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22 avril 2025
Culture
PRIX GONCOURT : UN ROMAN DE L’ÉCRIVAIN MBOUGAR SARR EN LICE
’La plus secrète mémoire des hommes’’, le roman de l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr paru chez les éditions ‘’Philippe Rey’’, figure dans la première liste de 16 œuvres littéraires en lice pour le Prix Goncourt, récompense littéraire convoitée
Dakar, 7 sept (APS) – ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’, le roman de l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr paru chez les éditions ‘’Philippe Rey’’, figure dans la première liste de 16 œuvres littéraires en lice pour le Prix Goncourt, la récompense la plus convoitée de la saison en France, a appris l’APS.
L’académie Goncourt a dévoilé ce mardi, une première liste de 16 romans en lice pour la récompense la plus convoitée de la saison, dont le roman Mohamed Mbougar SARR ‘’La plus secrète mémoire des hommes’’.
Selon le site livreshebdo.fr, ‘’Les Goncourt n’ont toutefois pas sélectionné de primo-romanciers cette année’’.
L’académie Goncourt, présidée par Didier Decoin, se compose d’Eric-Emmanuel Schmitt, Pascal Bruckner, Paule Constant, Patrick Rambaud, Tahar Ben Jelloun, Camille Laurens, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel et Pierre Assouline.
Les deux prochaines sélections du prix Goncourt 2021 auront lieu les 5 et 26 octobre. Le 3 novembre sera dévoilé, chez Drouant, le nom du successeur d’Hervé Le Tellier, lauréat en 2020 pour ‘’L’anomalie’’ (Gallimard).
Voici la liste complète des 16 romans sélectionnés et les noms de leurs auteurs :
• Christine ANGOT, Le Voyage dans l’Est, Flammarion
• Anne BEREST, La carte postale, Grasset
• Sorj CHALANDON, Enfant de salaud, Grasset
• Louis-Philippe DALEMBERT, Milwaukee Blues, Sabine Wespieser
• Agnès DESARTHE, L’éternel fiancé, L’Olivier
• David DIOP, La porte du voyage sans retour, Seuil
• Clara DUPONT-MONOD, S’adapter, Stock
• Elsa FOTTORINO, Parle tout bas, Mercure de France
• Patrice FRANCESCHI, S’il n’en reste qu’une, Grasset
• Lilia HASSAINE, Soleil amer, Gallimard
• Philippe JAENADA, Au printemps des monstres, Mialet-Barrault
• François NOUDELMANN, Les enfants de Cadillac, Gallimard
• Maria POURCHET, Feu, Fayard
• Abel QUENTIN, Le voyant d’Étampes, L’Observatoire
• Mohamed Mbougar SARR, La plus secrète mémoire des hommes, Philippe Rey
• Tanguy VIEL, La fille qu’on appelle, Éditions de Minuit
L’HISTOIRE JAMAIS RACONTEE DE MALICOUNDA
Malicounda ! Une agglomération séculaire multiethnique nichée entre la localité de Ngandigal et la station balnéaire de Saly Portudal sur la Petite Côte dans l’arrondissement de Sindia, département de Mbour (région de Thiès)
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 07/09/2021
Fondé en 1902 par Barka Sanokho et un petit nombre de Bambaras venus du Mali, le village de Malicounda Bambara dans la commune de Malicounda, sur la Petite côte, fait partie d’un ensemble de localités dont la population est originaire du Mali. Une zone où l’excision existe de façon endémique. Toutefois, aujourd’hui, les mentalités ont bien changé. Les familles ont fini par abandonner cette coutume grâce aux campagnes de sensibilisation, d’éducation et de prise de conscience sur les droits humains animées par certaines organisations surtout non gouvernementales.
Malicounda ! Une agglomération séculaire multiethnique nichée entre la localité de Ngandigal et la station balnéaire de Saly Portudal sur la Petite Côte dans l’arrondissement de Sindia, département de Mbour (région de Thiès). Elle serait fondée dans les années 1901 par les nommés Samba Bâ et Karfa Traoré. Deux cultivateurs d’arachide qui avaient quitté leur Mali natal à la recherche de terres fertiles. Des sols féconds qui, plus tard, attirèrent des hordes de travailleurs saisonniers appelés « Firdous », pour la plupart venus du Mali et de l’actuel Burkina Faso et qui rentraient après les récoltes. Parmi eux, beaucoup décidèrent, au fil des ans, de rester et finirent par se sédentariser. Ces ressortissants maliens dont les descendants, nés à Malicounda, deviendront des Sénégalais à part entière. Ils seront rejoints par des parents et d’autres groupes venus de certaines localités du Sénégal, des autochtones qui sont Sérères, Wolofs et Toucouleurs. C’est pourquoi, il y a trois Malicounda. Celui Bambara, Sérère et Wolof. Pour autant, les populations de ces trois villages constituent un parfait melting-pot grâce aux mariages interethniques qui y sont légion. L’origine du nom de Malicounda renvoie dans l’imaginaire populaire à une marque Bambara du Mali. Toutefois, des dignitaires de Malicounda Sérère soutiennent le contraire. Ils expliquent que ce nom est d’origine sérère. Malicounda venant du mot sérère « Mal » qui signifie « herbes sauvages, spontanées » et de « Koundal », un lieu habité par les « djinns ». « Lorsque les colons sont venus demander le nom du village, les populations autochtones leur ont répondu « Mal-Kounda ». Mais une erreur de transcription a fait écrire aux Blancs « Malicounda ». Et depuis lors, le nom est resté », racontent les sages.
Barka Sanokho fonda le village de Malicounda Bambara en 1902
Le village de Malicounda Bambara dans la commune du même nom fut fondé en 1902 par Barka Sanokho et un petit nombre de Bambaras venus du Mali. Ceci, après un bref séjour à Saly Portudal. En 1903, ce fut l’arrivée de Samba Ba et des Peuls firdous originaires de la Casamance. Puis une vague massive de Bambaras arrivèrent à la recherche de terres fertiles pour la culture de l’arachide. Malicounda Bambara devint ainsi un grand village et fut divisé en trois quartiers. KarfaBougou, dirigé par Karfa Sidibé, Binabougou, dirigé par Bounama Diarrisso, et Barka Bougou, dirigé par Barka Sanokho. Barkarbougou, très vaste, fut divisé en trois sous-quartiers : Dioulacounda (le quartier des commerçants), Nioroncounda (les habitants de Nioro) et Khaidacounda (le quartier du marabout Fodé Bocar Doucouré). Barka Sanokho fut ainsi le premier chef du village et à sa mort, en 1904, Samba Diarra lui succéda jusqu’à 1905. À la mort de ce dernier, furent élus successivement : Mamadou Ba (1905-1930), Toubey Sow (1930-1962), Kao Ba (1962-1988), Cheikh Amala Sow (1989-2006), puis Samba Sow etc., Avec une population jeune et active, musulmane, constituée en majorité de Tidjanes ayant comme guide spirituel Cheikh Amala, ainsi que des fidèles de Cheikh Bouh Kounta de Ndiassane, la jeunesse exerce tous les corps de métier et s’est engagée pour le développement de sa localité. Aujourd’hui beaucoup de jeunes ont abandonné la culture de la terre au profit d’un travail salarié dans les hôtels de Saly ou à Dakar. D’autres rêvent d’émigrer comme leurs aînés pour revenir construire de belles maisons.
Malicounda Bambara dit non à l’excision
« Quel que soit le prix à payer, il n’est pas question de revenir en arrière. Pour nous, l’excision appartient déjà au passé ». Un serment prêté en juillet 1997 par les femmes de Malicounda. Ce, suite à une prise de conscience de leurs droits et, surtout, des dangers d’une pratique qui relève de la tradition et des tabous. Fatou Cissoko, Khady Bèye et leur bande parlent le « bambara », une des langues mandingues. Les Bambaras (bambara : Bamanan ; pluriel, Bamananw, Bamana ou Banmana) sont une ethnie d’Afrique de l’Ouest faisant partie du groupe mandingue, établis principalement dans le Sud de l’actuel Mali dans la région de Ségou et Koulikoro. Ainsi que dans d’autres pays tels que le Burkina Faso (au sud) et la Côte d’Ivoire (au nord). Ces jeunes filles avouent que les mutilations génitales féminines désignent l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins externes. Une pratique généralement réalisée par un exciseur traditionnel avec un couteau ou une lame de rasoir avec ou sans anesthésie. Maïmouna Traoré, la maman d’une d’elles, dit connaitre aujourd’hui ses droits. Elle sait que son corps lui appartient. Aussi, elle ne souhaiterait jamais imposer à ses enfants les mutilations qu’elle a subies. « En juillet 1997, bravant les interdits de la tradition, les femmes de Malicounda se sont dressées pour dire non aux mutilations sexuelles féminines dont sont victimes les filles de certaines ethnies », révèle-t-elle. Et ceci à la suite d’un programme de sensibilisation sur les risques de ces pratiques et sur le droit des femmes mené par l’organisation internationale Tostan avec le soutien de l’Unicef, de l’ONG américaine American Jewish World Service (AJWS) et du gouvernement sénégalais. Depuis, le « serment de Malicounda » s’est propagé comme un feu de brousse dans les villages des environs.
L’histoire racontée de Doussou Konaté et de sa fille adoptive
« Dans ce village faisant partie d’un ensemble de localités bambaras établies dans une zone où l’excision existe de façon endémique, les mentalités ont donc aujourd’hui bien changé. Des familles ont fini par abandonner cette coutume qui, dépouillée de ses alibis mythologiques et rituels, n’a plus d’autre justification que la volonté brutale de contrôler la virginité des filles et la sexualité des femmes en les mutilant », explique une vieille dame Bambara. Elle se rappelle qu’à l’époque, l’excision était tellement ancrée dans les mœurs que ceux qui tentaient d’y soustraire leurs enfants s’exposaient à voir une tante ou une grand-mère emmener de force l’enfant chez l’exciseuse. De même, lorsqu’un Bambara avait pris femme dans une communauté aux mœurs différentes, ses parents faisaient tout pour que leur belle-fille se fasse exciser. En atteste, l’histoire de Doussou Konaté et de sa fille adoptive. Laquelle illustre la force de la tradition et du conformisme social. « Sa famille ne pratiquait pas l’excision et il avait décidé de ne pas imposer cette épreuve à sa fille. Mais, vers l’âge de dix ans, celle-ci a commencé à être l’objet de moqueries de la part des enfants de son âge. Un garçon l’a traitée publiquement d’impure. On lui a dit qu’elle ne trouverait jamais de mari. Pendant des mois, elle n’a cessé de pleurer. Elle suppliait son père de la faire exciser pour être comme les autres. Doussou a fini par céder. Du jour au lendemain, sa fille a retrouvé sa place dans la communauté. Et à un peu moins de dix-huit ans, elle s’est mariée. Cependant c’est dans le village de Malicounda Bambara qu’est partie, le 31 juillet 1997, la célèbre déclaration publique pour l’abandon de l’excision. Elles étaient 35 femmes à avoir osé mettre un terme à cette pratique traditionnelle africaine. Aujourd’hui, elles sont plusieurs centaines de femmes qui viennent de plus de 3000 villages du Sénégal. Elles débarquent également du Mali, de la Guinée et même de la Mauritanie. Et outre l’aspect festif, elles ont réussi à lancer une campagne pour l’abandon total de l’excision au Sénégal avec comme objectif d’obtenir une réduction de cette pratique sur l’ensemble du continent africain.
TIMO-TIMO, PLONGÉE DANS LA MYSTIQUE FÊTE DES FILLES
Le « Iyamb » est une fête exclusivement dédiée aux filles célibataires et sans enfant chez les Bediks. Cet héritage culturel a survécu au temps à Iwol, village juché sur une colline, à 485 mètres d’altitude, dans l’arrondissement de Bandafassi
Le « Timo-Timo » ou le « Iyamb » est une fête exclusivement dédiée aux filles célibataires et sans enfant chez les Bediks. Cet héritage culturel a survécu au temps à Iwol, village juché sur une colline, à 485 mètres d’altitude, dans l’arrondissement de Bandafassi. La pratique connaît encore de beaux jours et mobilise, tous les deux ans, dans un intervalle de quatre ans, des centaines de filles. Chants, danses, rites traditionnels, en compagnie des masques « Doukouta », rythment cet évènement qui se tient sur quatre jours.
Début août, sur la route d’Iwol, par un temps pluvieux d’un ciel grisâtre qui a fini d’envelopper Kédougou et environs. Après 22 kilomètres de route parcourus à bord d’une moto, nous voilà au pied de la colline Iwol sur lequel est posé le village bedik du même nom, à 485 mètres d’altitude par où on accède par des sentiers accidentés. Au bout de trois minutes de marche, on transpire déjà à grosses gouttes. Alors que le chemin est encore long. En effet, il faut une demi-heure de marche, entrecoupée de pause d’une à deux minutes, pour enfin arriver au sommet de ce relief. Aller à la découverte du « Timo-Timo », fête réservée aux filles célibataires et sans enfant, demande un effort physique et mental.
À notre arrivée, au petit soir, alors que le soleil se dirigeait vers le couchant, facile à observer à cet endroit, nous retrouvons le groupe de jeunes filles se dirigeant vers l’ultime étape de la cérémonie. Sous un grand arbre, dernière ligne de démarcation entre les filles et la foule, elles dansent et chantent avec des porteurs de masques traditionnels. Des chansons qui disent : « je n’ai qu’à danser puisque l’année prochaine je ne sais pas si je serai encore là ». Nul ne peut aller au-delà de ce point. Ni les femmes, encore moins les hommes, à l’exception des filles et des gens masqués ainsi que le chef coutumier ou son représentant chargé de faire la traduction entre les filles et les masques qui ont un langage différent de la langue locale. Un langage que seuls les initiés sont capables de comprendre et de traduire. La fête concerne uniquement les filles célibataires et sans enfant d’un certain âge. Tout un mystère, un secret tourne autour de cette fête. « C’est une cérémonie qui s’appelle « Iyamb » ou « Timo-Timo » et qui se déroule pendant l’hivernage. Elle se passe pendant deux années successives avant une pause de deux ans. Par exemple, si on la tient cette année et l’année prochaine, il faudra attendre deux ans de plus pour la tenir à nouveau pendant deux ans de suite, et ainsi de suite. Seules les jeunes filles de trois ans à 20 ans environs, célibataires et sans enfant, sont autorisées à y participer. On interdit aux femmes enceintes d’y participer parce qu’on ne sait pas quel enfant elle porte. Imaginez si c’est un garçon qu’elle porte, par exemple, alors que c’est une danse interdite aux hommes et qui concerne uniquement les jeunes filles ! », explique Jean Baptiste Keïta, chargé de l’organisation. En clair, ce sont les hommes qui organisent la fête même s’ils n’y prennent jamais part, si ce n’est y assister à l’image des autres visiteurs et invités.
Au milieu du village, une case érigée sert uniquement à l’occasion de cette fête. N’y entrent que les filles concernées par le rite du « Timo-Timo ». Mais encore, faut-il qu’elles s’habillent ou se voilent en blanc avant d’accéder à la case ou est aussi conservée la bière destinée aux personnes qui désirent boire. L’évènement est un grand moment de retrouvailles et de festivités.
Chants, danses, corvées et pratiques secrètes
« C’est une fête qui commence un lundi à partir d’un endroit secret connu seulement des filles, du chef coutumier et des masques. À leur retour de cet endroit, les filles et les femmes dansent et chantent sous le gros baobab du village. Le mardi, toute la journée, c’est uniquement les jeunes filles qui dansent. Le mercredi, on fait une corvée au champ du chef de village. Le jeudi, c’est la fête « gninguinata » qui signifie la clôture de la fête en Bedik », détaille Jean Baptiste Keïta.
Le jeudi, jour de notre arrivée, coïncidait donc avec la dernière étape du Timo-Timo. L’ambiance est à son maximum. Depuis le matin, les filles dansent sur la place publique avec grande ferveur. Pour la quatrième et dernière étape, seules les filles de plus de 10 ans chantent et dansent. Une tradition bien ancrée chez les Bedik et qu’ils perpétuent depuis toujours. « Ces filles sont issues de différents villages et elles sont des centaines. Ce sont des fêtes de jouissances aussi. Les seuls masques qui sont autorisés à sortir à cette occasion sont appelés ‘’Doukouta’’ », fait comprendre Jean Michel Karfa Keïta, membre du comité d’organisation.
Avec des tresses entrelacées de perles, les filles en mini-pagnes et des perles autour des hanches, dansent et chantent avec les masques. Les femmes quant à elles sont chargées de tresser, d’accompagner et d’orienter les filles. Elles chantent aussi à certaines étapes avec elles. Hélène Camara, habitante du village, a vu sa jeune fille y prendre part. Elle revient sur les préparatifs. « À l’approche de la fête, les femmes cherchent de l’argent de gauche à droite pour payer les accessoires à leurs filles et pour pouvoir les tresser, car ce n’est pas chaque femme qui sait faire les tresses dédiées à la cérémonie. Tous les villages environnants viennent à Iwol pour y assister. Les invités arrivent la veille, le dimanche », confie-t-elle. Et Hélène se réjouit d’avoir vu sa fille participer à cet évènement. « Nous sommes très satisfaits de voir nos filles participer à cette fête. Nous sommes parfois soucieuses de ne pas voir nos filles bien terminer la fête. Nous laissons aussi nos champs pendant cinq jours pour l’organisation de cette fête. Notre rôle, c’est de puiser de l’eau, préparer pour nos familles, faire leur linge et les surveiller », renchérit-elle. Cette fête, Hélène la connait très bien. « Depuis 30 ans, je participe à l’organisation de cette fête. Il y a un peu de changement. Maintenant, avec la modernité, il y a une évolution dans l’habillement par exemple », souligne-t-elle.
Au crépuscule, les jeunes filles, en file indienne, regagnent le village après l’ultime étape où on les avait perdues de vue. De là où elles étaient, elles seules savent ce qui s’y est passé. Pour conclure le « Timo-Timo », elles chantent et dansent à nouveau sur la place publique avant de se disperser, en gardant, chacune, le secret de leur ultime étape en mémoire et pour toujours. C’est la condition pour participer au prochain « Timo-Timo », du moins pour celles qui seront toujours célibataires et sans enfant.
FILM SUR LES «TIRAILLEURS», OMAR SY, PRODUCTEUR ET ACTEUR PRINCIPAL
L’acteur français d’origine sénégalaise, Omar Sy, va incarner le personnage principal d’un long métrage fiction consacré aux tirailleurs sénégalais, un film dont le tournage va se dérouler en France et au Sénégal
L’acteur français d’origine sénégalaise, Omar Sy, va incarner le personnage principal d’un long métrage fiction consacré aux tirailleurs sénégalais, un film dont le tournage va se dérouler en France et au Sénégal, a-t-on appris du Secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique du Sénégal (Fopica).
Abdoul Aziz Cissé a rencontré à ce sujet la coproductrice du film, Caroline Nataaf, lors du dernier festival de Cannes, en juillet dernier. «Les échanges avec Caroline Nataaf avaient pour objectif d’approfondir les discussions que nous avons déjà eues avec l’acteur Oumar Sy et son équipe de production concernant un appui souhaité de l’Etat du Sénégal, à travers le Fopica, dans le cadre de la production de ce long métrage fiction dont une partie sera tournée au Sénégal», a-t-il rapporté.
Dans ce film historique dont le tournage a démarré le 23 août dernier dans les Ardennes (France), Omar Sy incarne le personnage d’un père sénégalais qui s’engage dans l’Armée française pour retrouver son fils, enrôlé de force en 1917. Le tournage prévu pour une durée de neuf semaines, va se poursuivre en France jusqu’au 13 octobre prochain en France, avant le Sénégal qui va abriter la deuxième partie du tournage, à partir de janvier 2022.
Selon Abdoul Aziz Sy, ce film «tient particulièrement à cœur» Omar Sy, qui a sollicité le Fopica pour qu’il puisse participer à son financement et faire en sorte qu’il bénéficie des accords de coproduction signés entre le Sénégal et la France. Il est produit par l’acteur lui-même qui participe à son financement, par le biais de ses sociétés Korokoro (France) et Sy Possible Africa (Sénégal), aux côtés de France 3 et Canal +. «Oumar, conscient du rôle important qu’il peut jouer dans le développement du cinéma sénégalais, a décidé de créer la société de production Sy Possible Africa pour attirer un grand nombre de projets de films au Sénégal. Ce qu’il a déjà fait avec le film Yao», souligne Abdoul Aziz Cissé.
En plus de la participation financière du Fopica dans ce nouveau projet de film de Oumar Sy, «nous avons discuté des procédures permettant de faire bénéficier au film des accords de coproduction signés entre le Sénégal et la France», a indiqué le Secrétaire permanent du Fopica. Il signale à ce sujet que la France et le Sénégal travaillent sur un projet de réactualisation des accords de coproduction et d’échanges cinématographiques dont les négociations ont été finalisées. «Le principal point d’achoppement des négociations résidait dans le passage d’un seuil de 80%-20% à 90%- 10%», précise-t-il.
Omar Sy est déjà à l’affiche dans un autre film lié au Sénégal, le road movie Yao, que l’acteur francosénégalais a coproduit avec Philippe Godeau. Omar Sy est l’acteur principal de ce film sorti en 2019 et qui a été tourné entre Dakar et Matam, région du Nord du Sénégal, sous la forme d’un émouvant retour aux sources.
27E EDITION DU FESPACO, LE SENEGAL A L’HONNEUR
Le Festival du cinéma et de la télévision de Ouagadougou aura lieu du 16 au 27 octobre prochain. Le Sénégal, pays invité d’honneur de cette 27e édition, entend avoir une participation singulière
Le Sénégal sera l’invité d’honneur du prochain Festival du cinéma et de la télévision de Ouagadougou prévu du 16 au 27 octobre . Le pays sera également à l’honneur avec l’instauration de deux nouveaux prix dédiés au président de la République et au cinéaste, Ababacar Samb Maharam, et l’érection d’une statue de Alain Gomis.
Le Festival du cinéma et de la télévision de Ouagadougou aura lieu du 16 au 27 octobre prochain. Le Sénégal, pays invité d’honneur de cette 27e édition, entend avoir une participation singulière. Une délégation dirigée par le Secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique (Fopica) est en séjour dans la capitale du Faso depuis le 2 septembre. Selon Aziz Cissé, le Sénégal va présenter deux prix à cette édition. «Jusqu’ici on venait participer par rapport aux films sélectionnés et chaque année il y avait la journée du Sénégal, mais puisqu’on est le pays invité, il y a eu des négociations depuis le départ pour présenter deux prix : celui du président de la République du Sénégal et un prix hommage à Ababacar Samb Maharam, un des pionniers du cinéma sénégalais et qui a joué un rôle important dans la fédération des cinématographies africaines, qui a sacrifié sa carrière pour cette structuration.» Selon Aziz Cissé, la deuxième innovation obtenue par le Sénégal, sera l’érection d’une statue du réalisateur Alain Gomis, double vainqueur de l’Etalon d’or du Yennenga. Selon M. Cissé, cette statue ira rejoindre celle de Sembène Ousmane sur l’Avenue des cinéastes et sera dévoilée le lendemain de l’ouverture du festival.
Cette année, avec les innovations apportées par la nouvelle équipe, le Fespaco ne s’arrête pas aux projections de films. Une section Fespaco Pro a été lancée et elle est parrainée par Alain Gomis. «Le Sénégal est invité d’honneur et du fait de ce statut, il est important que les choses soient faites différemment», souligne le chef de la délégation sénégalaise. Pour sa part, le Délégué général du Fespaco, Alex Moussa Sawadogo, annonce que la sélection officielle sera dévoilée le 9 septembre prochain.
Contrairement aux années précédentes, la conférence de presse se tiendra à Ouaga. Cette année, ce sont plus de 1200 films qui ont participé à la sélection, indique M. Sawa - dogo. Evoquant les préparatifs, M. Sawadogo a assuré que tout se déroule bien même si, dit-il, «nous serons face à un Fespaco de tous les défis, au vu de la situation actuelle, sanitaire et sécuritaire». Avec les innovations apportées, il s’agit de faire du Fespaco, un festival de son temps. «Faire en sorte qu’audelà de son caractère de vitrine du cinéma africain, que le festival soit une passerelle pour les créateurs du cinéma de demain», souligne M. Sawa dogo.
«IL Y A PLUS DE SALONS HORS DU CONTINENT»
Doudou Sarr se prononce sur la modernisation du secteur
Le Dakar music expo (Dmx) entre dans sa phase de «maturité». Pour cette 3ème édition prévue du 3 au 6 février 2022, le salon sera bilingue pour attirer le monde anglophone. Son objectif reste la structuration de l’industrie musicale du Sénégal et cela passe par l’unité selon Doudou Sarr. Le promoteur du Dmx constate qu’il «y a plus de salons sur la musique africaine hors du continent».
La 3ème édition du Dakar music expo (Dmx) sera organisée au mois de février 2022, plus précisément du 3 au 6. Pour cette prochaine édition, le salon réunissant les acteurs et professionnels de la musique à Dakar, va s’ouvrir au monde anglophone. L’annonce a été faite samedi par Doudou Sarr, le promoteur du salon, lors d’une séance d’échange avec des journalistes.
«La 3ème édition va se tenir du 3 au 6 février. C’est l’édition de la maturité. On a su asseoir le concept de manière locale. La précédente édition a enregistré la participation de tous les managers. Il y a une adhésion plus forte que la première année. Les artistes sont venus en masse pour échanger sur l’actualité du secteur. Cette année, on veut faire un salon bilingue. Car plus de 80% de l’information du secteur sont traités en anglais», a déclaré Doudou Sarr.
Voulant la rencontre amicale, l’agent tourneur de Youssou Ndour dans le monde anglophone a expliqué la raison de l’organisation du Dakar music expo. Doudou Sarr a donné les deux raisons qui sous-tendent l’organisation de ce salon qui fait partie de l’agenda culturel du Sénégal. «Au Cap-Vert, il y a l’Atlantique music expo, au Maroc c’est Visa for music, Moshito en Afrique du Sud. Acces de Music in Africa qui est itinérant, etc. Depuis une dizaine d’années, l’Afrique organise ses salons. Mais ils sont calqués sur les grands salons. Il y a beaucoup plus de salons sur la musique africaine organisés hors du continent qu’ici. Ça pose le problème d’accès à l’information. C’est pourquoi j’ai voulu l’organiser à Dakar. On a un énorme potentiel qu’on n’exploite pas.
L’idée c’est de répéter ce qui se fait à l’international», a-t-il déclaré. Dans ce même ordre d’idées, Doudou Sarr a identifié les freins qui empêchent la création d’une industrie musicale au Sénégal. Ainsi, à travers Dmx, Doudou Sarr veut jeter les bases d’une industrialisation. «Je m’intéresse à la structuration du secteur avec un optique business. Cela passe par une identification des acteurs et l’accès à l’information. Tous les maillons de la chaîne de valeur doivent être identifiés. Au Sénégal, on a la créativité, le contenu artistique, l’emplacement géographique, un beau pays. Tout est réuni pour faire des événements toute l’année qui peuvent drainer du monde», a-t-il souligné.
Fort de cette ambition, Doudou Sarr estime positifs les actes posés dans ce sens par le Dmx. «L’impact du salon se mesure par la prise de conscience collective d’un besoin de se structurer. L’Association des managers considère le projet comme le sien. D’autres paris sont difficiles à gagner. La Sodav fait un travail excellent mais ça va prendre du temps. La législation surtout fiscal doit être revue. L’idée c’est qu’on se retrouve chaque année pour en parler. En même temps, nous invitons au Dmx des présentateurs pour les convaincre à programmer nos artistes. Iss814 et Guiss bu bess ont eu ce débouché», a jouté Doudou Sarr
UN OUVRAGE INSPIRÉ DES RÉCITS DU CONFINEMENT
Un ouvrage à paraître la semaine prochaine à L’Harmattan se présente comme la compilation de récits d’expériences vécues lors du confinement imposée par la crise de la maladie à coronavirus, une manière de donner écho aux voix de personnes résilientes
Dakar, 6 août (APS) - Un ouvrage à paraître la semaine prochaine à L’Harmattan-Sénégal se présente comme la compilation de récits d’expériences vécues lors du confinement imposée par la crise de la maladie à coronavirus, une manière de donner écho aux voix de personnes résilientes résolues à faire des mots leur refuge dans ce contexte dramatique.
Intitulé "A l’ombre des voix", cet ouvrage collectif né d’une initiative de la section sénégalaise de la Communauté africaine de culture (CACSEN), se veut "une polyphonie qui repeint la condition humaine".
Selon son président, le professeur Alpha Amadou Sy, "la CACSEN était persuadée que le vécu du moment du confinement sera demain une séquence importante de notre histoire que les générations futures auront besoin de bien connaitre".
"Et, pour ne pas rater cette opportunité, ou plutôt cette chance, que constitue notre très attendu retour à la +normalité+, il nous semblait urgent de faire appel à ce que notre intelligentsia a de plus fécond afin de fixer un certain nombre de repères et de consigner quelques expériences révélatrices du caractère exceptionnel de ce contexte viral", explique-t-il dans un entretien accordé à l’APS.
L’ouvrage compile des récits d’expériences vécues et racontées par "des magiciens de la plume" à leur manière, dit-il.
"+A l’ombre des voix+ renvoie à ce singulier plaisir à se délecter de l’expérience racontée dans les règles de l’art. La pandémie, une expérience douloureuse certes, mais que les magiciens de la plume ont l’art de raconter voire de conter à leur manière bien à eux, en pensant à Zola qui parle de la belle horreur !", a souligné l’écrivain-philosophe.
Selon Alpha Amadou Sy, ce livre retrace le vécu des auteurs concernés "en empruntant beaucoup à l’imaginaire, ce qui rappelle à nos mémoires oublieuses que le destin de l’homme est tragique".
Il ajoute : "Cette tragédie est paradoxalement mise à profit pour se moquer de la fatalité et de la mort en surfant sur l’émotionnel. Ce faisant, l’art n’apparait-il pas comme un des actes les plus significatifs de la capacité de résilience de l’homme ? André Malraux ne disait-il pas que l’art est un antidestin ?".
Le livre compile ainsi une vingtaine de textes, des poèmes, nouvelles et de simples propos d’auteurs venant du Cameroun, du Maroc, du Canada, de la France et du Sénégal "pour rendre compte d’un mal vivre dans un monde terrorisé par un être dont le caractère bien minuscule est inversement proportionnel à l’immensité des drames multiformes qu’il a engendrés".
"Nous avons opté pour la qualité en choisissant des textes aussi bien chez des écrivains confirmés que chez des auteurs +en herbe+. Nous avons eu l’honneur d’avoir avec nous le poète camerounais Paul Dakeyo, la romancière sénégalaise Mariama Ndoye, Ndické Dièye, Abdoukhadre Diallo, le professeur Buuba Diop", a expliqué M. Sy.
"Nous avons eu des contributeurs du Maroc, du Canada, de la France", poursuit le professeur Alpha Amadou Sy, auteur de la préface du livre qu’il a cosignée avec le professeur Ibrahima Wane, professeur de littérature et civilisations africaines à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Le peintre Kalidou Kassé a signé la couverture de l’ouvrage en mettant "gracieusement" son tableau "Transmission" à la disposition de la section sénégalaise de la Communauté africaine de culture.
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FACE À L’HÉGÉMONIE DU MBALAKH, LE JAZZ NE CAPITULE PAS
Moustapha a connu l’âge d’or du jazz au Sénégal avec la floraison de groupes et de clubs actifs entre les années 70 et 80 voire 90. Mais il a aussi assisté, impuissant, à la décadence de ce genre musical, éclipsé par l’hégémonie du mbalakh
Guitariste et co-fondateur du Groupe afro jazz JAMM créé en 1987, Moustapha a connu l’âge d’or du jazz au Sénégal avec la floraison de groupes et de clubs actifs entre les années 70 et 80 voire 90. Mais il a aussi assisté, impuissant, à la décadence regrettable de ce genre musical, éclipsé par l’hégémonie du «mbalakh». Du coup, gagner confortablement sa vie avec le jazz au Sénégal est devenu un certain. Conséquence, de grands jazzmen sénégalais ont fait l’option de l’expatriation comme l’explique Moustapha Diop dans cet entretien accordé à AfricaGlobe. Aujourd'hui au Sénégal, son groupe fait partie de ceux qui tentent de faire vivre le jazz quelles que soient les embûches.
Le jazz n’a clairement pas la place qu’il mérite au Sénégal, malgré un passé très « jazzy » du Sénégal comme le rappellent maints connaisseurs. La plupart des musiciens jazz de talent ont dû quitter le Sénégal et évoluent depuis des années en Occident où ils jouent avec des artistes de classe mondiale, et où leur talent est reconnu à sa juste valeur. Comptant parmi les pionniers, mais malgré les difficultés il fait partie des rares groupes qui font de la résistance et refusent de capituler face à l’hégémonie du très populaire «mbalack».
D’ailleurs récemment, le groupe inaugurait un nouveau club jazz au resto de la Corne d’Or, à Ouakam. C’est en marge de cette rencontre qu’AfricaGlobe a interrogé Moustapha Diop qui donne sa lecture de la situation de cette musique au Sénégal, les maux dont elle souffre. Pour le guitariste de Jamm, les médias sont en partie responsables de la perte de vitesse du «mbalakh » parce qu’ils accordent peu ou pas de la place à cette musique dans leurs contenus.
Toutefois, si le jazz devait renaitre et retrouver son lustre d’antan, cela dépendrait en même temps de l’implication des médias. Leur contribution serait très déterminante. Mais en attendant, Moustapha Diop reconnaît que les musiciens jazz tirent le diable par la queue au Sénégal. Cependant, il considère que Jamm compte parmi les privilégiés parce qu’en dépit de la morosité que subit le jazz, des contrats tombent plus ou moins régulièrement même si ce n’est pas très consistant.
Dans cette interview ci-dessus Moustapha Diop nous rappelle l’âge d’or du jazz au Sénégal, de grands musiciens que le groupe Jamm a produit, et comment le groupe est passé d’ailleurs de l’afro au jazz avant de se définir comme un groupe d’afro jazz. Pour mémoire, Moustapha Diop fut aussi membre fondateur de Jiwu Mbañ, membre de du groupe Oasis (87-88). Il a joué notamment avec Moussa Ngom.
KAEL, L'ANCIEN CANTON À LA GLOIRE DU TIRAILLEUR CHEIKH YABA DIOP
Situé à une quinzaine de kilomètres de Mbacké, elle fut, jadis, une localité dynamique à tous points de vue. De cette époque florissante d’ancien canton, il ne reste que des souvenirs entretenus par quelques nostalgiques
Canton dynamique, pôle économique et social à l’époque, Kael a vécu de beaux jours par le passé, particulièrement sous l’administration de Cheikh Yaba Diop. Attractive, avec un marché dynamique et un commerce florissant, la localité a abrité de grandes firmes de commerces. Cette situation a créé, avec l’arrivée des commerçants libanais et syriens dans les années 1960, un embryon de développement du canton de Kael.
De la place du marché, pleine de monde, au domicile du chef de village, il n’y a qu’une rue directe qui traverse le village de part en part. La mise parfaite en cette journée pluvieuse, El hadji Demba Diallo qui marche sans appui vient juste de lancer la journée de consultation gratuite au poste de santé. L’allure fière et la voix rocailleuse, les traits physiques de cet octogénaire témoin de son temps et de l’histoire de la ville de Kael ne reflètent pas son âge. « À l’origine, il n’y avait que le canton de Lah, distant de 15 km de Kael. Le canton de Kael est né de la volonté de l’administration coloniale de vouloir récompenser un valeureux tirailleur qui s’est illustré de fort belle manière lors de la Seconde Guerre mondiale : Cheikh Yaba Diop », explique le chef de village.
Descendant de la famille royale de Lat Dior Diop, Cheikh Yaba était l’incarnation de l’engagement, de la noblesse et de la témérité. Il s’est volontairement engagé pour faire le service militaire à la place de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké qui était pressenti. De retour au Sénégal, après s’être courageusement distingué sur le champ de bataille et à travers un témoignage de ses pairs sur ses valeurs et vertus guerrières dont il avait fait montre, il a reçu les honneurs de la métropole. Et pour le récompenser de son dévouement, les autorités coloniales ont demandé à son guide et parrain, Serigne Touba, une nomination à un poste qui lui ferait plaisir. L’aval de Serigne Touba obtenu, Cheikh Yaba Diop opta pour le poste de chef de canton et le lui fit savoir. C’est ainsi que, sans une grande éducation scolaire, son vœu fut réalisé. Pour accéder à sa volonté, le vaste canton de Lah fut subdivisé en deux. Ainsi est né le Canton de Kael dont il fut le chef. Il demeure le plus connu des chefs de canton de Kael qu’il dirigea avec une grande probité, une autorité sans conteste jusqu’à sa retraite, selon El hadji Demba Diallo.
De Samba Ndoungou à Cheikh Yaba Diop, des personnages historiques
Les premiers habitants de Kael étaient des Socé, ensuite il y a eu les Peuls, puis les Wolofs et les Sérères. Parmi les habitants de Kael, il y avait une personne dotée d’un charisme et d’une popularité extraordinaire qui répondait au nom de Samba Ndoungou, révèle le chef de village. Cette popularité était juste un don de Dieu, raconte notre interlocuteur. C’est pourquoi son nom est lié à celui du village. Ce personnage n’était ni un guerrier ni auteur de hauts faits, mais il jouissait seulement d’une popularité à un point jamais égalé pour une personne. « La popularité de Samba Ndoungou a contribué à l’aura de la localité, mais la personnalité de Cheikh Yaba Diop n’est pas étrangère à cette notoriété de Kael dont les activités économiques rayonnaient dans toute la région de Diourbel », souligne-t-il.
Sou son magistère, le canton de Kael comptait parmi les plus en vue dans le pays. Cheikh Yaba Diop était un éminent disciple de Serigne Touba mais aussi un grand ami du Président Senghor qui l’appréciait pour plusieurs raisons dont son passé de tirailleurs qu’ils avaient en commun. En 1960, après l’indépendance, Senghor n’a ménagé aucun effort pour amener son ami en France, afin qu’il rencontre le Général de Gaulle. Le but était de lui narrer les hauts faits d’armes de Cheikh Yaba Diop, fait savoir le chef de village. Toutes ces choses ont contribué à rendre populaire Kael et son chef de canton.
Les différents chefs de canton
Après Cheikh Yaba Diop, Kael a connu d’autres administrateurs dont les Sous-préfet, avec l’Acte 3 de la décentralisation. Cheikh Yaba Diop fut le premier administrateur du canton de Kael. Il a été remplacé, à sa retraite, par un nommé Matar Ndoumbé Diop qui a dirigé Kael pendant un an et demi, avant qu’intervienne la réforme de 1960 commandée par l’accession du Sénégal à l’indépendance
OMAR SY, ACTEUR PRINCIPAL D’UN FILM SUR LES TIRAILLEURS
L’acteur français d’origine sénégalaise Omar Sy va incarner le personnage principal d’un long métrage fiction consacré aux tirailleurs sénégalais, un film dont le tournage va se dérouler en France et au Sénégal, a-t-on appris du Sec permanent du FOPICA
Dakar, 4 sept (APS) - L’acteur français d’origine sénégalaise Omar Sy va incarner le personnage principal d’un long métrage fiction consacré aux tirailleurs sénégalais, un film dont le tournage va se dérouler en France et au Sénégal, a-t-on appris du secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique du Sénégal (FOPICA).
Abdoul Aziz Cissé a rencontré à ce sujet la coproductrice du film Caroline Nataaf, lors du dernier festival de Cannes, en juillet dernier.
"Les échanges avec Caroline Nataaf avaient pour objectifs d’approfondir les discussions que nous avons déjà eues avec l’acteur Oumar Sy et son équipe de production concernant un appui souhaité de l’Etat du Sénégal, à travers le FOPICA, dans le cadre de la production de ce long métrage fiction dont une partie sera tournée au Sénégal", a-t-il rapporté.
Dans ce film historique dont le tournage a démarré le 23 août dernier dans les Ardennes (France), Omar Sy incarne le personnage d’un père sénégalais qui s’engage dans l’armée française pour retrouver son fils, enrôlé de force en 1917.
Le tournage prévu pour une durée de neuf semaines, va se poursuivre en France jusqu’au 13 octobre prochain 2021 en France, avant le Sénégal qui va abriter la deuxième partie du tournage, à partir de janvier 2022.
Selon Abdoul Aziz Sy, ce film "tient particulièrement à cœur" Omar Sy, qui a sollicité le FOPICA pour qu’il puisse participer à son financement et faire en sorte qu’il bénéficie des accords de coproduction signés entre le Sénégal et la France.
Il est produit par l’acteur lui-même qui participe à son financement, par le biais de ses sociétés "Korokoro" (France) et "Sy Possible Africa" (Sénégal), aux côtés de France 3 et Canal +.
"Oumar, conscient du rôle important qu’il peut jouer dans le développement du cinéma sénégalais, a décidé de créer la société de production +Sy Possible Africa+ pour attirer un grand nombre de projets de film au Sénégal. Ce qu’il a déjà fait avec le film +Yao+", souligne Abdoul Aziz Cissé.
En plus de la participation financière du FOPICA dans ce nouveau projet de film de Oumar Sy, "nous avons discuté des procédures permettant de faire bénéficier au film des accords de coproduction signés entre le Sénégal et la France", a indiqué le secrétaire permanent du FOPICA.
Il signale à ce sujet que la France et le Sénégal travaillent sur un projet de réactualisation des accords de coproduction et d’échanges cinématographiques dont les négociations ont été finalisées.
"Le principal point d’achoppement des négociations résidait dans le passage d’un seuil de 80%-20% à 90%-10%", précise-t-il.
Omar Sy est déjà à l’affiche dans un autre film lié au Sénégal, le road movie "Yao", que l’acteur franco-sénégalais a coproduit avec Philippe Godeau.
Omar Sy est l’acteur principal de ce film sorti en 2019 et qui a été tourné entre Dakar et Matam, région du nord du Sénégal, sous la fome d’un émouvant retour aux sources.