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24 novembre 2024
Culture
L'ITINÉRAIRE DE BOUBACAR BORIS DIOP
L'influence de Cheikh Anta Diop, les langues africaines et la littérature, le Prix Neustadt... L'auteur de "Murambi, le livre des ossements" répond à Eric Manirakiza de VOA Afrique - ENTRETIEN
VOA Afrique |
Eric Manirakiza |
Publication 08/11/2022
Boris Diop a reçu le 24 octobre 2022 le Neustadt, le prix international de littérature qui lui a été décerné dans l'Etat américain de l'Oklahoma. Dans un entretien exclusif à VOA Afrique, Boris raconte ce que le prix qu’il a reçu, équivalent du Nobel de littérature, représente pour lui.
LE RETOUR EN FORCE DE CHEIKH LO
Au milieu du désert de Lompoul, les mélomanes ont apprécié la prestation de Cheikh Ndigueul Lô lors du Festival du Sahel, qui a pris fin ce samedi.
Mame Woury THIOUBOU (Envoyée spéciale à Lompoul) |
Publication 07/11/2022
Au milieu du désert de Lompoul, les mélomanes ont apprécié la prestation de Cheikh Ndigueul Lô lors du Festival du Sahel, qui a pris fin ce samedi. Le chanteur, qui se bonifie avec l’âge, annonce la sortie d’un nouvel album, et surtout d’un single réalisé avec Adiouza.
C’est une belle nuit. Il y a une lune ronde et blanche, un ciel étoilé. Entre le rouge du sable, le vert des arbres et des bosquets, l’immaculée blancheur des tentes éparpillées au creux des dunes, Lompoul est et reste ce coin de paradis hors du temps et de sa prise. Et pendant deux jours, l’enchantement était au rendez-vous pour les centaines de festivaliers qui ont répondu à l’appel du Festival du Sahel. 5 ans après la dernière édition, le festival a repris sur les dunes de Lompoul, dans le département de Kébémer. Un renouveau que les prestations scéniques, l’enthousiasme du public et la qualité de la participation sont venus conforter.
La joie des festivaliers, une bonne dizaine d’artistes du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie de Lompoul, entre deux dunes rouges ondulantes, les lumières de la scène sont visibles de loin. Au premier jour du Festival du Sahel, l’affiche est à la dimension de l’événement : Lompoul a renoué avec ces grands moments qui étalent un rendez-vous incontournable des mélomanes. Et sans nul doute, Cheikh Lô, en dépit de l’usure du temps, du poids de l’âge, a contribué à faire de ce moment, un temps inoubliable. Au milieu de nulle part.
Enchanteur, il l’aura été de plus d’une façon. Au terme d’une prestation hautement appréciée, il a annoncé son retour sur le marché en 2023. C’est à sa descente de scène qu’il a annoncé ce nouvel album. Sans en donner le titre, Cheikh Lô a informé qu’il s’agissait d’un opus de 12 à 13, voire 14 titres qui sortiront chez Bmg à Londres. «Un bon album, ça prend du temps et c’est ce que fait Bmg. Ils prennent du temps pour les vinyles, les photos, le publishing», explique Cheikh Lô, qui indique que tout est prêt pour la naissance de ce nouveau bébé.
Pour calmer l’impatience des mélomanes, l’artiste révèle une autre surprise : la sortie d’un single avec Adiouza. Très en verve sur le sujet, bien qu’il s’agisse d’une nouvelle inattendue, même pour Père Ouza, il assure qu’il s’agit d’une chanson d’amour. Guemou mala sera donc une collaboration avec «sa fille».
«C’est ma fille parce que j’ai joué la batterie pour la première fois avec son père en 1978. Adiouza n’était pas née», rappelle le chanteur. Le single aurait dû déjà sortir, mais le dernier opus de Adiouza, fraîchement sorti, a retardé la sortie de ce produit. Sur la scène du festival, c’est un fringuant vieillard qui a assuré sa partition. Au grand plaisir des populations des villages environnants qui ont pris d’assaut le désert pour profiter de ces moments uniques de communion autour de la musique.
LE DILEMME DES LANGUES OFFICIELLES EN AFRIQUE
Plusieurs pays veulent rendre leurs langues nationales officielles, au même titre que le français ou l’anglais. Une démarche délicate qui demande du temps
Certains pays Africains sont en train de doter leurs langues nationales du statut de langue officielle au côté des langues dites de la colonisation. C’est le cas du Rwanda, de l’Afrique du Sud, du Lesotho, de Madagascar, du Burundi ou encore de la Tanzanie. Le débat est aussi présent au Mali sur fond de tension diplomatique avec la France.
Mais les linguistes préviennent que ce genre de décision, motivée par des dimensions politiques, peut créer de l’exclusion entre les populations au sein d’un même pays. Car la langue contribue à l’intégration sociale.
Le linguiste Sénégalais Seck Mamarame travaille au laboratoire de linguistique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il salue "la promotion et la valorisation des langues nationales africaines".
Pour lui, "nos langues nationales, tant qu’elles resteront des langues de communication à l’intérieur des groupes, ne pourront pas se développer et être au même niveau que les langues occidentales. Il y a ce besoin de promouvoir les langues nationales et d’en faire des langues d’éducation, des langues de commerce."
Influence linguistique
Au Mali, un projet de loi est en cours pour faire du bambara la langue officielle du pays au côté du français. Certains réclament même que ce soit à la place du français.
C’est un mouvement qui se développe dans plusieurs pays, estime Seck Mamarame. "C’est en fait un sentiment général qui se développe en Afrique dans les anciennes colonies de la France. Celles-ci veulent se séparer de l’influence culturelle, linguistique, diplomatique et économique de la France."
Mais son collègue, le linguiste et écrivain rwandais François-Xavier Gasimba, prévient que cela ne doit pas se faire de façon brutale pour éviter d’exclure ceux qui ne parlent pas la langue choisie désormais comme officielle. Par exemple le bambara dans le cas du Mali. "Il ne faut pas exercer la violence vis-à-vis des langues dites de la colonisation, il faut plutôt une attitude de tolérance. Si une décision est prise de façon brutale, il va y avoir une sorte de frustration et d’exclusion", note François-Xavier Gasimba
Pas de changements brutaux
Dans plusieurs pays africains, les langues nationales cohabitent en effet avec le français ou l’anglais en tant que langues officielles. François-Xavier Gasimba évoque ainsi le cas du Rwanda.
Il rappelle que "le Kinyarwanda est depuis bien longtemps une langue nationale et aussi c’est une langue officielle à côté du français mais aussi de l’anglais. Et tout récemment, on a ajouté le swahili. Il faudrait œuvrer pour la convivialité des langues."
Précisons qu’une langue officielle est celle dont on se sert dans l’administration et dans tous les services officiels d’un Etat. Au niveau extérieur, elle est une langue de coopération dans le domaine politique, culturel et économique.
La langue nationale est, quant à elle, considérée comme propre à une communauté ou un groupe ethnique et sert pour les communications internes au sein de ce groupe.
SUR LES TRACES D'ALINE SITOÉ DIATTA, MYSTÉRIEUSE HÉROÏNE ANTICOLONIALE SÉNÉGALAISE
D'Aline Sitoé Diatta, au Sénégal, il ne reste presque plus rien. De matériel du moins. Pas de corps, pas d'objet, pas de maison."Les colons ont tout pris", assure Mathurin Senghor Diatta, l'un de ses neveux."Mais on a gardé son souvenir"
Celle qui est aussi surnommée "la reine de Kabrousse", née en 1920 dans ce petit village du sud du pays, et morte en 1944 à Tombouctou, dans l'actuel Mali, incarne la lutte anticoloniale au Sénégal et est devenue l’héroïne la plus célèbre de Casamance, territoire enserré entre la Gambie au nord et la Guinée-Bissau au sud.
Le bateau qui fait la navette entre Dakar et la Casamance porte son nom, tout comme la résidence universitaire des filles dans la capitale sénégalaise, des écoles ou des stades.
En 2020, la dramaturge française Karine Silla écrit un livre de fiction sur le personnage. Sur la couverture, la photo d'une jeune femme qui pose fièrement, les bras croisés, seins nus, pipe à la bouche. Dans son village ou dans les universités, nul ne peut dire s'il s'agit d'elle.
A Kabrousse, c'est la fin de la saison des pluies.Les rayons du soleil percent sous des nuages menaçants.Une légère brise fait danser les feuilles des arbres.Quelques chiens aboient. Des enfants se chamaillent et poussent des cris.
Dans quelques heures, les habitants - de croyance animiste - se retrouveront pour prier sur la place du village et exercer "le fétiche" qu'Aline Sitoé Diatta leur a enseigné, celui de faire tomber la pluie, indispensable à la culture du riz.
Ici, tout le monde connaît l'histoire de la jeune femme, déportée par les Français à 24 ans dans la lointaine Tombouctou, à plus de 2.300 km, parce qu'elle était suspectée de fomenter une rébellion contre la puissance coloniale.
- Enjeux mémoriaux -
Pourtant, Matar Sambaïsseu Diatta, le chef du village, l'assure : "Elle ne s'est jamais opposée à l'intrusion coloniale. A l'époque, beaucoup de monde venait la consulter et les colons ont cru qu'elle représentait un danger. Son histoire a été réécrite par la suite".
Cette version est aussi partagée par l'anthropologue Jean Diédhiou, enseignant-chercheur à l'université de Ziguinchor, qui évoque "une contradiction mémorielle" et "une réécriture de l'histoire à des fins politiques".
Pour lui, "Aline Sitoé Diatta était une prêtresse comme il y en avait d'autres en Casamance".Or, "chaque village dans la région est indépendant et a ses propres cultes", et elle n'a jamais incité à se soulever contre l'ancienne puissance coloniale.
En revanche, elle appelait à la spiritualité des ancêtres et incitait à la désobéissance civile pour s'opposer aux réquisitions de riz, un impôt obligatoire à l'époque.
"Son statut, elle le tient de son arrestation et de son exil, et de la place que les colons lui ont donnée.C’est ce que j’appelle le paradoxe de la post-colonisation.On reprend ce que les colons nous ont légué en héritage", estime M. Diédhiou.
La figure d'Aline Sitoé Diatta est entrée dans la mémoire collective dans les années 1970-1980 à travers des émissions radios présentées par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, un prêtre et chef indépendantiste casamançais, avant d'être popularisé par des mouvements de gauche à la recherche de figures du combat contre la colonisation.
- Exemple féminin -
"Pour les jeunes politisés dans les années 70-80, Aline Sitoé Diatta faisait partie des références incontournables.On luttait pour réhabiliter nos héros nationaux et nous avions créé un prix qui portait son nom pour récompenser ceux qui œuvraient pour l'émancipation des femmes", se souvient Fatoumata Sow, journaliste et membre fondateur du mouvement Yewwu Yewwi pour la libération des femmes.
"Elle incarnait les valeurs de résistance, d’égalité des sexes et de promotion sociale des femmes", poursuit-elle.
Son appartenance au peuple diola, une ethnie de Casamance, a servi à cimenter l'unité nationale, alors qu'une rébellion armée sécessionniste a revendiqué l'indépendance de la région à partir des années 80, rappelle Alioune Tine, figure de la société civile au Sénégal.
Il rappelle l'importance pour les Sénégalais "d'avoir des héros dans les différentes régions, avec des communautés qui peuvent s’identifier à eux, et des héroïnes, pour les femmes".
A Cap Skirring, une ville touristique près de Kabrousse, Kani Ba, une Française de 40 ans dont la famille est originaire du Sénégal, est assise à une table de son campement. "Je suis retournée sur ma terre parce qu'Aline Sitoé Diatta venait d'ici. Je voulais voir où elle avait vécu, ressentir son énergie", confie-t-elle.
"En France, on met en avant les femmes, mais rarement des femmes noires.C'est nécessaire et vital d'avoir des héroïnes afrodescendantes qui nous aident à avancer.La vie est plus simple quand on assume son identité", explique-t-elle.
LES GRANDES RÉUSSITES DES JCC
La création d’une ’’cinéphilie de masse’’ pour des films d’expressions du sud, constitue l’une des réussites des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) initiées depuis 1966, estime le critique, réalisateur et auteur tunisien Férid Boughedir.
Tunis (Tunisie), 5 nov (APS) – La création d’une ’’cinéphilie de masse’’ pour des films d’expressions du sud, constitue l’une des réussites des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) initiées depuis 1966, estime le critique, réalisateur et auteur tunisien Férid Boughedir.
’’Les JCC sont le seul festival du sud à avoir réussi à créer une cinéphilie de masse unique en son genre non pas en faveur de films d’art du nord, mais pour des films d’expression du sud, les créations artistiques africaines et arabes’’, constate le critique de cinéma dans son dernier livre sorti cette semaine.
L’ouvrage de 144 pages est intitulé : ’’Le cinéma de l’essentiel, réflexion sur un festival pas comme les autres … les JCC, témoignage personnel’’.
Entre témoignage personnel de l’auteur et des images d’archives, le livre s’attarde notamment sur le parcours, les enjeux, les acquis, les réussites, les échecs et les espoirs des journées cinématographiques de Carthage, le premier festival en Afrique dédié au cinéma mis en place en 1966.
L’auteur a participé aux premières sessions des JCC en 1966 aux côtés de Tahar Cheriaa le fondateur, Sembène Ousmane entre autres et retrace ce parcours ’’exceptionnel’’ du festival.
Selon Férid Boughedir, le véritable miracle des JCC est d’avoir réussi à créer au fil des années un public de masse ’’prêt à casser les portes des salles pour découvrir des films inconnus d’eux’’.
’’Cette réussite se renouvelle à présent avec les jeunes générations de cinéphiles pourtant noyés par les déluges d’images et de vidéos avec internet ou smartphone interposé’’, se réjouit l’auteur.
’’Alors qu’on pouvait frôler le risque que seuls les retraités ayant vécu la grande période de la cinéphilie des années 1960 et 1970 soient désormais seuls à fréquenter le festival, les JCC accueillent aujourd’hui jusqu’à de très jeunes lycéens qui partagent pour le festival le même enthousiasme que leurs aînées’’, fait-il remarquer.
Même si les JCC ont connu dans son parcours ’’des hauts et des bas’’ au fil des années, avec des polémiques lors d’éditions différentes, Férid Boughedir estime qu’elle continue aujourd’hui encore sa mission première, relative notamment à ’’la conscientisation du spectateur tunisien, (...) à son ouverture à d’autres cultures’’.
L’auteur déplore, toutefois, ’’la présence grandissante’’ du cinéma international, notamment européen et la pléthore d’hommages à des cinémas, des réalisateurs et acteurs occidentaux qui risquent de ’’détourner le public de la compétition officielle mettant en avant les films africains et arabes’’.
’’La présentation hors compétition de nombreux films internationaux qui ont l’avantage d’être déjà sur-publicisés au festival de Cannes risque d’aboutir à faire une concurrence déloyale aux films africains et arabes forcément moins connus’’, regrette le critique de cinéma devenu réalisateur.
Il en est de même, dit l’auteur, des hommages proposés ’’clé en main’’ qui risquent de détourner le public de la compétition pour aller voir par exemple comme il y a eu une année, un hommage à Pedro Almodovar, scénariste, réalisateur et producteur espagnol.
Considéré comme le ’’mémoire du cinéma tunisien et des JCC’’, Férid Boughedir a été d’abord critique et historien des cinémas africains et arabes auxquels il a consacré plusieurs livres, articles et essais.
Il est aussi le réalisateur de deux longs métrages documentaires dont l’un est intitulé ’’Caméra d’Afrique, 20 ans de cinéma africain’’ (1983) présenté en sélection officielle au festival de Cannes.
Férid Boughedir est reconnu comme un des contributeurs majeurs au développement du cinéma tunisien et des JCC dont il a participé à l’organisation dès l’origine en devenant successivement vice-président, délégué général et directeur général.
Il a été membre de la Fédération tunisienne des ciné-clubs et de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs.
ALAIN GOMIS DENONCE «LA FABRIQUE DES STEREOTYPES»
Rewind & Play, le film documentaire qu’Alain Gomis, consacre au pianiste américain, Thelonious Monk, tente de soustraire l’image de ce personnage de la «fabrique des stéréotypes», histoire de mieux mettre en exergue le regard construit sur le Noir
Rewind & Play, le film documentaire que le cinéaste franco-sénégalais, Alain Gomis, consacre au pianiste américain, Thelonious Monk, tente de soustraire l’image de ce personnage important de l’histoire du jazz de la «fabrique des stéréotypes», histoire de mieux mettre en exergue le regard construit sur le Noir de manière générale à travers l’histoire.
D’une durée de 65 minutes, ce film ambitionne de déconstruire le regard fabriqué sur le Noir, selon le cinéaste franco-sénégalais interrogé par l’Aps. Il est tiré des «rushes», documents originaux produits lors du tournage d’une émission animée par l’artiste à la télévision française et enregistrée en décembre 1969 à Paris.
Alain Gomis joue sur le montage de ces images, parfois superposées ou répétitives, lesquelles montrent un Thelonious Monk rare, proche, écrasé par la caméra, jouant à fond sur certains de ses morceaux mythiques.
Ces images, conservées par l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) de France, montrent également à quel point Thelonious Monk est en proie à la violente fabrique de stéréotypes dont il tente de s’échapper, indique le réalisateur.
Alain Gomis se dit surpris de voir, à travers ces images de Monk, une autre réalité que «la tolérance» française toujours chantée à l’égard des musiciens noirs américains. «C’est du racisme dans la façon dont il est accueilli dans cette émission, il y a de la condescendance, peu de respect lui est accordé», dénonce le cinéaste, admirateur de cette icône du jazz. Ce documentaire a été présenté, mardi, en compétition officielle lors de la 33ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (Jcc), démarrée le 29 octobre et qui se poursuivra jusqu’au 5 novembre prochain. Une séance à laquelle ont notamment participé l’ambassadrice du Sénégal en Tunisie, Ramatoulaye Faye Ba, et le directeur de la Cinématographie, Germain Coly.
Selon son auteur, ce film consacré à ce musicien dont la carrière a contribué à révolutionner le jazz et à le rendre moderne, s’inscrit dans le mouvement de la déconstruction. «Il s’agit de décortiquer le regard qui a été fabriqué sur le Noir d’une manière générale, l’Afrique, etc. Car les gens grandissent avec une image d’eux-mêmes qui n’a pas été formatée par eux-mêmes», explique-t-il. Le film montre surtout que le musicien n’a pas la possibilité de se raconter lui-même, tellement l’image qui lui a été collée par la société parle plus fort que ce que le musicien peut dire. «On a déjà construit une image de lui. Dès qu’il dit quelque chose de différent, on décide de le supprimer. Ce qui m’intéressait, c’est de voir que la situation n’a pas tellement changé. La machine est restée toujours la même. Elle fabrique des stéréotypes», regrette le cinéaste.
Il a remporté deux fois l’Etalon d’or de Yennenga au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) au Burkina Faso, avec Tey en 2013 et Félicité en 2017. «Il est important d’apprendre comment les images ont été construites pour avoir le respect de soi-même, voir dans quel but ces images ont été construites», analyse le réalisateur sénégalais, avant d’inviter les populations à déconstruire le discours dominant «pour reconquérir leur dignité et trouver des identités propres». Selon Alain Gomis, «sans dignité, sans amour de soi et de son Peuple, il est difficile de faire quoi que ce soit».
Il estime que «la fabrique des stéréotypes» est toujours de vigueur, avec les reportages que les grands médias occidentaux consacrent à l’Afrique. «C’est la même chose pour les Noirs des Etats-Unis», lance le cinéaste.
Malgré la sortie de ce documentaire, le cinéaste continue de travailler sur l’idée d’une fiction sur Thelonious Monk, en hommage à tous les Noirs Afro-Américains. En attendant l’aboutissement de ce projet, Gomis veut réaliser un film sur la Guinée-Bissau, le pays de ses origines, une œuvre devant marquer un véritable retour aux sources.
MOUSSA TOURE DECORE A TUNIS
JCC 2022 Pour sa contribution au cinéma africain, Le cinéaste sénégalais, Moussa Touré, a reçu la Médaille des Journées cinématographiques de Carthage,
Le cinéaste sénégalais, Moussa Touré, a reçu la Médaille des Journées cinématographiques de Carthage, mercredi, pour sa contribution au cinéma africain, a appris l’Aps.
La décoration lui a été remise par la ministre tunisienne des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermzi, à la Cité de la culture, en présence de la délégation sénégalaise. «Je vous remets la Médaille des Jcc, qui ne peuvent réussir qu’avec vous, et votre présence pendant ces journées est très agréable. Nous sommes tous ravis et contents par votre appartenance africaine et méditerranéenne, vive le cinéma qui nous réunit tous sur la beauté et sur l’amour !», a dit la ministre. Le «grand» réalisateur Moussa Touré, «invité d’honneur» des Jcc, grand ami de la Tunisie, lauréat du festival, sera honoré pour sa contribution au cinéma africain, a pour sa part dit la Directrice générale des Jcc, Sonia Chamkhi. «Merci la Tunisie, merci Carthage. Je suis un habitué de ce festival, cela fait des années que je viens à Carthage, mais cette année, c’est l’Afrique qui est là, il y a une réconciliation de l’Afrique qui est extraordinaire», a souligné Moussa Touré.
Il a ensuite remercié les initiateurs de cette initiative africaine, à savoir le réalisateur et critique tunisien, Tahar Chaaria, et le cinéaste sénégalais, Sembène Ousmane. Il a dédié sa décoration à tous ceux qui lui ont appris à faire du cinéma : Mahamat Johnson Traoré, Momar Thiam, Sembène Ousmane, Tidiane Aw, Thierno Faty Sow, Djibril Diop Mambéty, Samba Félix Ndiaye, Abdou Fary Faye, «tous ces aînés qui ont été à la base de mon cinéma».
«Lorsqu’on est honoré ailleurs, c’est le Sénégal qui est honoré avant tout», a dit le réalisateur.
«Qui m’a fait cinéaste ? C’est le Sénégal, c’est le cinéma sénégalais par rapport à mes apprentissages avec Sembène et d’autres. C’est le Sénégal qui m’a rendu cinéaste et si on m’honore par rapport à mon œuvre, elle a été faite au Sénégal, par des Sénégalais», ajoute-t-il
L’actrice ivoirienne, Naky Sy Savané, a elle aussi été décorée, ainsi que la réalisatrice burkinabè, Apolline Traoré, qui est par ailleurs membre du jury officiel long métrage de cette 33ème édition des Jcc.
Si la première a dédié sa distinction aux femmes, la deuxième a tenu à l’offrir à son pays, le Burkina Faso, qui, dit-elle, «se bat pour garder la tête haute. Nous pensons fermement que la culture va aider à tenir».
Les acteurs syriens, Moouna Wassef et Abed El Menem El Ameyri, ont été aussi décorés.
par Doc Gynéco born Juliette Ba
WOLOF’HOLLYWOOD, MAREME DIAL EN FORCE ET MARODI CHEZ NETFLIX
je suis pétrifiée de jalousie, je répète, je me consume littéralement de jalousie. L’aigreur et l’amertume qui m’habitent, n’ont d’égal le sentiment extrême de frustration et d’envie qui me rongent lorsque je me pose devant une série sénégalaise…
Doc Gynéco born Juliette Ba |
Publication 04/11/2022
Bon. Vous le savez (ou pas). Votre esclave dévouée, jadis journaliste est Coach (avec « C » majuscule) en Mieux-Être depuis 2010. En tant que coach, mon travail est donc d’accompagner les personnes sur le chemin de l’harmonie et du développement personnel, sachant que charité bien ordonnée commence par soi-même…
Je suis donc dans l’obligation incontournable de procéder avant toute chose, à l’observation, la réflexion, l’introspection, la remise en question et le travail sur soi qui sied à tout coach en mieux-être…
Et c’est là que le bât blesse. Parce que, oui, aujourd’hui je vais vous l’avouer : je suis pétrifiée de jalousie, je répète, je me consume littéralement de jalousie. L’aigreur et l’amertume qui m’habitent, n’ont d’égal le sentiment extrême de frustration et d’envie qui me rongent lorsque je me pose devant une série sénégalaise…
Petit flashback. Nous sommes en 1994, je viens d’avoir le bac et je suis inscrite au département de philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Un chouïa désœuvrée et déçue de voir qu’il n’y a pas grand-chose en commun entre mes cours passionnants de terminale A3C à Yalla Suuren, dispensé par Monsieur Macodou Diop et la foultitude de cours magistraux que je dois ingurgiter du matin au soir… Mon prof de terminale me faisait rêver… Mes professeurs à la fac me confirment que j’adore réfléchir mais me mettent le doute : ai-je vraiment envie de devenir professeur de philosophie ? Vais-je passer le cap de cette première année ? Miroir, mon beau miroir …
Bref…
Au milieu de ce trop-plein de philosophie, mes pas vont me porter vers le département voisin, celui de lettres modernes. Je rencontre le chef du département de l’époque, nous échangeons. Quelques discussions agréables. Il me parle de théâtre, je réponds passionnément… Il n’en faut pas plus pour me retrouver membre de l’Atelier des recherches et pratiques théâtrales, animé par le coupme Jacqueline et Lucien Lemoine. J’y resterai 3 ans. Assez pour découvrir les plaisirs de l’improvisation, de la narration. Assez pour ne jamais oublier la bienveillance extrême de Lucien, sa diction extraordinaire, son jeu d’acteur tellement balsamique et les conseils avisés de Jacqueline, sa douceur et la nostalgie de sa terre : Haïti.
À l’occasion du 100e anniversaire de la mort de Jean de La Fontaine, nous avions donné une représentation au Centre culturel français de Dakar. Je n’oublierai pas ce moment magique ou la « Scène » fut toute à moi et où je récitais à ma manière et avec énormément d’humour « le Corbeau et le Renard ». J’aimais déjà beaucoup la comédie lorsque j’étais à l’école j’étais connue et reconnue pour mes talents de clown et d’agitatrice, mais là je me découvrais une vraie passion pour la scène, le jeu d’acteur et quelques années plus tard le cinéma.
Le prix le plus prestigieux de la littérature française a été décerné ce jeudi 03 novembre 2022. Cette année, la lauréate du prix Goncourt est Brigitte Giraud pour son livre “Vivre vite”, publié aux Éditions Flammarion, qui retrace un événement de sa vie.
Le prix le plus prestigieux de la littérature française a été décerné ce jeudi 03 novembre 2022. Cette année, la lauréate du prix Goncourt est Brigitte Giraud pour son livre “Vivre vite”, publié aux Éditions Flammarion, qui retrace un événement de sa vie. Le livre “est un retour sur l’engrenage d’événements improbables ayant mené à la mort de son mari. L’auteure s’inspire du drame de sa vie, le 22 juin 1999 à Lyon, lorsque son mari Claude démarre trop vite à un feu, avec une moto trop puissante qui n’est pas la sienne, et tombe. Il ne s’en relèvera pas”, résume RFI.
Mme Giraud succède au Panthéon du prix à Mohamed Mbougar Sarr, sénégalais et lauréat en 2021. Elle, qui est une Française native de l’Algérie, vit à Lyon. Les dix jurés du prix l’on choisit au détriment de Giuliano da Empoli, la finaliste déçue, d’après ce que rapporte la radio d’information.
Mamadou DIALLO
LE SÉNÉGAL DOIT DAVANTAGE CAPTER LES IMMENSES RESSOURCES DU TOURISME DE CROISIÈRE
La problématique aiguë du développement du tourisme de croisière se pose aujourd’hui avec acuité pour venir en appoint à l’option déjà consolidée du tourisme balnéaire.
La problématique aiguë du développement du tourisme de croisière se pose aujourd’hui avec acuité pour venir en appoint à l’option déjà consolidée du tourisme balnéaire.
Notre dernière expérience aux Îles du Cap Vert, sur invitation du président de Copitour/CEDEAO, Mr Mamadou Racine Sy, au Forum organisé en marge du Salon International du Tourisme, nous conforte dans l’idée que le Senegal et certains autres pays membres disposent d’un réel potentiel non encore ni suffisamment exploré et/ou exploité dans le segment combien rémunérateur du Tourisme de croisières.
La CEDEAO compte 10 pays côtiers dont 1 (îles du Cap-Vert) parmi les 15 pays membres.
La Valorisation du tourisme de croisières au Sénégal et en général dans cet espace est plus qu’un devoir.
C’est d’une urgence absolue !
Les croisiéristes, par l’argent qu’ils dépensent, créent des emplois et des opportunités pour les communautés locales du monde entier. Il faut savoir en effet, que 24 croisiéristes suffisent à créer un emploi équivalent à temps plein. Les croisiéristes dépensent en moyenne 750 dollars US par passager dans les villes portuaires au cours d’une croisière typique de sept jours. Enfin, 6 personnes sur 10 ayant effectué une croisière disent être retournées dans une destination qu’elles avaient visitée pour la première fois en bateau de croisière.
Les données économiques pour l’année 2020 illustrent l’impact de la pandémie sur l’ensemble de l’industrie de la croisière :
=> 5,8 millions de passagers (-81%),
=> 576 000 emplois liés aux croisières (-51%), => 64,4 milliards de dollars de contribution économique totale (-59%) et soulignent l’importance du tourisme de croisière pour les économies du monde entier.
Plus que jamais les pays membres du Copitour/CEDEAO doivent engager une large réflexion impliquant tous les acteurs concernés (Institutions communautaires, acteurs portuaires, pouvoirs publics, organisations patronales des professionnels du secteur privé, divers autres acteurs, experts maritimes, gestionnaires des ports, compagnies de croisières etc…)afin d’apprécier les forces et faiblesses en perspective de la définition d’une nouvelle stratégie commune à la fois inclusive et adaptée pour orienter et capter davantage une partie des flux d’investissements, touristiques et financiers dans le cadre d’un développement harmonieux du Tourisme de croisières maritime et /ou fluvial au profit de notre Industrie et de nos Etats membres.