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22 avril 2025
Culture
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SO CUTE, À LA CONQUÊTE DU MONDE AVEC LE TISSU AFRICAN
Attirée par la mode depuis toute petite, Sophie Zanklan a donné corps à son ambition avec la marque «So Cute». Une marque qui a pour objectif de contribuer à affirmer l’identité africaine dans l’univers de la mode dans un contexte de mondialisation.
Diplômée en tourisme en langues étrangères, Sophie Zanklan s’est lancée dans le mode depuis quelques années afin de vivre une vieille passion qui sommeillait en elle. Attirée par la mode depuis toute petite, elle a donné corps à son ambition avec la marque «So Cute». Une marque qui a pour objectif de contribuer à affirmer l’identité africaine dans l’univers de la mode dans un contexte de mondialisation.
A cette fin, Sophie veut mettre en avant le vrai textile africain et pour se démarquer de la concurrence. Avec son équipe très réduite, elle entend rester créative, originale et accessible avec des tenues pratiques. De grands rêves, la madame So Cute n’en manque pas. Sophie Zanklan espère pouvoir mettre en place un grand magasin comme font les grandes marques afin de capter, elle aussi, une part du marché mondial. Rencontrée à son lieu travail, la jeune créatrice de mode explique davantage son projet. Regardez la vidéo.
NIBEL DE LITTÉRATURE, LE ROMANCIER TANZANIEN ABDULRAZAK GURNAH COURONNÉ
Le Prix Nobel de littérature a été décerné par l’Académie suédoise à l’écrivain tanzanien, Abdulrazak Gurnah, 72 ans, ce jeudi 7 octobre à Stockholm
Le Prix Nobel de littérature a été décerné par l’Académie suédoise à l’écrivain tanzanien, Abdulrazak Gurnah, 72 ans, ce jeudi 7 octobre à Stockholm. Dans l’histoire de la littérature, ce n’est que le deuxième écrivain d’Afrique noire à avoir reçu le prix littéraire le plus prestigieux au monde. Né en 1948 sur l’île de Zanzibar, Abdulrazak Gurnah est arrivé en Grande-Bretagne en tant que réfugié à la fin des années 1960.
L’Académie suédoise a, encore une fois, déjoué tous les pronostics en attribuant le Prix Nobel de littérature, jeudi 7 octobre, à un écrivain africain. Jusqu’ici, seulement quatre lauréats du plus prestigieux prix littéraire au monde étaient issus du continent africain, l’Egyptien Naguib Mahfouz (1988), les deux Sud-Africains Nadine Gordimer (1991) et John Coetzes (2003), et un seul auteur venait d’Afrique noire, le Nigérian Wole Soyinka, en 1986. Selon les dires du président du comité suédois, le lauréat Abdulrazak Gurnah était dans la cuisine lorsqu’il a été informé de la bonne nouvelle. Il a confié avoir cru à un «canular». Pour le jury à Stockholm, l’auteur notamment du roman Paradise s’est distingué pour son récit «empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents». Les jurés ont également loué son «attachement à la vérité et son aversion pour la simplification». Dans une interview à la Fondation Nobel, Abdulrazak Gurnah a déclaré être «très fier» de son prix et a appelé l’Europe à voir les réfugiés venus d’Afrique comme une richesse, en soulignant qu’ils ne venaient pas «les mains vides».
Un Nobel moins «eurocentré»
La distinction d’un lauréat de Tanzanie peut être interprété comme signe de prendre au sérieux la promesse du président du comité Nobel de 2019 d’être dorénavant «moins eurocentré» et plus ouvert à la littérature «dans le monde entier». Jusqu’ici, sur les 118 lauréats, 95 écrivains sont issus de l’Europe ou de l’Amérique du Nord, soit 80%. L’œuvre de l’écrivain tanzanien, Abdulrazak Gurnah, se distingue particulièrement par son approche originale et globale des questions fondamentales de notre époque comme l’identité et la migration et le déchirement géographique et culturel de millions de gens dans le monde. Parmi ses livres les plus lus se trouvent Paradise, publié en 1994 et à l’époque présélectionné par le prestigieux Booker Prize, Desertion (Adieu Zanzibar en français, 2005) et By the Sea, publié en 2001 et également remarqué par les jurés du Booker Prize. Dans ses livres, il a fait preuve de sa capacité de transcender les effets du colonialisme et la tragédie vécue par les réfugiés à travers les tensions voire la perte de leur culture et leur identité. Près de la mer, paru en 2001, avait obtenu le prix RFI Témoin du monde.
Le colonialisme et ses conséquences
Afterlives, son dernier roman publié en 2020, est un manifeste contre l’oubli. Abdulrazak Gurnah y raconte l’histoire de Ilyas, un enfant enlevé à ses parents par les troupes coloniales allemandes et qui revient dans son village après avoir combattu pendant des années dans une guerre contre son propre peuple. Né le 20 décembre 1948 sur l’île de Zanzibar (son pays natal a fusionné en 1964 avec le Tanganyika pour former la République unie de Tanzanie), dans l’océan Indien, Gurnah a fait lui-même la douloureuse expérience de l’exil. Forcé de fuir l’oppression et la persécution exercées par le régime du Président Abeid Karume contre les citoyens d’origine arabe, il s’exile, à l’âge de 18 ans, au Royaume-Uni, car Abdulrazak Gurnah appartenait au groupe ethnique victime. Ce n’est qu’en 1984 qu’il a pu retourner à Zanzibar, ce qui lui a permis de voir son père peu avant la mort de ce dernier. Après avoir commencé à écrire en swahili, sa langue maternelle, l’auteur a publié depuis une dizaine de romans et plusieurs nouvelles en langue anglaise.
Entre 1980 et 1982, il a enseigné aussi au Nigeria, à l’université Bayero de Kano, avant de rejoindre l’université de Kent à Canterbury, où il a obtenu son doctorat en 1982 et où il a été, jusqu’à sa récente retraite, professeur d’anglais et de littératures postcoloniales. Parmi ses priorités figure son intérêt pour la littérature postcoloniale, surtout concernant l’Afrique, l’Inde et les Caraïbes. Dans ce cadre, il a coordonné plusieurs projets de recherche concernant les œuvres de Salman Rushdie, V.S. Naipaul, Anthony Burgess ou Joseph Conrad, écrivain majeur dont Gurnah s’est manifestement inspiré pour le personnage de Yusuf, jeune héros innocent, de son livre acclamé Paradise. «C’est une très bonne nouvelle pour la littérature africaine puisque Abdulrazak Gurnah est un de ces écrivains très secrets, très professionnels, très discrets...»
Pour l’écrivain d’origine djiboutienne, Abdourahman Waberi, qui l’a rencontré et qui a écrit sur son œuvre, cette récompense n’est que justice pour un écrivain en marge des grands courants littéraires. Selon lui, il représente la mémoire de l’île de Zanzibar. «Il n’a pas toujours été Tanzanien, il est resté au Zanzibar avant la Tanzanie. Disons qu’il est dépositaire de cette mémoire de Zanzibar. Il est parti jeune, vers une vingtaine d’années, en Angleterre. C’est un écrivain de l’exil et de la mémoire et de la littérature. C’est une sorte de Proust, on pourrait dire, moderne, est-africain, swahili puisque sa langue maternelle est le swahili. C’est un univers qu’on connaît très mal, y compris à Rfi, c’est ce monde qui va d’Oman, du Yémen à Zanzibar, jusqu’aux rives du Mozambique. Et il a en mémoire cet univers-là.»
CULTURES URBAINES, LA RECONNAISSANCE DE NENE FATOUMATA TALL
16 ans d’existence, des milliers de jeunes formés aux disciplines des cultures urbaines
16 ans d’existence, des milliers de jeunes formés aux disciplines des cultures urbaines. Mais l’association Africulturban, dirigée par Matador, n’a jamais été soutenue par les autorités. Il aura fallu attendre la mise en place du Fonds de promotion des cultures urbaines (Fdcu) pour que les choses changent. Hier, une nouvelle phase a été franchie avec l’octroi par le ministère de la Jeunesse, d’une subvention à l’association.
Mme Néné Fatoumata Tall, ministre de la Jeunesse, n’est pas insensible à l’influence que les cultures urbaines exercent sur la jeunesse. «De nos jours, les cultures urbaines qui s’appuient sur les modes d’expression favoris des jeunes, notamment le Web, les réseaux sociaux, le graffiti, le hip-hop, sont de nouvelles formes d’engagement promues par les jeunes à partir de leurs organisations de base et qui renforcent leur appartenance au lieu de vie, de proximité communément appelé Goox en wolof», déclare la ministre. Intervenant hier au cours d’une remise de subvention à une soixantaine d’associations dont les cultures urbaines, Mme Néné Fatoumata Tall, ministre de la Jeunesse, de souligner que «l’intérêt qui s’attache à l’Initiative de développement communautaire recommande au ministère de la Jeunesse, de mobiliser tous ses efforts et ressources pour accompagner les associations de jeunes à travers des séances d’activités citoyennes spécifiques participant à la politique d’emploi initiée par le président de la République dénommée Xeyu ndaw ni».
A travers cette subvention, les «cultures urbaines y voient une reconnaissance» de la part du ministère de la Jeunesse pour n’en avoir jamais bénéficié, réagit Matador qui dirige l’association Africulturban. «Par rapport à notre expérience en culture urbaine, on a 16 ans d’existence. On travaille avec des jeunes, pour les jeunes surtout dans la formation professionnelle, on n’a jamais vu le ministre de la Jeunesse à côté de nous», soutient Matador, le représentant des cultures urbaines. «On a toujours eu ce sentiment d’être à l’écart de ce qui se passait dans ce pays en tant que jeunes. On avait des projets qu’on déposait un peu partout dans le monde, on reçoit des subventions qui viennent de l’extérieur pour des activités de formation en son et lumière», ajoute le rappeur qui reconnaît que «depuis un certain temps, avec le fonds de développement des cultures urbaines, on en est à 215 associations».
Selon le rappeur, ce fonds a permis aux jeunes de se formaliser. «Cette année, on a eu 215 projets qui seront subventionnés par l’Etat. Si on reçoit une subvention du ministère de la Jeunesse, moi je dis : Alhamdoulilah, ça commence à bouger. Pour construire, il faut se baser sur la jeunesse, tout ce qu’elle demande c’est d’être accompagnée. Si l’Etat nous accompagne, on va régler pas mal de problèmes en matière d’emploi», argumente le rappeur qui souligne que «la culture, les gens pensent que c’est juste chanter et danser. Mais il y a des métiers derrière.»
Au cours de cette cérémonie de remise symbolique de chèques, chaque association a reçu 650 mille francs
«MA VISION DE LA POLITIQUE…»
Entretien avec Meta Dia alias Méta Crazy, l’ancien acolyte de Simon au sein du groupe de rap Bis bi Clan
Meta Dia alias Méta Crazy, l’ancien acolyte de Simon au sein du groupe de rap Bis bi Clan, a fait du chemin. Basé aux Etats Unis depuis plus de dix ans, il a réussi à se faire un nom au niveau de la galaxie mondiale du reggae. Surnommé par le New York Times le Bob Marley Africain, il vient de sortir son quatrième album solo. Le Témoin s’est entretenu avec lui au téléphone sur son parcours et sa vision de la musique.
Vous venez de sortir un album quatre ans après « Hira »…
Pour bien faire de la musique, il faut beaucoup miser sur les circonstances et les possibilités du moment. J’avais envisagé de faire un double album. Pour sa concrétisation, j’ai dû prendre tout mon temps et travailler sans aucune pression. J’ai planché sur les compositions et l’écriture. C’est pour cette raison que mon travail tarde à prendre forme. Je ne suis pas pressé et je mets en général quatre à cinq ans pour sortir un produit et c’est dans un souci d’inscrire mon travail dans la durée
Vous évoluez dans un genre qui ne fait presque pas recette au Sénégal. Pourquoi avoir choisi le reggae ?
Le reggae est une musique intemporelle et indémodable. Il ne suit pas les tendances de la mode. Il est bien vrai que de temps en temps, il subit certaines influences. Toujours est-il qu’il reste une musique universelle et très bien ancrée dans le temps et l’espace. C’est une musique d’adulte très versée dans la spiritualité et la conscientisation avec des messages forts et porteurs. Donc, c’est pour toutes ces raisons que j’ai choisi le Reggae pour exprimer mon ressenti de tous les jours. Je l’ai aussi choisi pour pouvoir délivrer des messages qui portent et qui sont utiles à l’évolution de la race humaine.
Issu d’un islâm soufi du Sénégal, vous avez choisi le reggae qui est une musique très spirituelle. Quelle est la place de la religion dans votre musique ?
Il est définitivement admis par le sens commun que le reggae est une musique spirituelle. C’est ce qui fait que tous les hommes pourvus de foi ressentent profondément cette musique. De ce fait, tous mes textes sont pour la plupart inspirés par le Coran. Par exemple, dans le morceau « Hira », je parle de la manière dont le Prophète Mohamed (PSL) a découvert le message divin. Il en est de même sur le titre « Bilal » sur lequel je parle de « Feek and holy tree ». Et pour cela, j’ai été inspiré par la sourate « watini wa zaytouni » (Sourate 96 At Tin le figuier ndlr). Je peux dire que 90% de mes morceaux sont inspirés par le Coran et la spiritualité que j’ai acquise au Sénégal et au cours de mes voyages.
Vous avez enregistré vos deux derniers albums au studio de Peter Gabriel. Quelles sont vos relations avec ce grand de la musique mondiale ?
Effectivement, j’ai encore travaillé au studio « Real World » du grand Peter Gabriel. Les raisons de ce choix sont très simples. J’éprouve énormément de respect envers Peter Gabriel qui est un artiste de dimension planétaire. Ce n’est pas seulement parce qu’il est une légende vivante de la musique, mais c’est surtout du fait qu’il a pu monter et lancer un studio très moderne et de très grande qualité. C’est un outil performant dont tout artiste a besoin. De manière très imagée, c’est comme le chef cuisinier qui a toujours besoin d’une cuisine assez performante pour pouvoir mitonner ses petits plats. C’est à cause de ce professionnalisme et de cette quiétude que j’y ai enregistré mes deux derniers albums. Il y a aussi le fait qu’il existe un respect réciproque entre Peter et moi. Il a l’âge de mon père, mais il a toujours fait preuve d’un grand respect à mon endroit et je le lui rends bien.
Vous avez également travaillé avec Ilon Ba, l’ancien guitariste de Baba Maal…
Oui, Ilon Ba est un grand musicien et nous nous sommes connus en France. Il évoluait déjà dans un groupe de reggae. C’est pour cette raison que j’ai fait appel à lui pour ce projet. Je procède ainsi à chaque fois que je réalise un nouvel album en y apportant de nouvelles touches. Il m’arrive de ratisser large en amenant des touches jazzy, du flamenco etc. Tout dépend de la vision que je me fais de l’album. Il se trouve que sur cet album, j’avais vraiment senti le besoin d’y inclure de nombreuses couleurs africaines. Pour y arriver, j’ai pensé à Ilon qui connaît bien le reggae et qui dispose de cette touche africaine pour avoir longtemps travaillé avec le grand Baba Maal. Ilon a été très disponible et coopératif. Il m’arrive aussi de travailler avec d’autres artistes sénégalais comme Alioune Faye, le jeune frère à Mbaye Dièye Faye.
Comment avez-vous réussi à établir des liens professionnels avec les grandes stars jamaïcaines comme Damian et Julian Marley, U Roy etc. ?
Il y a bien eu une réelle collaboration avec des artistes comme Damian, Julian Marley, U Roy et tant d’autres. Pour dire vrai, c’est grâce au groupe Steel Pulse que cette belle relation a pu être tissée avec de grands noms du reggae mondial. J’ai rencontré les membres de Steel Pulse au cours d’un concert à New York et le courant est tout de suite passé. J’ai alors décidé d’aller enregistrer mon second album en Jamaïque. Ensemble, nous avons effectué le déplacement et c’est une fois sur place que les autres ont découvert que j’étais un Africain. Au début, ils n’y croyaient pas et pensaient que j’étais un Jamaïcain qui leur déclarait juste pour le fun qu’il était Africain. Mais en étant toujours au studio avec moi, ils ont pu se rendre compte de mes origines. Finalement, c’était devenu pour moi un cercle familial. La Jamaïque est une petite île et le lien est très fort avec l’Afrique. C’est ainsi que les choses se sont passées et il s’en est suivi naturellement de nombreuses collaborations.
Le New York Time vous a surnommé le Bob Marley africain. Quel effet cela vous fait-il ?
A priori, cela ne me pose aucun problème car Bob Marley est un artiste qui a réussi à marquer de son empreinte la musique mondiale. Force est de lui reconnaître ce mérite. C’est vraiment un grand honneur que d’être comparé à cette grande figure. Mais je dois admettre que je suis très fier d’être Meta Dia, un artiste sénégalais ravi de représenter son pays et son continent aux quatre coins du monde.
Comment appréciez- vous l’apport des médias dans le développement de la musique ?
Le monde médiatique est très vaste et les choses évoluent à une vitesse hypersonique. Nous sommes à l’ère du numérique et les choses mutent trop vite au niveau des satellites. Il faut se mettre à niveau et pourvoir les populations de toutes les conditions idoines pour suivre la mouvance. Il faut mettre fin à ces problèmes récurrents de connexion et de lenteur du débit. C’est ce genre de détails qui plombe la bonne communication dans ce milieu de la musique où les choses bougent très vite. L’idéal aurait été que nous disposions de notre propre industrie et surtout que l’on évite de subir le diktat des grandes structures de productions occidentales. Il faut surtout se focaliser sur le fond des choses et éviter de se contenter du superficiel et de tout ce qui se trouve en surface.
Comment celui qui s’exprime par le roots reggae suit l’évolution politique du Sénégal ?
Effectivement, le reggae est une musique très engagée et tout le monde est d’accord sur ce fait. Ceux qui s’expriment dans ce genre sont très engagés et ce sont pour la plupart des activistes. Cependant, je ne me considère pas comme un activiste ou un acteur politique. Je suis plus intéressé par ce que ma participation peut apporter à mon peuple. Il s’agit du triptyque : éveiller, conscientiser et éduquer par mes messages. Je pars toujours du postulat qu’il faut toujours essayer de maîtriser le sujet que l’on aborde à chaque occasion. Je suis obligé d’admettre que cela fait un bon moment que je ne suis pas venu au Sénégal. Et pour tout ce qui touche à la politique de mon pays, j’en suis informé par les journaux ou par la télévision. Je ne suis pas au cœur de l’action. Je vois bien qu’il y a souvent des contestations et le champ politique est toujours en ébullition. Cela ne signifie pas que je suis pour un camp contre un autre. Chacun agit selon la perception qu’il se fait des choses. Je veux dire par là qu’il ne faut pas perdre nos valeurs et notre culture.
A mon avis, nous devons pouvoir nous focaliser sur des situations assez complexes. Je veux parler de notre environnement, de notre manière d’occuper notre espace vital etc. Cela veut dire que tous les jeunes ne doivent pas toujours se focaliser sur la chose politique car il y a d’autres causes à défendre. Il faut avoir le courage de faire notre autocritique et de nous pencher sur notre manière de vivre entre nous, de notre rapport avec les animaux et de l’érosion côtière. Ce sont les sujets d’une importance capitale. À mes yeux, c’est mieux que de passer notre temps à nous entretuer et à entretenir cette situation de tension permanente. Il faut une réelle introspection et surtout combattre la pauvreté qui engendre souvent cette frustration. A hungry mob is a angry mob (une foule affamée est une foule en colère dixit Bob Marley dans le titre small axe ndlr). Il faut comprendre que c’est à nous de développer ensemble ce pays. Malheureusement, sous nos cieux, on attend toujours beaucoup du Président. Il faut changer de vision. Il est vrai que le Président doit travailler pour améliorer la situation de son peuple. Mais le peuple ne doit pas être statique. C’est ensemble que nous allons développer notre Sénégal.
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LUMIÈRE SUR LE FRIGIDAIRE SANS ÉLECTRICITÉ DE BAH ABBA
Les Noirs ont pris une part active dans l’histoire de l’humanité sur bien des plans. En matière d’inventions, ils se sont illustrés de fort belle manière, mais malheureusement toutes les inventions à l’actif des Noirs n'ont pas été suffisamment vulgarisée
Les Noirs ont pris une part active dans l’histoire de l’humanité sur bien des plans. En matière d’inventions, ils se sont illustrés de fort belle manière, mais malheureusement toutes les inventions à l’actif des Noirs n'ont pas été suffisamment vulgarisées. Au pire des cas, leurs inventions ont été accaparées par les Blancs qui finissent par se les approprier injustement. Ainsi, certains chercheurs africains travaillent à porter à la connaissance de tous les exploits faits par des Noirs. C'est le cas du Dr Oumar Dioum.
Dans son livre «Lumières noires de l'humanité: inventeurs, héros, artistes et sportifs», le Dr Oumar Dioum y a recensé quelques-unes de ces inventions marquantes faites par des Noirs. C’est le cas de celle du Nigérian Mouhammed Bah Abba qui a inventé un frigidaire sans électricité.
La capacité d'invention n'est pas forcément dissociable de la performance du système éducatif. Depuis des années, il est admis que le système éducatif hérité de la France par les pays d’Afrique francophone est inefficace. La nécessité, voire des réformes s'impose. Toutefois, les dirigeants d’Afrique francophone rechignent à franchir ce cap des réformes. Ce qui continue de retarder les générations entières d'Africains. Comment comprendre cet immobilisme ?
Pour le Dr Oumar Dioum, c’est l’aliénation qui explique ce blocage des dirigeants à rompre avec le système français inefficace et dépassé. A son avis, c’est tout comme si la France inoculait une certaine dose d’aliénation dans le cerveau des pays qu’elle a colonisés.
LE PRIX NOBEL DE LITTERATURE AU TANZANIEN ABDULRAZAK GURNAH
Le romancier a été récompensé pour ses récits sur les effets du colonialisme et le destin des réfugiés.
Le Prix Nobel de littérature 2021 revient au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, âgé de 73 ans. Il s’intéresse principalement à l’écriture postcoloniale et aux discours associés au colonialisme, en Afrique, dans les Caraïbes et en Inde.
Abdulrazak Gurnah a reçu le Prix Nobel de littérature en 2021 «pour sa compréhension sans compromis et pleine de compassion des effets du colonialisme et du sort des réfugiés pris entre les cultures et les continents, selon l’Académie suédoise des Nobel jeudi à Stockholm.» Né sur l’île de Zanzibar, au large des côtes de l’Afrique de l’Est, Abdulrazak Gurnah s’est rendu en Grande-Bretagne pour étudier en 1968.
Les plus célèbres de ses romans sont «Paradise» (1994), qui a été présélectionné pour le Booker et le Whitbread Prize, «Desertion» (2005), et «By the Sea» (2001), retenus pour le Booker et le Los Angeles Times Book Award. Ce romancier tanzanien est basé au Royaume-Uni et écrit en anglais.
Enseignant à l’Université
De 1980 à 1982, Abdulrazak Gurnah a enseigné à l’Université Bayero de Kano au Nigeria. Il a ensuite rejoint l’Université du Kent, où il a obtenu son doctorat en 1982. Il y est maintenant professeur et directeur des études supérieures au sein du département d’anglais.
Il a édité deux volumes d’«Essays on African Writing», a publié des articles sur un certain nombre d’écrivains postcoloniaux contemporains, dont V. S. Naipaul, Salman Rushdie et Zoë Wicomb. Il est l’éditeur de l’ouvrage «A Companion to Salman Rushdie» (Cambridge University Press, 2007). Il est collaborateur du magazine Wasafiri depuis 1987.
Abdulrazak Gurnah a supervisé des projets de recherche sur les écrits de Rushdie, Naipaul, G. V. Desani, Anthony Burgess, Joseph Conrad, George Lamming et Jamaica Kincaid.
Prix très occidental
Cette année, les conjectures ont beaucoup tourné autour de la promesse de l’Académie d’élargir ses horizons géographiques. Même si le président du comité Nobel Anders Olsson avait pris soin de réaffirmer en début de semaine que le «mérite littéraire» restait «le critère absolu et unique».
Le prix est historiquement très occidental et depuis 2012 et le Chinois Mo Yan, seuls des Européens ou des Nord-Américains avaient été sacrés.
Sur les 117 précédents lauréats en littérature depuis la création des prix en 1901, 95, soit plus de 80% sont des Européens ou des Nord-Américains.
Avec le prix 2021, ils sont 102 hommes au palmarès pour 16 femmes.
Sur les quelque 200 à 300 candidatures soumises bon an mal an à l’Académie, cinq sont retenues avant l’été. Les membres du jury sont chargés de les lire attentivement et discrètement avant le choix final peu avant l’annonce. Les délibérations restent secrètes pendant 50 ans.
Après les sciences en début de semaine, la saison Nobel se poursuit vendredi à Oslo avec la paix, pour s’achever lundi avec l’économie. (AFPE)
«LA MUSIQUE CE N’EST PAS UNE MUSIQUE COMMUNAUTAIRE…»
Babylas Ndiaye, directeur artistique du festival «Xeman Jong Fadiouth», a présenté une communication sur le thème : «L’état de la diffusion musicale - le cas des festivals en Afrique de l’Ouest.»
La salle Alpha Waly Diallo de la Maison de la culture Douta Seck a abrité la deuxième session du Salon journalistique «Ndadje» aujourd’hui. Babylas Ndiaye, directeur artistique du festival «Xeman Jong Fadiouth», a présenté une communication sur le thème : «L’état de la diffusion musicale - le cas des festivals en Afrique de l’Ouest.»
En matière de festival, le Sénégal a un très faible modèle de diffusion artistique. C’est ce que constate le directeur artistique du festival Xeman Jong Fadiouth et par ailleurs coordonnateur artistique du projet Deedo.
Babylas Ndiaye, qui animait la deuxième session du Salon journalistique Ndadje, estime qu’il faut sortir du communautarisme dans le secteur de la musique. «Aujourd’hui, la musique ce n’est pas une musique communautaire. Il faut qu’on sorte de ce code-là. Salif Keïta, ce n’est pas parce qu’il chante en bambara que les gens l’écoute, mais c’est parce qu’il fait de la musique originale et Oumou Sangaré pareille. Il faut qu’on s’ouvre sinon, on va rester toujours à jouer pour nos compatriotes», a-t-il fait savoir.
Poursuivant sa communication, il a souligné que même si le Sénégal ne dispose pas de grandes dates pour les festivals en dehors du Festival mondial des arts nègres, n’empêche, beaucoup d’artistes viennent au Sénégal pour jouer des concerts. Une chose incompréhensible à ses yeux. «Il n’y a aucune logique de faire venir des grands noms et les payer 120 mille euros, pour s’amuser, faire du spectacle playback. Il n’y a que le Sénégal qui le fait. Ceux qui le font peut-être, c’est pour avoir le succès. Mais c’est incompréhensible», dit-il. Et de poursuivre : «Eduquons nos publics avec du bon et pas de la facilité. C’est très facile de faire venir des gens pour faire du playback. Donnons au public de l’originalité et éduquons-le, cherchons à donner au public de la qualité», a-t-il suggéré.
Régisseur général du Circuit Manding qui rassemble le Massa d’Abidjan, les Nuits Atypiques de Koudougou, le Djguele festival de Boundial et le Festival sur le fleuve Niger de Ségou, Babylas Ndiaye a fait savoir qu’on ne peut pas tout attendre de l’Etat pour développer notre diffusion artistique. «L’Etat peut, l’Etat doit mais s’il ne le fait pas, cherchons d’autres moyens», a-t-il lancé. «Nous devons faire une révolution pour pouvoir avancer. Il faut arrêterdenousrabaisser,arrêterlafacilité,lagratuité.Ilnous faut une ouverture aux autres en investissant sur les ressources humaines.»
Près de 25 journalistes ont bénéficié de ce cours sur l’état de la diffusion musicale en Afrique de l’Ouest, sur les structures et infrastructures existantes pour mettre en place une bonne diffusion de la musique sur le plan médiatique, sur le plan scénique et sur le plan commercial. Pour Babylas Ndiaye, «il faut aussi investir dans les ressources humaines, sur la ferraille(son et lumière) parce que c’est une économie», a-t-il expliqué. D’ailleurs, citant la Côte d’ivoire, Babylas Ndiaye de dire que ce pays «a subi deux guerres entretemps, et le Sénégal zéro guerre et on est toujours loin».
Pour rappel, cette session de formation initiée par Goethe Institute, est coordonnée par le journaliste culturel, Alioune Diop. La prochaine session du salon Ndadje est prévue le 28 octobre, au Centre culturel Blaise Senghor sur le thème : «Le message du reggae face aux défis actuels de la jeunesse africaine.»
ABDERRAHMANE SISSAKO ET MATI DIOP DEMANDENT ENGAGEMENT ET ACTIONS
L’industrie du film en Afrique emploie près de 5 millions de personnes et représente 5 milliards de dollars de Produit intérieur brut (Pib)
D’ici 2025, l’industrie du film en Afrique pourrait créer 20 millions d’emplois et contribuer au Pib à hauteur de 20 milliards de dollars. Selon le rapport de l’Unesco «L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance» présenté hier à Paris, ce potentiel est largement sous-exploité. Raison pour laquelle le cinéaste Abderrahmane Sissako demande aux Etats de s’engager.
L’industrie du film en Afrique emploie près de 5 millions de personnes et représente 5 milliards de dollars de Produit intérieur brut (Pib). C’est une des conclusions du rapport de l’Unesco «L’indus - trie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance» présenté hier à Paris. Selon ce rapport, le potentiel du continent en la matière lui permettrait de créer plus de 20 millions d’emplois et de contribuer à hauteur de 20 milliards de dollars au Pib combiné du continent d’ici 2025. «Ce potentiel reste largement inexploité en dépit de l’augmentation significative de la production à travers le continent», conclut le rapport qui s’est appesanti sur les 43 pays du continent qui ont répondu au questionnaire malgré l’absence notable de données.
Selon le cinéaste mauritanien, Abderrahmane Sissako, le développement de ces potentialités est le combat de chaque pays. Prenant l’exemple du Centre Yennenga mis en place par Alain Gomis à GrandDakar et qui va permettre à des jeunes du continent de se former à la post-production, M. Sissako appelle les Etats à s’impliquer. «Tant que nos politiques ne vont pas s’engager pour valoriser ce que nous sommes, on ne va pas s’en sortir. C’est le combat de chaque pays et Alain Gomis a montré à Dakar que les choses ne peuvent changer que de l’intérieur.» Le président du jury 2021 du Fespaco intervenait au panel qui a suivi la présentation du rapport. Présente à ses côtés, la cinéaste Mati Diop a estimé que malgré son importance, le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique du Sénégal (Fopica) ne suffisait pas pour développer le secteur. «Il faut une vision, il faut mettre du sens dans le mot culture.
Former des cinéastes, des producteurs et des scénaristes doit être au cœur des préoccupation du pays», a-t-elle souligné en regrettant l’absence de cinéastes vivant au Sénégal pour partager leur vision dans ce panel. «Mon parcours ou celui de Alain Gomis n’est pas représentatif des cinéastes africains», souligne la réalisatrice d’Atlantique qui estime que les expériences vécues par ces deux grands noms du cinéma sénégalais occultent, en quelque sorte, les problèmes de financement que rencontrent les nombreux jeunes réalisateurs du pays.
Entre 1960 et 2020, la Direction de la cinématographie du Sénégal a recensé 900 titres sénégalais réalisés entre par les 110 sociétés de production établies au Sénégal. Et ces dernières années, le cinéma sénégalais s’est distingué notamment par la réalisation de séries à succès comme Maîtresse d’un homme marié, Golden, Impact, etc.
Selon le rapport de l’Unesco, la révolution numérique a grandement favorisé ce développement. Au Nigeria également, l’exemple de Nollywood est assez édifiant. Dans ce pays, l’équipement cinématographique numérique bon marché et les plateformes en ligne, qui permettent une distribution directe aux consommateurs, ont donné naissance à une nouvelle économie pour les créateurs de contenus.
PENDA SY REPRÉSENTERA LE SÉNÉGAL
L’élection Miss Monde 2021 sera la 70ᵉ cérémonie de Miss Monde. Elle aura lieu au Coliseo José Miguel Agrelot, à San Juan, à Porto Rico, le 16 décembre prochaine. La gagnante succédera à la jamaïcaine Toni-Ann Singh.
L’élection Miss Monde 2021 sera la 70ᵉ cérémonie de Miss Monde. Elle aura lieu au Coliseo José Miguel Agrelot, à San Juan, à Porto Rico, le 16 décembre prochaine. La gagnante succédera à la jamaïcaine Toni-Ann Singh.
Penda SY représentera le Sénégal, au concours. Originaire de la région de Tambacounda, elle est étudiante en Licence 3. "1,72 m au minimum, célibataire sans enfant, moins de 24 ans, bilingue français anglais, teint naturel, disposant d’excellentes qualités et conditions physiques, casier judiciaire vierge, copie passeport valide pendant la période de sélection", détaille sa fiche de présentation.
Selon un communiqué du comité miss Sénégal nouvelle vision, un casting digital a permis de sélectionner la candidate nationale, sur 100 participantes issues du Sénégal et de la Diaspora.
MBOUGAR SARR PASSE A LA DEUXIEME SELECTION DU PRIX GONCORT
L’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr a été retenu dans la deuxième sélection du ‘’Prix Goncourt 2021’’ pour son roman ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ a-t-on appris mardi de l’Académie du Prix Goncourt.
L’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr a été retenu dans la deuxième sélection du ‘’Prix Goncourt 2021’’ pour son roman ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ a-t-on appris mardi de l’Académie du Prix Goncourt.
L’ouvrage du sénégalais figure notamment dans cette deuxième sélection composée de neuf publications parmi lesquelles ‘’Le voyage dans l’Est’’ de Christine Angot, ‘’La carte postale’’ d’Anne Berest, ‘’Enfant de salaud’’ de Sorj Chalandon, ‘’Milwaukee Blues’’ de Sabine Wespieser.
L’Académie du ‘’Goncourt’’ compte révéler les quatre finalistes le 26 octobre prochain. Le lauréat 2021 sera connu le 3 novembre.
‘’La plus secrète mémoire des hommes’’ est le quatrième roman de Mohamed Mbougar Sarr. L’ouvrage de 448 pages se présente comme ‘’un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. Un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face à face entre l’Afrique et l’Occident’’, écrit l’auteur.