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22 avril 2025
Culture
ZOOM SUR LE BAOBAB GOUYE PATHÉ
Son emplacement a servi de terre d’accueil aux premiers occupants de Louga. Il est aujourd’hui un lieu prisé des féticheurs et guérisseurs qui le considèrent comme l’arbre par lequel toutes les solutions miraculeuses pourraient arriver
Le baobab « Gouye Pathé », connu des Lougatois et des populations d’autres localités du Sénégal, est un mystérieux arbre dont les contours sont difficiles à cerner. Son emplacement a servi de terre d’accueil aux premiers occupants de Louga. Il est aujourd’hui un lieu prisé des féticheurs et guérisseurs qui le considèrent comme l’arbre par lequel toutes les solutions miraculeuses pourraient arriver.
Situé dans la périphérie Est de la commune de Louga entre le Collège d’enseignement moyen technique (Cemt) et le village de Ndjimby Seck, « Gouye Pathé » est un baobab qui renferme des mystères que les Lougatois ne parviennent toujours pas à percer. Cet arbre dont l’origine remonte loin dans le passé est aujourd’hui très fréquenté et reçoit des visites les unes plus « suspectes » que les autres. Selon Cheikh Anta Ndiaye, notable au quartier de Diémène de Louga, « l’emplacement du baobab est le site ayant accueilli nos ancêtres qui sont parmi les premiers occupants de l’espace devenu aujourd’hui la ville de Louga ».
Sans pouvoir donner de date exacte sur son origine, le vieux Cheikh Anta Ndiaye, descendant de la famille « Ndiaye » de Diémène, l’une des premières installées à Louga, informe toutefois que le baobab porte le nom de leur ancêtre qui est l’un des premiers Lougatois à s’être établi à cet emplacement en provenance du Djoloff, sa terre d’origine. « Nos grands-parents nous ont révélé que le baobab était le symbole de l’unité de la grande famille des Ndiaye qui est la première à s’installer dans cette zone appelée plus tard le Ndiambour, avant de devenir Louga », en référence au nom de la ville actuelle.
Pourtant, renseigne notre interlocuteur, le baobab « Gouye Pathé » n’a jamais revêtu un caractère singulier ou sacré quand la famille « Ndiaye » s’y était installée. Seulement, explique Cheikh Anta Ndiaye, « il était le symbole de l’unité familiale qu’il incarnait et on y organisait par le passé des séances de lutte traditionnelle qui regroupaient les membres de la famille et des villages voisins. Mais c’était juste des cérémonies à caractère festif et ne revêtaient rien de sacré ».
Rites initiatiques
Cependant, avec la désertion des lieux et le déménagement de ses premiers occupants vers la périphérie immédiate de l’actuelle ville de Louga, certains Lougatois, du fait des séances de lutte, ont continué à fréquenter le lieu devenu, au fil du temps, un mythe. D’après Youssouf Mbargane Mbaye, président de l’Association des communicateurs traditionnels de la région de Louga, « le baobab « Gouye Pathé » avait un caractère « paganiste » du fait de la forte tradition « thiéddo » de l’époque, de l’harmonie qui y régnait et fait penser à plus d’un que le baobab renfermait des mystères pour avoir servi aux premiers occupants de lieu d’habitation, mais aussi d’arbre à palabre pour arbitrer des conflits familiaux tous couronnés de succès ».
Ensuite, renseigne Youssouf Mbargane, les occupants des lieux de l’époque étaient des gens nantis, très actifs dans l’élevage et l’agriculture qui les mettaient dans un confort social. À cela s’ajoute, selon le communicateur traditionnel, les rites initiatiques, notamment les séances de circoncision collective autour du baobab avec tout son lot de pratiques traditionnelles. C’est fort de l’ensemble de ces faits et le legs ancestral que les populations avaient fini de se convaincre que « Gouye Pathé » renferme un mystère et est devenu, au fil des ans, un lieu privilégié des guérisseurs, tradipraticiens et féticheurs de Louga et d’ailleurs.
Les nourrissons et le talibé
Si beaucoup de Lougatois peinent à donner les raisons du mythe qui entoure le baobab au point d’être aujourd’hui le lieu privilégié de certaines pratiques et prières, ce n’est pas le cas d’El Hadji Baba Diallo, historien et imam d’une mosquée au quartier Montagne. Très attaché aux faits d’histoire de la ville de Louga, le religieux explique les raisons de l’appellation « Gouye Pathé » et les origines du mystère qui l’enveloppe en ces termes : « Par le passé, à Louga, autour de ce baobab, des habitants de la périphérie aimaient organiser des expositions de tissus avec des concours d’accoutrement pour mieux décliner leur appartenance ethnique ». C’est dans ce contexte, renseigne El Hadji Baba Diallo, que le nom du baobab a été donné au premier d’entre eux ayant initié une telle activité et qui s’appelait « Pathé ». Il serait, selon lui, de la famille des premiers occupants des lieux.
Relativement au mystère de l’arbre, l’imam en dit ceci : « il nous a été raconté qu’un célèbre maître coranique de l’époque avait envoyé un de ses talibés cueillir des fruits de baobab sur l’arbre. Mais, une fois arrivé sur une des branches, il aperçut des nourrissons. Ce qui occasionna une chute du talibé qui s’en tira avec une paralysie faciale ». A l’en croire, c’est le maître coranique qui, après avoir soigné son élève par des procédés mystiques, aurait découvert, grâce à ses incantations, que l’arbre « Gouye Pathé » renfermait des mystères et était devenu, depuis cette période, un lieu de recueillement et de pratiques occultes pour diverses raisons.
De multiples agressions
À première vue, le baobab « Gouye Pathé » présente une physionomie impressionnante, mais peu reluisante à certains endroits. Par sa taille et sa hauteur qui attirent l’attention à mille lieues, le mythique baobab situé à la lisière de la commune de Louga ne saurait laisser indifférent un passant. À quelques mètres, des morceaux de tissus rouges, pour la plus part, ornent le décor sur tout le périmètre de l’arbre pendant que le tronc porte les stigmates de multiples « agressions » : des plis de papiers blancs sont coincés dans les fentes du baobab créées pour les besoins de certaines causes et des clous y sont soit enfoncés directement soit pour fixer un gris-gris sur le tronc qui présente plusieurs fissures. Ce qui lui donne un profil tout différent des autres troncs d’arbre du même genre. Et tout cela sans compter des cornes enveloppées dans du kaolin ou dans des résidus de tissus de couleur noire ou rouge jetés par terre. C’est un décor « affreux » pour un non initié.
Pourtant, informe imam Baba Diallo, « Gouye Pathé a servi de lieu de prières pour régler des questions d’ordre social, notamment la réconciliation d’un couple ayant des difficultés ou l’union de deux personnes ou des familles appelées à vivre ensemble mais que des banalités séparent ». C’est à la limite une confirmation que « Gouye Pathé » a été et reste un symbole d’unité et de cohésion sociale. « Nous avons, par le passé, utilisé l’arbre pour sauver des ménages et réconcilier des familles à partir de prières basées sur le Coran », indique imam Diallo.
Tous les soirs, des véhicules et des personnes difficilement identifiables s’activent autour du baobab. Selon M. Fall, riverain de « Gouye Pathé » et habitant à 500 mètres des lieux, « c’est devenu une habitude de voir les gens y défiler, particulièrement la nuit ». Plus explicite, notre interlocuteur décrit des feux allumés souvent sur le site la nuit et perceptibles de loin et des bruits qui renseignent à suffisance sur des pratiques mystiques.
« Gouye Pathé » reste un baobab énigmatique qui, depuis l’histoire des premiers habitants installés à Louga, continue de constituer un point d’attraction, l’arbre « miracle ».
FESPACO 2021, LE TOP EST LANCE
La 27è édition du plus grand festival de cinéma africain, le Fespaco, a connu son top départ, samedi 16 octobre à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture, présidée par le chef de l’Etat Burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré
La 27è édition du plus grand festival de cinéma africain, le Fespaco, a connu son top départ, samedi 16 octobre à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture, présidée par le chef de l’Etat Burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, a rassemblé, selon l’AFP, entre 2.000 et 3.000 personnes au Palais des sports du quartier Ouaga 2000, parmi lesquelles de nombreuses délégations africaines, dont celle du Sénégal, invité d’honneur de cette 27è édition, emmenée par le ministre de la Culture Abdoulaye Diop.
Le festival s’est ouvert dans la capitale du pays des « hommes intègres », en proie à la violence jihadiste depuis 2015 qui a fait 2.000 morts environ et 1,4 million de déplacés. C’est ainsi que la ministre burkinabè de la Culture, Elise Thiombiano, s’est félicitée que le Fespaco puisse se tenir dans un tel contexte, affirmant notamment que "face à la crise sécuritaire sans précédent, nous restons debout".
Elle a également rendu hommage à l’ancien président et "père de la révolution burkinabè" Thomas Sankara, assassiné à 37 ans après quatre ans au pouvoir, lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987. Trente-quatre ans après, le procès de ses assassins présumés s’est ouvert lundi devant le tribunal militaire de Ouagadougou avant d’être suspendu pour deux semaines.
Une photo du visage de Thomas Sankara, devenu une icône panafricaine, a été projetée sur écran géant pendant la cérémonie, quand la star de la musique sénégalaise Didier Awadi et le rappeur burkinabè Smoookey, ont interpété une chanson en son honneur.
Ainsi, jusqu’à l’annonce du palmarès le 23 octobre prochain, les projections des films se dérouleront dans les différentes salles de Ouagadougou, mais des projections auront également lieu dans dix espaces en plein air.
A l’issue de la cérémonie, le président Kaboré a annoncé, toujours selon l’AFP, que son homologue sénégalais Macky Sall assisterait à la clôture du festival, dont le thème est cette année : "Cinémas d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveaux défis".
Sur 1.132 films inscrits, 17 long métrages de fiction ont été sélectionnés pour la compétition officielle et sont en lice pour l’Etalon d’or du Yénnenga, récompense suprême du Fespaco. Les réalisateurs ont issus de 15 pays du continent.
«IL NE FAUT PAS AVOIR HONTE DE VENDRE NOTRE BELLE CULTURE»
Patron de « Art-Bi Manageman », Papis Niang est un réalisateur qui a réussi à se frayer un chemin dans le paysage audiovisuel et musical sénégalais. Depuis plus de vingt ans, il a réalisé des centaines de clips vidéo et a fini par se muer en agent d’artistes et porteur de projets. Vision d’un homme qui maitrise son domaine.
Vous avez publié récemment dans la presse une lettre ouverte sous forme d’hommage à El Hadji Baba Maal. Pourquoi avoir porté votre choix sur lui ?
Très sincèrement, je pense que je suis la personne la moins importante pour lui rendre hommage. D’autant plus que c’est quelqu’un qui a été primé partout à travers le monde. Que ce soit en Angleterre, aux États Unis, en Afrique et ici au Sénégal. Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi « Baba Maal et le Dande Lenool, la voix du peuple » pour délivrer son message. Au-delà du fait d’être cette voix du peuple, il est le pont entre l’Afrique et la culture noire américaine. Les Noirs américains ont matérialisé leur envie de retourner au Sénégal à travers le fameux film, « Black Panthère » qui a permis de créer un éveil de conscience au niveau des Noirs américains. La voix de Baba Maal nous replonge dans cette grande créativité au-delà de l’aspect « science-fiction » qui englobe le film. C’est à travers la voix de Baba Maal que nous autres Africains devons croire que l’avenir du monde se trouve ici en Afrique. Au-delà de la grande dimension du personnage, je suis un acteur qui se déploie dans le secteur depuis des années….C’est toutes ces raison qui justifient le choix porté sur Baba Maal.
Vous avez eu à recevoir le prix de la fraternité en France…
C’est un grand honneur et une grande joie pour moi et tous les autres protagonistes du projet : Abdou Guitté Seck, Pape Diouf, Assane Ndiaye, Titi, Myrma, Daba Sèye, Maguette Mbaay et tous les artistes sénégalais. Il est important que nous puissions travailler en parfaite harmonie avec des artistes français et européens pour magnifier la beauté du Sénégal. Grâce à Dieu, nous avons été primés en France et c’est encourageant. Cependant, cela ne veut pas dire que nous avons fait grand-chose. C’est juste une manière de nous encourager. Nous venons juste de commencer un important travail et nous espérons qu’avec l’appui et le soutien de l’état du Sénégal, les résultats pourront aller bien au-delà de l’attribution d’un trophée à l’échelle internationale. Je pense que cela peut nous valoir de nombreuses satisfactions en termes de promotion de l’emploi, du rayonnement du Sénégal et de toutes choses qui peuvent être utiles à notre cher pays.
Par rapport à ce projet de film documentaire et de chanson « Bienvenue au Sénégal », comment justifiez-vous le choix d’Abdou Guitté et d’un autre artiste français pour la composition musicale ?
Naturellement, en parlant de « Bienvenue au Sénégal », on pense aussitôt à une invitation adressée aux étrangers. Nous voulons que tout cela parte du Sénégal. Mais la vraie cible, ce sont les étrangers. Nous voulions toucher le grand public occidental. C’est à travers un ami, un journaliste et écrivain français du nom de Frédéric Mazet, que nous avons réalisé ce projet. C‘est grâce à sa belle plume et son talent que nous avons pensé faire appel à un grand artiste sénégalais pour mettre sur orbite ce projet. Nous avons choisi Abdou Guitté qui, au vu de son expérience, connait très bien la musique sénégalaise et française avec son passage dans le groupe Wock .C’est pour cette raison que nous l’avons choisi pour diriger ce travail. Une façon de toucher un public plus grand. Un projet soutenu par son cocompositeur, Sebastien Piémontezi.
Il y a quelques années, vous nous faisiez part de votre projet de film consacré aux quarante années de la musique sénégalaise. Où en êtes- vous avec ce documentaire ?
C’est un projet d’une importance capitale qui nécessite beaucoup de travail. Il s’agit de la collecte d’informations et la collecte d’archives. Je suis motivé par le fait que je n’ai pas assisté à cette époque. Mais grâce à mon travail, j’ai pu voyager et me faire connaître. Il est important pour moi de tout faire pour effectuer des recherches sur l’évolution de cette musique sénégalaise qui m’a tout donné. Ce produit en question s’intitule: « Des origines à nos jours : le Mbalakh quarante ans après ». Nous lui consacrerons tout notre temps, mais nous ne sommes pas pressés. Parce que nous voulons qu’à sa sortie, que ce soit aujourd’hui ou dans trois ans, que le film soit utile aux Sénégalais. Je pense surtout à la nouvelle génération. Je pense qu‘il est utile que ces jeunes soient informés de l’évolution de cette musique qui leur fait vivre des moments épiques. Que ce travail puisse servir de bréviaire au grand public sénégalais mais aussi à la presse culturelle. Nous continuons le travail en attendant l’appui de l’État. Car il y a des projets qui font partie du patrimoine du Sénégal. Et faire un film qui relate les origines de la musique sénégalaise, constitue une immersion dans notre patrimoine. Ce projet ne doit pas être attribué à notre modeste personne. Mais c’est un bien commun à l’Etat du Sénégal et aux services culturels du Sénégal.
Pionnier dans la réalisation de clips mais aussi de téléfilms. Comment voyez-vous l’évolution de ce secteur ?
C’est un secteur très pointu et le résultat de votre travail dépend du niveau des outils de travail qui sont à votre disposition. C’est vrai qu’il est plus facile aujourd’hui de produire une vidéo. Avec l’ère du numérique, les drones et tous les autres accessoires, le travail se trouve grandement facilité. Cependant, il faut juste rappeler à nos jeunes frères et sœurs que nous sommes à l’ère de la guerre des cultures. Il ne faut pas avoir peur de montrer nos spécificités culturelles. Que ce soit à travers la danse, les tenues ou toutes les spécificités sénégalaises. Il ne suffit plus de singer le Nigérian l’américain ou le Français. Il ne faut pas avoir honte de vendre notre belle culture. Effectivement, nous sommes pionniers dans le domaine des séries. Nous proposions des séries en parfaite rupture avec ce qui se faisait. Je peux citer « Bégué Time ». Dix ans après, je vois que cela suscite des polémiques. Nous le faisions en étant jeune et on voulait innover. Nous n’avons jamais voulu surfer sur le « buzz » ou choquer. Nous voulions prouver à la face du monde et sortir de l’aspect théâtral et comique pour nous hisser au niveau des autres et faire du cinéma. Pour nous, le cinéma doit anticiper sur le temps. Les créateurs doivent tout faire pour préparer le Sénégalais de l’an 2040. Le langage ne consiste pas à raconter ce qui se passe dans la maison. Ce n’est plus un film, mais de la téléréalité. Il faut insister sur l’aspect artistique qui fait partie de notre identité.
Comment voyez-vous l’intrusion de plus en plus grande de Jamra et CNRA ou plus exactement de la censure ?
La censure est un couteau à double tranchant. Il n’est pas question de permettre à n’importe qui de diffuser n’importe quoi. Il faut veiller sur ce que nous publions. De ce côté, la censure peut être utile. Sur un autre registre, il ne faut pas brimer la création. Il faut juste mettre des barrières. Mais je demande à Jamra d’éviter de prôner la censure catégorique car cela tue la création.
Vous avez été aux côtés de Mbathio Ndiaye au cours des moments sombres de sa carrière. Avec le recul, comment avez-vous réussi à la sortir de cette crise ?
Notre vision de l’art consiste tout simplement à procurer du bonheur et de la joie à nos semblables. Nous voulons aussi donner du courage aux artistes avec lesquels on collabore. Il se trouve que pour Mbathio, nous n’avons pas dévié de notre idéal. Nous avons été à ses côtés. Nous l’avons assistée et nous n’avons ménagé aucun effort pour la sortir de cette mauvaise passe. C’est vrai que c’est très difficile parce qu’après tout, elle est fille de musulmans et issue d’une bonne famille. Cette terrible chose lui est arrivée à cette période charnière de sa carrière naissante. Et forcément, cela l’avait affectée et affaiblie. Grâce à Dieu, nous avons pu la soutenir et la sortir de cette impasse. Il fallait apprendre de ces erreurs pour pouvoir se relancer. Elle a pu se perfectionner, faire profil bas et se concentrer sur son travail.
Vous qui avez côtoyé depuis plus de 20 ans tous les musiciens sénégalais ; l’ancienne et la nouvelle génération. Comment jugez- vous l’évolution du secteur ?
J’ai côtoyé un peu la première, la seconde et la troisième génération. Il est évident qu’entre les pionniers et les jeunes, il ne peut pas y avoir de comparaison. Nos grands artistes comme Youssou Ndour, Baba Maal, Ismaël Lo et tous les autres méritent respect et considération. La seconde génération avec les Nder et Fallou Dieng, elle a péché au niveau du business. Elle avait beaucoup d’opportunités car les Youssou et autres avaient déjà balisé la voie. Pour la nouvelle génération, il est très tôt pour la juger car elle n’a pas encore réussi à aller au-delà de la conquête des membres de nos communautés. Pape Diouf et Wally doivent arriver à internationaliser notre musique. Ils ne peuvent pas y arriver sans le soutien de la presse culturelle. Il nous faut des gardefous qui portent ce combat en imposant notre musique le Mbalakh. C’est le défi à relever par cette nouvelle génération
Qu’est ce qui manque au Mbalakh pour s’imposer au plan international ?
Je ne peux dire qu’il manque quelque chose au Mbalakh. Je n’ai pas grand-chose à dire sur les artistes car ils ont assez de mérite. Je pense que la balle est dans le camp de la presse qui doit porter ce combat. Les choses ont évolué, on est passé rapidement de l’analogique au numérique. Il faut que nous nous donnions les moyens de nos ambitions pour bien vendre notre musique. Il faut avoir le courage d’ajouter ce qu’il faut et oser affronter le monde. Je fais partie de cette génération et je suis d’avis que le Mbalakh doit être proposé avec beaucoup d’idées et de courage. C’est une musique de rythmes et nous avons des arguments pour la vendre partout. C’est un combat commun à mener par tous les acteurs du milieu et pas seulement par les artistes. La presse culturelle a un rôle central à jouer dans ce vaste chantier.
«ON NE VIT PLUS NOS RÉALITÉS SOCIO-CULTURELLES DANS NOS THÉÂTRES»
Daba Sèye, plus connue sous le sobriquet de «Diamant noir», est une actrice-comédienne de l’ancienne génération
Daba Sèye, plus connue sous le sobriquet de «Diamant noir», est une actrice-comédienne de l’ancienne génération. Ayant capitalisé près de trente années d’expérience sur les scènes théâtrales, «Diamant noir» ne met pas de gants pour critiquer la manière de faire actuellement du théâtre qui est loin de ce que l’on avait l’habitude de voir auparavant, avec en toile de fond la censure dont font l’objet certains téléfilms.
D’où tenez-vous votre sobriquet de «Diamant noir» ?
Ça vient de l’hôpital Dalal Xeel de Thiès où un parent avait été interné. Une personne souffrant de déficience mentale. Quand elle a recouvré la santé, elle m’avait collé ce sobriquet en référence à mon teint noir. Je ne me suis jamais dépigmentée et j’étais en parfaite harmonie avec ces malades mentaux. Je n’avais pas peur d’eux et je ne les fuyais pas. J’avais de la compassion pour eux au contraire. Nous étions toujours ensemble et je les soutenais. On s’entraidait. J’ai vécu dans l’hôpital durant plus d’un mois. On avait fini par croire que je faisais partie du personnel de l’hôpital, tellement j’avais des liens avec les personnes déficientes mentales et discutais avec elles. Il y avait une case où je me retrouvais pour faire des contes. Et je demandais à chacune de ces personnes ce qui l’avait ramenée à l’hôpital. Et chacune d’entre elles y allait de sa réponse. C’était une initiative que j’avais prise de les accompagner en tant qu’artiste.
Et comment vous êtes arrivée dans le théâtre ?
Je suis entrée dans le théâtre en 1992. J’étais dans une troupe théâtrale qui s’appelait Yakaar, basée à Guédiawaye, plus précisément au quartier Diamono 2 où on faisait du théâtre de rue. Un gars qui s’appelle Tapha Ndiaye regroupait les jeunes du quartier que nous sommes pour des répétitions. Après les Navétanes, tout le monde a quitté la troupe sauf moi. Je venais constamment faire des répétitions. C’est pour ça qu’il m’a amenée chez feu Malick Ndiaye pour que j’évolue dans sa troupe théâtrale qui s’appelle Libidor et qui est à Pikine. C’est tonton Malick Ndiaye qui m’a formée dans le théâtre. Je prie que le paradis soit sa demeure éternelle. C’est grâce à lui que j’ai acquis toutes les connaissances que j’ai eues dans le théâtre. C’est quelqu’un qui avait de la personnalité, quelqu’un qui a contribué à ce que je suis devenue aujourd’hui. J’ai joué dans Thiaba Thiès, Thiey Arona, Thiey Awa. En somme, j’ai joué dans plusieurs pièces théâtrales dont la dernière est Le grand amour avec Pikini Production de Alioune Ndiaye.
Comment jugez-vous le théâtre sénégalais à l’heure actuelle au regard de ce qui se faisait auparavant ?
Les acteurs-comédiens de l’ancienne génération comme moi ne se retrouvent pas dans ce qui se fait actuellement dans le théâtre. Avec le théâtre actuel, des rôles sont dévolus à des jeunes alors que ces rôles devaient échoir à de vieilles personnes. Je ne sais où ça cloche. Je ne sais pas si c’est au niveau des producteurs, des réalisateurs ou ce sont les Sénégalais qui veulent que les choses se passent ainsi. Il y a beaucoup de failles et de fausses notes qu’on décèle à travers les pièces de théâtre. Mais on n’y peut rien. Maintenant, ce sont les sponsors qui paient les pièces. Si on n’a pas de bras long, on ne pourra pas apparaître au petit écran ou on ne pourra pas participer à certaines choses, on est laissé en rade. Il suffit d’être mannequin pour gagner beaucoup d’argent dans le théâtre. Il y a certains qui, récemment, ont intégré le théâtre et y trouvent leur compte. C’est leur chance et je prie pour que cela leur porte bonheur. Je peux dire que je n’ai rien gagné dans le théâtre. Je n’y trouve pas encore mon compte. Je ne désespère pas de voir la chance me sourire un jour. Les rôles ne sont pas dévolus dans les règles de l’art. Je pense qu’on ne fait plus de casting. On fait ce qu’on veut, c’est tout sauf du casting.
Et la censure qui frappe certains téléfilms accusés de perversion…
Il y a des rôles qu’on ne devrait pas accepter d’incarner. Notre religion ne nous le permet pas. Une vidéo résiste à l’usure du temps. Le rôle que tu dois incarner devrait préserver ta dignité. Les producteurs n’ont que leur argent. Les réalisateurs, je ne sais pas s’ils ont appris ou pas leur métier, mais la manière avec laquelle certaines pièces de théâtre sont faites m’intrigue. Tu vois une dame sur son trente-et-un se retrouver dans une cuisine. C’est vous dire qu’on ne vit plus nos réalités socio-culturelles dans nos théâtres. Parce que ce sont des piscines qu’on nous montre, de beaux salons. Les scénarios sont ainsi faits. On nous fait miroiter d’autres réalités, on fait miroiter à nos enfants de l’argent, on veut leur inculquer les mauvaises pratiques. C’est ce que je vois à travers nos téléfilms.
Vous voulez dire que faire du théâtre actuellement est beaucoup plus facile qu’auparavant ?
Jadis pour faire du théâtre, on entrait dans une troupe pour se faire former. Il y avait des troupes à l’époque. On y allait pour répéter. Normalement quel qu’en soit le rôle, cela exigeait que l’on fasse de la répétition pour bien le maîtriser, même s’il fallait que le rôle qu’on incarne se limite à des salamalecs. «Comment tu vas, je vais bien» demandait que l’on fasse de la répétition pour le prononcer dans un rôle dévolu. Rien qu’une séquence dans un film te prenait trois heures de temps pour la répéter pour que ça soit normal. La répétition est une obligation dans le théâtre. Dans le théâtre d’aujourd’hui c’est du «Yamaneex (la facilité en français). Il n’y a que la beauté qui compte. Il n’y a que ceux ou celles qui sont beaux qui sont cooptés dans les pièces. Peut-être que les Sénégalais le veulent ainsi. Les jeunes ne cherchent que le buzz. Il suffit de gagner en popularité pour gagner de l’argent. C’est devenu facile pour ceux qui sont populaires de gagner de l’argent. Il suffit d’être populaire chez les filles pour se trouver un copain. C’est le même cas chez les hommes qui trouvent facilement une petite amie. Il y a certains qui ne sont même pas payés. Plusieurs d’entre eux sont trompés car on leur fait miroiter qu’ils seraient pris. Il y a des castings de chambre. Plusieurs jeunes ont gâché leur vie à cause de ces pratiques peu orthodoxes qui ont court dans le théâtre. Pour la plupart d’entre eux, le théâtre n’est pas leur métier. Mais c’est le fait de vouloir être célèbre qui les pousse vers le théâtre. Il y a actuellement plus d’argent dans le théâtre. Jadis, il y avait le long métrage d’une heure. Maintenant on fait des pièces avec plusieurs épisodes. Il y a certains qui sont payés par mois. Ce que je vois dans le théâtre est qu’il y a beaucoup de laisser-aller que j’y note. Qui veut se taper une petite amie passe par le théâtre. Le théâtre est un métier noble. Celui qui le pratique doit être quelqu’un de discret, qui doit être civilisé. On ne doit pas dire à ses parents que je vais aller faire du théâtre pour aller faire autre chose. Cela n’est pas bon pour celui qui le fait. L’acteur-comédien participe à l’éveil des consciences. Il ne doit pas jouer avec sa carrière pour de l’argent et du buzz. Il doit éviter le buzz. On ne doit pas vendre sa dignité pour de l’argent. Ça n’en vaut pas la peine. Il y a certains qui ne sont pas rétribués mais à qui le théâtre profite. Grâce au théâtre, ils se font des connaissances. Le théâtre c’est un métier. Je demande à ceux qui veulent faire du théâtre d’aller vers les troupes où d’intégrer les Arcots pour se faire former.
Quel est votre plus grand cachet gagné dans le théâtre ?
Souvent je gagne des marchés de publicité. L’argent que je gagne, le plus je le tire de la publicité. Je rends grâce à Dieu. Souvent ce sont les périodes de vaches maigres. Je reste dans mon coin et l’on me sollicite pour une pièce. Je demande combien de séquences qu’on voudrait que je fasse et on me paye. Si je n’y trouve pas mon compte, je décline l’offre.
Jusqu’où êtes-vous prête à aller dans le théâtre ?
Je n’accepte pas de jouer n’importe quel rôle. Si on me propose un rôle où on dénote une certaine vulgarité, je rejette l’offre. Beaucoup me disent que je suis très compliquée et je ne vais pas avancer parce que je mets trop de barrières. L’argent ne vaut pas plus que ma dignité. Si on jette un coup d’œil sur l’accoutrement de certains chanteurs et danseurs, on note une certaine vulgarité qui expose leur nudité. Ils ne s’en rendront compte qu’une fois qu’ils seront vieux et auront des enfants et qu’on publie les archives qu’on a sur eux. C’est à ce moment qu’ils réaliseront que l’argent ne vaut pas plus que la bonne image qu’on doit véhiculer. La recherche du buzz n’en vaut pas la peine. Une femme doit se respecter, avoir de la personnalité.
FESPACO 2021, BAABA MAAL GUEST STAR DE LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
Le chanteur-compositeur Baaba Maal animera le concert d’ouverture de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) prévu à partir de samedi prochain au Burkina Faso
Le chanteur-compositeur Baaba Maal animera le concert d’ouverture de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) prévu à partir de samedi prochain au Burkina Faso, a annoncé, mardi, le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Habib Léon Ndiaye.
Le ballet national ‘’La Linguère’’ du Théâtre national Daniel Sorano est aussi attendu à Ougadougou ainsi que les chanteurs Alibéta et Didier Awadi pour la mise en scène, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse de présentation du programme du Sénégal à la 27e édition du Fespaco.
Il a souligné que ‘’cette participation de tous ces artistes montre la symbiose qu’il y a entre le cinéma et les autres arts’’.
Selon lui, un programme ‘’assez bien riche’’ a été concocté avec un comité ‘’inclusif et participatif’’ regroupant tous les acteurs du cinéma. La délégation sénégalaise au Fespaco sera composée d’une centaine de personnes représentant tout l’écosystème du 7e art national.
Le Sénégal organisera des panels autour de ‘’la relance du secteur du cinéma’’ avec des sous panels sur ‘’la coproduction’’ et ‘’les archives’’ ainsi qu’une exposition sur l’œuvre d’Ababacar Samb Makharam et le travail amorcé dans le domaine du patrimoine cinématographique.
FESPACO2021, MACKY SALL ACCOMPAGNE A HAUTEUR 120 MILLIONS
120 millions F CFA, c’est la somme que le chef de l’État, Macky Sall, a débloqué pour une participation de qualité du Sénégal au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), prévu du 16 au 23 octobre prochain
120 millions F CFA, c’est la somme que le chef de l’État, Macky Sall, a débloqué pour une participation de qualité du Sénégal au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), prévu du 16 au 23 octobre prochain, au Burkina Faso. Le Sénégal est le pays invité d’honneur du Festival.
Selon le directeur de la Cinématographie, Germain Coly, les décisions fortes prises par le président sénégalais concernent "la mise à disposition du système technique de sonorisation pour un coût de 50 millions F CFA. Ce qui a été fait. Le président a demandé également de mettre à la disposition du Fespaco une subvention de 25 millions pour l’organisation mais également le financement de la statue d’Alain Gomis de 25 millions F CFA.
" En plus de la dotation du prix étalon du Yennenga, il y a aussi le prix spécial doté de dix millions F CFA dont cinq millions reviennent sous forme de bourse de formation en post-production au centre Yennenga, ici, à Dakar.
Le Sénégal, pays invité d’honneur, sera sur toutes les affiches, ajoute le Secrétaire général du ministre de la Culture et de la Communication, Habib Léon Ndiaye. Rappelant que quatorze films sénégalais figurent dans les différentes catégories de la compétition officielle de la 27e édition de cette biennale du cinéma africain.
"Il y a des panels qui vont être organisés, qui porteront essentiellement sur la relance du cinéma et de l’audiovisuel, des expositions sur notre patrimoine cinématographique. Nous aurons l’honneur qui sera rendu à des acteurs du cinéma", complète-t-il. Mais, dit-il, le clou du spectacle sera la journée du Sénégal célébrée le 21 octobre.
Pour rappel, le film ’’Atlantique’’ de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop sera projeté à l’ouverture.
Le Fespaco est l’un des plus grands festivals de cinéma africains. Créé en 1969 sous le nom de « Premier festival de Cinéma Africain de Ouagadougou », il se déroule tous les deux ans à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Il est également l’un des rares festivals de cinéma d’État encore existants dans le monde.
CINQ ROMANS SÉLECTIONNÉS POUR LA FINALE DU ‘’PRIX LES AFRIQUES’’
La Cene littéraire déclare, dans un communiqué parvenu lundi à l’APS, avoir sélectionné cinq romans pour la finale de l’édition 2021 de son concours en vue de l’obtention du "Prix Les Afriques".
Dakar, 11 oct (APS) - La Cene littéraire déclare, dans un communiqué parvenu lundi à l’APS, avoir sélectionné cinq romans pour la finale de l’édition 2021 de son concours en vue de l’obtention du "Prix Les Afriques".
"Fille, femme, autre" (Editions Globe), de Bernardine Evaristo, traduit de l’anglais, et "La Danse du Vilain" (Editions Métailié), de Fiston Mwanza Mujila, font partie des livres en lice pour la finale.
S’y ajoutent "Les Jango" (Editions Zulma), d’Abdelaziz Baraka Sakin, traduit de l’arabe, et "Les Lumières d’Oujda" (Editions Calmann-Lévy), de Marc Alexandre Oho Bambe.
"Mère à mère" (Editions Mémoire d’encrier), de Sindiwe Magona, traduit de l’anglais, fait aussi partie des ouvrages sélectionnés pour la finale de la compétition littéraire.
"+Le Prix Les Afriques+ récompense, depuis 2016, la fiction la plus importante de la littérature africaine et afrodescendante parue au cours de l’année précédant l’annonce du prix", explique le communiqué.
Il est décerné chaque année après les votes d’un comité de lecture et d’un jury constitué de "personnalités influentes" de la littérature africaine.
"Le Prix Les Afriques" est doté de 6.000 francs suisses (3,6 millions de francs CFA), d’une œuvre d’art d’une valeur de 3.500 francs suisses de l’artiste Momar Seck et de l’achat des droits d’auteur pour la zone Afrique francophone du roman primé, en cas d’entente avec son éditeur.
Philippe Bonvin (Suisse), Jessica Ratanga (Gabon-Luxembourg), Cédric Moussavou (France-Gabon), Elisabeth Mpina (France-Cameroun) et Blaise Samaki (Cameroun) constituent le jury de la finale.
Héloïse Haden (France-Togo), Alain Atouba Foti (Cameroun-Espagne) et Natacha Pemba (Congo-Canada) en sont également membres.
La Cene littéraire réunit des "amis et écrivains noirs engagés".
Le nom du lauréat de la distinction sera dévoilé "début décembre".
YOUSSOU N'DOUR VA SORTIR UN NOUVEL ALBUM
Le nom de l’album est encore gardé secret, mais on sait déjà qu’il sera composé de dix titres. Dix morceaux écrits dans des conditions particulières, expliquent Bouba N'Dour
Au Sénégal, le roi du mbalax Youssou N'Dour annonce la sortie d’un nouvel album le 12 novembre prochain. Un album et un retour sur la scène musicale attendus alors que le leader du Super-Étoile avait sorti son dernier opus en 2019. Son dernier single Waññi Ko, qui date de juillet, avait provoqué une forte attente chez ses admirateurs.
Le nom de l’album est encore gardé secret, mais on sait déjà qu’il sera composé de dix titres. Dix morceaux écrits dans des conditions particulières, expliquent Bouba N'Dour, frère de Youssou N'Dour et producteur de l’album.
« C’est un album qui est inspiré un peu de toute cette période, un peu compliquée avec le Covid-19 où il s’est retranché chez lui et qu’il a travaillé, où il a eu le temps d’écrire et de vraiment s’inspirer. Donc, c’est un album qui vient du Sénégal », raconte-t-il.
Malmené par le chômage, Corvo Phenomeno a dû faire tout ce qui lui tombait sous la main comme activité pour survivre. Tour à tour vendeur de journaux, aide-maçon, carreleur, docker avant sa trouvaille avec la musique - Entretien
Dans la 3è partie de l'entretien avec AfricaGlobe Tv, Corvo raconte une autre partie de sa vie. Malmené par le chômage alors qu’il a quitté trop tôt l’école, Corvo Phenomeno a dû faire tout ce qui lui tombait sous la main comme activité pour survivre. Tour à tour vendeur de journaux, aide-maçon, carreleur, docker, le jeune artiste a fait tout ça avant de retrouver son chemin : la musique. Sa philosophie est qu’il n’y a pas de sot métier. Tout ce qui peut lui apporter dignement un pécule, il ne crache pas dessus.
Artiste positif, Corvo Phenomeno souhaite que tous ceux qui l’écoutent soient aussi positifs, qu’ils aient de la motivation et surtout confiance en eux. Ne pas se laisser abattre par les contingences et les problèmes du quotidien. Tel un coach, le jeune artiste veut transmet l’énergie.
Pour lui, chaque personne doit garder le sourire même quand tout ne va pas forcément bien. Et pour cause chacun est toujours un modèle ou une source d’inspiration pour quelqu’un d’autre. Suffisant pour donner une image zen qui nourrisse l’espoir d’un tiers.
VERS LA CREATION DE LIEUX DEDIES A L’AFRIQUE
La Saison Africa 2020 et ses 1500 évènements est finie. Mais le Président Emmanuel Macron pense déjà à une façon de poursuivre les échanges et dialogues initiés «sur et avec l’Afrique»
La Saison Africa 2020 et ses 1500 évènements est finie. Mais le Président Emmanuel Macron pense déjà à une façon de poursuivre les échanges et dialogues initiés «sur et avec l’Afrique». Il espère poursuivre l’expérience des «quartiers généraux» pour en faire «un lieu de création et d’exposition dédié à l’Afrique».
La Saison Africa 2020, c’est fini. L’évènement, prévu initialement durant l’année 2020 et reporté de nombreuses fois du fait de la situation sanitaire, a fini par se tenir. Au total, plus de 1500 événements dans les arts, les sciences et l’entrepreneuriat se sont organisés sur tout le territoire français (métropole et territoires ultramarins), réunissant plus de 4 millions de spectateurs.
Pour le Président français, il faut prolonger cette dynamique et la pérenniser. «Les quartiers généraux qui se sont déployés ont révélé un désir d’échanges et de dialogues sur et avec l’Afrique qui ne doit pas rester sans lendemain. Je crois qu’il nous faut aujourd’hui en France, penser un lieu qui n’existe pas. Un lieu de création et d’exposition dédié à l’Afrique, un espace de débat et d’idée, de liberté d’expression, un lieu de ressources pour tous ceux qui s’intéressent à l’Afrique d’aujourd’hui, de découverte pour le jeune public, une sorte de quartier général permanent.» Un projet collectif dans la vision du Président français.
Selon Emmanuel Macron, ces quartiers généraux qui se sont déployés à Paris et dans toute la France ont montré un désir d’échanges sur et avec l’Afrique qui ne peut pas rester sans lendemain. Le bilan d’Africa 2020 a été tiré au cours d’un dîner de gala à l’Élysée le 30 septembre dernier, en présence du Président Emmanuel Macron et de la Commissaire générale, Ngoné Fall. «Quarante mois en mode sprint et marathon, une période intense et pleine de surprises…», ainsi se résume le challenge que la Franco-Sénégalaise a relevé malgré un contexte difficile. «Au départ, il y a eu l’idée d’organiser en France une saison des cultures africaines», explique Mme Fall qui précise avoir démarré par une consultation à Saint-Louis avec 4 personnalités pour identifier les questions faisant l’objet de recherche et production scientifique sur le continent.
«La Saison Africa2020 est la caisse de résonance d’agents du changement dont les visions sont le socle d’un idéal collectif d’émancipation politique, sociale, économique et culturelle porté par des peuples confrontés aux mêmes défis en terre africaine. Elle est centrée sur l’innovation dans les arts, les sciences, les technologies, l’entrepreneuriat et l’économie. Elle met l’humain au centre, place l’éducation au cœur de sa programmation, rend hommage aux femmes, tout en ciblant en priorité la jeunesse», souligne Mme Fall qui indique que la Saison s’est bâtie sur treize enjeux majeurs du 21e siècle autour de 3 piliers. 12 quartiers généraux Africa 2020 dans différentes régions de France dont la Martinique conçus comme des centres panafricains temporaires, 30 Focus Femmes qui donnent de la visibilité aux femmes dans les arts, les sciences et l’entrepreneuriat, ainsi qu’un volet Education avec des centaines de projets pédagogiques dans les établissements scolaires de France, l’accueil de 11 jeunes africains en France pour une mission de service civique auprès de structures partenaires et la mise à la disposition de la France des outils pédagogiques des huit volumes de l’Histoire générale de l’Afrique réalisés par l’Unesco.
Pour le Président français, «c’est plus qu’une saison, c’est une page qui s’écrit qui, j’espère, changera en profondeur la façon de créer, d’envisager le monde, de le bâtir».