout aucune comparaison avec mon Dakar natal.
Je ne saurais dire ce qu’il en est aujourd’hui. Peut-être qu’un jour j’irai voir cette Kabylie tant chantée par les érudits …, et le Sud de l’Algérie aussi proche de nous ?
Et qu’est-ce qu’on est bien à Dakar, et au Sénégal !
Jour 59
« Ah mais c’est tôt aujourd’hui ! » ou encore « tu es en avance ? » ou encore … Comprenez à propos de la J 58, envoyée à 18 heures et quelques de Dakar. Comme quoi tout est possible. Je me suis installée dans l’après-midi à mon poste de travail et j’ai déroulé en plein jour contrairement à mes habitudes du soir qui me paraissait pourtant être un climat propice à l’écriture. Je m’en suis persuadée et parfois jonglant avec le temps, vous l’imposant à quelques minutes de la 24ème heure, comme aimait à écrire ce journaliste de « Dakar Matin », notre quotidien qui est devenu « Le Soleil ».
Je n’ai donc pas d’habitude, je ne suis pas à me satisfaire de … l’habitude. J’aime les changements, j’aime surprendre, j’aime dérouter, « ne pas savoir par quel bout me prendre ». Mon ami Jean-Charles aime à dire « qui s’y frotte s’y pique … » lui-même, il sait. Demandez à papi Viou, il vous dira aussi …, il en perd même son latin, que dis-je … son mandingue ! Et je ne vais pas changer à mon âge, au contraire je me délecte de la situation.
Je ne sais pourquoi j’ai placé le déconfinement des « Sunùgalais » au 2 juin , date donnée pour la reprise des classes d’examen. En fait, aucune date de levée du couvre-feu encore, sûrement viendra-t-elle avant le 2 juin pour permettre à ceux concernés par le 2 juin d’y arriver. La semaine prochaine sera donc décisive, j’ai besoin de savoir, question de déclencher le start-up de mon compte à rebours. L’ami vadrouilleur Ma’dou a souligné la « persévérance » de mes chroniques, il ne se doute pas que je scrute … l’horizon porteur de la bonne nouvelle, je l’espère proche cette fin, j’ai tant soif de l’après C.
Les « Vadrouilleurs » se sont déchaînés aujourd’hui online, cette bande de potes qui ne se prend pas du tout au sérieux, d’où son surnom. D’ailleurs, ils se sont appelés d’abord « il y a toujours » puis « il y a longtemps ». Entendez par là une bande de petits vieux qui se connaissent depuis même …, qui sont devenus « les vadrouilleurs » parce que, étant souvent par monts et par vaux, toujours pour de brèves absences de leur pays tant chéri. Pas fous !
Puis « vadrouilleurs oukhou », la sagesse nous faisant dire « oukhou » même si on n’en pense mot, surtout face aux questions embarrassantes de la plus coquine appelée « Tiaat », apparemment plus jeune que tous mais alors …, sûrement un jugement sup celle-là ! Aujourd’hui elle est allée débusquer de derrière je ne sais quel boisseau un des « vadrouilleurs confinés » comme nous nous sommes tout naturellement rebaptisés, et l’a pris en photo. Barbe et moustache de plusieurs jours, blanches bien sûr, faisant dire à une mauvaise langue du groupe » mais je ne savais pas que tu avais un grand frère, en voyant la photo » !
Et pour ne pas être piégé par la « tiaat’ » qui avait déjà préparé crème à raser et rasoir, Ma’dou s’est empressé de tout raser, barbe et moustache et d’envoyer une photo, just in case ! Il nous a alléché aussi avec la recette de cuisine qu’il était en train de faire. Je ne doute pas qu’elle sera goûteuse comme à l’accoutumée, c’est un fin cuistot et surtout fin gourmet
Et puis il y a celle qui, grand-mère de tant de petits enfants refuse de franchir le pas, et nous impose le Tata Tiatiaka qui lui va si bien malgré tout.
Pourtant aujourd’hui c’était comme férié pour les « vadrouilleurs C. », très peu de messages ont circulé, sûrement parce que Mami’Do, la plus prolixe rêvant de son long week-end, s’est planquée dans un coin de sa maison. Quand « on » se déchaîne, je peux vous assurer que rester 1 heure sans se connecter coûte cher … des dizaines de sms à rattraper …
Ils vont trop vite « les vadrouilleurs » !
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle administratrice.
LA RELATION AFRIQUE-FRANCE N'A PAS FONDAMENTALEMENT CHANGÉ
Le prix Goncourt coédité par sa maison d'édition Jimsaan, restitution des oeuvres africaines, conscience écologique et instabilité politique en Afrique... l'économiste et universitaire Felwine Sarr revient sur les faits saillants de 2020 - ENTRETIEN
Le prix Goncourt coédité par sa maison d'édition Jimsaan, restitution des oeuvres africaines, conscience écologique et instabilité politique en Afrique... l'économiste et universitaire sénégalais Felwine Sarr revient sur les faits saillants de 2020 dans cet entretien vidéo avec Jeune Afrique.
par Sarah Assidi
PATRICK CHAMOISEAU, ÉCRIRE EN PAYS DOMINÉ
Publié en 1996, l'ouvrage donne à voir les effets de l’Histoire des Antilles sur les imaginaires. D’entrée de jeu l’écrivain puise dans la domination qu’il présente dès le titre comme « un instrument d’émancipation et de légitimité »
Patrick Chamoiseau est un des auteurs antillais les plus prolifiques de notre génération. Bédéiste, romancier, essayiste et théoricien, ce fervent disciple d’Édouard Glissant s’inscrit dans le courant de l’Antillanité. Récompensé par de nombreux prix, dont le célèbre Goncourt pour Texaco publié en 1992, il jouit désormais d’une reconnaissance institutionnelle française. Son militantisme pour la « cause créole » traduit dans le manifeste de l’Éloge de la créolité, postule un « positionnement1 » sur l’identité créole. Préoccupé par l’émergence d’une littérature antillaise et de sa réception en France comme aux Antilles, son œuvre s’ancre dans une vision personnelle et critique de l’espace réel et symbolique. Publié en 1996, Écrire en pays dominé 2 donne à voir les effets de l’Histoire des Antilles sur les imaginaires. D’entrée de jeu l’écrivain puise dans la domination qu’il présente dès le titre comme « un instrument d’émancipation et de légitimité3 ». La domination, à l’origine d’un « chaos génésique», va stimuler le projet d’écriture de sa propre histoire et de celle de la littérature antillaise.
Contestation et autocritique
Entre autobiographie et réflexion, Écrire en pays dominé se présente comme un hommage aux œuvres et aux auteurs qui ont marqué Patrick Chamoiseau. Dans la posture d’un scripteur, l’écrivain questionne les problématiques de la littérature antillaise : le choix de la langue, la relation aux littératures du monde, et surtout le rapport à l’Histoire. « Qu’ont littératures, prévu pour toi ? » questionne le je narrateur qui, sur un mode interrogatif, annonce le caractère incertain et fragile de la quête de sens par l’écriture. Tout au long du texte, les questions reviennent comme une litanie, et touchent à l’intime désir d’écrire du narrateur :
Quelle put être la première écriture : quelques lignes ? un bout de poème ? un titre ? Feuilles, cartons vierges, crayons noirs, crayon de couleur, bics, se mirent en connivence avec ma main. Si je n’écrivais pas, je griffonnais ; les mots se mêlaient aux dessins ; les phrases s’accrochaient à des traits ; les récits mourraient soudain au pied d’une figure grotesque qui avait raflé mon imagination.4
L’écriture devient le lieu d’un soliloque où le narrateur-auteur conteste des événements socio-historiques tels que la départementalisation, et tente de se dire et se comprendre dans le même temps. Cette émulation intérieure causée par la lutte contre « l’imparable diffusion des valeurs dominantes5» associe l’histoire des Antilles au travail d’écriture de l’écrivain :
De l’espoir libertaire du Cahier, il avait fait la départementalisation : en 1946, sept ans avant ma naissance, il avait obtenu la transformation des vieilles colonies en départements d’Outre-mer. (…) Le combat pour la langue et la culture créoles, perdant toute acuité, se folklorisait.6
Le couplage se réfère souvent à des questions linguistiques et institutionnelles. Par exemple, lorsque l’année 1789 est mentionnée, ce n’est pas pour évoquer la révolution française
présente dans l’imaginaire occidental, mais celle de l’uniformisation linguistique et de l’Académie française :
En cette même année, Richelieu institue l’Académie française, mais, loin de notre terre natale, mon équipage y échappe, y échappera toujours, même durant l’uniformisation linguistique de 1789.7
Même si ces dates et certains titres font référence à des évènements historiques précis, ils sont énoncés de telle façon qu’il devient difficile de détecter leur responsabilité énonciative. Est-ce Patrick Chamoiseau qui parle dans ce qui constituerait une autofiction ? De toute évidence les « points d’ancrage de systèmes de valeurs 8» ne renseignent plus sur leur localisation et origine énonciative et « tout ce que l’on saisit là, peut-être, c’est une « rumeur » diffuse de l’idéologie (de l’Histoire).9» Si la narration emboîte l’Histoire collective des Antilles à celle de l’écrivain, toute dissociation est vouée à l’échec car la poétique de l’écrivain se réalise dans une autocritique que le narrateur-auteur opère sur son propre travail. C’est pourquoi la critique de la départementalisation répond à l’omission des contes de ses premiers textes :
Je fus comme tous les autres – mimétiques, doudouistes, écrivains-négritude – dans l’érection rassurante d’une mémoire-territoire tombée des forces coloniales, et en rupture avec le réel d’alentour ; j’ignorai ces humanités vivant des mutations dans ce bouleversement, me lovai dans l’ossature d’identités anciennes, et désertai la parole inaudible des Conteurs, leurs urgences en détours, leur voltige au-dessus d’un tragique indicible. Je combattis les certitudes du dominant (et c’était bienfaisant) avec des contre-certitudes affublées des mêmes griffes.
L’autocritique joint l’individuel au collectif et c’est à ce titre que « les trajectoires furent parallèles.10» L’auteur convoque ses mentors Frankétienne, Césaire et Glissant dans le tableau d’une « aliénation littéraire » où une certaine littérature antillaise ne se verrait qu’à travers la littérature du « centre » figurant comme « source-modèle.11»
Un voyage poétique
L’ensemble du texte est organisé par effets de montages et de découpages où des micro-récits, appelés la Sentimenthèque et l’inventaire de la mélancolie, dessinent un tissage cohérent. Dans la Sentimenthèque, qui compte plus de 200 écrivains référés, Patrick Chamoiseau expose, dans une courte formule poétique, les pensées récoltées de ses lectures.
De Mahmoud Darwich : Contre la haine, la beauté comme public du langage sous des voûtes de terre sainte ; et, sitôt la terre libre soulevée des blessures, le retour au Lieu-rêvé sur de grandes ailes sans illusions… — Sentimenthèque12.
LE ROMANCIER FISTON MWANZA MUJILA REMPORTE LE PRIX LITTÉRAIRE ‘’LES AFRIQUES’’ 2021
Le prix littéraire ‘’Les Afriques’’ 2021 a été décerné à l’écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila pour son roman ‘’La Danse du Vilain’’ (272 pages), annonce un communiqué reçu vendredi du jury chargé de l’attribution de cette distinction.
Dakar, 10 déc (APS) - Le prix littéraire ‘’Les Afriques’’ 2021 a été décerné à l’écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila pour son roman ‘’La Danse du Vilain’’ (272 pages), annonce un communiqué reçu vendredi du jury chargé de l’attribution de cette distinction.
‘’Le professeur Ambroise Kom, président du jury, a le plaisir d’annoncer que la sixième édition du prix littéraire ‘Les Afriques’ est attribuée à l’écrivain congolais Fiston Mwanza Mujila, pour son roman intitulé ‘La Danse du Vilain’‘’, lit-on dans le texte.
L’ouvrage distingué a été publié par les éditions Métailié (France) en 2020.
Le romancier congolais (République démocratique du Congo) succède à la Nigériane Ayobami Adebayo, à qui a été attribué cette distinction en 2020, pour ‘’Reste avec moi’’ (éditions Métailié, 2019).
‘’Ce prix inclut une somme d’argent de 5.300 euros (3.476.572 francs CFA), une œuvre d’art d’une valeur de 3.500 euros (2.295.849 francs CFA), l’achat de 100 exemplaires du livre primé ou l’acquisition des droits du livre primé pour la zone géographique d’Afrique subsaharienne francophone’’, indique le communiqué.
Outre son président, le jury est constitué des romanciers et professeurs de littérature Boubacar Boris Diop et Koulsy Lamko, de Bourahima Ouattara, un écrivain qui enseigne aussi la littérature.
Le journaliste et critique Sada Kane, la nouvelliste et romancière Alphoncine Bouya en sont également membres.
‘’Ce roman évoque principalement les thèmes de la migration interafricaine, l’exploitation artisanale des richesses de leur sous-sol par les Africains et son corollaire : la détérioration constante de leurs conditions de vie’’, explique le communiqué.
‘’Il y est aussi question du fossé grandissant entre la population africaine et sa classe politique, qui est la seule à s’enrichir. Fiston Mwanza Mujila interroge également la soi-disant jovialité des Africains en général et des Congolais en particulier, en convoquant, par le biais de ses personnages, l’histoire des tragédies personnelles et collectives qui se cachent derrière un rire ou le rythme endiablé d’une danse’’, ajoute-t-il.
Le lauréat est né à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, en 1981. ‘’La Danse du Vilain’’ est son deuxième roman, après ‘’Tram 83’’, paru également chez Métailié.
Fiston Mwanza Mujila, récipiendaire de plusieurs prix littéraires, vit à Graz, en Allemagne.
Le prix littéraire ‘’Les Afriques’’ a été créé en 2015 par la CENE littéraire, une ‘’association de lecteurs’’.
Il est décerné une fois par an à un auteur ou à une autrice d’une fiction mettant en exergue ‘’une cause humaine, sociétale, idéologique, politique, culturelle, économique ou même historique, en rapport avec l’Afrique ou sa diaspora’’.
LA RÉCOMPENSE DU DOMINANT AU DOMINÉ
Le succès de l’écrivain dominé a un prix : pour être accepté et reconnu, il doit écrire des textes qui répondent aux attentes des dominants. On lui autorise, par ailleurs, un degré de subversion, mais une subversion permise et convenue
Jeune Afrique |
Umar Timol |
Publication 09/12/2021
En 2021, le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, le Tanzanien Abdulrazak Gurnah et le Sud-Africain Damon Galgut ont reçu de prestigieux prix littéraires. Des consécrations méritées, mais qui répondent aux attentes de la critique occidentale.
L’attribution du prix Goncourt à La plus secrète mémoire des hommes,de l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, a été, à juste titre, saluée par tout le monde, ou presque. Selon l’auteur primé, « c’est un signal fort […], un moyen, aussi, de montrer que la France est parfois beaucoup plus grande et beaucoup plus noble – en tout cas beaucoup plus ouverte – que ce à quoi on peut, on veut la réduire. » Ce prix récompense un roman de grande qualité, met en lumière le formidable travail de deux petites maisons d’édition (Philippe Rey et Jimsaan) et, surtout, inscrit une littérature périphérique sur la carte littéraire mondiale. Que peut-on vouloir de plus ?
Une dose de distanciation critique semble cependant nécessaire. L’enthousiasme doit céder la place à un travail de réflexion critique. Il y a ainsi plusieurs problématiques qu’il est utile d’explorer. Que nous révèle ce triomphe sur les rapports, structurés par l’histoire coloniale, entre les dominants et les dominés ? À quel prix le succès quand il dépend d’un autre qui est en position de force ? Que nous dit-il sur la condition de l’écrivain du Sud ?
Asservissement intellectuel
Derrière la consécration littéraire se profile la question du pouvoir littéraire, qui est inséré dans les structures de la domination coloniale. Ainsi, des milliers d’hommes et de femmes écrivent dans le monde, dans de nombreuses langues, avec des pratiques d’écritures diverses mais ils sont peu à accéder à la reconnaissance globale car cela dépend des centres littéraires qui décident de la légitimité de leurs écrits.
Pour la langue française, Paris est au cœur de cette pratique de légitimation. Le pouvoir de ces centres émane de l’histoire coloniale, d’une histoire de subjugation de l’autre. Il est multiforme, économique, politique, militaire et aussi symbolique. Il s’est peut-être atténué au fil du temps, mais son emprise demeure. On ne peut donc dissocier ces instances de légitimation d’une histoire et du contexte.
WAÏYYENDI, LE ROMAN D'OUSSEYNOU NAR GUEYE, DISPONIBLE EN LIVRE IMPRIMÉ
L'ouvrage de 160 pages, le premier de l'auteur, dresse le tableau du voyage au bout de la folie, dans un combat judiciaire et justicier contre plus fortes parties que lui, de Karbala, surnommé El Phénoméno par son patron
Depuis ce mercredi 8 décembre, le roman Waïyyendi d'Ousseynou Nar Gueye est disponible, en version livre imprimé.
"Waïyyendi", roman de 160 pages, est publié par les Éditions Presqu'île Lettrée, du Sénégal, en ce mois de décembre 2021.
Le prix du roman en librairie est de 13.000 FCFA. Toutefois, en vente directe, le livre coûte 10.000 F.CFA, en contactant l'adresse contact@axes-et-cibles.com.
Dans ‘‘Waïyyendi’’, Karbala est le bras droit de Waïyyendi, qui est l'étoile au firmament du ‘‘champ des chants à rythme ternaire’’ du pays de Nittie, sur le continent dénommé la Négritie, musique que seuls ses habitants savent apprécier et danser, en raison de son caractère syncopé, qui agit comme un exorcisme sur eux et leurs angoisses existentielles. Karbala s’oppose vite à 2 co-sociétaires de son patron au sein d’une association sur la question de la stratégie pour la loi sur la rétribution indirecte des chants, puis à son propre patron quand celui -ci prend le parti des sociétaires en question. Dès lors, Karbala réclame le paiement d’une ‘‘hache d’argent’’ à Waïyyendi, et de diverses prestations aux deux autres co-sociétaires, Baaboune Kathé et Akiboul. Dans un retournement de situation, il s‘ensuit un procès intenté par les trois contre Karbala. Karbala gagne le procès. Et il se met à harceler les trois protagonistes pour être payé. Des fans fortunés de Waïyyendi paient des sbires, actionnés par l’homme d’affaires Badoulaye, pour faire taire définitivement Karbala et le tuer. C’est l’histoire de cette chasse à l’homme à laquelle Karbala échappe.
Comment y échappe-t-il ?
Karbala tient donc aussi du anti-héros, car ses manques affectifs, son mode de vie hédoniste et ses proclamations de primauté de sa vérité, ne sont pas toujours à son avantage. Le roman aborde également les thèmes de l’amour, de l’amitié, de la politique et des luttes pour le pouvoir temporel. L’amitié est ici traitée comme une valeur suprême qui une fois trahie peut donner lieu à toutes les révoltes des concernés. L’amour est exposé comme un moteur essentiel à l’activité sociale et professionnelle, dont il est l’aiguillon. La description de personnages inspirés de personnalités politiques contemporaines donne lieu à une analyse de la société dans laquelle vivent les protagonistes du roman, société qui n’en ressort pas grandie mais pour laquelle malgré tout, on sera tenté de garder de la tendresse, pour ses travers, pesanteurs et tabous, finalement risibles et attachants
Ce premier roman de 160 pages dresse le tableau, tour à tour transparent et translucide à en être aveuglant, du voyage au bout de la folie, dans un combat judiciaire et justicier contre plus fortes parties que lui, de Karbala, surnommé El Phénoméno par son patron. Combat qui tourne à la lutte à mort, pour restaurer son honneur, au péril de sa raison. Dans une écriture aux scansions parfois hypnotiques, ‘‘Waïyyendi’’ fait la part belle à l’onirisme, dans un style gourmand de mots et de créations métaphoriques inspirées du wolof ; avec un goût prononcé pour le troussage de la langue française.
Un premier roman d'Ousseynou Nar Gueye, qu'un critique littéraire n'a pas hésité à trouver "délirant, poignant, envoûtant, vivant", à sa sortie en version électronique chez l'éditeur français Youscribe, en janvier dernier.
«PLUS DE 200 SAISIES ONT PERMIS D’ECARTER DES ARMES, MUNITIONS ET PRECURSEURS CHIMIQUES»
Avec son ouvrage : «Terrorisme, la fin des frontières» paru depuis le 20 juillet dernier, Amadou Tidiane Cissé a démontré hier le rôle de la Douane dans le domaine de la sécurité
Publié par Amadou Tidiane Cissé, le livre «Terrorisme, la fin des frontières» a été présenté hier à un large panel au cours d’une cérémonie qui a réuni de nombreuses personnalités. Parmi celles-ci figurent Dr Bakary Sambe de Timbuktu Institute, des hommes politiques, des intellectuels, des éléments des forces de défense et de sécurité. Au cours des échanges, l’auteur de l’ouvrage qui est par ailleurs Inspecteur général des Douanes a révélé que lors d’une opération menée par 23 administrations douanières des pays de l’Afrique de l’ouest et du centre, 200 saisies ont été effectuées dont des armes, des munitions, des précurseurs chimiques.
La menace terroriste dans le Sahel inquiète les forces de défense et de sécurité au même titre que les populations résidant aux frontières. Avec son ouvrage : «Terrorisme, la fin des frontières» paru depuis le 20 juillet dernier, Amadou Tidiane Cissé a démontré hier le rôle de la Douane dans le domaine de la sécurité. Selon l’auteur qui est Inspecteur général des Douanes de profession, «200 saisies ont permis de débusquer des armes, des munitions, des précurseurs chimiques», lors d’une opération conjointe menée par 23 administrations douanières de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dénommée Alamba, cette mission visait à surveiller les mouvements transfrontaliers de précurseurs chimiques utilisés comme intrants dans la fabrication d’Engins Explosifs Improvisés (EEI).
Revenant sur son ouvrage, Amadou Tidiane Cissé indique que son objectif est de démontrer à l’opinion que l’administration des Douanes a un rôle à jouer en matière de sécurité. «C’est un moment de revisiter les missions fondamentales de l’administration des Douanes et de mettre en évidence le mandat sécuritaire des services de Douane afin que les gens comprennent qu’au-delà de la mission économique, on a un devoir de sécurité», souligne l’auteur. Chef du Bureau de la Sécurité et de la Coordination de la Lutte contre la Fraude, M. Cissé explique dans son ouvrage les causes profondes et le contexte de développement du terrorisme au Sahel. «Dans ce contexte terroriste d’une extrême complexité, les frontières internationales qui constituent pour le service des douanes un point de contrôle des marchandises demeurent un lieu privilégié de surveillance des échanges stratégiques et d’interception des trafics illicites, qui peuvent servir de composantes dans la fabrication d’Engins Explosifs Improvisés (EEI)». Son souhait est de s’inscrire dans la perspective d’une meilleure prise en compte de la dimension transfrontalière de la menace terroriste. C’est grâce à ses lectures de la géopolitique marquée par la menace terroriste dans le Sahel qu’il est parvenu à cette ré- flexion. «L’auteur brosse dans ce livre une analyse sans complaisance des enjeux sahéliens, car il est conscient de la nature changeante des menaces, de l’infinie capacité des groupes et réseaux terroristes à s’adapter aux stratégies de lutte», lit-on sur la couverture du livre.
DR BACARY SAMBE : « L’ETAT SÉNÉGALAIS DOIT TRAVAILLER SUR LES DEUX ASPECTS, L’OFFENSIVE MILITAIRE ET LA PRÉVENTION »
Selon Dr Bacary Sambe qui a pris part à la cérémonie, ce livre permet de siffler la fin des frontières face à l’avancée de la menace terroriste. Et pour y arriver, le directeur de Timbuktu Institute recommande aux pays cô- tiers d’investir davantage dans la prévention. «Si on se lance dans le tout militaire, on risque de se retrouver dans la même situation que le Sahel. La question à se poser n’est pas de savoir si les djihadistes vont arriver ou pas, mais plutôt quand ils vont arriver ; est-ce qu’ils vont trouver des couveuses locales ?» souligne Dr Bakary Sambe. A la question de savoir s’il y a des craintes de la menace terroriste au Sénégal, Monsieur Sambe lance : «l’Etat sénégalais doit travailler sur les deux aspects à savoir l’offensive militaire avec le renforcement de la surveillance des frontières notamment le camp de Kidira, mais aussi la prévention de sorte que ses populations se sentent véritablement appartenir à la nation sénégalaise. Il faut un sentiment d’appartenance nationale assez fort qui puisse les mettre du côté de l’Etat et des forces de défense que du côté des terroristes».